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02 mars 2023

Jean 11.43 – 12.8

Chapitre 11

Introduction

La plupart d’entre nous possédons un certain degré d’autorité sur certaines personnes, sur des enfants en bas âge et peut-être même sur un animal de compagnie. Mais nous ne pouvons pas commander aux éléments, au vent, à la pluie ou au soleil de briller. Il ne nous est pas possible de dire à une maladie de s’en aller et encore moins au séjour des morts de rendre ses victimes. Par contre, quand Jésus était sur terre, il avait autorité sur absolument tout, ce qu’il a prouvé maintes fois. La plupart de ses miracles étaient spectaculaires, en particulier quand il a ordonné à une tempête de se calmer et de se taire comme si c’était une personne. Dans le onzième chapitre de l’évangile selon Jean, Jésus est devant le sépulcre de son ami Lazare qui s’y trouve déjà depuis 4 jours. Il ordonne à ceux qui l’entourent d’ôter la pierre qui ferme la tombe, puis il lève les yeux vers le ciel et remercie son Père de toujours l’exaucer.

Versets 43-44

Je continue à lire dans le chapitre 11 la scène émouvante de la résurrection de Lazare.

Cela dit, il cria d’une voix forte : — Lazare, sors ! Et voici que le mort sortit du tombeau : il avait les pieds et les mains entourés de bandes de lin, le visage recouvert d’un linge. Jésus dit à ceux qui étaient là : — Déliez-le de ces bandes et laissez-le aller ! (Jean 11.43-44).

Il n’y a pas de verbe dans l’ordre bref que donne Jésus à Lazare; c’est son autorité qui le fait sortir du tombeau. Cette même parole a retenti à l’origine de l’univers quand l’Eternel a dit : Que la lumière soit ! (Genès 1:3,4). L’apôtre Paul écrit qu’Abraham a mis sa confiance en celui qui donne la vie aux morts et appelle à l’existence ce qui n’existe pas (Romains 4.17).

A une autre occasion, Jésus a dit :

L’heure vient où tous ceux qui sont dans la tombe entendront la voix du Fils de l’homme. Alors, ils en sortiront (Jean 5.28-29).

Lazare ne correspond pas à cette prédiction de la fin des temps, mais il est un avant-goût de la résurrection des justes. Après une courte prière, Jésus crie d’une voix forte deux mots seulement : « Lazare, sors ! » Saint Augustin a fait remarquer, en ne plaisantant qu’à moitié, que si Jésus n’avait pas précisé le nom de Lazare, tous les morts seraient sortis de leurs sépulcres. Telle est en effet l’autorité du Seigneur.

Les Juifs ensevelissaient leurs morts en enveloppant de bandes de toile le corps et chaque membre à part. Lazare, rendu à la vie, a donc pu marcher et sortir sans trop de difficultés. L’ordre que Jésus donne de le délier permet à Lazare de se comporter comme tout le monde et apporte en même temps la preuve qu’il est bien vivant et non pas un fantôme ou un zombie.

Bien sûr, les théologiens rationalistes d’obédience libérale, dont la philosophie a décidé que tout miracle est impossible, rejettent cette résurrection. Ils expliquent que Lazare n’était mort qu’en apparence et fut ranimé par la fraîcheur du tombeau ou par les parfums aromatiques. Ils appliquent également les mêmes explications fantaisistes à la résurrection de Jésus.

Quand le Seigneur est ressuscité, il a laissé derrière lui le linceul tel quel, y compris le linge qui enveloppait sa tête, sauf que celui-ci a été volontairement plié. Jésus est passé au travers de ces bandes de tissus ainsi que de la pierre qui fermait son tombeau parce qu’il possédait un corps de ressuscité qui a des propriétés toutes autres que celui qui m’enveloppe actuellement. Jésus pouvait apparaître et disparaître n’importe où instantanément et à volonté.

Ce retour à la vie de Lazare est une image, ou plutôt une ombre bien pâle de la façon dont le Fils de Dieu ordonnera la résurrection de tous les croyants qui dans l’histoire de l’humanité ont placé leur confiance soit en lui soit en l’Éternel. Comme je l’ai déjà dit, Lazare revint dans le monde des vivants mais avec son ancien corps mortel, périssable, soumis aux maladies, et qui un jour retourna à la poussière.

Versets 45-46

Je continue.

En voyant ce que Jésus avait fait, beaucoup de ceux qui étaient venus auprès de Marie crurent en lui. Quelques-uns, cependant, s’en allèrent trouver les pharisiens et leur rapportèrent ce que Jésus avait fait (Jean 11.45-46).

Quand Jésus se révèle aux hommes, il déclenche toujours plusieurs réactions. Pour certains, ce prodige est la preuve formelle qu’il dit la vérité sur lui-même et sur le Père et donc qu’il est le Messie. D’autres sont fortement impressionnés mais c’est une émotion passagère. D’autres encore vont rapporter cet incident à ses ennemis jurés, les pharisiens; ils vont le dénoncer comme s’il avait commis une action répréhensible. Il me semble incroyable que quelqu’un puisse assister à un tel déploiement de puissance et d’autorité, et ne soit pas convaincu de la nature divine du faiseur de miracles. Pourtant, c’est exactement ce que Jésus affirme dans l’une de ses paraboles. Je le cite :

“ Non, père Abraham, reprit l’autre. Mais si quelqu’un revient du séjour des morts et va les trouver, ils changeront. ” Mais Abraham répliqua : “ S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie ! ” (Luc 16.30-31).

Selon les Écritures, la dureté de cœur rend la personne imperméable et aveugle aux réalités spirituelles. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Quelqu’un de ma connaissance qui est spécialisé dans l’enseignement d’enfants aveugles, m’a dit qu’une de leurs difficultés principales est de comprendre la logique cause à effet. Ils entendent bien qu’une balle touche le sol mais ne se rendent pas compte qu’il a fallu d’abord lâcher la balle pour qu’elle puisse tomber. C’est un peu pareil pour les incrédules, qu’ils soient religieux ou pas. Ils voient bien les signes prodigieux que fait Jésus, mais sont incapables de remonter à leur cause, c’est-à-dire à leur origine divine.

La résurrection de Lazare est le dernier miracle du ministère public du Seigneur et la dernière preuve qu’il donne de sa nature céleste. Il ne lui reste que quelques jours à vivre avant son exécution, temps durant lequel il va donner plusieurs enseignements fondamentaux sur la vie chrétienne et le Saint-Esprit à ses disciples, et que nous rapporte en détail l’apôtre Jean dans la suite du récit. En fait, le tiers du contenu des quatre évangiles est consacré à la dernière semaine de Jésus sur terre, ce qui inclut la dernière Pâque qu’il prit avec ses apôtres, son arrestation, sa mort, sa résurrection et ses apparitions répétées aux disciples avant son ascension qui mit un terme final à son séjour parmi nous. Le miracle fabuleux qui vient d’avoir lieu sert de transition entre le ministère public de Jésus et la semaine de sa Passion.

Le retour à la vie de Lazare annonce celui de Jésus, mais ce n’est qu’un signe, et donc et comme je l’ai déjà dit, il diffère de la résurrection du Christ. Le fait que Lazare sorte du tombeau entouré de bandes de lin et qu’il ait besoin d’aide pour s’en débarrasser le montre bien. Dans cette histoire, les deux sœurs sont les acteurs principaux, alors que leur frère ne dit pas un mot. Dès le début Marthe croit en Jésus, elle sait qu’il est le Messie, le Fils de Dieu et qu’il peut guérir ; mais elle n’a pas compris qu’il est également la résurrection et la vie, c’est-à-dire qu’il possède la vie en lui-même, qu’il est la vie éternelle, et qu’il peut la donner. Ce miracle va aussi déclencher les événements qui conduisent à l’exécution de Jésus.

Versets 47-48

Je continue.

Alors, les chefs des prêtres et les pharisiens convoquèrent le Grand-Conseil. — Qu’allons-nous faire ? disaient-ils. Cet homme accomplit trop de signes miraculeux ; si nous le laissons faire de la sorte, tout le monde va croire en lui. Alors les Romains viendront et détruiront notre Temple et notre nation (Jean 11.47-48).

Ce signe miraculeux, la résurrection de Lazare a tellement de retentissement que les autorités juives de Jérusalem convoquent d’urgence une réunion extraordinaire du grand conseil dont la fonction est à la fois religieuse et politique. Il est composé de sadducéens, les libéraux rationalistes de gauche de l’époque, et des pharisiens, les conservateurs de l’extrême droite. Il va sans dire que ces deux parties sont en opposition constante, mais pour l’occasion, leur haine contre Jésus-Christ les unit. Ils pensent tout bonnement que c’est un grand magicien, genre Houdini, qui par quelque art secret trompe le peuple. Selon les autres évangiles, ils l’accusent aussi de sorcellerie, d’agir avec la puissance du diable. Ce n’est plus de la bêtise humaine mais un affront cinglant de leur part et aussi un crime de lèse-majesté. Leur attitude correspond à une rébellion ouverte appelée « à main levée » contre l’Éternel et qui sous le régime de la Loi rompt l’alliance entre Dieu et les fautifs. Leur châtiment était alors toujours la peine capitale par lapidation car aucun sacrifice ne pouvait couvrir cette transgression et aucune repentance n’était possible. Voilà de quoi sont coupables ces autorités politico-religieuses. En fait, là où le bât les blesse vraiment, c’est dans leur orgueil. Ils sont humiliés par l’érosion de leur perte d’influence sur le peuple. En effet, ni leur désapprobation, ni l’excommunication, ni l’enseignement contraire n’empêche la renommée de Jésus de s’étendre.

Littéralement, ils se disent les uns aux autres : « Que faisons-nous ? » Le verbe est au présent. En d’autres mots, il est urgent de faire quelque chose et de le faire tout de suite. Ils sont très inquiets parce que « cet homme », un terme de mépris, fait beaucoup de miracles. Ne s’étant pas donné la peine de comprendre l’objectif purement spirituel et non politique de Jésus, les religieux pensent que le peuple pourrait le nommer roi ce qui risquerait de mener à une insurrection contre les Romains, et elle serait suivie des conséquences les plus graves. Et comme l’autorité de ce grand conseil dépend exclusivement du bon vouloir de César, ce sont les membres de cette faune politico-religieuse qui ont le plus à perdre.

Versets 49-50

Je continue.

L’un d’eux, qui s’appelait Caïphe, et qui était grand-prêtre cette année-là, prit la parole : — Vous n’y entendez rien, leur dit-il. Vous ne voyez pas qu’il est de notre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, pour que la nation ne disparaisse pas tout entière ? (Jean 11.49-50).

Selon la Loi, le grand-prêtre occupe sa fonction à vie, mais les Romains se méfiant de leur pouvoir, en nommaient un nouveau de temps en temps. Ce Caïphe fait peu de cas de la vie de Jésus; il est avant tout un opportuniste politique bien versé dans l’intrigue qui invoque la raison d’état. Mais ironie du récit, ce sinistre personnage par son conseil pervers et diabolique, rend possible l’accomplissement du plan de Dieu. Le sens de la mort du Christ est annoncé prophétiquement et involontairement par Caïphe. Deuxième ironie de ses paroles : c’est le crime qu’il conseille qui amènera, par un juste jugement de Dieu, la ruine de son peuple, c’est à dire la destruction par les Romains de Jérusalem, de son temple et de la nation en l’an 70.

Versets 51-53

Je continue.

Or ce qu’il disait-là ne venait pas de lui ; mais il était grand-prêtre cette année-là, et c’est en cette qualité qu’il déclara, sous l’inspiration de Dieu, qu’il fallait que Jésus meure pour son peuple. Et ce n’était pas seulement pour son peuple qu’il devait mourir, c’était aussi pour rassembler tous les enfants de Dieu dispersés à travers le monde et les réunir en un seul peuple. C’est ce jour-là que les chefs des Juifs prirent la décision de faire mourir Jésus (Jean 11.51-53).

Cette fois-ci, la décision est prise et irrévocable. Jésus doit mourir coûte que coûte et au plus vite. Prophète sans l’être et malgré lui, Caïphe, le bourreau, déclare simplement qu’il faut exécuter Jésus. Mais à cause de sa fonction de grand-prêtre, l’Esprit de Dieu utilise sa bouche et ses intentions maléfiques pour expliquer la mort de Jésus en termes de substitution et d’expiation. Jésus va prendre la place du peuple dans le châtiment qu’il mérite pour ses fautes et devenir l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Par là même, l’ancien système de la Loi sera aboli et Israël remplacé par un peuple universel qui appartient à Jésus-Christ et qui est l’Église, telle qu’elle est conçue dans le Nouveau Testament. Elle rassemble à la fois les Juifs et les non-Juifs qui ont placé leur confiance en Jésus. Jean les appelle ici « enfants de Dieu » car il se place du point de vue de l’élection de sa grâce. C’est le mystère de la miséricorde divine qui s’étend à toutes les nations et dont Paul a été le grand prédicateur.

Le sinistre personnage de Caïphe en rappelle un autre qui s’appelle Balaam et qui était à la fois un devin de mauvaise augure et un faux prophète qui pouvait prédire la vérité selon ce que l’Esprit de Dieu décidait. Une prédiction juste ne prouve pas que le porte-parole est un prophète de l’Éternel. Le paradoxe de tout ce passage est qu’il prépare la mort de celui qui est et possède en lui-même la vie éternelle, ce qu’il a démontré en ressuscitant son ami Lazare.

Versets 54-57

Je finis le chapitre 11.

Jésus cessa donc de se montrer en public. Il partit de là et se retira dans la région voisine du désert, dans une ville nommée Éphraïm. Il y passa quelque temps avec ses disciples. Comme la fête de la Pâque approchait, beaucoup de gens de tout le pays montaient à Jérusalem avant la fête pour se soumettre aux cérémonies rituelles de purification. Ils cherchaient donc Jésus et se demandaient entre eux, dans la cour du Temple : — Qu’en pensez-vous ? Croyez-vous qu’il viendra à la fête ? Or, les chefs des prêtres et les pharisiens avaient donné des instructions : si quelqu’un savait où se trouvait Jésus, il devait les prévenir pour qu’on l’arrête (Jean 11.54-57).

Jésus sait très bien que les chefs du peuple ont décidé une fois pour toutes de le mettre à mort. Il ne reste plus que les modalités de cette exécution à remplir. Auparavant, Jésus prenait toujours part aux festivités nationales et les utilisait pour enseigner publiquement dans le temple. Maintenant, la question que tout le monde se pose est : « Va-t-il se montrer alors que les autorités juives sont bien décidées à se saisir de lui ? » En se retirant à la campagne, Jésus signale à ses ennemis que c’est lui qui décidera quand son heure aura sonné (Jean 12.1,12).

Chapitre 12

Versets 1-3

Nous arrivons maintenant au chapitre 12 de l’évangile selon Jean qui décrit la fin du ministère public de Jésus avec l’onction de ses pieds par Marie, ainsi que son entrée triomphale dans Jérusalem, la ville sainte, si on peut l’appeler ainsi. C’est ce que nous appelons le dimanche des Rameaux. Jésus vient à Béthanie pour y passer un peu de temps en compagnie de ses amis, les deux sœurs Marthe et Marie ainsi que leur frère Lazare. Il en profite pour enseigner, mais aussi pour goûter une dernière fois l’amitié de ceux qui assumèrent fidèlement le rôle de sa famille d’accueil hospitalière chaque fois qu’il se rendait à Jérusalem. Je commence à lire le chapitre 12.

Six jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie où habitait Lazare, celui qu’il avait ressuscité d’entre les morts. On prépara là un festin en son honneur. Marthe s’occupait du service, et Lazare avait pris place à table avec Jésus. Marie prit alors un demi-litre de nard pur, un parfum très cher : elle le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Toute la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum (Jean 12.1-3).

Nous sommes soit le samedi soit le dimanche avant la crucifixion. En effet nous ne savons pas si Jean appelle « Pâque » le 14 du mois de Nisan quand on immole l’agneau ou le 15 qui est le premier jour de la fête. En tout cas, l’heure approche et elle est grave.

Le ministère de Jésus avait commencé par un repas de noce et se termine de la même manière, en quelque sorte, par un festin qui a lieu chez Simon le lépreux, un parent ou ami de la famille. D’habitude, des esclaves lavaient les pieds des invités avec de l’eau, mais dans ce récit, Marie joue ce rôle. Cependant, ce qu’elle accomplit envers Jésus est un geste plein d’amour, de profond respect, d’humilité et aussi de remerciement parce qu’il a ramené son frère à la vie. Elle a compris, mieux que quiconque, que devant elle se tient le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois et le Prince de la vie.

Parfois, les convives d’un repas essuyaient leurs mains sur les cheveux des esclaves. Ici, Marie prend elle-même l’initiative d’abord d’enduire les cheveux de Jésus, d’après les évangiles de Matthieu et Marc (Matthieu 26.6-13; Marc 14.3-9), et ensuite ses pieds à profusion avant de les essuyer avec sa chevelure, ce qui souligne encore davantage son esprit de consécration et d’adoration du Seigneur. Le nard qu’elle utilise était recherché pour son parfum délicat et coûtait une fortune. C’était une huile préparée à partir d’une herbe aromatique provenant du nord de l’Inde. Elle était importée dans des vases d’albâtre hermétiquement fermés qu’on ouvrait seulement pour les très grandes occasions. Marie et Marthe avaient acheté ce nard pour elles-mêmes, peut-être en vue de leur propre ensevelissement. En tout cas, vu son prix, aucune des sœurs n’avait jusque-là ouvert ce vase, quand soudain l’occasion parfaite se présente à elles; ce sera pour le Seigneur.

Plusieurs indices suggèrent que cette famille de trois personnes est plutôt aisée, par exemple :

  • le nombre important de personnes, qui sont venus de Jérusalem pour pleurer Lazare ;
  • son tombeau qui était une grotte naturelle et non un trou artificiellement creusé dans la pierre à chaux ;
  • l’importance de la présente réception et bien sûr
  • le nard de grand prix.

Jean est sans aucun doute présent puisqu’il fait remarquer que « toute la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum. »

Versets 4-6

Je continue le texte.

Judas Iscariot, l’un des disciples de Jésus, celui qui allait le trahir, dit : — Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum ? On aurait pu donner aux pauvres au moins trois cents deniers ! S’il parlait ainsi, ce n’était pas parce qu’il se souciait des pauvres ; mais il était voleur et, comme c’était lui qui gérait la bourse commune, il gardait pour lui ce qu’on y mettait (Jean 12.4-6).

Judas, et avec lui d’autres disciples, protestent contre cet apparent gaspillage de tant d’argent. En réalité, il n’est pas sincère, mais étant trésorier du groupe d’apôtres et possédé par l’avarice, il tapait dans la caisse. Alors bien sûr, il voit partir en odeur son pourcentage qu’il aurait bien voulu se mettre en poche. D’après Matthieu et Marc, d’autres apôtres, qui ont autant de discernement spirituel qu’une couleuvre, sont d’accord avec lui et font des reproches à Marie.

On peut se demander pourquoi Jésus, qui ne peut pas ignorer le caractère de Judas, lui a laissé le soin de la bourse commune, puisque c’est pour lui une tentation continuelle ? Pendant qu’on se pose des questions on peut aussi se demander pourquoi Jésus l’a appelé à l’apostolat. La raison est qu’il n’y avait pas que du mal en cet homme et Jésus lui a donné beaucoup d’occasions de changer mais il les a toutes refusées. Quel contraste entre Judas et Marie ! Celle-ci a donné publiquement et sans réserve le fruit d’une année de salaire, alors que lui, qui se moque bien des pauvres, ne voit que son intérêt personnel et cherche à amasser en secret de l’argent volé. Et puis comme chacun sait, il va trahir son Maître en le vendant 30 pièces d’argent, le prix d’un esclave écorné par un taureau.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

janv. 23 2025

Émission du jour | Cantique des cantiques 3.1 – 4.1

Elle rêve qu’elle part le chercher

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