Luc 16.10 – 17.6
Chapitre 16
Introduction
Supposons qu’un patron embauche à l’essai quelqu’un qui est censé assumer une haute responsabilité. Mais la première semaine il lui donne à faire des rangements, des photocopies, du nettoyage et l’envoie faire des courses au supermarché du coin. La façon dont cet employé réagira en dira long sur son caractère.
Versets 10-12
Je continue à lire dans le chapitre 16 de l’évangile selon Luc.
Si quelqu’un est fidèle dans les petites choses, on peut aussi lui faire confiance pour ce qui est important. Mais celui qui n’est pas fidèle dans les petites choses ne l’est pas non plus pour ce qui est important. Si donc vous n’avez pas été fidèles dans la gestion des richesses injustes, qui vous confiera les véritables ? Si vous n’avez pas été fidèles dans la gestion du bien d’autrui, qui vous donnera celui qui vous est personnellement destiné ? (Luc 16.10-12).
Les petites choses sont les possessions terrestres et les grandes, les richesses spirituelles. Celui qui n’utilise pas les premières pour la gloire de Dieu, ne saurait gérer les secondes. Par contre, ceux qui auront été fidèles dans leur gestion des biens de ce monde, recevront en partage et selon leur degré de fidélité, des richesses spirituelles durables et éternelles.
Verset 13
Je continue.
— Aucun serviteur ne peut être en même temps au service de deux maîtres. En effet, ou bien il détestera l’un et aimera l’autre ; ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l’Argent (Luc 16.13).
Le contraste est absolu : détester ou aimer, dévoué ou méprisant. L’amour de l’un m’éloigne de l’autre. En leur qualité de maîtres, Dieu et l’Argent s’excluent mutuellement. Martin Luther a dit : « l’argent et du bien n’est pas un péché ; mais ne le laisse pas devenir ton maître ; qu’il te serve, et que tu sois son maître ».
Versets 14-15
Je continue.
En entendant toutes ces recommandations, les pharisiens, qui étaient très attachés à l’argent, se moquaient de Jésus. Mais il leur dit : — Vous, vous êtes des gens qui veulent se faire passer pour justes aux yeux de tout le monde, mais Dieu connaît le fond de votre cœur. Ce qui est en haute estime parmi les hommes, Dieu l’a en horreur (Luc 16.14-15).
Les religieux, qui sont bien dodus, n’ont pas l’intention d’abandonner la poursuite des richesses surtout qu’ils croient qu’elles sont la preuve de la bénédiction de Dieu. Ils se moquent donc de Jésus et de ses disciples qui sont de pauvres ères. Jésus va répondre un peu plus loin à leurs sarcasmes avec la parabole du mauvais riche.
Versets 16-18
Je continue.
— L’époque de la Loi et des prophètes va jusqu’à Jean-Baptiste ; depuis qu’il est venu, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. — Il serait plus facile au ciel et à la terre de disparaître qu’à un trait de lettre de la Loi. — Celui qui divorce d’avec sa femme et se remarie commet un adultère, et celui qui épouse une femme divorcée d’avec son mari commet un adultère (Luc 16.16-18).
L’Ancienne Alliance s’est achevée avec Jean-Baptiste, le dernier prophète. Lui et Jésus ont ouvert le royaume de Dieu, mais pour y entrer, il faut se faire violence à cause des conditions draconiennes émises par le Seigneur (Matthieu 5:29,30; 6:24; 8:18-22), et à cause des obstacles constitués par le système religieux mis en place par les pharisiens. Suivre Jésus n’est pas pour les pieds tendres. Sous le régime du Nouveau Testament, les ordonnances cérémonielles et les lois civiles et judiciaires de la loi de Moïse sont abolies. Cependant, les préceptes moraux sont toujours en vigueur et les pharisiens sont particulièrement coupables à ce niveau. C’est ainsi qu’ils permettent le divorce pour n’importe quelle excuse. Jésus réagit contre cette perversion.
Versets 19-21
Nous arrivons maintenant à la parabole du riche et de Lazare, la troisième d’une trilogie. Elle enseigne qu’être riche ne signifie pas être juste et elle est dirigée contre les pharisiens, et les Sadducéens qui eux ne croient pas à la résurrection. Dans la première parabole, le fils prodigue gaspille l’argent de son père (Lc 15.11-32); dans la seconde, un intendant malhonnête gaspille l’argent de son maître; et dans la troisième, l’homme riche gaspille son propre argent en le dépensant sur lui-même. Cette troisième parabole comprend quatre scènes + le dialogue en 6 scènes. Le mauvais riche est le sujet des scènes un et quatre, et Lazare des scènes deux et trois. Quand Jésus met en scène deux personnages principaux, l’un est noble et l’autre ignoble. C’est ici la seule fois où Jésus utilise un nom propre. Je commence à lire.
— Il y avait un homme riche, toujours vêtu d’habits de pourpre et de fin lin. Sa vie n’était chaque jour que festins et plaisirs. Un pauvre, nommé Lazare, se tenait couché devant le portail de sa villa, le corps couvert de plaies purulentes. Il aurait bien voulu calmer sa faim avec les miettes qui tombaient de la table du riche. Les chiens mêmes venaient lécher ses plaies (Luc 16.19-21).
Lazare est indigent, malade et il souffre. Son nom signifie « Dieu est le secours » ce qui sous-entend que ce pauvre gueux est un pieux Israélite qui cherche son secours en l’Eternel. Il faut dire que quand on est dans un tel délabrement, le seul espoir qui reste est d’invoquer Dieu. Lazare est couché jour après jour devant l’entrée d’une somptueuse villa et des serviteurs lui donnent probablement des restes à manger mais en cachette et donc pas suffisamment. Il ne lui est pas possible de se tenir debout et ne peut que mendier. A première vue, Lazare est plutôt un homme que Dieu ne secourt pas. Pourtant, tous les matins, des membres anonymes compatissants de la communauté, de sa famille ou des amis, le portent là devant cette villa et le ramènent le soir on ne sait pas où. Les gens qui s’occupent de Lazare font tout leur possible, mais la seule personne vraiment capable de lui venir en aide est le mauvais riche ou l’un de ses invités. Alors en le plaçant à la vue de tous, les amis anonymes espèrent que quelqu’un aura pitié ou un peu de compassion envers Lazare et lui donnera quelque chose à manger. Lazare est très mal en point et il a faim, mais il souffre surtout de se sentir abandonné et méprisé. Il voit des gens bien repus aller et venir et qui font comme s’il n’existait pas.
Du côté du riche, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sa robe est en pourpre et ses sous-vêtements en fin lin, deux tissus raffinés et coûteux. A côté de sa garde-robe, cet homme est un Crésus avant l’heure qui fait la fête tous les jours, ce qui veut dire qu’il ne respecte pas le sabbat. Ses serviteurs n’ont jamais un jour de repos et donc chaque semaine il enfreint les X Commandements. Son style de vie excentrique et somptueux est plus important que la Loi de Dieu. Cette injustice qu’il inflige à ses serviteurs ne lui importe pas du tout.
Le texte établit donc un contraste saisissant entre les deux hommes : vêtements de luxe, festins quotidiens, villa clôturée pour le premier ; misère, haillons, maladie, souffrance, et partage de la nourriture jetée aux chiens errants pour le second. Ces deux hommes sont aux extrémités opposées de l’échelle sociale et financière.
Cette histoire qui commence tout juste va aussi nous donner quelques informations sur l’au-delà. Que se passe-t-il après la mort ? Dans les années 70 est sorti un livre qui s’appelle : « La vie après la vie », (Raymond Moody ; 1995) et dans lequel on lit des choses fort intéressantes, mais qui ne correspondent pas à l’enseignement des Textes Sacrés. Il faut donc choisir.
Verset 22
Je continue le texte.
Le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut à son tour, et on l’enterra (Luc 16.22).
Quand Lazare meurt, Jésus ne dit même pas qu’on l’a enterré. Il est sûr qu’il n’a pas eu droit à une cérémonie religieuse ni à des funérailles, ni à un discours pompeux, ni à un enterrement de première classe. Les éboueurs ont simplement jeté son corps sur la géhenne, le charnier qui brûlait continuellement et qui se trouvait à l’extérieur de Jérusalem. Mais les anges se sont déplacés, l’ont emporté dans le sein d’Abraham et ont organisé une fête en son honneur.
Quand le riche est mort, par contre, il a été enseveli avec tous les honneurs dus à son rang. L’homélie du rabbin a fait vibrer les vitraux de la synagogue; il n’avait que des éloges pour cet homme dont la fortune prouvait qu’il jouissait des bénédictions de Dieu. Grossière erreur !
Verset 23
Je continue.
Du séjour des morts, où il souffrait cruellement, il leva les yeux et aperçut, très loin, Abraham, et Lazare à côté de lui (Luc 16.23).
Changement de scène. Nous sommes transportés dans l’au-delà. Lazare occupe maintenant une place d’honneur. Ces hommes sont tous deux dans le Shéol, le terme hébreu pour le séjour des morts et qu’on a coutume d’appeler les enfers. Cet endroit a deux sections très différentes : le sein d’Abraham ou paradis qui est un endroit paradisiaque, mais sans la présence de Dieu, et l’enfer proprement dit, qui est un lieu provisoire et l’antichambre de la seconde mort.
Aujourd’hui, le sein d’Abraham n’existe plus car l’apôtre Pierre écrit qu’après sa mort, et avant sa résurrection, Jésus est descendu au Shéol et a libéré ceux qui étaient dans la partie paradis pour les emmener avec lui dans le royaume des cieux (1 Pierre 3.19); c’est le Seigneur qui leur a ouvert la porte pour ainsi dire.
Pour ceux qui rejettent Jésus, la mort physique est suivie de la mort spirituelle aussi appelée la seconde mort ou mort éternelle. C’est une séparation d’avec Dieu à tout jamais. Ceux qui ont accepté Jésus vivront dans la gloire pour l’éternité dans la présence de Dieu. Je lis un passage.
Je suis la résurrection et la vie, lui dit Jésus. Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt. Et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais (Jean 11.25-26).
Il est intéressant de remarquer que dans l’Au-delà, le mauvais riche sait qui est Lazare et connaît son nom, ce qui veut dire qu’il savait qu’il était couché devant son portail affamé et couvert de plaies. Va-t-il demander pardon pour son indifférence et sa cruauté à son égard?
Versets 24-26
Je continue le texte.
Alors le riche s’écria : “ Abraham, mon père, aie pitié de moi ! Envoie donc Lazare, qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue, car je souffre horriblement dans ces flammes. ” Mais Abraham lui répondit : “ Mon fils, souviens-toi de combien de bonnes choses tu as joui pendant ta vie, tandis que Lazare n’a connu que des malheurs. À présent, ici, c’est lui qui est consolé, tandis que toi, tu es dans les tourments. De plus, il y a maintenant un immense abîme entre nous et vous et, même si on le voulait, on ne pourrait ni le franchir pour aller d’ici vers vous, ni le traverser pour venir de chez vous ici ” (Luc 16.24-26).
Le mauvais riche ne s’adresse pas à Lazare parce qu’il ne parle pas aux parias. Il apostrophe donc Abraham son patriarche et fait jouer sa carte raciale car il est Israélite circoncis, un vrai, un pur. Ça ne peut que marcher parce qu’au Moyen Orient la famille est le dernier des refuges sur lequel on peut toujours compter. Quand un membre est dans le besoin il va voir le chef de clan qui, pour sauver l’honneur est obligé d’intervenir. Après avoir rappelé le lien familial, le mauvais riche lance le cri habituel du mendiant. Aie pitié de moi! (Lc 18.38).
Quand Lazare souffrait, le mauvais riche était indifférent et maintenant que lui souffre, il faut faire quelque chose. Au lieu de demander pardon à Lazare, il veut que celui-ci vienne lui rendre un service. C’est tout juste s’il n’a pas dit: « Maintenant que Lazare va mieux et peut marcher, j’ai besoin de lui ». Le mauvais riche ne tient aucun compte que Lazare est l’hôte d’Abraham, et il est toujours aussi arrogant qu’il était de son vivant. Il n’arrive pas à se représenter un monde sans classes sociales, et où il n’est pas au sommet de l’échelle.
Abraham reconnaît que le mauvais riche est un Israélite mais il lui répond avec le cri habituel du prophète: « Souviens-toi » que tu as reçu beaucoup (Michée 6.5), et Lazare que des malheurs, et maintenant il est consolé et toi tu souffres. Ces quatre rappels correspondent aux quatre scènes de l’histoire qui précède les dialogues.
Lazare n’est pas décrit comme guéri ou bien nourri, mais consolé, c’est-à-dire » qu’on s’occupe de lui. Il n’a plus à endurer les sons joyeux des banquets qui produisent des ordures qu’il voudrait tellement manger mais qui sont jetées aux chiens charognards.
Dans l’au-delà, la mémoire est une cause de tourments pour les uns, et une source de joie pour les autres. Le riche doit se souvenir que pendant la vie, il a reçu des biens qui venaient de Dieu et qu’il se les ait appropriés pour lui-même. Il en a fait son idole ce qui est la cause de son tourment. Lazare a eu les maux qu’il a supportés comme un pieux Israélite ; ils ont été son épreuve et le riche n’a pas songé à les lui adoucir. Or, maintenant Lazare est consolé. La rétribution en bien ou en mal, est la conséquence rigoureuse de la vie de tout homme. Ce qu’il sème, il le moissonnera aussi, écrit l’apôtre Paul (Galates 6:7).
Dans l’au-delà, nous assistons à un retournement de situation complet ! Le riche est devenu mendiant tandis que le miséreux est dans la félicité éternelle. Le premier n’est pas en enfer parce qu’il était fortuné, mais parce qu’il faisait fi de Dieu, ce qui est sous-entendu par son indifférence, voire son mépris, vis-à-vis de ce gueux minable qui tentait de survivre devant sa porte, ayant Dieu pour seule espérance. Le riche est dans les flammes, qui sont l’image d’une souffrance morale. Les convoitises et les passions, jusque-là pleinement satisfaites, se changent en tourments dès que toute possibilité de satisfaction leur est ôtée, tandis que le feu des regrets et des remords brûle dans la conscience.
Le mur d’enceinte qui séparait Lazare de la table du riche est maintenant un gouffre infranchissable. Le portail aurait pu être franchi mais pas l’abîme. Tragiquement, il est dorénavant trop tard pour cet homme de se repentir. Ceux, qui se moquent de l’au-delà, qui disent : « Je verrai quand j’y serai ! » , et qui ne veulent pas prendre le temps de s’intéresser à Jésus-Christ, commettent une erreur impardonnable aux conséquences éternelles.
Versets 27-30
Je continue le texte.
“ Dans ce cas, dit alors le riche, je t’en conjure, père, envoie au moins Lazare dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères ; qu’il les avertisse pour qu’ils n’aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourments. Tes frères ont les écrits de Moïse et des prophètes, lui répondit Abraham ; qu’ils les écoutent ! Non, père Abraham, reprit l’autre. Mais si quelqu’un revient du séjour des morts et va les trouver, ils changeront ” (Luc 16.27-30).
Le mauvais riche prend une fois encore l’attitude du mendiant. Il est noble de sa part de penser à ses frères, mais d’un autre côté il se soucie de ceux qui appartiennent à la même classe sociale supérieure que lui. Reconnaître ses torts envers Lazare et lui demander pardon, ne lui viennent toujours pas à l’idée. Sa vision du monde est intacte, structurée en classes: des serviteurs qui servent leur maître. Si Lazare ne peut pas être mon garçon de café, il pourrait au moins faire le coursier envers ses supérieurs comme mes cinq frères.
L’argument d’Abraham est que tous les frères du riche ont à leur disposition les écrits de Moïse et des prophètes, c’est-à-dire l’Ancien Testament. Ils n’ont donc qu’à obéir à leurs directives.
Au premier siècle, seulement entre 3 et 10% de la population de Palestine savait lire, mais les Juifs pieux allaient écouter la lecture de la Loi et des prophètes à la synagogue. Or, l’un des enseignements qui revient fréquemment est la compassion envers les pauvres. Mais le jour du sabbat, le mauvais riche était trop occupé à faire la fête et ses frères sans doute aussi. C’est leur problème. Ils n’ont qu’à écouter la Loi et lui obéir. Mais le mauvais riche n’a pas l’habitude qu’on lui dise non, alors il insiste et tente même de corriger Abraham comme si c’était son serviteur. Il veut que Lazare retourne sur terre, et tout ce que lui désire, on est supposé lui apporter sur un plateau d’argent et sur le champ. Malgré sa situation et tout ce qu’il voit, aucune des attitudes arrogantes du mauvais riche n’a changée. Il n’y a donc aucune raison de penser que ses frères modifieront leurs croyances ou leur façon de vivre à la vue d’un ressuscité.
Cela dit, il est logique de penser que si quelques morts revenaient après avoir fait un séjour en enfer, ils auraient de quoi raconter et de captiver leur audience. Ça, c’est sûr, en particulier dans une société qui a un besoin constant de divertissement. De plus, ces morts-vivants seraient mus d’un zèle fougueux. Ils auraient une pêche d’enfer, littéralement, et arpenteraient inlassablement tous les chemins de la création pour avertir tout homme qu’il doit se repentir et accepter Jésus comme Sauveur ou être jeté dans un endroit effroyable. Alors pourquoi Dieu n’envoie-t-il pas quelqu’un du séjour des morts nous rendre visite ? Ça ferait les choux gras et la une de tous les journaux de France, de Navarre et d’ailleurs.
Verset 31
Lisons la fin de la parabole.
Mais Abraham répliqua : “ S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie ! ” (Luc 16.31).
Si les gens ne s’intéressent pas aux Écritures et à Jésus-Christ, un ressuscité les divertirait sans aucun doute pendant un temps, mais ça ne les convaincrait pas. Au bout d’un moment, le grand public se lasserait de ces morts-vivants.
Selon l’évangile de Jean, après la résurrection d’un autre Lazare, les chefs religieux et le grand-prêtre en exercice n’ont pas changé d’un poil. Au contraire, cette nouvelle les a confortés dans leur désir de mettre à mort Jésus (Jean 11.45-50). C’est bien de rechercher des preuves historiques qui soutiennent la foi, mais connaître Dieu et accepter Jésus comme Sauveur échappe à toute investigation intellectuelle. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :
Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne la rejetez pas (Hébreux 4.7).
Chapitre 17
Versets 1-2
Nous voici rendus au chapitre 17 de Luc dans lequel Jésus se concentre sur la formation de ses disciples. Je commence à le lire.
Jésus dit à ses disciples : — Il est inévitable qu’il y ait pour les hommes des occasions de pécher, mais malheur à celui qui provoque la chute de quelqu’un. Mieux vaudrait pour lui être précipité dans le lac avec une pierre de meule attachée au cou que de provoquer la chute de l’un de ces plus petits (Luc 17.1-2).
Il y aura toujours des scandales : triste réalité de la corruption du genre humain. Jésus commence par lancer un sévère avertissement à ceux qui le suivent; il leur dit qu’ils ont des obligations envers les autres et qu’il faut bien prendre garde à ne pas éloigner quelqu’un de Dieu comme le font les pharisiens. Non seulement les pharisiens et les interprètes de la Loi n’entrent pas dans le royaume, mais ils font tout pour détourner de la foi en Jésus les faibles, les humbles et les délaissés; ceux qui comme des enfants sont vulnérables car ils font naturellement confiance aux autorités religieuses. La redoutable pensée de Jésus est qu’il vaut mieux subir une mort cruelle que d’occasionner la ruine d’une seule âme.
Versets 3-6
Je continue.
Prenez donc bien garde à vous-mêmes ! — Si ton frère s’est rendu coupable d’une faute, reprends-le et, s’il change d’attitude, pardonne-lui. Et même s’il se rend coupable à ton égard sept fois au cours de la même journée, et que sept fois il vienne te trouver en disant qu’il change d’attitude, pardonne-lui. Les apôtres dirent au Seigneur : — Augmente notre foi. — Si vraiment vous aviez la foi, leur répondit le Seigneur, même aussi petite qu’une graine de moutarde, vous pourriez commander à ce mûrier-là : “ Arrache tes racines du sol et va te planter dans la mer ” et il vous obéirait (Luc 17.3-6).
Le deuxième enseignement donné aux disciples est qu’ils doivent se pardonner mutuellement leurs offenses, tout en réglant les différents qui les opposent. Le devoir du pardon n’a pas de limites parce que l’amour n’en a pas (comparez Matthieu 18:22). Le pouvoir d’exercer continuellement le pardon est une marque de fabrique du chrétien qui fait partie de sa conduite normale. Mais les disciples se rendent compte qu’ils n’ont pas la foi suffisante pour pardonner toutes les offenses qu’on leur fait d’où leur question : « Augmente notre foi ». Jésus répond que ce qui nous paraît impossible, la plus petite foi l’accomplit, parce qu’elle nous met en communion avec Dieu et nous rend participants de sa puissance.
Pour être capable de pardonner, il me faut la foi que Dieu s’occupe de mes affaires et qu’il va lui-même régler mes contentieux. Ce n’est qu’à cette condition que je peux oublier l’offense et vaquer à mes occupations l’esprit libre et dégagé.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.