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30 mai 2022

Genèse 50.18-26

Chapitre 50

Conclusion

Dans Poil de Carotte, Jules Renard fait dire à un de ses personnages : Tu as tort de mentir. C’est un vilain défaut, et c’est inutile, car toujours tout se sait. Oui répond Poil de Carotte, mais on gagne du temps. Peut-être bien, mais c’est reculer pour mieux sauter, car tôt ou tard le menteur est obligé de faire face à la réalité au lieu de la fuir. Dans l’antiquité comme aujourd’hui d’ailleurs, le mensonge faisait partie des relations normales entre les hommes. Ce n’est pas pour rien que les Écritures qualifient Satan de Père du mensonge. Or selon les paroles mêmes du Christ, le diable est le père de tous les hommes non régénérés, de ceux qui ne sont pas passés par une nouvelle naissance spirituelle.

Mis à part Joseph qui était d’une intégrité exemplaire, les fils de Jacob ne faisaient pas exception à cette règle et on aurait pu décrire chacun d’eux de la façon suivante : Il ne ment jamais s’il n’ouvre la bouche, ou encore comme on dit couramment : il ment comme il respire. En d’autres mots, ces hommes mentaient la plupart du temps quand ils parlaient. Suite au décès de leur père, ils prennent peur de Joseph, toujours le grand vizir d’Égypte, se disant que désormais, leur peau ne vaut pas cher. Alors, ils inventent une histoire abracadabrante qu’ils font parvenir à leur demi-frère comme quoi avant de mourir, Jacob aurait demandé qu’il leur pardonne le tort terrible qu’ils lui ont fait il y a fort longtemps. Décidément, leur mauvaise conscience les poursuit avec acharnement.

Verset 18

Je continue à lire dans le chapitre 50, le dernier de la Genèse.

En recevant ce message, Joseph se mit à pleurer. Ses frères vinrent en personne se jeter à ses pieds en disant : Nous sommes tes esclaves. Mais Joseph leur dit : N’ayez aucune crainte ! Suis-je à la place de Dieu ? (Genèse 50.18).

Une nouvelle fois, Joseph les rassure. Ce passage fait penser à la parabole du fils prodigue que Jésus raconta aux foules. Ce garçon avait fait beaucoup de mal à son père et dilapidé tout son héritage de la manière la plus vile. Puis le texte dit :

Il se mit à réfléchir sur lui-même et se dit : Je vais me mettre en route j’irai trouver mon père et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi. Je ne mérite plus d’être considéré comme ton fils. Il se mit donc en route pour se rendre chez son père. Comme il se trouvait encore à une bonne distance de la maison, son père l’aperçut et fut pris d’une profonde pitié pour lui. Il courut à la rencontre de son fils, se jeta à son cou et l’embrassa longuement. Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi, je ne mérite plus d’être considéré comme ton fils (Luc 15.17-22).

Ce garçon reconnaît d’abord le tort terrible qu’il a fait à son père, tout comme les demi-frères de Joseph acceptent leur culpabilité envers lui. Puis le fils prodigue se met en route et retourne à la maison de son enfance dans une attitude de vraie repentance. Les frères de Joseph ont déjà reconnu leur faute par écrit. Maintenant, ils vont tous le voir en personne et se jettent à ses pieds dans une démarche d’humiliation et de profonde contrition. Ils accomplissent ici encore le rêve prémonitoire que Joseph avait fait avant d’être vendu comme esclave.

Versets 19-21

Je continue le texte.

Vous aviez projeté de me faire du mal, mais par ce que vous avez fait, Dieu a projeté de faire du bien en vue d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. Maintenant donc, n’ayez aucune crainte, je pourvoirai à vos besoins ainsi qu’à ceux de vos enfants. Ainsi il les rassura et leur parla affectueusement (Genèse 50.19-21).

Après les avoir rassurés, Joseph rend gloire à l’Éternel qui dans sa souveraineté avait tout arrangé d’avance pour venir en aide à plusieurs peuples. Dans les promesses faites par l’Éternel à Abraham, Dieu lui a dit que ses descendants — ici Joseph — seront une source de bénédiction pour toutes les nations. En effet, Joseph permet non seulement à sa famille, mais aussi aux Égyptiens et aux habitants de tout le Proche-Orient de survivre à la famine. Les fils de Jacob n’avaient pas à venir se jeter aux pieds de Joseph pour s’humilier pareillement, car il y a bien longtemps qu’il avait pardonné le tort qu’ils lui avaient fait en soulignant déjà la souveraineté de Dieu dans cette triste affaire. Cela dit, la démarche de repentance entreprise par les dix demi-frères est une excellente initiative, une expérience cathartique dont ils avaient grandement besoin.

Versets 22-23

Je continue.

Joseph demeura en Égypte, ainsi que la famille de son père. Il vécut cent dix ans. Il vit les descendants d’Éphraïm jusqu’à la troisième génération ; de plus les enfants de Makir, fils de Manassé, furent placés sur ses genoux à leur naissance (Genèse 50.22-23).

Avec le temps, la vie des patriarches devenait progressivement moins longue. Selon d’anciens documents égyptiens, 110 ans étaient considérés comme la durée de vie idéale, ce qui fait qu’à leurs yeux c’était une preuve supplémentaire de la bénédiction divine qui reposait sur Joseph. De plus, ce dernier eut le privilège de devenir arrière arrière-grand-père. Makir, le fils aîné de Manassé, est spécifiquement mentionné parce que ses descendants joueront un rôle primordial au moment de la conquête du pays de Canaan. Le fait de placer ses petits-enfants sur ses genoux à leur naissance n’est pas seulement un geste d’affection, mais une démarche légale d’adoption, ce qui devient important quand arrive le moment de partager le gâteau d’héritage.

Versets 22-26

Je finis le chapitre et le livre de la Genèse.

À la fin de sa vie, Joseph dit aux siens : Je vais mourir, mais Dieu ne manquera pas d’intervenir en votre faveur et vous fera remonter de ce pays vers celui qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Puis Joseph fit prêter serment aux Israélites en leur disant : Lorsque Dieu interviendra pour vous, vous emporterez d’ici mes ossements. Joseph mourut à l’âge de cent dix ans ; on l’embauma, et on le déposa dans un sarcophage en Égypte (Genèse 50.22-26).

Bien qu’il ait vécu toute sa vie adulte en Égypte et qu’il était le grand vizir, Joseph n’oublie pas les promesses de Dieu relatives à la possession du pays de Canaan, son cœur et son avenir sont avec le peuple élu. Il s’identifie complètement avec Israël se considérant comme un des dépositaires de l’alliance que l’Éternel a conclue avec Abraham, son arrière-grand-père. Les dernières paroles de Joseph sont presque identiques à celles prononcées par Jacob sur son lit de mort. Il a le même souci et la même confiance en Dieu que son père.

Parce que Joseph était vénéré par les Égyptiens pour les avoir sauvés de la famine, il était devenu un symbole national. En conséquence, pharaon n’aurait sans doute pas permis que ses fils Manassé et Éphraïm aillent enterrer leur père au pays de Canaan ; il fallait que la dépouille du grand vizir reste en Égypte. Mais quelques siècles plus tard, lorsque les Israélites quittèrent le pays sous la houlette de Moïse, ils accomplirent le vœu de Joseph, emmenèrent son sarcophage avec eux et l’inhumèrent en terre promise.

Conclusion

Dans les deux derniers chapitres de la Genèse, l’auteur utilise des courts récits pour relater la fin de Jacob et de Joseph, les deux principaux personnages des treize derniers chapitres de ce livre. Il avait déjà fait la même chose précédemment à propos d’Abraham et d’Isaac. Il a décrit ces fins de vie de manière largement similaire afin de bien souligner la continuité qui existe entre Joseph et son père. Moïse a pris grand soin de montrer que de génération en génération, la bénédiction et les promesses faites à Abraham ont été transmises jusqu’aux 12 fils de Jacob.

Parallèlement, l’auteur a voulu prouver que l’Éternel est souverain sur l’histoire des hommes et fidèle à ses engagements. Il a œuvré en vue de sauver la vie à Israël et ses descendants, porteurs d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre. C’est ainsi que s’achève en Égypte l’histoire des patriarches, commencée en Mésopotamie et promise à un avenir en Canaan, ce pays que Dieu a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. On peut méditer sur la diversité des héritiers.

Abraham, le pionnier est un homme de courage et de foi. Isaac est effacé. Jacob, le débrouillard, veut coûte que coûte être au bénéfice de la promesse, mais tente de l’arracher par des moyens tordus. Il lui faudra apprendre de manière souvent douloureuse que la voie de la bénédiction se trouve uniquement dans la soumission et l’obéissance à Dieu. Contrairement aux trois premiers patriarches qui mènent une vie semi-nomade, Joseph connaît une destinée exceptionnelle, parvenant grâce à Dieu aux plus hautes fonctions de l’État dans l’un des plus grands royaumes d’alors.

La Genèse qui se nomme en réalité Au commencement, selon le premier mot du texte hébreu est le fondement de toute la vision biblique du monde et de l’histoire ; c’est ce livre qui éclaire tout le reste des Écritures. Moïse a couché sur le parchemin les traditions orales que les Israélites s’étaient transmises de génération en génération depuis l’époque des patriarches. Il a probablement rédigé le livre de la Genèse pendant les 40 années où Israël était dans le désert après son départ d’Égypte. Comme l’ensemble des Textes Sacrés, ce livre fut écrit par un agent humain, mais en réalité c’est le Saint-Esprit, qui en est le véritable auteur, et c’est ce qui confère à la Genèse le titre de sacré et inspiré de Dieu. L’archéologie a confirmé la fiabilité historique du texte en révélant les multiples correspondances qui existent entre l’histoire racontée par Moïse et les coutumes du Proche-Orient ancien au début du 2e millénaire av. J-C.

Au fil des pages de la Genèse, on a assisté à un rétrécissement délibéré du champ d’intérêt. La première grande partie du livre nous a rapporté en 11 chapitres, l’origine du monde, de l’humanité créée à l’image de Dieu, l’irruption du mal qui tel un poison mortel a tout altéré aussi bien les espaces interstellaires que le monde végétal et animal en passant bien sûr par l’homme, premier responsable de cette situation. Adam et Ève ont mis le doigt dans un engrenage qui entraîne les hommes toujours plus loin : ainsi voit-on le mal s’intensifier au fil des générations, en particulier dans la lignée de Caïn, et ce jusqu’au moment où Dieu y met un coup d’arrêt par le déluge.

Au-delà de ce jugement, on assiste encore au développement du mal dans sa dimension sociale, notamment à Babel où les hommes tentent d’ériger un système totalitaire par le moyen duquel l’homme a la prétention de s’élever jusqu’au ciel. Je rappelle quelques moments forts relatés par des extraits du texte lui-même :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea.

Après la famille d’Adam, la dégénérescence de l’humanité et le jugement du déluge, l’auteur s’intéresse à une famille particulière, celle de Noé, qui va échapper au déluge. Puis il mentionne l’ensemble des nations issues de cet homme et la naissance des grandes civilisations représentées par la Tour de Babel. Ensuite, il s’intéresse à la lignée de Sem, un des fils de Noé, puis au sein de celle-ci à une famille en particulier avant de se pencher enfin sur la vie d’Abraham, personnage unique, car il a fait l’histoire. Voici quelques moments forts de sa vie relatés par des extraits du texte lui-même.

L’Éternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste…

Dans la seconde partie du livre, une sélection s’opère sans cesse au sein des descendants d’Abraham. À chaque génération, après une brève mention de la lignée écartée, l’auteur concentre son attention sur la lignée héritière des promesses de Dieu à Abraham.

Au niveau théologique, le livre de la Genèse est très riche et comporte de nombreux enseignements sur Dieu et sur les êtres humains. Le récit de la création s’oppose au polythéisme et présente un Dieu pleinement souverain, distinct de sa création, de qui tout autre être tire son existence et dépend. Les deux premiers chapitres révèlent en particulier le sens de l’existence humaine : l’homme et la femme, créés par Dieu, à son image, dépendent de lui et font l’objet de sa volonté de bénédiction.

Les chapitres suivants éclairent l’état du monde actuel : la désobéissance et la volonté humaine d’autonomie par rapport à Dieu ont engendré le mal, la souffrance, l’aliénation, jusque-là inconnus dans la bonne création divine, mais qui sont encore aujourd’hui bien présents partout dans le monde. Les jugements que Dieu exerce alors contre les êtres humains tels que l’expulsion d’Éden, le déluge, la dispersion des nations à partir de Babel, manifestent qu’il reste malgré tout pleinement maître de la situation. Parallèlement s’affirme la volonté divine de salut pour l’humanité. Dieu l’annonce dès que la malédiction découlant du péché prend effet : le serpent tentateur sera un jour vaincu.

En suscitant Seth à la place d’Abel, mis à mort par Caïn, Dieu réalise sa promesse de susciter à la femme une lignée qui s’opposera à celle du serpent, représentée par Caïn. Malgré la présence du mal, la civilisation se développe. L’alliance avec Noé scelle l’engagement divin de préserver le monde et l’humanité en vue du salut. Le livre de la Genèse est donc porteur d’un message d’espérance puisqu’il introduit le plan de Dieu en vue du salut, du repêchage, pourrait-on dire, de l’humanité au travers d’un peuple choisi ayant pour tête de file Abraham.

C’est avec lui que débute la deuxième, et la plus grande, partie du livre de la Genèse, qui se consacre à l’histoire des ancêtres de la future nation d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps à l’accomplissement de son dessein. Cette longue section peint la fresque des patriarches et des origines d’Israël sur 4 générations ; elle est dominée par trois personnages, figures imposantes de l’histoire antique : Abraham, Jacob et Joseph.

La Genèse est le préliminaire indispensable aux livres qui suivent, dont le prochain, l’Exode qui raconte la constitution du peuple issu des patriarches. La seconde partie de la Genèse présente le commencement de l’œuvre de salut de Dieu. Il choisit Abraham et lui promet un descendant à partir duquel il se constituera un peuple grâce à qui toute l’humanité sera bénie. Toute la suite montre comment Dieu s’emploie à réaliser sa promesse. Il y est souligné que c’est l’Éternel qui crée, suscite ce peuple qui est le sien. C’est en effet d’un miracle que naît Isaac, fils d’Abraham, l’héritier de la promesse, alors que ses parents se trouvent dans l’incapacité de procréer. À la génération suivante, Dieu devra à nouveau ôter la stérilité de Rébecca. La prière d’Isaac dans ce sens montre combien tout dépend de lui.

Le salut est l’œuvre de Dieu seul à laquelle les hommes ne sauraient participer. D’ailleurs, lorsqu’Abraham essaya de contribuer par ses moyens à la réalisation de la promesse, il n’engendra que des problèmes qui durent encore aujourd’hui. L’Éternel requiert simplement des hommes la foi et la fidélité. La gratuité de la bénédiction se manifeste encore dans les choix de Dieu. Plusieurs fois, on le voit préférer un cadet au fils aîné contrairement aux coutumes de l’époque. Il apparaît aussi que les privilèges naturels ne donnent aucun droit spécial devant Dieu, l’homme n’a rien à faire valoir pour obtenir la bénédiction divine, car celle-ci est pure grâce.

La Genèse donne une perspective de Dieu, du monde, de l’être humain, de sa place dans l’univers et du plan du salut, une vision qui est développée dans le reste des Écritures. Ce livre demeure fondamental pour la compréhension de tous les Textes Sacrés et de la foi chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les deux derniers chapitres de la Genèse, l’auteur utilise des courts récits pour relater la fin de Jacob et de Joseph, les deux principaux personnages des treize derniers chapitres de ce livre. Il avait déjà fait la même chose précédemment à propos d’Abraham et d’Isaac. Il a décrit ces fins de vie de manière largement similaire afin de bien souligner la continuité qui existe entre Joseph et son père. Moïse a pris grand soin de montrer que de génération en génération, la bénédiction et les promesses faites à Abraham ont été transmises jusqu’aux 12 fils de Jacob.

Parallèlement, l’auteur a voulu prouver que l’Éternel est souverain sur l’histoire des hommes et fidèle à ses engagements. Il a œuvré en vue de sauver la vie à Israël et ses descendants, porteurs d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre. C’est ainsi que s’achève en Égypte l’histoire des patriarches, commencée en Mésopotamie et promise à un avenir en Canaan, ce pays que Dieu a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. On peut méditer sur la diversité des héritiers.

Abraham, le pionnier est un homme de courage et de foi. Isaac est effacé. Jacob, le débrouillard, veut coûte que coûte être au bénéfice de la promesse, mais tente de l’arracher par des moyens tordus. Il lui faudra apprendre de manière souvent douloureuse que la voie de la bénédiction se trouve uniquement dans la soumission et l’obéissance à Dieu. Contrairement aux trois premiers patriarches qui mènent une vie semi-nomade, Joseph connaît une destinée exceptionnelle, parvenant grâce à Dieu aux plus hautes fonctions de l’État dans l’un des plus grands royaumes d’alors.

La Genèse qui se nomme en réalité Au commencement, selon le premier mot du texte hébreu est le fondement de toute la vision biblique du monde et de l’histoire ; c’est ce livre qui éclaire tout le reste des Écritures. Moïse a couché sur le parchemin les traditions orales que les Israélites s’étaient transmises de génération en génération depuis l’époque des patriarches. Il a probablement rédigé le livre de la Genèse pendant les 40 années où Israël était dans le désert après son départ d’Égypte. Comme l’ensemble des Textes Sacrés, ce livre fut écrit par un agent humain, mais en réalité c’est le Saint-Esprit, qui en est le véritable auteur, et c’est ce qui confère à la Genèse le titre de sacré et inspiré de Dieu. L’archéologie a confirmé la fiabilité historique du texte en révélant les multiples correspondances qui existent entre l’histoire racontée par Moïse et les coutumes du Proche-Orient ancien au début du 2e millénaire av. J-C.

Au fil des pages de la Genèse, on a assisté à un rétrécissement délibéré du champ d’intérêt. La première grande partie du livre nous a rapporté en 11 chapitres, l’origine du monde, de l’humanité créée à l’image de Dieu, l’irruption du mal qui tel un poison mortel a tout altéré aussi bien les espaces interstellaires que le monde végétal et animal en passant bien sûr par l’homme, premier responsable de cette situation. Adam et Ève ont mis le doigt dans un engrenage qui entraîne les hommes toujours plus loin : ainsi voit-on le mal s’intensifier au fil des générations, en particulier dans la lignée de Caïn, et ce jusqu’au moment où Dieu y met un coup d’arrêt par le déluge.

Au-delà de ce jugement, on assiste encore au développement du mal dans sa dimension sociale, notamment à Babel où les hommes tentent d’ériger un système totalitaire par le moyen duquel l’homme a la prétention de s’élever jusqu’au ciel. Je rappelle quelques moments forts relatés par des extraits du texte lui-même :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea.

Après la famille d’Adam, la dégénérescence de l’humanité et le jugement du déluge, l’auteur s’intéresse à une famille particulière, celle de Noé, qui va échapper au déluge. Puis il mentionne l’ensemble des nations issues de cet homme et la naissance des grandes civilisations représentées par la Tour de Babel. Ensuite, il s’intéresse à la lignée de Sem, un des fils de Noé, puis au sein de celle-ci à une famille en particulier avant de se pencher enfin sur la vie d’Abraham, personnage unique, car il a fait l’histoire. Voici quelques moments forts de sa vie relatés par des extraits du texte lui-même.

L’Éternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste…

Dans la seconde partie du livre, une sélection s’opère sans cesse au sein des descendants d’Abraham. À chaque génération, après une brève mention de la lignée écartée, l’auteur concentre son attention sur la lignée héritière des promesses de Dieu à Abraham.

Au niveau théologique, le livre de la Genèse est très riche et comporte de nombreux enseignements sur Dieu et sur les êtres humains. Le récit de la création s’oppose au polythéisme et présente un Dieu pleinement souverain, distinct de sa création, de qui tout autre être tire son existence et dépend. Les deux premiers chapitres révèlent en particulier le sens de l’existence humaine : l’homme et la femme, créés par Dieu, à son image, dépendent de lui et font l’objet de sa volonté de bénédiction.

Les chapitres suivants éclairent l’état du monde actuel : la désobéissance et la volonté humaine d’autonomie par rapport à Dieu ont engendré le mal, la souffrance, l’aliénation, jusque-là inconnus dans la bonne création divine, mais qui sont encore aujourd’hui bien présents partout dans le monde. Les jugements que Dieu exerce alors contre les êtres humains tels que l’expulsion d’Éden, le déluge, la dispersion des nations à partir de Babel, manifestent qu’il reste malgré tout pleinement maître de la situation. Parallèlement s’affirme la volonté divine de salut pour l’humanité. Dieu l’annonce dès que la malédiction découlant du péché prend effet : le serpent tentateur sera un jour vaincu.

En suscitant Seth à la place d’Abel, mis à mort par Caïn, Dieu réalise sa promesse de susciter à la femme une lignée qui s’opposera à celle du serpent, représentée par Caïn. Malgré la présence du mal, la civilisation se développe. L’alliance avec Noé scelle l’engagement divin de préserver le monde et l’humanité en vue du salut. Le livre de la Genèse est donc porteur d’un message d’espérance puisqu’il introduit le plan de Dieu en vue du salut, du repêchage, pourrait-on dire, de l’humanité au travers d’un peuple choisi ayant pour tête de file Abraham.

C’est avec lui que débute la deuxième, et la plus grande, partie du livre de la Genèse, qui se consacre à l’histoire des ancêtres de la future nation d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps à l’accomplissement de son dessein. Cette longue section peint la fresque des patriarches et des origines d’Israël sur 4 générations ; elle est dominée par trois personnages, figures imposantes de l’histoire antique : Abraham, Jacob et Joseph.

La Genèse est le préliminaire indispensable aux livres qui suivent, dont le prochain, l’Exode qui raconte la constitution du peuple issu des patriarches. La seconde partie de la Genèse présente le commencement de l’œuvre de salut de Dieu. Il choisit Abraham et lui promet un descendant à partir duquel il se constituera un peuple grâce à qui toute l’humanité sera bénie. Toute la suite montre comment Dieu s’emploie à réaliser sa promesse. Il y est souligné que c’est l’Éternel qui crée, suscite ce peuple qui est le sien. C’est en effet d’un miracle que naît Isaac, fils d’Abraham, l’héritier de la promesse, alors que ses parents se trouvent dans l’incapacité de procréer. À la génération suivante, Dieu devra à nouveau ôter la stérilité de Rébecca. La prière d’Isaac dans ce sens montre combien tout dépend de lui.

Le salut est l’œuvre de Dieu seul à laquelle les hommes ne sauraient participer. D’ailleurs, lorsqu’Abraham essaya de contribuer par ses moyens à la réalisation de la promesse, il n’engendra que des problèmes qui durent encore aujourd’hui. L’Éternel requiert simplement des hommes la foi et la fidélité. La gratuité de la bénédiction se manifeste encore dans les choix de Dieu. Plusieurs fois, on le voit préférer un cadet au fils aîné contrairement aux coutumes de l’époque. Il apparaît aussi que les privilèges naturels ne donnent aucun droit spécial devant Dieu, l’homme n’a rien à faire valoir pour obtenir la bénédiction divine, car celle-ci est pure grâce.

La Genèse donne une perspective de Dieu, du monde, de l’être humain, de sa place dans l’univers et du plan du salut, une vision qui est développée dans le reste des Écritures. Ce livre demeure fondamental pour la compréhension de tous les Textes Sacrés et de la foi chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les deux derniers chapitres de la Genèse, l’auteur utilise des courts récits pour relater la fin de Jacob et de Joseph, les deux principaux personnages des treize derniers chapitres de ce livre. Il avait déjà fait la même chose précédemment à propos d’Abraham et d’Isaac. Il a décrit ces fins de vie de manière largement similaire afin de bien souligner la continuité qui existe entre Joseph et son père. Moïse a pris grand soin de montrer que de génération en génération, la bénédiction et les promesses faites à Abraham ont été transmises jusqu’aux 12 fils de Jacob.

Parallèlement, l’auteur a voulu prouver que l’Éternel est souverain sur l’histoire des hommes et fidèle à ses engagements. Il a œuvré en vue de sauver la vie à Israël et ses descendants, porteurs d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre. C’est ainsi que s’achève en Égypte l’histoire des patriarches, commencée en Mésopotamie et promise à un avenir en Canaan, ce pays que Dieu a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. On peut méditer sur la diversité des héritiers.

Abraham, le pionnier est un homme de courage et de foi. Isaac est effacé. Jacob, le débrouillard, veut coûte que coûte être au bénéfice de la promesse, mais tente de l’arracher par des moyens tordus. Il lui faudra apprendre de manière souvent douloureuse que la voie de la bénédiction se trouve uniquement dans la soumission et l’obéissance à Dieu. Contrairement aux trois premiers patriarches qui mènent une vie semi-nomade, Joseph connaît une destinée exceptionnelle, parvenant grâce à Dieu aux plus hautes fonctions de l’État dans l’un des plus grands royaumes d’alors.

La Genèse qui se nomme en réalité Au commencement, selon le premier mot du texte hébreu est le fondement de toute la vision biblique du monde et de l’histoire ; c’est ce livre qui éclaire tout le reste des Écritures. Moïse a couché sur le parchemin les traditions orales que les Israélites s’étaient transmises de génération en génération depuis l’époque des patriarches. Il a probablement rédigé le livre de la Genèse pendant les 40 années où Israël était dans le désert après son départ d’Égypte. Comme l’ensemble des Textes Sacrés, ce livre fut écrit par un agent humain, mais en réalité c’est le Saint-Esprit, qui en est le véritable auteur, et c’est ce qui confère à la Genèse le titre de sacré et inspiré de Dieu. L’archéologie a confirmé la fiabilité historique du texte en révélant les multiples correspondances qui existent entre l’histoire racontée par Moïse et les coutumes du Proche-Orient ancien au début du 2e millénaire av. J-C.

Au fil des pages de la Genèse, on a assisté à un rétrécissement délibéré du champ d’intérêt. La première grande partie du livre nous a rapporté en 11 chapitres, l’origine du monde, de l’humanité créée à l’image de Dieu, l’irruption du mal qui tel un poison mortel a tout altéré aussi bien les espaces interstellaires que le monde végétal et animal en passant bien sûr par l’homme, premier responsable de cette situation. Adam et Ève ont mis le doigt dans un engrenage qui entraîne les hommes toujours plus loin : ainsi voit-on le mal s’intensifier au fil des générations, en particulier dans la lignée de Caïn, et ce jusqu’au moment où Dieu y met un coup d’arrêt par le déluge.

Au-delà de ce jugement, on assiste encore au développement du mal dans sa dimension sociale, notamment à Babel où les hommes tentent d’ériger un système totalitaire par le moyen duquel l’homme a la prétention de s’élever jusqu’au ciel. Je rappelle quelques moments forts relatés par des extraits du texte lui-même :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea.

Après la famille d’Adam, la dégénérescence de l’humanité et le jugement du déluge, l’auteur s’intéresse à une famille particulière, celle de Noé, qui va échapper au déluge. Puis il mentionne l’ensemble des nations issues de cet homme et la naissance des grandes civilisations représentées par la Tour de Babel. Ensuite, il s’intéresse à la lignée de Sem, un des fils de Noé, puis au sein de celle-ci à une famille en particulier avant de se pencher enfin sur la vie d’Abraham, personnage unique, car il a fait l’histoire. Voici quelques moments forts de sa vie relatés par des extraits du texte lui-même.

L’Éternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste…

Dans la seconde partie du livre, une sélection s’opère sans cesse au sein des descendants d’Abraham. À chaque génération, après une brève mention de la lignée écartée, l’auteur concentre son attention sur la lignée héritière des promesses de Dieu à Abraham.

Au niveau théologique, le livre de la Genèse est très riche et comporte de nombreux enseignements sur Dieu et sur les êtres humains. Le récit de la création s’oppose au polythéisme et présente un Dieu pleinement souverain, distinct de sa création, de qui tout autre être tire son existence et dépend. Les deux premiers chapitres révèlent en particulier le sens de l’existence humaine : l’homme et la femme, créés par Dieu, à son image, dépendent de lui et font l’objet de sa volonté de bénédiction.

Les chapitres suivants éclairent l’état du monde actuel : la désobéissance et la volonté humaine d’autonomie par rapport à Dieu ont engendré le mal, la souffrance, l’aliénation, jusque-là inconnus dans la bonne création divine, mais qui sont encore aujourd’hui bien présents partout dans le monde. Les jugements que Dieu exerce alors contre les êtres humains tels que l’expulsion d’Éden, le déluge, la dispersion des nations à partir de Babel, manifestent qu’il reste malgré tout pleinement maître de la situation. Parallèlement s’affirme la volonté divine de salut pour l’humanité. Dieu l’annonce dès que la malédiction découlant du péché prend effet : le serpent tentateur sera un jour vaincu.

En suscitant Seth à la place d’Abel, mis à mort par Caïn, Dieu réalise sa promesse de susciter à la femme une lignée qui s’opposera à celle du serpent, représentée par Caïn. Malgré la présence du mal, la civilisation se développe. L’alliance avec Noé scelle l’engagement divin de préserver le monde et l’humanité en vue du salut. Le livre de la Genèse est donc porteur d’un message d’espérance puisqu’il introduit le plan de Dieu en vue du salut, du repêchage, pourrait-on dire, de l’humanité au travers d’un peuple choisi ayant pour tête de file Abraham.

C’est avec lui que débute la deuxième, et la plus grande, partie du livre de la Genèse, qui se consacre à l’histoire des ancêtres de la future nation d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps à l’accomplissement de son dessein. Cette longue section peint la fresque des patriarches et des origines d’Israël sur 4 générations ; elle est dominée par trois personnages, figures imposantes de l’histoire antique : Abraham, Jacob et Joseph.

La Genèse est le préliminaire indispensable aux livres qui suivent, dont le prochain, l’Exode qui raconte la constitution du peuple issu des patriarches. La seconde partie de la Genèse présente le commencement de l’œuvre de salut de Dieu. Il choisit Abraham et lui promet un descendant à partir duquel il se constituera un peuple grâce à qui toute l’humanité sera bénie. Toute la suite montre comment Dieu s’emploie à réaliser sa promesse. Il y est souligné que c’est l’Éternel qui crée, suscite ce peuple qui est le sien. C’est en effet d’un miracle que naît Isaac, fils d’Abraham, l’héritier de la promesse, alors que ses parents se trouvent dans l’incapacité de procréer. À la génération suivante, Dieu devra à nouveau ôter la stérilité de Rébecca. La prière d’Isaac dans ce sens montre combien tout dépend de lui.

Le salut est l’œuvre de Dieu seul à laquelle les hommes ne sauraient participer. D’ailleurs, lorsqu’Abraham essaya de contribuer par ses moyens à la réalisation de la promesse, il n’engendra que des problèmes qui durent encore aujourd’hui. L’Éternel requiert simplement des hommes la foi et la fidélité. La gratuité de la bénédiction se manifeste encore dans les choix de Dieu. Plusieurs fois, on le voit préférer un cadet au fils aîné contrairement aux coutumes de l’époque. Il apparaît aussi que les privilèges naturels ne donnent aucun droit spécial devant Dieu, l’homme n’a rien à faire valoir pour obtenir la bénédiction divine, car celle-ci est pure grâce.

La Genèse donne une perspective de Dieu, du monde, de l’être humain, de sa place dans l’univers et du plan du salut, une vision qui est développée dans le reste des Écritures. Ce livre demeure fondamental pour la compréhension de tous les Textes Sacrés et de la foi chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les deux derniers chapitres de la Genèse, l’auteur utilise des courts récits pour relater la fin de Jacob et de Joseph, les deux principaux personnages des treize derniers chapitres de ce livre. Il avait déjà fait la même chose précédemment à propos d’Abraham et d’Isaac. Il a décrit ces fins de vie de manière largement similaire afin de bien souligner la continuité qui existe entre Joseph et son père. Moïse a pris grand soin de montrer que de génération en génération, la bénédiction et les promesses faites à Abraham ont été transmises jusqu’aux 12 fils de Jacob.

Parallèlement, l’auteur a voulu prouver que l’Éternel est souverain sur l’histoire des hommes et fidèle à ses engagements. Il a œuvré en vue de sauver la vie à Israël et ses descendants, porteurs d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre. C’est ainsi que s’achève en Égypte l’histoire des patriarches, commencée en Mésopotamie et promise à un avenir en Canaan, ce pays que Dieu a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. On peut méditer sur la diversité des héritiers.

Abraham, le pionnier est un homme de courage et de foi. Isaac est effacé. Jacob, le débrouillard, veut coûte que coûte être au bénéfice de la promesse, mais tente de l’arracher par des moyens tordus. Il lui faudra apprendre de manière souvent douloureuse que la voie de la bénédiction se trouve uniquement dans la soumission et l’obéissance à Dieu. Contrairement aux trois premiers patriarches qui mènent une vie semi-nomade, Joseph connaît une destinée exceptionnelle, parvenant grâce à Dieu aux plus hautes fonctions de l’État dans l’un des plus grands royaumes d’alors.

La Genèse qui se nomme en réalité Au commencement, selon le premier mot du texte hébreu est le fondement de toute la vision biblique du monde et de l’histoire ; c’est ce livre qui éclaire tout le reste des Écritures. Moïse a couché sur le parchemin les traditions orales que les Israélites s’étaient transmises de génération en génération depuis l’époque des patriarches. Il a probablement rédigé le livre de la Genèse pendant les 40 années où Israël était dans le désert après son départ d’Égypte. Comme l’ensemble des Textes Sacrés, ce livre fut écrit par un agent humain, mais en réalité c’est le Saint-Esprit, qui en est le véritable auteur, et c’est ce qui confère à la Genèse le titre de sacré et inspiré de Dieu. L’archéologie a confirmé la fiabilité historique du texte en révélant les multiples correspondances qui existent entre l’histoire racontée par Moïse et les coutumes du Proche-Orient ancien au début du 2e millénaire av. J-C.

Au fil des pages de la Genèse, on a assisté à un rétrécissement délibéré du champ d’intérêt. La première grande partie du livre nous a rapporté en 11 chapitres, l’origine du monde, de l’humanité créée à l’image de Dieu, l’irruption du mal qui tel un poison mortel a tout altéré aussi bien les espaces interstellaires que le monde végétal et animal en passant bien sûr par l’homme, premier responsable de cette situation. Adam et Ève ont mis le doigt dans un engrenage qui entraîne les hommes toujours plus loin : ainsi voit-on le mal s’intensifier au fil des générations, en particulier dans la lignée de Caïn, et ce jusqu’au moment où Dieu y met un coup d’arrêt par le déluge.

Au-delà de ce jugement, on assiste encore au développement du mal dans sa dimension sociale, notamment à Babel où les hommes tentent d’ériger un système totalitaire par le moyen duquel l’homme a la prétention de s’élever jusqu’au ciel. Je rappelle quelques moments forts relatés par des extraits du texte lui-même :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea.

Après la famille d’Adam, la dégénérescence de l’humanité et le jugement du déluge, l’auteur s’intéresse à une famille particulière, celle de Noé, qui va échapper au déluge. Puis il mentionne l’ensemble des nations issues de cet homme et la naissance des grandes civilisations représentées par la Tour de Babel. Ensuite, il s’intéresse à la lignée de Sem, un des fils de Noé, puis au sein de celle-ci à une famille en particulier avant de se pencher enfin sur la vie d’Abraham, personnage unique, car il a fait l’histoire. Voici quelques moments forts de sa vie relatés par des extraits du texte lui-même.

L’Éternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste…

Dans la seconde partie du livre, une sélection s’opère sans cesse au sein des descendants d’Abraham. À chaque génération, après une brève mention de la lignée écartée, l’auteur concentre son attention sur la lignée héritière des promesses de Dieu à Abraham.

Au niveau théologique, le livre de la Genèse est très riche et comporte de nombreux enseignements sur Dieu et sur les êtres humains. Le récit de la création s’oppose au polythéisme et présente un Dieu pleinement souverain, distinct de sa création, de qui tout autre être tire son existence et dépend. Les deux premiers chapitres révèlent en particulier le sens de l’existence humaine : l’homme et la femme, créés par Dieu, à son image, dépendent de lui et font l’objet de sa volonté de bénédiction.

Les chapitres suivants éclairent l’état du monde actuel : la désobéissance et la volonté humaine d’autonomie par rapport à Dieu ont engendré le mal, la souffrance, l’aliénation, jusque-là inconnus dans la bonne création divine, mais qui sont encore aujourd’hui bien présents partout dans le monde. Les jugements que Dieu exerce alors contre les êtres humains tels que l’expulsion d’Éden, le déluge, la dispersion des nations à partir de Babel, manifestent qu’il reste malgré tout pleinement maître de la situation. Parallèlement s’affirme la volonté divine de salut pour l’humanité. Dieu l’annonce dès que la malédiction découlant du péché prend effet : le serpent tentateur sera un jour vaincu.

En suscitant Seth à la place d’Abel, mis à mort par Caïn, Dieu réalise sa promesse de susciter à la femme une lignée qui s’opposera à celle du serpent, représentée par Caïn. Malgré la présence du mal, la civilisation se développe. L’alliance avec Noé scelle l’engagement divin de préserver le monde et l’humanité en vue du salut. Le livre de la Genèse est donc porteur d’un message d’espérance puisqu’il introduit le plan de Dieu en vue du salut, du repêchage, pourrait-on dire, de l’humanité au travers d’un peuple choisi ayant pour tête de file Abraham.

C’est avec lui que débute la deuxième, et la plus grande, partie du livre de la Genèse, qui se consacre à l’histoire des ancêtres de la future nation d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps à l’accomplissement de son dessein. Cette longue section peint la fresque des patriarches et des origines d’Israël sur 4 générations ; elle est dominée par trois personnages, figures imposantes de l’histoire antique : Abraham, Jacob et Joseph.

La Genèse est le préliminaire indispensable aux livres qui suivent, dont le prochain, l’Exode qui raconte la constitution du peuple issu des patriarches. La seconde partie de la Genèse présente le commencement de l’œuvre de salut de Dieu. Il choisit Abraham et lui promet un descendant à partir duquel il se constituera un peuple grâce à qui toute l’humanité sera bénie. Toute la suite montre comment Dieu s’emploie à réaliser sa promesse. Il y est souligné que c’est l’Éternel qui crée, suscite ce peuple qui est le sien. C’est en effet d’un miracle que naît Isaac, fils d’Abraham, l’héritier de la promesse, alors que ses parents se trouvent dans l’incapacité de procréer. À la génération suivante, Dieu devra à nouveau ôter la stérilité de Rébecca. La prière d’Isaac dans ce sens montre combien tout dépend de lui.

Le salut est l’œuvre de Dieu seul à laquelle les hommes ne sauraient participer. D’ailleurs, lorsqu’Abraham essaya de contribuer par ses moyens à la réalisation de la promesse, il n’engendra que des problèmes qui durent encore aujourd’hui. L’Éternel requiert simplement des hommes la foi et la fidélité. La gratuité de la bénédiction se manifeste encore dans les choix de Dieu. Plusieurs fois, on le voit préférer un cadet au fils aîné contrairement aux coutumes de l’époque. Il apparaît aussi que les privilèges naturels ne donnent aucun droit spécial devant Dieu, l’homme n’a rien à faire valoir pour obtenir la bénédiction divine, car celle-ci est pure grâce.

La Genèse donne une perspective de Dieu, du monde, de l’être humain, de sa place dans l’univers et du plan du salut, une vision qui est développée dans le reste des Écritures. Ce livre demeure fondamental pour la compréhension de tous les Textes Sacrés et de la foi chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les deux derniers chapitres de la Genèse, l’auteur utilise des courts récits pour relater la fin de Jacob et de Joseph, les deux principaux personnages des treize derniers chapitres de ce livre. Il avait déjà fait la même chose précédemment à propos d’Abraham et d’Isaac. Il a décrit ces fins de vie de manière largement similaire afin de bien souligner la continuité qui existe entre Joseph et son père. Moïse a pris grand soin de montrer que de génération en génération, la bénédiction et les promesses faites à Abraham ont été transmises jusqu’aux 12 fils de Jacob.

Parallèlement, l’auteur a voulu prouver que l’Éternel est souverain sur l’histoire des hommes et fidèle à ses engagements. Il a œuvré en vue de sauver la vie à Israël et ses descendants, porteurs d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre. C’est ainsi que s’achève en Égypte l’histoire des patriarches, commencée en Mésopotamie et promise à un avenir en Canaan, ce pays que Dieu a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. On peut méditer sur la diversité des héritiers.

Abraham, le pionnier est un homme de courage et de foi. Isaac est effacé. Jacob, le débrouillard, veut coûte que coûte être au bénéfice de la promesse, mais tente de l’arracher par des moyens tordus. Il lui faudra apprendre de manière souvent douloureuse que la voie de la bénédiction se trouve uniquement dans la soumission et l’obéissance à Dieu. Contrairement aux trois premiers patriarches qui mènent une vie semi-nomade, Joseph connaît une destinée exceptionnelle, parvenant grâce à Dieu aux plus hautes fonctions de l’État dans l’un des plus grands royaumes d’alors.

La Genèse qui se nomme en réalité Au commencement, selon le premier mot du texte hébreu est le fondement de toute la vision biblique du monde et de l’histoire ; c’est ce livre qui éclaire tout le reste des Écritures. Moïse a couché sur le parchemin les traditions orales que les Israélites s’étaient transmises de génération en génération depuis l’époque des patriarches. Il a probablement rédigé le livre de la Genèse pendant les 40 années où Israël était dans le désert après son départ d’Égypte. Comme l’ensemble des Textes Sacrés, ce livre fut écrit par un agent humain, mais en réalité c’est le Saint-Esprit, qui en est le véritable auteur, et c’est ce qui confère à la Genèse le titre de sacré et inspiré de Dieu. L’archéologie a confirmé la fiabilité historique du texte en révélant les multiples correspondances qui existent entre l’histoire racontée par Moïse et les coutumes du Proche-Orient ancien au début du 2e millénaire av. J-C.

Au fil des pages de la Genèse, on a assisté à un rétrécissement délibéré du champ d’intérêt. La première grande partie du livre nous a rapporté en 11 chapitres, l’origine du monde, de l’humanité créée à l’image de Dieu, l’irruption du mal qui tel un poison mortel a tout altéré aussi bien les espaces interstellaires que le monde végétal et animal en passant bien sûr par l’homme, premier responsable de cette situation. Adam et Ève ont mis le doigt dans un engrenage qui entraîne les hommes toujours plus loin : ainsi voit-on le mal s’intensifier au fil des générations, en particulier dans la lignée de Caïn, et ce jusqu’au moment où Dieu y met un coup d’arrêt par le déluge.

Au-delà de ce jugement, on assiste encore au développement du mal dans sa dimension sociale, notamment à Babel où les hommes tentent d’ériger un système totalitaire par le moyen duquel l’homme a la prétention de s’élever jusqu’au ciel. Je rappelle quelques moments forts relatés par des extraits du texte lui-même :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea.

Après la famille d’Adam, la dégénérescence de l’humanité et le jugement du déluge, l’auteur s’intéresse à une famille particulière, celle de Noé, qui va échapper au déluge. Puis il mentionne l’ensemble des nations issues de cet homme et la naissance des grandes civilisations représentées par la Tour de Babel. Ensuite, il s’intéresse à la lignée de Sem, un des fils de Noé, puis au sein de celle-ci à une famille en particulier avant de se pencher enfin sur la vie d’Abraham, personnage unique, car il a fait l’histoire. Voici quelques moments forts de sa vie relatés par des extraits du texte lui-même.

L’Éternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste…

Dans la seconde partie du livre, une sélection s’opère sans cesse au sein des descendants d’Abraham. À chaque génération, après une brève mention de la lignée écartée, l’auteur concentre son attention sur la lignée héritière des promesses de Dieu à Abraham.

Au niveau théologique, le livre de la Genèse est très riche et comporte de nombreux enseignements sur Dieu et sur les êtres humains. Le récit de la création s’oppose au polythéisme et présente un Dieu pleinement souverain, distinct de sa création, de qui tout autre être tire son existence et dépend. Les deux premiers chapitres révèlent en particulier le sens de l’existence humaine : l’homme et la femme, créés par Dieu, à son image, dépendent de lui et font l’objet de sa volonté de bénédiction.

Les chapitres suivants éclairent l’état du monde actuel : la désobéissance et la volonté humaine d’autonomie par rapport à Dieu ont engendré le mal, la souffrance, l’aliénation, jusque-là inconnus dans la bonne création divine, mais qui sont encore aujourd’hui bien présents partout dans le monde. Les jugements que Dieu exerce alors contre les êtres humains tels que l’expulsion d’Éden, le déluge, la dispersion des nations à partir de Babel, manifestent qu’il reste malgré tout pleinement maître de la situation. Parallèlement s’affirme la volonté divine de salut pour l’humanité. Dieu l’annonce dès que la malédiction découlant du péché prend effet : le serpent tentateur sera un jour vaincu.

En suscitant Seth à la place d’Abel, mis à mort par Caïn, Dieu réalise sa promesse de susciter à la femme une lignée qui s’opposera à celle du serpent, représentée par Caïn. Malgré la présence du mal, la civilisation se développe. L’alliance avec Noé scelle l’engagement divin de préserver le monde et l’humanité en vue du salut. Le livre de la Genèse est donc porteur d’un message d’espérance puisqu’il introduit le plan de Dieu en vue du salut, du repêchage, pourrait-on dire, de l’humanité au travers d’un peuple choisi ayant pour tête de file Abraham.

C’est avec lui que débute la deuxième, et la plus grande, partie du livre de la Genèse, qui se consacre à l’histoire des ancêtres de la future nation d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps à l’accomplissement de son dessein. Cette longue section peint la fresque des patriarches et des origines d’Israël sur 4 générations ; elle est dominée par trois personnages, figures imposantes de l’histoire antique : Abraham, Jacob et Joseph.

La Genèse est le préliminaire indispensable aux livres qui suivent, dont le prochain, l’Exode qui raconte la constitution du peuple issu des patriarches. La seconde partie de la Genèse présente le commencement de l’œuvre de salut de Dieu. Il choisit Abraham et lui promet un descendant à partir duquel il se constituera un peuple grâce à qui toute l’humanité sera bénie. Toute la suite montre comment Dieu s’emploie à réaliser sa promesse. Il y est souligné que c’est l’Éternel qui crée, suscite ce peuple qui est le sien. C’est en effet d’un miracle que naît Isaac, fils d’Abraham, l’héritier de la promesse, alors que ses parents se trouvent dans l’incapacité de procréer. À la génération suivante, Dieu devra à nouveau ôter la stérilité de Rébecca. La prière d’Isaac dans ce sens montre combien tout dépend de lui.

Le salut est l’œuvre de Dieu seul à laquelle les hommes ne sauraient participer. D’ailleurs, lorsqu’Abraham essaya de contribuer par ses moyens à la réalisation de la promesse, il n’engendra que des problèmes qui durent encore aujourd’hui. L’Éternel requiert simplement des hommes la foi et la fidélité. La gratuité de la bénédiction se manifeste encore dans les choix de Dieu. Plusieurs fois, on le voit préférer un cadet au fils aîné contrairement aux coutumes de l’époque. Il apparaît aussi que les privilèges naturels ne donnent aucun droit spécial devant Dieu, l’homme n’a rien à faire valoir pour obtenir la bénédiction divine, car celle-ci est pure grâce.

La Genèse donne une perspective de Dieu, du monde, de l’être humain, de sa place dans l’univers et du plan du salut, une vision qui est développée dans le reste des Écritures. Ce livre demeure fondamental pour la compréhension de tous les Textes Sacrés et de la foi chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les deux derniers chapitres de la Genèse, l’auteur utilise des courts récits pour relater la fin de Jacob et de Joseph, les deux principaux personnages des treize derniers chapitres de ce livre. Il avait déjà fait la même chose précédemment à propos d’Abraham et d’Isaac. Il a décrit ces fins de vie de manière largement similaire afin de bien souligner la continuité qui existe entre Joseph et son père. Moïse a pris grand soin de montrer que de génération en génération, la bénédiction et les promesses faites à Abraham ont été transmises jusqu’aux 12 fils de Jacob.

Parallèlement, l’auteur a voulu prouver que l’Éternel est souverain sur l’histoire des hommes et fidèle à ses engagements. Il a œuvré en vue de sauver la vie à Israël et ses descendants, porteurs d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre. C’est ainsi que s’achève en Égypte l’histoire des patriarches, commencée en Mésopotamie et promise à un avenir en Canaan, ce pays que Dieu a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. On peut méditer sur la diversité des héritiers.

Abraham, le pionnier est un homme de courage et de foi. Isaac est effacé. Jacob, le débrouillard, veut coûte que coûte être au bénéfice de la promesse, mais tente de l’arracher par des moyens tordus. Il lui faudra apprendre de manière souvent douloureuse que la voie de la bénédiction se trouve uniquement dans la soumission et l’obéissance à Dieu. Contrairement aux trois premiers patriarches qui mènent une vie semi-nomade, Joseph connaît une destinée exceptionnelle, parvenant grâce à Dieu aux plus hautes fonctions de l’État dans l’un des plus grands royaumes d’alors.

La Genèse qui se nomme en réalité Au commencement, selon le premier mot du texte hébreu est le fondement de toute la vision biblique du monde et de l’histoire ; c’est ce livre qui éclaire tout le reste des Écritures. Moïse a couché sur le parchemin les traditions orales que les Israélites s’étaient transmises de génération en génération depuis l’époque des patriarches. Il a probablement rédigé le livre de la Genèse pendant les 40 années où Israël était dans le désert après son départ d’Égypte. Comme l’ensemble des Textes Sacrés, ce livre fut écrit par un agent humain, mais en réalité c’est le Saint-Esprit, qui en est le véritable auteur, et c’est ce qui confère à la Genèse le titre de sacré et inspiré de Dieu. L’archéologie a confirmé la fiabilité historique du texte en révélant les multiples correspondances qui existent entre l’histoire racontée par Moïse et les coutumes du Proche-Orient ancien au début du 2e millénaire av. J-C.

Au fil des pages de la Genèse, on a assisté à un rétrécissement délibéré du champ d’intérêt. La première grande partie du livre nous a rapporté en 11 chapitres, l’origine du monde, de l’humanité créée à l’image de Dieu, l’irruption du mal qui tel un poison mortel a tout altéré aussi bien les espaces interstellaires que le monde végétal et animal en passant bien sûr par l’homme, premier responsable de cette situation. Adam et Ève ont mis le doigt dans un engrenage qui entraîne les hommes toujours plus loin : ainsi voit-on le mal s’intensifier au fil des générations, en particulier dans la lignée de Caïn, et ce jusqu’au moment où Dieu y met un coup d’arrêt par le déluge.

Au-delà de ce jugement, on assiste encore au développement du mal dans sa dimension sociale, notamment à Babel où les hommes tentent d’ériger un système totalitaire par le moyen duquel l’homme a la prétention de s’élever jusqu’au ciel. Je rappelle quelques moments forts relatés par des extraits du texte lui-même :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea.

Après la famille d’Adam, la dégénérescence de l’humanité et le jugement du déluge, l’auteur s’intéresse à une famille particulière, celle de Noé, qui va échapper au déluge. Puis il mentionne l’ensemble des nations issues de cet homme et la naissance des grandes civilisations représentées par la Tour de Babel. Ensuite, il s’intéresse à la lignée de Sem, un des fils de Noé, puis au sein de celle-ci à une famille en particulier avant de se pencher enfin sur la vie d’Abraham, personnage unique, car il a fait l’histoire. Voici quelques moments forts de sa vie relatés par des extraits du texte lui-même.

L’Éternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste…

Dans la seconde partie du livre, une sélection s’opère sans cesse au sein des descendants d’Abraham. À chaque génération, après une brève mention de la lignée écartée, l’auteur concentre son attention sur la lignée héritière des promesses de Dieu à Abraham.

Au niveau théologique, le livre de la Genèse est très riche et comporte de nombreux enseignements sur Dieu et sur les êtres humains. Le récit de la création s’oppose au polythéisme et présente un Dieu pleinement souverain, distinct de sa création, de qui tout autre être tire son existence et dépend. Les deux premiers chapitres révèlent en particulier le sens de l’existence humaine : l’homme et la femme, créés par Dieu, à son image, dépendent de lui et font l’objet de sa volonté de bénédiction.

Les chapitres suivants éclairent l’état du monde actuel : la désobéissance et la volonté humaine d’autonomie par rapport à Dieu ont engendré le mal, la souffrance, l’aliénation, jusque-là inconnus dans la bonne création divine, mais qui sont encore aujourd’hui bien présents partout dans le monde. Les jugements que Dieu exerce alors contre les êtres humains tels que l’expulsion d’Éden, le déluge, la dispersion des nations à partir de Babel, manifestent qu’il reste malgré tout pleinement maître de la situation. Parallèlement s’affirme la volonté divine de salut pour l’humanité. Dieu l’annonce dès que la malédiction découlant du péché prend effet : le serpent tentateur sera un jour vaincu.

En suscitant Seth à la place d’Abel, mis à mort par Caïn, Dieu réalise sa promesse de susciter à la femme une lignée qui s’opposera à celle du serpent, représentée par Caïn. Malgré la présence du mal, la civilisation se développe. L’alliance avec Noé scelle l’engagement divin de préserver le monde et l’humanité en vue du salut. Le livre de la Genèse est donc porteur d’un message d’espérance puisqu’il introduit le plan de Dieu en vue du salut, du repêchage, pourrait-on dire, de l’humanité au travers d’un peuple choisi ayant pour tête de file Abraham.

C’est avec lui que débute la deuxième, et la plus grande, partie du livre de la Genèse, qui se consacre à l’histoire des ancêtres de la future nation d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps à l’accomplissement de son dessein. Cette longue section peint la fresque des patriarches et des origines d’Israël sur 4 générations ; elle est dominée par trois personnages, figures imposantes de l’histoire antique : Abraham, Jacob et Joseph.

La Genèse est le préliminaire indispensable aux livres qui suivent, dont le prochain, l’Exode qui raconte la constitution du peuple issu des patriarches. La seconde partie de la Genèse présente le commencement de l’œuvre de salut de Dieu. Il choisit Abraham et lui promet un descendant à partir duquel il se constituera un peuple grâce à qui toute l’humanité sera bénie. Toute la suite montre comment Dieu s’emploie à réaliser sa promesse. Il y est souligné que c’est l’Éternel qui crée, suscite ce peuple qui est le sien. C’est en effet d’un miracle que naît Isaac, fils d’Abraham, l’héritier de la promesse, alors que ses parents se trouvent dans l’incapacité de procréer. À la génération suivante, Dieu devra à nouveau ôter la stérilité de Rébecca. La prière d’Isaac dans ce sens montre combien tout dépend de lui.

Le salut est l’œuvre de Dieu seul à laquelle les hommes ne sauraient participer. D’ailleurs, lorsqu’Abraham essaya de contribuer par ses moyens à la réalisation de la promesse, il n’engendra que des problèmes qui durent encore aujourd’hui. L’Éternel requiert simplement des hommes la foi et la fidélité. La gratuité de la bénédiction se manifeste encore dans les choix de Dieu. Plusieurs fois, on le voit préférer un cadet au fils aîné contrairement aux coutumes de l’époque. Il apparaît aussi que les privilèges naturels ne donnent aucun droit spécial devant Dieu, l’homme n’a rien à faire valoir pour obtenir la bénédiction divine, car celle-ci est pure grâce.

La Genèse donne une perspective de Dieu, du monde, de l’être humain, de sa place dans l’univers et du plan du salut, une vision qui est développée dans le reste des Écritures. Ce livre demeure fondamental pour la compréhension de tous les Textes Sacrés et de la foi chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les deux derniers chapitres de la Genèse, l’auteur utilise des courts récits pour relater la fin de Jacob et de Joseph, les deux principaux personnages des treize derniers chapitres de ce livre. Il avait déjà fait la même chose précédemment à propos d’Abraham et d’Isaac. Il a décrit ces fins de vie de manière largement similaire afin de bien souligner la continuité qui existe entre Joseph et son père. Moïse a pris grand soin de montrer que de génération en génération, la bénédiction et les promesses faites à Abraham ont été transmises jusqu’aux 12 fils de Jacob.

Parallèlement, l’auteur a voulu prouver que l’Éternel est souverain sur l’histoire des hommes et fidèle à ses engagements. Il a œuvré en vue de sauver la vie à Israël et ses descendants, porteurs d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre. C’est ainsi que s’achève en Égypte l’histoire des patriarches, commencée en Mésopotamie et promise à un avenir en Canaan, ce pays que Dieu a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. On peut méditer sur la diversité des héritiers.

Abraham, le pionnier est un homme de courage et de foi. Isaac est effacé. Jacob, le débrouillard, veut coûte que coûte être au bénéfice de la promesse, mais tente de l’arracher par des moyens tordus. Il lui faudra apprendre de manière souvent douloureuse que la voie de la bénédiction se trouve uniquement dans la soumission et l’obéissance à Dieu. Contrairement aux trois premiers patriarches qui mènent une vie semi-nomade, Joseph connaît une destinée exceptionnelle, parvenant grâce à Dieu aux plus hautes fonctions de l’État dans l’un des plus grands royaumes d’alors.

La Genèse qui se nomme en réalité Au commencement, selon le premier mot du texte hébreu est le fondement de toute la vision biblique du monde et de l’histoire ; c’est ce livre qui éclaire tout le reste des Écritures. Moïse a couché sur le parchemin les traditions orales que les Israélites s’étaient transmises de génération en génération depuis l’époque des patriarches. Il a probablement rédigé le livre de la Genèse pendant les 40 années où Israël était dans le désert après son départ d’Égypte. Comme l’ensemble des Textes Sacrés, ce livre fut écrit par un agent humain, mais en réalité c’est le Saint-Esprit, qui en est le véritable auteur, et c’est ce qui confère à la Genèse le titre de sacré et inspiré de Dieu. L’archéologie a confirmé la fiabilité historique du texte en révélant les multiples correspondances qui existent entre l’histoire racontée par Moïse et les coutumes du Proche-Orient ancien au début du 2e millénaire av. J-C.

Au fil des pages de la Genèse, on a assisté à un rétrécissement délibéré du champ d’intérêt. La première grande partie du livre nous a rapporté en 11 chapitres, l’origine du monde, de l’humanité créée à l’image de Dieu, l’irruption du mal qui tel un poison mortel a tout altéré aussi bien les espaces interstellaires que le monde végétal et animal en passant bien sûr par l’homme, premier responsable de cette situation. Adam et Ève ont mis le doigt dans un engrenage qui entraîne les hommes toujours plus loin : ainsi voit-on le mal s’intensifier au fil des générations, en particulier dans la lignée de Caïn, et ce jusqu’au moment où Dieu y met un coup d’arrêt par le déluge.

Au-delà de ce jugement, on assiste encore au développement du mal dans sa dimension sociale, notamment à Babel où les hommes tentent d’ériger un système totalitaire par le moyen duquel l’homme a la prétention de s’élever jusqu’au ciel. Je rappelle quelques moments forts relatés par des extraits du texte lui-même :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea.

Après la famille d’Adam, la dégénérescence de l’humanité et le jugement du déluge, l’auteur s’intéresse à une famille particulière, celle de Noé, qui va échapper au déluge. Puis il mentionne l’ensemble des nations issues de cet homme et la naissance des grandes civilisations représentées par la Tour de Babel. Ensuite, il s’intéresse à la lignée de Sem, un des fils de Noé, puis au sein de celle-ci à une famille en particulier avant de se pencher enfin sur la vie d’Abraham, personnage unique, car il a fait l’histoire. Voici quelques moments forts de sa vie relatés par des extraits du texte lui-même.

L’Éternel dit à Abram : Va, quitte ton pays, ta famille pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste…

Dans la seconde partie du livre, une sélection s’opère sans cesse au sein des descendants d’Abraham. À chaque génération, après une brève mention de la lignée écartée, l’auteur concentre son attention sur la lignée héritière des promesses de Dieu à Abraham.

Au niveau théologique, le livre de la Genèse est très riche et comporte de nombreux enseignements sur Dieu et sur les êtres humains. Le récit de la création s’oppose au polythéisme et présente un Dieu pleinement souverain, distinct de sa création, de qui tout autre être tire son existence et dépend. Les deux premiers chapitres révèlent en particulier le sens de l’existence humaine : l’homme et la femme, créés par Dieu, à son image, dépendent de lui et font l’objet de sa volonté de bénédiction.

Les chapitres suivants éclairent l’état du monde actuel : la désobéissance et la volonté humaine d’autonomie par rapport à Dieu ont engendré le mal, la souffrance, l’aliénation, jusque-là inconnus dans la bonne création divine, mais qui sont encore aujourd’hui bien présents partout dans le monde. Les jugements que Dieu exerce alors contre les êtres humains tels que l’expulsion d’Éden, le déluge, la dispersion des nations à partir de Babel, manifestent qu’il reste malgré tout pleinement maître de la situation. Parallèlement s’affirme la volonté divine de salut pour l’humanité. Dieu l’annonce dès que la malédiction découlant du péché prend effet : le serpent tentateur sera un jour vaincu.

En suscitant Seth à la place d’Abel, mis à mort par Caïn, Dieu réalise sa promesse de susciter à la femme une lignée qui s’opposera à celle du serpent, représentée par Caïn. Malgré la présence du mal, la civilisation se développe. L’alliance avec Noé scelle l’engagement divin de préserver le monde et l’humanité en vue du salut. Le livre de la Genèse est donc porteur d’un message d’espérance puisqu’il introduit le plan de Dieu en vue du salut, du repêchage, pourrait-on dire, de l’humanité au travers d’un peuple choisi ayant pour tête de file Abraham.

C’est avec lui que débute la deuxième, et la plus grande, partie du livre de la Genèse, qui se consacre à l’histoire des ancêtres de la future nation d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps à l’accomplissement de son dessein. Cette longue section peint la fresque des patriarches et des origines d’Israël sur 4 générations ; elle est dominée par trois personnages, figures imposantes de l’histoire antique : Abraham, Jacob et Joseph.

La Genèse est le préliminaire indispensable aux livres qui suivent, dont le prochain, l’Exode qui raconte la constitution du peuple issu des patriarches. La seconde partie de la Genèse présente le commencement de l’œuvre de salut de Dieu. Il choisit Abraham et lui promet un descendant à partir duquel il se constituera un peuple grâce à qui toute l’humanité sera bénie. Toute la suite montre comment Dieu s’emploie à réaliser sa promesse. Il y est souligné que c’est l’Éternel qui crée, suscite ce peuple qui est le sien. C’est en effet d’un miracle que naît Isaac, fils d’Abraham, l’héritier de la promesse, alors que ses parents se trouvent dans l’incapacité de procréer. À la génération suivante, Dieu devra à nouveau ôter la stérilité de Rébecca. La prière d’Isaac dans ce sens montre combien tout dépend de lui.

Le salut est l’œuvre de Dieu seul à laquelle les hommes ne sauraient participer. D’ailleurs, lorsqu’Abraham essaya de contribuer par ses moyens à la réalisation de la promesse, il n’engendra que des problèmes qui durent encore aujourd’hui. L’Éternel requiert simplement des hommes la foi et la fidélité. La gratuité de la bénédiction se manifeste encore dans les choix de Dieu. Plusieurs fois, on le voit préférer un cadet au fils aîné contrairement aux coutumes de l’époque. Il apparaît aussi que les privilèges naturels ne donnent aucun droit spécial devant Dieu, l’homme n’a rien à faire valoir pour obtenir la bénédiction divine, car celle-ci est pure grâce.

La Genèse donne une perspective de Dieu, du monde, de l’être humain, de sa place dans l’univers et du plan du salut, une vision qui est développée dans le reste des Écritures. Ce livre demeure fondamental pour la compréhension de tous les Textes Sacrés et de la foi chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 16 2024

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