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01 mai 2024

Job 6.18 – 8.22

Chapitre 6

Introduction

Dans ma jeunesse, j’ai entendu plusieurs fois ma grand-mère dire : « Quand tu as des dents, tu n’as pas de noisettes et quand tu as des noisettes tu n’as plus de dents », et ma mère avait coutume de dire que le monde est mal fait, ce qui revient au même. Parfois en été, alors qu’il fait une chaleur torride, je me suis déjà dit : « Ah si seulement il pouvait neiger pendant une heure ou deux, juste le temps de nous rafraîchir un peu ». Je sais bien que ce n’est pas possible, et c’est bien dommage. Dans le même ordre d’idée, c’est quand on fait du jardin qu’on a le plus besoin de pluie, et comme par hasard, c’est généralement pendant cette période estivale qu’on subit la sécheresse et qu’on est donc obligé d’arroser tous les jours. Il faut se rendre à l’évidence que les choses vont rarement comme on veut.

Pour le pauvre Job, les choses vont bien plus que mal. Il a été frappé de tous les malheurs possibles et imaginables, mais une petite lueur d’espoir a pointé au fond de son tunnel quand il a vu arriver ses amis venus pour le réconforter. Éliphaz, le premier à parler, est bien intentionné mais il a été très décevant. Alors que son ami a besoin de compréhension et de soutien, Éliphaz a versé de l’huile sur le feu en ajoutant aux misères de Job. Il a été comme ces torrents de montagne qui après avoir été gonflés par la fonte des neiges du printemps, se dessèchent dès l’arrivée des grandes chaleurs, alors que c’est à ce moment là qu’on a justement le plus besoin d’eau. Job n’a pas apprécié le discours d’Éliphaz et le lui fait savoir.

Verset 21

Je continue à lire dans le chapitre 6 du livre de Job en compressant.

C’est là ce que vous êtes pour moi en ce moment : en voyant mon malheur, vous êtes pris de peur ! (Job 6.21).

Au fil des dialogues et à plusieurs reprises, Job va exprimer sa déception vis-à-vis des discours des trois premiers amis. S’ils sont devenus comme des citernes crevassées c’est parce qu’ils ont peur pour eux-mêmes. Il faut dire qu’être en présence d’un moribond, met mal à l’aise. Quand je vais voir un malade à l’hôpital, sa détresse me rappelle ma propre fragilité et la possibilité toujours présente de me retrouver aussi sur un lit de douleur. C’est ce sentiment qu’éprouvent les amis de Job. Alors, pour s’assurer qu’une telle calamité ne va pas les atteindre, il leur faut comprendre pourquoi Job est devenu ce monstre défiguré. Ils vont donc le tourmenter jusqu’à ce qu’il avoue avoir commis un gros péché, alors, ils pourront respirer. Par ailleurs, convaincus que les malheurs de Job sont envoyés par Dieu, ils se disent aussi que prendre parti pour lui, n’est-ce pas se dresser contre Dieu et risquer le même sort ?

Versets 24-27

Je continue.

Faites-le-moi savoir et moi je me tairai. En quoi ai-je failli ? Faites-le-moi comprendre ! Ah ! Combien seraient efficaces des discours équitables ! Mais à quoi servent vos critiques ? Avez-vous l’intention de blâmer de simples paroles, des mots jetés au vent par un désespéré ? Sur un orphelin même, vous iriez vous ruer et feriez bon marché de votre ami intime (Job 6.24-27).

Blessé par le discours d’Éliphaz qui met en doute son intégrité et qui donne une fausse explication à ses souffrances, Job se sent trahi. Alors, il se rebiffe en tenant des propos plutôt virulents à l’encontre de ses soi-disant amis. Il leur demande d’arrêter de parler dans le vide en l’accusant sans preuve. Qu’ils lui montrent exactement en quoi il a péché.

Versets 28-30

Je finis le chapitre 6.

Mais, veuillez cependant me regarder en face : vous mentirais-je effrontément ? Revenez en arrière, ne soyez pas perfides. Oui, revenez encore, car c’est mon innocence qui est en cause. Y a-t-il dans ma bouche de la perversité ? Mon palais ne sait-il plus discerner le mal ? (Job 6.28-30).

Job essaie d’attendrir ses amis. Il proclame qu’il sait encore discerner le bien du mal, qu’il n’a pas commis de faute et qu’il dit la pure vérité. Un homme pris dans les affres de la souffrance comme lui ne ment pas. C’est pourquoi le discours que lui a tenu Éliphaz est très cruel.

Chapitre 7

Versets 1-6

Nous arrivons au chapitre 7. Comme Job n’a reçu aucune réponse encourageante, il reprend ses plaintes. Je commence à le lire en compressant.

Le sort de l’homme sur la terre est celui d’un soldat à la dure et ses jours sont semblables à ceux d’un mercenaire. Il est comme un esclave qui soupire après l’ombre du soir et comme un ouvrier qui attend son salaire. J’ai reçu en partage des mois de futilité, j’ai trouvé dans mon lot des nuits de peine amère. Dès que je suis couché, je dis : “ Quand vais-je me lever ? ” Sitôt levé, je pense : “ Quand donc viendra le soir ? ” Et, jusqu’au crépuscule, je suis agité de douleurs. Mon corps est couvert de vermine et de croûtes terreuses, ma peau s’est crevassée, partout, mes plaies suppurent. Mes jours se sont enfuis plus rapides que la navette d’un tisserand habile. Ils tirent à leur fin sans qu’il y ait d’espoir (Job 7.1-6).

Job doit être particulièrement répugnant. Ses plaies infectées sont pleines d’asticots qui se nourrissent de sa chair putréfiée et ses croûtes craquelées suppurent du pus. Dans le Hauran, au sud-ouest de la Syrie, près du monastère de Job, on offre aux voyageurs de passage des petites pierres longues et cylindriques, censées être les vers de Job pétrifiés.

On a coutume de dire qu’un véritable ami est quelqu’un qui vous connaît bien et qui malgré tout reste votre ami. Ce n’est pas le cas de ces trois faux frères qui au lieu d’accorder à Job un peu de pitié, vont s’acharner sur lui en cherchant à lui faire avouer un péché caché. À la douleur physique de Job, ils ajoutent une vexation morale.

Versets 7-12

Je continue.

Rappelle-toi, ô Dieu, que ma vie n’est qu’un souffle et que jamais mes yeux ne reverront plus le bonheur. Tout comme une nuée qui se dissipe et passe, l’homme va dans la tombe pour n’en plus remonter. C’est pourquoi je ne veux plus refréner ma langue, je parlerai dans ma détresse, je me lamenterai car mon cœur est amer. Suis-je donc une mer ou un monstre marin pour que tu établisses contre moi, une garde ? (Job 7.7-12).

Job se sait atteint d’une maladie incurable qui le mènera droit à la tombe, mais il ne comprend pas pourquoi Dieu s’acharne contre lui comme s’il était dangereux et qu’on doive le maîtriser.

Versets 13-16

Je continue.

Si je me dis : “ Mon lit m’apaisera, ma couche m’aidera à porter ma douleur ”, alors tu m’épouvantes par d’affreux cauchemars et tu me terrifies par des visions nocturnes. J’aimerais mieux être étranglé, la mort vaudrait bien mieux que vivre dans ces os. Je suis plein de dégoût ! Je ne durerai pas toujours. Laisse-moi donc tranquille : ma vie est si fragile (Job 7.13-16).

À nouveau, Job exprime son désir de mourir, n’importe quel mort et on le comprend. La nuit, il délire et il souffre d’hallucinations qu’il attribue à Dieu, mais c’est probablement Satan qui le tourmente car il est en train de perdre son pari avec l’Éternel.

Verset 17

Je continue.

Qu’est-ce que l’homme, pour que tu fasses un si grand cas de lui, et pour que tu lui prêtes une telle attention ? (Job 7.17).

Le roi David a repris ces mêmes paroles dans deux des psaumes qu’il a écrits (Psaumes 8.4 ; 144.3), mais c’est pour s’émerveiller de la bienveillance de l’Éternel envers l’homme, cet être fragile et insignifiant. Job, au contraire, considère l’attention que Dieu lui porte comme de l’hostilité à son égard et demande à ce qu’il le laisse en paix.

Versets 18-19

Je continue.

(Qu’est-ce que l’homme) pour que tu l’examines matin après matin, et pour qu’à chaque instant tu viennes l’éprouver ? Quand détourneras-tu enfin tes yeux de moi ? Ne lâcheras-tu pas un instant ton étreinte, ne fût-ce que le temps d’avaler ma salive ? (Job 7.17-19).

Job accuse Dieu de constamment chercher à le prendre sur le fait en train de pécher. Il ne comprend pas pourquoi il le tourmente sans relâche. Il voudrait jouir du repos, ne serait-ce qu’un instant, ne serait-ce que « le temps d’avaler ma salive », une locution proverbiale encore utilisée en Orient. Nous dirions : « le temps de respirer ».

Versets 20-21

Je finis le chapitre 7.

Et puis même si j’ai péché, que t’ai-je fait, à toi, censeur des hommes ? Pourquoi donc m’as-tu pris pour cible ? Pourquoi me rendre à charge à moi-même ? Pourquoi ne veux-tu pas pardonner mon offense et ne passes-tu pas sur mon iniquité ? Bientôt j’irai dormir au sein de la poussière et tu me chercheras, mais je ne serai plus (Job 7.20-21).

Ici, privé de toute consolation, Job est tellement aigri qu’il prend l’Éternel directement à partie en l’accusant d’injustice. Ce n’est pas difficile à comprendre et Dieu ne lui en tiendra pas rigueur. Jusqu’ici, Job a demandé « pourquoi » 9 fois si j’ai bien compter (Job 3.11-12, 20, 23).

Quand on se trouve dans une situation inextricable sans raison, il est légitime de se demander pourquoi. Job déclare n’avoir commis aucune faute secrète qui justifierait ses souffrances. Mais il ne se déclare innocent comme un agneau qui vient de naître car il se reconnaît pécheur comme tout homme. Cependant, il ne comprend pas pourquoi Dieu le prend pour cible. Ne peut-il donc pas pardonner ? Environ 5 siècles plus tard, Moïse écrit : L’Éternel, l’Éternel, un Dieu plein de compassion et de grâce, lent à se mettre en colère, et riche en amour et en fidélité ! (Exode 34.6).

L’acharnement que subit Job qui a vécu dans une très grande intégrité lui paraît complètement disproportionné par rapport aux fautes qu’il a pu commettre. Dans le fond, Job a la même vision de Dieu que ses trois amis puisqu’il considère lui aussi que ses souffrances sont un châtiment divin, mais qu’il trouve injuste. Ce pauvre homme a une foi qui comme lui est en train de titube, mais qui le lui reprocherait ? Tout le monde sait que sous la torture, on peut faire dire au supplicié n’importe quoi. C’est un peu la situation de Job. Ira-t-il jusqu’à maudire Dieu, ce que Satan a prédit et qu’il essaie d’obtenir de lui en le faisant souffrir ?

Chapitre 8

Introduction

Nous arrivons au chapitre 8 qui met en scène Bildad, le second ami de Job. Moins raffiné qu’Éliphaz, il est encore plus brutal, ce qui va profondément blesser Job. Ancré dans l’histoire, c’est un conservateur dans la plus grande tradition. Il est la voix du passé. Il connaît tous les vieux dictons des Anciens, les proverbes des aïeux et il peut réciter par cœur une litanie de platitudes pieuses. Bildad ressemble à un géologue qui ramasse des vieilles pierres et comprend tout comme si c’étaient des boules de cristal. Il raconte ce qui est arrivé dans le passé et il en déduit l’avenir.

Soit dit en passant que c’est un peu de cette façon que se comportent les évolutionnistes. En s’appuyant sur l’observation présente, ils fabriquent des théories fumeuses invérifiables qui expliquent le passé. Mais cette façon d’interpréter la réalité actuelle est plus proche de la divination et des augures que de la science. En fait, on ne peut pas savoir avec certitude ce qui s’est passé, il y a des milliers d’années, car personne n’a pris des notes et les conditions de vie étaient probablement très différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui. Le livre de Job soulève cette question quand Dieu s’adressant à lui, demande : Où étais-tu quand je posai les fondations du monde ? Déclare-le, puisque ta science est si profonde ! (Job 38.4).

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 8.

Bildad de Chouah répondit : Combien de temps encore tiendras-tu ces discours ? Oui, jusqu’à quand tes propos seront-ils un vent impétueux ? (Job 8.1-2).

Pendant que Job parlait, Bildad s’agite avec impatience ; il se ronge les ongles et se mord la langue ; il a hâte de prendre enfin le crachoir, il est pressé de remettre Job à sa place et il commence de manière plutôt abrupte en plongeant le couteau dans la plaie. En gros il dit : « Qu’est-ce que tu peux être bavard, un vrai moulin à paroles ». Il a donc peu d’égard envers son ami qui souffre.

Versets 3-4

Je continue.

Dieu fléchit-il le droit, ou bien le Tout-Puissant fausse-t-il la justice ? Si tes fils ont péché, il a dû les livrer aux conséquences de leurs fautes (Job 8.3-4).

Bildad a un cœur de pierre. Il ne fait pas de quartiers et a vite réglé la question. Champion de la justice de Dieu, il fonde ses arguments sur le principe de la rétribution. Il est méchant et cruel quand il dit : « Toi et tes enfants, vous n’avez que ce que vous méritez ; si tes gosses sont morts, c’est qu’ils ont péché ». C’est un coup de poignard planté dans un cœur angoissé. Comme Éliphaz, il ne lui vient pas à l’idée qu’il y a d’autres raisons pour lesquelles le juste souffre. Le lecteur qui a lu le prologue comprend cela. Mais ce qui est tragique dans cette histoire est que les acteurs, Job et ses amis ignorent les deux dialogues entre Dieu et Satan.

Versets 5-7

Je continue.

Mais si tu as recours à Dieu, si tu demandes grâce auprès du Tout-Puissant, si tu es pur et droit, il ne tardera pas à s’occuper de toi, et il rétablira pleinement ta justice. Ta condition passée semblera peu de chose, tant sera florissante ta condition nouvelle (Job 8.5-7).

Éliphaz a entonné le même refrain. Ce conseil n’est d’aucune utilité à Job qui invoque Dieu mais sans résultat. Cependant, la prédiction : « Ta condition passée semblera peu de chose, tant sera florissante ta condition nouvelle » se réalisera mieux que Bildad ne le pense (Job 42:10-17).

Versets 8-9

Je continue.

En effet, interroge donc les générations précédentes et médite avec soin la sagesse des pères, car nous sommes d’hier et nous ne savons rien puisque nos jours sur terre s’effacent comme une ombre (Job 8.8-9).

Éliphaz s’est appuyé sur une vision ; Bildad s’enferme dans les murs sécurisants de la tradition des générations passées. Il croit que c’est le passé qui nous instruit. Par ailleurs, la vie est trop courte pour ne pas tenir compte des perles de sagesse des siècles écoulés.

D’après Bildad, la somme de savoir que les ancêtres ont accumulée enseigne qu’ici-bas les événements se déroulent selon des lois immuables ; c’est comme ça. Mais on peut utiliser la tradition et les anciens à tort et à travers, car ils ne sont plus là pour corriger les dires qu’on leur prête. Tout comme son prédécesseur, cet ami a une vision très mécaniste et simpliste des circonstances de la vie et de Dieu.

Versets 10-14

Je continue.

Les anciens t’instruiront et ils te parleront ; ils puiseront dans leur sagesse les sentences suivantes. Le papyrus croît-il en dehors du marais ? Le jonc peut-il pousser sans eau ? Alors qu’il est en fleurs sans qu’on l’ait arraché, avant les autres herbes, déjà, il se dessèche. Telle est la destinée de ceux qui oublient Dieu, et l’espoir du méchant sera anéanti. L’objet de sa confiance sera brisé comme un fil, il place son espoir dans une toile d’araignée (Job 8.10-14).

Le papyrus et le jonc sont des plantes luxuriantes à croissance rapide, mais dès que l’eau vient à manquer elles dépérissent plus vite que l’herbe. Ici, Bildad illustre sa vision cause-effet de la vie. Selon le principe de la rétribution, le méchant est automatiquement châtié par Dieu. Il accuse Job d’être un hypocrite qui ne possède qu’un masque de piété et s’il souffre c’est parce qu’il a fait le mal.

Versets 15-19

Je continue.

Le méchant prend appui sur sa maison mais elle ne résiste pas, il se cramponne à elle mais elle ne tient pas debout. Sous le soleil, il est plein de vigueur, et ses rameaux s’étendent, couvrant tout son jardin, il entrelace ses racines à un monceau de pierres et elles se fraient un chemin jusqu’au cœur des rochers. Mais il s’est arraché du lieu qu’il occupait ; et celui-ci prétend : “ Je ne t’ai jamais vu. ” La joie qu’il trouve sur sa voie est que d’autres, à leur tour germeront de la terre (Job 8.15-19).

Job était comme une plante bien arrosée avec un système de racines très étendu. Mais il a été subitement arraché et maintenant il dépérit. Il peut cependant se consoler à la pensée que d’autres mieux et meilleurs que lui prendront sa place. Job a dû accuser le coup et ressentir une profonde amertume à l’écoute des paroles mordantes de ce sans-cœur. Ce discours n’a rien à voir avec sa situation car Job n’a pas oublié Dieu, bien au contraire, il est pieux et intègre et ne s’accroche pas à ses possessions matérielles.

Versets 20-22

Je finis le chapitre 8.

Voici, Dieu ne rejette jamais l’homme innocent, et jamais il ne prête main forte aux malfaisants. Il remplira encore ta bouche d’allégresse, et mettra sur tes lèvres des cris de joie. Tous ceux qui te haïssent seront couverts de honte. Les tentes des méchants disparaîtront (Job 8.20-22).

C’est rebelote et agaçant à la fin. Bildad rabâche une fois encore que Dieu est juste et que si Job est innocent il ne subirait pas tous ces malheurs et serait béni. Il s’accroche à sa vision simpliste et mécaniste de Dieu et de la vie. En essayant d’expliquer le pourquoi de la détresse de Job et en défendant la justice de Dieu, Bildad ne fait qu’intensifier la frustration de Job concernant l’apparente injustice qu’il subit. Car dans la réalité, Dieu ne châtie que rarement le méchant selon le principe de la rétribution immédiate, et le juste est quelques fois mis à l’épreuve ce qui est exactement le cas de Job.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 06 2024

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