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22 mai 2023

Juges 14.10 – 16.21

Versets 10-14

C’est en 1949 que Demille a mis en scène l’histoire de Samson avec Dalila, une femme philistine. Ce film fut primé par deux oscars et le premier prix pour l’art décoratif, la musique, les costumes et les effets spéciaux. Il faut dire que le récit biblique de Samson est tout à fait extraordinaire et comme le film était bien fait, il méritait toutes ces récompenses.

Samson a vécu durant une période particulièrement sombre de la nation d’Israël. Loin d’être un mythe, ce personnage est un avertissement pour chacun d’entre nous. Son histoire nous montre également combien Dieu est souverain dans les affaires des hommes. Un jour, Samson décide de se marier avec une fille des Philistins, les ennemis jurés de son peuple qu’il est chargé de délivrer de leur emprise. Je continue à lire dans le chapitre 14 du livre des Juges.

Son père se rendit chez la femme pour convenir du mariage, et Samson organisa un banquet de mariage, comme c’était la coutume des jeunes gens. Lorsqu’on le vit, on choisit trente compagnons pour être avec lui. Samson leur dit : Je vais vous proposer une énigme. Si vous trouvez la solution et que vous me la donnez d’ici la fin des sept jours du festin, je vous donnerai trente tuniques et trente habits de rechange. Mais si vous ne pouvez pas me donner la solution, c’est vous qui me donnerez trente chemises et trente habits de rechange. Nous t’écoutons, lui répondirent-ils. Propose-nous ton énigme ! Alors il leur dit : De celui qui mange vient ce que l’on mange, et ce qui est doux est sorti du fort. Pendant trois jours, les jeunes gens ne réussirent pas à trouver la solution de la devinette (Juges 14.10-14).

Chez les Orientaux, le banquet de mariage est une très grande fête qui dure jusqu’à 7 jours. Les compagnons de l’époux, ici des Philistins faux-amis, sont chargés d’assurer la sécurité de la noce en cas d’intrusions malveillantes. À cette époque, les énigmes sont une occupation populaire pendant les fêtes. Celle que propose Samson se présente en hébreu sous la forme d’un couplet rythmé de deux vers à trois temps. Mais il est absolument impossible de la résoudre à moins de lire dans ses pensées. Néanmoins, et afin de stimuler l’auditoire, Samson met en jeu deux sortes de vêtements. Les premiers sont des tricots de corps en toile de lin rectangulaire que l’on porte le jour et qu’on garde pour dormir. Les vêtements de rechange ou « vêtements d’honneur » (« Jérus. ») sont des habits de cérémonie brodés.

Versets 15-18

Je continue.

Le quatrième jour, ils dirent à la femme de Samson : Enjôle ton mari pour qu’il te donne la réponse de la devinette, et viens nous la rapporter, sinon nous te brûlerons, toi et ta famille. Est-ce pour nous déposséder que vous nous avez invités ? Alors elle se mit à pleurer tout contre son mari et lui dit : Tu ne m’aimes pas ! Tu me détestes ! Tu as proposé une devinette à mes compatriotes et tu ne m’en as pas révélé la solution. Vois-tu, lui répondit-il, je ne l’ai même pas révélée à mes parents, comment te la donnerais-je à toi ? Elle le poursuivit de ses pleurs jusqu’au bout des sept jours de festin, si bien que le septième jour, harcelé par ses instances, il lui donna la solution de la devinette. Elle s’empressa de la rapporter à ses compatriotes. Le septième jour, les jeunes gens de la ville dirent à Samson avant le coucher du soleil : Qu’y a-t-il de plus doux que le miel et de plus fort qu’un lion ? Il leur répondit : Si vous n’aviez pas labouré avec ma génisse, vous n’auriez pas trouvé la réponse (Juges 14.15-18).

La situation se gâte : les menaces fusent, la jeune mariée pleure ; exaspéré, Samson cède. Il a perdu à son propre jeu à cause de sa femme qui a vendu la mèche. S’il avait gagné, la situation aurait été encore pire. Mais d’une manière ou d’une autre, le conflit est proche. Ses parents doivent se faire des cheveux blancs. « Avant le coucher du soleil ». Ou peut-être « Avant qu’il n’entrât dans la chambre à coucher », car les deux traductions sont possibles, les jeunes gens donnent la réponse correcte à l’énigme de Samson. « Qu’y a-t-il de plus doux que le miel et de plus fort qu’un lion ? » est un couplet rythmé avec des vers qui sont à deux temps. La réponse : « Si vous n’aviez pas labouré avec ma génisse » est un vers à trois temps rytmé avec une rime en plus.

Versets 19-20

Je continue jusqu’à la fin du chapitre 14.

Alors l’Esprit de l’Éternel fondit sur lui, il se rendit à Askalon, y tua trente hommes, s’empara de leurs vêtements et donna les habits de rechange à ceux qui lui avaient révélé le sens de la devinette. Il rentra chez lui, bouillant de colère. On maria sa femme à celui de ses compagnons qui lui avait servi de garçon d’honneur (Juges 14.19-20).

Samson va remplir ses obligations. Il est furieux et sans explication part en laissant sa femme en plan, ce qui est interprété par le père comme une rupture. Il se rend alors dans une ville située à environ 37 km de Thimna sur la côte méditerranéenne et qui fait partie de la confédération philistine. Il est furieux, alors, sans tambour ni trompette, il massacre 30 jeunes hommes, leur prend leurs vêtements et retourne sur les lieux du mariage pour les donner aux compagnons de noce. L’Éternel tolère tout ça parce que son objectif est de rompre le statu quo avec les Philistins qui dominent Israël.

Chapitre 15

Versets 1-2

L’histoire étrange et captivante de Samson continue au chapitre 15 que je commence à lire.

Quelque temps après, lors de la moisson des blés, Samson rendit visite à sa femme et lui apporta un jeune chevreau. Il déclara : Je veux aller auprès de ma femme dans sa chambre. Mais son beau-père ne le laissa pas y aller. J’étais persuadé, lui dit-il, que tu l’avais prise en haine, alors je l’ai donnée à ton garçon d’honneur. Est-ce que sa jeune sœur n’est pas plus charmante qu’elle ? Prends-la donc à sa place (Juges 15.1-2).

Le moins qu’on puisse dire est que les coutumes de l’époque sont des années-lumière distantes des nôtres, encore que, bon passons. Nous sommes en mai, le mois où on célèbre la Pentecôte. Dans ce type bien particulier de mariage, l’épouse reste dans la maison de son père qui ne reçoit pas de dot, mais se voit offrir des cadeaux à chaque visite de l’époux. Lorsque Samson arrive, le père de son épouse se sent très mal dans ses sandales car il se rend compte qu’il a gaffé en supposant que Samson ne voulait plus de sa fille aînée. Il se sent obligé de faire une autre proposition qui convient aux coutumes de l’époque. Ce quiproquo aurait pu se résoudre à l’amiable si Samson n’avait pas été en mission divine contre les Philistins.

Versets 3-8

Je continue.

Samson répliqua : Cette fois-ci, on ne pourra pas me reprocher le mal que je vais faire aux Philistins. Là-dessus, il s’en alla et attrapa trois cents chacals. Après quoi, il prit des torches, attacha les animaux deux par deux par leurs queues en fixant une torche entre chaque paire de queues. Puis il alluma les torches et lâcha les chacals dans les blés mûrs des Philistins. Le feu ravagea les blés en meule aussi bien que ceux sur pied, et jusqu’aux vignes et aux oliviers. Les Philistins demandèrent : Qui a fait cela ? On leur répondit : C’est Samson, le gendre d’un homme de Timna, parce que celui-ci lui a repris sa femme et l’a donnée à son garçon d’honneur. Alors les Philistins allèrent brûler vifs la femme et son père. Samson leur dit : Puisque c’est ainsi que vous agissez, je n’aurai de cesse jusqu’à ce que je me sois vengé sur vous ! Là-dessus, il les battit à plate couture et leur infligea une grande défaite. Puis il partit vivre dans la caverne du rocher d’Étam (Juges 15.3-8).

Samson est décidément un drôle de bougre. Il utilise la force surhumaine de l’Esprit de Dieu pour assouvir sa propre vengeance. Il commence par détruire les 3 principales récoltes du pays ce qui amorce un cycle de violence. Sa première femme, son père et le reste de la famille passent par le feu, ce qui fait que Samson se venge une seconde fois. Le vocabulaire du texte hébreu indique qu’il a massacré beaucoup de monde de manière très brutale et sans pitié. Dieu qui veut affaiblir les Philistins tolère l’animosité personnelle de Samson. Tant qu’il conserve sa chevelure intacte, il demeure un surhomme invincible. C’était la seule condition émise par l’Ange de l’Éternel lorsqu’il a annoncé sa naissance.

Versets 9-13

Je continue.

Les Philistins pénétrèrent dans le territoire de Juda, et y installèrent leur camp, et ils se répandirent dans la région de Léhi. Les habitants de Juda demandèrent : Pourquoi êtes-vous venus nous attaquer ? Ils répondirent : C’est pour capturer Samson que nous sommes venus, afin de lui rendre le mal qu’il nous a fait. Alors trois mille hommes de Juda se rendirent à la caverne du rocher d’Étam et dirent à Samson : Ne sais-tu pas que les Philistins exercent leur domination sur nous ? Te rends-tu compte de ce que tu nous as fait ? Il répondit : Je les ai traités comme ils m’ont traité. Mais ils reprirent : Nous sommes venus pour te ligoter et te livrer ensuite aux Philistins. Samson leur dit : Jurez-moi que vous ne me tuerez pas vous-mêmes. Ils lui assurèrent : Non, nous voulons seulement te ligoter et te remettre à eux ; nous ne te ferons pas mourir. Ils le lièrent avec deux cordes neuves et le firent sortir de la grotte (Juges 15.9-13).

La condition des habitants de Juda est pathétique à faire pleurer. Non seulement ils acceptent la domination des Philistins sans broncher mais ils mobilisent une troupe importante pour arrêter le seul d’entre eux prêt à les délivrer de leurs ennemis. Tant que Samson conserve ses cheveux, il ne peut pas être tué et pourtant il veut qu’on lui jure, probablement au nom de l’Éternel, qu’on le livrera vivant aux Philistins. Il formule cette demande afin de ne pas avoir à massacrer les membres de son propre peuple s’ils essaient de le mettre à mort.

Versets 14-17

Je continue.

C’est ainsi que Samson arriva à Léhi. Les Philistins accoururent en poussant des cris de triomphe. Alors l’Esprit de l’Éternel fondit sur lui et les cordes qui liaient ses bras se déchirèrent comme si c’étaient des fils de lin brûlés. Ses liens se désagrégèrent sur ses mains. Il trouva une mâchoire d’âne encore fraîche, la ramassa et s’en servit pour tuer mille hommes. Puis il s’écria : Avec la mâchoire d’un âne j’en ai fait des tas et des tas, oui, j’ai tué un millier d’hommes avec la mâchoire d’un âne. Après avoir dit cela, il jeta la mâchoire loin de lui et nomma le lieu Ramath-Léhi (la colline de la Mâchoire) (Juges 15.14-17).

Les Philistins se ruent sur Samson comme précédemment le jeune lion ; c’est une très très mauvaise idée, car cela lui donne une excuse pour un massacre en règle. Samson a probablement serti quelques silex pointus dans cette mâchoire encore en bon état pour en faire une arme rudimentaire mais terriblement efficace entre ses mains. Son cri de triomphe a la forme d’un couplet à deux vers de quatre pieds. En hébreu, le même mot (hamôr) désigne un « âne » ou un « tas ». Il faut reconnaître que Samson est particulièrement impressionnant et en lisant son histoire, on comprend mieux pourquoi les metteurs en scène se sont intéressés à lui.

Versets 18-20

Je continue jusqu’à la fin du chapitre 15.

Comme il avait horriblement soif, il pria l’Éternel et dit : C’est toi qui as accordé cette grande victoire à ton serviteur. Me laisseras-tu maintenant mourir de soif et tomber entre les mains de ces incirconcis ? Alors Dieu fendit le rocher creux qui se trouve à Léhi, et il en jaillit de l’eau. Samson but, il reprit ses esprits et se sentit revivre. C’est pourquoi on a nommé cette source Eyn-Haqqoré, (la Source de celui qui prie) ; elle existe encore aujourd’hui à Léhi. Samson fut chef en Israël pendant vingt ans à l’époque où les Philistins dominaient le pays (Juges 15.18-20).

Les massacres sous un soleil de plomb dans le désert, ça donne soif. L’Éternel fait donc un miracle semblable à celui qui avait fourni l’eau à Israël dans le désert. Samson fut chef juge en Israël aux environs de l’an 1069 av. J-C, jusqu’à sa mort en 1049. Cette conclusion est répétée plus loin. Le texte ne dit pas si Samson était un chef judiciaire mais c’est peu probable car il ne semble connaître qu’une seule loi : la sienne. Par contre au niveau des prouesses militaires, il a flambé.

Chapitre 16

Versets 1-3

Nous arrivons au chapitre 16 qui continue l’histoire de Samson. Je commence à le lire.

Samson se rendit à Gaza. Il y vit une prostituée et entra chez elle. La nouvelle se répandit parmi les gens de Gaza qu’il se trouvait dans la ville. Pendant toute la nuit, ils gardèrent les issues et firent le guet à la porte de la ville. Cependant, ils se tinrent tranquilles pendant la nuit, se proposant de le tuer au point du jour. Mais Samson resta couché jusqu’au milieu de la nuit seulement ; à minuit, il se leva. Arrivé à la porte de la ville, il empoigna les deux battants avec les deux montants et les arracha avec la traverse, puis il chargea le tout sur ses épaules et le transporta jusqu’au sommet de la colline en face d’Hébron (Juges 16.1-3).

Gaza était un important port de mer situé dans le sud de la Palestine, et le plus grand centre philistin. Samson y va pour chercher la bagarre. Sa force surhumaine et son invulnérabilité s’accompagnent cependant d’une faiblesse pour le beau sexe qui finalement le perdra. On pourrait penser que notre héros a trop de testostérone dans son système, mais en réalité son problème est surtout moral car il ne contrôle pas ses appétits sexuels en prenant une femme comme le suggère l’apôtre Paul (1 Corinthiens 7.9). D’un autre côté, il s’est déjà marié une fois et ça a très mal tourné. Alors pourquoi n’a-t-il pas épousé une Israélite ? Le texte ne le dit pas.

Des fouilles archéologiques ont révélé que les portes des villes philistines étaient flanquées de salles de garde. Que sont-ils devenus pendant que Samson démolissait tout autour de lui ? Ils ont sans doute partagé le sort du premier lion dont les os blanchissent toujours sous le soleil d’Orient. Samson a humilié les Philistins au maximum. Non seulement il détruit la porte fortifiée, mais en plus il l’emmène jusqu’au sommet d’une colline qui se trouve à au moins une demi-heure de marche de leur ville, peut-être plus puisque 60 km séparent Hébron de Gaza.

Versets 4-7

Je continue.

Plus tard, Samson tomba amoureux d’une femme nommée Dalila qui habitait dans la vallée de Soreq. Les princes des Philistins vinrent la trouver et lui dirent : Enjôle-le, et tâche de découvrir d’où lui vient sa force extraordinaire et comment nous pourrions réussir à le ligoter pour le maîtriser. Chacun de nous te donnera onze cents pièces d’argent. Dalila demanda à Samson : Dis-moi, je te prie, d’où te vient ta grande force et avec quoi il faudrait te lier pour te maîtriser. Samson lui répondit : Si on me lie avec sept cordes fraîches qui n’ont pas encore séché, je perdrai ma force et je deviendrai comme n’importe quel autre homme (Juges 16.4-7).

Les Philistins ont compris que ce n’est pas par la force qu’ils triompheront de Samson. Alors, ils vont l’avoir par la ruse en exploitant son faible pour les femmes. La somme d’argent qu’ils promettent à Dalila est énorme, ce qui montre que Samson inspire une crainte considérable aux philistins. Le héros invincible face aux guerriers bien armés est sans force pour résister à la séduction de Dalila dont le nom signifie « la frêle ». Samson se doute de la traîtrise de sa nouvelle femme et commence donc par lui raconter des salades. Il est vrai que des cordes neuves confectionnées avec des tendons d’animaux sont extrêmement résistantes mais tant qu’il garde sa chevelure, rien ne peut emprisonner ou tuer Samson.

Versets 8-14

Je continue.

Les princes des Philistins procurent à Dalila sept cordes fraîches qui n’étaient pas encore sèches, et elle ligota Samson avec ces cordes, tandis que des hommes se tenaient cachés chez elle, dans la chambre. Tout à coup, elle s’écria : Samson ! Les Philistins t’attaquent ! Il rompit les cordes comme se rompt une mèche d’étoupe quand elle a pris feu. Ainsi on ne découvrit pas le secret de sa force. Dalila dit à Samson : Voici : tu t’es moqué de moi, tu m’as raconté des mensonges. Maintenant, dis-moi donc, je te prie, avec quoi l’on pourrait te lier. Il lui répondit : Si on m’attache fortement avec des cordes neuves qui n’ont jamais servi, je perdrai ma force et deviendrai comme n’importe quel autre homme. Alors Dalila prit des cordes neuves dont elle le ligota. Puis elle s’écria : Samson ! Les Philistins t’attaquent ! Des hommes se tenaient de nouveau cachés dans la chambre. Mais il rompit les cordes comme un fil et les fit tomber de ses bras. Dalila dit à Samson : Jusqu’à présent, tu t’es moqué de moi et tu ne m’as raconté que des mensonges. Dis-moi enfin avec quoi il faudrait te lier. Il lui répondit : Si tu tisses les sept tresses de ma tête dans la chaîne d’un métier à tisser et que tu les fixes au moyen d’une cheville, je perdrai ma force et je deviendrai comme n’importe quel autre homme. Alors elle l’endormit, tissa les sept tresses de sa chevelure sur la chaîne du métier à tisser et les fixa avec la cheville. Puis elle s’écria : Samson ! Les Philistins t’attaquent ! Il se réveilla de son sommeil et arracha la cheville du métier avec la chaîne (Juges 16.8-14).

Orgueilleux de sa force, Samson accepte le jeu mortel auquel joue cette femme. En commençant à parler de ses cheveux auxquels nul n’a songé, il s’engage sur une voie dangereuse car cette dernière réponse se rapproche du secret véritable de sa force. C’est le commencement de sa fin.

Versets 15-21

Je continue.

Alors elle lui dit : Comment peux-tu prétendre que tu m’aimes alors que tu ne me fais pas confiance ! Voilà trois fois que tu t’es moqué de moi et que tu as refusé de m’indiquer d’où venait ta force extraordinaire. Tous les jours, elle le harcelait par ses paroles et le poussait à bout par ses instances. Excédé à en mourir, il finit par lui révéler son secret. Jamais encore, lui dit-il, mes cheveux et ma barbe n’ont été coupés, car j’ai été consacré à Dieu dès le sein maternel. Si l’on me rasait la tête, ma force m’abandonnerait et je deviendrais comme n’importe quel autre homme. Dalila comprit qu’il lui avait révélé son secret. Elle fit prévenir les princes des Philistins en leur disant : Venez, car cette fois-ci, il m’a dit son secret. Ils se rendirent chez elle avec l’argent promis. Elle endormit Samson sur ses genoux, puis appela un homme pour lui couper les sept tresses de sa tête. Ainsi elle commença à le maîtriser, car il perdit sa force. Puis elle cria : Samson ! Les Philistins t’attaquent ! Il se réveilla de son sommeil et se dit : Je m’en tirerai comme les autres fois et je me dégagerai ! Mais il ne savait pas que l’Éternel s’était détourné de lui. Les Philistins se saisirent de lui et lui crevèrent les yeux, puis ils l’emmenèrent à Gaza, le ligotèrent avec une double chaîne de bronze, et lui firent tourner la meule à grain dans la prison (Juges 16.15-21).

Le travail de sape de Dalila a porté ses fruits. Samson, bercé par une femme, a vendu la mèche parce qu’il est devenu arrogant et a tenté Dieu. Il croit maintenant en lui, en ses propres forces. En se réveillant, il s’aperçoit bien qu’il n’a plus sa chevelure mais il ne pense pas que ce soit bien grave et croit s’en tirer cette fois-ci encore au moyen de sa force naturelle. Mais sa chevelure était le signe de son voeu de naziréen qui lui procurait son invincibilité. Le signe ôté, le vœu est rompu et la puissance de Dieu l’a quitté. Quelle fin misérable ! Samson est devenu hautain et ça l’a perdu. Le voilà les yeux crevés qui tourne la meule, la plus vile de toutes les occupations antiques, réservée en particulier aux femmes esclaves.

Samson avait reçu la puissance divine qu’il pouvait conserver à une seule condition, qu’il ne coupe pas ses cheveux. Mais dans son ubris, son orgueil démesuré, il s’est moqué de son don et de Dieu.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 25 2024

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