Hébreux 5.1-6
Chapitre 5
Introduction
Dans le monde de la politique, l’addition de chapeaux, c’est à dire le cumul des mandats, est comme un jeu mais qui rapporte gros aux participants. Dans l’Israël ancien, il existe une séparation stricte du pouvoir, et le roi ne peut pas être prêtre, par exemple. Ozias qui a régné sur Juda a bien essayé d’ajouter la prêtrise à son palmares, mais ça lui a coûté très cher. Dans le second livre des Chroniques, on lit que :
Lorsqu’il fut devenu puissant, son cœur se gonfla d’orgueil, ce qui entraîna sa perte. Il fut rebelle à l’Éternel son Dieu car il pénétra dans son Temple pour offrir des parfums sur l’autel des parfums. Le grand-prêtre (Azariahou) entra derrière lui accompagné de quatre-vingts prêtres de l’Éternel, qui, avec courage, s’opposèrent au roi Ozias et lui dirent : Ce n’est pas à toi, Ozias, d’offrir l’encens à l’Éternel, mais c’est réservé aux prêtres, descendants d’Aaron, qui ont été consacrés pour cela. Sors du sanctuaire, car tu commets un acte de rébellion et, de par l’Éternel Dieu, cet acte ne sera pas à ta gloire. Alors Ozias, qui tenait un encensoir à la main, se mit en colère contre les prêtres. Au même moment, alors qu’il était là, dans le Temple de l’Éternel, près de l’autel des parfums, la lèpre apparut sur son front en présence des prêtres. Le grand-prêtre (Azariahou) et tous les prêtres le regardèrent et aperçurent des taches de lèpre sur son front. Ils l’expulsèrent immédiatement du Temple, tandis que lui-même se dépêchait de sortir parce que l’Éternel l’avait frappé. Le roi Ozias resta lépreux jusqu’au jour de sa mort et vécut dans une maison d’isolement comme lépreux, tenu à l’écart du Temple de l’Éternel (2Chroniques 26.16-21).
Quand Jésus était parmi nous, il n’a pas cumulé les mandats et pourtant il est le Fils de Dieu. Sur terre, il a exercé le ministère de prophète et c’est seulement après être remonté dans les cieux qu’il a commencé à exercer en tant que grand-prêtre, une charge qu’il conservera à tout jamais, ce que l’auteur va expliquer. Aujourd’hui, Jésus est assis à la droite de la majesté divine où il représente les croyants auprès de son Père et intercède continuellement pour eux. Pendant le millénium, Jésus sera également roi sur le monde entier, mais dans l’éternité toutes les fonctions terrestres cesseront et il sera le Dieu tout-puissant adoré par les siens.
Il faut bien faire la différence entre un prophète et un prêtre. Le premier a un ministère qui vient d’En-Haut puisqu’il apporte un message de la part de l’Éternel au peuple. Par contre pour les prêtres, c’est l’inverse ; ils représentent les Israélites auprès de Dieu et servent de tampon en quelque sorte, entre le Dieu saint et l’homme pécheur. Ils sont, pourrait-on dire, des portiers qui permettent aux hommes d’entrer dans la présence de l’Éternel. Mais pour ce faire, ils sont obligés d’offrir jour après jour et année après année des sacrifices pour apaiser la colère de Dieu contre eux et contre le peuple.
Toutes les religions ont des prêtres, le catholicisme bien sûr, mais aussi certaines branches du protestantisme. L’homme ressent le besoin d’un médiateur entre lui et Dieu, quelqu’un qui le représente et offre des sacrifices pour expier ses fautes. Le christianisme du premier siècle ne possède pas de prêtre visible, ce qui chagrine les Juifs parce qu’ils ne comprennent pas comment ceux qui croient en Jésus peuvent être pardonnés de leurs péchés si personne n’offre de sacrifices et n’intercède pour eux, et comment la Nouvelle Alliance peut-elle être supérieure à l’Ancienne conclue par Moïse, si elle n’a pas de prêtrise.
Les Juifs ont raison de dire qu’un grand-prêtre est nécessaire, et les chrétiens en ont un, seulement il a déjà offert un sacrifice pour les péchés et il n’est pas obligé de le renouveler chaque année, et encore moins chaque jour comme c’était le cas dans le judaïsme avec l’holocauste du matin et du soir. Jésus, lui, a offert sur la croix un seul sacrifice qui satisfait Dieu son Père pour toujours. D’ailleurs au moment de sa mort, le voile qui ferme le Lieu très saint du sanctuaire s’est déchiré de lui-même ouvrant ainsi la voie conduisant à Dieu. Jésus a donc accompli ce qu’au travers les siècles la multitude des prêtres israélites n’a jamais pu faire. Et depuis la résurrection du Christ, non seulement le système lévitique et tous les rituels ne sont plus nécessaires, mais pour ceux qui les pratiquent encore, ils sont une entrave à la foi qui sauve.
Nous avons au ciel un grand-prêtre qui est agréé par Dieu parce qu’il est parfait tout comme le sacrifice qu’il a offert. En effet, même si les croyants sont eux-mêmes des prêtres (1Pierre 2.5, 9), puisqu’ils ont un accès direct auprès du Père, il n’est pas possible à l’un d’entre eux d’officier au ciel devant Dieu pour le bénéfice de quiconque ici-bas. Seul Jésus peut faire cela parce qu’il a expié tous les péchés jamais commis depuis celui d’Adam et Ève jusqu’au dernier à la fin des temps.
Cependant, en tant que prêtres, les croyants peuvent et doivent prier les uns pour les autres et aussi offrir à Dieu des prières d’adoration, d’actions de grâces et d’intercession. Plus loin, l’auteur écrit :
Par Jésus, offrons donc en tout temps à Dieu un sacrifice de louange qui consiste à célébrer son nom (Hébreux 13.15).
Verset 1
Je commence maintenant de lire le chapitre cinq de l’épître aux Hébreux.
Tout grand-prêtre est choisi parmi les hommes et il est établi en faveur des hommes pour leurs relations avec Dieu. Il est chargé de présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices pour les péchés (Hébreux 5.1).
Les chapitres cinq à neuf de l’épître aux Hébreux mettent l’accent sur le sacerdoce de Jésus. Plus que tout le reste, c’est sa prêtrise parfaite qui prouve que la Nouvelle Alliance est supérieure à l’Ancienne.
Le grand-prêtre d’Israël doit être humain afin de pouvoir s’identifier à ceux qu’il sert et représente. Un ange ne peut pas exercer un tel ministère parce qu’étant esprit, il n’est pas tenté par le mal et la convoitise comme nous le sommes, ce qui fait qu’il ne lui est pas possible de nous comprendre.
Il est toujours délicat de dire que Dieu ne peut pas faire ceci ou cela, mais quand même, en tant qu’Esprit, ça n’aurait eu guère de sens si soudainement la seconde personne de la Trinité s’était proclamée grand-prêtre sans être devenue homme. En tant que Dieu, Jésus a une connaissance parfaite du monde et de l’humanité, mais il a voulu naître et vivre parmi nous afin d’expérimenter personnellement les vicissitudes de la vie qui sont les nôtres, pour éprouver nos sentiments et partager nos joies et nos peines afin d’avoir une compassion réelle pour nous. En effet, seul quelqu’un qui doit subir les tentations et connaître les souffrances propres aux hommes peut s’identifier à eux en amour et en vérité. Jésus est entré dans notre monde et a ressenti tout ce qui fait notre quotidien et notre misère dans le but d’être un grand-prêtre compatissant et miséricordieux.
De plus, si Dieu ne s’était pas fait homme, il n’aurait pas pu offrir pour les péchés du monde, le sacrifice unique et parfait qu’exige la justice divine. Loin d’être une option, l’incarnation était une nécessité, une condition sine qua non du salut de l’humanité. Il fallait aussi que l’intermédiaire entre Dieu et l’homme soit à la fois homme et Dieu de manière à être un véritable médiateur, un trait d’union entre les deux, pour qu’il puisse se mettre à notre place et intercéder pour nous. Jean Calvin exprime la nécessité de l’humanité de Jésus en disant dans un français un peu archaïque :
Il a fallu que Christ ait été vrai homme. Car quoique nous soyons bien loin de Dieu, nous comparaissons en quelque manière devant sa face en la personne du sacrificateur ; ce qui ne se ferait point s’il n’était l’un d’entre nous, et pris parmi nous. C’est pourquoi le fait que le Fils de Dieu a une nature commune avec nous, tant s’en faut qu’il diminue rien de sa dignité, que plutôt il l’augmente. Aussi est-il propre à apaiser Dieu et à nous le rendre propice précisément parce qu’il est homme (Commentaires de Jean Calvin sur le Nouveau Testament, Tome 8, volume 1, L’épître aux Hébreux, Aix-en-Provence : Éditions Kerygma, 1990, pages 67, 68).
Dieu s’est abaissé jusqu’à nous afin de nous amener à lui et ainsi nous élever.
Le grand-prêtre israélite présente à l’Éternel deux types de dons différents : des sacrifices d’animaux et des offrandes. Ces dernières consistent au sens large du terme, en tout ce qu’il est possible de donner à Dieu comme les prémices des récoltes, de l’argent ou des objets de valeur. Cependant, dans l’épître aux Hébreux, il s’agit plutôt d’une offrande végétale, principalement de la fleur de farine mélangée à de l’huile, à laquelle on ajoute de l’encens pour la parfumer et une pincée de sel pour la conserver. Cette galette est souvent cuite au four ou à la poêle, puis une partie est brûlée sur l’autel des sacrifices, et ce qui reste revient aux prêtres qui peuvent alors la manger. Le but de cette offrande végétale est de rendre hommage à l’Éternel (comparez Lévitique 2), et de lui consacrer sa personne ainsi que tout ce qu’on possède.
Verset 2
Je continue le texte.
Il (le grand-prêtre) peut avoir de la compréhension pour ceux qui sont dans l’ignorance et qui s’égarent, parce qu’il est lui aussi exposé à la faiblesse (Hébreux 5.2).
Premièrement, le grand-prêtre est choisi parmi les hommes, deuxièmement, il présente des sacrifices et des offrandes pour eux, et troisièmement, il doit faire preuve de compassion envers ceux qu’il sert.
Le mot traduit par « compréhension » peut avoir deux significations : soit qu’on participe activement avec d’autres au feu d’une action, soit qu’on manifeste à leur égard l’attitude équilibrée qui consiste à éviter deux extrêmes qui sont une froide indifférence ou un accablement incontrôlé. Par exemple, un père devant son fils qui a mordu sa sœur prendra le temps de comprendre les événements qui ont conduit à cette agression tout en expliquant à l’enfant qu’un tel comportement est inacceptable et qu’il est donc obligé de sévir, mais il le fera avec mesure. Un tel père est patient et compréhensif envers le coupable, mais il ne ferme pas les yeux sur le méfait commis.
Celui qui compatit au malheur des autres se garde d’être excessif dans un sens ou dans l’autre. Quelqu’un qui ne contrôle pas son émotivité sombre avec la personne en détresse et ne peut donc pas lui venir en aide. Inversement, s’il ne peut pas s’identifier à la souffrance de son prochain, il est trop détaché pour lui être utile. La compassion consiste donc à faire preuve d’empathie avec la personne en peine tout en gardant la tête froide afin de conserver intactes ses facultés et pouvoir ainsi la soutenir (comparez Romains 12.15 ; 1Corinthiens 7.30).
Comme le grand-prêtre juif a un rôle de berger, il doit aimer et s’occuper de ses brebis, mais aussi les discipliner en faisant respecter la loi de Moïse. Il peut compatir aux malheurs des autres et comprendre leurs égarements parce que comme eux, il est humain et conscient de ses propres faiblesses.
Verset 3
Je continue le texte.
À cause de cette faiblesse, il (le grand-prêtre) doit offrir des sacrifices, non seulement pour les péchés du peuple, mais aussi, de la même manière, pour les siens propres (Hébreux 5.3).
Sous le régime de la Loi, les sacrifices servent à expier des péchés précis aussi bien du peuple que des prêtres. Ils doivent donc être offerts sans arrêt, jour après jour et année après année. La préparation des animaux qui sont immolés puis leur dépeçage représentent l’occupation sacerdotale principale car c’est un très gros travail.
Aaron, frère de Moïse qui fut le premier grand-prêtre, reçut plusieurs fois l’ordre d’offrir un sacrifice pour le peuple et pour lui-même (Lévitique 9.7 ; 16.6, 11) parce qu’il était pécheur comme tous les Israélites. À cet égard, et comme l’auteur le montre plus loin (Hébreux 7.27), cette caractéristique éminemment humaine des grands-prêtres ne s’applique pas à Jésus puisqu’il est sans la moindre faute (Hébreux 4.15). Si on avait pu lui faire le moindre reproche par rapport à la Loi de Dieu, les apôtres qui ont vécu jour et nuit avec lui pendant plus de trois ans, s’en seraient aperçu et n’auraient pas cru qu’il est le Fils de Dieu et le Messie. D’ailleurs, dans son évangile, Jean rapporte que Jésus a mis au défi ses contemporains en leur demandant :
Qui d’entre vous peut m’accuser d’avoir commis une seule faute ? Si je dis vrai, pourquoi ne me croyez-vous pas ? (Jean 8.46).
Les sacrifices qui, dans le système sacerdotal juif doivent être constamment offerts, ne sont pas destinés à couvrir les péchés « à main levé », c’est à dire commis volontairement par ceux qui se révoltent contre Dieu de manière persistante. Sous l’Ancienne Alliance, ces sacrifices obtiennent le pardon uniquement de ceux qui violent les commandements de la Loi par mégarde. En effet, dans le livre des Nombres, on lit :
Le prêtre accomplira devant l’Éternel le rite d’expiation pour la personne qui a commis une faute par inadvertance. – Mais si quelqu’un commet délibérément une faute, il fait injure à l’Éternel et il sera retranché du milieu de son peuple (Nombres 15.28, 30 ; rsm).
Les prêtres ne sont pas au service des impies, des athées, agnostiques et moqueurs mais seulement de ceux qui se sentent culpabilisés à cause de leurs fautes. Ce qui est vrai dans le judaïsme l’est aussi dans le christianisme. L’apôtre Jean exhorte ses lecteurs à marcher droit ; cependant, il reconnaît aussi que nous péchons et donc que nous avons besoin de pardon. Je lis les passages :
Mes chers enfants, je vous écris ceci afin que vous ne péchiez pas. Si, toutefois, il arrivait à quelqu’un de commettre un péché, nous avons un Défenseur auprès du Père : Jésus-Christ le juste. – Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité (1Jean 2.1 1 ; 1.9).
Verset 4
Je continue le texte.
De plus, on ne s’attribue pas, de sa propre initiative, l’honneur d’être grand-prêtre : on le reçoit en y étant appelé par Dieu, comme ce fut le cas pour Aaron (Hébreux 5.4).
Aujourd’hui, dans toutes les religions ou presque, des hommes ordonnent « prêtre » d’autres hommes. Mais en Israël, sous le régime de l’Ancienne Alliance, la fonction de prêtre ne peut pas être remplie par le premier venu parce qu’il en a envie, par ambition ou parce qu’il a fait des études de théologie. Il faut qu’il soit établi « prêtre » selon la volonté de Dieu, ce que l’auteur a déjà sous-entendu et qu’il précise ici. À l’origine, quand l’Éternel a institué le sacerdoce, il a dit à Moïse :
Tu feras venir auprès de toi ton frère Aaron et ses fils, Nadab et Abihou, Éléazar et Itamar. Ils seront pris du milieu des Israélites pour me servir comme prêtres. – Tu veilleras à ce qu’Aaron et ses fils exercent les fonctions sacerdotales ; celui qui ne serait pas de leur famille et qui s’approcherait du tabernacle sera puni de mort (Exode 28.1 ; Nombres 3.10).
C’est donc bien Dieu lui-même qui dans la tribu de Lévi a choisi la famille d’Aaron et ses descendants pour remplir la fonction sacerdotale. Tous les prêtres doivent être de la lignée d’Aaron, et les autres Israélites ne peuvent jamais en aucun cas remplir ce ministère.
Le livre des Nombres (ch.16) raconte l’histoire de Qoré, un lévite, qui soutenu par deux cent cinquante membres du grand conseil d’Israël, conspire contre Moïse parce qu’il veut démocratiser le sacerdoce et l’étendre à tous. Mais ça s’est très mal passé car l’Éternel a ouvert la terre qui les a tous engloutis.
Versets 5-6
Je continue le texte.
(On ne s’attribue pas, de sa propre initiative, l’honneur d’être grand-prêtre : on le reçoit en y étant appelé par Dieu.) Il en est de même pour le Christ. Ce n’est pas lui qui s’est attribué, de son propre chef, l’honneur de devenir grand-prêtre, mais c’est Dieu qui lui a déclaré : Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré (Autre). Et, dans un autre passage : Tu es prêtre pour toujours dans la ligne de Melchisédek (Hébreux 5.5-6).
Ici, l’auteur utilise deux citations tirées de deux psaumes qui annoncent la venue du Messie. Dans le psaume 2, il est dit :
Je publierai le décret ; L’Éternel m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage (Psaumes 2.7-8 ; LSG).
Ce passage annonce la venue du Christ en tant que roi consacré par l’Éternel, qui régnera sur ce monde pendant mille ans. La deuxième citation est tirée du psaume 110 et dit :
L’Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es grand-prêtre pour toujours, à la manière de Melchisédek (Psaumes 110.4 ; Autre).
Ce verset annonce que le roi à venir sera aussi grand-prêtre mais d’un ordre particulier et non pas selon l’ordre d’Aaron. J’admets que c’est un peu compliqué.
En utilisant ces deux citations, l’auteur de l’épître réunit dans la personne de Jésus deux fonctions : la royauté et la prêtrise. Par la même occasion, il s’oppose à une idée en vogue dans certains milieux juifs du premier siècle, selon laquelle il y aurait deux Messies : un laïc et royal, et l’autre sacerdotal.
Bien que Fils de Dieu, Jésus est humble ; il ne s’est pas attribué l’honneur de devenir grand-prêtre selon l’ordre de Melchisédek. Jean rapporte qu’une fois il a dit aux chefs juifs qui le critiquaient :
Si je me glorifie moi-même, ma gloire est sans valeur. Mais c’est mon père qui me glorifie, lui que vous appelez votre Dieu (Jean 8.54).
L’expression : « Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré » ne fait pas référence à une chronologie dans le temps, mais à une déclaration juridique d’intronisation. Il est probable que c’est au moment où Jésus est remonté aux cieux et s’est assis à la droite du Dieu suprême (Hébreux 1.3), qu’il a été investi de toute autorité, et proclamé roi des nations et grand-prêtre pour toujours.
Plus loin, il est beaucoup question de Melchisédek, mais pour l’instant, il suffit de dire qu’il est roi de Salem, l’ancien nom de Jérusalem, et aussi un prêtre de l’Éternel (Genèse 14.8). Mais on ne sait pas d’où il sort, ce qu’il fait, ni où il réside. Il apparaît comme ça tout d’un coup dans le livre de la Genèse quand il vient féliciter Abraham pour sa victoire contre une bande de pillards, puis il disparaît aussi vite qu’il est venu pour ne jamais plus réapparaître bien qu’il soit mentionné dans le psaume 110 que j’ai cité.
Le sacerdoce selon l’ordre d’Aaron a débuté avec la loi de Moïse et a pris fin au moment de la mort et résurrection de Jésus, bien que les Juifs aient continué à le pratiquer jusqu’à ce que le Temple soit détruit par les Romains en l’an 70 de notre ère.
Par contre, Melchisédek qui a vécu plusieurs siècles avant Moïse, possède un sacerdoce perpétuel selon un ordre immuable (Hébreux 7.3). De plus, comme il est roi, il annonce en sa personne les deux fonctions que le Messie remplira. En effet, un jour Jésus sera roi de toute la terre, mais aujourd’hui il exerce déjà comme grand-prêtre pour tous ceux qui croient en lui. Alors, la question qui se pose est celle-ci : Est-ce que Jésus est votre grand-prêtre ?
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.