Jean 1.20-51
Chapitre 1
Introduction
On a coutume de dire que c’est quand une personne a une position d’autorité qu’on se rend compte en fonction de la façon dont il se comporte, de quelle étoffe il est vraiment fait. Jean-Baptiste est un personnage très coloré. Il habite le désert, se nourrit de miel sauvage et de sauterelles, que je suppose il fait griller. Pourtant, il n’est pas voué à une vocation d’ermite car dès qu’il commence son ministère, des foules viennent spontanément à lui. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il devient la vedette du nord de la Palestine et fait la une des journaux du coin. Alarmées par sa popularité qu’ils ne contrôlent pas, les autorités religieuses de Jérusalem lui rendent visite. Devant tant de personnes qui viennent à lui pour être baptisés, Jean-Baptiste a l’occasion parfaite de se faire mousser en se proclamant grand prophète de l’Éternel, ce qu’il est. Il n’est pas facile de garder son sang froid et le sens de sa mission quand on vous met sur un piédestal. Dans une célèbre fable de La Fontaine, le renard réussit à s’emparer du fromage que tient le corbeau dans son bec en le lui faisant ouvrir suite à sa flatterie. Mais Jean-Baptiste fait partie d’une race de gens rare; c’est un pur qu’on ne peut pas acheter. Vous en connaissez beaucoup qui sont comme lui, qui ne disent que la vérité et qui ne se laissent pas influencer du tout par les acclamations du public ? En lisant ce qui a été écrit de lui, on découvre que Jean-Baptiste est un homme humble qui ne cherche jamais à attirer les feux des projecteurs sur lui. Il est envoyé comme témoin et précurseur de Jésus-Christ et c’est ce qu’il est; il remplit parfaitement son mandat. Un peu plus loin dans l’évangile, les disciples de Jean-Baptiste se montrent jaloux pour leur maître; ils viennent donc le trouver pour qu’il se mette en avant par rapport à Jésus, et qu’il ne se laisse pas marcher sur les pieds. Mais Jean-Baptiste adopte l’attitude opposée et leur répond :
Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit (Jean 3.30).
Versets 20-22
Je continue à lire dans le chapitre premier de l’évangile selon Jean.
Il (Jean-Baptiste) dit clairement la vérité, sans se dérober, et leur déclara ouvertement (aux pharisiens) : — Je ne suis pas le Messie. Mais alors, continuèrent-ils, — qui es-tu donc ? Es-tu Élie ? — Je ne le suis pas. — Es-tu le Prophète ? — Non. — Mais enfin, insistèrent-ils, qui es-tu ? Il faut bien que nous rapportions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même ? (Jean 1.20-22).
Le mot Messie veut dire « celui qui a été oint d’huile », ce qui signifie qu’il est consacré au service de Dieu pour une certaine fonction. Dans l’Ancien Testament, les rois, les prêtres et quelques fois les prophètes étaient oints. Jésus est celui qui est consacré par excellence, parce qu’il réunit ces trois fonctions en sa personne. Il est le successeur du trône de David, il est Le prophète qui avait été annoncé par Moïse et il va devenir le Grand-Prêtre qui va s’offrir lui-même en sacrifice. Jean-Baptiste avoue donc très franchement ne pas être ni une réincarnation d’Élie, ni le Messie, mais la façon dont il répond aux envoyés signifie que ce dernier est présent au milieu d’eux. Au fur et à mesure qu’on l’interroge, ses réponses se font de plus en plus courtes parce qu’il n’a rien à dire de lui-même; il repousse tous les hommages car son rôle consiste uniquement à diriger l’attention du peuple vers le Christ.
Verset 23
Je continue le texte.
— Moi ? Répondit-il (Jean Baptiste), je suis cette voix dont parle le prophète Ésaïe, la voix de quelqu’un qui crie dans le désert : Préparez le chemin pour le Seigneur ! (Jean 1.23).
Jean-Baptiste est la voix alors que Jésus est la Parole. Être une voix est tout ce que Jean-Baptiste ambitionne parce que son message est infiniment plus grand que lui. Il est comme un panneau indicateur qui pointe les gens dans la bonne direction, vers Jésus. Cette voix tonne dans le désert : « Préparez le chemin pour le Seigneur » ! En d’autres termes, préparez-vous pour la venue du Seigneur des seigneurs. C’est à peu près équivalent à : « Le royaume des Cieux est proche » du fait de la présence du Roi des rois. Jean-Baptiste appelle les Juifs à se repentir; il dit en substance : « Reconnaissez vos fautes afin de préparer votre cœur à recevoir le Seigneur ! » Jean-Baptiste dit aussi être la voix annoncée par le prophète Esaïe qui écrit :
On entend une voix qui crie dans le désert : Dégagez un chemin pour l’Éternel, nivelez dans les lieux arides une route pour notre Dieu ! (Ésaïe 40.3).
Or, Ésaïe annonce dans les chapitres qui suivent cette citation, la venue du Serviteur de l’Éternel, du consacré par excellence, de l’Oint, sur lequel l’Esprit repose, et qui, tel un agneau donnera sa vie pour les péchés de son peuple. Ce sont d’ailleurs ces vérités que Jean-Baptiste rappelle dans les versets qui suivent.
Versets 24-26
Je continue.
Les envoyés étaient du parti des pharisiens. Ils continuèrent de l’interroger : — Si tu n’es pas le Messie, ni Élie, ni le Prophète, pourquoi donc baptises-tu ? — Moi, leur répondit Jean, je vous baptise dans l’eau, mais au milieu de vous se trouve quelqu’un que vous ne connaissez pas (Jean 1.24-26).
A cette époque, les pharisiens constituent une secte religieuse importante d’environ 6 000 membres. Ils s’adonnent à l’interprétation rigoureuse de la Loi tout en épousant de nombreuses traditions orales qui se sont rajoutées au fil des siècles. Les pharisiens sont le seul groupe à survivre la guerre des Juifs contre Rome qui dura de l’an 66 à 70. Les pharisiens sont mécontents de Jean-Baptiste et le lui font savoir en lui demandant : « Pourquoi donc baptises-tu ? » Mais notre homme-prophète ne répond pas vraiment à leur question; il sait qu’il n’est que le précurseur d’un autre, et n’a aucune envie de se lancer dans des explications propres à justifier sa conduite. En conséquence, il dirige une nouvelle fois l’attention de ses auditeurs vers Celui qui vient et qui va baptiser du feu du jugement et du Saint-Esprit.
Versets 27-28
Je continue le texte.
Il vient après moi, mais je ne suis pas digne de dénouer la lanière de ses sandales. Cela se passait à Béthanie, à l’est du Jourdain, là où Jean baptisait (Jean 1.27-28).
Dénouer les sandales du Maître était la tâche d’un esclave ; un disciple ne l’aurait pas fait pour son maître. Or Jean-Baptiste s’estime indigne de rendre ce service à Jésus, tellement ce dernier est grand. L’apôtre Jean relève souvent certains détails d’ordre géographique ou temporel. Ici, il mentionne Béthanie, une ville qui nous est inconnue. Puis, il précise que c’est le lendemain qu’a lieu l’événement suivant. Par ces détails, Jean montre comment la Parole qui a quitté la gloire céleste et l’éternité, a été faite chair et s’est insérée dans l’espace-temps et la géographie de notre monde.
Verset 29
Je continue.
Le lendemain, Jean aperçut Jésus qui se dirigeait vers lui ; alors il s’écria : — Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde (Jean 1.29).
Jean ne nous dit pas d’où vient Jésus, mais tout porte à croire qu’il revient du désert où il a croisé le fer avec le diable pendant 40 jours et 40 nuits. Le deuxième témoignage de Jean-Baptiste est structuré par des précisions d’ordre temporel. Jean met ici l’accent sur le rôle de sacrifice de Jésus-Christ. Il n’est pas seulement le Messie, mais aussi le Sauveur. En fait, il est le parfait Agneau qui vient de Dieu et qui a le pouvoir d’enlever le péché, la maladie morale de l’homme et sa culpabilité vis à vis de Dieu. Jésus seul a le pouvoir de payer ma dette et d’effacer mon ardoise. Selon la Loi, c’est le bouc qui fait l’expiation du péché, par contre, ce sont des agneaux qui étaient sacrifiés quotidiennement matin et soir, ainsi que pour la Pâque juive, symbole de la délivrance divine. La parole: « Voici l’Agneau de Dieu » est aussi l’accomplissement de la réponse qu’Abraham a donnée à son fils Isaac lorsque tous deux cheminaient vers le lieu du sacrifice. Je lis le passage :
Isaac s’adressa à son père Abraham et lui dit : Mon père ! Abraham dit : Qu’y a-t-il, mon fils ? Voici le feu et le bois, dit-il, mais où est l’agneau pour l’holocauste ? Abraham répondit : Mon fils, Dieu pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste. Et ils poursuivirent leur chemin tous deux ensemble (Genèse 22.7-8).
L’agneau fait aussi penser au sacrifice qu’Abel a offert à l’Éternel. Je rappelle le passage du livre de la Genèse.
Au bout d’un certain temps, Caïn présenta des produits de la terre en offrande à l’Éternel. Abel, de son côté, présenta les premiers-nés de son troupeau et en offrit les meilleurs morceaux. L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais pas sur Caïn et son offrande (Genèse 4.3-5).
Il y a fort à parier que c’était bel et bien un agneau qu’Abel offrit à Dieu, ce qui lui coûta d’ailleurs la vie aux mains de son frère Caïn.
Versets 30-31
Je continue le texte.
C’est de lui (Jésus) que je vous ai parlé lorsque je disais : “ Un homme vient après moi, il m’a précédé, car il existait avant moi. ” Moi non plus, je ne savais pas que c’était lui, mais si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour le faire connaître au peuple d’Israël (Jean 1.30-31).
Jean-Baptiste répète ce qu’il a dit un peu plus tôt au sujet de Jésus. Il faut que sa renommée soit supplantée par celle du Seigneur dont la supériorité repose sur sa préexistence. Jean-Baptiste ignorait que Jésus était le Messie jusqu’à ce que celui-ci lui soit révélé par le Père. Quand obéissant aux ordres de Dieu, Jean-Baptiste a commencé son ministère, tout ce qu’il savait est qu’il devait préparer le chemin pour le Messie qui allait se manifester à Israël. Il ignorait alors que c’était Jésus qu’il devait connaître en tant que personne parce que leurs familles entretenaient des relations intimes (Luc 1.36-39). On ne sait pas quand et comment Jean-Baptiste a su que Jésus était le Messie mais c’était avant son baptême (Matthieu 3.14).
Versets 32-34
Je continue.
Jean-Baptiste rendit ce témoignage : — J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui. Je ne savais pas que c’était lui, mais Dieu, qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’avait dit : Tu verras l’Esprit descendre et se poser sur un homme ; c’est lui qui baptisera dans le Saint-Esprit. Or, cela, je l’ai vu de mes yeux, et je l’atteste solennellement : cet homme est le Fils de Dieu (Jean 1.32-34).
En grec, les versets 31,33 et 34 commencent par Jean-Baptiste qui dit : « et moi (kago) » ce qui met en valeur ses déclarations qui suivent. Bien que Jean ne mentionne pas le baptême de Jésus, il souligne bien le fait que Jean-Baptiste a vu l’Esprit invisible venir du ciel et se manifester sous la forme d’une colombe se poser sur Jésus. Lui il baptise d’eau les Juifs qui viennent à lui, ce qui est une bonne chose, mais la purification résultant de l’Esprit est d’un tout autre ordre. Plus tard, lors de la Pentecôte, 50 jours après la résurrection de Jésus, le baptême du Saint-Esprit sous la forme de langues de feu (Actes 2.3) introduira une nouvelle ère, celle de l’Église, ou l’ère de l’Esprit ou encore le régime de la grâce.
Pendant son enfance et jusqu’à ce qu’il commence son ministère, Jésus a développé son caractère moral et religieux (Luc 2:40) comme tous les jeunes juifs. Ce n’est qu’au moment de son baptême que sous l’impulsion du Saint-Esprit, il a commencé sa carrière messianique.
Versets 35-38
Je continue.
Le lendemain, Jean était de nouveau là, avec deux de ses disciples. Il vit Jésus qui passait, et il dit : — Voici l’Agneau de Dieu ! Les deux disciples entendirent les paroles de Jean et se mirent à suivre Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu’ils le suivaient et leur demanda : — Que désirez-vous ? — Rabbi — c’est-à-dire Maître —, lui dirent-ils, où habites-tu ? (Jean 1.35-38).
C’est la deuxième fois en deux jours que Jean-Baptiste déclare à ses disciples que Jésus est l’Agneau de Dieu. Cette seconde affirmation inspire à certains d’entre eux le désir de connaître le Seigneur ce qui ne veut pas encore dire : le suivre. Jean-Baptiste passe le bâton à Jésus pour ainsi dire car à partir de maintenant, il va perdre ses disciples un à un. L’action se déplace du baptême de Jean-Baptiste au ministère de Jésus. Un des deux disciples qui suit Jésus est André, tandis que l’autre est certainement Jean qui ne se nomme jamais. La question de Jésus « Que désirez-vous ? » veut aussi dire : « Que cherchez-vous dans la vie ? »
Versets 39-42
Je continue le texte.
— Venez, leur répondit-il, et vous le verrez. Ils l’accompagnèrent donc et virent où il habitait. Il était environ quatre heures de l’après-midi. Ils passèrent le reste de la journée avec lui. André, le frère de Simon Pierre, était l’un de ces deux hommes qui, sur la déclaration de Jean, s’étaient mis à suivre Jésus. Il alla tout d’abord voir son frère Simon et lui dit : — Nous avons trouvé le Messie, ce qui veut dire le Christ. Et il le conduisit auprès de Jésus. Jésus le regarda attentivement et lui dit : — Tu es Simon, fils de Jonas. Eh bien, on t’appellera Céphas, ce qui veut dire Pierre (Jean 1.39-42).
« Venez et voyez » est toujours d’actualité aujourd’hui. C’est ainsi qu’on doit d’abord venir à Jésus avant de voir où il demeure et qui il est. Jean précise qu’il est 4 h de l’après-midi. Cette première rencontre avec le Seigneur l’a tellement marqué qu’il se souvient de l’heure. Il essaie aussi de structurer son récit autour de renseignements temporels. C’est le soir de ce jour mémorable que André va chercher son frère Simon. Homme inconstant, sans persévérance dans ses résolutions, il a la fâcheuse tendance à parler avant de réfléchir. Jésus lui dit : « on t’appellera Céphas », ce qui veut dire roc et par la grâce de Dieu, c’est ce qu’il va devenir. C’est Pierre qui le jour de la Pentecôte a prêché publiquement, et quel sermon ! Suite à quoi, quelques 3 000 personnes se joignirent à l’Église naissante.
Versets 43-45
Je continue le texte.
Le lendemain, Jésus décida de retourner en Galilée. Il rencontra Philippe et lui dit : — Suis-moi ! Philippe était originaire de Bethsaïda, la ville d’André et de Pierre. Philippe, à son tour, alla voir Nathanaël et lui dit : — Nous avons trouvé celui dont Moïse a parlé dans la Loi et que les prophètes ont annoncé : c’est Jésus, le fils de Joseph, de la ville de Nazareth (Jean 1.43-45).
Bethsaïda est au bord de la mer de Galilée où Pierre, Philippe et André exerçaient leur métier de pécheur. « La Loi » est le nom que les Juifs donnent aux cinq premiers livres de l’Ancien Testament. Jésus est fils de Joseph parce que légalement c’est son père, et puis les disciples ne savent pas encore que ce Jésus est le Messie et probablement pas que sa conception est miraculeuse, bien que celle-ci soit mentionnée noir sur blanc dans une prophétie d’Esaïe (7.14). Ces hommes ont une certaine connaissance et compréhension du Messie mais elle laisse à désirer. Au fil des mois et des années, ils comprendront mieux qui est le Seigneur, mais ce n’est vraiment qu’après sa résurrection que tous les morceaux du puzzle que représente Jésus pour eux se mettront en place. Philippe a joué le même rôle envers Nathanaël qu’André dans la vocation de Pierre. Un flambeau allumé sert à en allumer un autre ; c’est ainsi que se propage la foi (Godet). » Nathanaël deviendra apôtre. Il porte le nom de Barthélemy dans les autres évangiles. Je continue le texte.
— De Nazareth ? répondit Nathanaël. Que peut-il venir de bon de Nazareth ? — Viens et vois toi-même ! répondit Philippe. Jésus vit Nathanaël s’avancer vers lui. Alors il dit : — Voilà un véritable Israélite, un homme d’une parfaite droiture (Jean 1.46-47).
Nathanaël qui habite Cana (Jean 21.2), à quelques km de Nazareth connaît cette bourgade et elle a mauvaise réputation, à cause sans doute de la garnison romaine qui s’y trouve. C’est un peu comme Saigon lors de la guerre du Vietnam. Pour les GI américains qui y étaient stationnés, c’était drogue et sexe à gogo entre les batailles. Philippe ne se laisse pas démonter, et cette fois-ci c’est lui qui dit : « Viens et vois par toi-même ! » C’est la meilleure réponse qu’on puisse donner à un sceptique incrédule.
Nathanaël est réaliste mais aussi un homme intègre en qui il n’y a ni fraude ni hypocrisie; il n’essaie pas de tromper son monde. Jésus l’appelle « un véritable Israélite », c’est-à-dire qu’il l’est dans son cœur par sa sincérité et sa droiture, et pas simplement comme descendant d’Abraham. Nathanaël est sans arrière pensée et disposé à croire que Jésus est le Messie.
Versets 48-49
Je continue.
— D’où me connais-tu ? lui demanda Nathanaël. — Avant même que Philippe t’appelle, lui répondit Jésus, lorsque tu étais sous le figuier, je t’ai vu. — Maître, s’écria Nathanaël, tu es le Fils de Dieu, tu es le Roi d’Israël ! (Jean 1.48-49; comparez Psaume 2).
Les paroles de Jésus : « Je t’ai vu » ont créé la foi en Nathanaël et provoqué sa belle confession. Peu de temps avant que Philippe ne trouve Nathanaël, ce dernier s’était retiré sous un figuier loin de tous les regards. Mais le Seigneur l’a découvert dans sa cachette et a même pénétré au fond de son cœur. D’abord douteur, Nathanaël croît maintenant en Jésus. Cela ne veut pas dire qu’il a vraiment compris qui est en face de lui car ses paroles en disent plus long que sa foi et sa tête est encore en avance sur son cœur.
Versets 50-51
Je continue.
— Tu crois, lui répondit Jésus, parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier ? Tu verras de bien plus grandes choses encore. Et il ajouta : — Oui, je vous l’assure, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre entre ciel et terre par l’intermédiaire du Fils de l’homme (Jean 1.50-51).
Le Fils de l’homme est le titre que Jésus se donne le plus souvent. Il l’a utilisé plus de 80 fois. La déclaration : « Oui, je vous l’assure », aussi rendue par : « En vérité, je vous le dis », apparaît 25 fois dans l’évangile selon Jean, et elle souligne toujours une vérité importante. Les paroles énigmatiques de Jésus font allusion à une vision de Jacob. Alors tout jeune, le futur père de la nation d’Israël s’enfuit à toutes jambes pour échapper à son frère Ésaü qui veut lui faire la peau. C’est à l’occasion de sa première nuit à la belle étoile qu’il a un rêve qui signifie que l’Éternel n’a pas perdu contact avec lui alors que Jacob pense qu’en quittant la maison familiale, il laisse derrière lui le Dieu de ses pères. Il faut savoir en effet qu’à cette époque tous les peuples croient en des divinités territoriales, c’est-à-dire liées uniquement à leur pays. Abraham et son fils Isaac avaient dû apprendre que l’Éternel est le seul vrai Dieu, le Créateur du ciel et de la terre et qu’il est omniprésent, partout à la fois. Jacob doit lui aussi découvrir cette vérité. Sa première leçon est cette vision. Je cite le passage :
Dans son rêve, il vit une sorte d’escalier reposant sur la terre, et dont le haut atteignait le ciel. Et voici que des anges de Dieu montaient et descendaient cet escalier (Genèse 28.12).
Les anges ont joué un rôle important dans la vie terrestre de Jésus. Ils sont mentionnés lors de la tentation dans le désert et aussi dans le jardin de Gethsémané quand Jésus agonise avant d’aller à la croix. Jésus est lui-même l’escalier du rêve de Jacob, qui rend possible la communion entre le ciel et la terre. Ce ciel que le péché a fermé à la terre et à l’homme va redevenir accessible à la foi, aux espérances et aux prières des disciples. Plus loin dans l’évangile selon Jean, le Seigneur va dire :
Le chemin, c’est moi, parce que je suis la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père (Jean 14.6-7).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.