Jean 12.29-50
Chapitre 12
Introduction
Enfant, mon père m’a expliqué ce qu’est le tonnerre qui gronde, mais pas d’une manière très scientifique puisqu’il m’a dit que c’est Dieu qui joue aux boules. En réalité c’est un phénomène physique que je ne saisi pas trop bien. Quand ça tonne, les gens superstitieux croient entendre la voix de Dieu, et c’est bel et bien ce qu’une partie de la foule a dit quand le Père s’est adressé à son Fils le jour de son entrée triomphale dans Jérusalem. Certains ont même affirmé avoir entendu des paroles, mais sans les comprendre distinctement. Dans toutes les révélations d’En-Haut, chacun entend selon sa réceptivité spirituelle tout comme pour les enseignements de Jésus. Je continue à lire dans le chapitre 12 de l’évangile selon Jean.
Versets 29-30
Ceux qui se trouvaient là et qui avaient entendu le son de cette voix crurent que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : — Un ange vient de lui parler. Mais Jésus leur déclara : — Ce n’est pas pour moi que cette voix s’est fait entendre, c’est pour vous (Jean 12.29-30).
La voix est audible, mais apparemment personne n’a compris les paroles. Pour certains, c’est un ange qui a parlé; ils se trompent, certes, mais sont quand même proche de la vérité. Pour les autres, il s’agit simplement d’un coup de tonnerre, donc un événement anodin. Jésus ne commente pas ces opinions diverses, mais il tient à expliquer que le but de cette manifestation divine est de convaincre les sceptiques qu’il est bien celui qui devait venir.
Dans nos pays dits modernes, la plupart de ceux qui prétendent avoir l’esprit scientifique sont aussi matérialistes. Ils interprètent tout ce qu’ils expérimentent en termes cause-effet qui relèvent uniquement de phénomènes naturels. Assez curieusement pourtant, beaucoup d’entre eux sont aussi très superstitieux. La perspective matérialiste repose sur l’hypothèse que la seule réalité est ce qui nous entoure, et elle peut être expliquée en termes scientifiques et mesurables. Rien d’autre n’existe et donc il n’y a ni réalité spirituelle ou surnaturelle.
Verset 31
Je continue le texte.
C’est maintenant que va avoir lieu le jugement de ce monde. Oui, maintenant le dominateur de ce monde va être expulsé (Jean 12.31).
Ce jugement est le triage qui va s’opérer dans l’humanité suite à la mort de Jésus. En passant devant la croix, une partie des êtres humains y trouvent le salut par la foi, tandis que l’autre partie, signe sa condamnation à cause de son incrédulité.
La croix représente deux victoires. Tout d’abord, la culpabilité des hommes a été expiée, le prix du péché payé et la dette acquittée pour tous ceux qui acceptent de faire alliance avec Dieu par Jésus-Christ, le seul médiateur entre le Créateur et moi. Deuxièmement, c’est le triomphe du royaume de Dieu et la défaite de Satan qui va devoir lâcher prise sur le genre humain. Le pouvoir que le diable exerce sur nous par le mal et la mort a été potentiellement rendu caduque à la croix. Les hommes ont maintenant la possibilité d’être libérés de la puissance des ténèbres spirituelles et de l’esclavage du vice.
Satan a été jugé et condamné, cependant il est toujours très actif, car il n’a pas encore été mis hors d’état de nuire. Pour des raisons que les Écritures ne nous donnent pas, Dieu a choisi pour le moment de laisser Satan en liberté, disons, surveillée. Il ne peut pas faire ce qu’il veut, mais il a quand même pas mal d’autonomie. C’est un peu comme quand une loi est votée, mais qu’il y manque les décrets d’application. Dans le cas du diable, il y aura trois décrets ; le premier sera mis en place à la fin du temps de l’Église. Je cite le passage :
Il fut précipité, le grand dragon, le Serpent ancien, qu’on appelle le diable et Satan, celui qui égare le monde entier. Il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Maintenant, notre Dieu a manifesté sa puissance et instauré son règne. Maintenant, son Messie a pris l’autorité en mains. Car l’Accusateur de nos frères, celui qui, jour et nuit, les a accusés devant Dieu, a été jeté hors du ciel (Apocalypse 12.9-10).
Le deuxième décret d’application sera pris à la fin de la période de 7 ans de terreur qui s’appelle la Tribulation, et juste avant l’instauration du règne de 1 000 ans de Jésus-Christ comme souverain sur la terre. C’est un ange qui l’applique. Je lis le passage :
Puis je vis un ange descendre du ciel. Il tenait à la main la clé de l’abîme et une grande chaîne. Il se saisit du dragon, de ce Serpent ancien qui est le diable et Satan. Il l’enchaîna pour mille ans. Il le précipita dans l’abîme qu’il ferma au-dessus de lui, en y mettant des scellés afin que le dragon ne puisse plus égarer les peuples avant le terme des mille ans. Après cela, il doit être relâché pour un peu de temps (Apocalypse 20.1-3).
Finalement, le troisième et dernier décret sera appliqué à la fin de ces 1 000 ans du règne de Jésus sur terre, et suite à une immense bataille. Je lis ce passage :
Les nations s’ébranlèrent sur toute la surface de la terre et investirent le camp du peuple de Dieu et la ville bien-aimée de Dieu. Mais un feu tomba du ciel et les consuma. Alors le diable, qui les trompait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre (Apocalypse 20.9-10).
C’est vrai que c’est un peu compliqué tout ça mais ces événements sont commentés en détail dans l’étude du livre de l’Apocalypse. Ce qui est essentiel, c’est la croix parce que c’est sur ce lieu de supplice que la défaite de Satan a été scellée, et son sort final et éternel réglé, même s’il faudra encore du temps pour arriver jusqu’à l’application du troisième et dernier décret.
Versets 32-33
Je continue le texte du chapitre 12.
Et moi, quand j’aurai été élevé au-dessus de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. Par cette expression, il faisait allusion à la manière dont il allait mourir (Jean 12.32-33).
La déclaration : « j’attirerai tous les hommes à moi », est une affirmation pleine de certitude. C’est une référence à la victoire de Jésus et à la dimension universelle du salut que Dieu va offrir à tous les êtres humains sans distinction de race ou d’origine. Tous les textes du Nouveau Testament le confirment. J’en lis un :
Ils chantaient un cantique nouveau : Oui, tu es digne… car tu as été mis à mort et tu as racheté pour Dieu, par ton sang répandu, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, de toutes les nations (Apocalypse 5.9).
Durant son ministère terrestre, Jésus a attiré à lui toutes sortes de personnes et en grand nombre, mais surtout des Israélites. Au tout début, l’Église était essentiellement composée de Juifs, mais peu à peu elle s’est étendue au monde entier et a englobé tous les peuples.
Verset 34
Je continue le texte.
La foule répondit : — La Loi nous apprend que le Messie vivra éternellement. Comment peux-tu dire que le Fils de l’homme doit être élevé au-dessus de la terre ? Au fait : qui est donc ce Fils de l’homme ? (Jean 12.34).
La foule est intriguée; certains ont compris que Jésus, qui se dit « le Fils de l’homme », prédit sa mort. Comme il se déclare le Messie et que selon les Écritures celui-ci vit éternellement, ils sont confus. C’est avec douceur que le Seigneur leur adresse donc un dernier avertissement.
Versets 35-36
Je continue.
Jésus leur dit alors : — La lumière est encore parmi vous, pour un peu de temps : marchez tant que vous avez la lumière, pour ne pas vous laisser surprendre par les ténèbres, car celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir vous-mêmes des enfants de lumière. Après avoir dit cela, Jésus s’en alla et se tint caché loin d’eux (Jean 12.35-36).
Jésus ne veut pas se lancer dans des explications intellectuelles fumeuses et ne dit donc rien sur son titre de « fils de l’homme ». Par contre, il leur lance un dernier appel et prononce un jugement sur ceux qui n’y répondront pas. Ses auditeurs sont sommés de prendre une décision immédiate par rapport à lui, la lumière. Jésus insiste sur l’urgence et la nécessité de saisir cette dernière opportunité qui leur est offerte de lui faire confiance, car d’ici peu, il sera arrêté, jugé, condamné, et exécuté. Cet enchaînement d’événements représente « les ténèbres », qui comme une couverture épaisse recouvrira les Juifs et endurcira leur cœur. Alors, ils n’auront plus d’autres occasions de croire en lui, de le suivre et ainsi d’obtenir le salut. Quand on y réfléchit, la parole : Il « se tint caché loin d’eux » est redoutable et tragique, pour le peuple juif parce qu’il n’a pas su reconnaître son Messie. Cette parole de l’apôtre Jean sert de clôture au ministère public de Jésus. A partir d’ici, le Seigneur ne donnera plus qu’un enseignement privé à ses disciples. l’apôtre va maintenant nous expliquer la situation de cette foule qui, parce qu’elle a rejeté Jésus, devra subir le jugement divin.
Versets 37-41
Je continue le texte.
Malgré le grand nombre de signes miraculeux que Jésus avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui. Ainsi s’accomplit ce que le prophète Ésaïe avait prédit : Seigneur, qui a cru à ce que nous avons prêché et à qui ta puissance a-t-elle été révélée, ô Dieu (Esaïe 53.1) ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas croire ? C’est encore Ésaïe qui nous en donne la raison quand il dit : Dieu les a aveuglés, il les a rendus insensibles, afin que leurs yeux ne voient pas, que leur cœur ne comprenne pas, qu’ils ne se tournent pas vers lui pour qu’il les guérisse (Esaïe 6.10). Ésaïe a dit cela parce qu’il avait vu la gloire de Jésus et qu’il parlait de lui (Jean 12.37-41).
Jean exprime ici sa grande tristesse devant l’incrédulité de son peuple. Il ne considère pas les miracles de Jésus-Christ comme le seul moyen d’amener les hommes à la foi, car la sainteté de sa vie et sa parole, sont plus aptes encore à convertir les âmes sincères. En effet, précédemment, Jésus a lui-même dit : Si quelqu’un est décidé à faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra bien si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de ma propre initiative (Jean 7:17). Cela dit, résister à des manifestations aussi puissantes de la présence de Dieu que celles des miracles de Jésus, suppose un degré d’incrédulité qui est un endurcissement fatal. Voilà ce qui afflige l’apôtre et il y a de quoi. Comment en effet, peut-on rester indifférent aux paroles d’un homme qui est bonté et miséricorde, qui mène une vie parfaitement droite, dont l’enseignement est un modèle de vertu et de piété, qui dit, certes, venir de Dieu, mais qui le prouve en faisant des prodiges extraordinaires. Qui d’autre a jamais été capable de se faire obéir par une tempête, par la maladie, et à qui d’autre la matière, le pain, l’eau et même la mort a jamais été soumis ? L’Attitude des Juifs est totalement irrationnelle mais elle avait été prophétisée dans l’Ancien Testament. Parce que la nation a refusé la révélation que Dieu leur a donnée en son Fils, ils auront le cœur endurci et seront dorénavant dans l’impossibilité de croire. Rebelles, ils n’ont pas voulu accepter le Seigneur, alors maintenant, ils ne pourront plus croire. Un tel jugement de Dieu envers ceux qui persistent dans leur incrédulité n’est pas rare dans les Textes Sacrés. D’ailleurs l’auteur de l’épître aux Hébreux exhorte solennellement et à trois reprises ses concitoyens en disant :
Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs (Hébreux 3.7, 15 ; 4.7).
Tout ce qui arrive à Jésus est l’accomplissement de prophéties : aussi bien sa mort que le refus de croire de la plupart de ses contemporains et des autorités religieuses juives en particulier. La citation d’Ésaïe que nous donne Jean, a pour but de montrer que l’attitude de la nation d’Israël ne prend pas Dieu par surprise, mais que, comme tous les événements qui entourent la venue, le ministère, la vie et la mort de Jésus, elle était prévue de longue date et fait partie de son plan immuable.
Cette dernière parole prophétique de Jésus aurait dû être un sérieux avertissement pour les Juifs afin qu’ils n’endurcissent pas leur cœur, mais en vain. Ce texte est donc à la fois une mise en garde, un jugement et une dernière occasion de prendre position pour le Seigneur et de le suivre, parce que lui seul est la lumière du monde et celui qui donne la vie éternelle. La prophétie d’Ésaïe s’adresse en priorité aux Juifs, mais elle est aussi d’actualité pour vous et moi et nos contemporains aujourd’hui au 21e siècle.
Parce que dans leur immense majorité les Juifs du premier siècle ont refusé d’accepter Jésus comme leur Messie, ils leur est désormais impossible de faire marche arrière et un retour sur eux-mêmes, de se repentir en somme. L’Éternel n’est pas un papa gâteau qui se promène sur un nuage rose mais un Dieu juste et saint qui juge. L’apôtre Paul nous avertit en ces termes :
Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Galates 6.7).
Il est non seulement possible mais également fréquent de franchir un point de non-retour avec Dieu. Je peux entendre l’évangile, la bonne nouvelle de Jésus, une fois, deux fois, trois fois et peut-être plus. Mais si je persiste dans mon refus de l’accepter, il viendra un moment où je serai complètement imperméable à la Parole de Dieu. Mon sort éternel sera alors arrêté, irrévocablement fixé à tout jamais. C’est pourquoi l’exhortation : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs », est répétée trois fois. D’ailleurs le même auteur dit aussi :
Prenez donc garde : ne refusez pas d’écouter celui qui vous parle. Les Israélites qui ont refusé d’écouter celui qui les avertissait sur la terre, n’ont pas échappé au châtiment. À combien plus forte raison en sera-t-il de même pour nous, si nous nous détournons de celui qui nous parle du haut des cieux (Hébreux 12.25).
Versets 42-43
Je continue le texte de Jean.
Et pourtant, même parmi les dirigeants, beaucoup crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’osaient pas le reconnaître ouvertement de peur d’être exclus de la synagogue. Car ils tenaient davantage à l’approbation des hommes qu’à celle de Dieu (Jean 12.42-43).
La foi timide de ces hommes n’avait pas encore l’énergie nécessaire pour renoncer à la gloire qui vient des hommes et lui préférer la gloire qui vient de Dieu seul. Ils étaient encore dominés par l’empire de l’opinion; c’est là le sens du mot grec.
Cette foi qui ne peut pas renoncer à l’approbation des hommes est une adhésion intellectuelle et non l’engagement ferme qui procure le salut. Mais c’est malgré tout un rayon de soleil dans un tableau autrement très sombre que nous dresse l’apôtre Jean. Certains de ces chefs sortiront de l’ombre et mettront leur tête sur le billot. Parmi eux se trouve notre sympathique Nicodème dont nous avons fait la connaissance au début de l’évangile; il faisait partie de l’armée secrète de Jésus en quelque sorte, mais au moment de sa mort sur la croix, il va montrer ses couleurs en se déclarant ouvertement pour lui, et avec Joseph d’Arimathée, un autre chef, tous deux vont prendre des risques énormes en demandant à Pilate le corps du Christ pour l’ensevelir. Je lis ce passage :
Après ces événements, Joseph, de la ville d’Arimathée, alla demander à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus. Il était aussi disciple du Seigneur, mais il s’en cachait par peur des autorités religieuses. Pilate y consentit. Joseph alla donc prendre le corps de Jésus. Nicodème vint également. C’était lui qui, auparavant, était allé trouver Jésus de nuit. Il apporta environ trente kilogrammes d’un mélange de myrrhe et d’aloès. Tous deux prirent donc le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges funéraires en y mettant des aromates, selon les usages funéraires des Juifs (Jean 19.38-40).
Quant aux autres chefs qui croyaient secrètement en Jésus, quelques-uns ont sans doute fait surface plus tard dans l’Église naissante, mais leurs noms ne nous sont pas donnés.
Versets 44-46
Je continue le texte.
Jésus déclara à haute voix : — Si quelqu’un me fait confiance, ce n’est pas en moi seulement qu’il croit, mais encore en celui qui m’a envoyé. Qui me voit, voit aussi celui qui m’a envoyé. C’est pour être la lumière que je suis venu dans le monde, afin que tout homme qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres (Jean 12.44-46).
On ne sait pas ni quand ni où ni à qui ce discours fut prononcé, mais on sait qu’à ce point du récit, le ministère public de Jésus est terminé (Jean 12:36). Ces paroles ne sont donc pas à proprement parler un nouveau discours du Seigneur, mais plutôt un résumé de sa prédication. Il rappelle les bénédictions assurées à ceux qui croient en lui et la grande culpabilité des Juifs incrédules. L’exhortation est dite « à voix forte » parce qu’elle est destinée à faire vivement sentir combien Jésus a fortement et publiquement proclamé la vérité sur sa mission divine et sur le malheur de ceux qui la rejettent.
Tous ceux qui contemplent Jésus avec les yeux de l’âme et qui croient en lui avec leur cœur, embrassent aussi Dieu. Car Jésus est la révélation et la manifestation parfaite, visible, en chair et en os, du Père qui l’a envoyé ; de sorte que lui faire confiance revient à croire en Dieu. Jésus est la lumière du monde, en sa présence, si quelqu’un demeure dans les ténèbres, il en portera seul la responsabilité, car il aura volontairement fermé les yeux.
Dans le christianisme, il n’y a qu’un seul objet de la foi qui sauve et c’est Jésus, l’image exacte du Père. Il est venu ici-bas parmi nous afin de sortir les hommes du monde des ténèbres de Satan et de les conduire dans le royaume de lumière du Père céleste.
Versets 47-50
Je finis maintenant le chapitre 12.
Si quelqu’un entend ce que je dis, mais ne le met pas en pratique, ce n’est pas moi qui le jugerai ; car ce n’est pas pour juger le monde que je suis venu, c’est pour le sauver. Celui donc qui me méprise et qui ne tient pas compte de mes paroles a déjà son juge : c’est cette Parole même que j’ai prononcée ; elle le jugera au dernier jour. Car je n’ai pas parlé de ma propre initiative : le Père, qui m’a envoyé, m’a ordonné lui-même ce que je dois dire et enseigner. Or je le sais bien : l’enseignement que m’a confié le Père c’est la vie éternelle. Et mon enseignement consiste à dire fidèlement ce que m’a dit le Père (Jean 12.47-50).
Étant donné que Jésus est le Logos, la Parole de l’Éternel adressée aux hommes, Dieu a parlé d’une manière décisive et définitive par lui. Le but de la révélation du Père en la personne du Christ est de sauver et non de juger. Mais rejeter ses Paroles c’est le mépriser, lui la vie éternelle. Cela conduit, par défaut pourrait-on dire, à une auto-punition, un enfermement de soi dans les ténèbres. C’est ce qui sera la sentence de jugement au dernier jour.
Ce résumé de l’enseignement de Jésus met un terme à cette journée qui a commencé par ce qu’on a coutume d’appeler l’entrée triomphale dans Jérusalem et qui est rapportée par les 4 évangiles. Mais dans les faits, ce triomphe n’en était pas un et a duré le temps d’un feu de paille, ce que la suite des événements va montrer. L’atmosphère, l’esprit, qui domine autour de Jésus est toujours la même : l’incrédulité du peuple, la haine des autorités religieuses, et aussi l’incompréhension des disciples. De plus, Jésus ajoute à ce climat déjà lourd, l’angoisse qu’il ressent à la perspective de la croix qui se dresse devant lui et vers laquelle il a résolument décidé de se rendre. Cependant au-delà des ténèbres, la lumière du salut universel pointe à l’horizon ; les Grecs qui viennent le voir dans l’intention de lui parler, et peut-être même de l’inviter chez eux, en sont les premiers fruits. De plus et comme je l’ai déjà noté, certains dirigeants du peuple commencent à croire en Jésus.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.