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09 janv. 2026

Jacques 1.23 – 2.1

Chapitre 1

Versets 22-24

À l’origine et au premier siècle de notre ère, le verre n’existe pas et les miroirs consistent en une feuille de métal polie à l’extrême jusqu’à devenir réfléchissante. Les Hébreux utilisent du laiton alors que les Grecs, les Égyptiens et les Romains emploient du bronze et les gens riches de l’argent ou même de l’or. Cependant, même les miroirs les plus raffinés et les plus onéreux sont grossiers comparés à ceux qu’on trouve partout aujourd’hui dans le commerce et qui sont apparus au XIVe siècle. C’est à partir de ce moment en effet, qu’on a commencé à fabriquer des miroirs en recouvrant le dos d’une surface de verre d’un amalgame d’étain et de plomb. Plus tard, on utilise l’argent parce qu’il est davantage réfléchissant, mais comme il s’oxyde rapidement, il est remplacé par l’aluminium qui est presque aussi réfléchissant mais qui se détériore bien moins vite. Les premiers miroirs donnent une image sombre et déformée du visage, mais en jouant sur son angle de manière à obtenir le meilleur éclairage possible, on peut quand même avoir une idée assez précise de son apparence.

Je continue maintenant de lire dans le premier chapitre de l’épître de Jacques.

Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements (LSG). En effet, si quelqu’un se contente d’écouter la Parole sans y conformer ses actes, il ressemble à un homme qui, en s’observant dans un miroir, découvre son vrai visage : après s’être ainsi observé, il s’en va et oublie ce qu’il est (Jacques 1.22-24).

Le cœur de l’analogie utilisée par Jacques est « il oublie », quelle qu’en soit la raison. Le mot traduit par « s’observant » signifie « s’examiner de très près », à la loupe pour ainsi dire et en faisant attention à tous les détails. Jacques nous présente quelqu’un qui écoute ou même étudie la Parole de Dieu pour se donner bonne conscience, mais qui ensuite l’ignore totalement. Il découvre ses péchés et ses lacunes mais il n’en tient pas compte ; il est sollicité par l’Esprit de Dieu à changer mais reste impassible. Cette personne, dit Jacques, ressemble à celui ou à celle qui passe un bon moment devant la glace observant attentivement chaque ride et même chaque pore de la peau de son visage comme ça pour passer le temps, puis s’en va oubliant complètement cet examen minutieux, qui donc est tout à fait inutile. Pareillement, pour celui qui reste indifférent à la Parole de Dieu, elle ne lui est d’aucune utilité, mais gare à lui, car un proverbe dit :

Celui qui se raidit contre les reproches sera brisé soudainement et ne s’en remettra pas (Proverbes 29.1).

Par contre, l’homme qui accepte de se soumettre aux exhortations des Écritures en tire le plus grand profit, car elles sont une lumière qui éclaire les moindres recoins ténébreux qui sont encore en lui, et une épée qui déniche les squelettes des placards les plus secrets de son être. La Parole de Dieu est le miroir de l’âme qui révèle ce qui est tordu en moi. L’auteur de l’épître aux Hébreux dit que « la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu’au plus profond de l’être, jusqu’à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées du cœur » (Hébreux 4.12).

Supposons que j’aille voir le médecin et qu’il m’envoie passer un examen radiologique aux rayons X ou à résonnance magnétique. On découvre une tumeur et on me dit qu’il faut que je subisse une intervention chirurgicale. Je dois accepter ou refuser. En général, les gens acceptent le traitement, mais pas toujours. Je peux aussi me dire que je n’ai pas confiance en ces examens et aucune envie de passer sur le billard. Mais alors, je suis seul responsable des conséquences de ma décision.

Dieu nous a donné sa Parole pour nous dire ce qu’il attend de nous. Ma responsabilité est donc engagée et la course d’actions que j’adopte a non seulement des répercussions ici-bas, mais aussi et surtout dans l’éternité.

Verset 25

Je continue le texte.

Voici, au contraire, un homme qui scrute la loi parfaite qui donne la liberté, il lui demeure fidèlement attaché et, au lieu de l’oublier après l’avoir entendue, il y conforme ses actes : cet homme sera heureux dans tout ce qu’il fait (Jacques 1.25).

Le verbe « scrute » (parakypsas) signifie « s’abaisser de manière à regarder de plus près ». Il ne s’agit donc pas d’un simple coup d’œil curieux mais d’un regard attentif et soutenu qui fouille tous les recoins. Ce verbe apparaît au moins quatre autres fois dans le Nouveau Testament. Il est bien traduit dans la version Segond quand Pierre dit que « les anges désirent plonger leur regard » dans la Bonne Nouvelle en Jésus. C’est aussi ce verbe qui décrit comment Pierre et Marie de Magdala ont scruté le tombeau vide après la résurrection de Jésus (Luc 24.12 ; Jean 20.5, 11). Mais les traductions françaises ne font justice ni à ce verbe ni à la scène que Luc et Jean décrivent. Par contre, les versions anglaises rendent bien l’étonnement de Pierre et Marie devant le tombeau vide.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, l’épître de Jacques est probablement le premier livre écrit du Nouveau Testament. « La loi parfaite qui donne la liberté » est donc l’ensemble des Écritures, et surtout des commandements d’ordre moral de la Loi mais interprétés en fonction de la grâce de Dieu en Jésus-Christ.

« La loi qui donne la liberté » est une expression paradoxale parce qu’à priori, toute loi implique des contraintes et donc une perte de la liberté individuelle. Mais à cause de la nature humaine dépravée, nous avons besoin de règles sinon c’est la jungle et la loi du plus fort ou du plus rusé qui prévaut. Quand je roule en voiture, je me sens relativement en sécurité parce que la plupart des automobilistes obéissent au code de la route. Dans certains pays du tiers monde et ailleurs, où chacun conduit comme il veut, les accidentés se ramassent à la pelle, et il vaut mieux éviter autant que possible de se retrouver dans un trafic aussi infernal.

La loi de Dieu joue le même rôle de garde-fou que le code de la route car elle nous protège contre nous-mêmes, de nos folies et en particulier du péché qui mène à la mort. En effet, dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul écrit ces lignes solennelles : « Le salaire du péché c’est la mort » (Romains 6.23 ; comparez Romains 6.16-18, 8.14-15 ; 2Corinthiens 3.17).

La loi de Dieu nous libère de la condamnation divine, de l’esclavage du péché et nous fait connaître la vraie liberté. L’apôtre Jean rapporte que Jésus a dit aux Juifs qui ont foi en lui : « Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres » (Jean 8.31-32). Celui qui écoute la Parole de Dieu et s’efforce de la mettre en pratique dans sa vie est comme quelqu’un qui regarde dans un miroir afin de bien voir en détail à quoi il ressemble. Puis il essaie de remédier aux imperfections qu’il remarque. Il se rase, il se lave, il se coiffe, et une femme se met du fond de teint, du rouge aux lèvres et souligne ses yeux au crayon noir ou bleu.

Le croyant authentique, dit Jacques, « demeure fidèlement attaché à la Parole de Dieu », ce qui veut dire qu’il persévère à l’étudier afin de mieux la connaître (Psaumes 1.2), mais surtout il désire la mettre davantage en pratique parce que, d’une part, il sait que son Père céleste l’appelle à vivre à un haut niveau moral et spirituel, et d’autre part, il aime son Sauveur et il veut l’honorer en lui obéissant.

Jacques déclare aussi que celui qui observe l’enseignement des Écritures « sera heureux dans tout ce qu’il fait ». La bénédiction divine repose sur ceux qui se soumettent à leur Père céleste, ce qui correspond à ce que l’Éternel a dit à Josué. Je lis le passage :

Aie soin de répéter sans cesse les paroles de ce livre de la Loi, médite-les jour et nuit afin d’y obéir et d’appliquer tout ce qui y est écrit, car alors tu auras du succès dans tes entreprises, alors tu réussiras (Josué 1.8).

Et le psalmiste écrit :

Éternel, ton amour est là depuis toujours et durera toujours pour ceux qui te révèrent. Ta loyauté demeure à l’égard des enfants de leurs enfants. Elle est pour ceux qui restent fidèles à ton alliance, pour ceux qui se souviennent de tes commandements pour les mettre en pratique (Psaumes 103.17-18).

Pour un croyant, la seule façon d’être heureux et de grandir dans sa foi est d’obéir le plus fidèlement possible aux préceptes de la Parole de Dieu, ce qui n’est pas pénible. En effet, Matthieu rapporte que Jésus a dit :

Oui, mon joug est facile à porter et la charge que je vous impose est légère (Matthieu 11.30).

Verset 26

Je continue de lire le premier chapitre de l’épître de Jacques.

Mais si quelqu’un croit être religieux, alors qu’il ne sait pas tenir sa langue en bride, il s’illusionne lui-même : sa religion ne vaut rien (Jacques 1.26).

Les prophètes font souvent le même type de reproche aux Israélites à cause de leur piété apparente mais qui est sans substance (comparez Ésaïe 1.10-15 ; Jérémie 7.21-28 ; Osée 6.6).

Le mot pour « religieux » (thrêskos) décrit les observances extérieures, les liturgies et autres cérémonies en l’honneur d’une divinité. L’historien juif Josèphe décrit par ce mot l’adoration qui avait lieu dans le temple de Jérusalem. Paul utilise la forme nominale de ce mot quand il parle de son ancienne vie de pharisien zélé (Actes 26.5). Cela dit, dans le Nouveau Testament, le mot habituel (eusebeia) qui décrit un culte authentique qui honore le Dieu unique et vrai a le sens de « pieux et saint » et il a donné le prénom peu courant de « Eusèbe » en français. Les pratiques rituelles sont des tape-à-l’œil qui donnent facilement le change parce qu’ils créent la fausse impression d’émaner d’une âme pieuse. Mais il se trompe lourdement celui qui croit plaire à Dieu en se confiant dans des pratiques et performances même louables. Tout ce que peut faire une personne religieuse en rites et cérémonies est spirituellement sans valeur devant Dieu parce que l’homme étant entaché de péchés, tout ce qu’il fait ou touche est souillé.

Par ailleurs, celui qui est seulement religieux sans appartenir à Jésus-Christ montre tôt ou tard par ses paroles ce qui est vraiment au fond de son cœur non régénéré. Certes, l’usage de la langue n’est pas le seul révélateur de l’état spirituel d’une personne, mais c’est peut-être bien le plus fiable. Les sociologues prétendent qu’on passe 20 % de sa vie à parler et chacun de nous dit environ 18 000 mots par jour, soit de quoi remplir 50 000 pages de livre par an. C’est une moyenne, car certains parlent peu et d’autres beaucoup plus par nature ou à cause de leur profession. Les pipelettes et ceux qui aiment colporter les ragots sont des moulins à paroles qui n’arrêtent pas de tourner. Quelqu’un a dit : « On ne peut pas croire la moitié de ce qu’on entend, mais on peut le répéter ».

Si la langue n’est pas soumise à Dieu, c’est que le cœur ne l’est pas non plus. Une fois, Jésus qui n’a pas peur de froisser les religieux de son époque leur a dit :

Espèces de vipères ! Comment pouvez-vous tenir des propos qui soient bons alors que vous êtes mauvais ? Car ce qu’on dit vient de ce qui remplit le cœur. L’homme qui est bon tire de bonnes choses du bon trésor qui est en lui ; mais l’homme qui est mauvais tire de mauvaises choses du mauvais trésor qui est en lui (Matthieu 12.34-35).

Tout homme qui laisse courir sa mauvaise langue, qui n’est pas capable de la tenir en bride, se fait de douces illusions sur lui-même. Littéralement, « il trompe son cœur », dit Jacques, ou en langage populaire, il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Ses actes religieux lui donnent peut-être l’impression qu’il est en règle avec Dieu, mais en réalité, « sa religion ne vaut rien ». Le mot traduit par « ne vaut rien » (mataios) signifie « vain, futile, inutile et stérile ».

Verset 27

Je finis maintenant de lire le premier chapitre de l’épître de Jacques.

La religion authentique et pure aux yeux de Dieu, le Père, consiste à aider les orphelins et les veuves dans leurs détresses et à ne pas se laisser corrompre par ce monde (Jacques 1.27).

Jacques définit la vraie religion qui a de la valeur devant Dieu comme « authentique (katharos) et pure (amiantos) ». En fait, ce sont des synonymes qui veulent respectivement dire « pure et non contaminée ».

Le mot pour « religion » n’apparaît que quatre fois dans le Nouveau Testament, et Jacques l’utilise deux fois [voir aussi Colossiens 2.18 (culte) ; Actes 26.5]. Il est évident que ce qui intéresse Dieu, ce ne sont pas les rites mais une conduite droite qui « consiste à aider les orphelins et les veuves dans leurs détresses ».

Le mot pour « aider » (episkeptomai, épiscopal) signifie « prendre soin, veiller, fortifier, encourager » celui qui en a besoin, comme un malade par exemple (Matthieu 25.36). Depuis toujours, les veuves et les orphelins sont en situation précaire, ce qui explique pourquoi Jacques les mentionne. Celui qui leur vient en aide manifeste un amour véritable parce qu’il ne peut rien espérer en retour. Déjà sous l’Ancienne Alliance, l’Éternel souligne souvent la nécessité de s’occuper des plus démunis. Dans l’Exode, le Deutéronome et Jérémie, on lit :

Vous n’opprimerez jamais ni la veuve ni l’orphelin. Si vous les opprimez de quelque manière, et qu’ils fassent monter leur plainte vers moi, je ne manquerai pas d’écouter leur cri, je me mettrai en colère contre vous et je vous ferai périr par la guerre, de sorte que vos femmes deviendront elles-mêmes veuves et vos fils orphelins (Exode 22.21-23). Tous les trois ans, vous prélèverez toute la dîme des récoltes de cette année-là, et vous la déposerez à l’intérieur de votre ville. Alors les lévites, qui n’ont pas de part de patrimoine foncier comme vous, viendront, ainsi que les immigrés, les orphelins et les veuves qui habitent dans votre ville, et ils mangeront à satiété. Alors l’Éternel votre Dieu vous bénira dans tous les travaux que vous entreprendrez (Deutéronome 14.28-29 ; comparez Deutéronome 27.19). Si vraiment vous adoptez une conduite bonne et si vous faites ce qui est bien, si vous rendez de justes jugements dans les procès, si vous vous abstenez d’exploiter l’immigré, l’orphelin et la veuve, de tuer des innocents en ce lieu et d’adorer d’autres dieux pour votre propre malheur, alors je vous ferai habiter dans ce lieu, ce pays que j’ai donné à vos ancêtres depuis toujours et pour toujours (Jérémie 7.5-7).

Les croyants en Jésus-Christ doivent donc être les premiers à se soucier des pauvres et des rejetés de la société ce qui a souvent été le cas. L’Armée du salut, par exemple, a été créée par William Booth, un pasteur qui a eu pitié des miséreux de Londres.

Selon Jacques, « la vraie religion » se manifeste dans le caractère car elle consiste premièrement à venir en aide aux nécessiteux, et deuxièmement « à ne pas se laisser corrompre par ce monde », littéralement « à garder soi-même sans tache du monde ». Il s’agit d’une action régulière et continuelle, une obligation constante dans un environnement où l’on est sans arrêt en proie à la tentation. Paul dans sa première lettre à Timothée, et Pierre dans sa première et seconde épître, écrivent respectivement :

Observe ce commandement en restant pur et irréprochable jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ (1Timothée 6.14).

Vous avez été libérés de cette manière futile de vivre que vous ont transmise vos ancêtres et vous savez à quel prix (1Pierre 1.18). C’est pourquoi, mes chers amis, dans cette attente, faites tous vos efforts pour que Dieu vous trouve purs et irréprochables à ses yeux, dans la paix qu’il donne (2Pierre 3.14).

Et dans sa première épître, l’apôtre Jean écrit :

N’aimez pas le monde ni rien de ce qui fait partie de ce monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour pour le Père n’est pas en lui. En effet, tout ce qui fait partie du monde : les mauvais désirs qui animent l’homme livré à lui-même, la soif de posséder ce qui attire les regards, et l’orgueil qu’inspirent les biens matériels, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde (1Jean 2.15-16).

L’orientation fondamentale du croyant est peut-être spirituelle, mais aussi morale car sa vie doit être une démonstration de sainteté pratique qui consiste « à se préserver des souillures du monde » (LSG) et à venir en aide aux plus défavorisés. Jean rapporte que Jésus a dit à ses disciples :

À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres (Jean 13.35).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

sept. 26 2023

Émission du jour | 2 Rois 4.38 – 5.27

Elisée guérit Naaman, le lépreux

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