Lamentations 1.1 – 18
Chapitre 1
Introduction
Fils de Huguenots français qui ont immigré en Grande-Bretagne, David Garrick au 18 e siècle (1717-1779) est considéré comme l’un des plus grands acteurs de théâtre de tous les temps. Il raconte qu’un jour, alors qu’il marche dans Londres, il entend un prédicateur de coin de rue qui prêche la bonne parole. Il s’approche par curiosité mais fasciné par le discours il s’avance toujours plus. Finalement, il se trouve face à cet homme et est surpris de constater qu’il a les larmes aux yeux. Puis de la foule qui écoute, une vieille femme toute fripée pointe son doigt vers le prédicateur et dit :
« Monsieur, je vous ai suivi partout depuis ce matin 7 heures et je vous ai écouté prêcher cinq fois et chaque fois j’ai été éclaboussé par vos larmes. Pourquoi donc pleurez-vous ? »
Ce prédicateur s’appelle George Whitefield (1714-1770). Il louche et est connu pour ses sermons percutants, mais à cette époque, il fait aussi la risée de la haute société et des hommes d’Église qui aiment le tourner en dérision. David Garrick raconte :
J’ai écouté ce que disait George Whitefield et j’ai entendu et vu sa passion et sa sincérité. J’ai bien compris qu’il disait que sans une foi personnelle en Jésus-Christ les hommes meurent dans leur péché pour l’éternité. J’ai continué à l’écouter jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien à ajouter. Alors, il a étendu ses deux gros bras et a dit : “ Oh ! ” Il pouvait casser un auditoire avec ce simple mot. Quand George Whitefield disait “ Oh ! ”, les gens baissaient la tête en signe de contrition ; ils se courbaient comme des épis de maïs sous un vent de tempête. Garrick a ajouté : Je donnerais une main pleine d’écus d’or si je pouvais dire “ Oh ! ” comme George Whitefield, car je serais alors le plus grand acteur que le monde ait jamais connu.
Peut-être, mais la différence est que George Whitefiel est authentique ; ce n’est pas un acteur qui joue un rôle ; il parle du fond du cœur. Le prophète Jérémie est de cette trempe. Son livre de prophéties est certes déprimant, mais au-delà du sombre présent qu’il décrit, deux points lumineux brillent devant les yeux du prophète : le premier est le retour de l’exil et l’autre, plus éloigné, est l’établissement d’une alliance nouvelle et éternelle que l’Éternel conclura avec son peuple. Et dans cette promesse s’exprime la vision la plus sublime et la plus élevée de la prophétie israélite.
Mais revenons à la déprime ; c’est aussi Jérémie lui qui a écrit le petit livre qui s’appelle « Lamentations », un titre très parlant. Parmi les gens tristes, certains éprouvent une douleur profondément et intensément vive. De ce nombre fait partie Jérémie ; preuve en est son nom qui est à la racine du mot « jérémiade ».
Le titre hébreu du livre des Lamentations est le premier mot du texte, un mot qui exprime la surprise douloureuse et la plainte, et qu’on pourrait traduire par « Comment ou Hélas ! » Dans l’ancienne version grecque a de la Septante, ce livre s’appelle « chants funèbres » et dans la version latine de la Vulgate, le titre est : « lamentationes ». Ce poème est d’une tristesse infinie car il exprime la plainte douloureuse d’une âme en peine et d’un cœur brisé qui pleure sur les ruines de Jérusalem.
Pourtant, quand Jérémie débute son ministère, Josias est roi de Juda, et sous son règne a lieu un réveil spirituel qui touche bon nombre de gens mais qui s’éteint aussitôt après sa mort tragique et stupide dans un combat qu’il n’aurait jamais dû livrer. Jérémie prophétise aussi sous les quatre rois suivants, mais ce sont tous des teignes. Il essaie en vain d’enrayer la descente de Juda vers le jugement de Dieu mais devient le témoin impuissant de la destruction de Jérusalem et du Temple de l’Éternel.
Jérémie n’est pas une sorte d’Attila le Hun car il a le cœur tendre d’une mère vis-à-vis de son peuple bien qu’il ait prononcé une succession de menaces à vous faire dresser les cheveux sur la tête, tellement elles sont virulentes. Il n’annonce pas le châtiment de Dieu et la fin du royaume de Juda de gaieté de cœur, mais avec des larmes et par obligation parce qu’il en a reçu l’ordre de la part de l’Éternel. Il n’empêche que Jérémie aime Dieu et sa Parole car il dit :
Dès que j’ai trouvé tes paroles, je les ai dévorées. Elles ont fait ma joie et mon bonheur, car je porte ton nom, ô Éternel, Dieu des armées célestes ! (Jérémie 15.16).
Jérémie n’est pas seulement prophète de l’Éternel mais aussi un vrai patriote. Dans les « Lamentations », on découvre que celui qui aime véritablement sa patrie, aime Dieu par-dessus tout, et par conséquent, aime son peuple pour Dieu.
Le genre littéraire des « Lamentations » se retrouve dans l’Ancien Testament, dans certains Psaumes (Psaumes 25, 34, 111, 112, 119), dans la complainte funèbre composée par David sur le roi Saül et son fils Jonathan tués au combat (2Samuel 1.17), et encore dans la complainte composée par Jérémie pour les funérailles du roi Josias.
Dans l’Ancienne version grecque de la Septante, les « Lamentations » font immédiatement suite aux prophéties de Jérémie, mais dans la Bible hébraïque, ce recueil est dans les « Écrits Sacrés » (Hagiographes) qui forment la troisième partie du Canon hébreu. Il occupe la position centrale des cinq Rouleaux des Fêtes (Megilloth) qui viennent immédiatement après les trois livres poétiques : Psaumes, Job et Proverbes. Chaque rouleau des fêtes est lu à l’une des fêtes annuelles. Les Lamentations le sont le neuvième jour du mois d’Ab qui est vers la mi-juillet, anniversaire de la destruction du Temple par Nabuchodonosor.
Le livre des « Lamentations » est un poème qui comprend cinq complaintes, une par chapitre. Elles ont pour sujet la ruine de Jérusalem et la destruction du peuple de Dieu par Nabuchodonosor, roi de Babylone. Chaque chapitre se compose de 22 strophes, le nombre des lettres de l’alphabet hébreu. Et chaque strophe commence par une lettre différente placée d’après son rang alphabétique.
Les quatre premiers chapitres suivent une métrique rythmique rigoureuse et complexe qui ne peut pas être rendue dans une traduction. Ces rythmes alphabétiques peuvent paraître artificiels dans un poème destiné à exprimer une profonde détresse, mais ils ont deux buts pratiques : d’une part, maîtriser l’expression des sentiments et ainsi éviter les débordements émotionnels, et d’autre part, ils constituent un moyen mnémotechnique qui permet à ceux qui le désirent de graver ces paroles dans leur mémoire et leur cœur.
Cette composition hautement travaillée a certainement été réalisée par Jérémie après un temps de recul par rapport aux événements qui l’ont tant fait souffrir. Il est probable qu’il a rédigé les « Lamentations » sous la conduite du Saint Esprit, pendant son séjour en Égypte et peu avant sa mort.
Comme les Psaumes, ces complaintes sont des prières inspirées qui nous apprennent comment gérer la souffrance. En effet, Dieu accueille en toute circonstance les doléances de ceux qui croient en lui, même quand leur souffrance est un châtiment mérité, car comme le dit Jérémie lui-même dans ce poème :
Ce n’est pas de bon cœur que l’Éternel humilie et afflige les êtres humains (Lamentations 3.33 ; Autre).
Jérémie ne se contente cependant pas de se plaindre, il analyse les causes du malheur de son peuple, il reconnaît ses fautes et le caractère juste du jugement divin. La détresse qu’il décrit apparaît d’ailleurs comme l’accomplissement des malédictions prévues par la Loi de Moïse en cas de désobéissance. De plus, Jérémie précise bien que c’est l’Éternel qui suscite ces malheurs même s’il utilise pour cela les Babyloniens.
En même temps le prophète se tourne vers Dieu, car il demeure son recours et c’est lui qui tient la destinée de tous les peuples entre ses mains. Alors qu’il touche au fond de l’abîme du désespoir (Lamentations 3.1-20), c’est sa foi qui lui permet de reprendre courage. Jérémie trouve ses raisons d’espérer dans le caractère de Dieu, sa bonté, sa fidélité et son inépuisable miséricorde. Mais la démarche du prophète est ardue et ses victoires ne sont pas acquises une fois pour toutes puisque l’instant d’après, le voilà à nouveau qui pleure et se lamente (Lamentations 3.48 ss).
Afin de reprendre espoir (Lamentations 3.59-66), Jérémie doit subjuguer ses pensées et se rappeler sans cesse les délivrances passées (Lamentations 3.52-58). Dans ce livre, l’espérance n’est pas une gymnastique de l’esprit pour fuir une réalité déprimante, mais l’expression de la foi qui prend appui sur Dieu tout en demeurant lucide sur le présent désastreux. Jérémie doit donc lutter et lutter encore dans un combat contre lui-même afin de gagner une bataille après l’autre.
Pour épancher son cœur et dire sa douleur poignante, Jérémie a choisi de s’exprimer sous une forme poétique contraignante et très élaborée qui montre sa volonté de ne pas se laisser sombrer dans le désespoir. Jérémie est très humain et un réaliste car il nous montre qu’il n’y a pas de consolation facile. La foi ne permet pas d’échapper à la souffrance mais seulement de l’assumer. Jérémie a transformé le grand deuil national en une prière qui devient la préparation salutaire du rétablissement d’Israël. Avec Dieu, on ne pleure pas seulement pour pleurer, mais pour se relever.
Jérémie nous rappelle que presque six siècles plus tard, Jésus aussi a pleuré de douleur sur Jérusalem ; tout en annonçant sa ruine prochaine (Matthieu 23.37-39), il s’est lamenté sur la ville sainte. Mais par sa mort sur la croix, il a aussi apporté le salut à tous les hommes. Si seulement toutes nos détresses pouvaient devenir fécondes comme celles de Jérémie et du Christ !
Le verset central du livre des « Lamentations » explique la raison de la ruine de Jérusalem. Je le lis :
Mais l’Éternel est juste, car (moi Jérusalem) j’ai été rebelle à ses commandements. Écoutez, je vous prie, vous, tous les peuples, et voyez ma douleur : mes jeunes filles, mes jeunes gens sont partis en captivité (Lamentations 1.18).
Versets 1-2
Je commence à lire ce livre.
Comme elle reste solitaire la cité qui, naguère, était si populeuse ! Elle est comme une veuve ! Elle qui était importante au milieu des nations, princesse des provinces, elle est astreinte à la corvée ! Tout au long de la nuit, elle pleure, et ses larmes ruissellent sur ses joues. De tous ceux qui l’aimaient, aucun ne la console : tous ses compagnons l’ont trahie et ils sont devenus ses ennemis (Lamentations 1.1-2).
Jérusalem est personnifiée en une princesse devenue veuve et pauvre au point où elle doit accomplir les tâches les plus pénibles. Elle adopte la position assise, l’attitude du découragement et du deuil. Elle est abandonnée de tous car même ses anciens alliés sont devenus ses ennemis.
Versets 5-9
Je continue plus loin en compressant.
Ses ennemis triomphent, ses adversaires sont heureux, car l’Éternel l’a affligée pour ses nombreux péchés, ses petits enfants sont partis dans la captivité, poussés par l’oppresseur. Voici : Jérusalem a gravement péché, c’est pourquoi elle est devenue comme un déchet. Tous ceux qui l’honoraient, maintenant la méprisent, car ils ont vu sa nudité. Elle-même en gémit et se détourne. Sa souillure apparaît sur les pans de sa robe (Lamentations 1.5-9).
Jérémie nous peint des tableaux très crûs et il n’a pas peur d’utiliser des mots choquants. Le mot pour « déchet » qu’il répète encore plus loin décrit la période menstruelle de la femme qui sous la Loi la rend rituellement impure. Jérusalem est aussi comparée à une femme dévêtue qui a honte de sa nudité. Et quand elle est habillée, on voit sa souillure qui tache ses vêtements.
Certes, les Babyloniens ont détruit Juda, mais en réalité, ils n’étaient qu’un instrument entre les mains de l’Éternel qui dans sa colère est le véritable auteur de cette tragédie sans pareille. La raison de ce châtiment est la rébellion du peuple élu, son péché incessant contre Dieu.
Versets 12-14
Je continue plus loin en compressant.
N’êtes-vous pas touchés, ô vous tous qui passez ? Regardez et voyez s’il est une douleur comparable à la mienne qui me fait tant souffrir. L’Éternel me l’a infligée au jour de sa colère ardente. Il a lié le joug que composent mes crimes, c’est sa main qui les a noués : ils pèsent sur mon cou. Il a sapé ma force (Lamentations 1.12-14).
Ces paroles sont associées à la passion du Christ qui a refusé qu’on le plaigne (Luc 23.28) mais qui voulait qu’on réfléchisse au sens de sa mort (2 Corinthiens 5.21).
L’une des meilleures façons de saboter une conversation entre personnes de bonnes familles est de parler de « la colère ardente de l’Éternel » , car on vous recevra comme un chien dans un jeu de quilles, garanti !
Les gens religieux et bien-pensants mentionnent volontiers l’amour de Dieu, sa miséricorde et sa puissance. Ils vont même jusqu’à accepter le récit des Évangiles, la naissance miraculeuse de l’enfant Jésus et, pourquoi pas, son origine divine. Au nom du Christ, ils prêchent la paix dans le monde, mais ce message à l’eau de rose n’est pas ce que Dieu veut communiquer aux hommes.
Verset 18
La destruction de Jérusalem et l’exil des Israélites sont dus au mélange détonnant, pour ainsi dire, constitué par le péché des hommes et la justice de Dieu. Voilà pourquoi la ville sainte personnifiée dit :
L’Éternel est juste, car j’ai été rebelle à ses commandements (Lamentations 1.18).
En effet, Dieu agit avec droiture dans tout ce qu’il fait et ses jugements sont justes. Bien que cela lui ait causé une grande souffrance, Dieu devait punir son peuple.
Les messages de Jérémie sont aigres-doux. D’un côté, il affirme que la culpabilité du peuple élu est énorme, mais de l’autre, il dit que l’Éternel aime son peuple d’un amour éternel (Jérémie 31.3). Il exprime très fortement sa foi en la justice, puissance, sagesse et grâce souveraines de Dieu.
Concernant la colère de Dieu, quelqu’un a fait la remarque suivante :
La colère de Dieu est nécessaire dans l’intérêt de l’univers. Les prisons existent pour le bien de ceux qui sont libres. Un état qui ne sait pas punir le crime va à la catastrophe ; et un Dieu qui tolère le mal n’est pas bon. Si je rejette la doctrine de la colère de Dieu, je deviens angoissé dans cet univers. Mais montre moi que son Trône est bien établi, occupé par quelqu’un au cœur tendre, qui est motivé par son grand amour, alors j’aurai la certitude qu’il ne tolérera pas ce qui est mauvais, ce qui nuit, pourrit, ravage, pervertit et maudit mais l’anéantira avec tout son cortège de misères, en faveur de ce qui est élevé, noble et pur (Studies in prophecy of Jeremiah, page 248 ; traduction libre).
Contrairement aux élucubrations des scientifiques, l’univers est la création d’un Dieu tout-puissant qui aime ses créatures et qui veut les tirer du mal dans lequel elles se complaisent. Son amour est aussi pour ceux qui lui tournent le dos, mais s’ils ne se repentent pas, il les jugera avec la plus grande sévérité parce qu’il est trois fois saint et parfaitement et absolument juste dans tout ce qu’il fait.
L’univers entier et tout ce qu’il contient, et Satan lui-même, devront un jour reconnaître la justice de Dieu qui ne peut pas laisser impuni le mal et le péché sous quelque forme que ce soit. Et quand ses enfants lui désobéissent, il les corrige même s’il le fait à contrecœur (Lamentations 3.33).
Jérémie nous révèle les sentiments de l’Éternel. Quand lui pleure, Dieu pleure ; quand il est triste, Dieu l’est aussi. Quand dans ma vie je ne comprends pas ce qui m’arrive, il est utile de me rappeler que le Seigneur de toute la terre est juste dans toutes ses actions. Je ne sais pas pourquoi des malheurs frappent des gens bien alors que beaucoup de malfrats semblent immunisés contre les tragédies, mais je sais que Dieu est juste.
Jérémie se lamente et pleure, mais apparemment il est le seul à le faire ; tous les rescapés ont pris la poudre d’escampette et se sont enfuis en Égypte, cherchant avant tout à sauver leur peau. Quant aux exilés, il est vrai que le psaume 137 rapporte qu’ils ont dit :
Au bord des fleuves de Babylone, nous nous étions assis et nous pleurions en pensant à Sion (Psaumes 137.1).
Cependant, ces larmes de crocodile ne sont pas celles de la repentance, mais bien plutôt le regret du malfaiteur qui est pris en flagrant délit. Et plus loin dans ce même psaume, on lit que ces pleurs donnent libre cours à la frustration de ceux qui veulent se venger mais n’en ont pas le pouvoir. Jérémie, lui, est libre ; il n’a pas été déporté, mais il pleure au milieu des décombres de Jérusalem et ses larmes accompagnent la fumée de la ville incendiée qui monte au ciel.
Jérémie sait très bien que c’est la rébellion de son peuple qui a provoqué sa chute, ce qui me conduit à me demander : « Quelle est ma position face à mon péché et à la colère de Dieu à mon égard ? Suis-je affligé ? » Ce n’est peut-être pas un sujet de conversation courant entre gens biens, j’en conviens, et pourtant c’est mon attitude qui dicte où je passerai l’éternité.
Combien de gens connaissent la vraie raison pour laquelle Jésus est mort ? Alors qu’il est cloué sur la croix, il s’est écrié :
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (Psaumes 22.1 ; Matthieu 27.46).
Le psalmiste répond à cette question quand il dit : « Tu es le Saint, qui habites au milieu des louanges d’Israël » (Psaumes 22.4 ; Ost), c’est-à-dire : « Tu agis ainsi parce que tu es le Saint ». La mort de Jésus n’a pas été un malencontreux incident, un accident de parcours ou la faute à pas-de-chance ; s’il fut crucifié, c’est à cause de mon péché et du vôtre et c’est pour nous éviter la condamnation éternelle.
Où que vous soyez, il est probable que de temps en temps vous voyez un crucifix ou passez devant une croix, que celle-ci soit sur une église ou à la croisée de chemins, êtes-vous concerné ? Jésus a souffert comme personne d’autre parce qu’il portait sur lui les péchés du monde depuis son commencement jusqu’à sa fin. Ça fait beaucoup de péchés.
Pendant un certain temps, Dieu le Père se détourna de Dieu le Fils et la Trinité fut fracturée ; un événement incompréhensible. Jésus fut laissé pour compte afin que Dieu n’ait pas à nous abandonner vous et moi.
Le péché est très grave, qu’il soit véniel, capital, mortel ou autre chose, parce que c’est un acte de rébellion contre l’Éternel et donc un crime de lèse-majesté. Jésus a dit à ses disciples qu’il enverrait le Saint-Esprit.
Et quand il sera venu, il prouvera au monde qu’il s’égare au sujet du péché, de ce qui est juste et du jugement de Dieu : au sujet du péché, parce qu’il ne croit pas en moi (Jean 16.8-9 ; LSG).
Voyez-vous, Dieu a une solution pour le criminel, le voleur, le menteur et pour le pire des hommes, mais il est sans remède pour celui qui tourne le dos à son Fils Jésus-Christ. Ce péché appartient à une catégorie qui est impardonnable.
Il est rare que quelqu’un décide après mûres réflexions de refuser le salut en Jésus-Christ, car généralement, les gens le rejettent non par une action décisive mais par une sorte d’omission. Ils refusent de penser à leurs péchés, et au jugement qui est pourtant inévitable, et ils essaient d’oublier leur condition spirituelle en se divertissant par le travail, le sport, les plaisirs ou en amassant des choses et des richesses. Quand les Israélites ont atteint un point de non-retour, l’Éternel a dit à Jérémie :
Même si Moïse et Samuel se tenaient devant moi pour prier pour ce peuple, je ne me soucierais pas d’eux (Jérémie 15.1).
Les habitants de Jérusalem ont rejeté Dieu et la plupart des gens font de même. Assurez-vous que votre péché n’est pas celui qui fait partie de la catégorie des péchés impardonnables.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.