Job 39.1 – 41.2
Chapitre 39
Introduction
Je me suis laissé dire qu’enfant j’étais, parait-il, turbulent et qu’à l’école primaire je me suis trouvé plus d’une fois impliqué dans des bagarres qui m’ont valu le piquet dans un coin de la classe ou derrière le tableau ainsi que de longues réprimandes. Peut-être y a-t-il quelque chose de vrai dans ces potins, mais comme tout fin politicien pris la main dans le sac, je ne me souviens d’absolument rien. Pourtant, les remontrances n’arrivent pas qu’aux autres et je suis sûr que comme moi, vous avez dû subir des reproches plusieurs fois dans votre vie.
Dans l’histoire de Job, les pires malheurs imaginables se sont abattus sur lui au point où il a vertement critiqué la justice divine. Il n’est pas au bout de ses peines, car maintenant il a droit à une correction maison de la part de l’Éternel, ce qui doit le faire transpirer à grosses gouttes.
Versets 1-4
Je commence à lire le chapitre 39.
Connais-tu le moment où les bouquetins enfantent ? Et as-tu observé les biches en travail ? As-tu compté combien de mois dure leur gestation ? Et connais-tu l’époque où elles mettent bas, quand elles s’accroupissent, déposent leurs petits et sont délivrées des douleurs ? Leurs faons se fortifient, grandissant en plein air et ils s’en vont loin d’elles pour ne plus revenir (Job 39.1-4).
Le bouquetin mentionné ici ressemble beaucoup à celui qu’on trouve dans les Pyrénées et les Alpes. Il vit dans les rochers du Sinaï, en Arabie et sur les rives de la mer Morte. Quelques heures seulement après leur naissance, les petits grimpent déjà sur les rochers. Ils se débrouillent tout seul sans intervention humaine. L’Éternel explique ici à Job que c’est lui qui ordonne, harmonise et contrôle tous les éléments de la création, qu’il assigne à chacun des limites et pourvoit aux besoins de tous les animaux.
Versets 5-12
Je continue.
Qui a laissé l’âne sauvage courir en liberté ? Qui a rompu ses liens ? Moi je lui ai donné le désert pour demeure et des plateaux salés pour résidence. Il ne veut rien savoir des villes populeuses, et il n’entend pas les cris du conducteur de l’âne. Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, cherchant à repérer des traces de verdure. Le buffle aurochs voudra-t-il se mettre à ton service ? Passera-t-il ses nuits dans ton étable ? Lui feras-tu suivre un sillon en l’attachant avec des cordes ? Va-t-il traîner la herse derrière toi dans les vallons ? Mettras-tu ta confiance dans sa force extraordinaire ? Et lui remettras-tu le soin de tes travaux ? Compteras-tu sur lui pour moissonner ton grain, et pour engranger ta récolte ? (Job 39.5-12).
La variété de buffle qui s’appelle aurochs (oryx) est considérée comme le symbole de la force, car au Proche-Orient ancien c’est l’animal commun le plus puissant. Tout comme lui, l’âne sauvage, littéralement : « le farouche » ne peut pas être domestiqué. Très différent de l’âne domestique, d’une plus grande taille, gracieux et aux pieds léger, il erre en troupeaux sur de grandes étendues. Il se nourrit des herbes salées qui croissent dans les steppes d’Arabie et de Syrie. Le « farouche » est l’animal type qui non seulement se passe de l’homme, mais encore a horreur de tout ce qui peut porter atteinte à son absolue indépendance.
L’hippopotame est particulier au Nil tandis que les dinosaures appelés plus loin Béhemoth et Léviathan sont bien moins courants et peu connus. Dieu montre ici à Job les limites du savoir-faire et de l’autorité de l’homme.
Versets 13-18
Je continue.
Les ailes de l’autruche se déploient avec joie, mais son aile et ses plumes ne sont pas comparables à celles des cigognes. Car l’autruche abandonne ses œufs dans la poussière, et laisse au sable chaud le soin de les couver, ne pensant pas à ceux qui marcheraient dessus, aux animaux sauvages qui les piétineraient. Elle est sans cœur pour ses petits comme s’ils n’étaient pas les siens, et elle ne s’inquiète pas d’avoir peiné en vain. Pourquoi ? Parce que Dieu l’a privée de sagesse, et que l’intelligence ne lui est pas donnée. Mais qu’elle se redresse et prenne son élan, pour elle c’est un jeu de laisser derrière elle cheval et cavalier (Job 39.13-18).
L’autruche est un oiseau bizarre dont la stupidité est légendaire. Elle peut faire jusqu’à 150 kg et mesurer 2,5 m de haut, mais ne sait pas voler. En général, elle fait un trou dans le sable pour y pondre ses œufs, mais quelques fois elle les laisse à même le sol où ils sont facilement piétinés ou dévorés par un animal. De plus, elle ne couve ses œufs que de temps en temps. Par contre, l’autruche est plus rapide qu’un cheval car elle peut dépasser les 60 km à l’heure. Cette comparaison sert de transition à la suite qui porte sur le cheval de guerre.
Versets 19-25
Je continue.
Serait-ce toi qui donnes la puissance au cheval ? Ou est-ce toi qui pares son cou d’une crinière ? Ou le fais-tu bondir comme la sauterelle ? Son fier hennissement inspire la frayeur ! Dans le vallon, il piaffe, tout joyeux de sa force. Le voilà qui s’élance en plein dans la mêlée. Il se rit de la peur et ne s’effraie de rien. Il ne recule pas en face de l’épée, lorsqu’au-dessus de lui cliquette le carquois, la lance étincelante ou bien le javelot. Tout frémissant d’ardeur, il dévore l’espace, il ne tient plus en place dès qu’il a entendu le son du cor. Dès qu’il entend la charge, il hennit : “ En avant ”, lorsqu’il est loin encore, il flaire la bataille, la voix tonitruante des commandants de troupes et les cris des guerriers (Job 39.19-25).
Au commencement de la bataille, la cavalerie est généralement tenue en réserve. Mais dès que le cheval entend les cris de guerre, ses yeux s’allument, ses naseaux s’ouvrent tout grands et sa crinière se soulève car il est impatient de participer à l’action.
À plusieurs reprises dans les Écritures, les chevaux parés pour la bataille sont comparés à des sauterelles car tous deux se déplacent en hordes semant la destruction sur leur passage, les premiers à cause des ravages de la guerre, et les secondes parce qu’elles dévorent toute la végétation, ce qui est encore un fléau en Afrique.
Versets 26-30
Je finis ce chapitre 39.
Serait-ce grâce à ton intelligence que l’épervier prend son essor et qu’il déploie ses ailes en direction du sud ? Serait-ce à ton commandement que le vautour-griffon monte dans les airs et qu’il bâtit son nid sur les sommets ? Il fait du rocher sa demeure, et établit sa forteresse sur une dent rocheuse. De là-haut, il épie sa proie, de loin, ses regards la découvrent. Ses petits s’abreuvent de sang. Où que soient les cadavres, il est présent (Job 39.26-30).
Qui donne à l’épervier le signal du départ pour son vol annuel vers le sud et qui lui dit de s’arrêter en Palestine au début de l’hiver ? L’instinct qui guide les oiseaux migrateurs et tous les animaux à retrouver leur chemin demeure encore aujourd’hui un mystère. L’incapacité de Job à gérer le règne animal le disqualifie de porter un jugement quelconque sur la manière d’agir du Créateur, qui lui contrôle parfaitement la création inanimée et animée.
La Parole de Dieu est venue et a mis fin à la guerre des mots. Les chapitres 3 à 37 sont un long commentaire sur l’insuffisance des mots pour élucider le mystère de la souffrance. Les quatre amis ont tous émis des flots de paroles, mais sans convaincre ni consoler Job. Dieu ne s’est pas lancé dans une argumentation d’une inexorable logique serrée et raisonnable pour répondre aux « pourquoi » de Job. Il n’a pas dit un mot sur la souffrance, sur son aspect disciplinaire ou sur la question de la rétribution. La Parole est venue au travers d’une nouvelle vision de Dieu, le Dieu puissant, majestueux qui se trouve derrière les merveilles de la nature et qui est attentif à tout.
Si Dieu ne répond pas aux questions de Job, il répond à Job lui-même afin d’attendrir son cœur de pierre et guérir sa blessure. Il est probable que des sentiments contradictoires agitent l’âme de Job. Il sait déjà qu’il ne recevra pas de réponse à ses questions et il se peut qu’il serre encore les dents et baisse la tête en attendant que l’orage passe, mais il reconnaît aussi que le Tout-Puissant est Dieu et immensément plus grand que lui.
Chapitre 40
Versets 1-2
Dans son premier discours, le Seigneur a humilié Job en lui demandant : « Comprends-tu cet univers, toi qui prétends juger mes voies ? ». Dans le second discours à venir, Dieu propose à Job de gouverner l’univers à sa place. Même si l’ironie est très présente, l’objectif du Seigneur est de parfaire l’œuvre qu’il a commencée dans le cœur de Job. Je commence à lire le chapitre 40.
L’Éternel demanda alors à Job : Celui qui intente un procès au Tout-Puissant a-t-il à critiquer ? Celui qui conteste avec Dieu, a-t-il quelque chose à répondre ? (Job 40.1-2).
L’Éternel observe une petite pause entre deux discours pour donner à Job le temps de souffler et de retrouver ses esprits, puis il enfonce le clou, car le premier discours se termine comme il a commencé, par un reproche et une mise au défi. Cette question, qui contient une pointe d’ironie, est très sérieuse. Cependant, même si Dieu discipline Job en lui révélant sa puissance et sa sagesse infinies, il accompagne ses attributs divins d’une grande sollicitude pour son serviteur malmené. Les trois premiers amis l’ont accablé de reproches injustifiés et le quatrième, Élihou, a eu à son égard une condescendance hautaine. Mais le Seigneur use de beaucoup de patience envers lui, parce que contrairement à ce que Job a prétendu, Dieu ne lui veut aucun mal, bien au contraire ; il cherche simplement à l’amener à reconnaître ses excès de langage et à placer sa confiance en lui sans réserve. Le Seigneur ne peut en effet accorder à son serviteur les bénédictions qu’il a préparées pour lui tant que le contentieux qui subsiste entre eux n’est pas réglé. Comme Job a publiquement accusé Dieu d’injustice et de malveillance à son égard, il doit assumer ses paroles et donner une réponse à Dieu.
Il faut cependant rappeler que Job est très ambivalent vis-à-vis du Seigneur car il ne sait pas sur quel pied danser ; il ne sait pas trop que penser de lui. D’un côté, il a dit : Oui, certes, je le sais, il en est bien ainsi : comment un homme serait-il juste devant Dieu ? Qui donc s’aviserait de plaider contre lui ? Même une fois sur mille, il ne pourra répondre (Job 9.2-3). Mais d’un autre côté, il s’est contredit en clamant bien fort : Si je pouvais savoir où je trouverais Dieu, je me rendrais alors jusqu’à sa résidence, je pourrais, devant lui, plaider ma juste cause, et j’aurais bien des arguments à présenter. Ah ! si j’avais quelqu’un qui veuille m’écouter ! Voilà mon dernier mot. Que le Dieu tout-puissant me donne sa réponse. Quant à l’acte d’accusation rédigé par mon adversaire, je le mettrais sur mon épaule, je m’en ceindrais le front comme d’un diadème. Et je lui rendrais compte de chacun de mes actes, j’avancerais vers lui aussi digne qu’un prince (Job 23.3-4 ; 31.35-37).
Job est un homme intègre et pieux ; il sait très bien qu’aucune créature ne peut espérer avoir raison contre Dieu, mais à cause de ses malheurs et de ses souffrances, il a perdu les pédales, ce qui explique pourquoi il a manifesté à plusieurs reprises l’ardent désir de plaider sa cause devant le Seigneur et même de lui intenter un procès en justice.
Versets 3-5
Je continue le texte.
Job répondit alors : Je suis trop peu de chose, que te répliquerais-je ? Je mets donc la main sur la bouche. J’ai parlé une fois, je ne répondrai plus. Et j’ai même insisté une deuxième fois, je n’ajouterai rien (Job 40.3-5).
Face à la majesté divine, Job a le vertige ; il a compris que l’homme est insignifiant, car contrairement à Dieu, il ne sait pas comment l’univers fonctionne et encore moins le contrôler. Dans l’un de ses précédents discours, la tête haute et s’adressant à Dieu, Job a déclaré : « parle-moi, et je te répondrai, ou bien je parlerai et tu me répondras. Toi, tu m’appellerais et je te répondrais » Il était alors prêt à défendre sa cause envers et contre tout et même d’en découdre avec le Seigneur. Mais cette assurance hautaine qui était la sienne s’est maintenant évanouie, et elle est remplacée par des paroles prononcées la tête basse et à voix basse : « Je suis trop peu de chose, que te répliquerais-je… je ne répondrai plus… je n’ajouterai rien ». Job se mord désormais la langue ; il éprouve le sentiment que tout être humain ressent quand il rencontre le Seigneur et il se replace dans la seule attitude qui convienne à l’homme face à Dieu. Plus jamais, il ne s’approchera de lui avec la dignité d’un prince. Cependant, si Job est humilié, il n’est pas encore repentant, alors l’Éternel continue la leçon.
Versets 6-8
Je continue le texte.
Alors, du sein de la tempête, l’Éternel dit à Job : Mets ta ceinture comme un brave, je vais te poser des questions et tu m’enseigneras. Veux-tu vraiment prétendre que je ne suis pas juste ? Veux-tu me condamner comme un méchant pour garantir ton innocence ? (Job 40.6-8).
Dieu répète les mêmes paroles qu’auparavant pour préparer Job à recevoir une nouvelle salve, mais cette fois-ci, il est plus directe et durcit même le ton par rapport à son premier discours, ce qui annonce qu’au lieu de froide, la douche va être glacée. Et effectivement, Job a dû avoir des sueurs froides et même glacées quand il a entendu ces paroles. Il faut dire qu’il a été très insolent, et peut-être qu’il persiste encore dans son entêtement, n’étant toujours pas prêt à se repentir.
Avec la question : « Veux-tu vraiment prétendre », Dieu interpelle Job sans ménagement afin de vider ce vilain abcès qui consiste à l’accusation spécifique que Job a osée porter contre lui quand il lui a reproché d’avoir violé son droit, d’avoir été injuste envers lui et de ne pas exercer sa justice envers les mécréants.
Versets 9-14
Je continue.
As-tu un bras tel que celui de Dieu ? Ta voix peut-elle égaler mon tonnerre ? Va te parer d’honneur et de grandeur et revêts-toi de splendeur et de gloire ! Répands les flots de ton indignation et, d’un regard, courbe tous les hautains ! Que ton regard les fasse plier tous, et les méchants, écrase-les sur place ! Dans la poussière, va les enfouir ensemble ! Enferme-les dans la nuit du tombeau ! Alors, moi-même je te rendrai hommage, car ta victoire sera due à ta main (Job 40.9-14).
Job doit chercher du regard un trou pour aller s’y réfugier ; il doit regretter amèrement d’avoir contesté la façon dont Dieu gouverne l’univers, de lui avoir reproché d’être laxiste dans la façon dont il exerce la justice à l’égard des méchants, car cette attitude sous-entend que lui Job saurait mieux gérer le monde que le Seigneur. Cette prétention l’élève très haut car elle revient à prendre la place de l’Éternel, usurpant son autorité et son trône. Le Tout-Puissant prend donc Job au mot et lui dit que s’il veut régner sur l’univers, il faut qu’il prouve ses qualifications, et commence par se parer des attributs de la divinité : l’honneur, la grandeur, la splendeur et la gloire. Ensuite, Dieu met Job au défi de terrasser les hommes iniques rien que par son regard, puis de les écraser et de les enterrer. Si Job est capable de gérer la création au moins aussi bien que l’Éternel, et mieux que lui en ce qui concerne le jugement des hommes iniques, alors Dieu rendra hommage à Job et reconnaîtra que les critiques qu’il lui a adressées sont fondées. Bonjour les sueurs froides ! Job doit se sentir mal, mais alors vraiment mal.
Verset 15
Je continue.
Regarde donc : voici le Béhémoth. Je l’ai créé tout aussi bien que toi. Comme le bœuf, il se nourrit de l’herbe (Job 40.15).
Dans sa première réplique à Job, Dieu a passé en revue une partie de la création inanimée puis 12 représentants du règne animal. L’Éternel veut ramener son serviteur à la raison et à de meilleurs sentiments. Il procède doucement mais fermement. Voilà pourquoi il lui dit quelque chose comme : « Mais regarde donc autour de toi, il y a tellement de choses que tu ne connais pas ; comment peux-tu prétendre juger mon gouvernement moral du monde ? »
Dans son second discours, Dieu se concentre sur deux animaux gigantesques. Le premier appelé Béhémoth a donné lieu à bien des spéculations. Ce terme veut dire « bêtes », mais au pluriel, ce qui joue un rôle multiplicateur. En d’autres mots, ce Béhémoth est un monstre gigantesque sous tous les aspects, une force de la nature en somme. D’après son nom, il pourrait s’agir de l’hippopotame parce que béhémoth se rapproche de péhémou qui veut dire « bœuf d’eau » en égyptien. Mais à mon avis, la description correspond plutôt à un dinosaure, surtout que plus loin, le texte dit qu’il a une « queue solide comme un cèdre ». Le Béhémoth est peut-être un Brachiosaure, un monstre qui fait jusqu’à 27 mètres de long et 25 tonnes.
Versets 16-24
Je continue.
Vois quelle force réside dans sa croupe ! Quelle vigueur dans ses muscles des flancs ! Il plie sa queue, solide comme un cèdre. Et les tendons sont tressés dans ses cuisses. Ses os ressemblent à des barreaux de bronze, son ossature à des tasseaux de fer. C’est le chef-d’œuvre de Dieu qui l’a pourvu d’un glaive. Si l’eau déborde, il ne s’en émeut pas. Si le Jourdain se jette dans sa gueule, il reste calme et en sécurité. Va-t-on le prendre à face découverte et l’entraver en lui perçant le mufle ? (Job 40.16-24).
Bien qu’il ne soit pas carnassier, ce Béhémoth à la carrure imposante est des plus redoutable. Il a de longues défenses qui lui servent d’armes pour se battre un peu comme le morse. À cause de sa puissance musculaire, il est capable de faire chavirer un navire et sa cargaison. L’homme en revanche ne peut pas le capturer et en faire un animal domestiqué comme le chameau par exemple, à qui on perce le mufle afin de lui mettre le fer et pouvoir ainsi le diriger où on veut. La leçon de cette illustration est la suivante : Si ce Béhémoth est soumis à son Créateur, combien à plus forte raison est-il insensé à Job de s’opposer à Dieu.
Le texte continue avec le Léviathan, un autre monstre qui défie l’imagination. Sa description est plus détaillée que pour les autres animaux. Il s’agit peut-être d’un plésiosaure, mais en tout cas c’est un dragon parce que le texte précise : Son souffle embrase comme un charbon ardent et, de sa gueule, une flamme jaillit (Job 41.13). Le Léviathan est vicieux surtout quand il est attaqué.
Versets 25-26
Je continue.
Iras-tu prendre avec ton hameçon le Léviathan ? Pour le tirer de l’eau vas-tu lier sa langue avec ta ligne ? Lui mettras-tu un jonc dans les naseaux ? Perceras-tu d’un crochet sa mâchoire ? (Job 40.25-26).
Les Égyptiens utilisent ce système pour conserver vivants dans l’eau les poissons pêchés jusqu’à ce qu’ils puissent les vendre. Un tel procédé est impensable avec le Léviathan, un animal dangereux à la carapace impénétrable, à la force colossale et au caractère indomptable.
Chapitre 41
Versets 1-2
Je finis le chapitre 40 et lis les deux premiers versets du chapitre 41.
Te fera-t-il de nombreuses prières ? Te dira-t-il doucement des tendresses ? Conclura-t-il une alliance avec toi ? Le prendras-tu pour serviteur à vie ? Ou pour jouet comme un petit oiseau ? Le lieras-tu pour amuser tes filles ? Des associés le mettront-ils en vente ? Des commerçants le partageront-ils ? Vas-tu cribler de dards sa carapace ? Vas-tu barder sa tête de harpons ? Attaque-le et tu te souviendras de ce combat, tu n’y reviendras plus ! (Job 40.31-32). Vois, devant lui, tout espoir de le vaincre est illusoire. À sa vue seule, on sera terrassé. Nul n’osera exciter sa colère. Qui donc alors pourrait me tenir tête ? (Job 41.1-2).
La leçon de ce discours sur le Léviathan est la suivante : « Seul un insensé ou un suicidaire osera s’attaquer au Léviathan. À combien plus forte raison c’est pure folie que de provoquer son Créateur. Dieu ne doit rien à personne. L’homme ne lui a rien donné mais lui doit tout. Il est donc aberrant pour Job de s’imaginer pouvoir égaler le Seigneur. Or, Job a lancé à Dieu des accusations et même un défi. »
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.