Jérémie 1.4-19
Chapitre 1
Verset 4
La plupart des gens, moi inclus, disent beaucoup de paroles en l’air, des caquetages inutiles ou blessantes et le plus souvent, feraient bien mieux de se taire. Par contre, l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit que la Parole de Dieu est bienfaisante, précieuse, « vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu’au plus profond de l’être, jusqu’à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées du cœur » (Hébreux 4.12).
Je continue de lire dans le premier chapitre du livre du prophète Jérémie.
L’Éternel m’adressa la parole en ces termes (Jérémie 1.4).
Dès le début du livre, il est clair que les messages qui vont être donnés par le prophète inspirées sont de Dieu. Il vaut la peine de le remarquer ; tout ce que va dire Jérémie n’est pas de son cru, mais émane de l’Éternel lui-même et il nous faut l’accepter comme tel. On ne sait pas trop bien comment ces prophéties ont été communiquées à Jérémie, mais ce qui est sûr par contre c’est qu’il s’agit bien de la Parole de Dieu.
Verset 5
Je continue.
Avant de t’avoir formé dans le sein de ta mère, je t’ai choisi ; et avant ta naissance, je t’ai consacré : je t’ai établi prophète pour les nations (Jérémie 1.5).
L’appel de Jérémie est similaire à celui de l’apôtre Paul. Tous deux sont de la tribu de Benjamin (Philippiens 3.5) et ont reçu la mission d’être le porte-parole de Dieu auprès des nations (Actes 9.15 ; 22.21 ; 26.17 ; Galates 2.9). Paul fut choisi par l’Éternel un peu comme Jérémie. Aux Galates et aux Romains, il écrit :
Dieu m’avait mis à part dès avant ma naissance et, dans sa grâce, il m’a appelé à le connaître (Galates 1.15). Cette lettre vous est adressée par Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre et choisi pour proclamer la Bonne Nouvelle de la part de Dieu (Romains 1.1).
Étant donné que ces deux hommes ont été appelés par Dieu à une mission particulière avant même qu’ils naissent, on peut se demander quand commence la vie et quand est-ce qu’un embryon est une personne. Selon les Écritures, il semble que c’est au moment de la conception, ce qui signifie aussi que l’avortement, légal ou pas, n’est pas un geste neutre devant Dieu, car il ôte une vie. Dans le psaume 139, David écrit :
Mon corps n’était pas caché à tes yeux quand, dans le secret, je fus façonné et tissé comme dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tu me voyais et, dans ton registre, se trouvaient déjà inscrits tous les jours que tu m’avais destinés alors qu’aucun d’eux n’existait encore (Psaumes 139.15-16).
Le choix par Dieu de Jérémie n’est pas une mesure de panique, adoptée après coup pour dire quelque chose à la nation d’Israël en crise. Au contraire, l’Éternel a prévu Jérémie ; il l’a préparé depuis longtemps pour être son témoin dans cette période cruciale de l’histoire de son peuple. Dans la pensée de Dieu, depuis toute éternité, Jérémie existe et il l’a mis à part pour une mission particulière. Le ministère du prophète Jérémie a donc une origine divine et éternelle bien antérieure à sa naissance. Son élection par Dieu s’est faite en trois actes. Premièrement, il a été « choisi ». Ce verbe signifie habituellement « connaître », mais d’après le contexte, il exprime l’idée de choix souverain par Dieu (comparez Genèse 18.19 ; Amos 3.2). L’Éternel connaît d’avance tout ce qu’il crée que ce soit la matière ou le monde vivant, du plus petit microbe à tous les êtres humains en passant par chaque atome, électron, particule, virus, protéine, etc. Cependant, Dieu porte un intérêt particulier à ceux qui seront ses fidèles parce qu’ils auront foi en lui. Aux Romains, Paul écrit :
Ceux que Dieu a connus d’avance, il les a aussi destinés d’avance à devenir conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné de nombreux frères (Romains 8.29).
Deuxièmement, Jérémie a été « consacré », c’est-à-dire « mis à part dans le conseil de Dieu » en vue d’un ministère prophétique. Tout ce qui est réservé à Dieu est saint, que ce soient des personnes ou des choses. Par exemple, tous les objets du culte et toute la vaisselle du Temple qui sont utilisés pour adorer et servir l’Éternel lui sont consacrés. Même les gamelles tordues et usées qui auraient dû être remplacées depuis longtemps sont saintes à cause de leur usage et indépendamment de leur apparence.
Troisièmement, Jérémie a été « établi » prophète pour les nations. L’Éternel lui a donné d’avance l’autorité et le courage nécessaires pour remplir sa tâche.
Si l’Éternel dit tout cela à son prophète, c’est parce qu’il va le charger de donner aux habitants de Juda un message qu’ils vont refuser en bloc, et comme chacun sait, il est toujours désagréable de se faire jeter. En plus, Jérémie sera battu, menacé, emprisonné, ce qui est encore plus déplaisant. Et puis son message va briser son cœur, car il aime son peuple et ne veut pas lui annoncer tous les malheurs qui vont s’abattre sur lui. L’Éternel avertit donc son prophète afin qu’il sache d’avance et sans l’ombre d’un doute qu’il le connaît depuis toujours, qu’il l’a choisi et qu’il l’envoie pour parler de sa part.
Ce que Dieu dit à Jérémie me concerne directement, mais dans une moindre mesure bien sûr, puisque je ne suis pas inspiré au même titre que les écrivains sacrés. J’expose, j’explique et je commente la Parole de Dieu telle qu’elle est sans essayer d’en arrondir les angles ; c’est là ma charge, ma responsabilité et mon appel. Si ce que je dis vous offense, je le regrette sincèrement et je souhaite qu’il n’en soit pas ainsi, mais en dernier recours, c’est à Dieu que je devrais un jour rendre des comptes. Je suis sûr que je peux toujours m’améliorer mais il ne m’est pas possible de changer le contenu du texte, car il est sacré.
Jérémie est non seulement un prophète pour le royaume de Juda mais aussi pour les nations. Comme l’Éternel est le Dieu de toute la terre, ses représentants sont chargés d’une mission à caractère universel. En effet, la dernière partie du livre, des chapitres 46 à 51, concerne les nations païennes qui entourent Israël.
Verset 6
sraël.
Verset 6
Je continue le texte.
Je répondis : — Hélas, Seigneur Éternel, je ne sais pas m’exprimer, car je suis un adolescent (Jérémie 1.6).
Cette réponse est la bonne de la part d’un futur serviteur de l’Éternel, et rappelle celle de Moïse lors de son appel (Exode 4.10). Ésaïe exprime un sentiment analogue au moment de sa vocation. Mais alors que Ésaïe est surtout conscient de sa culpabilité devant Dieu (Ésaïe 6.5), Jérémie est plutôt dominé par un sentiment de faiblesse. De tous les prophètes, c’est Jérémie qui a le moins confiance en lui-même.
Jérémie a un peu plus de 20 ans. Le terme « adolescent », « enfant » en hébreu, indique qu’il n’a pas encore atteint l’âge de 30 ans qui chez les Juifs est celui de la majorité, et qu’il n’est pas qualifié pour cette mission.
Verset 7
Je continue.
Mais l’Éternel me répondit : — Ne dis pas : “ Je suis un adolescent ” ; tu iras trouver tous ceux auprès de qui je t’enverrai, et tu leur diras tout ce que je t’ordonnerai (Jérémie 1.7).
Dieu n’accepte pas la réticence de Jérémie surtout que les deux conditions de succès, son obéissance et la puissance de Dieu, sont déjà remplies. Le serviteur de l’Éternel accomplit convenablement sa mission quand il se soumet entièrement à celui qui l’envoie indépendamment de la réponse de ceux auxquels il s’adresse.
Il faut, cependant, qu’il prêche la Parole de Dieu et non pas ses idées. Rester fidèle au message divin est une position relativement confortable parce qu’au final, c’est à Dieu de défendre sa Parole ou plutôt elle se défend elle-même, car elle est dotée d’une puissance surnaturelle qui fait qu’elle ne retourne pas à Dieu à vide, mais accomplit ses objectifs (Ésaïe 55.11).
Verset 8
Je continue.
N’aie pas peur de ces gens, car je suis avec toi pour te protéger, l’Éternel le déclare (Jérémie 1.8).
Dieu fait la même promesse à Moïse, et Jésus à ses disciples (Exode 3.12 ; Matthieu 28.20). L’Éternel rappelle à Jérémie qu’il est avec lui et qu’il n’a donc rien à craindre. Martin Luther a dit : « Un homme avec Dieu est une majorité ». C’est sûr que Jérémie va prendre des coups, mais il n’empêche qu’il a vécu vieux. Il avait de 60 à 65 ans au moment de la chute de Jérusalem et entre 85 et 90 ans si c’est bien lui qui a écrit les derniers événements à la fin du livre.
Verset 9
Je continue.
Alors l’Éternel tendit la main et me toucha la bouche, et il me dit : — Tu vois : je mets mes paroles dans ta bouche (Jérémie 1.9).
Ce geste a certainement eu lieu dans une vision mais il n’en est pas moins réel. Il donne à Jérémie la capacité d’exercer le ministère de la parole auquel Dieu l’appelle (comparez Deutéronome 18.18) et garantit que le message annoncé par le prophète sera la parole vivante de Dieu.
Une scène analogue nous est racontée par Ésaïe (Ésaïe 6.1-8) qui dit qu’un séraphin lui a touché les lèvres avec un charbon ardent, tandis qu’ici c’est l’Éternel lui-même qui pose sa main sur la bouche du prophète. Il faut savoir que les paroles mêmes des Écritures sont inspirées et pas seulement les pensées et les idées qui y sont développées. Il est donc essentiel de traduire les mots et les phrases le plus précisément possible.
Je vais donner un exemple drôle pour illustrer l’importance de la justesse des mots. Une jeune fille qui veut devenir chanteuse doit faire une démonstration de ses talents devant un jury afin qu’il puisse déterminer si oui ou non elle a les capacités requises pour cette profession. Après son audition, elle se précipite vers une amie pour lui demander ce qu’on a dit d’elle. Cette dernière se voulant diplomate répond : « J’ai entendu dire que c’était un chant paradisiaque ». Sceptique, la jeune fille veut connaître exactement, mot pour mot le commentaire qu’on a fait à son sujet. Son amie blêmit puis répond : « Eh bien, ils ont dit que c’était un bruit extra-terrestre ». Les mots sont importants, mais tout ce que rapporte les Écritures ne vient pas de Dieu. Ainsi, dans le jardin d’Éden, ce n’est pas Dieu qui a soufflé le mensonge que Satan a dit à Adam et Ève. Par contre, cette histoire qui nous est rapportée dans le livre de la Genèse est inspirée ; elle a et bien bien eu lieu.
Verset 10
Je continue le texte.
Sache que je te confie aujourd’hui une mission envers les nations et les royaumes : celle d’arracher et de renverser, de ruiner et de détruire, de construire et de planter (Jérémie 1.10).
Dans les Écritures, les institutions divines ou humaines sont souvent comparées à des constructions ou à des plantations (comparez 1Corinthiens 3.6-8, 12). Au moyen de deux métaphores, l’une empruntée au monde agricole et l’autre au domaine de la construction, l’Éternel décrit la double mission du prophète ; il aura un ministère qui sera à la fois de jugement et de salut. Cependant, l’aspect négatif, la destruction, sera prépondérant, car il est décrit avec quatre verbes contre seulement deux verbes relatifs à l’aspect positif de construire. La parole de Dieu a un double rôle : elle donne la vie et elle condamne (2Corinthiens 2.15). Tout ministère efficace et fidèle à Dieu aura ces deux conséquences : détruire et édifier.
Sur les six verbes du passage, quatre se répondent deux à deux : arracher et planter, ainsi que renverser et construire. C’est l’Éternel lui-même qui accomplira ces tâches (Jérémie 31.28 ; 45.4). Ici, elles sont attribuées au prophète parce que comme il parle au nom de Dieu, les paroles qu’il prononce seront suivies d’effet. L’Égypte, Babylone et Jérusalem seront arrachées et détruites, mais l’Éternel reconstruira le royaume d’Israël. Dans un premier temps, les Juifs reviendront d’exil, puis Dieu conclura une Nouvelle Alliance avec l’humanité ; c’est « La Nouvelle Alliance » en Jésus-Christ.
Jérémie a prophétisé durant les règnes de cinq rois. Chacun d’eux voulait être plus important que son prédécesseur et accomplir de grandes choses, mais les quatre derniers comme les habitants de Juda ont rejeté le message de Jérémie. Que nous reste-t-il des réalisations de ces rois approuvés par les gens du peuple ? Rien du tout ! Ils sont venus sur la scène du Moyen-Orient et ont disparu sans laisser de trace. Par contre, nous avons entre nos mains le livre de Jérémie parce que c’est la Parole de Dieu ; elle a survécu et survivra.
Versets 11-12
Je continue le texte.
L’Éternel m’adressa encore la parole en ces termes : — Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : — Je vois une branche d’amandier. — Tu as bien vu, me dit l’Éternel. Eh bien, je veille sur ma parole pour accomplir ce que j’ai dit (Jérémie 1.11-12).
Jérémie reçoit un signe symbolique tout comme Moïse avant lui (Exode 4.1-9). Le verbe traduit par « veiller » fait assonance avec « amandier » (schoked/schaked). En hébreu, l’amandier est appelé « l’arbre qui veille », parce qu’en Palestine, il est le premier à s’éveiller ; il commence déjà à fleurir au mois de janvier, alors que tout le reste de la nature est encore plongé dans le sommeil hivernal.
Quand nous habitions la région de Montpellier, les fleurs d’amandier précédaient toutes les autres et annonçaient déjà le printemps. Cet arbre est mentionné ici en tant que symbole de la vigilance divine toujours active, qui plane sur le pays pour faire venir au moment voulu les jugements annoncés.
La toute science de Dieu connaît les péchés d’Israël et sa justice veille à l’exécution de ses menaces. Mais en même temps, par ses prophéties, Jérémie est appelé à réveiller les Israélites de leur torpeur spirituelle. Il doit aussi jouer le rôle de l’alarme d’un réveille-matin qui tire le dormeur de son sommeil.
Versets 13-14
Je continue le texte.
Puis l’Éternel m’adressa une seconde fois la parole : — Que vois-tu encore ? Et je répondis : — Je vois un chaudron en train de bouillir et qui se trouve au nord. Et l’Éternel me dit : — C’est, en effet, du nord que le malheur viendra se déverser sur tous les habitants de ce pays (Jérémie 1.13-14).
Aujourd’hui encore, dans les pays arabes, la chaudière qui bout est une métaphore pour une menace de guerre. Ici, elle symbolise l’invasion babylonienne qui viendra du nord par la Syrie, le chemin que suivent tous les conquérants orientaux parce que le désert de Syrie les empêche d’approcher directement de l’est. Les siècles précédents, Syriens et Assyriens ont emprunté cette même route.
Versets 15-16
Je continue.
Car je vais appeler tous les peuples des royaumes du nord, l’Éternel le déclare. Ils viendront, et chacun installera son trône devant les portes de Jérusalem, face à tous ses remparts, et à tous ceux des villes de Juda. Et je rendrai mon jugement contre les habitants de ce pays pour tout le mal qu’ils ont commis ; parce qu’ils m’ont abandonné afin d’offrir des sacrifices à d’autres dieux et de se prosterner devant les dieux qu’ils se sont fabriqués (Jérémie 1.15-16).
« Les peuples des royaumes du nord » sont littéralement « les familles du nord ». Il s’agit des Chaldéens aussi appelés Babyloniens, et leurs alliés. Ils viennent assiéger, tuer, emmener des captifs et dicter la loi du vainqueur. Dans le second livre des Rois, on lit :
Alors Yehoyakîn, roi de Juda, se rendit au roi de Babylone, avec sa mère, ses ministres, ses officiers, et ses hauts fonctionnaires. Ils furent faits prisonniers par le roi de Babylone la huitième année de son règne (2Rois 24.12).
La raison de ces malheurs sur le point d’arriver aux habitants de Juda est clairement indiquée ; c’est leur comportement coupable, et tout particulièrement l’idolâtrie, souvent dénoncée dans la suite par Jérémie.
Verset 17
Je continue.
Toi donc, mets ta ceinture et lève-toi, tu leur diras tout ce que je t’ordonnerai. Ne te laisse pas terrifier par eux, sinon c’est moi qui, devant eux, m’en vais te terrifier (Jérémie 1.17).
En Orient, « mettre sa ceinture », signifie qu’on est sur le point de partir, aller au combat ou commencer un travail. En hébreu, les deux verbes traduits par « terrifier » forment une assonance. On pourrait aussi rendre la phrase par : « Ne te laisse pas abattre, de peur que je ne t’abatte ». Jérémie sait d’avance qu’une foule d’ennuis l’attend et il en a déjà des sueurs froides. De plus, ce n’est pas un battant mas plutôt un être sensible. Enfant, c’était le petit garçon qui allait vite se réfugier dans les jupes de sa mère au moindre défi. L’Éternel sachant cela l’avertit afin qu’il ne succombe pas à sa crainte naturelle, mais la surmonte par la confiance en Dieu. Ça paraît dur, mais Jésus aussi a mis en garde ses disciples contre la timidité à son égard.
Dans son évangile, Luc rapporte que le Seigneur a dit :
Je vous l’assure, tous ceux qui se déclareront pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour eux devant les anges de Dieu. Mais celui qui aura prétendu devant les hommes qu’il ne me connaît pas, je ne le reconnaîtrai pas non plus devant les anges de Dieu (Luc 12.8-9).
Jérémie sera persécuté par ses compatriotes, mais les Babyloniens seront bienveillants à son égard.
Versets 18-19
Je finis de lire le chapitre premier du livre de Jérémie.
Et moi (dit l’Éternel), je fais de toi comme une ville fortifiée, comme un pilier de fer et un rempart de bronze face à tout le pays : face aux rois de Juda, à ses ministres, à ses prêtres et à son peuple. Ils vont combattre contre toi, mais ils ne l’emporteront pas, car je suis avec toi, l’Éternel le déclare, je te protégerai (Jérémie 1.18-19).
Comme Jérémie est le porte-parole de l’Éternel, son rôle consiste à proclamer hardiment et fidèlement son message. Mais comme sa mission va être extrêmement dangereuse, Dieu l’assure de son soutien, se porte garant de sa sécurité, et il va aussi lui donner la force de tenir bon.
Les trois images du texte : « une ville fortifiée, un pilier de fer et un rempart de bronze » décrivent une forte résistance à des assauts ; en d’autres mots, Jérémie devra se montrer impassible et tenace face aux attaques des Israélites infidèles, ses ennemis. Effectivement, Jérémie sera brutalisé et emprisonné, mais bénéficiera plusieurs fois de l’intervention et de la protection de Dieu (ch. 11.18-23 ; 20.1 ss ; 38.7-13). D’ailleurs sans cela, il aurait été rapidement éliminé. L’Éternel est aussi venu à l’aide d’autres prophètes. Ésaïe dit :
Le Seigneur, l’Éternel, viendra à mon secours : voilà pourquoi je ne suis pas confus, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme un caillou, car je le sais : je ne serai pas dans la honte (Ésaïe 50.7).
Et l’Éternel a promis à Ézéchiel :
Je vais rendre ton front aussi dur que le diamant, plus dur que le roc. Ne les crains donc pas et ne tremble pas en leur présence, bien que ce soit une communauté de rebelles (Ézéchiel 3.9).
La présence de Dieu à ses côtés n’est en aucune manière une garantie qu’on ne souffrira pas ou même qu’on aura la vie sauve. Certains croyants sortent miraculeusement indemnes d’une tragédie tandis que d’autres, tout aussi fidèles, sont sérieusement blessés ou même tués. Notre rôle est de faire confiance à Dieu sachant que dans sa sagesse et en fonction de ses objectifs, il décide la meilleure course d’actions à prendre pour chacun d’entre nous.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.