Les émissions

07 juin 2022

Matthieu 2.9-15

Chapitre 2

Introduction

Il y a mille et une façons de définir la sagesse. Le roi Salomon en a donné plusieurs définitions, par exemple :

Que le sage écoute, et il augmentera son savoir ; le sage a ses yeux à la tête ; Qui est comme le sage, et qui connaît l’explication des choses ? (Proverbes 1.5 ; Ecclésiaste 2.14 ; 8.1).

Un sage est quelqu’un qui est toujours prêt à écouter, qui observe ce qui se passe autour de lui en réfléchissant et qui est donc capable de comprendre les événements. Au 16e siècle, on disait : En tout temps, le sage veille. Ceux, qu’on a coutume d’appeler les rois mages, étaient en réalité des sages et conseillers des rois. Après leur arrivée à Jérusalem, ils demandent leur chemin, sans doute étonnés d’être les seuls à chercher le petit enfant qui vient de naître.

Versets 9-10

Je continue à lire dans le second chapitre de l’Évangile de Matthieu.

Quand le roi Hérode leur eut donné ces instructions, les mages se mirent en route. Et voici : l’étoile qu’ils avaient vu se lever les précédait. Elle parvint au-dessus de l’endroit où se trouvait le petit enfant. Et là, elle s’arrêta. En revoyant l’étoile, les mages furent remplis de joie (Matthieu 2.9-10).

Quelle curieuse étoile ! On dirait qu’elle attendait que les mages se mettent en route pour se rallumer. Cet astre surnaturel joue le rôle de lampe de poche pour ces princes d’Orient. Ce devait être impressionnant. Lorsque par une soirée sans nuages à l’air cristallin, je regarde le ciel étoilé, je suis toujours saisi par sa majesté. C’est tellement grandiose et je me sens si petit ! Toute cette étendue se mesure en milliards et en trillions. De tout temps, les hommes ont observé la voûte interstellaire. Les rois mages étaient des prêtres ferrés en astrologie. Ils venaient probablement de Babylone. Un beau soir alors qu’ils vaquaient à leurs occupations ordinaires, ils virent quelque chose d’inhabituel, qu’ils comprirent correspondait à la naissance d’un grand roi en Palestine.

Tout comme les astronomes modernes, les astrologues du monde antique étaient des scientifiques, ils observaient et étudiaient les étoiles. Mais eux étaient aussi capables d’interpréter les signes du ciel. Aujourd’hui, ceux qui ont cette prétention sont pour la plupart des imposteurs. Quant aux autres, ils sont très dangereux, car ils trempent dans l’occultisme. Les anciens observaient aussi le mouvement des astres pour des raisons très pratiques, qui correspondaient à un besoin réel des sociétés agraires. Par exemple lorsque l’étoile Sirius de la constellation du chien semblait se lever juste avant le soleil, cela signifiait que les inondations annuelles du Nil étaient sur le point de débuter, tandis que la levée d’une autre étoile en début de soirée annonçait des tempêtes d’hiver en Méditerranée. Ce genre d’information était alors fort utile aux personnes concernées.

Alors, qu’est-ce que les rois mages ont-ils bien pu voir de particulier dans leur ciel étoilé ? Était-ce une comète, une supernova ou un miracle en bonne et due forme qui n’avait rien à voir avec les lois de l’astrophysique ? Il est possible que ce fut les deux à la fois : un signe divin destiné à se manifester à un moment précis de l’histoire de l’humanité à l’intérieur de l’immense rouage des astres que Dieu a mis en mouvement lors de la création du ciel et de la terre.

 

À l’intérieur de la cathédrale St-Jean à Lyon se trouve une horloge des plus complexes qui donne l’heure et les saisons et qui tient compte de tous les paramètres possibles afin d’être exacte jusque dans les siècles à venir. Celui qui a fabriqué cet automate a prévu le futur à petite échelle bien sûr. Mais ce qu’il a réalisé est tout de même époustouflant. Alors, je me dis que Dieu a peut-être fait la même chose avec cette étoile de Bethléhem lorsqu’il a mis en marche l’univers. Ce serait encore plus extraordinaire qu’un simple miracle ponctuel, car ce futur guide céleste planté là en plein milieu de l’horloge sidérale jouerait un rôle prophétique.

Donc, il y a peut-être moyen d’expliquer l’étoile de Bethléhem qui se promène, s’arrête et reprend son chemin. De nos jours, grâce aux outils technologiques et la connaissance des lois de l’astrophysique, les astronomes sont capables de reconstituer l’apparence de la voûte interstellaire à n’importe quelle nuit de notre histoire. Les ordinateurs sont donc allés voir à quoi ressemblait le ciel étoilé de Judée en Palestine entre -5 av. J-C et +5 après, parce que c’est la période qui correspond à la naissance de Jésus, sachant que la date exacte n’est pas connue.

Comme chacun sait, les planètes, ces promeneurs du ciel, se déplacent par rapport à des étoiles fixes, terme relatif puisque là-haut tout bouge dans tous les sens et à des vitesses différentes. Dans notre système solaire, toutes les planètes tournent autour du soleil. Quand on les regarde les pieds sur terre, elles changent de position nuit après nuit se déplaçant en général vers l’Est traversant une série de constellations appelée le Zodiaque. Jusque ici, rien de nouveau. Par contre, si on les observe sans interruption, on relève que quelques fois certaines de ces planètes semblent faire marche arrière et aller non plus vers l’Est, mais vers l’Ouest pendant deux ou trois mois avant de renverser la vapeur et reprendre leur trajet habituel direction Est. Ces allers-retours s’appellent le mouvement rétrograde. Ce phénomène est assez facile à comprendre.

Les planètes qui sont plus éloignées du soleil que nous, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, mettent davantage de temps que la terre à faire une révolution complète autour du soleil. C’est logique ; plus on s’éloigne du centre d’un cercle, et plus on doit parcourir de terrain pour faire un tour de stade. C’est pour cette raison que les coureurs de fond sont décalés au départ d’une course, afin de compenser la différence de distances à parcourir. Donc, Jupiter, parce que c’est elle qui nous intéresse, se déplace vers l’Est comme toutes les autres jusqu’au moment où la terre, plus proche du soleil, c’est-à-dire du centre de rotation, va la rattraper. Alors à nos yeux, si on regarde le ciel à ce moment-là, on a l’impression que Jupiter s’est tout d’abord arrêtée pour ensuite faire marche arrière, car elle semble aller non plus vers l’Est, mais en sens contraire vers l’Ouest.

C’est comme quand vous doublez un camion sur l’autoroute. Au moment de le dépasser, on dirait qu’il a tout d’abord ralenti par rapport à vous. Une fois qu’il est doublé, il semble faire marche arrière puisqu’il va dans la direction opposée. En réalité, il n’a ni ralenti ni changé de direction. Ces danses aller-retour des planètes par rapport à la terre se poursuivent depuis que Dieu les a placées en orbite le 4e jour de la création, quand il a mis en route l’horloge céleste. Les rois mages avaient l’habitude de voir ces mouvements en zigzag et n’y prêtaient pas attention outre mesure, jusqu’au jour où ils furent témoins d’un événement inhabituel qu’ils n’avaient jamais vu auparavant et qui ne s’est pas reproduit depuis.

Matthieu écrit que ces sages venus de l’Est demandèrent au roi Hérode où ils devaient aller pour rendre hommage au roi qui venait de naître, car ils avaient vu son étoile en Orient. Il se trouve que selon la reconstitution de la voûte céleste, le 14 septembre de l’an 3 avant notre ère, Jupiter était en apparence extrêmement proche de Régulus, aussi appelée étoile Roi et la plus lumineuse de la constellation du Lion. C’est ce qu’on nomme une conjonction de planètes. Les mois suivants, Jupiter continua sa course habituelle vers l’Est, puis s’arrêta et fit demi-tour en direction de l’Ouest. Le 17 février de l’an 2 avant notre ère, Jupiter passa encore plus près de l’étoile Roi, puis continuant sa danse, s’arrêta et fit demi-tour une nouvelle fois. Elle se rapprocha de l’étoile Roi une troisième fois le 8 mai de l’an 2 av. J-C.

Ainsi en un peu moins de 8 mois, et si ce scénario correspond à la fête organisée par les astres en l’honneur de la naissance de Jésus-Christ, les rois mages virent Jupiter qui à cause de sa danse en zigzag traçait une couronne au-dessus de l’étoile Roi en commençant à l’Est. C’est peut-être ces phénomènes qui expliquent pourquoi les dignitaires babyloniens interprétèrent cet événement comme la prédiction d’une naissance royale en Palestine. Ce n’est pas fini. Le 17 juin de l’an 2 avant notre ère, 5 semaines et 5 jours après la 3e conjonction de Jupiter avec Regulus, l’étoile Roi, Jupiter se trouva alignée avec Vénus, un événement céleste rarissime et peut-être une première dans l’histoire des cieux. C’est l’astronome américain Roger Sinnot qui a décrit ce qui s’est passé ce 17 juin de l’an 2 av. J-C. Alors que le ciel d’Orient s’assombrissait, Jupiter et Vénus se rapprochaient de plus en plus l’un de l’autre en ce début de nuit jusqu’à 20 h 51, moment où les deux planètes apparurent virtuellement s’embrasser et s’embraser, se confondant en un astre unique d’une extrême brillance dans le ciel d’Ouest et semblant en même temps poindre en direction de Bethléhem.

Tous ces phénomènes sont peut-être à l’origine de la fameuse étoile de Bethléhem. Bien sûr, nous ne pouvons pas être certains que c’est ce que les mages ont vu et peu importe. Mais la prochaine fois que vous verrez Jupiter dans le ciel ou en entendrez parler, souvenez-vous de l’étoile qui guida les rois mages vers la Palestine et plus précisément vers le Sauveur.

Versets 11-12

Après cette longue histoire de Noël, je continue la lecture du texte de Matthieu.

Les mages entrèrent dans la maison, virent l’enfant avec Marie, sa mère et, tombant à genoux, ils lui rendirent hommage. Puis ils ouvrirent leurs coffrets et lui offrirent en cadeau de l’or, de l’encens et de la myrrhe (Matthieu 2.11-12).

Les rois mages arrivent enfin auprès du Christ qui n’est plus dans une étable, mais dans une maison. La ville de Bethléhem est calme ; tout le monde est rentré chez soi, car le recensement est désormais terminé. La nouvelle famille semble avoir fait de cette petite ville son domicile permanent ce qui est logique puisque Joseph comme Marie étaient de la descendance de David lui-même originaire de Bethléhem. Ils étaient retournés sur les lieux de leurs ancêtres en quelque sorte. Cette nouvelle installation suggère qu’un certain laps de temps s’est écoulé entre la nuit de Noël proprement dite et la visite des mages.

Selon Matthieu, ceux-ci s’agenouillèrent et se prosternèrent, c’est le sens du mot qu’il utilise. Ce verbe décrivait la profonde humiliation qu’un sujet devait manifester devant un roi. C’est le même terme qui est utilisé tout au long du Nouveau Testament pour décrire l’adoration du Dieu créateur par ses créatures. Les mages étaient habitués à recevoir l’hommage des autres, mais ici devant le petit Jésus, ils se mettent à leur juste place. Il semble évident que les mages savaient très bien à qui ils avaient à faire, que cet enfant était le Fils de Dieu et le Roi des rois. Qu’ils aient eu cette connaissance est tout à fait extraordinaire surtout à la lumière du fait que tous les érudits juifs de l’époque qui vivaient sur place n’étaient au courant de rien comme je l’ai déjà dit.

Soit dit en passant que les mages ne manifestèrent aucune dévotion particulière envers Joseph et Marie. Jésus, et lui seul, est l’objet de leur adoration, qui reçoit les cadeaux de grand prix même si c’est Joseph qui les a gérés par la suite. Vendus, ils ont pourvu aux besoins de cette famille très pauvre pendant leur séjour en Égypte, après qu’ils se soient enfuis devant Hérode qui voulait mettre à mort le petit enfant. Les trois types d’offrandes des mages sont une preuve supplémentaire de leur dévotion. Chacun d’eux a une très grande valeur ainsi qu’une signification symbolique. L’or représente la royauté ; dans la culture juive, l’encens signifiait la prière offerte à Dieu. Et effectivement, les mages étaient en présence de leur créateur. La myrrhe est une gomme aromatique très onéreuse utilisée dans l’embaumement des corps. Elle présage le sacrifice à venir de cet enfant qui est à la fois Fils de Dieu et fils de l’homme.

Dans la Jérusalem messianique du millenium, lorsque le Christ régnera sur la terre pendant mille ans, les nations apporteront de l’or et de l’encens pour lui rendre hommage, mais pas de myrrhe qui symbolise la mort. Je lis une partie d’un texte tiré de L’Ancien Testament.

Tous les habitants (de Séba) viendront et ils apporteront de l’or et de l’encens, et ils proclameront les louanges de l’Éternel (Ésaïe 60.6).

Jésus est venu une première fois pour mourir, mais la seconde, ce sera pour détruire ses ennemis et régner en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs sur toute la terre.

Versets 12-13

Je continue le texte.

Cependant, Dieu avertit les mages par un rêve de ne pas retourner auprès d’Hérode. Ils regagnèrent donc leur pays par un autre chemin. Après leur départ, un ange du Seigneur apparut à Joseph dans un rêve et lui dit : Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Tu y resteras jusqu’à ce que je te dise de revenir, car Hérode fera rechercher l’enfant pour le tuer. Joseph se leva donc et partit dans la nuit, emmenant l’enfant et sa mère pour se réfugier en Égypte (Matthieu 2.12-13).

Les mages avaient cru qu’Hérode était sincère et voulait vraiment, comme eux, aller adorer l’enfant nouveau-né. Avertis dans leur sommeil, ils modifient leur plan. Ils avaient prévu de prendre le chemin le plus court pour rentrer chez eux en remontant au Nord et en longeant le Jourdain, côté Méditerranée. Au lieu de ce trajet direct, ils sont descendus tout au sud de la Palestine, ils ont contourné la Mer Morte en traversant le désert du Néguev, pour finalement remonter direction du Nord de l’autre côté du Jourdain sur la rive Est. Ça leur a fait un très gros détour. Déjà en train, ce serait la galère ; alors à dos de chameaux, il fallait le faire. Bref, ils quittent Israël en catimini en quelque sorte, et Joseph et Marie font de même. La petite famille est partie en direction du sud-ouest, puis a longé la côte méditerranéenne pour se rendre en Égypte et échapper à Hérode. Ce passage illustre bien les deux aspects d’une vie soumise à Dieu : la protection divine d’une part et l’obéissance du croyant d’autre part.

Malgré les desseins perfides d’Hérode et l’ignorance des mages, Dieu intervient en faveur de ceux qui se confient en lui. Ici, il a utilisé les rêves et les anges pour motiver toutes les personnes concernées à s’enfuir, ce qui est le meilleur moyen d’échapper au danger. Il est fort probable que Joseph se soit levé en pleine nuit, ait réveillé Marie et dit : Commence les valises, on s’en va tout de suite ! Il a fallu tout plier, charger les ânes dans l’obscurité et prendre la route avant le lever du soleil. Avec un petit enfant, ce ne fut pas une petite affaire.

Je ne sais pas si le brave Joseph aspirait à une petite vie tranquille, mais c’est loupé. Tout avait pourtant si bien commencé ; il s’était épris de Marie, une gentille petite fille, et le destin semblait lui sourire. Il avait un bon métier, car les charpentiers sont toujours très demandés. Et puis d’un seul coup, son univers a basculé et depuis sa vie ne cesse d’être chamboulée. D’abord, Marie est enceinte et il ne sait pas de qui. Sidéré, il se demande que faire. Alors, un ange vient lui faire un brin de causette qui le rassure, mais il ne comprend pas bien ce qui se passe. Ensuite, il y a ce voyage éprouvant vers Bethléhem avec Marie en fin de grossesse. Puis sans le sou, il lui faut trouver un lieu où elle va pouvoir donner naissance à son fils qui n’est pas de lui. Ensuite, des personnages venus d’Orient avec tout leur entourage se présentent à sa porte. Il doit avoir la tête qui tourne. Au moins, ces braves gens n’ont pas apporté une simple bavette avec une timbale. Ils ont fait des cadeaux princiers qui vont permettre à Joseph de prendre soin de Marie et de l’enfant Jésus.

Puis pour finir, voilà qu’un autre ange lui dit de quitter Bethléhem illico presto, car on en veut à la vie de l’enfant. Il doit alors se rendre en Égypte où il ne connaît personne et où la langue est différente. Que d’émotions pour un seul homme !

Verset 15

Je continue.

Joseph resta en Égypte jusqu’à la mort d’Hérode. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : J’ai appelé mon fils hors d’Égypte (Matthieu 2.15).

Cette citation (Osée 11.1) fait partie des prophéties messianiques. L’auteur établit un rapport entre le peuple d’Israël et Jésus. La citation de Matthieu, tirée du prophète Osée, est une partie de Quand Israël était jeune je l’aimais et j’appelais mon fils hors d’Égypte. C’est une référence à Israël au moment de l’exode hors d’Égypte. Cet événement qui concerne le peuple hébreu préfigurait ce que Dieu allait faire pour Jésus. L’expression assez peu courante dans les Écritures, Mon fils, pour décrire Israël sert à identifier Jésus à la nation. L’un comme l’autre furent exilés hors du pays promis. Par delà d’événements insolites, Dieu accomplissait une à une, les prédictions de ses prophètes concernant son Fils le Sauveur du monde.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

Émission du jour | Esther 8.1-17

Edit en faveur des Juifs

Nos partenaires