Genèse 9.18 – 11.6
Chapitre 9
Introduction
La lumière est un élément physique qui n’a pas encore révélé tous ses mystères, mais on n’a pas besoin d’être savant pour en profiter. Et qui n’a pas eu l’occasion d’admirer un arc-en-ciel, une démonstration de couleurs féeriques en plein ciel ? Peut-être même que vous avez eu la chance d’en voir un complet alors que voyageant en avion vous survoliez un orage. Ce phénomène lumineux est provoqué par les gouttes de pluie qui décomposent la lumière blanche des rayons du soleil en ses 7 composantes : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Non seulement l’arc-en-ciel est d’une grande beauté, mais il a aussi une signification spirituelle particulière.
Versets 7-17
Je continue à lire dans le chapitre 9 de la Genèse en compressant.
Vous donc, soyez féconds, multipliez-vous et répandez-vous en grand nombre sur la terre. Dieu dit encore à Noé et à ses fils : Pour ma part, je vais établir mon alliance avec vous et avec vos descendants après vous, ainsi qu’avec tous les êtres vivants qui sont avec vous… Je m’engage envers vous par alliance à ce que toutes les créatures ne soient plus jamais détruites par les eaux d’un déluge et qu’il n’y ait plus de déluge pour ravager la terre. Voici le signe de l’alliance que je conclus pour tous les âges à venir entre moi et vous et tout être vivant qui est avec vous : j’ai placé mon arc dans la nuée ; il servira de signe d’alliance entre moi et la terre. Quand j’accumulerai des nuages au-dessus de la terre et que l’arc apparaîtra dans la nuée, alors je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tout être vivant quel qu’il soit… L’arc sera dans la nuée, et je le regarderai pour me rappeler l’alliance éternelle conclue entre moi et tous les êtres vivants qui sont sur la terre (Genèse 9.7-17).
Dieu promet qu’il n’y aura plus jamais de déluge universel, de destruction du monde par l’eau et comme garant de cette alliance il donne l’arc-en-ciel comme signe. Il ne dit pas que nous verrions l’arc, mais que Lui le regarderait pour se souvenir de cette alliance. Chaque fois que les rayons du soleil arrivent à percer la pluie, apparaît un arc-en-ciel qui est un rappel de l’engagement immuable pris par Dieu à notre égard. Symboliquement, c’est comme si Dieu raccrochait son arc dans le ciel afin de ne pas nous faire subir les foudres de sa colère. Chaque fois que je vois un arc-en-ciel, il me rappelle que dans sa sollicitude, Dieu me fait grâce.
Versets 18-29
Je finis le chapitre 9 de la Genèse.
Les fils de Noé s’appelaient Sem, Cham et Japhet ; Cham était le père de Canaan. C’est à partir de ces trois fils que toute la terre fut repeuplée. Noé se mit à cultiver la terre et il planta une vigne. Il en but le vin et s’enivra, de sorte qu’il se mit tout nu sous sa tente. Cham, le père de Canaan, vit son père nu et sortit pour le raconter à ses frères. Alors, Sem et Japhet prirent la tunique de Noé et la placèrent sur leurs épaules. Puis ils marchèrent à reculons vers leur père et le couvrirent. Comme leur visage était tourné de l’autre côté, ils ne virent pas leur père tout nu. Quand Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que son plus jeune fils avait fait. Alors, il s’écria : Maudit soit Canaan ! Qu’il soit le dernier des esclaves de ses frères ! Puis il ajouta : Béni soit l’Éternel, le Dieu de Sem, et que Canaan soit asservi à Sem ! Que Dieu étende le territoire de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem et que Canaan soit leur esclave ! Après le déluge, Noé vécut encore 350 ans. La durée de sa vie fut de 950 ans, puis il mourut (Genèse 9.18-29).
L’histoire de l’humanité se poursuit toujours aussi navrante. On se serait bien passé de cette histoire sordide ; il aurait été plus honorable pour l’humanité si elle n’était pas dans les Textes Sacrés. Mais Dieu a jugé bon de nous relater les faits tels qu’ils ont eu lieu. Donc, le bon Noé boit un coup de trop puis cuve son vin tout nu. Son fils Cham le découvre et d’un ton moqueur le rapporte à ses frères, ce qui à cette époque était une action très répréhensible. De plus, son petit-fils Canaan est lui aussi impliqué, puisque Noé prononce une imprécation contre lui. Maudit par son grand-père ! Je trouve ça très dur.
Il faut cependant savoir qu’en tant que patriarche et juge, Noé représentait Dieu sur terre et, à ce titre, devait exercer la justice et punir les délits. Supposons qu’un magistrat dans l’exercice de ses fonctions ait son fils devant lui parce que celui-ci est accusé d’avoir enfreint la loi ; il a beau être le père de cet homme, il doit agir en tant que juge en prononçant une sentence sur le coupable. Ce fut un triste jour pour Noé que de devoir prononcer une imprécation contre son petit-fils. Un tel incident se reproduira plus tard lorsqu’Isaac, le fils d’Abraham, prononça une malédiction contre son fils Ésaü ; agir ainsi lui arracha le cœur, mais il n’avait pas le choix.
Canaan est l’ancêtre des peuplades commerçantes qui se sont installées le long de la côte méditerranéenne depuis le 16e siècle av. J-C ; ils joueront un rôle important dans l’histoire d’Israël et leurs actes répréhensibles sont maintes fois dénoncés dans l’Ancien Testament. Sem pour sa part a donné le mot sémite, car il est l’ancêtre des Israélites et des Arabes.
Bien qu’avec Noé l’humanité connaisse un nouveau départ, plus ça change et plus c’est la même chose. Il s’agit plutôt d’un faux départ, car avec la faute de Cham, on se rend vite compte que la race humaine va continuer sur sa lancée de rébellion contre Dieu. Malgré les échecs successifs des hommes, l’Éternel est décidé à préserver la race humaine dont il se fait le défenseur. Dès le départ, il a manifesté son intention de racheter l’homme fautif. L’alliance que Dieu établit avec Noé définit le cadre dans lequel va se dérouler l’histoire du salut.
Chapitre 10
Introduction
Nous voici arrivés au chapitre 10 de la Genèse, qui consiste en une table des nations expliquant l’origine ethnique des peuples antiques ; c’est la plus ancienne que l’on connaisse et un document précieux pour les scientifiques, car tous les noms cités ont été confirmés par l’archéologie.
Verset 1
Je commence à lire :
Voici l’histoire de la famille des fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Ils eurent des enfants après le déluge (Genèse 10.1).
À partir d’ici, la race humaine va se diviser en trois branches. Le texte commence par énumérer en premier les descendants des deux têtes de lignée Japhet et Cham, parce qu’elles ne participent pas à l’histoire du salut de l’humanité. Ensuite, est citée la généalogie de Sem, la descendance choisie de laquelle sera éventuellement issu le Messie. Les Écritures suivent toujours ce modèle : d’abord, quelques mots sont donnés sur ceux qui ne sont pas pris en compte par Dieu, puis le texte s’attarde sur la lignée choisie. Le but de l’auteur n’est pas de raconter l’histoire de tous les peuples, mais l’avancement du dessein de Dieu en vue du salut des hommes. Le chapitre 10 commence donc par mentionner les noms des fondateurs de quatorze nations issues des fils de Japhet.
Plusieurs d’entre eux sont à noter, car leurs descendants nous sont familiers : Gomer est l’ancêtre des races germaniques et scandinaves, des Saxons et des Anglais, et des Celtes dont le dernier bastion fut le Pays de Galles ; Magog est l’ancêtre des Slaves, des Russes, des Bulgares, des peuples de l’Inde, des Polonais et des Slovaques ; Madï est l’ancêtre des Mèdes et des Perses, des Iraniens, des Afghans et des Kurdes ; Yavân est l’ancêtre des Grecs, Romains, Francs, Italiens, Espagnols et Portugais ; Toubal s’installa en Sibérie occidentale ; la ville de Tobolsk et le fleuve Tobol dérivent de Toubal.
Verset 6
Le texte continue, disant :
Les fils de Cham furent : Kouch, Mitsraïm, Pouth, et Canaan (Genèse 10.6).
Sont énumérées ensuite trente nations issues de Cham ; plusieurs de ses fils sont à noter pour la petite histoire : d’abord, Canaan qui fut maudit est l’ancêtre des Phéniciens, des Hittites et bien d’autres. Canaan veut dire pays de la pourpre. Plus tard, il sera le pays des Philistins d’où est issu le mot Palestine. Pouth est l’ancêtre des Libyens ; Cush, celui des Africains, des Éthiopiens, des Égyptiens et de tous les habitants de la péninsule arabique. Les empires d’Orient ou d’Amérique ne sont pas mentionnés, car trop loin pour être dans la sphère d’influence de la nation d’Israël. Cependant, les Asiatiques, les Aztèques, les Incas et les Indiens d’Amérique sont des descendants de Cham.
Versets 8-11
Puis le texte dit :
Couch engendra aussi Nimrod ; c’est lui qui commença à être puissant sur la terre. Il fut un vaillant chasseur devant l’Éternel… Il régna d’abord sur Babel… Il bâtit Ninive (Genèse 10.8-11).
Nimrod étendit éventuellement son empire jusqu’au Yémen et au Soudan actuel. Chasseur devant l’Éternel veut dire guerrier violent qui lui fait front et le méprise pour ce qui est du respect de la vie d’autrui. Il commença sa carrière de conquistador en bâtissant plusieurs villes, dont la fameuse tour de Babel. C’est lui qui après le déluge tenta de rassembler toute l’humanité sous un même drapeau et d’en devenir le führer ou premier empereur. Rebelle par excellence, il est le type de tous les tyrans qui viendront, dont le dernier sera l’antéchrist. Nimrod fut aussi à l’origine des pratiques occultes idolâtres, du spiritisme et des sacrifices humains qui se répandirent dans le monde entier à partir de la première civilisation babylonienne.
À partir d’ici, le livre de la Genèse va laisser de côté les descendants de Japhet et de Cham pour se consacrer à la lignée de Sem, l’ancêtre de 26 nations dont en particulier les Arabes et les Hébreux.
Verset 22
Je lis le texte.
Les descendants de Sem furent Élam, Assour, Arpakchad, Loud et Aram (Genèse 10.22).
Le texte énumère ensuite une longue liste de noms compliqués dont je vous ferais grâce. L’un d’entre eux, Arpakchad, est important, car il fut l’ancêtre d’Héber d’où vient le mot Hébreux. Le chapitre suivant donnera sa descendance dont une branche va jusqu’à Abraham, le père des Israélites.
Verset 32
Le chapitre 10 qui donne la table des nations se termine ainsi :
Telles sont les familles issues des fils de Noé selon leurs lignées et d’après leur appartenance nationale. C’est d’eux que sont issues toutes les nations qui se sont répandues sur la terre après le déluge (Genèse 10.32).
Il est intéressant de noter que les premiers à créer des civilisations puissantes furent les descendants de Cham, le père des Hittites, des Africains avec la Libye et l’Éthiopie, l’empire de Nimrod et Babylone puis des Égyptiens avec les pharaons. Ensuite seulement ce fut le tour des descendants de Sem avec le royaume d’Israël sous les rois David et Salomon en particulier. Finalement, ce sont les descendants de Japhet, d’abord les Mèdes et les Perses, puis les Grecs et plus tard les Occidentaux en général et les Slaves qui prirent le relai.
La table des nations montre qu’aucune race ou nation n’est supérieure à une autre ; toutes ont prouvé leur incapacité à vivre selon la justice telle que Dieu l’entend. La quête universelle de chaque peuple fut et est encore la domination du monde pour servir ses propres intérêts. Jusqu’au 20e siècle, c’était essentiellement par la force militaire ; maintenant, c’est aussi par la culture, l’idéologie et le terrorisme. Il nous faudra attendre la seconde venue de Jésus-Christ pour voir l’instauration d’un royaume durable de justice et de paix sur terre.
Chapitre 11
Versets 1-4
Nous arrivons au chapitre 11 de la Genèse que je commence à lire :
À cette époque-là, tous les hommes parlaient la même langue et tenaient le même langage. Lors de leurs migrations depuis le soleil levant, ils découvrirent une vaste plaine dans le pays de Chinéar et ils s’y établirent. Ils se dirent les uns aux autres : Allons, moulons des briques et cuisons-les au four. Ainsi, ils employèrent les briques comme pierres et le bitume leur servit de mortier. Puis ils dirent : Allons, construisons-nous une ville et une tour dont le sommet atteindra jusqu’au ciel, alors notre nom deviendra célèbre et nous ne serons pas disséminés sur l’ensemble de la terre (Genèse 11.1-4).
Le texte revient en arrière, avant la grande dispersion. Cette première langue universelle mentionnée n’a laissé aucune trace. Le pays de Chinéar est constitué de la vallée d’alluvions formées par les fleuves Tigre et Euphrate ; c’est un endroit extrêmement fertile où on ne trouve aucune pierre ; c’est ce qui explique la fabrication de briques.
C’est là qu’est né l’ancien royaume de Babylone. D’après les découvertes archéologiques, les bas-reliefs babyloniens représentent fréquemment des temples-tours appelés ziggourats ; ce sont de hautes constructions pyramidales à base carrée et à étages superposés de plus en plus étroits. Ils étaient solidement construits avec un chemin qui menait au sommet où se trouvait un sanctuaire qui servait à l’adoration des divinités païennes représentant le soleil, la lune et les étoiles.
Plus tard, on y a établi des autels qui servaient aux sacrifices humains ; il s’y trouvait aussi une idole dédiée à la divinité principale ; elle était creuse et fabriquée en métal fondu. À l’intérieur, on y faisait un feu d’enfer afin de chauffer à blanc les bras tendus de l’idole sur lesquels on déposait des petits enfants en offrande à la divinité ; ça fait froid dans le dos. Ce sont les Cananéens qui ont peaufiné cette technique et c’est une raison pour laquelle plus tard, l’Éternel a ordonné leur extermination.
Beaucoup de ces ziggourats portent des noms révélateurs de l’arrogance prétentieuse de leurs bâtisseurs, par exemple : La maison du lien entre le ciel et la terre ; la maison des sept guides du ciel et de la terre ; la maison de la montagne de l’univers ; et dans l’ancienne Babylone : la maison de la plate-forme-fondation du ciel et de la terre.
En voulant construire une ville et une tour immense, les hommes de Babel voulaient se faire un nom qui surpasse tous les autres. Ils s’étaient rendus malades en faisant un très mauvais cas d’orgueillomanie. Selon la tradition, c’est l’infâme Nimrod qui, animé de la folie des grandeurs, a initié la construction de la tour de Babel. Ce tyran était intelligent ; il a d’abord fondé une ville pour lui servir de capitale et de quartier général. Ensuite, il s’est rendu compte qu’il lui fallait un point de ralliement à la fois géographique et psychologique, un centre culturel et cultuel, un chant de guerre et un drapeau en quelque sorte, afin de s’assurer que les peuples n’échappent à son contrôle en se dispersant sur toute la terre.
En agissant ainsi, l’humanité transgressait l’ordre du Créateur qui voulait que les hommes remplissent toute la terre. Mais ils ont tourné le dos à Dieu avec arrogance, ce qui apparaît nettement dans ces paroles : Faisons-nous des briques, bâtissons-nous une ville, devenons célèbres. Non seulement ils ont rejeté l’Éternel, mais ils ont commencé à adorer des faux dieux, des démons représentés par les idoles. Il est intéressant de noter que ces gens ne sont pas devenus athées, pas du tout ; comme l’homme est religieux par nature, soit il adorera le Créateur, soit une fausse divinité.
Ce récit dénonce l’orgueil des hommes, leur désir de pouvoir et leur inclination à vouloir être comme Dieu. Ils expriment leur rébellion par la construction d’un système totalitaire qui cherche à régir tous les aspects de la vie humaine, qu’ils soient sociaux, politiques, économiques ou religieux.
Versets 5-6
Je continue le texte.
L’Éternel descendit du ciel pour voir la ville et la tour que les hommes construisaient. Alors il dit : Voici qu’ils forment un seul peuple parlant tous la même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris de faire ! Et maintenant quels que soient les projets qu’ils concevront, rien ne les empêchera de les réaliser (Genèse 11.5-6).
Alors que les hommes tentent d’atteindre le ciel, l’Éternel en descend pour observer leur folle entreprise. Il est intéressant de noter que Dieu pense l’homme parfaitement capable de se rendre dans l’atmosphère et même dans l’espace, qu’il a le potentiel de fabriquer des engins volants, des avions et des fusées. En y réfléchissant, c’est vrai que l’humanité a accompli des prouesses dans le domaine des sciences et techniques. Mais au niveau moral et relationnel, pour ce qui est de respecter et d’aimer son prochain, notre monde en est toujours à l’âge de pierre ; il est immobilisé dans les glaces arctiques ; preuve en est que les premières applications des nouvelles technologies se font d’abord dans le domaine militaire.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.