Luc 8.1-39
Chapitre 8
Introduction
Moi j’ai deux mains gauches comme me dit mon frère, alors j’admire ceux qui ont des dons exceptionnels ou une capacité qui se situe à des années lumière des miennes. Ces aptitudes que je n’ai pas se situent dans n’importe quel domaine, que ce soit le sport, l’art ou les mathématiques. Mais je n’ai pas besoin d’aller chercher des personnages célèbres pour me comparer à eux, parce que même mes voisins sont plus doués que moi pour ceci ou cela. Alors quand je découvre que Jésus peut guérir à distance ou ressusciter un mort en lui donnant un ordre, j’en suis époustouflé. Le chapitre 8 de l’évangile selon Luc fait logiquement suite au précédent dans le sens que Jésus continue à faire beaucoup de miracles et certains acceptent le message du royaume qu’il annonce tandis que d’autres, les chefs religieux en particulier, rejettent tout d’un bloc.
Versets 1-3
Je commence à lire le chapitre 8.
Quelque temps après, Jésus se rendit dans les villes et les villages pour y proclamer et annoncer la Bonne Nouvelle du royaume de Dieu. Il était accompagné des Douze et de quelques femmes qu’il avait délivrées de mauvais esprits et guéries de diverses maladies : Marie, appelée Marie de Magdala, dont il avait chassé sept démons, Jeanne, la femme de Chuza, administrateur d’Hérode, Suzanne et plusieurs autres. Elles assistaient Jésus et ses disciples de leurs biens (Luc 8.1-3).
Luc nous donne ici le cercle des intimes du Seigneur, dont les 12 apôtres qui observent et apprennent du Maître. Plus tard, Jésus les enverra en mission. Mais est également présent un groupe de femmes plutôt aisées qui avaient été délivrées d’afflictions diverses et qui par gratitude assurent la subsistance matérielle de l’équipe. Marie-Madeleine en particulier, conserva une telle reconnaissance pour son Libérateur, qu’elle se dévoua entièrement à lui et le suivit jusqu’au pied de la croix (Matthieu 27:56). Aussi fut-elle la première qui eut le bonheur de le revoir après sa résurrection (Jean 20:1,11 ss). Comme Jésus était pauvre et que ses disciples avaient tout quitté pour le suivre, ces femmes employaient leurs biens pour subvenir aux besoins de cette troupe. On voit là combien Jésus est humble, car « n’ayant pas un lieu où il puisse reposer sa tête (Luc 9.58; LSG) », il consent à vivre de la charité de ceux qu’il a enrichis de biens spirituels.
Cela dit, dans le contexte du monde antique, la présence de femmes au sein des disciples, qui accompagnent un enseignant itinérant, est tout à fait inhabituelle. Maintenant, Jésus va donner la célèbre parabole du Semeur à la foule, afin d’avertir ceux qui l’écoutent des obstacles qui s’élèvent devant eux.
Versets 4-8
Je lis ce récit.
Une grande foule, ayant afflué de chaque ville, s’était rassemblée autour de lui. Alors Jésus leur raconta cette parabole : — Un semeur sortit pour faire ses semailles. Pendant qu’il répandait sa semence, des grains tombèrent au bord du chemin, furent piétinés par les passants, et les oiseaux du ciel les mangèrent. D’autres tombèrent sur de la pierre. À peine eurent-ils germé que les petits plants séchèrent parce que le sol n’était pas assez humide. D’autres grains tombèrent au milieu des ronces ; celles-ci poussèrent en même temps que les bons plants et les étouffèrent. Mais d’autres tombèrent dans la bonne terre ; ils germèrent et donnèrent du fruit : chaque grain en produisit cent autres. Et Jésus ajouta : — Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! (Luc 8.4-8).
Jésus dit souvent « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » dans les évangiles, ou une phrase équivalente dans le livre de l’Apocalypse. Cette expression signifie que les personnes ouvertes à Dieu sont aptes à comprendre la signification spirituelle de son enseignement.
Versets 9-15
Je continue.
Les disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il leur dit : — Vous avez reçu le privilège de connaître les secrets du royaume de Dieu, mais pour les autres, ces choses sont dites en paraboles. Ainsi, bien qu’ils regardent, ils ne voient pas ; bien qu’ils entendent, ils ne comprennent pas. — Voici donc le sens de cette parabole : La semence, c’est la Parole de Dieu. “ Au bord du chemin ” : ce sont les personnes qui écoutent la Parole, mais le diable vient l’arracher de leur cœur pour les empêcher de croire et d’être sauvées. “ Sur de la pierre ” : ce sont ceux qui entendent la Parole et l’acceptent avec joie ; mais, comme ils ne la laissent pas prendre racine en eux, leur foi est passagère. Lorsque survient l’épreuve, ils abandonnent tout. “ La semence tombée au milieu des ronces ” représente ceux qui ont écouté la Parole, mais en qui elle est étouffée par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, de sorte qu’elle ne donne pas de fruit. Enfin, “ la semence tombée dans la bonne terre ”, ce sont ceux qui, ayant écouté la Parole, la retiennent dans un cœur honnête et bien disposé. Ils persévèrent et ainsi portent du fruit (Luc 8.9-15).
D’après le récit de Matthieu, les disciples ont posé une autre question : « Pourquoi te sers-tu de paraboles pour leur parler (Matthieu 13.10)? », et Jésus y a répondu en premier.
La parabole est comme une épée à double tranchant. Elle est incompréhensible et un jugement et cloue le bec à ceux qui sont animés de mauvaises intentions à l’égard du Seigneur. Ainsi donc, ceux qui refusent le message du royaume s’enferment davantage dans l’ignorance. Le semeur, c’est Jésus et les oiseaux du ciel représentent le diable et les démons. Les quatre types de sol sont différentes sortes de personnes. Toutes reçoivent la même bonne nouvelle et au fur et à mesure que le ministère de Jésus progresse, chaque groupe se révèle au grand jour.
Les chefs religieux sont ceux au bord du chemin; ils refusent systématiquement d’envisager que Jésus puisse être le Messie. Ceux qui suivent Jésus à cause de ses prodiges sont représentés par le roc. Ils n’ont pas de racine, pas de profondeur disent Matthieu et Marc. Leur foi passagère ne tient qu’à un fil car ils dépendent de leurs émotions. Tant que tout va bien ils seront là, mais à la moindre difficulté, ils disparaitront comme neige au soleil. Le troisième groupe est étouffé par les ronces. Ce sont des personnes bien nanties qui reconnaissent en Jésus un être surnaturel, mais qui sont incapables de lâcher prise de leurs richesses et des soucis de la vie afin de suivre le Seigneur. Finalement, le groupe qui produit du fruit se compose de ceux qui persévèrent dans leur foi quelque soit le prix à payer, et il sera très élevé pour les onze apôtres. L’attitude du disciple par rapport aux biens matériels et aux épreuves de la vie est de la plus grande importance, et Jésus y fait référence régulièrement.
Versets 16-18
Je continue avec la parabole suivante.
— Personne n’allume une lampe pour la cacher sous un récipient, ou la mettre sous un lit ; on la place, au contraire, sur un pied de lampe pour que ceux qui entrent dans la pièce voient la lumière. Tout ce qui est caché maintenant finira par être mis en lumière, et tout ce qui demeure secret sera finalement connu et paraîtra au grand Jour. Faites donc attention à la manière dont vous écoutez, car à celui qui a, on donnera encore davantage ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il croit avoir (Luc 8.16-18).
Cette parabole fait logiquement suite à celle du Semeur. L’accent est mis sur l’importance d’écouter l’enseignement de Jésus. Si quelqu’un reçoit la parole de Dieu, il doit la traduire en actes, parce que la connaissance entraîne une responsabilité. Celui qui connaît les mystères du royaume ne doit pas les garder cachés, mais il a le devoir de les faire connaître autour de lui. À ceux qui cherchent à comprendre les paroles de Jésus, il sera donné davantage de lumière. L’inverse est tout aussi vrai. Celui qui n’a pas d’intérêt pour les réalités spirituelles et pour le royaume de Dieu en particulier, oubliera bien vite le peu qu’il avait compris.
Versets 19-21
Je continue le texte.
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver ; mais ils ne purent pas l’approcher à cause de la foule. On lui fit dire : — Ta mère et tes frères sont là dehors et ils voudraient te voir. Mais Jésus leur répondit : — Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui font ce qu’elle demande (Luc 8.19-21).
Jésus est informé que des gens de sa parenté veulent le voir alors qu’il est en plein travail pour ainsi dire. Il est en train d’instruire ceux qui se réclament de ses disciples et la présence de membres de sa famille est l’occasion pour lui de parler des priorités dans les relations humaines. Jésus utilise cet incident pour remettre les pendules à l’heure. L ‘appartenance à la famille de Jésus n’a rien à voir avec les liens du sang, mais c’est l’engagement de toute sa personne envers lui en réponse à son message. Et celui qui accepte véritablement sa parole la met en pratique dans la vie quotidienne. Il faut écouter, comprendre, puis agir. On ne sait pas ce qu’ont pensé Marie et les frères de Jésus de se faire rabrouer ainsi. Mais aucun agent humain n’a le droit d’intervenir quand le Seigneur s’occupe des affaires de son Père (Luc 2.49).
Versets 22-25
Je continue.
Un jour, Jésus monta dans une barque avec ses disciples et leur dit : — Passons de l’autre côté du lac ! Ils gagnèrent le large. Pendant la traversée, Jésus s’assoupit. Soudain, un vent violent se leva sur le lac. L’eau envahit la barque. La situation devenait périlleuse. Les disciples s’approchèrent de Jésus et le réveillèrent en criant : — Maître, Maître, nous sommes perdus ! Il se réveilla et parla sévèrement au vent et aux flots tumultueux : ils s’apaisèrent, et le calme se fit. Alors il dit à ses disciples : — Où est donc votre foi ? Quant à eux, ils étaient saisis de crainte et d’étonnement, et ils se disaient les uns aux autres : — Qui est donc cet homme ? Voyez : il commande même aux vents et aux vagues, et il s’en fait obéir ! (Luc 8.22-25).
D’après l’évangile selon Matthieu (8.23-27), ce départ a lieu le soir d’une journée que Jésus a passée à enseigner les foules et à opérer de nombreuses guérisons (Matthieu 8:16). Comme je l’ai déjà dit, Jésus exerce un pouvoir sur tout, les maladies, les démons, la mort et les forces de la nature.
La traversée, au début paisible, est soudainement interrompue par un grand tourbillon, chose banale sur ce lac entouré de hautes collines et d’étroites vallées, qui donne lieu à de forts courants d’air. Les flots tumultueux se déversent avec furie dans la barque qui commence à se remplir d’eau. Épuisé par une journée d’enseignement, Jésus dort du sommeil du juste. Il n’est aucunement troublé par la tempête qui ne l’a même pas réveillé. Pourtant, le bruit doit être infernal avec le vent violent et la mer en furie. Réveillé de force, il intervient.
Un texte parallèle nous informe que Jésus a littéralement dit à la mer et au vent : « Tais-toi et ne parle plus ! » Il s’adresse à eux comme on parlerait à un chien fou furieux qui tire sur sa laisse en aboyant à gorge déployée. Sur son ordre, les éléments déchaînés se calment instantanément. Même le lac redevient d’huile, alors que normalement après une tempête il faut du temps pour que l’eau retrouve son calme.
Jusqu’à présent, Luc nous a montré que Jésus guérit à distance; il a autorité sur toutes les maladies, sur les démons, sur la mort et maintenant sur les éléments naturels. Il n’est pas étonnant que les apôtres soient en état de choc. Malheureusement, leur confiance en Jésus a fait naufrage. C’est dans les moments d’épreuve et de détresse que la foi en Dieu doit intervenir en priorité. Les disciples ont failli, et souvent je suis comme eux.
Versets 26-27
Je continue.
Ils abordèrent dans la région de Gérasa, située en face de la Galilée. Au moment où Jésus mettait pied à terre, un homme de la ville, qui avait plusieurs démons en lui, vint à sa rencontre. Depuis longtemps déjà, il ne portait plus de vêtements et demeurait, non dans une maison, mais au milieu des tombeaux (Luc 8.26-27).
Les démons ne sont pas des êtres imaginaires comme les lutins, les gnomes, les satyres, ou autres personnages qu’on rencontre dans les contes de fées, ou plus récemment dans l’histoire du Seigneur des anneaux, dans laquelle figurent des elfs, des orques, trolls, balrogs, astaris etc. Les démons sont des entités réelles spirituelles et méchantes. La possession démoniaque est une réalité aussi vraie et actuelle que les maladies cardiaques, les cancers ou le rhume des foins. Dans les Écritures, le démonisme est pratiquement toujours associé à l’idolâtrie et aux religions païennes, voire à certaines pratiques issues de la chrétienté au sens large du terme. Le philosophe grec Homère considérait les dieux et les démons comme équivalent. Un autre philosophe les déclare tous bons et un troisième qu’ils sont à la fois bons et mauvais. Aujourd’hui, la sagesse populaire les qualifie de dangereux sans trop savoir ni pourquoi ni comment, ni s’ils existent vraiment, ce qui veut dire que la plus grande confusion règne dans ce domaine. D’après l’enseignement des Textes sacrés, tout est clair comme de l’eau de roche; il existe les anges qui sont au service de Dieu tandis que les démons sont les émissaires de Satan. A l’origine, ces derniers étaient eux aussi des êtres de lumière, mais ils se sont rebellés contre leur Créateur. Voilà pour un petit arrière-plan concernant ces esprits mauvais, méchants et impurs.
La petite troupe arrive en barque à Gérasa, Kersa aujourd’hui. C’était à la fois une région et une ville importante située à l’est du lac de Galilée. Lors du partage de la Palestine, ce territoire fut donné à la tribu d’Israël du nom de Gad. Mais au premier siècle de notre ère, il était à majorité non-juif. Ce démoniaque vit donc dans les tombeaux qui se trouvent dans des cavernes naturelles ou creusées et qui constituent une protection contre les intempéries.
Versets 28-29
Je continue.
Quand il (l’homme possédé) vit Jésus, il se jeta à ses pieds en criant de toutes ses forces : — Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t’en supplie : ne me tourmente pas ! Il parlait ainsi parce que Jésus commandait à l’esprit mauvais de sortir de cet homme. En effet, bien des fois, l’esprit s’était emparé de lui ; on l’avait alors lié avec des chaînes et on lui avait mis les fers aux pieds pour le contenir ; mais il cassait tous ses liens, et le démon l’entraînait dans des lieux déserts (Luc 8.28-29).
Le démon n’obéit pas immédiatement à l’ordre de sortir de Jésus mais il est exaspéré. Le Seigneur veut que cette confrontation dure un peu pour l’enseignement de ses disciples. Le texte donne trois informations qui montrent que le démon qui possède cet homme est pleinement conscient de l’origine divine et de la puissance supérieure de Jésus : il est forcé de s’agenouiller devant Lui car il est devant son Créateur ; il l’appelle « Fils du Dieu très-haut », le nom divin de Jésus ; et il Le supplie de ne pas le punir. Le démon sait très bien que sa rencontre avec le Christ va mettre fin à sa carrière de tourmenteur. S’il pouvait, il s’enfuirait, mais il est contraint d’aller au-devant du Seigneur et de s’humilier devant lui.
D’une force herculéenne, le forcené terrorise la région. Une telle conduite extrême montre bien que la possession démoniaque n’est pas une simple maladie ou une aliénation mentale, mais indique la présence d’une entité spirituelle mauvaise qui dirige la personne possédée.
Versets 30-33
Je continue.
Jésus lui demanda : — Quel est ton nom ? — Légion, répondit-il. Car une multitude de démons étaient entrés en lui. Ces démons supplièrent Jésus de ne pas leur ordonner d’aller dans l’abîme. Or, près de là, un important troupeau de porcs était en train de paître sur la montagne. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d’entrer dans ces porcs. Il le leur permit. Les démons sortirent donc de l’homme et entrèrent dans les porcs. Aussitôt, le troupeau s’élança du haut de la pente et se précipita dans le lac, où il se noya (Luc 8.30-33).
Une légion romaine est composée de 3 à 6 000 hommes. De nombreuses puissances mauvaises sont présentes dans cet homme et le soumettent à une torture permanente. À plusieurs reprises, le démon porte-parole supplie instamment Jésus de ne pas les envoyer dans l’abîme. Il s’agit d’une fosse sans fond où sont déjà enfermés certains de leurs compatriotes. Ils sont enchaînés éternellement dans les ténèbres à cause de certaines fautes qu’ils ont commises (comparer 2 Pierre 2.4; Jude 1.6,13; Apocalypse 9.1,2,11). Cette légion demande à posséder un troupeau de porcs, des animaux impurs selon la loi de Moïse. Les fermiers juifs du coin élèvent ces porc pour les marchés de La Décapole, une ligue de dix villes grecques dont celle de Gérasa où a lieu cet incident. Quoi qu’il en soit, les démons désirent les pourceaux comme nouveaux hôtes. Ils savent qu’ils doivent obéissance à Jésus et tentent une manœuvre désespérée pour éviter d’être réduits à un état désincarné. Au final, ce cheptel est détruit, ce qui constitue un jugement contre les Juifs de la ville. Les mauvais esprits aussi sont punis puisqu’ils se retrouvent en exil on ne sait où.
Versets 34-39
Je continue.
Quand les gardiens du troupeau virent ce qui était arrivé, ils s’enfuirent et allèrent raconter la chose dans la ville et dans les fermes. Les gens vinrent se rendre compte de ce qui s’était passé. Ils arrivèrent auprès de Jésus et trouvèrent, assis à ses pieds, l’homme dont les démons étaient sortis. Il était habillé et tout à fait sain d’esprit. Alors la crainte s’empara d’eux. Ceux qui avaient assisté à la scène leur rapportèrent comment cet homme, qui était sous l’emprise des démons, avait été délivré. Là-dessus, toute la population du territoire des Géraséniens, saisie d’une grande crainte, demanda à Jésus de partir de chez eux. (Jésus fait souvent ce qu’on lui demande) Il remonta donc dans la barque et repartit. L’homme qui avait été libéré des esprits mauvais lui demanda s’il pouvait l’accompagner, mais Jésus le renvoya en lui disant : — Rentre chez toi, et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi ! Alors cet homme partit proclamer dans la ville entière tout ce que Jésus avait fait pour lui (Luc 8.34-39).
Le forcené est transformé d’une manière si complète et radicale que les gens de la ville sont remplis de respect et de crainte. Ils sont mal dans leurs sabots, effrayés par l’autorité et le pouvoir de Jésus probablement parce qu’ils ont très mauvaise conscience. C’est vrai que le Seigneur a mis fin avec perte et fracas à leur petit trafic d’élevage de porcs, et ça fait désordre, ce qui n’est pas bon pour les affaires. Cette perte économique est le principal souci des bergers ainsi que des habitants de la région. Maintenant, ils ont peur que Jésus fasse le grand ménage de printemps dans leur cité et préfèrent vivre dans la présence de porcs plutôt que du Fils de Dieu. Quand on y réfléchit, c’est exactement pareil aujourd’hui. Les gens sont très à l’aise dans leur dépravation et ne veulent surtout pas qu’on les dérange et encore moins qu’on les en sorte.
Il est intéressant de noter le parallèle entre ce que Jésus a dit à l’homme possédé : « Raconte tout ce que Dieu a fait pour toi » et « Il partit proclamer ce que Jésus avait fait pour lui », car on constate ici que Dieu et Jésus sont interchangeables. Ce forcené délivré est le premier missionnaire mentionné par Luc, et c’est dans une région à prédominance païenne qu’il part annoncer la bonne nouvelle de Jésus.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.