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03 mars 2022

Introduction générale à la série d’études – 3

LE LIVRE SAINT EST UNIQUE - LE CONTENU DE LA BIBLE À GRANDS TRAITS

L’écrivain français du 18e siècle, Bernardin de Saint-Pierre était un passionné de l’histoire de Robinson Crusoé. Grand voyageur et amateur de la nature, ami de J. -J. Rousseau, c’est lui qui a dit : Fonder la vérité sur un livre, c’est comme si on la fondait sur un tableau ou sur une statue qui ne peut intéresser qu’un pays, et que le temps altère chaque jour. Tout livre est l’art d’un homme, mais la nature est l’art de Dieu. Il a raison à une exception près. Toutes les religions et même les grands mouvements politiques ont leur livre de référence, leur guru et père fondateur. Il en est de même du christianisme dans un sens, mais dans un autre, les Saintes Écritures sont à la fois temporelles et hors du temps ; ce sont des auteurs humains qui écrivaient, mais l’Esprit de Dieu qui tenait la plume. Les Textes Sacrés transcendent et survolent l’histoire de notre race, de notre terre et de l’univers. Ils révèlent le Christ dont un des titres est l’Alpha et l’Oméga, termes qui désignent respectivement la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Les Écritures nous conduisent d’éternité en éternité, de ce qui a précédé le grand commencement jusqu’à la fin des temps. N’enseignant que la vérité, elles sont le livre de toutes les générations qui nous révèle le cœur de Dieu depuis l’éternité ainsi que le cœur de l’homme à l’état brut sans en arrondir aucun des angles. Si j’accepte de me soumettre aux enseignements contenus dans les Textes Sacrés et donc de profiter des expériences des époques les plus lointaines, alors ils deviennent pour moi un livre d’actualité même aujourd’hui au 21e siècle.

 

Comme le fait remarquer Bernard de Saint-Pierre, tous les livres humains datent très vite, quelquefois déjà lors de leur parution sur le marché. Ceci est particulièrement vrai pour les manuels d’enseignement qui ne durent qu’un temps de plus en plus réduit et qui finissent au rancart à la vitesse du développement de nouvelles technologies ; ils sont alors remplacés sur les étagères par les dernières connaissances ou théories. Il en est tout autrement de la Parole de Dieu. C’est le plus précieux des livres qui soit et encore celui qui est le plus lu et le plus traduit sur la planète. Et pourtant, malgré sa valeur incomparable, ces Textes Sacrés demeurent le livre le moins connu du grand public et en même temps celui dont les gens se moquent et dédaignent le plus. À leur décharge, il faut reconnaître que l’on peut être déconcerté en parcourant pour la première fois les Saintes Écritures. Elles ne sont pourtant pas du tout réservées à une élite d’initiés, absolument pas ! Elles sont pour Monsieur et Madame tout le monde. Les histoires et leur message sont comme les facettes du diamant le plus pur ou le dessin d’une immense mosaïque.

Chacun des 66 livres qui les composent — chaque thème, chaque portrait, chaque enseignement — constitue un élément de cette gigantesque mosaïque. Siècle après siècle, comme je l’ai déjà dit, les hommes ont essayé de les détruire. Le fait qu’à une époque on brûlait vifs ceux qui étaient seulement soupçonnés de les posséder a de quoi troubler. Cette brutalité a laissé des traces et un traumatisme dans la conscience populaire d’où cette tendance instinctive et presque automatique à garder la Bible à une bonne distance. Aujourd’hui encore, au 21e siècle, les Textes Sacrés sont tellement redoutés que bien des nations en interdisent ou limitent sa publication et sa diffusion. Et pourtant, que de services le Livre des livres a rendus à l’humanité ! Alexandre Vinet, critique littéraire suisse du 19e siècle, est surtout connu pour avoir vivement prôné la liberté de conscience dans le canton de Vaud ; c’est lui qui a dit : « L’Évangile est dans le monde la semence immortelle de la liberté ». Cette ferme conviction que les Écritures sont la Parole de Dieu a motivé les chrétiens de la société cruelle et amorale de l’Antiquité à porter le flambeau libérateur dans de nombreux domaines tels que la suppression de l’esclavage, l’émancipation de la femme, la pitié devant la souffrance et la misère humaine, le soin aux malades, infirmes et vieillards, la création des hôpitaux, des asiles, des orphelinats, l’essor donné aux sciences par le rejet de la superstition, la lutte contre la prostitution, contre l’alcoolisme et toutes les autres formes de vice.

C’est grâce aux chrétiens que s’est développée l’instruction des enfants y compris les plus déshérités, les mouvements et les camps de jeunesse, l’action contre les injustices sociales, l’Armée du Salut, la Croix Rouge, l’aide aux prisonniers et aux victimes de guerres et catastrophes naturelles. Ces initiatives des croyants ont bien sûr été reprises par les états et les partis politiques, mais leur origine ne fait aucun doute ; elles ont une origine chrétienne. D’ailleurs, il est intéressant de noter à ce sujet l’opinion de Lecky, un des plus grands historiens anglo-saxons du 19e siècle qui pourtant refusait de croire à une religion d’origine divine. Voici ce qu’il écrit de Jésus Christ : « La personne de Jésus a été non seulement le plus parfait modèle de vertu que l’on puisse trouver, mais aussi le plus puissant appel à la pratiquer. Elle a exercé une telle influence qu’il est permis de dire que la simple histoire de ses trois brèves années de ministère a fait plus pour adoucir et transformer l’humanité que toutes les spéculations des philosophes et toutes les exhortations des moralistes. » J’ai traduit et relevé cette citation dans l′ « Histoire de la morale européenne » à la page 88 de la version anglaise.

 

La prospérité économique qui a tant d’importance de nos jours, est-elle aussi liée à la pratique des vertus chrétiennes et en particulier l’intégrité et dire la vérité. D’ailleurs même aujourd’hui, un sociologue américain de renom qui s’appelle Francis Fukuyama, a considérablement écrit pour démontrer que la confiance réciproque que les gens s’accordent les uns aux autres est à la base de la prospérité d’une nation. Les « affaires » comme on les appelle pudiquement, encouragent le cynisme des citoyens vis-à-vis des hommes politiques comme des argentiers, et à moyen terme cela nuit aux échanges économiques et au pays. Or le principe de la confiance et de la foi est omniprésent dans les Écritures du début à la fin. C’est d’ailleurs exclusivement sur cette base que s’établit la relation de tout être humain avec son créateur. Les Textes Sacrés constituent donc un ouvrage tout à fait unique. Voyons maintenant à très grands traits ce qui compose cette mini bibliothèque, ce Livre de livres au sens littéral du terme. Les Écritures sont constituées d’œuvres différentes et de longueur très variable. Les premières pages de la Bible concordent de façon surprenante avec les dernières. Les thèmes amorcés au début de l’Écriture Sainte la parcourent tout au long de ses pages et trouvent leur accomplissement à la fin dans l’Apocalypse de saint Jean. L’ensemble forme un tout harmonieux et cohérent bien que chaque texte traite de son propre sujet.

 

Dès la première page à la première ligne, Dieu se présente comme celui qui est, de toute éternité, le Rocher des siècles qui agit toujours de manière rationnelle, droite et qui aime ses créatures. La Genèse, le premier des 66 ouvrages, est le Livre des commencements où sont présentés en germe les grands thèmes de l’Écriture Sainte. Après la création, dès le deuxième chapitre, la Genèse relate l’histoire suivie de l’humanité depuis le premier couple en révélant progressivement des vérités qui nous concernent dans tous les aspects de notre vie. Car Dieu s’intéresse à notre existence même si elle est misérable, et il cherche constamment à entrer en relation avec l’homme qu’il a créé. Tout n’est pas dit tout de suite, mais se développe petit à petit au fil du temps et des pages. Il en est d’ailleurs ainsi dans la nature : d’abord l’herbe, puis l’épi et enfin le grain tout formé dans l’épi. Ainsi, un auteur choisi par Dieu reçoit les premiers éléments d’une révélation et les transcrit. Souvent, des siècles plus tard, un autre écrivain est motivé par l’Esprit de Dieu à y ajouter des éléments nouveaux et ainsi de suite jusqu’à ce que la révélation soit achevée.

 

Du début à la fin des Écritures, le grand thème développé est celui de la rédemption d’une humanité rebelle et devenue ennemie de son créateur. Dieu veut racheter et ramener à lui tous ceux et celles qui le souhaitent. En même temps, il dénonce combien notre rébellion est grave à ses yeux ; elle n’est pas un détail en passant, mais plutôt un crime de lèse-majesté en quelque sorte. Au centre de ce plan de rédemption se trouvent bien sûr la personne et l’œuvre de Jésus Christ.

 

Comme je l’ai fait remarquer, ces 66 livres qui forment les Écritures Saintes sont divisés en deux parties bien séparées : l’Ancien Testament et le Nouveau. Chacune se décompose en groupes distincts, mais toujours avec ce même thème de la rédemption au premier plan : Dieu cherche à établir une relation avec sa créature. Je vais maintenant faire un petit tour descriptif de cette mini bibliothèque : l’Ancien Testament ou Ancienne Alliance fut originellement écrit en hébreu avec quelques paragraphes en araméen, c’est le livre des Juifs encore aujourd’hui bien qu’ils y aient rajouté leur tradition qui se compose des deux Talmuds. L’Ancien Testament inspira aussi en partie la rédaction du Coran des musulmans, puisque comme les Juifs ils sont descendants du patriarche Abraham. L’Ancienne Alliance sert en fait de préparation à l’humanité au travers du peuple juif pour la venue du Messie, le Christ. La partie Ancien Testament du Livre Saint est formée de quatre groupes distincts : tout d’abord, le Pentateuque, aussi appelé la Torah, ce qui veut dire Loi et qui se compose de 5 livres écrits par Moïse il y a 3 500 ans environ. Ces 5 livres nous font découvrir le Dieu souverain, créateur, saint et miséricordieux. La loi proprement dite s’inspire d’une morale exemplaire et inégalée par aucun autre ouvrage ; elle n’a pas son pareil sur terre. Les dix commandements en disent beaucoup plus sur la vertu et les devoirs envers Dieu, les parents, la famille, les ouvriers, les étrangers, les richesses terrestres, la vie, le repos, l’honneur, la vérité, que tous les livres de l’Antiquité réunis. L’état social proposé par Moïse est bien supérieur à celui de n’importe quelle tradition, nation ou réformateur humaniste même les plus progressistes de l’histoire humaine. Rendez-vous compte ! Moïse décrit un système social qui remettait les pendules économiques à l’heure divine, c’est-à-dire qui répartissait équitablement toutes les richesses de la nation d’Israël tous les 50 ans lors de la grande fête du Jubilé. Quel homme, simple mortel, aurait pu concevoir une telle idéologie, un processus aussi juste ? Bien que le Pentateuque ait été écrit par un seul auteur, chacun des 5 livres de Moïse est porteur de son propre message.

 

La Genèse comme je l’ai déjà dit est le livre des commencements et tout à fait logiquement débute par le récit de la création de l’univers racontée en 31 versets seulement. Il est suivi de la création de l’homme. La Genèse explique comment la race humaine tira son origine du premier couple, Adam et Ève, puis dégénéra à cause de leur rébellion contre leur créateur. Finalement, cette première humanité fut jugée par les eaux du déluge à l’exception de Noé et de sa famille. C’est le thème des onze premiers chapitres du livre des commencements. Dès le douzième chapitre, commence l’histoire d’Abraham, l’ancêtre du peuple d’Israël. C’est cette nation qui occupe la place centrale dans les récits qui suivent jusqu’au Nouveau Testament. Après la Genèse vient le livre de l’Exode qui retrace la sortie d’Égypte du peuple juif. Le fameux film « Les 10 Commandements » en fait largement état. Suivent deux livres : le Lévitique et les Nombres qui détaillent les rites à suivre dans le culte à rendre à l’Éternel ; enfin le 5e ouvrage de Moïse, appelé Deutéronome, qui énonce à nouveau les préceptes de la Loi pour la deuxième génération sortie d’Égypte.

Après les écrits de Moïse viennent 9 livres dits historiques ; ils décrivent les péripéties du peuple d’Israël depuis la conquête de la Palestine, leur rébellion contre Dieu et le subséquent jugement divin qui culmine dans l’exil en Assyrie du royaume du Nord en 732 av. J-C et la captivité en 586 à Babylone de Juda, le royaume du Sud. Ces derniers sont autorisés à revenir dans leur pays au courant du 5e siècle av. J-C, une fois que les Perses sont au pouvoir. Après les livres historiques, nous trouvons cinq livres de poésie et de sagesse. L’un d’entre eux, le Cantique des cantiques, est un hymne à l’amour humain sous toutes ses formes ce qui inclut d’ailleurs des passages quelque peu osés. Un autre adresse le problème du Malachie ; le nom de l’auteur nous a donné l’expression Pauvre comme Job, c’est tout dire. Deux d’entre eux, les Proverbes et l’Ecclésiaste, sont extrêmement pratiques, terre à terre dans leurs enseignements. Dans le cinquième, le livre des Psaumes, les auteurs parlent la langue universelle du cœur qui souffre, doute, appelle au secours, communique avec son Dieu, triomphe et déborde de joie. J’ai lu quelque part que pendant la deuxième guerre mondiale, un soldat qui découvrait pour la première fois le livre des Psaumes était persuadé qu’il venait tout juste de paraître pour encourager le moral des troupes, et s’étonnait que toute la presse ne mentionne pas un auteur aussi exceptionnel et actuel.

 

La dernière section de l’Ancien Testament se compose de 17 livres prophétiques qui sont d’une part une mise en garde avec menaces de châtiments au peuple d’Israël à cause de son idolâtrie incessante, et d’autre part de nombreuses prédictions précises dont beaucoup se sont déjà réalisées dans tous les détails. En ce qui concerne l’annonce de la venue de Jésus Christ, on a dénombré 333 prophéties qui se sont accomplies durant le temps de sa vie terrestre dont, bien sûr, sa naissance miraculeuse et les détails de sa mort et de sa résurrection.

 

Après les 39 ouvrages de l’Ancien Testament, 51 pour les catholiques, viennent les 27 livres du Nouveau Testament qui furent tous écrits en grec courant, la langue parlée du peuple. Il débute avec les quatre Évangiles qui sont remplis de la figure incomparable du Christ. Chacun raconte à sa façon comment le Messie promis, Jésus-Christ, est entré dans l’histoire humaine au sein de la nation juive. Toute sa vie est décrite, selon l’Évangile, de 16 à 28 chapitres : sa naissance, sa jeunesse, son enseignement, ses miracles, son exemple, ses souffrances, sa mort, sa résurrection et son ascension. Les évangélistes étaient des hommes passionnés au cœur brûlant d’amour pour leur maître. Ils écrivent pourtant avec une impartialité, un respect de Dieu et des hommes, une retenue et une franchise qui surprennent. On se demande comment ils ont pu dépeindre avec autant de sang-froid, de sobriété, de calme, de mesure l’assassinat odieux de celui qu’ils aimaient, et reconnaître de façon si réaliste leur propre lâcheté sans se chercher la moindre excuse ni ajouter aucun commentaire. Les quatre Évangiles rapportent les paroles et les actes de Jésus, mais ils ne traitent guère que des deux ou trois dernières années de sa vie et consacrent une attention toute particulière à la semaine qui a précédé sa mort et la résurrection.

Donc, on ne peut pas parler de biographies, car les auteurs cherchent plutôt à présenter, selon leurs différents points de vue et pour des publics différents, la bonne nouvelle concernant la venue du Sauveur. Il faut noter également que les évangélistes, ces premiers prédicateurs devaient aussi compter avec des témoins oculaires difficiles à convaincre. En effet, un nombre non négligeable de personnes connaissaient les principaux faits du ministère et de la mort du Christ, mais étaient loin d’être favorables à la nouvelle foi. Les évangélistes et les disciples ne pouvaient donc pas se permettre le moindre faux pas, la moindre inexactitude, car les adversaires du christianisme auraient été trop heureux de souligner la plus petite erreur. Mais au contraire, la force de la prédication des apôtres, c’est cette possibilité de prendre les auditeurs à témoin, qui qu’ils soient en toute assurance, même ceux qui sont a priori malveillants. Les premiers disciples ne disaient pas seulement : Nous sommes témoins de ces choses, mais aussi : comme vous le savez vous-mêmes (Actes 2.22). S’ils avaient eu la moindre inclination à dévier de la vérité historique, voire à exagérer un tant soit peu, la présence quasi constante d’opposants les aurait vite remis en place ; c’est pour nous une garantie de la véracité des faits. Dans les Évangiles, Jésus-Christ nous apprend à aimer nos ennemis, à pardonner à ceux qui nous font du mal, à partager avec les nécessiteux, à être véridiques à n’importe quel prix et prêts à donner notre vie pour le bien de nos semblables et à cause de la justice. Ces quatre Évangiles ont au 21e siècle gardé toute leur fraîcheur. Joyaux inaltérables, ils demeurent à jamais les pages les plus belles, les plus pures et les plus lues de la littérature mondiale.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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