Les émissions

25 nov. 2022

Luc 1.76 – 2.35

Chapitre 1

Versets 76-79

A ma naissance, mes grands-parents ont mis du sel béni dans mon berceau pour conjurer les mauvais sorts. Quand Jean-Baptiste a été circoncis, son père a prophétisé sa mission dans la vie; c’est quand même beaucoup mieux que ce qui m’est arrivé. Je continue à lire dans le premier chapitre de l’évangile selon Luc.

Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car, devant le Seigneur, tu marcheras en précurseur pour préparer sa route, en faisant savoir à son peuple que Dieu lui donne le salut et qu’il pardonne ses péchés. Car notre Dieu est plein de compassion et de bonté, et c’est pourquoi l’astre levant viendra pour nous d’en haut, pour éclairer tous ceux qui habitent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et pour guider nos pas sur la voie de la paix (Luc 1.76-79).

Zacharie fait ici un lien entre la naissance de son fils et celui qu’attend Marie, le Messie dont il sera le précurseur. Jean-Baptiste précédera Jésus comme prophète du Très-Haut. C’est parce que Dieu est amour qu’il a envoyé le Christ, appelé ici l’astre levant. Il apportera la lumière et guidera le peuple vers le salut et la paix. Ce passage résume le ministère de Jésus sur terre.

Verset 80

Je finis le premier chapitre de l’évangile selon Luc.

Le petit enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Plus tard, il vécut dans des lieux déserts jusqu’au jour où il se manifesta publiquement au peuple d’Israël (Luc 1.80).

Dès qu’il est jeune homme, Jean-Baptiste embrasse les déserts ce qui n’est pas du tout normal. Mais en raison de son appel très particulier dont il est très conscient, il doit marcher dans les traces du prophète Élie et vivre à l’écart. Il est possible qu’il ait eu des contacts avec la communauté essénienne de Qumrân. Ces ermites juifs, très légalistes, vivaient retirés de tout. Mais on leur doit les manuscrits qui ont été découverts en 1948 dans des grottes du côté de la mer Morte et qui ont cloué le bec à toute une troupe d’érudits qui rejetaient l’historicité d’une grande partie de l’Ancien Testament.

C’est donc dans le désert que se termine le premier chapitre. Jean-Baptiste laisse la place à Jésus dont il va maintenant être question. Luc est aussi le seul évangéliste à lever un peu le voile sur l’enfance du Christ. Concernant la venue du Messie, l’apôtre Paul écrit :

Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et placé par sa naissance sous le régime de la Loi (Galates 4.4).

Dieu n’est jamais ni en avance ni en retard, et Jésus est né exactement au bon moment dans l’histoire du monde. Un historien (Neander) a écrit : Trois grands peuples durent contribuer à la venue du Messie en préparant le terrain chacun à leur manière afin que le christianisme puisse s’implanter : les Juifs dans le domaine religieux ; les Grecs dans le domaine culturel, les sciences et l’art ; les Romains comme maîtres du monde dans le domaine politique.

Chapitre 2

Introduction

Trois Évangiles s’adressent à une catégorie spécifique de lecteurs. Matthieu écrit aux Juifs, Marc aux Romains, et Luc aux Grecs qui étaient le peuple cosmopolite du premier siècle et qui représentent la raison et l’humanisme du monde antique. Ils s’imaginaient que leur rôle était d’améliorer la race humaine; rien que ça ! Mais ils ont fabriqué des dieux à leur propre image, créant ainsi une culture de mondanité et de libertinage sans précédent. Cependant, l’humanisme religieux grec dominé par la raison et le culte de l’homme, laisse beaucoup de penseurs insatisfaits, au point où ils érigent une stèle à un dieu inconnu (comparer Actes 17.23). Intuitivement, les Grecs perçoivent que la vérité, la clé de la compréhension de la vie, est ailleurs. Il n’empêche que leur contribution à la culture occidentale est extraordinaire. Alexandre le Grand jeta le filet de la civilisation grecque sur tous les pays qu’il conquiert et fait en sorte que l’Est et l’Ouest se rencontrent. Grâce à lui des groupes ethniques inconnus sortent de l’ombre; de nouvelles villes sont construites, comme  Alexandrie en Égypte. Les voies de communication se développent pour favoriser les échanges commerciaux. Les fleuves Tigre et Euphrate deviennent grecques et la langue d’Athènes est même parlée par les Juifs de Babylone. Finalement, Dieu décide que le moment est venu pour instaurer la « Pax Romana ». Les légions romaines instaurent l’ordre et construisirent des routes partout, unifiant encore davantage ce qu’Alexandre le Grand avait commencé. C’est ce que Paul veut dire quand il déclare : Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et placé par sa naissance sous le régime de la Loi.

Versets 1-2

Je commence maintenant à lire le chapitre 2 de l’évangile selon Luc.

En ce temps-là, l’empereur Auguste publia un édit qui ordonnait le recensement de tous les habitants de l’Empire. Ce recensement, le premier du genre, eut lieu à l’époque où Quirinius était responsable (militaire) de la province de Syrie (Luc 2.1-2).

Luc enracine son récit dans l’histoire de son siècle. César Auguste, fils adoptif de Jules César, devient empereur en l’an 27 av. J-C. En fait, il s’appelle Octavianus, mais comme il veut se faire passer pour dieu, il préfère « Auguste » qui a une connotation religieuse. Pour assainir les finances de l’Empire, il ordonne plusieurs recensements destinés à organiser le paiement des impôts. Il faut en effet beaucoup d’argent pour entretenir les légions et garantir la Paix dans l’Empire. À cette époque, le roi Hérode le Grand dirige la Palestine qui est un état semi-indépendant. C’est Rome qui bat la mesure et Hérode qui suit son rythme.

Versets 3-5

Je continue le texte.

Tout le monde allait se faire recenser, chacun dans la localité dont il était originaire. C’est ainsi que Joseph, lui aussi, partit de Nazareth et monta de la Galilée en Judée, à Bethlehem, la ville de David : il appartenait, en effet, à la famille de David. Il s’y rendit pour se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui attendait un enfant (Luc 2.3-5).

Joseph et Marie quittent donc Nazareth en Galilée qui est tout au nord d’Israël, et vont dans le sud en Judée à Bethlehem, la ville du roi David et des ancêtres de Joseph. Lui et Marie sont tous deux descendants de David, mais de différentes branches familiales. César Auguste, le despote de service oblige donc le couple avec Marie en fin de grossesse, à faire un très long voyage de 150 km à pied ou à dos d’âne. Aujourd’hui, on se soucie autant de ce César que de son premier biberon. Par contre, le bébé qui est dans le sein de Marie est vénéré comme Sauveur par des multitudes. En se rendant à Bethlehem où Jésus allait naître, Joseph et Marie accomplissent une prophétie de l’Ancien Testament que je lis :

Et toi, Bethléem Éphrata, la plus petite des villes de Juda, de toi il sortira pour moi celui qui régnera sur Israël ! Son origine remonte au lointain passé, aux jours d’éternité (Michée 5.1).

Versets 6-7

Je continue.

Or, durant leur séjour à Bethléem, arriva le moment où Marie devait accoucher. Elle mit au monde un fils : son premier-né. Elle lui mit des langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la pièce réservée aux hôtes (Luc 2.6-7).

A cette époque, beaucoup de maisons avaient seulement trois pièces : l’espace de vie de la famille, l’étable d’un côté et une chambre d’hôtes de l’autre, ou bien construite sur le toit. Mais comme cette dernière est déjà occupée à cause du recensement, Joseph et Marie sont invités à rester avec la famille. Après l’accouchement, Jésus est placé dans une mangeoire. Luc appelle Jésus le premier-né de Marie ce qui veut dire qu’elle a eu d’autres enfants au cours de sa vie. Alors que le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs aurait pu venir dans toute sa gloire, il est entré dans le monde de la façon la plus humble possible. Le petit de l’homme est le plus handicapé des nouveaux nés car il est le seul qui a besoin d’une aide extérieure pour couper le cordon ombilical.

Versets 8-10

Je continue.

Dans les champs environnants, des bergers passaient la nuit pour garder leurs troupeaux. Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Une grande frayeur les saisit. Mais l’ange les rassura : — N’ayez pas peur : je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une très grande joie (Luc 2.8-10).

A cette époque, les bergers sont tout en bas de l’échelle sociale. On les considère comme des parias malhonnêtes au point où leur témoignage n’est pas recevable dans une procédure de justice. Or c’est à ces laissés pour compte qu’un ange, puis la nuée angélique, apparaît, ce qui leur cause d’ailleurs une grande peur. Il faut dire que ce qu’ils voient a dû être extrêmement impressionnant. Mais l’ange se veut rassurant et dit leur annoncer une bonne nouvelle. En grec c’est un seul mot et il est utilisé pour désigner une nouvelle de première importance, comme une victoire militaire, une naissance royale, ou un couronnement impérial. C’est un peu comme quand les cloches de la cathédrale de Notre Dame de Paris ont carillonné pour marquer la fin de la Deuxième Guerre mondiale; elles annonçaient une très bonne nouvelle.

Versets 11-12

Je continue.

Un Sauveur vous est né aujourd’hui dans la ville de David ; c’est lui le Messie, le Seigneur. Et voici à quoi vous le reconnaîtrez : vous trouverez un nouveau-né dans ses langes et couché dans une mangeoire (Luc 2.11-12).

La gloire des titres attribués à ce nouveau-né — Sauveur, Messie, Seigneur — contraste avec les conditions de sa naissance et la pauvreté des bergers. Jésus est né dans la misère et ce sont à des miséreux que les armées célestes se sont manifestées pour annoncer la grande nouvelle de cette naissance royale et divine.

Versets 13-14

Je continue.

Et tout à coup apparut, aux côtés de l’ange, une multitude d’anges de l’armée céleste qui chantaient les louanges de Dieu : Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Et paix sur la terre aux hommes qu’il aime (Luc 2.13-14).

Quand Jésus reviendra pour régner sur cette terre, il sera entouré d’une multitude d’anges, et ce seront peut-être les mêmes que ceux qui se sont manifestés à sa naissance. Ici, ils annoncent la paix, mais de quelle sorte de paix s’agit-il ? Que ce soit hier, aujourd’hui ou demain, les hommes parlent toujours de faire la paix parce qu’il y a constamment des conflits, des bombes qui explosent et toutes sortes d’atrocités. Cependant, il n’y aura jamais de paix durable sur la terre avant que le Christ ne revienne en tant que Prince de la paix et impose la paix par la force. En attendant, on aura des guerres. Le prophète Ésaïe écrit :

            Mais, a dit l’Éternel : il n’y a pas de paix pour le méchant (Esaïe 48.22).

Cela dit, dans les Écritures il est question d’une autre paix que celle des hommes, c’est la paix avec Dieu et qui ne se trouve qu’en la personne de Jésus-Christ. L’apôtre Paul écrit :

Puisque nous avons été déclarés justes en raison de notre foi, nous sommes en paix avec Dieu grâce à notre Seigneur Jésus-Christ (Romains 5.1).

Versets 15-20

Je continue le texte.

Quand les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent l’un à l’autre : — Allons donc jusqu’à Bethléhem pour voir ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. Ils se dépêchèrent donc d’y aller et trouvèrent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Quand ils le virent, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. Tous ceux qui entendirent le récit des bergers en furent très étonnés. Marie, elle, conservait le souvenir de toutes ces paroles et y repensait souvent. Les bergers s’en retournèrent, louant et glorifiant Dieu au sujet de tout ce qu’ils avaient vu et entendu : c’était bien ce que l’ange leur avait annoncé (Luc 2.15-20).

Les bergers ont compris le message des anges et y croient. Ils se précipitent pour aller voir l’enfant nouveau-né. Quel contraste avec les chefs religieux, qui, eurent eux aussi vent de la nouvelle, mais n’ont pris ni la peine ni le temps de vérifier l’événement. Les bergers sont donc les premiers témoins-évangélistes; ils racontent ce qu’ils ont vu et suscitent l’étonnement. Marie perçoit de plus en plus l’importance et l’étendue de ce qui lui arrive et en est abasourdie. De toutes les femmes d’Israël, c’est elle qui a été choisie pour être la mère du Messie !

Versets 21-24

Je continue.

Lorsque, huit jours plus tard, arriva le moment de circoncire l’enfant, on lui donna le nom de Jésus : c’était le nom que l’ange avait indiqué avant qu’il ne fût conçu. Puis, une fois passé le temps prescrit par la Loi de Moïse pour leur purification, les parents de Jésus l’emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. En effet, il est écrit dans la Loi du Seigneur : Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice requis par la Loi du Seigneur : une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons (Luc 2.21-24).

Le nom Jésus est la transcription de l’hébreu Josué qui signifie : « l’Éternel sauve ». Selon la loi de Moïse, un garçon doit être circoncis à l’âge de 8 jours, et pour sa purification rituelle, la mère doit sacrifier au Temple un agneau, ou deux oiseaux si elle est très pauvre. Ils ont donc offert une paire de tourterelles.

Versets 25-27

Je continue.

Il y avait alors, à Jérusalem, un homme appelé Siméon. C’était un homme droit et pieux ; il vivait dans l’attente du salut d’Israël, et le Saint-Esprit reposait sur lui. L’Esprit Saint lui avait révélé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie, l’Envoyé du Seigneur. Poussé par l’Esprit, il vint au Temple quand les parents de Jésus apportèrent le petit enfant pour accomplir les rites qu’ordonnait la Loi (Luc 2.25-27).

Siméon est présenté comme un homme juste qui attend la venue du Messie. Le Saint-Esprit l’a pour ainsi dire pris par la main et emmené au temple au moment opportun afin qu’il prophétise sur ce petit enfant.

Versets 28-32

Je continue.

Siméon le prit dans ses bras et loua Dieu en disant : Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix : tu as tenu ta promesse ; car mes yeux ont vu le Sauveur qui vient de toi, et que tu as suscité en faveur de tous les peuples : il est la lumière pour éclairer les nations, il sera la gloire d’Israël ton peuple (Luc 2.28-32).

Après Élisabeth, Marie et Zacharie, Siméon entonne lui aussi un cantique de louange. Il loue Dieu pour avoir tenu sa promesse en envoyant le Sauveur. Les hymnes se suivent en une suite logique. Chacun commence là où le précédent s’est arrêté. Marie chante les louanges de Dieu qui a envoyé le Messie. Zacharie célèbre la fidélité de l’Éternel envers Israël, et Siméon annonce que le Messie vient pour le bénéfice de toutes les nations et pas seulement Israël. Cette perspective du salut pour tous les peuples est souvent présente chez Luc. Alors que la plupart des religions sont destinées à des peuples particuliers, le christianisme a une portée universelle. Cependant, le message de l’Évangile s’inscrit dans le sillage du judaïsme. Jésus est né au sein du peuple d’Israël et sous le régime de la loi de Moïse. Pourtant, dès sa naissance, les anges et Siméon Le désignent comme le Sauveur de tous les hommes. Quand Jean-Baptiste présentera Jésus, il l’appellera : « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

Verset 33

Je continue le texte.

Le père et la mère de Jésus étaient émerveillés de ce qu’il disait de lui (Luc 2.33).

Les parents sont en état de choc. Depuis 400 ans, c’est le grand silence divin. Et puis après les visites successives d’anges, voilà qu’arrive un prophète comme il y en avait dans les temps anciens. Siméon prédit le ministère qu’aura leur fils. Il est peu probable que Joseph et Marie comprennent vraiment que Jésus est le Messie ou la portée universelle de son ministère.

Verset 34

Je continue.

Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : — Sache-le : cet enfant est destiné à être, pour beaucoup en Israël, une occasion de chute ou de relèvement. Il sera un signe qui suscitera la contradiction : ainsi seront dévoilées les pensées cachées de bien des gens (Luc 2.34).

Jésus a rencontré une très forte opposition en Israël. Il a détruit l’espérance de ceux qui voulaient un roi glorieux et un règne politique. Il a ruiné l’ambition des religieux qui voulaient garder la main mise sur le peuple. Il a délivré les affligés et accordé la vie éternelle à ceux qui se confient en lui, qu’ils soient Juifs ou païens. Le rejet du Christ par Israël a conduit la nation à sa ruine; elle fut effacée de la carte en l’an 70 de notre ère par les Romains, puis ce fut la grande diaspora dont les Juifs ne se sont jamais entièrement remis.

Verset 35

Je continue la prophétie de Siméon.

Quant à toi, tu auras le cœur comme transpercé par une épée (Luc 2.35).

Marie va souffrir. Jésus prendra ses distances par rapport à sa famille pour se consacrer entièrement à la mission de son Père céleste. Cependant, ici, l’épée qui transpercera son cœur est l’agonie cruelle de son fils, car elle se trouve au pied de la croix au moment de sa mort. Ça a dû être vraiment terrible pour elle, même pire qu’une épée qui la transperce.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 11 2024

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