Jean 4.31-54 – 5.1
Chapitre 4
Introdution
Les rôles de la femme varient considérablement selon la culture, mais d’une manière générale, elle est considérée comme un être inférieur à l’homme. Comme je l’ai déjà dit, on fait ce même reproche aux chrétiens et on accuse l’apôtre Paul d’être misogyne parce que selon l’enseignement des Écritures, les femmes ne peuvent pas occuper certaines fonctions dans l’église. Pourtant, c’est à une femme que Jésus ressuscité s’est révélé en premier et c’est à une femme, une Samaritaine de surcroît, qu’il a dévoilé le plus clairement possible sa véritable identité. Il lui a carrément dit : « Je suis le Messie, moi qui te parle ». Il n’a jamais été aussi direct avec quiconque, même pas avec ses disciples. En tout cas, la Samaritaine a cru et s’est empressé d’aller l’annoncer à ses concitoyens. Je continue à lire dans le chapitre 4 de l’évangile selon Jean.
Versets 31-34
Je continue à lire dans le chapitre 4 de l’évangile selon Jean.
Entre-temps, les disciples pressaient Jésus en disant : — Maître, mange donc ! Mais il leur dit : — J’ai, pour me nourrir, un aliment que vous ne connaissez pas. Les disciples se demandèrent donc entre eux : — Est-ce que quelqu’un lui aurait apporté à manger ? — Ce qui me nourrit, leur expliqua Jésus, c’est d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’œuvre qu’il m’a confiée (Jean 4.31-34).
Les disciples se rendent bien compte que quelque chose s’est passé car ils ont vu Jésus parler à une femme ce qui ne se fait pas, mais par respect pour leur Maître, ils ne lui posent pas de question. Alors qu’auparavant, Jésus est fatigué et assoiffé, maintenant, il ne semble avoir ni faim ni soif. Son humeur a radicalement changé car il a trouvé sa nourriture à faire la volonté de Dieu ce qui lui a aussi redonné des forces. Comme d’habitude, les disciples ont un train de retard ; leurs pensées sont axées sur les choses matérielles tout comme la Samaritaine au début de la conversation. Mais Jésus utilise cette opportunité pour leur enseigner que sa passion est de faire la volonté de son Père qui l’a dirigé vers ce puits pour rencontrer cette femme et la conduire à une foi authentique. Sa priorité est spirituelle et morale et non pas physique.
Verset 35
Je continue.
Vous dites en ce moment : Encore quatre mois, et c’est la moisson ! N’est-ce pas ? Eh bien, moi je vous dis : Ouvrez vos yeux et regardez les champs ; déjà les épis sont blonds, prêts à être moissonnés (Jean 4.35).
En Palestine, les agriculteurs doivent patienter six mois entre les semailles et les récoltes qui ont lieu en avril. Comme il faut encore quatre mois, c’est que nous sommes en décembre. Cependant dans le domaine spirituel, il n’y a pas de longues périodes d’attente. Depuis que Jésus est venu, chaque jour est un moment propice. Les disciples n’ont qu’à regarder autour d’eux et ils verront les gens qui, comme la Samaritaine, sont spirituellement affamés. Mais pour les voir il faut avoir une vision spirituelle de la vie.
Versets 36-38
Je continue.
Celui qui les fauche (les épis) reçoit maintenant son salaire et récolte une moisson pour la vie éternelle, si bien que semeur et moissonneur partagent la même joie. Ici se vérifie le proverbe : “ Autre est celui qui sème, autre celui qui moissonne. ” Je vous ai envoyés récolter une moisson qui ne vous a coûté aucune peine. D’autres ont travaillé, et vous avez recueilli le fruit de leur labeur (Jean 4.36-38).
En tant que moissonneurs, les disciples ont l’immense privilège de conduire des gens à Jésus-Christ, ce qui en soi est une récompense. Jésus établit une distinction entre celui qui sème et celui qui récolte. Ceux qui ont déjà préparé le terrain et jeté la semence en terre sont les croyants qui ont été fidèles à l’Éternel et à sa Loi, les juges et les prophètes de l’Ancien Testament, depuis Moïse jusqu’à Jean-Baptiste. Grâce à eux, le vrai Dieu est encore adoré, même très imparfaitement, à la fois par les Samaritains et les Juifs.
Jadis et encore aujourd’hui dans les campagnes, les récoltes sont une période de festivités. D’ailleurs quand j’étais enfant, j’ai personnellement expérimenté ces réjouissances en Alsace à la fin de l’été, quand on ramassait les pommes pour faire le cidre, les prunes pour les tartes et l’eau de vie, et qu’on cueillait les raisins pour les mettre en cuve. Il y avait aussi les pêches de vigne, les poires, les mirabelles, etc. C’était la fête et j’en ai gardé un très bon souvenir.
Pareillement, il y a une grande joie lorsque quelqu’un décide d’accepter la personne du Christ, et de le suivre. Mais il est difficile de semer sans récolter. Jean-Baptiste a fidèlement exhorté le peuple juif à se repentir, mais il s’est retrouvé en prison puis il a été exécuté avant la Pentecôte, le jour où les apôtres ont vu avec une très grande joie des milliers de personnes de toutes nations reconnaître en Jésus le Messie et le Sauveur, ce qui fut le début de l’Église.
Versets 39-42
Je continue.
Il y eut, dans cette bourgade, beaucoup de Samaritains qui crurent en Jésus grâce au témoignage qu’avait rendu cette femme en déclarant : “ Il m’a dit tout ce que j’ai fait. ” Lorsque les Samaritains furent venus auprès de Jésus, ils le prièrent de rester, et il passa deux jours chez eux. Ils furent encore bien plus nombreux à croire en lui à cause de ses paroles, et ils disaient à la femme : — Nous croyons en lui, non seulement à cause de ce que tu nous as rapporté, mais parce que nous l’avons nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde (Jean 4.39-42).
Jean reprend le récit qu’il a interrompu quand les disciples sont revenus de leurs emplettes en ville (Jean 4.30). Le témoignage de la Samaritaine a été efficace; sa vie a dû être radicalement transformée pour pouvoir influencer tant de gens. Ils sont d’abord venus voir Jésus, puis lui ont demandé de rester avec eux. Alors, il les a enseignés pendant deux jours ce qui fait qu’un plus grand nombre de gens a cru en lui. C’est d’autant plus remarquable qu’au tout début de l’évangile, Jean dit : « Il est venu chez lui et les siens ne l’ont point reçu (Jean 1.11). » En effet, les Juifs, le peuple choisi, ont rejeté Jésus alors qu’il s’est produit un réveil spirituel dans cette bourgade samaritaine où les villageois sont venus au Seigneur, la source d’eau vive. Tout ce que Jésus leur a demandé est de désirer ce qu’il voulait leur offrir : le pardon des fautes et la vie éternelle. Ce faisant, Jésus accomplit une prophétie de l’Ancien Testament que je cite.
Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Et même vous qui n’avez pas d’argent, venez, achetez et mangez ! Venez acheter sans argent, oui, sans paiement, du vin, du lait ! Tendez l’oreille, venez à moi, écoutez-moi et vous vivrez (Ésaïe 55.1, 3).
Plus loin dans l’évangile, Jésus confirme une fois encore ces paroles. Je lis le passage :
Le dernier jour de la fête, le jour le plus solennel, Jésus se tint devant la foule et lança à pleine voix : — Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive (Jean 7.37).
Et Matthieu, dans son évangile, rapporte que Jésus a dit aux foules :
Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Oui, mon joug est facile à porter et la charge que je vous impose est légère (Matthieu 11.28-30).
Humainement parlant, dans cette bourgade samaritaine, c’est ce qu’a dit la femme aux villageois qui a déclenché leur curiosité. Son témoignage a fait boule de neige; elle a été le fil conducteur mais le courant est Jésus. La foi fondée sur le témoignage d’un autre, c’est bien mais la foi véritable provient d’une rencontre personnelle avec le Christ. Au final, ce sont ses paroles que les Samaritains ont cru. L’enseignement que le Sauveur leur a donné pendant deux jours a porté des fruits durables que les disciples ont récoltés plus tard, ce qui nous est raconté dans le livre des Actes (8:5-8). Alors que précédemment Jean a dit : beaucoup de Samaritains crurent en Jésus grâce au témoignage qu’avait rendu cette femme (verset 39), maintenant ils déclarent: « nous l’avons nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde ». Cette déclaration constitue le summum de ce récit car elle souligne le rôle universel de Jésus et de son message. Il n’est pas seulement venu pour le peuple d’Israël, mais pour tous les hommes, pour toute nation, toute tribu et toute langue, et ils auront des représentants dans le royaume des cieux. Dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean écrit :
Je vis une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer. C’étaient des gens de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, de toute langue. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de tuniques blanches (Apocalypse 7.9).
Versets 43-45
Je continue le chapitre 4 de l’évangile selon Jean.
Après ces deux jours, Jésus repartit de là pour la Galilée, car il avait déclaré qu’un prophète ne reçoit pas dans son pays l’honneur qui lui est dû. Or, quand il arriva en Galilée, les gens lui firent assez bon accueil, car ils étaient, eux aussi, allés à Jérusalem pendant la fête, et ils avaient vu tous les miracles qu’il y avait faits (Jean 4.43-45).
Après ces deux jours de ministère, Jésus et ses disciples quittent la Samarie et remontent dans le nord pour gagner la Galilée. Il est paradoxal que le Seigneur ne reçoive pas chez lui l’honneur qui lui est dû, alors qu’il a été bien accueilli par les Samaritains. Quant aux Galiléens, leur accueil n’est pas particulièrement chaleureux puisque c’est seulement à cause des miracles qu’ils ont vus et qui les ont divertis, surpris, et amusés, qu’ils le reçoivent. Mais bien accueillir quelqu’un parce que vous en tirez un avantage est la moindre des choses. La suite va bien montrer que finalement, Jésus sera rejeté par tous, y compris deux de ses apôtres, Judas et Pierre. Jean le suivra de loin, et les autres prendront la fuite et se cacheront par peur des Juifs.
Versets 46-47
Je continue le texte.
Il repassa par Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or, à Capernaüm vivait un haut fonctionnaire dont le fils était très malade. Quand il apprit que Jésus était revenu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le supplia de venir guérir son fils qui était sur le point de mourir (Jean 4.46-47).
Ici encore, Jean donne des informations précises sur le voyage de Jésus. Ce haut fonctionnaire est probablement un Juif attaché au service d’un loup dangereux : le roi Hérode Antipas. Tout porte à penser qu’il a épuisé toutes les ressources médicales qui s’offrent à lui mais en peine perdue; son fils, probablement unique, est à l’agonie. Il n’a plus aucun recours et est désespéré. Son statut social et son argent ne lui ont servi à rien. Alors, il fait un voyage de presque 60 km, soit une bonne journée de marche pour aller voir Jésus. Étant donné son rang, sa supplication montre l’urgence de la situation.
Versets 48-49
Je continue.
Jésus lui dit : — À moins de voir des signes miraculeux et des choses extraordinaires, vous ne croirez donc pas ? Mais le fonctionnaire insistait : — Seigneur, viens vite avant que mon petit garçon ne meure (Jean 4.48-49).
La réplique de Jésus, bien que tranchante, est nécessaire. En effet, une foi fondée seulement sur des signes miraculeux ne mène nulle part. Aujourd’hui, ce fonctionnaire veut la guérison de son fils, et demain, ce sera quoi ? Une foi qui ne dépend que d’événements extraordinaires n’est jamais satisfaite. Tant que je suis ici-bas, les choses prendront souvent mauvaise tournure car je suis encore et toujours sous la malédiction que Dieu a prononcée sur la race humaine suite à la rébellion de nos premiers parents. Ce n’est pas dire que les miracles ne servent à rien car ils préparent la foi, mais aux yeux de Jésus ils sont inutiles s’ils ne conduisent pas à une fois personnelle en lui. Ce pauvre père est dans une telle angoisse qu’il n’est guère en mesure d’écouter les enseignements de Jésus; il insiste, passe outre ses remontrances et implore sa miséricorde pour son fils qu’il appelle littéralement : « mon petit enfant »; une désignation tendre et touchante.
Verset 50
Je continue le texte.
— Va, lui dit Jésus, rentre chez toi, ton fils est bien portant. Cet homme crut Jésus sur parole et il repartit chez lui (Jean 4.50).
Devant la confiance que lui accorde ce haut fonctionnaire, sans aller avec lui, Jésus lui annonce à l’instant même la guérison de son fils. Ça paraît trop facile. Il n’a demandé aucune précision sur la maladie : depuis quand est-il dans cet état, est-ce pire le matin ou le soir ? Il n’a même pas levé les bras au ciel, ni même les yeux ; il n’a pas imploré l’Éternel. Il n’a rien fait du tout; il a juste dit : « Va, ton fils est bien portant. » Cet homme est alors devant un dilemme : est-ce que je le crois ou pas ? Il doit repartir et se taper 60 km en n’emportant que la parole de Jésus. Mais elle lui suffit car il a confiance en lui. Cependant, en cours de route, a-t-il eu des moments de doute ? Moi, malheureusement, je suis sûr que j’en aurai eu.
Versets 51-53
Je continue.
Sur le chemin du retour, plusieurs de ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent : — Ton fils est bien portant ! Il leur demanda à quelle heure son état s’était amélioré. Ils lui répondirent : — C’est hier vers une heure de l’après-midi que la fièvre l’a quitté. Le père constata que c’était l’heure même où Jésus lui avait dit : “ Ton fils est bien portant. ” Dès lors il crut, lui et toute sa maison (Jean 4.51-53).
Il n’y a maintenant plus aucun doute. Les serviteurs qui surveillent l’enfant ont constaté la guérison subite et inexplicable du petit malade. Ils sautent sur leur cheval et foncent à bride abattue à la rencontre de leur maître lui annoncer la bonne nouvelle. La fièvre désigne toute une gamme de maladies possibles allant d’une infection au cancer. En tout cas, elle n’est pas tombée subitement par hasard. Le Seigneur de l’univers a donné un ordre et sur sa Parole, la maladie a obéi et s’est retirée. C’est quand même extraordinaire quand on y pense. La parole du Seigneur a tout pouvoir et elle est créatrice de vie. La conséquence de cette guérison est que toute la maisonnée de cet homme a cru en Jésus, ce qui inclut les serviteurs. Mais qu’est-ce que cela veut dire pour eux ? Que Jésus peut faire des miracles, qu’il est le Fils de Dieu, le Messie ? On ne sait pas trop. On ne peut qu’espérer que la foi de ces gens est authentique et non pas de circonstance. Il est possible que le père a emmené son fils voir celui qui l’a sauvé de la mort en le guérissant à distance ; en tout cas, c’est ce que j’aurais fait à sa place.
Verset 54
Je finis le chapitre 4.
Tel est le deuxième signe miraculeux que Jésus accomplit en Galilée, après son retour de Judée (Jean 4.54).
Les deux miracles accomplis en Galilée — le changement de l’eau en vin et le rétablissement soudain de l’enfant — démontrent que Jésus est bel et bien le Messie promis depuis toujours. Cependant, une atmosphère de secret entoure ces deux prodiges. En effet, seuls les disciples et quelques serviteurs ont assisté au miracle de l’eau en vin, et la guérison du fils du haut fonctionnaire a elle aussi eu lieu à l’écart des foules.
Jusqu’à présent, l’apôtre Jean a surtout mis l’accent sur les interactions privées du Seigneur : les miracles bien sûr, mais aussi les entretiens avec Nicodème et la Samaritaine. Jésus est allé spécialement en Samarie, un territoire quasi ennemi, pour y rencontrer une femme afin de se révéler à elle et aux villageois en tant que Messie. L’évangile selon Jean raconte plusieurs histoires qui ont aussi un sens symbolique et qui demandent un peu de réflexion. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, les Écritures sont parfois énigmatiques, comme les paraboles par exemple, mais aussi avec le discours à Nicodème, à qui Jésus parle de la nécessité de la naissance d’en haut, ou avec la Samaritaine, à qui il parle d’une source qui jaillit jusque dans la vie éternelle.
Dans le livre de la Genèse, on lit que c’est au bord d’un puits que les patriarches Isaac et Jacob, le père de la nation d’Israël, ainsi que Moïse, ont rencontré leur future épouse. Or Jean-Baptiste a appelé Jésus-Christ l’époux sans que l’identité de l’épouse soit précisée. Dans l’Ancien Testament, l’épouse est le peuple de Dieu. Dans le Nouveau, ce sont ceux qui adorent le Père en Esprit et en vérité, c’est-à-dire les croyants authentiques. Ils constituent l’Église qui est appelée l’épouse de l’Agneau. La Samaritaine est une représentante idéale de l’Église parce qu’elle combine à la fois les Juifs et les païens.
Les deux miracles que Jésus a faits à Cana ont plusieurs points communs. Dans chacun des cas, quelqu’un exprime un besoin; Jésus n’y répond pas tout de suite; le demandeur persévère, persuadé que le Seigneur peut corriger la situation. Finalement, Jésus intervient mais à sa manière, et il s’en suit que la foi des témoins est fortifiée.
Chapitre 5
Introduction
Nous arrivons maintenant au chapitre 5 de l’évangile selon Jean qui raconte une autre guérison miraculeuse. Mais en réalité, ce nouveau signe marque un tournant dans son ministère. En effet, il lui a valu la haine des autorités religieuses juives, qui dès lors, telles des hyènes sanguinaires, ne le lâcheront plus d’une semelle jusqu’à ce qu’il soit exécuté sur la croix. Tout de suite après la guérison du paralytique dont il va être question, nous lisons :
Les chefs des Juifs se mirent donc à accuser Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat. Jésus leur répondit : — Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent, et moi aussi je suis à l’œuvre. Cette remarque fut pour eux une raison de plus pour chercher à le faire mourir car, non content de violer la loi sur le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l’égal de Dieu (Jean 5.16-18).
Le conflit porte sur le jour du sabbat, mais en réalité, n’importe quelle excuse est bonne pour attaquer Jésus. Les teignes religieuses le haïssent parce que, entre autres, il leur a dit :
Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. C’est pourquoi le Fils de l’homme est aussi maître du sabbat (Marc 2.27).
Jésus ne fait qu’énoncer la raison du jour de repos. Il a été institué pour le bien-être de l’homme et non pour l’obliger à observer une règle pénible. Il est donc évident que de faire une guérison un jour de sabbat est parfaitement légitime selon la loi. Bien sûr, le fait que Jésus ait enfoncé le clou en disant qu’il a l’autorité de suspendre la règle du sabbat n’a pas été bien accueilli par les chefs des Juifs parce qu’ils avaient la prétention arrogante de pouvoir faire la pluie et le beau temps en matière religieuse. Ils ont donc tout de suite compris qu’une menace pesait sur leur statut élevé de dirigeants respectables et riches, d’où leur haine féroce à l’égard de Jésus. Ajoutez à cela qu’il se dit égal à Dieu et on comprend qu’il n’y aura pas d’armistice et qu’ils le poursuivront jusqu’à ce qu’il soit mis à mort. Celui qui a la haine au ventre est prêt à tout pour apaiser sa soif de sang, et c’est bien ce qu’on lit dans les rubriques : « faits divers » qu’on lit dans nos journaux.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.