Job 22.1 – 24.25
Chapitre 22
Introduction
La lutte est âpre, le combat sans merci. Les hostilités se déroulent à l’extérieur de la ville dans la décharge publique. Quatre hommes agités sont engagés dans des discussions animées. L’empoignade ne se fait pas avec des armes, mais à coups de mots massue, de démonstrations douteuses, de preuves boiteuses, et d’affirmations à l’emporte-pièces. Le but de ce conflit est de prendre le pouvoir sur l’autre. Pour cela il faut étendre l’adversaire et le mettre au tapis en lui rabattant les oreilles jusqu’à ce qu’il soit enfin à court d’arguments. Nous sommes au troisième round du match qui oppose Job à ses trois « amis ». Ils ont fait feu de tout bois appelant tour à tour la sagesse des Anciens, des visions mystérieuses et les lois inflexibles qui sous-tendent l’univers.
Lors de la première confrontation, les trois amis ont indirectement accusé Job d’être un pécheur notoire qui cache ses fautes et qui doit se repentir sans délai. Face aux offensives de ses amis, Job ne lâche pas d’un pouce ; il tient bon et clame son innocence à pleins poumons. Lors du deuxième assaut, les trois compagnons lui ont dit qu’il est coupable et ont dépeint le sort terrible qui attend toujours tous les pécheurs. Job a résisté et réfuté cette vision simpliste et totalement fausse de la réalité. Nous arrivons à la troisième passe d’armes où deux des trois amis vont accuser Job de fautes spécifiques qu’ils inventent de toutes pièces.
Versets 1-3
Je commence à lire le chapitre 22.
Éliphaz de Témân prit la parole et dit : Dieu aurait-il besoin des services d’un homme ? Le sage ne sert qu’à lui-même ! Importe-t-il au Tout-Puissant que tu sois juste ou non ? Quel intérêt a-t-il à te voir vivre d’une façon intègre ? (Job 22.1-3).
Éliphaz revient donc à la charge pour la troisième fois et ouvre le feu sans sommations. Il veut faire plier Job coûte que coûte, le forcer à reconnaître son péché mais il n’avance pas de nouveaux arguments. Il continue à dire que si les hommes souffrent, c’est de leur propre faute. Voulant convaincre Job du bien-fondé de ses arguments, Éliphaz lui fait miroiter les avantages de l’intégrité, expliquant que de toute façon celui qui agit avec droiture en est le premier bénéficiaire car Dieu ne retire aucun profit de la piété de l’homme. Dans un sens Éliphaz dit vrai puisque personne ne peut offrir quoique ce soit à Dieu. N’ayant besoin de rien, il se passe très bien de moi et de mes services. Si au hasard de la vie j’accomplis quoique ce soit pour lui, c’est un privilège qu’il m’accorde et il ne me doit rien. Jésus a précisé cette pensée dans une parabole quand il a dit : Le maître doit-il une reconnaissance particulière à cet esclave parce qu’il a fait ce qui lui était commandé ? Bien sûr que non ! Il en est de même pour vous. Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites : “ Nous ne sommes que des serviteurs sans mérite particulier ; nous n’avons fait que notre devoir ” (Luc 17.9-10).
Comme précédemment, les propos d’Éliphaz mêlent le vrai et le faux. Il a bien tort de croire que Dieu est impassible, désengagé, froid et indifférent aux mauvaises actions des hommes. À son avis, Dieu est tellement retiré dans les hauteurs glacées de son ciel lointain, qu’il ne peut en aucun cas s’inquiéter des vertus ou des vices des hommes. Éliphaz n’aurait pas pu dire : « Dieu a tellement aimé le monde… » ; mais seulement : « Dieu a tellement fait de lois pour le monde… » À la décharge d’Éliphaz, il faut dire qu’il ne sait rien de la croix de Golgotha « pour lui faire connaître l’amour et l’angoisse qui étreignent le cœur de Dieu, quand il voit les hommes faire le mal, et sa joie quand ils acceptent d’être placés dans une relation juste avec lui » (C. S. Lewis). Selon les Écritures, Dieu est affecté par la méchanceté de l’homme et il prend plaisir à observer les personnes intègres, et il est touché par la foi et l’amour qu’on lui manifeste. Cette sensibilité divine apparaît d’ailleurs nettement dans le prologue du livre.
Versets 4-5
Je continue le texte.
Crois-tu qu’il te fait des reproches, qu’il te traîne en justice, pour ton amour pour lui ? Ne t’es-tu pas rendu coupable de nombreux torts ? Oui, tes péchés sont innombrables (Job 22.4-5).
Éliphaz n’y va pas par quatre chemins, mais il raisonne comme un tambour. Comme il est inconcevable que Job puisse être puni pour sa piété, c’est qu’il souffre à cause de ses péchés ; c’est logique non !. Son raisonnement ultra simpliste est bien mis en images dans les films de cowboys en noir et blanc dans lesquels les individus qui chevauchent un cheval blanc sont les bons et ceux dont le cheval est noir sont les bandits. Éliphaz est exactement aux antipodes de la vérité, car c’est justement parce que Job est un homme intègre qu’il se trouve dans cette situation dramatique.
Versets 6-9
Je continue.
Tu prenais sans raison des gages de tes frères, et, de leurs vêtements, tu dépouillais les gens jusqu’à les laisser nus. Tu ne donnais pas d’eau à l’assoiffé et, à qui avait faim, tu refusais le pain. Tu livrais le pays à l’homme violent et tu y installais qui te favorisait. Tu renvoyais les veuves sans rien leur accorder et tu brisais la force des orphelins (Job 22.6-9).
À partir d’ici, avec la plus grand désinvolture, Éliphaz porte coup sur coup les accusations les plus graves contre Job ; c’est comme s’il versait du vinaigre sur ses plaies. Injuste et cruel, il conclut que les souffrances de Job sont dues à sa culpabilité sans avancer la moindre preuve. Il crée de toutes pièces un scénario dans lequel il rend Job coupable d’une longue liste de fautes que plus tard, la Loi de Moïse réprimandera sévèrement.
Aujourd’hui aussi, quand le malheur frappe, on cherche à comprendre parce qu’à notre esprit, les injustices sont scandaleuses. Alors certains fouillent le passé de la victime pour essayer de dénicher une faute qui expliquerait la tragédie. C’est aussi la vision du monde d’Éliphaz.
Versets 10-11
Je continue.
Voilà pourquoi des pièges sont tendus tout autour de toi, voilà pourquoi soudain des frayeurs t’épouvantent. Ne vois-tu donc pas ces ténèbres, toute cette eau qui te submerge ? (Job 22.10-11).
Parce qu’il a maltraité son prochain, ces fléaux ont atteint Job et sa conscience le tourmente. Le pauvre homme est en train de subir la Roche Tarpéienne, un supplice qui n’en finit pas. Il est assis sur un tas de cendres, couvert de plaies, en proie à d’atroces souffrances, et il doit en plus écouter une litanie d’insultes.
Versets 12-14
Je continue.
Dieu n’habite-t-il pas tout là-haut dans le ciel ? Vois la voûte étoilée, comme elle est élevée ! Mais toi, tu dis : “ Dieu, que peut-il savoir ? Peut-il exercer la justice à travers les nuées ? Les nuages le cachent et il ne peut pas voir, tandis qu’il se promène sur le pourtour du ciel ” (Job 22.12-14).
Éliphaz est méchant quand il accuse Job d’avoir fait le mal parce qu’il s’imagine que Dieu ne le voit pas. Ça ne tient pas debout, car Job a déjà affirmé que Dieu sait toute chose et en particulier connaît ses afflictions et combien elles sont injustes.
Versets 15-20
Je continue.
Tiens-tu donc à rester sur cet ancien sentier, suivi depuis toujours par ceux qui font le mal ? Qui, prématurément, sont retranchés et dont les fondements sont comme un fleuve qui s’écoule ? Eux qui disaient à Dieu : “ Éloigne-toi de nous ! ” et : “ Que pourrait nous faire le Tout-Puissant ? ” Et, pourtant, il comblait leurs maisons de bien-être. Mais loin de moi l’idée de suivre leurs conseils. Car les justes verront leur ruine et ils se réjouiront, ceux qui sont innocents les railleront, disant : “ Voilà nos adversaires : ils sont anéantis et ce qui restait d’eux le feu l’a dévoré ” (Job 22.15-20).
Éliphaz crache le feu et le souffre. Il se déclare faire partie des justes qui se réjouissent de la chute des impies comme Job dont les possessions ont été emportées par le châtiment de Dieu. Éliphaz renvoie en pleine figure de Job certaines de ses paroles (21.14,16), mais il en tord le sens et les assaisonne de soude caustique. Il dit que Job n’a que ce qu’il mérite et l’accuse d’être un pécheur perfide qui marche dans les traces des hommes iniques et qui ne veut rien avoir à faire avec Dieu, ce qui est exactement l’inverse de la réalité. C’est scandaleux de se faire ainsi piétiner à mort par quelqu’un qui dit être son ami.
Versets 21-23
Je continue.
Accorde-toi donc avec Dieu, fais la paix avec lui. Ainsi tu connaîtras de nouveau le bonheur. Accepte l’instruction émanant de sa bouche, prends à cœur ses paroles. Si tu reviens au Tout-Puissant tu seras rétabli, tu feras disparaître le crime de ta tente (Job 22.21-23).
Éliphaz semble vouloir atténuer le tranchant de ses accusations. Comme c’est son dernier discours, il veut finir en faisant bonne impression. Cependant, se donnant pour l’interprète du conseil de Dieu il essaie toujours et encore de convaincre Job de faire la paix avec lui. Il l’assure alors qu’il retrouvera le bonheur et la prospérité. Il voit Dieu comme un distributeur de billets. Si tu as de l’argent sur ton compte, tu peux en retirer ; sinon, tu n’as que les yeux pour pleurer.
Versets 24-26
Je continue.
Si tu jettes l’or pur dans la poussière et l’or d’Ophir aux cailloux du torrent, alors le Tout-Puissant sera pour toi de l’or, et des monceaux d’argent, car alors tu feras du Tout-Puissant tes délices, tu lèveras le visage vers Dieu (Job 22.24-26).
Ici encore, Éliphaz accuse Job d’avoir mal acquis ses richesses et l’encourage à revoir sa copie, à reformuler son échelle de valeurs. En tant qu’exhortation générale, ce passage est plein de beauté et de vérité spirituelle et très approprié pour pour certaines personnes. D’ailleurs Matthieu rapporte que Jésus a dit : Là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur (Matthieu 6.21 ; comparez Luc 18.18-30). Mais ce discours ne s’applique pas du tout à Job, qui depuis toujours est un homme pieux qui révère l’Éternel.
Versets 27-28
Je continue.
Oui, tu imploreras Dieu et il t’exaucera, et tu t’acquitteras des vœux que tu as faits. Aux décisions que tu prendras répondra le succès, et, sur tous tes chemins, brillera la lumière (Job 22.27-28).
Non seulement cet appel à la repentance ne concerne pas Job, mais ce que promet Éliphaz ne s’applique pas d’une manière absolue dans cette vie. Son discours théologique se résume à dire qu’une vie pieuse est indifférente à l’Éternel, mais très bénéfique pour celui qui la pratique. On revient encore au Dieu distributeur de billets.
Versets 29-30
Je finis le chapitre 22.
Et si quelqu’un est abattu, tu le relèveras, car Dieu vient au secours de qui baisse les yeux. Il délivrera même celui qui est coupable. C’est grâce à tes mains pures que cet homme sera sauvé (Job 22.29-30).
Quand Éliphaz prononce ces paroles, il ne croit pas si bien dire, car c’est exactement ce qui va se passer. Bien qu’il soit moins écorcheur vif que les deux autres larrons, tous les trois ne se doutent pas qu’ils sont en plein dans la ligne de mire de l’Éternel. À la fin de cette histoire aura lieu un dénouement heureux et un retournement magistral de situation car Job devra intercéder pour ses trois amis afin que Dieu leur pardonne leur conduite exécrable. Cela dit, dans l’amas de paroles injurieuses ou inutiles d’Éliphaz, on trouve quand même ici et là quelques perles. Ainsi, dans la conclusion de son discours, il dit : « Dieu vient au secours de qui baisse les yeux ; il délivrera même celui qui est coupable ». Aujourd’hui, bien que Dieu soit furieux contre les hommes à cause de leur injustice et de leur conduite coupable, il n’est pas en guerre avec la race humaine. Il a fait la paix avec chacun de nous par le sang de Jésus sur la croix. Satisfait par ce sacrifice, il étend ses bras et nous invite à aller à lui. Ce qu’il me demande, c’est qu’en toute humilité je reconnaisse ma culpabilité ; alors, il m’accueillera à bras ouverts.
Chapitre 23
Introduction
Nous arrivons au chapitre 23 et à la 7è réponse de Job. Le fond des idées est le même : les voies de Dieu sont incompréhensibles et ne peuvent pas se réduire à une formule simple comme ses amis le prétendent. Ce discours de Job est particulièrement émouvant et toujours d’actualité car il soulève le problème du mal dans le monde. Job ne s’adresse à personne en particulier, mais se lamente du silence de Dieu face à l’injustice que lui et beaucoup d’autres subissent. Il désire ardemment présenter ses doléances à l’Éternel, mais ce dernier demeure inaccessible. Au chapitre suivant, Job exprimera sa consternation devant l’apparente indifférence de Dieu vis-à-vis des méchants qui sévissent en toute impunité.
Versets 1-7
Je commence à lire le chapitre 23.
Job répondit : Oui, maintenant encore, ma plainte est faite de révolte : sa main s’appesantit sur moi dans mes gémissements. Si je pouvais savoir où je trouverais Dieu, je me rendrais alors jusqu’à sa résidence, je pourrais, devant lui, plaider ma juste cause, et j’aurais bien des arguments à présenter. Je saurais sa réponse, je comprendrais enfin ce qu’il cherche à me dire. Emploierait-il sa grande force pour plaider contre moi ? Bien au contraire ! Mais lui du moins, il me prêterait attention. Il reconnaîtrait bien que c’est un homme droit qui s’explique avec lui. Alors j’échapperais pour toujours à mon juge (Job 23.1-7).
Job ne répond pas directement à Éliphaz car celui-ci campe toujours sur ses positions et puis il a été conciliant à la fin de son discours. Alors, il se lance dans un long monologue où il déplore l’attitude énigmatique de Dieu et surtout son silence qui le tourmente. Précédemment il a dit qu’il ne saurait pas se défendre devant Dieu, mais maintenant il est persuadé que s’il daignait l’écouter, Dieu reconnaîtrait son innocence. En réalité, selon l’enseignement des Écritures, nul ne peut argumenter devant Dieu ; nous ne pouvons que plaider coupable et c’est ce que Job fera. À la fin de l’histoire, quand Dieu donne enfin à Job l’occasion de se défendre, il restera bouche cousue sauf pour se condamner lui-même.
Versets 8-12
Je continue.
Mais, si je vais à l’est, il n’y est pas, si je vais à l’ouest, je ne l’aperçois pas. Si je le cherche au nord, je ne peux pas l’atteindre. Se cache-t-il au sud ? Jamais je ne le vois. Cependant, il sait bien quelle voie j’ai suivie. Qu’il me juge, j’en sortirai pur comme l’or. Car j’ai toujours suivi la trace de ses pas. J’ai marché sur la voie qu’il a prescrite. Je n’ai pas refusé d’obéir à ses ordres. J’ai fait plier ma volonté pour obéir à ses paroles (Job 23.8-12).
Job est d’une intégrité exemplaire et innocent de faute grave cachée ; c’est vrai mais quand même, il se voit meilleur qu’il n’est et puis c’est fatigant de toujours l’entendre rabâcher la même chose.
Versets 13-14
Je continue.
Mais lui il est le seul alors qui le fera changer ? Et tout ce qu’il désire il l’exécute. Oui, il accomplira le décret qu’il a pris à mon sujet, comme tant d’autres qu’il a mis en réserve (Job 23.13-14).
À nouveau, Job hésite à vouloir se tenir à la barre des accusés pour se disculper. Comment oserait-il s’opposer au Dieu unique que nul ne peut contraindre à changer d’avis ? De toute façon, ce que Dieu a décidé concernant Job, il le fera, et c’est tout aussi vrai pour vous et moi.
Versets 15-17
Je finis le chapitre 23.
C’est pourquoi devant lui je suis plein d’épouvante et, plus j’y réfléchis, plus je suis effrayé. Dieu m’a découragé : le Tout-Puissant m’a rempli d’épouvante. Mais ce ne sont pas les ténèbres ni cette obscurité qui m’a recouvert qui me réduisent au silence (Job 23.15-17).
Le pauvre Job est toujours partagé entre son désir de se justifier devant le Tout-Puissant et la crainte qu’il lui inspire. Il est terrorisé par la nature de Dieu et découragé parce que ses malheurs ont été déterminés par un décret inflexible et arbitraire du destin que Dieu lui a fixé.
Chapitre 24
Versets 1-17
Nous arrivons au chapitre 24 et Job se lamente toujours à cause du silence de Dieu, mais cette fois-ci c’est par rapport aux injustices et exactions qui se commettent impunément dans le monde. Job ne comprend pas pourquoi Dieu est si sévère avec lui alors qu’il semble tolérer sans rien dire les actions les plus viles des hommes. Je commence à lire le chapitre 24 en compressant tout au long.
Pourquoi le Tout-Puissant n’a-t-il pas réservé des temps pour exercer son jugement ? Et pourquoi ceux qui le connaissent ne voient-ils pas les jours de son intervention ? On déplace les bornes, on vole des troupeaux et on les mène paître, on s’empare de l’âne appartenant à l’orphelin, c’est le bœuf de la veuve que l’on retient en gage. On empêche les pauvres de se déplacer librement. Et les malheureux du pays n’ont plus qu’à se cacher. Ils se couchent tout nus, faute de vêtement, sans rien pour se couvrir, même quand il fait froid. On arrache de force l’orphelin au sein de sa mère, on exige des gages des malheureux. On les fait marcher nus, privés de vêtements, et on leur fait porter des gerbes tout en les laissant affamés. On entend dans la ville les mourants agoniser et les blessés se plaindre. Mais Dieu ne prend pas garde à ces atrocités ! Au point du jour, le meurtrier se lève, afin d’assassiner le pauvre et l’indigent et, quand la nuit arrive, il devient un voleur. La journée de ces gens commence avec la nuit : ils sont complices des frayeurs des ténèbres (Job 24.1-17).
Job est révolté par le fait que lui innocent souffre tandis que Dieu semble indifférent vis à vis de ceux qui commettent les pires méfaits. Il prend le contre-pied de ses amis qui ont affirmé d’une seule voix que Job est un grand pécheur et a reçu ce qu’il mérite, comme d’ailleurs tous ceux qui font le mal.
Versets 18-25
Je finis le chapitre 24.
Oui le méchant est emporté comme un objet léger sur la face de l’eau ! Et il n’a sur la terre qu’un domaine maudit, il ne prend pas le chemin de ses vignes … Comme un sol altéré absorbe l’eau des neiges dans la chaleur du jour, voilà le pécheur englouti par le séjour des morts. Le sein qui le portât ne se souviendra plus de lui tandis que la vermine en fera ses délices, il tombe dans l’oubli. Le péché est abattu comme un arbre. Ces gens ont exploité la femme sans enfant, et n’ont pas été bons envers la veuve … Oui, Dieu dans sa puissance, emporte les tyrans. Le voilà qui se dresse et ils perdent l’espoir de demeurer en vie. Si Dieu leur avait accordé d’être en sécurité, et de gagner de l’assurance sur la voie qu’ils suivaient. Eux, pour un peu de temps, ils s’étaient élevés, puis ils ont disparu. Ils sont tombés comme tous ceux que l’on moissonne, ils ont été coupés comme des épis mûrs. Qui me démentira en prétendant qu’il n’en est pas ainsi ? Qui réduira à rien le discours que je tiens ? (Job 24.18-25).
Job reconnaît avec ses amis que pour quelques impies il arrive qu’ils soient jugés par Dieu. Mais il adopte une position nuancée affirmant en fait que le juste comme le méchant souffre et prospère. Ce qu’il dit est cohérent avec la réalité et conforme à l’enseignement de Jésus qui a dit : Votre Père céleste fait luire son soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons, et il accorde sa pluie à ceux qui sont justes comme aux injustes (Matthieu 5.45). L’auteur du livre de Job comme d’autres écrivains sacrés soulève le problème du mal, mais c’est pour dire qu’on est bien obligé de reconnaître que les voies de Dieu nous échappent.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.