Jean 13.20 – 14.1
Chapitre 13
Introduction
Il arrive qu’on rencontre des personnes qui sont bien vivantes et pourtant semblent mortes au-dedans d’elles, surtout des femmes; elles n’expriment plus d’émotions et donc se comportent comme des robots. Souvent, ces personnes ont subi une terrible tragédie comme la mort d’un être cher ou encore un divorce. Si la perte d’un enfant est peut-être la pire des douleurs morales qu’on peut subir, tout de suite après vient la trahison, si courante dans les relations humaines. Un conjoint ou un ami de confiance qui se retourne contre vous est une expérience particulièrement douloureuse. Un jour, quelqu’un avec qui je travaillais et qui avait toute ma confiance, a manigancé une réunion programmée pour en faire un tribunal, et quand je suis arrivé, la séance était ouverte et j’étais l’accusé.
Jésus ressent cruellement la morsure de Judas, mais il tient à avertir ses disciples de ce qui va arriver afin que leur foi ne soit pas ébranlée, et qu’ils sachent, d’une part, qu’il n’est ni dupe ni la victime de cette traitrise, et d’autre part, qu’il est bien celui qu’il a dit être : le Messie, le Fils de Dieu, et le Sauveur.
A partir du chapitre 13 de l’évangile selon Jean, le Seigneur donne un très long enseignement à ses disciples. Je continue à le lire.
Verset 20
Vraiment, je vous l’assure : qui reçoit celui que j’envoie me reçoit moi-même, et qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé (Jean 13.20).
Jésus est investi d’une haute et sainte dignité, non seulement à cause, d’une part, de qui il est, et d’autre part, du mandat que le Père lui a confié. Les apôtres sont aussi chargés de mission et portent des lettres de noblesse parce qu’ils parlent au nom du Seigneur. Quiconque leur ouvre sa porte, reçoit celui qu’ils représentent, autant Jésus que le Père. Ce n’est pas vraiment le messager qui est important, mais bien plutôt celui qui l’envoie et au nom duquel il parle. Les disciples du Seigneur sont ses intermédiaires, des instruments et le moyen pour Dieu de se révéler au monde, et ce qu’on leur demande, est d’être fidèle dans la tâche qui leur est confiée.
Verset 21
Je continue.
Après avoir dit cela, Jésus fut troublé intérieurement et il déclara solennellement : — Oui, vraiment, je vous l’assure : l’un de vous me trahira (Jean 13.21).
Deux fois déjà, Jésus a fait allusion au traitre (Jean 13:11,18). Maintenant, il dit littéralement : « en vérité, en vérité », donc solennellement, et en termes très graves un fait inouï : « l’un de vous me trahira ». Étant d’essence divine, il sait d’avance ce qui va arriver, mais parce qu’il est 100 % humain, il est très affligé à la pensée que sous peu, Judas va trahir son amour et son amitié pour 30 misérables pièces d’argent. Jésus sent rôder autour de lui le mal et le malin qui ont causé l’endurcissement de Judas ainsi que sa mort spirituelle et éternelle.
Verset 22
Je continue.
Les disciples, déconcertés, se regardaient les uns les autres ; ils se demandaient de qui il pouvait bien parler (Jean 13.22).
Jésus a jeté un froid terrible dans la petite pièce où ils sont tous rassemblés. Voilà trois ans que les apôtres cheminent ensemble avec le Seigneur. Ils sont solidaires, se connaissent bien et se sont investis à fond pour leur Maître. Mais en apprenant que l’un des leurs est un traître, ils sont dans un état de choc; stupéfaits parce qu’il leur est impossible de comprendre comment l’un des 12 qui a été si proche de Jésus puisse faire une chose pareille. Judas a si bien caché son jeu qu’aucun des autres ne le soupçonne.
Versets 23-25
Je continue.
L’un d’entre eux, le disciple que Jésus aimait, se trouvait à table juste à côté de Jésus. Simon Pierre lui fit signe de demander à Jésus de qui il parlait. Et ce disciple, se penchant aussitôt sur la poitrine de Jésus, lui demanda : — Seigneur, de qui s’agit-il ? (Jean 13.23-25).
Pierre, le chef de facto du groupe des apôtres et aussi le plus ardent, veut peut-être prendre en main cette vilaine affaire et vider l’abcès tout de suite. Il demande à Jean qui est le disciple que Jésus aimait, et qui se trouvait à côté du Seigneur, de se renseigner. Selon la tradition gréco-romaine, au moment des repas, les convives sont allongés sur leur côté gauche, la tête proche de la table. Il suffit donc au disciple qui est à droite de Jésus de se pencher un peu en arrière pour se trouver tête à tête avec lui.
Versets 26-27
Je continue.
Et Jésus lui répondit : — Je vais tremper ce morceau de pain dans le plat. Celui à qui je le donnerai, c’est lui. Là-dessus, Jésus prit le morceau qu’il avait trempé et le donna à Judas, fils de Simon Iscariot. Dès que Judas eut reçu ce morceau de pain, Satan entra dans Judas. Alors Jésus lui dit : — Ce que tu fais, fais-le vite (Jean 13.26-27).
Malgré ce qu’il va faire, Judas est assis à une place d’honneur, à côté du Maître qu’il va trahir. Sans aucune honte ni aucun regret, il reçoit de sa main le pain de l’amitié. La réponse de Jésus à Jean est suffisamment discrète pour que les autres ne la comprennent pas. En même temps et par ce geste, le Seigneur donne une ultime possibilité à Judas de se repentir bien qu’il sache d’avance que c’est trop tard. En cédant à son amour de l’argent (Jean 12:6), Judas a ouvert son cœur à l’influence du démon ; puis déçu parce que Jésus ne répond pas à ses ambitions, il n’éprouve plus pour lui que du mépris et de la haine. Alors, sous l’influence du Prince des ténèbres, il conçoit l’idée horrible de sa trahison (Jean 13:2).
Au repas de Pâque, c’est le père de famille qui donne à chaque membre de la maisonnée un des morceaux de pain trempés dans un brouet de fruits cuits. Dans un banquet, c’est un honneur que de recevoir le morceau de pain trempé dans la sauce des mains de l’hôte. Le geste de Jésus est donc particulièrement ironique. Comme Judas a pris le morceau, Jésus désire qu’il parte au plus vite afin d’être seul avec ses disciples fidèles et les enseigner car le temps presse.
On peut bien sûr spéculer sur ce qui aurait pu se passer si Judas était revenu sur sa décision de trahir son Maître, et aussi sur la façon dont les Écritures se seraient alors accomplies. Mais Dieu n’étant jamais pris de court, cette interrogation comme beaucoup d’autres, n’a pas raison d’être. La petite phrase : « Satan entra dans Judas », est une déclaration qui glace le sang. Cet homme est devenu un instrument entre les mains du diable. Il faut cependant bien remarquer que cette action funeste et effroyable du diable a seulement eu lieu une fois que Judas a résolument décidé de trahir son Maître et non pas avant. Satan ne fait pas comme il veut.
Dieu et lui prennent, tous deux bonne note des décisions que je prends, et que vous prenez. Le Créateur a réellement donné à l’être humain le libre arbitre et a donc reçu la liberté de faire des choix véritables ; cependant, il doit aussi en assumer les conséquences. Maintenant, Judas reçoit l’ordre d’agir promptement, ce qu’il va faire puisque le voilà découvert. Les chefs religieux voulaient attendre la fin de la fête, une fois que les foules auraient quitté Jérusalem, pour supprimer Jésus parce qu’ils ne voulaient pas de problème, mais les événements vont se précipiter et se conformer au plan de Dieu.
Versets 28-30
Je continue le texte.
Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. Comme Judas gérait la bourse commune, quelques-uns supposèrent que Jésus le chargeait d’acheter ce qu’il leur fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Dès que Judas eut pris le morceau de pain, il se hâta de sortir. Il faisait nuit (Jean 13.28-30).
Au moment où Judas s’absente, les disciples ne pensent que du bien de lui. Ils ne se doutent toujours de rien. Judas a trompé tout le monde à l’exception de Jésus évidemment. Les apôtres pensent que Judas va acheter des provisions pour la Pâque qui a lieu le 14 du mois de Nisan, qui tombe un vendredi. De plus, selon le Talmud, il est interdit de porter des armes, au tribunal de siéger, de prononcer des sentences et d’exécuter des criminels un sabbat, or le 14 au soir en est un. Donc ce que je viens de mentionner a eu lieu le jeudi 13 de Nisan et la dernière Pâque de Jésus aussi, c’est à dire un jour en avance sur le calendrier normal. Puis Jésus a été crucifié le lendemain, le vendredi 14, le jour officiel de la Pâque.
La précision de Jean qui dit qu’il fait nuit a une valeur symbolique car comme Judas a choisi de quitter et de trahir Jésus qui est la lumière du monde, il pénètre de facto dans les ténèbres du mal. Et puisqu’il ne se repentira pas de sa trahison, mais ira se pendre, il vient déjà d’entrer dans une nuit éternelle, dont il ne sortira jamais ; sinistre pensée, j’en conviens.
Il faut aussi savoir que dans les domaines spirituel et moral, la neutralité n’existe pas. Cela veut dire que de ne pas choisir est une décision qui engage tout autant qu’un choix volontaire et réfléchi. Dans un autre évangile, Jésus dit à ceux qui l’écoutent :
Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi, et celui qui ne se joint pas à moi pour rassembler, disperse (Matthieu 12.30).
Ce repas de la Pâque que sont en train de partager les apôtres avec Jésus est son dernier; c’est un repas d’adieu. Quand il a lavé les pieds des 12, il a mis un comble à son amour pour eux en prenant la place du serviteur alors qu’il est l’hôte de ce banquet. Ce que Jésus a fait souligne l’amour qu’il a pour les siens, même pour Judas. Par la même occasion, le Seigneur a enseigné deux vérités à ses disciples : le besoin quasi constant de purification intérieure, et l’esprit de service qui doit animer la communauté des futurs croyants entre eux.
Par ce lavement de pieds, Jésus annonce aussi sa mort par laquelle il va effectivement laver, mais avec son sang, les fautes de tous ceux qui croient en lui, à commencer par ses disciples. Ici encore, il montre qu’il sait tout d’avance et maîtrise parfaitement les événements.
Versets 31-32
Je continue.
Quand il fut parti, Jésus dit : — Maintenant, la gloire du Fils de l’homme éclate, et Dieu va être glorifié en lui. Puisque Dieu va être glorifié en lui, Dieu, à son tour, va glorifier le Fils de l’homme en lui-même, et il le glorifiera bientôt (Jean 13.31-32).
En pressant Judas d’exécuter son sinistre projet, Jésus signifie qu’il accepte le chemin de la croix qui le conduira au Père. Ici encore, Jésus prend le titre de « Fils de l’homme » parce que c’est comme membre de la race humaine et comme chef de la nouvelle humanité qu’il accomplit l’œuvre de la rédemption et qu’il retournera dans la gloire.
Le mot « gloire » ou l’une de ses formes verbales, apparaît cinq fois dans ce passage. Dieu en tant que Père et Fils a été glorifié par la mort et la résurrection de Jésus, parce que ses attributs divins, son amour, sa compassion, sa sainteté et sa justice, ont été révélés de manière éclatante. En obéissant jusqu’au bout, le Seigneur fera connaître son Père et le plan du salut. Jésus a scellé son exécution, mais maintenant que le traître est parti, l’atmosphère de la chambre haute va changer. Jésus va y donner un long enseignement dont l’institution de la sainte cène, ou communion. Entretemps, les événements qui conduisent à son arrestation et son exécution vont se précipiter, mais les 11 ne se doutent encore de rien.
Versets 33-35
Je continue le texte.
Mes chers enfants, je suis encore avec vous, mais plus pour longtemps. Vous me chercherez ; et ce que j’ai dit à tous, je vous le dis à vous aussi maintenant : vous ne pouvez pas aller là où je vais. Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. Oui, comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres (Jean 13.33-35).
C’est ici la seule fois dans les évangiles que Jésus appelle ses disciples « mes chers enfants ». Il se montre très affectueux avec ces onze hommes auxquels il est humainement très attaché. C’est probablement ici, que dans le récit de Jean il faut placer la sainte cène. Jésus sent le vide immense et douloureux qu’il va laisser dans leur cœur et dans leur vie quand il leur dit qu’il va les quitter ; la première fois, ce sera par sa mort et la seconde par son ascension. Mais il aura désormais une relation spirituelle avec ses disciples qui doivent rester ici-bas afin de continuer son œuvre. Dans cette optique, il leur ordonne de s’aimer les uns les autres; ce commandement est nouveau dans le sens qu’il s’agit de l’amour-sacrifice à l’exemple de Jésus. La marque du chrétien est plus que la connaissance des Écritures ou même la fidélité à Dieu, c’est l’amour qui se donne aux autres. Seulement le mot « amour » a tellement été galvaudé, utilisé à tors et à travers par le monde du cinéma et de la musique, qu’il ne veut plus dire grand-chose. Dans les Écritures, l’amour est une action en faveur des autres et non un sentiment. C’est un don de soi qui va jusqu’au sacrifice de sa vie et c’est vraiment un nouveau concept pour les disciples. Jésus a déjà révélé à ses apôtres combien il les aimait quand il leur a lavé les pieds, mais le summum de son amour pour eux et pour l’humanité entière sera démontré par le don de sa vie sur la croix pour racheter tous ceux qui lui font confiance. De même que Jésus exprime l’amour de Dieu, les disciples doivent révéler l’amour du Christ par leur conduite les uns envers les autres. C’est ce soutien mutuel et intense qui va leur permettre de survivre dans un monde hostile.
Tertullien, un père de l’Église et apologiste chrétien du 2e siècle de notre ère, écrit que l’empire romain était troublé par l’Église naissante car le nombre de croyants augmentait en flèche. Ils refusaient d’adorer l’empereur et même d’offrir une pincée d’encens à son image. Les autorités croyant qu’ils organisaient des réunions secrètes pour renverser Rome, envoyèrent des espions dans diverses assemblées. Le rapport qu’ils firent étonna beaucoup les autorités. Ils dirent quelque chose comme ça : « Ces chrétiens sont des gens étranges. Ils se réunissent dans une pièce vide pour adorer. Il n’y a pas une seule image. Ils parlent de quelqu’un qu’ils appellent Jésus qui est absent, mais qu’ils comptent revoir à tout moment. Et ils l’aiment vraiment avec passion et s’aiment entre eux profondément ».
Versets 36-38
Je finis de lire le chapitre 13.
Simon Pierre lui demanda : — Seigneur, où vas-tu ? Jésus lui répondit : — Tu ne peux me suivre maintenant là où je vais, mais plus tard tu me suivras. Mais Pierre reprit : — Et pourquoi donc, Seigneur, ne puis-je pas te suivre dès maintenant ? Je suis prêt à donner ma vie pour toi ! — Tu es prêt à donner ta vie pour moi ? répondit Jésus. Oui, vraiment, je te l’assure : avant que le coq ne se mette à chanter, tu m’auras renié trois fois (Jean 13.36-38).
Pierre toujours prompt à parler avant de réfléchir aux implications de ses paroles, demande des précisions sur ce que Jésus veut dire. Il aime vraiment le Seigneur et désire de tout son cœur le suivre. Il se comporte comme un enfant qui demanderait à son père : « Où vas-tu papa, pourquoi je ne peux pas venir avec toi ? Il ne peut pas concevoir sa vie sans être en compagnie de Jésus. Il est convaincu que son courage et son amour peuvent relever n’importe quel défi, y compris le martyr. Pierre n’a rien d’un traître, bien au contraire, c’est un disciple loyal et tout ce qu’il y a de plus sincère quand il affirme sans blêmir qu’il est prêt à mourir pour son Maître. Et pourtant, quel douloureux contraste entre la déclaration de Pierre pleine d’assurance et la réponse de Jésus ! Trop naïf et sûr de lui, Pierre se laisse aller à sa fougue, son impulsivité, et à l’élan de son cœur. Mais il ne se connaît pas aussi bien qu’il le pense; il ne se rend donc pas compte que son engagement envers Jésus est encore faible et que la peur aurait raison de lui. De plus, il n’a aucune idée des puissances sataniques qui sont à l’œuvre autour et contre lui. L’avertissement de Jésus n’empêchera pas Pierre de renier le Seigneur, cependant, il a pris note de la remontrance qui lui a été faite, car il ne prendra plus la parole.
L’annonce du reniement de Pierre par Jésus prend les autres disciples complètement par surprise. D’abord, il y a un traître parmi eux et maintenant une prédiction que leur chef va renier le Seigneur. On peut être sûr que dans l’esprit de quelques-uns, Pierre se dessine comme celui qui va trahir le Seigneur. La situation est devenue critique ; ils sont extrêmement ébranlés, sur le qui-vive et en état de choc. Il suffirait d’un événement imprévu et ce serait la débandade, et c’est d’ailleurs ce qui arrivera. Quand Jésus sera arrêté, ils s’enfuiront à toutes jambes pour ne plus réapparaître jusqu’à ce que le Christ ressuscité leur apparaisse pour les réconforter et les remettre sur les rails.
Il est vrai qu’après avoir marché avec Jésus pendant 3 ans, vu tous ses prodiges et sa puissance, cru qu’il est le Messie, ils ne peuvent ni concevoir ni accepter qu’il soit arrêté et crucifié comme un vulgaire criminel, et se comporter comme un agneau sans défense. D’ailleurs, chaque fois que Jésus leur annonce qu’il lui faut aller à Jérusalem pour y souffrir et y mourir entre les mains des autorités religieuses, leur esprit s’embrume et leurs oreilles se ferment, car c’est beaucoup trop difficile à accepter, et ça n’a aucun sens dans leur vision des choses.
Chapitre 14
Introduction
Nous voici arrivés au chapitre 14 de l’évangile selon Jean. La division des Textes Sacrés en chapitres et versets est très pratique pour s’y retrouver; c’est un moine qui a fait ce travail. Mais de temps en temps, elle tombe au mauvais endroit et c’est le cas ici. Ce que le Seigneur va maintenant dire est la continuation directe du passage précédent alors que les disciples sont en état de choc, complètement abasourdis et déprimés. Jésus vient de leur dire qu’il allait les quitter, qu’il allait mourir, qu’un des 12 est un traître, que Pierre le renierait trois fois, selon les autres évangiles, que Satan œuvre contre eux, et finalement que tous vont l’abandonner. Le poids de toutes ces révélations les écrase; ils sont profondément découragés. J’imagine qu’ils ont l’impression qu’on a attaché une énorme pierre à leur cou et qu’on va les jeter au fond d’un lac. Leur raison de vivre, leur confiance au Seigneur, leur espérance en l’avenir, tout ça coule à pic. Sachant cela, Jésus va maintenant réconforter les siens.
Verset 1
Je commence à lire le chapitre 14.
Jésus dit : — Que votre cœur ne se trouble pas. Ayez foi en Dieu : ayez aussi foi en moi (Jean 14.1).
Le cœur de l’homme est le centre de sa personnalité. Le Seigneur va maintenant adresser à ses disciples plusieurs exhortations accompagnées de promesses. Il donne ici le fondement de la paix intérieure, le moyen grâce auquel un croyant peut réconforter son âme attristée, et trouver le soutien dont il a besoin dans les épreuves de la vie. Dans un autre évangile, Jésus a dit :
Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Oui, mon joug est facile à porter et la charge que je vous impose est légère (Matthieu 11.28-29).
La déclaration : « Ayez foi en Dieu : ayez aussi foi en moi », n’est pas un exercice intellectuel passif, mais une décision personnelle, un attachement ferme au Père et à Jésus son Fils. En effet, le verbe croire est toujours suivi de la préposition en ou à. C’est une action qui consiste à me remettre aux bons soins de l’objet de ma foi. Quand je voyage en avion, de temps en temps il y a des turbulences à vous donner la peur au ventre. Certes, j’ai pleine confiance dans le plan de Dieu pour moi et je sais que mon sort est entièrement entre ses mains. Mais en même temps, je dois dire que je compte aussi sur le savoir-faire du pilote et sur la solidité de la boîte à sardines dans laquelle je suis enfermé
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.