Juges 6.28 – 7.20
Introduction
La plupart d’entre nous menons des vies banales mais ça peut changer du jour au lendemain. Il peut arriver qu’un événement impromptu vienne bouleverser le ronron quotidien et quelqu’un de très ordinaire voit son existence bouleversé. C’est ce qui arrive au chef-juge Gédéon, un personnage particulièrement pittoresque dont l’histoire nous est racontée dans le livre des Juges. Toutes les péripéties qui entourent cet homme sont captivantes. Tout d’abord craintif et très hésitant au moment de son appel par l’Éternel, il lui fait finalement confiance. Alors, de nuit et avec l’aide de ses serviteurs, n’écoutant que son courage, il démolit complètement les statues des idoles de son village qui sont sur la propriété familiale. Évidemment, au chant du coq, le réveil va être brutal, autant pour les habitants que pour cet héros malgré lui.
Versets 28-32
Je continue à lire dans le chapitre 6 du livre des Juges.
Le lendemain matin, les gens du village découvrirent que l’autel de Baal avait été démoli, que le poteau sacré était abattu et qu’un taureau avait été offert en holocauste sur l’autel qui venait d’être construit. Ils se demandèrent les uns aux autres : Qui a fait cela ? Alors qu’ils cherchaient à se renseigner, on leur dit que c’était Gédéon, le fils de Joas, qui avait fait cela. Alors ils dirent à Joas : Fais sortir ton fils et il mourra, car il a démoli l’autel de Baal et abattu le poteau sacré qui se trouvait à côté. Mais Joas répondit à tous ceux qui se tenaient autour de lui : Est-ce à vous de défendre la cause de Baal ? Est-ce à vous de lui venir en aide ? Celui qui prendra parti pour Baal sera mis à mort avant demain matin. Si Baal est dieu, qu’il se défende lui-même, puisqu’on a démoli son autel. A partir de ce jour, on surnomma Gédéon Yeroubbaal (Que Baal se défende) parce qu’on avait dit : – Que Baal se défende contre lui puisqu’il a démoli son autel ! (Juges 6.28-32).
La déchéance spirituelle et morale des Israélites est telle qu’ils veulent appliquer au défenseur de la Loi de Moïse le châtiment que celle-ci prévoit pour les idolâtres. C’est quand même fort et bien étrange. Le père de Gédéon qui a permis ou voulu que ces idoles soient sur son domaine, retourne sa veste. Il a un changement brusque d’allégeance sans qu’on sache pourquoi et il prend résolument parti pour son fils et d’une manière astucieuse en disant : « Si Baal est dieu, qu’il le prouve, qu’il se défende lui-même ». De toute évidence et comme je l’ai déjà dit, cet homme doit être l’un des chefs du village car sa parole est respectée et on ose pas le contrer.
Versets 33-35
Je continue.
Les Madianites, les Amalécites et les nomades de l’Orient rassemblèrent leurs troupes, traversèrent le Jourdain et installèrent leur camp dans la vallée de Jizréel. L’Esprit de l’Éternel s’empara de Gédéon qui se mit à sonner du cor. Alors les hommes de la famille d’Abiézer [dont faisait partie son village] se rassemblèrent pour le suivre. Gédéon envoya des messagers dans tout le territoire de Manassé. Là aussi, les hommes se rassemblèrent pour marcher avec lui. Il envoya de même des messagers dans les tribus d’Aser, de Zabulon et de Nephtali, et tous vinrent le rejoindre (Juges 6.33-35).
L’heure de la délivrance a sonné au bon moment, juste avant que les pilleurs tels des sauterelles n’envahissent le pays pour leur rapine périodique. Gédéon est saisi par l’Esprit de Dieu, c’est à dire qu’il est possédé par l’Éternel et devient comme son vêtement (comparez 1 Chroniques 12.19; 2 Chroniques 24.20). Sans peur et sans reproche, Gédéon est un « Bayard » avant l’heure et passe à l’action. Il convoque tous les hommes capables de porter les armes à déterrer la hache de guerre et à se rassembler pour le combat. La tribu d’Aser qui n’avait prêté aucune attention à la convocation du juge Débora répond cette fois-ci à l’appel de Gédéon. Toutes les tribus du nord participent à ce conflit sauf celle d’Éphraïm.
Versets 36-40
Je continue jusqu’à la fin du chapitre 6.
Gédéon dit à Dieu : Si réellement tu veux délivrer Israël par mes soins, comme tu l’as dit, voici ce que je te demande : j’étendrai une toison de laine sur le sol de l’aire où l’on bat le blé. Si la rosée se dépose seulement sur la toison, et si tout le sol autour reste sec, je saurai que c’est par mes soins que tu veux délivrer Israël, comme tu l’as déclaré. C’est exactement ce qui arriva. Le lendemain, il se leva de bon matin, pressa la toison et en fit sortir assez de rosée pour remplir d’eau tout un bol. Alors il dit à Dieu : Ne te fâche pas contre moi si je t’adresse encore une fois une demande, permets-moi seulement une dernière épreuve avec la toison : qu’elle seule reste sèche et que la rosée mouille le sol tout autour. Et Dieu fit cette nuit-là ce que Gédéon lui avait demandé : seule la toison resta sèche, alors que tout le sol reçut de la rosée (Juges 6.36-40).
Gédéon a choisi ce signe particulier parce que dans les Écritures, la rosée est toujours un symbole de bénédiction divine. Je cite quelques passages :
Moi l’Éternel, je serai pour Israël semblable à la rosée, il fleurira comme le lis, et s’enracinera comme les cèdres du Liban. L’Éternel bénit son pays par la rosée précieuse qui vient du ciel. La faveur du roi est comme la rosée sur l’herbe. Par sa science, l’Éternel a fait jaillir l’eau des sources et ordonné aux nuages de répandre la rosée (Osée 14.6 ; Deutéronome 33.13 ; Proverbes 19.12 ; 3.20).
Chacun de nous, à un moment ou à un autre de sa vie, se sent devenir aride. C’est alors que nous avons besoin de la rosée du ciel, celle que Dieu seul peut nous envoyer.
Après le premier signe, Gédéon a pu se dire que comme l’aire est en roche, elle séchera de toute façon plus vite que la toison et donc ce n’est pas vraiment un miracle. L’opposé par contre, sera incontestablement un « signe » de Dieu. Cela dit, dans les Écritures, la demande d’une intervention miraculeuse est généralement mal considérée parce qu’elle montre un manque de foi. Jésus-Christ a reproché cette attitude incrédule à sa génération quand il a dit : Ces gens de notre temps qui sont mauvais et infidèles à Dieu réclament un signe miraculeux ! (Matthieu 12.39).
De toute évidence, l’Esprit de Dieu s’est dessaisi de Gédéon qui prend peur et perd pied. Pourtant il a déjà reçu une confirmation que c’est bien l’Éternel qui l’envoie en mission. Mais ce brave homme n’est pas encore très ferme dans sa foi. Cependant, il va l’acquérir et le Seigneur va passer l’éponge parce que dans le Nouveau Testament, Gédéon figure sur la liste des héros de la foi. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :
C’est parce qu’ils ont eu cette foi que les hommes des temps passés ont été approuvés par Dieu. Que dirai-je encore ? Le temps me manquerait si je voulais parler en détail de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes (Hébreux 11.2, 32).
Maintenant, il se peut aussi que ce soient les officiers de Gédéon qui l’ont poussé à mettre ainsi Dieu à l’épreuve parce qu’ils étaient tous plus ou moins adorateurs de Baal et n’étaient pas convaincus que l’Éternel est le seul vrai Dieu. Ce qu’il y a de sûr, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à l’aube de la bataille, et rassemblés sous la bannière de Gédéon, les combattants israélites n’en mènent pas large; ils ne sont pas très rassurés. Quoi qu’il en soit, l’Éternel est très patient avec Gédéon et condescend à lui accorder ce qu’il demande.
Chapitre 7
Versets 1-3
Nous arrivons maintenant au chapitre 7 qui continue l’histoire de Gédéon. Je commence à lire.
Le lendemain matin, Yeroubbaal, c’est-à-dire Gédéon, se mit en route avec toutes ses troupes et ils établirent leur camp près de Eyn-Harod. L’armée des Madianites était campée plus au nord dans la vallée qui s’étend au pied de la colline de Moré. L’Éternel dit à Gédéon : Ton armée est trop nombreuse pour que je te donne la victoire sur les Madianites. Sinon les Israélites s’en vanteraient à mes dépens, en pensant que c’est par leurs propres forces qu’ils se sont délivrés. Fais donc la proclamation suivante à tes troupes : “ Qui d’entre vous a peur au point de trembler ? Qu’il s’éloigne du mont Galaad et rentre chez lui. ” Vingt-deux mille hommes de son armée s’en allèrent, et il en resta dix mille (Juges 7.1-3).
Plus loin dans le livre nous apprenons que la coalition madianite qui campe à 5 km des Israélites est forte de 135 000 hommes. La situation se gâte encore pour notre héros malgré lui. Non seulement Gédéon a 6 fois moins de combattants que ses ennemis mais Dieu décide qu’ils sont beaucoup trop nombreux. Un vrai cauchemar qui logiquement ne laisse aucun doute sur l’issue du combat. Il n’est pas étonnant que Gédéon a des sueurs froides et qu’il a déjà demandé un signe à 3 reprises. Je crois qu’à sa place, c’est toutes les 10 minutes que j’aurais voulu une preuve de la présence de l’Éternel à mes côtés. Selon la Loi de Moïse, ceux qui répondent à l’ordre de mobilisation mais ont peur de combattre peuvent retourner chez eux; je lis le passage :
Puis les officiers diront encore aux soldats : Quelqu’un parmi vous a-t-il peur et manque-t-il de courage ? Qu’il rentre chez lui, pour ne pas démoraliser ses compagnons d’armes ! (Deutéronome 20.8).
C’est ainsi que Gédéon perd les deux tiers de ses effectifs. Ça a quand même dû lui filer un gros coup au moral. Quand Gédéon annonça : « Qui d’entre vous a peur au point de trembler ? », peut-être bien qu’il a eu envie d’ajouter : « J’ai plus peur que n’importe lequel d’entre vous, suivez-moi, nous rentrons à la maison ! » Mais il n’en est pas question parce qu’il a été chargé d’une mission; il reste donc sur la brèche. C’est ici que sa confiance en l’Éternel prend le dessus et qu’il devient un héros de la foi. Mais je me demande quand même ce qu’il a dû penser de la stratégie de Dieu. D’un côté, il comprend que l’Éternel désire tout le crédit de la victoire encore à venir, mais d’un autre, s’il avait eu le choix, il aurait probablement préféré se trouver à 20 km du front, chez lui par exemple, à suivre ces événements sur le petit écran plutôt que d’en être l’acteur principal.
Versets 4-7
Je continue le texte.
Mais l’Éternel dit à Gédéon : Les troupes sont encore trop nombreuses. Fais-les descendre au bord du torrent, et là je les trierai pour toi. Ceux que je désignerai pour t’accompagner iront avec toi, mais ceux dont je te dirai qu’ils ne doivent pas t’accompagner n’iront pas avec toi. Gédéon fit descendre ses hommes au bord du torrent, et l’Éternel lui dit : Tu mettras d’un côté tous ceux qui lapent l’eau avec la langue comme les chiens, et de l’autre côté ceux qui s’agenouillent pour boire. Il y eut trois cents hommes qui prirent de l’eau dans leurs mains pour la porter à leur bouche et la laper, et tous les autres s’agenouillèrent pour boire. L’Éternel dit à Gédéon : C’est avec ces trois cents hommes qui ont lapé l’eau dans leurs mains que je vous délivrerai des Madianites en vous donnant la victoire sur eux. Que tous les autres rentrent chez eux ! (Juges 7.4-7).
Bonjour l’angoisse ! La foi de Gédéon est testée au maximum. Il se retrouve avec les effectifs d’une colonie de vacances pour se battre contre 135 000 hommes aguerris. Il est probable que ceux qui s’agenouillent pour boire prennent l’eau soit avec leurs mains jointes en forme de coupe, soit avec une main tandis que l’autre est sur la poignée de leur épée. Que ce soit d’une manière ou d’une autre, ils montrent qu’ils sont vigilants, sur le qui-vive pour faire face à une possible attaque de la part de l’ennemi; il sont prêts pour le combat et ont confiance en Gédéon parce qu’il les conduit au nom de l’Éternel. Les autres (la majorité) n’ont pas osé dire qu’ils ont peur; ils sont à plat ventre et trempent le visage dans le torrent pour boire. Ils tournent ainsi le dos à la bataille à venir, montrant par là une certaine désinvolture ; une façon de dire qu’ils ne veulent pas vraiment y participer parce qu’ils ne croient pas à la possibilité d’une victoire. Chacun a librement choisi sa méthode pour boire, et Dieu opte pour les 300 hommes qui ont montré qu’ils sont décidés à se battre. Ces 300 soldats veulent attaquer les Madianites, non parce que ce sont des têtes brûlées, mais parce qu’ils sont consacrés et déterminés. Ils croient à la victoire grâce à Dieu.
Versets 8-11
Je continue.
Les trois cents hommes reçurent les provisions et les cors des autres et Gédéon renvoya le gros des hommes d’Israël chez eux, en ne retenant que les trois cents hommes. Or, le camp des Madianites était en dessous du sien dans la vallée. Cette nuit-là, l’Éternel dit à Gédéon : Va, descends attaquer le camp madianite, car je le livre en ton pouvoir. Cependant, si tu as peur d’y aller, vas-y d’abord avec ton serviteur Poura. Écoute ce qu’ils disent, et cela t’encouragera ; tu descendras ensuite attaquer le camp. Gédéon descendit donc avec son serviteur Poura jusqu’aux avant-postes du camp (Juges 7.8-11).
Malgré toutes les assurances qu’il a données à Gédéon, l’Éternel constate que son serviteur transpire à grosses gouttes; il hésite à attaquer 135 000 hommes avec ses 300 volontaires. Je ne lui jette pas la pierre et il ne faut pas trop lui en vouloir, car il n’existe pas de manuel de tactique militaire qui explique comment s’en tirer dans une situation pareille. Les troupes israélites en campagne transportent leurs provisions dans des cruches qui avec la sonnerie des cors, vont jouer un rôle essentiel dans le combat de l’Éternel. Donc, Gédéon suit les conseils de Dieu et descend avec son serviteur dans la vallée remplie des Madianites voraces qui se préparent à ravager Israël. Il arrive aux avant-postes où sont stationnées les troupes d’élite. Leur rôle est de protéger la masse de femmes et d’enfants ainsi que leurs troupeaux. Les peuples nomades ne possèdent pas de villes fortifiées alors ils se déplacent et partent en guerre avec armes et bagages, familles et toutes leurs possessions.
Versets 12-15
Je continue.
Les Madianites, les Amalécites et les nomades de l’Orient étaient répandus dans la vallée en aussi grand nombre qu’une nuée de sauterelles, et leurs chameaux étaient innombrables comme le sable au bord de la mer. Gédéon s’approcha et il entendit un homme raconter un rêve à son camarade. Écoute, disait-il, j’ai fait un rêve. Je voyais une miche de pain d’orge rouler à travers le camp de Madian ; arrivée à la tente, elle l’a frappée de plein fouet, l’a fait tomber et l’a renversée sens dessus dessous, si bien que la tente était par terre. Son camarade répondit : Cela ne représente rien d’autre que l’épée de Gédéon, fils de Joas, homme d’Israël à qui Dieu donne la victoire sur Madian et toute l’armée. Lorsque Gédéon eut entendu le récit du rêve et son interprétation, il se prosterna, puis il retourna au camp d’Israël et cria : Tout le monde debout, car l’Éternel vous donne la victoire sur l’armée de Madian ! (Juges 7.12-15).
Dans les temps antiques, on accordait une très grande importance aux rêves et il est clair dans tout l’Ancien Testament que ceux-ci ont un sens, bien qu’on ne puisse pas toujours le découvrir. Dieu utilise parfois ce moyen pour communiquer des révélations. Ici, chose exceptionnelle et preuve de sa souveraineté sur tous les humains, le rêve et son interprétation exacte proviennent de non-Israélites. Décidément, c’est l’Éternel qui fait tout. Gédéon arrive juste au bon moment pour entendre la conversation des deux soldats. Le pain d’orge est un produit agricole destiné aux pauvres car il ne vaut que la moitié du prix du blé. Il représente la faiblesse des Israélites affamés tandis que la tente symbolise les Madianites nomades. Gédéon se rend compte que les troupes de choc de la confédération de Bédouins sont terrorisées sans aucune raison valable. C’est donc que l’Éternel est bel et bien présent à ses côtés. Rassuré, il croit enfin à la victoire, remonte dans son camp et rassemble tous ses soldats.
Versets 16-20
Je continue.
Gédéon divisa les trois cents hommes en trois groupes et remet à chaque soldat un cor et une cruche vide dans laquelle on mettait une torche allumée. Il leur dit : Vous me regarderez faire et vous ferez exactement comme moi. Je vais m’avancer jusqu’aux abords du camp. Quand j’y serai arrivé, vous n’aurez qu’à m’imiter. Quand je sonnerai du cor avec ceux de mon groupe, vous sonnerez aussi du cor tout autour du camp et vous crierez : “ Pour l’Éternel et pour Gédéon ! ” Peu avant minuit, Gédéon et les cent hommes de son groupe arrivèrent aux abords du camp. On venait juste de remplacer les sentinelles. Soudain, ils sonnèrent du cor et cassèrent les cruches qu’ils tenaient à la main. Les trois groupes sonnèrent du cor et cassèrent leurs cruches. De la main gauche, ils brandirent les torches, et de la droite ils tenaient les cors pour en sonner, et ils crièrent : “ À vos épées, pour l’Éternel et pour Gédéon ! ” tout en restant chacun à sa place autour du camp (Juges 7.16-20).
Les rois Saül puis David diviseront également leurs forces en trois corps d’armée (1 Samuel 11.11; 2 Samuel 18.2). Saül attaqua les Ammonites en fin de nuit. Gédéon divise donc sa poignée de soldats en trois compagnies. Leurs armes : des cors retentissants et des cruches avec une torche allumée à l’intérieur, sont plutôt inhabituelles. Ces trompettes sont des cornes de bovins ou de béliers et les cruches protègent les flambeaux du vent et cachent la lumière jusqu’au moment voulu. Il n’est pas minuit, mais cela fait bien deux bonnes heures que les Bédouins sont endormis et rêvent de leurs conquêtes prochaines. Une profonde torpeur pèse sur le camp. Tout d’un coup, Gédéon et ses troupes cassent leurs cruches qui révèlent la lueur de leurs torches et sonnent simultanément du cor. Ils déclenchent un ramdam faramineux qui déchire la nuit. L’effet de surprise est immédiat. La vision soudaine des flambeaux à faible distance, le son des cors et le cri de guerre « Pour l’Éternel et pour Gédéon » lancé par trois cents hommes sèment la panique dans le camp des Madianites qui ne s’attendent absolument pas à être attaqués comme ça dans leur sommeil par les Israélites qu’ils savent affaiblis. Le retentissement des trompettes fait croire à la présence d’un très gros contingent de soldats qui donne un assaut massif. De plus, même si ce spectacle son et lumière a lieu tout autour du camp, les ombres se reflètent sur les tentes ce qui donne l’impression que les Israélites ont déjà pénétré à l’intérieur du cordon de protection assuré par les troupes d’élite. C’est littéralement l’Éternel qui a envahi le camp ennemi et qui va donner la victoire au peuple d’Israël.
L’attitude des Israélites est irrationnelle car malgré les interventions répétées de l’Éternel en leur faveur, ils ne réalisent pas qu’avec Dieu ils sont bénis et qu’en vouant un culte à Baal, ils sont sous sa malédiction. Mais c’est ce qu’on appelle l’aveuglement spirituel et avant de les condamner, je devrai considérer toute ma vie et en extirper les idoles.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.