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14 juil. 2022

Matthieu 22.11 – 23.28

Chapitre 22

Introduction

On dit que l’habit ne fait pas le moine, mais tout le monde n’est pas d’accord. Le romancier Marivaux a écrit : Chez certaines gens, un habit neuf, c’est presque un beau visage. La façon dont quelqu’un s’habille fait une impression sur son entourage et même sur soi-même. Dans l’éternité aura lieu un banquet qui célébrera le mariage du Fils de Dieu avec tous les croyants. Nous sommes invités à ce festin céleste à condition de revêtir l’habit de circonstance. C’était à l’aide de paraboles que Jésus enseignait alors qu’il était en route pour Jérusalem où il allait mourir.

Versets 11-14

Je continue à lire dans le chapitre 22 de Matthieu.

— Le roi entre pour voir l’assistance. Il aperçoit là un homme qui n’avait pas été revêtu d’habit de noces. « Mon ami, lui demande-t-il, comment as-tu pu entrer ici sans être habillé comme il convient pour un mariage ? » L’autre ne trouve rien à répondre. Alors le roi dit aux serviteurs : « Prenez-le et jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors où il y a des pleurs et d’amers regrets ». Car, beaucoup sont invités, mais ceux qui sont élus sont peu nombreux (Matthieu 22.11-14).

Un des invités a refusé l’habit dont on a voulu le vêtir, préférant sa tenue de tous les jours. Elle représente la propre justice, celle de ses accomplissements, que ce soit un rituel religieux ou des bonnes œuvres. L’habit de noce est la Justice du Christ, dont il faut se revêtir afin de participer aux noces. Telles sont les exigences du roi. Les exclus porteront l’entière responsabilité de leur refus du salut que Dieu leur a offert. Ils n’auront aucune excuse le jour où ils comparaîtront devant le Juge des vivants et des morts.

Versets 15-22

Je continue avec ce nouvel assaut contre le Christ.

Alors les pharisiens s’éloignèrent et discutèrent entre eux pour trouver une question à poser à Jésus, afin de le prendre au piège par ses propres paroles. Ils lui envoyèrent donc quelques-uns de leurs disciples accompagnés de gens du parti d’Hérode. Ces émissaires lui dirent : — Maître, nous savons que tu dis la vérité et que tu enseignes en toute vérité comment Dieu nous demande de vivre. Tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne regardes pas à la position sociale des gens. Dis-nous donc ce que tu penses de ceci : A-t-on, oui ou non, le droit de payer des impôts à César ? Mais Jésus, connaissant leurs mauvaises intentions, leur répondit : — Hypocrites ! Pourquoi me tendez-vous un piège ? Montrez-moi une pièce qui sert à payer cet impôt. Ils lui présentèrent une pièce d’argent. Alors il leur demanda : — Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? — De César. Jésus leur dit alors : — Rendez donc à César ce qui revient à César, et à Dieu ce qui revient à Dieu. En entendant cette réponse, ils en restèrent tout déconcertés. Ils le laissèrent donc et se retirèrent (Matthieu 22.15-22).

Les Hérodiens n’étaient pas à proprement parler des religieux, mais formaient un parti politique qui voulait se débarrasser des Romains. Par intérêt commun, ils se rallient aux pharisiens contre le Christ et lui tendent un piège bien pensé. Sur les pièces d’argent était gravé un portrait accompagné de la mention : César Tibère, fils du divin Auguste. Cette monnaie contribuait à la promotion du culte de l’empereur. Si Jésus dit qu’il faut payer l’impôt, il se met la foule à dos et donc il sera possible de l’arrêter sans incident. Si au contraire il répond négativement, il s’oppose à l’occupant ce qui pourrait conduire à son arrestation pour sédition. Mais ils ont vite découvert que Jésus a déjoué leur piège. Sa réponse laisse les Hérodiens abasourdis, car elle est incontournable.

Le Christ rappelle ainsi que dans le cadre de sa souveraineté, c’est Dieu qui a mis en place les autorités temporelles. Nous avons donc une double responsabilité : celle d’obéir au Seigneur du ciel, et celle de nous soumettre au gouvernement humain dont nous dépendons.

Versets 23-33

Je continue le texte.

Ce même jour, des sadducéens vinrent le trouver. Ils prétendent que les morts ne ressuscitent pas. Ils lui posèrent la question suivante : — Maître, Moïse a donné cet ordre : Si quelqu’un meurt sans avoir d’enfant, son frère devra épouser sa veuve, pour donner une descendance au défunt. Or, il y avait parmi nous sept frères. L’aîné s’est marié, et il est mort sans avoir de descendant. Il a donc laissé sa veuve à son frère. Il est arrivé la même chose au deuxième frère, puis au troisième, et ainsi de suite jusqu’au septième. En fin de compte, la femme est décédée elle aussi. À la résurrection, duquel des sept frères sera-t-elle la femme ? Car ils l’ont tous eue pour épouse. Jésus leur répondit : — Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne connaissez pas les Écritures, ni quelle est la puissance de Dieu. En effet, une fois ressuscités, les hommes et les femmes ne se marieront plus ; ils vivront comme les anges qui sont dans le ciel. Quant à la résurrection des morts, n’avez-vous donc jamais lu ce que Dieu vous a déclaré : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. Les foules qui entendaient ses réponses étaient profondément impressionnées par son enseignement (Matthieu 22.23-33).

Les Sadducéens étaient des libres-penseurs, mais disaient accepter les livres de Moïse. C’est dans ses écrits que se trouve l’expression : Je suis l’Éternel le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. Il est le Dieu des patriarches qui sont bel et bien vivants, car l’Éternel ne s’identifierait pas à des personnes qui ont cessé d’être. Les Sadducéens ont inventé une histoire abracadabrante pour essayer de piéger Jésus qui leur répond qu’ils ne connaissent rien de Dieu ou des Écritures. Dans ce passage, le Christ ne dit pas que les croyants seront des anges, mais seulement qu’ils seront comme eux sous le rapport du mariage.

Versets 34-40

Je continue.

En apprenant que Jésus avait réduit au silence les sadducéens, les pharisiens se réunirent. L’un d’entre eux, un enseignant de la Loi, voulut lui tendre un piège. Il lui demanda : — Maître, quel est, dans la Loi, le plus grand des commandements ? Jésus lui répondit : — Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu’enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements (Matthieu 22.34-40).

Le plus grand commandement consiste à plaire à Dieu en mettant sa parole en pratique. L’amour du prochain, c’est chercher son intérêt avant le mien. Si j’essaie de vivre ainsi, je vais vite me rendre compte que je suis très loin de satisfaire les exigences divines. Parmi les hommes, il en est qui pourraient accomplir de grandes et nobles actions, mais personne n’est capable d’aimer Dieu et son prochain de manière totalement désintéressée. L’obéissance à la Loi et aux prophètes passe nécessairement par ces deux commandements qui donnent sa cohérence à l’ensemble des directives bibliques.

Versets 41-46

Je finis ce chapitre.

Comme les pharisiens se trouvaient rassemblés là, Jésus les interrogea à son tour : — Quelle est votre opinion au sujet du Messie ? D’après vous, de qui descend-il ? — De David, lui répondirent-ils. — Alors, comment se fait-il que David, parlant sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu, l’appelle Seigneur ? En effet, il déclare : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Viens siéger à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis sous tes pieds. Si donc David l’appelle son Seigneur, comment est-il possible que le Messie soit son descendant ? Nul ne fut capable de lui donner un mot de réponse et, à partir de ce jour-là, personne n’osa plus lui poser de question (Matthieu 22.41-46).

En citant un passage messianique, Jésus encourage ses interlocuteurs à s’interroger sur sa véritable identité. La seule réponse possible à la question posée est que le Messie est plus grand que David bien qu’il descende de lui. La naissance miraculeuse et l’enseignement de Jésus, son pouvoir sur la maladie, sur les mauvais esprits et la nature auraient dû prouver aux pharisiens sans l’ombre d’un doute qu’ils avaient devant eux le Fils de Dieu. Ils ne l’ont pas rejeté par manque de preuves, mais par malice.

Chapitre 23

Versets 1-4

Nous voici au chapitre 23 de Matthieu où Jésus va sévèrement condamner l’attitude des religieux. Je commence à lire.

Alors Jésus, s’adressant à la foule et à ses disciples, dit : — Les spécialistes de la Loi et les pharisiens sont chargés d’enseigner la Loi transmise par Moïse. Faites donc tout ce qu’ils vous disent, et réglez votre conduite sur leur enseignement. Mais gardez-vous de prendre modèle sur leurs actes, car ils parlent d’une manière et agissent d’une autre. Ils lient de pesants fardeaux et les placent sur les épaules des hommes ; mais ils ne bougeraient même pas le petit doigt pour les déplacer (Matthieu 23.1-4).

La corruption de certains leaders ne doit pas me conduire au cynisme et à mépriser la position qu’ils occupent, mais qu’il est difficile de respecter leurs fonctions. Les chefs religieux jouissaient du très grand respect du peuple qui demandait leurs conseils concernant la Loi. Jésus accepte leurs dires, mais rejette catégoriquement leur modèle de vie hypocrite. Bonjour l’ambiance ! On aurait pu couper au couteau l’atmosphère tendue qui régnait entre le Seigneur et la classe religieuse fou furieuse.

Versets 5-7

Je continue.

Dans tout ce qu’ils font, ils agissent pour être vus des hommes. Ainsi, les petits coffrets à versets qu’ils portent pendant la prière sont plus grands que ceux des autres, et les franges de leurs manteaux plus longues. Ils affectionnent les meilleures places dans les banquets et les sièges d’honneur dans les synagogues. Ils aiment qu’on les salue sur les places publiques et qu’on les appelle « Maître » (Matthieu 23.5-7).

Pour prier, les Juifs pieux écrivaient des versets de la Loi sur des bandes de parchemin qu’ils plaçaient dans de petites boîtes fixées à des lanières qu’ils attachaient au front ou au bras gauche. Ils mettaient aussi des franges à leurs habits pour rappeler les commandements de la Loi. Plus elles étaient longues et plus leur piété était grande. La société juive de l’époque était très hiérarchisée. Lors des fêtes religieuses, les places étaient donc assignées selon le rang de chacun. Les pharisiens utilisaient leur position pour dominer sur le peuple et recevoir leurs éloges. Il est facile de condamner une telle hypocrisie, mais je devrais me demander si parfois, cherchant l’approbation des autres, je ne me comporte pas comme eux dans mes relations de travail, de voisinage ou en famille.

Versets 8-10

Je continue.

Mais vous, ne vous faites pas appeler « Maître », car pour vous, il n’y a qu’un seul Maître, et vous êtes tous frères. Ne donnez pas non plus à quelqu’un, ici-bas, le titre de « Père », car pour vous, il n’y a qu’un seul Père : le Père céleste. Ne vous faites pas non plus appeler chefs, car un seul est votre Chef : le Christ (Matthieu 23.8-10).

Maître, Père, chef, sont des titres honorifiques qui mettent en valeur celui qui les porte. Cette faute est répandue dans tous les milieux, même dans les Églises. Ceux qui ont une charge d’enseignement ou de direction devraient l’assumer en toute humilité. En soulignant l’égalité de tous devant Dieu, Jésus m’invite à ne pas chercher à me placer devant les autres.

Versets 11-12

Je continue.

Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Car celui qui s’élève sera abaissé ; et celui qui s’abaisse lui-même sera élevé (Matthieu 23.11-12).

Ce principe universel est à garder à l’esprit. Saint Augustin a dit : Dieu est au-dessus de tout. Si tu t’exaltes, tu ne l’atteins pas ; si tu t’humilies, il s’abaisse pour venir jusqu’à toi. La suite du chapitre est particulièrement dure. Dans les pays dits chrétiens, on se fait une fausse idée du Christ. C’est vrai qu’il y a eu le petit Jésus dans sa crèche et qu’il été cloué sur une croix. Mais entre ces deux événements, il a non seulement guéri des milliers de gens par compassion, mais a aussi condamné ses compatriotes avec véhémence. Et c’est Jésus qui a le plus parlé du jugement éternel et qui a maudit les pharisiens et les interprètes de la Loi. À 8 reprises, il leur a dit : Malheur à vous, hypocrites.

Verset 13

Je continue le texte.

— Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! Parce que vous barrez aux autres l’accès au royaume des cieux. Non seulement vous n’y entrez pas vous-mêmes, mais vous empêchez d’entrer ceux qui voudraient le faire (Matthieu 23.13).

Les religieux avaient transformé la vie religieuse en une série de rites destinés à les glorifier aux yeux du peuple.

Verset 14

Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites, car vous dépouillez les veuves de leurs biens, tout en faisant de longues prières pour l’apparence. C’est pourquoi votre condamnation n’en sera que plus sévère (Matthieu 23.14).

Rusés et impitoyables, ils abusaient des faibles en s’emparant de leurs propriétés sous de pieuses apparences.

Verset 15

Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! Vous parcourez terre et mer pour amener ne fût-ce qu’un seul païen à votre religion, et quand vous l’avez gagné, vous lui faites mériter l’enfer deux fois plus que vous (Matthieu 23.15).

Ils tentaient de convertir les païens, mais ensuite, ces derniers devenaient pires que leurs professeurs dans leur sectarisme légaliste.

Versets 16-22

Malheur à vous guides aveugles ! En effet, vous dites : Si quelqu’un jure « par le Temple », il n’est pas tenu par son serment, mais s’il jure « par l’or du Temple » il doit tenir son serment. Insensés et aveugles que vous êtes ! Qu’est-ce qui est plus important : l’or ou le Temple qui le rend sacré ? Ou bien vous dites : Si quelqu’un jure « par l’autel », il n’est pas tenu par son serment ; mais s’il jure « par l’offrande qui est sur l’autel », il doit tenir son serment. Aveugles que vous êtes ! Qu’est-ce qui est plus important : l’offrande ou l’autel qui rend cette offrande sacrée ? En fait, celui qui jure « par l’autel », jure à la fois par l’autel et par tout ce qui est dessus. Celui qui jure « par le Temple », jure à la fois par le Temple et par celui qui y habite. Celui qui jure « par le ciel », jure à la fois par le trône de Dieu et par celui qui y siège (Matthieu 23.16-22).

Les religieux faisaient des distinctions insensées coupant les cheveux en quatre selon ce qui les arrangeait. Jésus enseigne qu’il n’y a aucune différence entre les serments faits au nom de Dieu. Dans le Sermon sur la Montagne, il avait dit :

Que votre oui soit oui et votre non soit non ! Ce qu’on y ajoute vient du malin (Matthieu 5.37).

Verset 23

Je continue le texte.

Malheur à vous spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! Vous vous acquittez scrupuleusement de la dîme sur la menthe, l’anis et le cumin, mais vous laissez de côté ce qu’il y a de plus important dans la Loi, c’est-à-dire la justice, la bonté et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger le reste (Matthieu 23.23).

Les Juifs étaient tenus de verser au temple la dîme de toutes les récoltes des champs et des fruits. Les religieux faisaient de même avec des épices insignifiantes, mais à côté, ils étaient vicieux.

Verset 24

Guides aveugles que vous êtes ! Vous avez soin de filtrer vos boissons pour éliminer le moindre moucheron, et vous avalez le chameau tout entier (Matthieu 23.24).

Ils considéraient qu’un moucheron rendait la boisson rituellement impure. Une image de ceux qui sont très pointilleux sur de petits détails, mais négligent l’essentiel. Ainsi, telle dame qui pêche de la langue se dit choquée par un maquillage trop voyant, mais répandre des ragots est bien pire que le rouge à lèvres.

Versets 25-28

Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! Vous nettoyez soigneusement l’extérieur de vos coupes et de vos assiettes, mais vous les remplissez du produit de vos vols et de ce que vos désirs incontrôlés convoitent. Pharisien aveugle, commence donc par purifier l’intérieur de la coupe et de l’assiette, alors l’extérieur lui-même sera pur. Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! Vous êtes comme ces tombeaux crépis de blanc, qui sont beaux au-dehors. Mais à l’intérieur, il n’y a qu’ossements de cadavres et pourriture. Vous de même, à l’extérieur, vous avez l’air de justes aux yeux des hommes, mais, à l’intérieur, il n’y a qu’hypocrisie et désobéissance à Dieu (Matthieu 23.25-28).

La coutume voulait qu’avant la Pâque, les Juifs blanchissent les tombes de famille pour les embellir, mais surtout pour bien les marquer afin de ne pas les toucher accidentellement, ce qui aurait été une souillure rituelle. Les religieux, qui se tenaient dans la cour du temple, avaient sous leurs yeux les tombes blanchies le long des pentes ouest du mont des Oliviers, où l’on peut encore les voir de nos jours. Beaux au dehors, mais pleins de morts au dedans. Ils prenaient grand soin de soigner leur dignité extérieure, mais dans leur cœur c’étaient des rapaces. Connaissez-vous des gens comme ça et est-ce que j’en fais partie ?

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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