Hébreux 2.18 – 3.2
Chapitre 2
Versets 17-18
Jésus a inspiré beaucoup d’auteurs et d’artistes ; il a fait couler beaucoup d’encre sur du papier et beaucoup de peinture sur des toiles ou des murs et des plafonds. Parmi les grandes œuvres d’art, on a « la Tentation du Christ » réalisée au 15 è siècle (en 1481) par Sandro Boticelli (1445-1510) sur les murs de la célèbre chapelle Sixtine du Vatican et « le Christ outragé » du peintre allemand Matthias Grünewald (1470-1528). Quant aux metteurs en scène qui dressent le portrait de Jésus, ils essaient de l’humaniser au maximum. Dans son film « La dernière tentation du Christ », Scorcese le décrit les derniers jours de sa vie, rempli de doutes à l’égard de sa mission. Alors qu’il est sur la croix, le diable profite de sa faiblesse pour le faire halluciner et Jésus voit alors ce que sa vie aurait pu être s’il avait choisi une existence paisible et en particulier son mariage avec Marie de Magdala. Il va sans dire qu’une telle vision du Fils de Dieu n’a aucun point commun avec le vrai Jésus des Écritures. Cependant, Scorcese et les peintres que j’ai cités ont au moins eu le mérite de montrer que le Christ est réellement humain et donc soumis aux mêmes épreuves et tentations que vous et moi.
Je finis maintenant la lecture du chapitre deux de l’épître aux Hébreux.
Jésus a été rendu semblable à ses frères, afin qu’il soit un grand-prêtre miséricordieux et fidèle au service de Dieu, car, puisqu’il a lui-même été éprouvé dans tout ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont éprouvés (Hébreux 2.17-18 ; Autre ; rsm).
Plus loin, l’auteur écrit :
Nous n’avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché (Hébreux 4.15).
Si Jésus subit les mêmes tentations que vous et moi, c’est afin de devenir un grand-prêtre miséricordieux et compréhensif à l’égard de ceux qui sont dans l’épreuve.
Il faut bien comprendre que Dieu n’est pas un grand esprit cosmique tout là-haut dans la stratosphère ou plutôt au troisième ciel, indifférent aux difficultés que nous rencontrons. Bien au contraire, celui qui nous a fait, connaît et comprend nos souffrances, nos faiblesses, nos tentations et même nos péchés ; c’est un Dieu de grâce qui sauve et compatit. Il sait bien que nous sommes que poussière, tant au sens physique que moral.
Selon le récit de Matthieu (4.1-10), tout au début de son ministère, le Saint Esprit emmène Jésus dans le désert où après avoir jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il est tenté par le diable. Après une si longue période de jeûne, il est certainement dans un état de grande lassitude et de fragilité physique, et donc également faible au niveau moral et spirituel. Satan essaie évidemment d’en profiter pour essayer de le faire chuter en sorte qu’il désobéisse à Dieu en agissant indépendamment de lui. Le diable a échoué, mais on peut toujours se demander s’il aurait pu réussir. Eh bien non, ce n’était pas possible. En effet, il ne faut pas confondre épreuve et péché. Quand je suis tenté de faire quelque chose qui est contraire à la volonté de Dieu, j’ai devant moi la possibilité de mal agir et je peux alors avoir envie de me laisser aller parce que ça me semble bien agréable. Une tentation est une épreuve avec l’occasion de mal faire, mais on peut lui résister tandis que la faute consiste à succomber. Par ailleurs, le simple fait de désirer un acte coupable est déjà un péché. Par exemple dans le Sermon sur la montagne, Jésus a dit :
Vous avez appris qu’il a été dit : “ Tu ne commettras pas d’adultère. ” Eh bien, moi je vous dis : Si quelqu’un jette sur une femme un regard chargé de désir, il a déjà commis adultère avec elle dans son cœur (Matthieu 5.27-28).
Dans un sens nous avons tous le diable au corps, le désir de mal faire, parce que le péché habite en nous. C’est la grande différence entre moi et Jésus qui lui, étant absolument pur, n’a pas les désirs corrompus qui font partie de ma nature. Il a eu les mêmes occasions que moi de pécher, mais il n’en a jamais eu envie. Moi quand je vois une belle femme, bon je m’arrête tout de suite. Jésus, lui ne voit que la personne, l’âme et ses besoins.
Après avoir jeûné pendant plus d’un mois, le Seigneur a faim parce qu’il est humain. Alors, Satan saute sur l’occasion pour lui dire : « Mais transforme donc ces pierres en miches de pain ». C’est un test et Jésus aurait pu faire ce miracle. Oui, il en a le pouvoir mais pas le désir parce qu’il ne veut pas agir hors de la volonté de son Père qui lui demande un esprit de totale soumission. Jésus, voyez-vous, n’a pas comme vous et moi une nature qui est tout entière orientée vers le péché, ce qui fait qu’il ne peut pas succomber à la tentation, et toutes les épreuves qu’il a subies ont pour objectif de montrer qu’il est absolument pur et saint.
Dans l’ancien far-ouest, beaucoup de fausse monnaie circule, alors quand l’épicier du coin a un doute, il mord la pièce qu’on lui tend. Son but n’est pas de la tordre mais de s’assurer que ce n’est pas du toc.
Un jour, je suis allé chez un antiquaire pour acheter une chaise de style. Mais avant d’avancer l’argent, je me suis assis dessus, d’abord délicatement puis normalement. Je l’ai testé pour m’assurer qu’elle n’était pas vermoulue. À l’entrée de certains magasins IKEA, on voit parfois un fauteuil sur lequel tombe régulièrement une masse, ou bien c’est un placard avec une sorte de robot qui ouvre et ferme constamment la porte. Là encore, le but de la manœuvre n’est pas de détruire le matériel mais de prouver qu’il est de bonne qualité. C’est de cette façon qu’il faut comprendre la tentation du Christ dans le désert ; l’objectif de Satan est bien de le faire chuter, mais Dieu utilise la méchanceté du diable afin de prouver au monde que Jésus est authentique, réel, que c’est du solide et que toute la création et les hommes en particulier, qui sont soumis à la vanité du péché, peuvent compter sur lui pour leur venir en aide. Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul écrit :
La création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu… avec une espérance : cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu (Romains 8.19-21 ; SER).
Dans un sens, on peut dire que la tentation et tout ce que Jésus a souffert pendant son séjour sur terre est comme une longue « épreuve du feu » qui a pour but de prouver qu’il est ininflammable. En d’autres mots, il a été testé pour montrer qu’il est bien Dieu fait homme et que nous devons donc l’écouter.
Si Jésus avait obéi à Satan, cela aurait simplement prouvé que Jésus de Nazareth n’est pas celui qu’il dit être, le Fils de Dieu. Mais parce qu’il est la seconde personne de la Trinité, il ne pouvait pas pécher. Plus loin, l’auteur de l’épître écrit « qu’il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché » (Hébreux 4.15). Parce que Jésus a subi des épreuves semblables aux nôtres, il n’est pas insensible à nos difficultés, mais peut compatir et nous venir en aide. Il est assis à côté de la majesté divine où il nous est accessible et d’où il intercède pour nous. Plus loin, l’auteur s’attarde longuement sur le ministère de grand-prêtre que Jésus exerce en ce moment même dans les cieux.
Quand au milieu de la nuit je me tourne et retourne à cause d’un souci qui me prend la tête, je peux aussi, par la foi regarder au-delà de mes ténèbres en direction du grand-prêtre qui est assis sur son trône, afin de lui apporter mes fardeaux, car je sais qu’il s’intéresse à moi et à tout ce qui fait ma vie. Et quand sonnera pour moi le moment de « traverser la vallée où règnent les ténèbres de la mort, je ne craindrais aucun mal, car tu es auprès de moi : ta houlette me conduit et ton bâton me protège », écrit David dans le psaume du bon berger (23.4). Quelle que soit l’épreuve, Jésus est capable de venir à mon aide. Plus loin l’auteur écrit :
Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment (Hébreux 4.16).
Chapitre 3
Verset 1
Nous arrivons maintenant au troisième chapitre de l’épître aux Hébreux dans lequel l’auteur continue à mettre en valeur la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Je commence de le lire.
C’est pourquoi, mes frères, vous qui appartenez à Dieu et qu’il a appelés à avoir part aux biens célestes, fixez vos pensées sur Jésus, le messager et le grand-prêtre de la foi que nous reconnaissons comme vraie (Hébreux 3.1).
L’auteur fait une deuxième pause dans son exposé avant de donner un second avertissement qui sera beaucoup plus détaillé que le précédent (comparez Hébreux 2.1-4).
Le mot « frères » peut désigner les membres d’un même groupe ethnique, mais ici l’auteur s’adresse à des croyants parce qu’il précise « vous qui appartenez à Dieu et qu’il a appelés à avoir part aux biens célestes ». Les croyants sont frères de Jésus et frères entre eux parce qu’ils sont enfants de Dieu adoptés par le Père.
Les lecteurs de cette épître sont faibles dans la foi, parce que encore très attachés au judaïsme. Jadis, ils obéissaient aux préceptes de Moïse et offraient des sacrifices continuels, mais maintenant qu’ils sont entrés dans une nouvelle économie, un nouveau régime, une nouvelle alliance, ils doivent modifier radicalement leur façon de penser et leur vision du monde parce que Jésus est l’accomplissement de tout le système cultuel de l’Ancien Testament.
Ce chapitre commence par « c’est pourquoi » qui se rapporte à une vérité déjà énoncée, et le verbe « fixez vos pensées » (katanoeô) veut dire « observez attentivement ». L’auteur dit donc : « Sur la base de ce que je vous ai dit précédemment, portez continuellement toute votre attention sur Jésus afin de bien saisir qui il est et tout ce qu’il représente pour vous ».
Il existe bien des raisons qui expliquent pourquoi le croyant doit se concentrer sur le Christ. Par exemple : sa victoire sur Satan, il est le Prince de notre salut, le messager suprême de Dieu et le parfait grand-prêtre.
Tout croyant est appelé à garder les yeux fixés sur Jésus, car nous avons besoin de lui afin de vivre pour Dieu. Jean rapporte que le Seigneur a dit à ses disciples :
Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne demeurez pas en moi, vous ne pouvez porter aucun fruit. Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire (Jean 15.4-5).
Et l’apôtre Paul, qui a été le plus grand de tous les chrétiens, écrit aux Philippiens :
Ce qui était pour moi un gain, je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. Et même je considère tout comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures, afin de gagner Christ (Philippiens 3.7-8 ; SER).
Comme je fais partie de la génération des yéyés, il m’a fallu du temps pour apprécier la musique classique. J’ai commencé par écouter un morceau ici et là qui me plaisait puis enfin toute une symphonie. Et plus j’écoute des morceaux de maîtres et plus j’aime ce genre de musique. C’est un peu pareil avec la personne de Jésus ; il faut passer du temps dans la Parole de Dieu afin d’apprendre à le connaître et à l’aimer. Plus loin dans l’épître, l’auteur répète une fois encore :
Gardons les yeux fixés sur Jésus, qui nous a ouvert le chemin de la foi et qui la porte à la perfection (Hébreux 12.2).
Quand on assiste à une course de vitesse ou de fond, on ne voit jamais un participant regarder ses pieds ou le sol ; ils ont tous les yeux fixés droit devant eux, en avant, en direction du but, vers l’arrivée.
L’auteur a choisi ses mots et expressions avec soin. Tout au long de l’épître, il mentionne « les biens célestes, la patrie céleste ainsi que la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste avec ses milliers d’anges en fête » (Hébreux 11.16 ; 12.22). Il cherche à montrer par là que le christianisme offre un héritage spirituel et céleste qui est supérieur au judaïsme, car ce dernier n’accorde que des privilèges terrestres. Par exemple, l’Éternel a promis à son peuple de la pluie, la fertilité du sol et des récoltes abondantes, mais l’apôtre Paul ne s’intéresse pas du tout à ces bénédictions. Aux Philippiens, il écrit :
Je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus. – Pour nous, notre cité est dans les cieux (Philippiens 3.14, 20 ; SER).
La véritable demeure des croyants n’est pas ici-bas mais dans les cieux. Ce monde n’est pour nous qu’une zone de transit que nous traversons comme étrangers de passage. Notre vraie patrie est dans les lieux célestes.
Puisque l’avenir des croyants est là-haut dans les cieux, l’auteur les exhorte à mettre de côté tout ce qui fait partie de leur patrimoine religieux terrestre, comme les cérémonies et les symboles du judaïsme. Le croyant n’a pas besoin d’observer de rites parce que ses réalités sont spirituelles. Jésus a dit à la femme samaritaine :
L’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l’Esprit et en vérité ; car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent par l’Esprit et en vérité (Jean 4.23-24).
L’homme étant un être orgueilleux par nature, il pense que ses accomplissements et ses petits actes religieux lui permettent de se rendre acceptable devant Dieu ; en fait et malheureusement, beaucoup de croyants vivent plus ou moins de cette manière parce qu’ils se sentent spirituels seulement quand ils font quelque chose. Mais c’est un artifice, une forme de légalisme qui est au mieux inutile et vaine, et au pire mortelle si on a foi dans des choses et des petits rituels. De telles pratiques terrestres sont des obstacles à une vie spirituelle féconde.
Quand l’auteur dit : « Fixez vos pensées sur Jésus, le messager et le grand-prêtre », le mot traduit par « messager » est « apôtre », qui fait un peu vieillot, mais qui veut bien dire « messager, héraut », et qui à l’époque du Nouveau Testament est le titre d’un ambassadeur.
La personne qu’on appelle « apôtre ou messager », est investie de l’autorité de celui qui l’envoie. Or, Jésus-Christ a été envoyé par Dieu pour le représenter parmi nous. Il est venu avec la puissance, la justice, l’amour, la grâce et la miséricorde de Dieu et il s’exprimait toujours au nom de son Père. Jean rapporte que Jésus a dit :
Je n’ai pas parlé de ma propre initiative : le Père, qui m’a envoyé, m’a ordonné lui-même ce que je dois dire et enseigner (Jean 12.49 ; comparez Jean 8.28, 38).
Jésus n’est pas seulement « le messager » qui parle au nom de son Père aux hommes mais aussi « le grand-prêtre » dont le rôle est d’intercéder pour les hommes auprès de Dieu. Jésus est donc à la fois le porte-parole de son Père et l’avocat des croyants devant Dieu. Il conduit Dieu à l’homme, et l’homme à Dieu. Il est descendu sur terre afin de nous chercher et nous emmener dans les cieux auprès du Père céleste. Dans son évangile, Jean rapporte que le Seigneur a solennellement déclaré :
Personne ne va au Père sans passer par moi (Jean 14.6).
Verset 1
Je continue de lire dans le chapitre trois.
Il (Jésus) est digne de la confiance de celui qui l’a établi dans ces fonctions, comme autrefois Moïse l’a été dans toute la maison de Dieu (Hébreux 3.2).
Le mot pour « maison » (oikos) ne désigne pas un bâtiment mais la maisonnée, le foyer, l’ensemble de ceux qui vivent à l’intérieur. Dans l’Ancien Testament, le peuple élu était la maisonnée de Dieu et Moïse son gestionnaire. Sa mission était de transmettre les paroles de l’Éternel à Israël ; il a été fidèle à son appel, ce qui est aussi ce que Dieu demande à chacun de nous. Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
En fin de compte, que demande-t-on à des intendants ? Qu’ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée (1Corinthiens 4.2).
L’auteur a déjà montré la supériorité de Jésus-Christ sur les prophètes de l’Ancien Testament et sur les anges. Maintenant il veut le comparer à Moïse parce que c’est un personnage clé du peuple hébreu. En effet, quand il est né, Dieu l’a miraculeusement gardé puis c’est encore Dieu qui à sa mort, s’est chargé de le faire ensevelir, bien qu’en toute probabilité, ce sont des anges qui ont fait le travail. C’est Moïse qui a obligé le pharaon à libérer les esclaves hébreux ; Dieu lui parlait face à face et il a même porté la gloire de Dieu. Un passage dit : « la peau de son visage était devenue rayonnante pendant qu’il s’entretenait avec l’Éternel » (Exode 34.29).
Moïse est presque synonyme de Dieu pour les Juifs, car tous les préceptes que l’Éternel a donnés à son peuple sont contenus dans « la loi de Moïse » (comparez Luc 2.22 ; Actes 13.39, etc.). Il a écrit les cinq premiers livres de l’Ancien Testament, transmis les plans de l’arche de l’alliance, le coffre sacré, et ceux du tabernacle, le temple démontable qui était utilisé dans le désert. Les Juifs estiment Moïse supérieur aux prophètes (Nombres 12.6) et même aux anges.
L’auteur reconnaît la grandeur et l’importance de cet homme puisqu’il fait allusion à sa fidélité, une qualité que cite l’Éternel lui-même (Nombres 12.7). Pourtant, on sait que Moïse a fait quelques bévues, car il ne contrôle pas toujours bien sa colère. Une fois, l’Éternel lui dit de frapper un rocher (Exode 17.6) pour en faire sortir de l’eau et il le fait ; une seconde fois, Dieu lui dit de parler au rocher, mais Moïse qui est furieux contre le peuple, le frappe à deux reprises (Nombres 20.8-12). Cette désobéissance est tellement grave qu’il n’est pas autorisé à entrer en Terre promise. Néanmoins et globalement, Moïse est très fidèle à Dieu et c’est ce que le texte retient.
Tout comme Moïse est digne de confiance envers l’Éternel, Jésus est entièrement fidèle au Père. Il a dit :
Celui qui parle en son propre nom recherche sa propre gloire. Mais si quelqu’un vise à honorer celui qui l’a envoyé, c’est un homme vrai ; il n’y a rien de faux en lui. – Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui est agréable (Jean 7.18 ; 8.29).
Tout le ministère de Jésus a un seul but : glorifier son Père. À la fin de sa vie, il a pu dire :
J’ai fait connaître ta gloire sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais confiée (Jean 17.4).
Jésus a été fidèle auprès d’Israël et du monde. Et aujourd’hui, l’église universelle qui rassemble l’ensemble des croyants authentiques, constitue la maisonnée de Dieu, son temple spirituel et sa famille sur terre (Éphésiens 2.19 ; 1Pierre 2.4, 5).
Bien que Moïse et Jésus soient tous deux des messagers, des ambassadeurs de Dieu, l’auteur a déjà sous-entendu la supériorité de Jésus sur Moïse, surtout qu’en plus, Jésus est grand-prêtre, et pas n’importe lequel, mais Le grand-prêtre par excellence, le médiateur suprême, le seul intermédiaire entre Dieu et les hommes qu’il réconcilie à Dieu. En réalité, nul ne peut être comparé à Jésus, car il a inauguré une Nouvelle Alliance dans son sang et il est le Fils éternel de Dieu.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.