Jean 14.18 – 15.6
Chapitre 14
Introduction
Parmi tous les drames de la vie, celui d’orphelin est particulièrement cruel parce qu’il ébranle la structure et l’équilibre psychique de l’enfant. Le vide que laisse le parent décédé est comme une plaie vive qui fait très mal et guérit très difficilement. En fait, les adultes aussi ressentent douloureusement la perte d’un être cher et c’est l’expérience des onze apôtres à qui le Seigneur dit qu’il va les quitter, et qui vont perdre en lui plus qu’un père. Cependant, Jésus les aime trop pour les abandonner sur la chaussée comme des orphelins. Il leur fait donc cette promesse : « Je reviendrai vers vous »; c’est par son Esprit que dans un premier temps, il viendra à eux après son ascension dans le royaume du Père. Je continue à lire dans le chapitre 14 de l’évangile selon Jean.
Versets 18-20
Non, je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins, mais je reviendrai vers vous. Sous peu, le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez parce que je suis vivant et que, vous aussi, vous vivrez. Quand ce jour viendra, vous connaîtrez que je suis en mon Père ; vous saurez aussi que vous êtes en moi, et que moi je suis en vous (Jean 14.18-20).
Quand Jésus prononce ces paroles, il lui reste très peu de temps car le lendemain il sera mis à mort et disparaîtra aux yeux du monde, des Romains et surtout des Juifs. La crucifixion, la résurrection, l’ascension et la Pentecôte sont des événements qui vont s’enchaîner rapidement. Ils forment un tout qui marque la transition entre la fin du ministère visible de Jésus sur terre et le commencement de celui du Saint-Esprit, qui prend le relai du Seigneur en quelque sorte. De la même manière que les apôtres ont vu et connu le Père en la personne de Jésus, ils continueront à le voir par la foi grâce à la présence du Saint-Esprit en eux. C’est aussi par lui qu’ils comprendront ce que Jésus leur a enseigné, que la lampe de leur intelligence spirituelle va s’éclairer, et que les morceaux du puzzle géant vont se mettre en place.
Quand Jésus dit à ses disciples : « parce que je suis vivant, vous aussi vous vivrez », il leur fait une promesse extraordinaire. Il ne dit pas : « Je ressusciterai et je vivrai », mais littéralement, il dit : « je vis », car il possède la vie en lui-même. La conséquence pour ceux qui croient en lui est : « vous aussi vous vivrez ». Sa vie est la vie des croyants maintenant dans le temps mais aussi et surtout dans l’éternité. L’apôtre Paul écrit :
Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie en tant qu’homme, je la vis maintenant dans la foi au Fils de Dieu qui, par amour pour moi, s’est livré à la mort à ma place (Galates 2.20).
L’affirmation de Jésus, « vous saurez aussi que vous êtes en moi, et que moi je suis en vous », a un sens très fort car elle révèle l’immense amour de Dieu manifesté en Jésus. Être en Christ signifie posséder le salut, la vie éternelle; c’est se savoir porté et pardonné par le Seigneur et être au bénéfice de sa justice. Chaque personne humaine est soit en Christ soit hors de Christ; il n’y a pas d’entre les deux, de situation intermédiaire. En parallèle, Jésus dit à ses disciples : « je suis en vous »; il fait référence à la présence et à la puissance du Saint-Esprit qui se manifeste dans la vie du croyant.
Versets 21-24
Je continue le texte.
Celui qui m’aime vraiment, c’est celui qui retient mes commandements et les applique. Mon Père aimera celui qui m’aime ; moi aussi, je lui témoignerai mon amour et je me ferai connaître à lui. Jude (qu’il ne faut pas confondre avec Judas Iscariot) lui demanda : — Seigneur, pourquoi est-ce seulement à nous que tu veux te manifester, et non au monde ? Jésus lui répondit : — Si quelqu’un m’aime, il obéira à ce que j’ai dit. Mon Père aussi l’aimera : nous viendrons tous deux à lui et nous établirons notre demeure chez lui. Mais celui qui ne m’aime pas ne met pas mes paroles en pratique. Or, cette Parole que vous entendez ne vient pas de moi, c’est la Parole même du Père qui m’a envoyé (Jean 14.21-24).
Comme je l’ai déjà dit, aimer Jésus et lui obéir sont synonymes. Vu ainsi, au lieu d’être un sentiment fluctuant, l’amour est un acte volontaire très pratique et mesurable. Jude, comme tous les autres apôtres, s’attend encore à l’instauration d’un royaume visible dans un futur proche. Comme toujours, les disciples sont très terre-à-terre et n’ont pas compris que Jésus va se manifester à eux par le biais du Saint-Esprit. La communion de l’homme avec Dieu provient de son union avec Jésus. Sous l’Ancienne Alliance, l’Eternel avait établi sa demeure visible au milieu d’Israël, puis il a habité au milieu de son peuple par la Parole faite chair en Jésus. Maintenant, le Seigneur promet de faire de chaque fidèle sa demeure. Dorénavant, au niveau individuel et intime, le Seigneur va entretenir une relation d’amour avec chaque personne qui a foi en lui et qui lui obéit.
Dieu n’a pas oublié le monde pour autant puisqu’il va établir son Église par l’entremise de ses disciples. Cependant, ce n’est pas par une simple profession de foi ou en fréquentant une assemblée chrétienne le dimanche qu’un croyant peut faire connaître Jésus autour de lui, mais en obéissant aux commandements du Seigneur devant le monde.
Versets 25-26
Je continue.
Je vous dis tout cela pendant que je suis encore avec vous. Mais le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit moi-même (Jean 14.25-26).
C’est grâce au Saint Esprit que plus tard, les apôtres comprendront la portée des paroles et des actes de Jésus. Ainsi, certains d’entre eux pourront rédiger les documents du Nouveau Testament, comme Jean par exemple, qui a écrit cet évangile. Quand il était sur terre, Jésus était la Parole de Dieu, la Parole du Père. Une fois qu’il sera parti, c’est le Saint Esprit qui sera la Parole de Dieu et la Parole du Christ. La vérité n’est pas une froide doctrine mais elle est personnifiée et elle est la vie qui pénètre et habite le croyant. Dans le christianisme, il n’y a de place ni pour la tradition ni pour le mysticisme; seule la Parole de Dieu a de la valeur. Elle vient du Père, a été manifestée en Jésus et sera rappelée par le Saint Esprit. En passant, on se rend compte combien les trois personnes de la Trinité sont intimement liées.
Verset 27
Je continue.
Je pars, mais je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. C’est pourquoi, ne soyez pas troublés et n’ayez aucune crainte en votre cœur (Jean 14.27).
Ce sont les dernières paroles de réconfort que Jésus adresse à ses disciples. À cette époque, les Juifs se saluaient et se quittaient en disant : « Shalom »!, ce qui en hébreu veut dire « Paix ». Le Nouveau Testament distingue plusieurs catégories de paix. L’homme dont les péchés sont pardonnés est en paix avec Dieu, mais ici, il s’agit de la paix en Dieu, la paix du cœur ou encore le repos de l’âme que le croyant expérimente lorsqu’il se confie en Jésus, même quand il se trouve dans des circonstances difficiles. C’est une paix inaltérable et profonde, la même que celle que Jésus puisait dans sa communion avec le Père.
Verset 28
Je continue.
Vous m’avez entendu dire que je pars, mais aussi que je reviendrai auprès de vous. Si vous m’aimiez, vous seriez heureux de savoir que je vais au Père, car le Père est plus grand que moi (Jean 14.28).
On a dit que c’est peut-être ici le seul passage des évangiles où Jésus pense à lui-même. Ces paroles : « Si vous m’aimiez » est un appel d’une exquise délicatesse à des amis intimes. Jésus va retrouver auprès du Père la gloire qui était la sienne avant qu’il ne vienne sur terre, ce qui devrait réjouir les disciples qui sont ses amis intimes. Mais en réalité ils sont dépassés par les événements et les paroles de leur Maître les a fortement ébranlés. Ils sont atterrés et dans un moment ils vont vivre les heures les plus sombres de leur vie. Ce sera la panique à bord et le sauve-qui-peut.
Certaines sectes s’appuient sur les paroles : « le Père est plus grand que moi », pour dire que Jésus est un dieu inférieur au Père. Toutefois, cela amène soit à considérer Jésus comme une créature, soit au polythéisme. Or, ces deux positions sont manifestement contraires à l’enseignement des Textes Sacrés. En effet, comme cet évangile le montre bien, le Père et le Fils partagent la même nature et sont un que ce soient en paroles ou en œuvres. Il faut donc comprendre ici que le Père est plus grand en valeur relative, en vertu de sa position et de sa gloire, tandis que le Fils en est dépourvu du fait qu’il est sur terre dans l’humiliation.
Versets 29-31
Je continue jusqu’à la fin du chapitre 14.
Je vous ai prévenus dès maintenant, avant que ces choses arrivent, pour qu’au jour où elles se produiront, vous croyiez. Désormais, je n’aurai plus guère l’occasion de m’entretenir avec vous, car le dominateur de ce monde vient. Ce n’est pas qu’il ait une prise sur moi, mais il faut que les hommes de ce monde reconnaissent que j’aime le Père et que j’agis conformément à ce qu’il m’a ordonné. Levez-vous ; partons d’ici (Jean 14.29-31).
Après le choc initial de la mort de leur Maître, les disciples comprendront que les prophéties de l’Ancien Testament ainsi que les prédictions de Jésus se sont accomplies conformément à la volonté de Dieu, ce qui sera pour eux d’un très grand réconfort. Le dominateur c’est le diable ; littéralement, le « Prince de ce monde (Jean 12.31.16.11) », un titre que Jésus lui a déjà donné et lui donnera une fois encore. Sa puissance c’est d’abord le péché de l’homme qui lui donne un pouvoir légal sur la race humaine ; et deuxièmement, la mort. C’est Satan qui rempli de haine a suggéré à Judas de trahir son Maître afin de se débarrasser de lui. Cependant, comme Jésus est sans faute et qu’il offre volontairement sa vie en sacrifice pour les péchés en obéissance à son Père, le pouvoir de Satan sur lui n’est qu’une apparence car c’est un dragon de papier.
Jésus vient de rappeler à ses disciples tout ce qu’ils auront besoin de savoir pour supporter l’épreuve qui approche et poursuivre la mission qui leur est confiée. Maintenant, l’heure fatidique est arrivée ; Jésus dit : « Levez vous; partons d’ici »; il sait qu’il doit quitter la Chambre Haute et ses chers disciples et aller au-devant de ses ennemis et à la croix. Tous ses disciples se lèvent, mais Jésus a encore beaucoup à dire à ces hommes qu’il aime. Alors, soit ils partent en faisant un crochet par le temple, soit ils restent encore dans la Chambre Haute où Jésus reprend la parole et continue debout les discours des chapitres suivants et ce n’est qu’après que tous vont à Gethsémané (Jean 18:1).
Chapitre 15
Introduction
Nous voici maintenant au chapitre 15 qui poursuit donc l’entretien précédent et qu’on appelle : « le discours de la Chambre Haute ». Jésus va expliquer aux apôtres le type de relation qu’ils devront entretenir avec lui, entre eux et à l’égard du monde hostile. Ses disciples ont pour tâche première de demeurer en lui, c’est-à-dire de lui obéir, de s’aimer les uns les autres, et de témoigner de leur foi en lui. Puis Jésus va dans le Jardin où il est arrêté.
Mais avant cela, il va donner ce dernier discours qui s’étend sur trois chapitres. Jean ne nous dit pas où il a eu lieu. Comme je l’ai dit, certains exégètes pensent qu’avant de se rendre à Gethsémané, Jésus a fait un crochet par le Temple qui restait ouvert toute la nuit durant la fête de Pâque. Construit par le roi Hérode, c’était un bâtiment imposant et une merveille d’architecture. On dit aussi que ses portes étaient d’une très grande beauté. Elles avaient été façonnées en Grèce, acheminées par bateau jusqu’à Jérusalem, puis installées sur place. Elles étaient en bronze battu et ornées d’un plant de vigne en or sculpté. On venait de partout rien que pour les admirer. Si Jésus s’est rendu une dernière fois au Temple, alors le discours qui va suivre et qui s’adresse en priorité aux disciples a aussi eu pour auditeurs des pèlerins de passage. Ce dont on est sûr par contre, est que tard dans la soirée, Jésus et les onze vont au Jardin des Oliviers dont les flancs sont couverts de vignes. Je commence à lire le chapitre 15.
Verset 1
— Je suis le vrai plant de vigne et mon Père est le vigneron (Jean 15.1).
C’est la dernière des 7 déclarations retentissantes qui commencent par « Je suis ». Israël est la vigne que l’Éternel s’est choisie et à laquelle il accorde ses soins et toute son attention. Tout au long de l’Ancien Testament, la vigne est l’un des symboles de la nation d’Israël. Je cite quelques passages caractéristiques :
Tu avais arraché de l’Égypte une vigne, puis tu as chassé des nations, et tu l’as replantée. Or, c’est la nation d’Israël qui est la vigne de l’Éternel, du Seigneur des armées célestes. Le plant qui faisait ses délices ce sont les habitants du pays de Juda. Il attendait d’eux la droiture, et ce n’est qu’injustice ; il attendait d’eux la justice, et ce sont des cris de détresse. Moi, je t’avais plantée comme un cep excellent d’une variété sûre. Comment se fait-il donc que tu te sois changée en plant dégénéré d’une vigne sauvage ? Israël est semblable à une vigne qui dégénère, il ne produit du fruit que pour lui-même (Psaumes 80.9 ; Ésaïe 5.7 ; Jérémie 2.21 ; Osée 10.1).
Dieu désirait ardemment que sa vigne produise du bon fruit, mais en vain, car elle n’a donné que du mauvais raisin. Aussi en tant que vrai cep, Jésus accomplit ce que la nation d’Israël aurait dû faire. Par ces paroles, Jésus se présente comme l’Israël authentique, tout comme il a dit être la véritable lumière et le vrai pain de vie. Le cep de vigne est un arbuste sans aucune beauté, contrairement aux cèdres du Liban par exemple, mais il est vivace et normalement il produit des fruits exquis et un vin généreux. Jésus est le vrai cep dont font partie les sarments, c’est à dire les vrais croyants, et ils portent, ou doivent porter, beaucoup de bons fruits. En d’autres mots, le Seigneur exhorte ses disciples à abandonner le système religieux juif et à le remplacer par lui, le véritable Israël de Dieu. Ça, c’était vraiment révolutionnaire aux oreilles des disciples dont la vision du monde et la façon de penser étaient juives jusqu’au bout des ongles. Cependant, une prophétie de l’Ancien Testament annonce déjà que de la nation d’Israël, de cette vigne morte et stérile, surgirait un nouveau plant. Je lis ce passage :
Car devant l’Éternel, il a grandi comme une jeune pousse ou comme une racine sortant d’un sol aride (Ésaïe 53.2).
Verset 2
Je continue le texte de Jean.
Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le coupe, et tous ceux qui en portent, il les taille afin qu’ils produisent un fruit encore plus abondant (Jean 15.2).
L’objectif des sarments n’est pas seulement de demeurer sur le cep, c’est-à-dire de se dire chrétien voire même de fréquenter une communauté de croyants, mais de porter du fruit. Le bon raisin c’est l’obéissance, la droiture et la justice. L’apôtre Paul écrit :
Le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi (Galates 5.22-23).
Le Père vigneron désire que sa vigne porte du bon raisin. Ce souhait va être mentionné 8 fois dans ce chapitre, avec une progression qui va aller de fruit à plus de fruit, à beaucoup de fruit. Tout ça pour dire combien Dieu tient à voir sa vigne fructifier. Dans ce but, les vignerons taillent leur vigne une fois l’an; tout bois qui est mort, est coupé à ras du cep, mais les sarments plein de sève sont émondés afin qu’ils portent davantage de raisins.
Dans la métaphore de la vigne, le sarment qui est en Jésus se réfère à tous ceux qui affirment faire partie des disciples mais qui ne sont pas nécessairement authentiques. Le sarment qui ne porte pas de raisins est soit sec, soit un rejeton sauvage. En terme spirituel, c’est un faux chrétien, et par conséquent il est coupé. Judas fait partie de cette catégorie; tant qu’il était en compagnie de Jésus, il ressemblait à n’importe quel autre sarment ou apôtre, mais en fait, n’ayant jamais reçu la vie de Dieu en lui, il quitta les autres sarments et sa destinée fut la mort.
Verset 3
Je continue.
Vous aussi, vous avez déjà été purifiés grâce à l’enseignement que je vous ai donné (Jean 15.3).
Après avoir mentionné la coupe des sarments qui ne portent pas de fruits, Jésus rassure ses vrais disciples. Précédemment, il leur a déjà dit : « vous, vous êtes purs, mais pas tous ». Les apôtres, à l’exception de Judas, sont de vrais croyants même s’ils ne comprennent pas grand-chose à l’enseignement que Jésus leur donne. Ils lui sont néanmoins fidèles et très attachés; ils lui sont soumis et ils essaient de suivre ses instructions autant qu’ils le peuvent. C’est la Parole de Dieu et sa puissance purificatrice qui rend pur; elle donne la vie et elle émonde les sarments afin qu’ils portent toujours davantage de fruits. L’apôtre Pierre écrit :
Par votre obéissance à la vérité, vous avez purifié votre être. Car vous êtes nés à une vie nouvelle par une semence incorruptible : la Parole vivante et éternelle de Dieu (1Pierre 1.22-23).
Versets 4-6
Je continue le texte de Jean.
Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne demeurez pas en moi, vous ne pouvez porter aucun fruit. Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, on le jette hors du vignoble, comme les sarments coupés : ils se dessèchent, puis on les ramasse, on y met le feu et ils brûlent (Jean 15.4-6).
Le verbe « demeurer » est utilisé 40 fois par Jean dans son évangile et onze fois dans ce chapitre. A partir d’ici, Jésus déclare dix fois en 7 versets (4-10) que ce qui compte par-dessus tout, c’est de demeurer en lui en renonçant à tout mérite propre, à la sagesse humaine, et à sa propre volonté; telles sont les conditions d’une communion vivante avec le Seigneur et de la fécondité spirituelle, car laissé à ses propres ressources, le croyant est stérile. L’attachement à une religion, que ce soit le judaïsme ou une autre, à une organisation ou à des rites, n’a pas la moindre valeur aux yeux de Dieu.
Jésus a déjà déclaré qu’il est le Vrai Cep, mais ce n’est que maintenant qu’il dit aussi que chaque disciple est un sarment. Pour que celui-ci porte du fruit, il est nécessaire que la sève du pied de vigne lui soit transmise ; que la vie du Fils de Dieu soit reproduite dans celle du croyant ; c’est pourquoi, ce dernier doit obéir aux enseignements de Jésus, ce qui revient à demeurer en lui. Alors, comme la sève du cep dans le sarment, l’Esprit de Dieu fait porter du fruit au croyant.
Le verbe « demeurer » décrit une réalité riche de sens ; il signifie s’attacher fidèlement à l’enseignement du Seigneur et lui obéir, mais ses implications sont d’aimer les autres selon l’exemple que Jésus a donné, et aussi annoncer à ceux qu’on côtoie qui il est et la valeur de son sacrifice sur la croix. Par contre, ceux qui se prétendent chrétiens et qui n’obéissent pas au Christ sont comme les sarments sans vie ou sauvages de la vigne. Comme ils ne portent pas de fruits, on les coupe, on les rassemble, on les fait sécher et finalement, ils brûlent; une pensée bien sinistre !
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.