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19 juin 2025

Lamentations 1.19 – 3.66

Chapitre 1

Versets 21-22

Parmi les actes de guerre, les villes rasées font partie d’une routine bien rodée, mais plus que d’autres, certaines destructions marquent les esprits, comme Hiroshima et Nagasaki qui, en 1945 furent vaporisés par des engins nucléaires. Cela ne veut pas dire que dans le monde antique, on ne savait pas déjà rayer une ville de la carte. C’est ainsi que Jérusalem, où l’Éternel a pourtant choisi d’établir son nom, est à terre, en ruines.

En utilisant des images frappantes et le genre littéraire de la lamentation funèbre, Jérémie sait exprimer avec force la détresse du peuple de Dieu devant la ville sainte en proie aux flammes, la destruction du Temple de Dieu et l’exil des habitants qui n’ont pas péri. Cependant, le prophète rend honneur à Dieu pour sa justice. Le premier chapitre du livre des Lamentations se termine par une prière de Jérusalem personnifiée qui dit :

Fais donc venir le jour que tu as annoncé, et que mes ennemis deviennent comme moi ! Oh oui, tiens compte de leur méchanceté, et traite-les comme tu m’as traitée pour punir mes forfaits (Lamentations 1.21-22).

Ces paroles remarquables de la part de Jérusalem qui reconnaît que son châtiment est mérité, sont à la fois l’expression d’une sincère repentance et une imprécation. Autant la ville sainte accepte et se soumet au châtiment divin, autant elle réclame l’application de la même règle à tous ses ennemis, Babylone en tête. Ce n’est pas un cri de vengeance mais un humble appel à Dieu afin que justice soit faite.

Chapitre 2

Verset 1

Le second chapitre du livre des Lamentations débute avec le même mot que le premier ; c’est une note à la fois de surprise et de plainte. Je commence à lire ce chapitre.

Comment ! Dans sa colère, le Seigneur a couvert par les ténèbres la population de Sion. Il a précipité du ciel jusque sur terre la splendeur d’Israël. Il a même oublié l’escabeau de ses pieds au jour de sa colère (Lamentations 2.1).

« L’escabeau » désigne le coffre de l’alliance qui symbolise la présence de Dieu. Une grande partie de ce chapitre est consacrée à une description sans nuance du malheur sans précédent qui a frappé Israël. C’est l’Éternel qui en est le véritable auteur alors que Nabuchodonosor n’est que l’instrument de sa colère.

Ça me fait penser qu’au hasard de la vie, il m’est arrivé de croiser le chemin et parfois le fer avec des gens que j’aurais préféré ne pas rencontrer. Mais c’est Dieu qui l’a permis ou même planifié, pour accomplir ses objectifs en moi. Ça ne me plaît pas tellement mais ce n’est pas moi qui décide.

Versets 5-7

Je continue le texte plus loin.

Le Seigneur a agi en ennemi. Il a englouti Israël, et englouti tous ses palais, démoli ses remparts. Et pour le peuple de Juda, il a multiplié les douleurs et les plaintes. Il a forcé sa haie tout comme celle d’un jardin ; il a détruit le lieu de la Rencontre qui lui appartenait. En Sion, l’Éternel a livré à l’oubli les jours de fête et de sabbat, et dans sa colère indignée, il a méprisé les rois et les prêtres. Le Seigneur a rejeté son autel, et il a dédaigné son sanctuaire. Il a livré à l’ennemi les murs de ses palais, leurs voix ont retenti dans le Temple de l’Éternel comme en un jour de fête (Lamentations 2.5-7).

C’est l’Éternel qui avait dessiné les plans du Temple, ordonné à Salomon de le construire et choisi d’y faire résider son nom. Mais il l’a démoli comme si c’était une vulgaire cabane de vignerons érigée pendant les vendanges puis démontée. Au lieu des cris joyeux des jours de fête, on entend les cris de triomphe des soldats babyloniens. Cette destruction montre bien que les rites extérieurs ne peuvent empêcher le peuple coupable de subir les jugements divins et fréquenter une église n’est pas un gage de sécurité ; ça ne protège pas du châtiment éternel. Ce qui compte est la condition spirituelle de ceux qui fréquentent le lieu de culte.

La nuit où Jésus est arrêté, l’endroit le plus dangereux pour les disciples n’est pas la garde romaine en bas dans la ville ou même le conseil suprême des religieux juifs qui complotent l’assassinat du Christ. Non! Le vrai danger pour les disciples est en eux-mêmes. vont-ils croire ce que Jésus leur a enseigné ou prendre la tangente comme Judas qui a voulu faire du fric sur le dos du Seigneur, ou encore Pierre qui l’a renié trois fois de suite en essayant de sauver sa peau.

Versets 8-9

Je continue le texte.

L’Éternel a résolu d’abattre les murs du peuple de Sion. Il a étendu le cordeau, il va la niveler, il n’a pas retiré sa main avant de les avoir détruits. Il fait mener le deuil au rempart et au mur : ensemble, ils se sont délabrés. Ses portes se sont effondrées, enfouies sous les décombres. Il a détruit tous leurs verrous, il les a fracassés (comparez Ésaïe 42.24 s ;). Son roi et ses ministres sont exilés chez les nations païennes. Il n’y a plus de Loi, et ses prophètes ne reçoivent plus de révélations de l’Éternel (Lamentations 2.8-9).

L’observation de la Loi et les prophéties sont les deux amarres du Judaïsme qui témoignent de la présence de Dieu au milieu de son peuple. Elles ont disparu avec le Temple et le coffre sacré. Il y a bien encore des prophètes de l’Éternel comme Jérémie, mais au moment de la prise de Jérusalem, Dieu ne leur donne aucune parole de réconfort pour son peuple (Psaumes 74.9). Tout porte donc à croire que Dieu l’a abandonné.

Versets 10-12

Je continue le texte du chapitre 2.

Les vieillards de Sion sont assis sur le sol et gardent le silence. Ils ont revêtu des habits faits de toile de sac, et ils se sont jeté de la poussière sur la tête. Les jeunes filles de Jérusalem courbent la tête jusqu’à terre. Mes yeux s’épuisent à verser des larmes et l’émotion me brûle ; tout courage me quitte à cause des malheurs qui ont frappé la communauté de mon peuple, à cause des petits enfants et des nourrissons qui défaillent dans les rues de la ville. Ils disent à leurs mères : “ Où y a-t-il du pain ? Où y a-t-il du vin ? ” Les voilà qui défaillent comme blessés à mort dans les rues de la ville, perdant leur dernier souffle sur le sein de leurs mères (Lamentations 2.10-12).

Jérémie conclut la première partie de cette plainte sur une note personnelle qui exprime sa propre douleur. Se rappelant les derniers jours du siège de Jérusalem, il est déchiré de l’intérieur. Il revoit comme s’il y était encore l’une des scènes atroces : un petit enfant affamé en train de mourir dans les bras de sa mère.

Verset 15

Je continue plus loin.

Les passants sur la route battent des mains, ils sifflent, ils hochent la tête en te voyant, ô population de Jérusalem : est-ce là cette ville qu’on appelait jadis : “ Beauté parfaite ; Joie de toute la terre ” ? (Lamentations 2.15 ; comparez Psaumes 48.3 ; 50.2).

Hocher la tête est un signe de mépris (comparez 2Rois 19.21 ; Ésaïe 37.22). Ce sont les nations voisines, ennemies héréditaires d’Israël qui se réjouissent de la ruine de Jérusalem et se moquent d’elle.

Versets 16-17

Je continue.

Vois : tous tes ennemis ont ouvert largement leur bouche contre toi, ils sifflent, ils grincent des dents et ils s’exclament : “ Nous l’avons engloutie, c’est le jour que nous attendions, nous y sommes, le voici enfin ! ” (Psaumes 35.16, 21). L’Éternel a réalisé tout ce qu’il avait résolu, il a accompli la parole qu’il avait prononcée depuis des temps anciens. Il a tout démoli sans aucune pitié. Il a réjoui tes ennemis à tes dépens, il a exalté leur puissance (Lamentations 2.16-17).

Dieu avait averti et menacé les ancêtres d’Israël que si son peuple lui désobéissait, il le punirait sévèrement (Deutéronome 28.15-68), et c’est exactement ce qu’il a fait.

Versets 18-19

Je continue.

Le cœur du peuple crie vers le Seigneur. Muraille de Sion, laisse couler tes larmes jour et nuit comme un fleuve ! Ne t’accorde aucune relâche. Que ton œil n’ait pas de repos ! Debout, que tes supplications s’élèvent dans la nuit au début de toutes les veilles ! Épanche ton cœur comme l’eau devant la face du Seigneur ! Lève les mains vers lui pour la vie de tes nourrissons qui défaillent de faim à tous les coins de rues (Lamentations 2.18-19).

Chez les Hébreux, la nuit est divisée en trois veilles de quatre heures. Au début de chacune d’elle, on entend la voix des sentinelles qui se relèvent. Jérusalem est invitée à supplier l’Éternel à chaque veille de la nuit.

Verset 20

Je continue.

Vois, Éternel, et considère : qui as-tu traité de la sorte ? Se peut-il que des femmes dévorent les enfants qu’elles ont mis au monde, les bébés qu’elles ont choyés ? Se peut-il que l’on tue les prêtres, les prophètes jusqu’au sein même du sanctuaire du Seigneur ? (Lamentations 2.20).

Jérémie rappelle ce qui s’est passé pendant les 18 mois qu’a duré le siège de Jérusalem. Des atrocités semblables s’étaient déjà produites lors du siège par les Assyriens de Samarie (2Rois 6.28-29), capitale du royaume israélite des 10 tribus du Nord, et se répétèrent plus tard lors du siège de Jérusalem par Rome. (en 70; Josèphe, Guerre des Juifs, Livre VI, ch. 21). Ces atrocités sont l’accomplissement des malédictions contenues dans les livres de la Loi en cas de désobéissance (Lévitique 26.29 ; Deutéronome 28.53, 56).

Versets 21-22

Je finis le chapitre 2.

Les enfants, les vieillards jonchent le sol des rues. Mes jeunes filles et mes jeunes gens sont tombés par l’épée. Tu les as abattus au jour où tu as fait éclater ta colère, tu les as égorgés sans aucune pitié. Tu as convoqué de partout des peuples redoutables comme en un jour de fête. Au jour où la colère de l’Éternel a éclaté, il n’y a eu ni rescapé ni survivant. Ceux que j’avais choyés, que j’avais élevés, mon ennemi les a exterminés (Lamentations 2.21-22).

Jérémie termine cette complainte en rappelant une nouvelle fois l’horreur qu’il a vécue, et d’autre part, que c’est l’Éternel qui est à l’origine de ce jugement terrible.

Chapitre 3

Introduction

Nous arrivons au chapitre 3 qui se compose de 22 strophes de trois versets chacune, donc 66 en tout. Les trois premiers commencent par la première lettre de l’alphabet hébreu, les trois suivants par la seconde lettre et ainsi de suite 22 fois. En plus de cela, le rythme est très travaillé et très complexe. Par cette grande richesse littéraire, l’auteur fait de cette complainte le sommet de tout le poème.

Il cherche à conduire les Israélites rescapés à entrer dans un état d’âme qui permettra à l’épreuve de se transformer en bénédiction. La première partie de ce chapitre (Lamentations 3.1-18) est une longue plainte désespérée sans la moindre lueur d’espoir. Je commence à la lire en compressant.

Versets 1-8

Moi, je suis l’homme qui a vu la souffrance sous les coups du bâton de sa colère. Il m’a mené et il m’a fait marcher dans des ténèbres sans aucune lumière. C’est contre moi qu’à longueur de journée il tourne et retourne sa main. Il a usé ma chair, ma peau, il a brisé mes os. Il a dressé contre moi des remparts, d’amertume et de peine. Il m’a fait habiter dans des lieux ténébreux comme ceux qui sont morts depuis longtemps. Il m’a enclos d’un mur afin que je ne sorte pas, il m’a chargé de lourdes chaînes. J’ai beau crier et implorer : il n’écoute pas ma prière (Lamentations 3.1-8).

Le prophète se place en représentant du véritable Israël. Sous l’Ancienne Alliance, aucun autre homme n’a porté aussi douloureusement que lui le poids du péché et du malheur national. D’ailleurs, il n’entrevoit pas d’issue à sa situation tragique car il se sent abandonné de Dieu.

Versets 9-18

Je continue.

Il a barré tous mes chemins avec d’énormes pierres, il rend ma route impraticable. Il m’a épié comme un ours aux aguets, ou un lion en embuscade. Il m’a fait sortir du chemin et il m’a mis en pièces, et il m’a transformé en une terre dévastée. Il a bandé son arc, et il m’a pris pour cible. Il m’a percé les reins avec les flèches tirées de son carquois. Pour tout mon peuple, je suis devenu la risée, et le sujet de ses chansons, à longueur de journée. Il m’a gavé d’herbes amères et il m’a abreuvé d’absinthe. Il m’a brisé les dents en leur faisant écraser du gravier ; il m’a couvert de cendre. Tu m’as banni loin de la paix, je ne sais plus quel goût a le bonheur. Alors j’ai dit : C’en est fini de tout mon avenir : je n’espère plus rien de l’Éternel (Lamentations 3.9-18).

Jérémie est très expressif mais aussi très dur à l’égard de Dieu qu’il compare à un chasseur qui abat le gibier à coups de flèches. Ici, profondément découragé, le prophète touche le fond quand il dit :

C’en est fini de tout mon avenir : je n’espère plus rien de l’Éternel.

Mais curieusement, sa plainte désespérée le ramène à Dieu. En effet, alors que jusqu’ici il a parlé de l’Éternel sans le nommer à cause de l’amertume de son cœur, maintenant que son nom est sorti de ses lèvres, sa foi lui permet de reprendre courage et de se tourner vers lui pour l’implorer.

Versets 19-27

Je continue.

Oh ! souviens-toi de ma misère, de ma souffrance, du poison, de l’absinthe dont je suis abreuvé ! Sans cesse, je m’en souviens, et j’en suis abattu. Mais voici la pensée que je me rappelle à moi-même, la raison pour laquelle j’aurai de l’espérance : car les bontés de l’Éternel ne sont pas à leur terme et ses tendresses ne sont pas épuisées. Chaque matin, elles se renouvellent. Oui, ta fidélité est grande ! J’ai dit : L’Éternel est mon bien, c’est pourquoi je compte sur lui. L’Éternel est plein de bonté pour ceux qui ont confiance en lui, pour ceux qui se tournent vers lui. Il est bon d’attendre en silence de l’Éternel la délivrance. C’est une bonne chose, pour l’homme, de porter le joug dans sa jeunesse (Lamentations 3.19-27).

En invoquant l’Éternel, Jérémie se force à diriger ses pensées sur sa bonté. Il se rappelle du rôle de la grâce et de la providence divine dans les destinées humaines ; cette contemplation lui redonne courage et il espère devenir à nouveau l’objet des inépuisables compassions de Dieu.

Si lors du jugement de son peuple, l’Éternel n’avait pas retenu son bras et exercé sa miséricorde, Israël aurait été purement et simplement rayé de la carte à tout jamais. Mais si vous ouvrez le journal de ce matin il y a de fortes chances que quelque part vous lirez qu’on y parle des Juifs. Même si c’est généralement en mal, c’est aussi la preuve de la fidélité de Dieu envers son peuple, et aux promesses qu’il a faites à Abraham et David. La nation d’Israël est comme le Phœnix qui renaît de ses cendres ; elle peut momentanément disparaître, mais tôt ou tard elle revient sur la scène mondiale.

Versets 28-30

Je continue.

Qu’il se tienne à l’écart et garde le silence quand l’Éternel le lui impose ! Et qu’il s’incline, le visage dans la poussière : il y a peut-être un espoir. Qu’il présente la joue à celui qui le frappe, qu’il se rassasie de mépris ! (Lamentations 3.28-30).

On voit ici une progression du devoir du fidèle allant du plus aisé au plus difficile. D’abord il reste seul et médite (Lamentations 3.28) ; ensuite il se prosterne dans une entière et confiante soumission à Dieu (Lamentations 3.29) ; et enfin, il accepte de porter l’opprobre (Lamentations 3.30).

Versets 31-33

Je continue.

Car le Seigneur ne le rejettera pas pour toujours. Mais s’il afflige, il aura aussi compassion selon son grand amour. Ce n’est pas de bon cœur qu’il humilie et qu’il afflige les humains (Lamentations 3.31-33).

Jérémie trouve en l’Éternel trois motifs de consolation. Il a suffisamment confiance en sa bonté pour savoir que, premièrement, si le jugement est nécessaire il est aussi passager, et deuxièmement, Dieu l’exerce à regret et avec retenue selon sa grande compassion.

Ces quinze derniers versets du chapitre 3 font partie des grands passages de réconfort des Textes Sacrés. Ils permettent au fidèle de reprendre courage par la foi et cela malgré le boulet au pied qu’il peut traîner.

Versets 34-36

Je continue.

Lorsque l’on foule aux pieds tous les prisonniers du pays, lorsque l’on viole le droit d’un homme sous les yeux mêmes du Très-Haut, et lorsque l’on opprime quelqu’un dans son procès, le Seigneur ne le voit-il pas ? (Lamentations 3.34-36).

Dieu n’est pas indifférent aux injustices et aux exactions qui se commettent sur terre, et un jour les coupables devront répondre de leurs actes devant lui. Que celui qui souffre injustement prenne son mal en patience.

Versets 37-39

Je continue.

Qui donc n’a qu’à parler pour qu’une chose existe ? Et celui qui commande, n’est-ce pas le Seigneur ? Par sa parole, le Très-Haut ne suscite-t-il pas et le malheur et le bonheur ? Pourquoi l’homme se plaindrait-il alors qu’il reste en vie ? Que chacun se plaigne de ses péchés (Lamentations 3.37-39).

Le prophète considère que si lui et d’autres sont encore en vie en dépit de leurs fautes, c’est un signe de la miséricorde divine. Ce passage affirme aussi la souveraineté de Dieu sur toutes les affaires des hommes y compris la souffrance et toutes les formes du mal (comparez Ésaïe 45.7 ; Amos 3.3-6). Aucune entreprise humaine bonne ou mauvaise ne peut avoir lieu sans que Dieu ne la ratifie, et je veux bien être le premier à reconnaître que ce concept est plutôt difficile à digérer.

Versets 40-42

Je continue.

Considérons notre conduite et examinons-la, puis revenons à l’Éternel. Élevons nos cœurs et nos mains vers Dieu qui est au ciel. Nous avons été infidèles et nous nous sommes révoltés. Tu ne nous as pas pardonné (Lamentations 3.40-42).

L’Éternel a repoussé le châtiment d’Israël jusqu’à la génération sur laquelle le roi Sédécias régnait. La coupe de sa colère étant alors pleine, il n’a plus voulu pardonner et le jugement est tombé. Maintenant, le prophète exhorte le peuple à reconnaître ses fautes et à retourner à l’Éternel avec sincérité de cœur.

Versets 48-51

Je continue plus loin.

Je verse des torrents de larmes à cause du désastre qui a atteint la communauté de mon peuple. Mes yeux pleurent sans cesse, ils n’ont aucun répit jusqu’à ce qu’enfin l’Éternel, du haut du ciel, regarde et voie. Je suis bien malheureux à la vue de ce qui arrive aux filles de ma ville (Lamentations 3.48-51).

Le sursaut de foi de Jérémie (Lamentations 3.21-33) n’a pas fait disparaître pour autant sa souffrance et il éprouve à nouveau le besoin de l’exprimer.

Versets 52-54

Je continue.

Ils m’ont donné la chasse comme à un passereau, ceux qui me haïssent sans cause. Ils m’ont mis dans une citerne dans le but de m’ôter la vie, ils m’ont jeté des pierres. L’eau montait plus haut que ma tête, je me disais : Je suis perdu (Lamentations 3.52-54).

Jérémie descend encore d’un cran et s’apitoie carrément sur lui-même en rappelant les outrages qu’il a dû subir pendant le siège de Jérusalem. C’est un vrai saule pleureur.

Versets 55-58

Je continue.

Mais du fond de la fosse, ô Éternel, j’ai fait appel à toi, et tu m’as entendu. Ne ferme pas l’oreille à mes soupirs, à mes cris de détresse ! Au jour où je t’ai invoqué, tu es venu auprès de moi, tu m’as dit : “ N’aie pas peur ! ” Seigneur, tu as plaidé ma cause, tu m’as sauvé la vie (Lamentations 3.55-58).

Jérémie remonte la pente en se souvenant de la délivrance dont il a été l’objet de la part de l’Éternel.

Versets 64-66

Je continue plus loin et finis le chapitre 3.

Tu les rétribueras, ô Éternel, suivant ce qu’ils ont fait : tu rendras leur cœur obstiné et tu les frapperas de ta malédiction. Tu les harcelleras dans ta colère ardente, et tu les détruiras de sous ton ciel, ô Éternel (Lamentations 3.64-66).

La teneur de ce passage où Jérémie demande le châtiment de ses ennemis tranche avec les sentiments de compassion envers son peuple qu’il a exprimés auparavant. Il faut dire que quand il écrit ces lignes, il est dans de sales draps, car il a été obligé de suivre en Égypte un groupe d’individus peu recommandables qui n’apprécient guère ses prophéties. Voilà pourquoi, dans une prière imprécatoire contre ces individus louches, il en appelle à la justice de Dieu. Mais pour vous et moi, notre modèle de conduite nous a été donné par Jésus quand il dit :

Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent (Matthieu 5.44).

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 24 2024

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