Jérémie 37.1 – 39.18
Chapitre 37
Introduction
Il n’est pas rare qu’aux infos on apprenne que toute une population est en train de se faire massacrer. Les nettoyages ethniques sont presque monnaie courante, et on regarde ça du confort de son fauteuil comme si on assistait à un film à grand spectacle. Malheureusement, la suppression de tout un peuple est un scénario maintenant bien rodé.
Le prophète Jérémie nous dépeint la lente agonie des Israélites assiégés par les Babyloniens. Le prophète a le cœur brisé par les messages de jugement qu’il ne cesse d’annoncer et parce que la prise de Jérusalem, le massacre ou la déportation de sa population sont sur le point de se réaliser. Il a célébré dans les pleurs et la douleur la 40e année de son ministère prophétique. Nous sommes en 588-587 av. J-C, et cela fait une dizaine d’années que Sédécias est roi de Juda. Il est du genre laissez-faire, relativement bienveillant mais lâche et rebelle aux ordres de Dieu.
Les Babyloniens passent régulièrement à Jérusalem : en 605 av. J-C pour piller le trésor du Temple et imposer un tribut au roi Yehoyakim, en 597 où ils ont fait un siège de la ville en bonne et due forme et déporté l’élite de la nation, et les voilà de retour parce que Sédécias qui est vassal de Nabuchodonosor s’est révolté contre son suzerain qui a vu rouge. Je commence à lire le chapitre 37 en compressant.
Versets 1-3
Sédécias, fils de Josias, fut établi roi sur le pays de Juda par Nabuchodonosor. Ni lui, ni ses ministres, ni la population du pays, n’obéissaient aux paroles de l’Éternel. Toutefois, le roi Sédécias envoya plusieurs personnes (Yehoukal, fils de Chélémia, et le prêtre Sophonie, fils de Maaséya) auprès du prophète Jérémie pour lui dire : — Veuille intercéder pour nous auprès de l’Éternel notre Dieu (Jérémie 37.1-3).
Sédécias est un parfait incapable, mais il n’est pas aussi méchant et incrédule que Yehoyakim, son neveu qui régna pendant 11 ans avant lui. Il croit à l’efficacité de la prière et demande une seconde fois (Jérémie 22.1-2) à Jérémie d’intercéder pour Juda. Seulement, il n’obéit jamais aux ordres que Dieu lui donne.
Versets 5-8
Je continue en compressant.
L’armée du pharaon avait quitté l’Égypte ; les Chaldéens, qui assiégeaient Jérusalem, avaient appris la nouvelle et avaient levé le siège. Alors l’Éternel adressa la parole au prophète Jérémie en ces termes : Tu répondras ainsi au roi de Juda : L’armée du pharaon qui s’était mise en marche pour vous secourir va rentrer chez elle en Égypte, et les Chaldéens reviendront attaquer cette ville ; ils s’en empareront et la brûleront (Jérémie 37.5-8).
Sédécias a appelé le pharaon Hophra (comparez Jérémie 44.30) à son aide, mais ce dernier se fait battre à plat de couture par Nabuchodonosor qui n’interrompt donc le siège que très peu de temps. La ruine de Jérusalem est inéluctable.
Versets 11-12
Je continue plus loin.
À l’époque où l’armée des Chaldéens dut lever le siège de Jérusalem à cause de l’armée de Pharaon, Jérémie sortit de Jérusalem pour aller au pays de Benjamin y toucher sa part au milieu de la population (Jérémie 37.11-12 ; JER).
Jérémie veut profiter de la levée momentanée du siège pour aller chez lui chercher son salaire de prêtre, car pendant le siège les dîmes ne peuvent pas être envoyées au trésor du Temple.
Versets 13-16
Je continue en compressant.
Mais quand il fut arrivé à la porte de Benjamin, il fut arrêté par le chef des sentinelles nommé Yiriya, qui lui dit : — Tu veux passer aux Chaldéens ! Jérémie lui répondit : — C’est faux. Mais Yiriya ne voulut rien entendre, il se saisit de Jérémie et l’amena aux dirigeants. Ceux-ci le firent battre et incarcérer. Jérémie fut jeté dans un cachot voûté et il y resta longtemps (Jérémie 37.13-16).
Si ce Yiriya est le petit-fils du faux prophète Hanania que nous avons rencontré (Jérémie 28), il ne fait que nourrir une rancune de famille. D’un autre côté, l’insistance de Jérémie à recommander la capitulation, peut donner une apparence de vérité à l’accusation portée contre lui (comparez Jérémie 21.9).
Les hauts fonctionnaires qui soutiennent Jérémie (Jérémie 36.12) ont été soit déportés avec le roi Yehoyaqim soit écartés du pouvoir, et les nouveaux dirigeants sont des blancs-becs hostiles au prophète.
Versets 17-19
Je continue.
Par la suite, le roi Sédécias l’envoya chercher pour l’interroger secrètement dans son palais. Il lui demanda : — As-tu un message de la part de l’Éternel ? — Il y en a un, répondit Jérémie : tu tomberas entre les mains du roi de Babylone. Puis Jérémie demanda au roi Sédécias : — Quel crime ai-je commis contre toi, contre tes ministres et contre ce peuple pour que vous m’ayez jeté en prison ? Que sont devenus vos prophètes qui vous prophétisaient que le roi de Babylone ne reviendrait plus ni contre toi, ni contre ce pays ? (Jérémie 37.17-19).
Jérémie n’a pas froid aux yeux devant le roi. Apparemment, les faux prophètes ont tous disparu. Ou bien ces imposteurs n’osent plus mettre le nez dehors depuis que les événements ont démenti leurs paroles, ou bien ils se sont dérobés en passant aux Chaldéens, obéissant ainsi aux recommandations de Jérémie (21.9; 38.2).
Versets 20-21
Je finis de lire le chapitre 37.
Maintenant, mon seigneur le roi, écoute-moi, je te prie, et veuille accéder à ma supplication : ne me renvoie pas dans la maison du secrétaire Jonathan, pour que je n’y trouve pas la mort. Alors le roi Sédécias ordonna de transférer Jérémie dans la cour du corps de garde et de lui fournir chaque jour une miche de pain de la rue des boulangers, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pain dans la ville. Ainsi Jérémie demeura dans la cour du corps de garde (Jérémie 37.20-21).
Sédécias inspire la pitié. Il fait autant de bien que sa lâcheté lui permet et tout le mal que sa faiblesse lui dicte (Jérémie 38.5). Il n’est pas foncièrement méchant, ce qui lui vaudra un enterrement honorable, mais à cause de sa désobéissance à l’Éternel, il payera quand même le prix fort.
Chapitre 38
Verset 2
Nous arrivons maintenant au chapitre 38 qui décrit les derniers jours du siège de Jérusalem et la situation de Jérémie qui ne fait qu’empirer parce qu’il continue à dire :
Voici ce que déclare l’Éternel : Celui qui restera dans cette ville mourra par l’épée, par la famine ou par la peste ; mais celui qui en sortira pour se rendre aux Chaldéens aura la vie sauve ; il aura au moins gagné cela (Jérémie 38.2).
Jérémie a tenu ces propos depuis le commencement du siège (Jérémie 21.9), et comme il est dans la prison du corps de garde, il peut facilement communiquer avec le peuple (Jérémie 32.8, 12).
Versets 4-5
Je continue plus loin.
Alors les dirigeants dirent au roi : — Il faut faire mourir cet homme, car ce qu’il dit démoralise les soldats qui restent encore dans cette ville, ainsi que toute la population. Cet homme-là ne cherche pas le bien du peuple, il ne veut que son malheur. Le roi Sédécias leur répondit : — Il est entre vos mains, car le roi ne peut rien vous refuser (Jérémie 38.4-5).
Il est vrai que le discours de Jérémie sape le moral des défenseurs de la ville, mais par fidélité à l’Éternel, le prophète montre un courage héroïque, car il s’expose à être accusé de trahison. L’attitude lâche de Sédécias rappelle Ponce Pilate, quand devant la foule qui veut qu’il fasse crucifier Jésus, il se lave les mains.
Versets 6-13
Je continue en compressant.
Ils prirent donc Jérémie et le descendirent avec des cordes dans la citerne qui se trouvait dans la cour du corps de garde. Il n’y avait dans le fond que de la vase, et Jérémie s’y enfonça. Mais Ébed-Mélek, un Éthiopien, un fonctionnaire attaché au palais royal, sortit du palais et alla parler au roi. Il lui dit : — Mon seigneur le roi ! Ces hommes ont mal agi envers le prophète Jérémie en le descendant dans la citerne ; il y mourra de faim. Le roi ordonna : — Prends avec toi trois hommes et fais remonter le prophète Jérémie de la citerne avant qu’il meure. Ébed-Mélek prit des linges déchirés ou usés. Puis il les descendit avec des cordes à Jérémie dans la citerne. Puis ils le hissèrent hors de la citerne avec les cordes. Après cela, Jérémie resta dans la cour du corps de garde (Jérémie 38.6-13).
Ébed-Mélec, l’eunuque éthiopien, est probablement le responsable du harem royal. Il est plus humain que les chefs de Juda (Jérémie 39.16-18). On sent dans ce récit détaillé l’émotion reconnaissante du narrateur.
Verset 14
Je continue.
Le roi Sédécias envoya chercher le prophète Jérémie et le fit conduire à la troisième entrée du Temple de l’Éternel. Il lui dit : — Je vais te poser une question, ne me cache rien ! (Jérémie 38.14).
C’est la troisième fois que le roi consulte Jérémie en secret. Il espère qu’il calmera ses craintes.
Verset 17
Je continue plus loin.
Alors Jérémie dit à Sédécias : — Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu des armées célestes, Dieu d’Israël : Si tu te rends immédiatement aux officiers du roi de Babylone, tu auras la vie sauve, toi et ta famille, et cette ville ne sera pas incendiée (Jérémie 38.17).
Il est étonnant que jusqu’au dernier moment, Dieu tend encore une planche de salut à Sédécias ; c’est comme s’il guettait la moindre repentance chez le pécheur afin de différer une fois de plus son jugement (comparez 1Rois 21.29 ; Ézéchiel 18.23-32).
Versets 19-20
Je continue plus loin.
Mais le roi Sédécias répondit à Jérémie : — J’ai peur des Juifs qui sont déjà passés aux Chaldéens. Je crains de leur être livré et d’être outragé par eux. — On ne te livrera pas à eux, lui répondit Jérémie. Écoute donc l’Éternel selon ce que je t’ai dit ; tu t’en trouveras bien et tu auras la vie sauve (Jérémie 38.19-20).
Sédécias a peur d’être la risée de ceux qui sont déjà passés à l’ennemi. Il trahit sa faiblesse et son instabilité car il est incapable de mettre en pratique ce qu’il admet être sage et juste. Jérémie l’invite alors à se confier en l’Éternel et à croire en sa parole.
Versets 21-23
Je continue.
Mais si tu refuses de te rendre, voici ce que l’Éternel m’a révélé : Toutes les femmes qui restent dans le palais royal de Juda vont être emmenées aux officiers du roi de Babylone [..] et tu ne leur échapperas pas, car le roi de Babylone se saisira de toi et cette ville sera incendiée (Jérémie 38.21, 23).
Selon les règles de la guerre antique, les femmes du harem d’un roi vaincu deviennent la propriété du vainqueur. Elles couvriront Sédécias de ridicule par un chant satirique dont les paroles sont :
“ Ils t’ont tendu un piège, tes bons amis, te voilà pris ; et pendant que tes pieds enfoncent dans la boue, eux se sont éclipsés ” (Jérémie 38.22).
Ces bons amis du roi sont les faux prophètes dont la rengaine était : « Paix et prospérité ».
Versets 24-28
Je finis de lire le chapitre 38.
Alors Sédécias dit à Jérémie : — Que personne ne sache rien de toute cette conversation, et tu ne seras pas mis à mort. Ainsi Jérémie demeura dans la cour du corps de garde jusqu’au jour où Jérusalem fut conquise. Voici comment Jérusalem fut prise (Jérémie 38.24, 28).
Sédécias ne s’engage pas ; c’est un lâche et un faible qui a peur de ses conseillers. Son indécision amènera sa ruine. Il agit comme un politicien qui essaie de plaire à tout le monde et qui ne satisfait personne.
Chapitre 39
Versets 3-5
Nous arrivons maintenant à l’événement le plus sombre de l’histoire du royaume de Juda : la prise de Jérusalem. Le siège dura environ un an et demi (du 15 janvier 588 à juillet 587 ; 2Rois 25.1 ; Ézéchiel 24.1-2). Je commence à lire dans le chapitre 39 en compressant.
Tout l’état-major du roi de Babylone entra dans la ville et s’installa à la Porte Centrale. C’étaient Nergal-Saretser, Samgar-Nebou, Sarsekim, le chef des officiers de la cour, Nergal-Saretser, le général en chef, et tous les autres officiers supérieurs du roi de Babylone. Lorsque Sédécias, roi de Juda, et tous les soldats virent cela, ils s’enfuirent et s’échappèrent de la ville de nuit par le chemin du jardin du roi, par la porte entre les deux remparts, et sortirent sur le chemin de la vallée du Jourdain. Mais l’armée des Chaldéens se lança à leur poursuite et rattrapa Sédécias dans la plaine de Jéricho ; ils le firent prisonnier et l’amenèrent à Nabuchodonosor, roi de Babylone, à Ribla dans le pays de Hamath. Celui-ci prononça son jugement contre lui (Jérémie 39.3-5).
Pour que l’état-major de l’armée babylonienne s’installe à la Porte Centrale, il faut qu’elle occupe toute la ville car cette porte se trouve entre la ville basse au nord et la ville haute (le mont Sion). Les chefs, le roi en tête, s’enfuient comme des lapins par une porte située au sud, et qui mènent aux jardins du roi (près du confluent du Cédron et de la vallée de Hinnom). Ils sont rattrapés et emmenés en Syrie dans la ville de Ribla située sur le fleuve Oronte (à 370 km de Jérusalem).
Versets 6-7
Je continue.
Le roi de Babylone fit égorger à Ribla les fils de Sédécias sous les yeux de leur père. Il fit aussi égorger tous les notables de Juda. Puis il fit crever les yeux à Sédécias et le fit lier avec une double chaîne de bronze, pour le déporter à Babylone (Jérémie 39.6-7).
On ôte couramment la vue aux prisonniers en plaçant devant leurs yeux un plateau métallique chauffé à blanc, qui les aveugle presque complètement. Pendant ce temps, à Jérusalem, les habitants sont emmenés enchaînés à Rama, à 8 km au nord de la ville en attendant d’être déportés à Babylone. Les petites gens par contre ne sont pas exilés et reçoivent au contraire des vignes et des champs à cultiver.
Versets 11-14
Je continue plus loin en compressant.
Nabuchodonosor confia Jérémie à Nebouzaradân, chef de la garde royale, en lui ordonnant : — Prends-le en charge, veille sur lui, ne lui fais aucun mal, mais au contraire, agis à son égard comme il te le dira. Alors les chefs militaires firent prendre Jérémie dans la cour du corps de garde ; ils le confièrent à Guedalia qui le laissa rentrer chez lui ; Jérémie demeura donc au milieu du peuple (Jérémie 39.11-14).
Tout semble bien finir pour Jérémie. Pourtant au chapitre suivant, on apprend qu’il se retrouve lui aussi enchaîné au milieu des captifs (Jérémie 40.1). Que s’est-il passé ? Une fois sorti de prison, il est retourné dans sa ville natale où des soldats babyloniens ne le connaissant pas l’ont fait prisonnier. Mais le chef de la garde royale l’ayant repéré le fait aussitôt remettre en liberté.
Versets 15-18
Je finis maintenant de lire le chapitre 39.
L’Éternel adressa la parole à Jérémie pendant qu’il était encore enfermé dans la cour du corps de garde. — Va trouver Ébed-Mélek, l’Éthiopien, dis-lui : Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël : Je vais accomplir ce que j’ai annoncé pour cette ville : des malheurs, et non des choses heureuses, et cela se produira sous tes yeux lorsque cela arrivera. Mais ce jour-là, je t’épargnerai — l’Éternel le déclare — et tu ne seras pas livré aux hommes que tu redoutes. Oui, je te ferai échapper et tu ne mourras pas par l’épée. Tu auras la vie sauve, parce que tu as mis ta confiance en moi — l’Éternel le déclare (Jérémie 39.15-18).
Cet oracle se situe chronologiquement avant la prise de Jérusalem. On a coutume de dire : « Un bienfait n’est jamais perdu. Cet adage s’est vérifié pour cet Éthiopien qui a sauvé la vie du prophète Jérémie. Dieu a fait en sorte que le châtiment des habitants de Jérusalem épargne ce brave homme. Avec la prise de Jérusalem, commence ce que Jésus appelle « le temps des nations ». Dans l’évangile selon Luc, on lit :
Ils (les Israélites) tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis (Luc 21.24).
Aujourd’hui, Jérusalem n’est toujours pas sous le contrôle complet de la nation juive, car les Israéliens doivent constamment marcher sur des œufs à cause des revendications des populations arabes. De plus, la mosquée, la Coupole du Rocher, occupe toujours l’emplacement réservé au Temple de l’Éternel.
Jérémie a proclamé aux habitants du royaume de Juda les avertissements et les menaces de l’Éternel pendant 40 ans. Il appelle le peuple à la repentance, annonce la destruction de Jérusalem et l’exil de la population au cas où ses habitants persistent dans leur rébellion. Dieu a été très patient pendant longtemps, mais cette patience, d’une part, a incité les Israélites de se bercer de douces illusions, et d’autre part, elle a encouragé les faux prophètes à dire : « Voyez, les paroles de Jérémie sont des bobards ». Mais maintenant que ce qu’il a prédit s’est réalisé, les dés sont jetés et il est trop tard pour se repentir.
Dieu est patient avec le monde entier et laisse faire jusqu’au moment où la coupe de sa colère est pleine et déborde. Alors son jugement tombe. L’Éternel a supplié les Israélites de revenir à lui, mais ils l’ont méprisé. Finalement, c’est Nabuchodonosor qui est venu leur parler, mais ses paroles n’étaient pas tendres.
Il est difficile à nos contemporains de concevoir un Dieu qui se mette en colère et qui puisse juger une nation, une famille ou un individu. Certains pensent que le Dieu de l’Ancien Testament est différent de celui du Nouveau, mais c’est là une fâcheuse erreur, car c’est bien Jésus qui a dit aux religieux de son temps :
Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! … Serpents, race de vipères ! Comment pouvez-vous penser que vous éviterez le châtiment de l’enfer ? (Matthieu 23.29, 33).
Que ce soit sous le régime de l’Ancien ou du Nouveau Testament, Dieu est amour, mais il juge le péché. Si vous lisez le livre de l’Apocalypse, il y est question de châtiments terribles dont la sévérité ne se trouve nulle part ailleurs dans les Textes Sacrés. Au nom de Jésus-Christ, tout un chacun peut accéder au trône de la grâce, mais sans la présence du Sauveur, ce trône devient un lieu de jugement et c’est de ce trône qu’un jour, Dieu déversera toute sa colère sur ce monde.
Les lois divines sont implacables et toute désobéissance entraîne un châtiment. L’homme a du mal à le comprendre et surtout à l’accepter dans les domaines moral et spirituel alors que c’est tellement évident dans l’ordre naturel des choses. Si vous sautez de votre balcon ou de votre toit, vous savez très bien que selon la hauteur, vous serez blessé ou même tué. L’exploration de l’espace est une grande réussite du génie humain, mais elle ne fut possible qu’en obéissant aux principes qui gouvernent l’univers. Pour envoyer un homme sur la lune et le faire revenir sur terre, les scientifiques ont dû suivre scrupuleusement les lois de l’astrophysique.
L’histoire humaine devrait aussi éclairer notre lanterne sur la réalité des châtiments divins. Si vous marchez le long du corridor du temps, vous constatez qu’il est jonché des décombres des grandes civilisations que le monde a connues. Ces ruines prouvent bien qu’elles ont été jugées. Dieu les a tolérées jusqu’à ce qu’elles atteignent un certain niveau de corruption morale et religieuse. Quand la coupe de sa colère est pleine, Dieu se fâche et ces grandes puissances sont tombées et ont disparu.
Ces réflexions font peut-être vieux jeu et même penser à un certain obscurantisme, mais c’était déjà l’opinion des derniers rois de Juda et de leurs conseillers corrompus. Ils croyaient que Jérémie ne faisait plus partie de son temps, qu’il était dépassé le pauvre. Mais au bout du compte, qui a eu raison ?
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.