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16 mai 2022

Genèse 42.1 – 42.38

Chapitre 42

Introduction

L’homme moderne se croit plus malin que ceux qui l’ont précédé, mais ce n’est qu’une illusion. Les penseurs de l’antiquité comprenaient la vie au moins aussi bien que nous. Il y a environ 2 500 ans, le poète dramatique grec Eschyle, créateur de la tragédie antique a écrit : Les voies de la pensée divine vont à leur but par des fourrés et des ombres épaisses, que nul regard ne saurait pénétrer. Un prophète de l’Ancien Testament dit à peu près la même chose ; je le cite :

Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et autant mes pensées sont élevées au-dessus des vôtres, dit l’Éternel (Ésaïe 55.9).

Dans le chapitre précédent, Juda, l’un des 12 fils de Jacob couche avec une prostituée qui n’est autre que sa belle-fille déguisée ; elle a un enfant de lui qui sera dans la lignée de Jésus-Christ. Joseph, qui à 17 ans est emmené esclave en Égypte, en devient le grand vizir, 13 années plus tard. Il épouse une femme du haut clergé idolâtre, dont il aura deux fils qui deviendront les deux tribus les plus puissantes du royaume d’Israël Nord. Les voies de Dieu me laissent pantois et admiratif.

Versets 50-52

Je continue à lire dans le chapitre 41 de la Genèse.

Avant la période de famine, Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d’On, donna deux fils à Joseph. Il appela son premier-né Manassé, car dit-il, Dieu m’a fait oublier toutes mes souffrances et ma séparation de la famille de mon père. Il donna au second le nom d’Éphraïm, car Dieu, dit-il, m’a rendu fécond dans le pays où j’ai connu l’affliction (Genèse 41.50-52).

Bien qu’il soit le grand vizir d’Égypte, le # 2 du royaume, cette situation n’est pas montée à la tête de Joseph au point qu’il en oublie ses origines comme l’indiquent les noms qu’il donne à ses fils. Si Joseph avait été exilé en France, il aurait appelé son premier-né Amnésie ; c’est ce que veut dire Manassé. Joseph a oublié les souffrances qu’il a endurées. Tout ça, c’est du passé, enterré. Il a une nouvelle vie ; il parle, s’habille et vit comme les Égyptiens, mais garde dans son cœur le souvenir de son clan. Son second fils se serait appelé Productif en français ce que signifie Éphraïm.

Le formidable parcours de Joseph avait pourtant très mal commencé : être vendu comme esclave par ses frères c’est dur, dur. Ensuite, il est victime d’injustices à répétitions, mais où qu’il se trouve, dans la maison d’un notable, au fond d’une prison, ou à la cour du pharaon, il obtient la faveur du maître des lieux et la gérance de tous ses biens. Le texte brosse de Joseph un portrait particulièrement élogieux : c’est un beau jeune homme, intègre, avisé, compétent, sage et capable d’interpréter les rêves. Mais le récit précise bien que l’origine de ses dons remarquables et la raison d’une si grande réussite, c’est que l’Éternel fut avec Joseph.

Versets 53-57

Je finis ce chapitre.

Les sept années où l’abondance avait régné en Égypte touchèrent à leur terme et les sept années de famine commencèrent, comme Joseph l’avait prédit. La famine sévissait dans tous les pays. Mais il y avait du pain dans toute l’Égypte. Quand la population de l’Égypte n’eut plus de pain, elle en réclama à grands cris au pharaon, qui dit à tous les Égyptiens : Adressez-vous à Joseph et faites ce qu’il vous dira ! La famine sévissait dans toute la contrée. Joseph ouvrit tous les entrepôts du pays et vendit du blé aux Égyptiens. Mais la disette s’aggrava encore en Égypte. De tous les pays environnants, on y venait acheter du blé auprès de Joseph, car la famine était grande sur toute la terre (Genèse 41.53-57).

À cause de la famine, Joseph devient puissant dans tout le Proche-Orient ancien, ce qui inclut le pays de Canaan où habite le clan de Jacob qui commence à mourir de faim. C’est Joseph qui contrôle la distribution de toutes les céréales ; il est le seul qui peut nourrir les habitants de la région. Cette situation a son parallèle au niveau spirituel, puisque dans l’Évangile, le Christ déclare :

Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim (Jean 6.35).

Chapitre 42

Introduction

Nous arrivons au chapitre 42 ; Dieu qui déroulait son plan dans les coulisses et en silence lève davantage le coin du voile. Son but est de préserver le clan de Jacob et pour cela il va se servir de la position de Joseph. Lorsque celui-ci moisissait en prison, toutes les apparences étaient contre lui ; il semblait évident qu’il était oublié aussi bien des hommes que de Dieu. Pourtant, il est resté intègre et a gardé sa foi en l’Éternel ; c’est ce qui lui a permis de regarder l’avenir avec confiance et de conserver sa flamme et son zèle. La famine touche tout le Proche-Orient. Alors, devinez qui vient manger à la maison. Voilà que vont rappliquer les frères de Joseph pour acheter des vivres. Ce qu’un homme sème il le récoltera aussi. Quand ces frères seront devant le grand vizir qu’ils ont vendu à 17 ans comme esclave pour 20 pièces d’argent, ce sera le jour des règlements de compte ou le jour du Grand Pardon ?

Versets 1-5

Je commence à lire.

Quand Jacob apprit que l’on vendait du blé en Égypte, il dit à ses fils : Pourquoi restez-vous là à vous regarder les uns les autres ? J’ai appris qu’il y a du blé en Égypte. Allez-y donc et rapportez-nous-en du grain pour que nous puissions survivre et que nous ne mourrions pas de faim ! Dix frères de Joseph partirent donc pour acheter du blé en Égypte. Quant à Benjamin, le frère de Joseph, Jacob ne l’avait pas laissé partir avec eux, car il s’était dit : il ne faut pas qu’il lui arrive malheur. Les fils d’Israël arrivèrent en Égypte au milieu des autres gens qui s’y rendaient, car la famine sévissait au pays de Canaan (Genèse 42.1-5).

Cette situation est une illustration de la foi qui somme toute n’a rien de mystérieux. Jacob entend dire qu’il y a du blé dans le pays voisin et il a de bonnes raisons de croire que c’est vrai. Alors, il se dit : ça nous dépannerait drôlement d’en avoir en ce moment, vu que le garde-manger est vide. Il prend la décision d’envoyer ses fils chercher les céréales afin de survivre. Son acte de foi a consisté à prendre une décision raisonnable basée sur des faits vérifiables. Mais Jacob ne veut pas que son Benjamin fasse le voyage. Croyant Joseph mort, c’est tout ce qu’il lui reste de Rachel, l’amour de sa vie. Les autres fils sont des hommes mûrs ayant de l’expérience ; ils sauront toujours se tirer d’affaire, pense-t-il.

Versets 6-9

Je continue.

Joseph gouvernait tout le pays. C’était lui qui supervisait la vente du blé à toute la population du pays. Les frères de Joseph vinrent donc et se prosternèrent devant lui, face contre terre. Joseph aperçut ses frères et les reconnut ; mais il se comporta vis-à-vis d’eux comme un inconnu et leur parla durement. Il leur demanda : D’où venez-vous ? Du pays de Canaan, répondirent-ils, pour acheter de quoi manger. Joseph reconnut bien ses frères, mais eux ne le reconnurent pas. Alors il se souvint des rêves qu’il avait eus à leur sujet. Vous êtes des espions, déclara-t-il, c’est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus (Genèse 42.6-9).

Les 10 frères sont prosternés devant celui qu’ils ont vendu comme esclave voilà plus de 20 ans. Le rêve prémonitoire que Joseph avait fait vient de s’accomplir. Il les a reconnus tout de suite parce qu’il s’attendait à les voir arriver d’un jour à l’autre. D’autre part, ils étaient adultes quand ils ont commis leur forfait, ils ont donc beaucoup moins changé que lui qui n’avait que 17 ans. Maintenant, Joseph est un homme dans la force de l’âge, qui a toutes les apparences d’un Égyptien de pure souche et qui porte l’habit princier du grand vizir. Le décor est parfait ; il est donc impensable que le plus haut dignitaire du pays puisse être leur frère disparu. Et pour donner davantage le change, Joseph leur parle par le truchement d’un interprète. De toute façon, les fils de Jacob ne peuvent pas reconnaître quelqu’un qu’ils savent mort ou esclave dans une mine de sel.

On ne voit pas ce qu’on ne croit pas exister. Il paraît qu’il existe une tribu d’indigènes dont le monde est en noir et blanc ; ils ne voient pas les couleurs, non à cause d’une maladie, mais simplement parce que dans leur langue il n’y a pas de mots pour désigner les couleurs. Ça paraît incroyable et pourtant c’est vrai. Joseph parle sèchement à ses frères, mais ce n’est pas pour se venger d’eux, car il est d’un caractère noble. De toute manière, il aurait pu les faire exécuter sur-le-champ, s’il avait voulu. En se montrant dur, il cherche surtout à cacher son émotion, et puis il veut les interroger, car il désire des nouvelles de son père et de son jeune frère Benjamin qu’il n’a pas oubliés.

Versets 10-17

Je continue.

Non mon seigneur, protestèrent-ils, tes serviteurs sont seulement venus pour acheter des vivres. Nous sommes tous fils d’un même père, nous sommes des gens honnêtes, et non des espions. Pas du tout, répliqua-t-il, vous êtes venus pour repérer les points faibles du pays ! Mais, dirent-ils, nous, tes serviteurs, nous étions douze frères, fils d’un même père, habitants du pays de Canaan. Le plus jeune est resté avec notre père, et il y en a un qui n’est plus. Mais Joseph leur dit : Je maintiens ce que j’ai dit : vous êtes des espions. Voici comment je mettrai votre sincérité à l’épreuve : Par la vie du pharaon, je vous jure que vous ne sortirez pas de ce pays avant que votre jeune frère y soit venu ! Envoyez l’un de vous le chercher, tandis que vous, vous resterez en prison jusqu’à ce que la vérité de vos paroles soit confirmée. Sinon, par la vie du pharaon, c’est que vous êtes vraiment des espions. Puis il les fit mettre tous ensemble pour trois jours en prison (Genèse 42.10-17).

Le temps se gâte sérieusement pour les dix frères ; alors qu’ils sont venus simplement pour acheter des vivres, les voilà à la Bastille. Il n’y a rien de tel pour réfléchir et surtout méditer sur le mal qu’on a fait. Joseph veut que Benjamin, son frère de sang, soit du prochain voyage. Alors par 3 fois, il accuse les frères d’espionnage pour les décontenancer. Et effectivement, se sentant à l’étroit dans leurs sandales ils commencent à raconter leur vie. Joseph utilise aussi à deux reprises l’expression : par la vie du pharaon qui est une formule de serment. En Égypte, les affirmations solennelles étaient prononcées au nom du monarque régnant ou de son dieu. En Israël, on jurait au nom de l’Éternel. Joseph joue de tout son poids et de son pouvoir pour impressionner ses frères au point où ils accepteront de ramener Benjamin avec eux.

Versets 18-23

Je continue.

Le troisième jour, Joseph leur dit : Je suis un homme qui révère Dieu : faites donc ce que je vous dis et vous aurez la vie sauve. Si vous êtes des gens sincères, que l’un de vous, votre frère, reste ici en prison, quant aux autres, vous partirez, vous emporterez du blé pour vos familles qui connaissent la famine. Mais ramenez-moi votre jeune frère. Cela prouvera que vous avez dit vrai et vous ne mourrez pas. Ils acceptèrent de faire ainsi. Ils se dirent l’un à l’autre : Certainement, nous sommes punis à cause de ce que nous avons fait à notre frère ; car nous avons vu sa détresse quand il nous suppliait, et nous ne l’avons pas écouté. Voilà pourquoi nous nous trouvons nous-mêmes à présent dans la détresse. Ruben leur rappela : Ne vous avais-je pas dit : Ne vous rendez pas coupables d’un tel péché envers cet enfant ! Mais vous n’avez pas écouté. Voilà pourquoi nous devons maintenant payer pour sa mort. Ils ne savaient pas que Joseph les comprenait, car il se servait d’un interprète pour communiquer avec eux (Genèse 42.18-23).

Maintenant que les frères ont mijoté en prison, ils sont suffisamment ramollis pour accepter la proposition de Joseph. Atterrés, ils essaient de comprendre pourquoi ils sont dans cette situation. Alors, ils se souviennent de leur méfait, ils en parlent ensemble en hébreu, qui est aussi la langue maternelle de Joseph. Leur conscience les travaille si durement qu’ils confessent leur faute. Joseph espérait qu’ils en viendraient là, à regretter l’acte infâme qu’ils ont commis ; les retrouvailles seront mille fois plus agréables avec des frères repentants.

Versets 24-26

Je continue.

Joseph s’éloigna et pleura. Puis il revint vers eux et s’entretint encore avec eux. Il prit Siméon et le fit incarcérer sous leurs yeux. Puis il ordonna qu’on remplisse leurs sacs de blé, que l’on remette l’argent de chacun dans son sac et qu’on leur donne des provisions pour la route. Ce qui fut fait. Ils chargèrent leur blé sur leurs ânes et s’en allèrent (Genèse 42.24-26).

Joseph est tellement troublé par la confession de ses frères qu’il doit les quitter pour se remettre de ses émotions et pouvoir poursuivre son plan. Il doit garder en otage un des frères afin de contraindre les autres à revenir avec Benjamin. Comme Ruben avait cherché à le protéger, il est épargné et c’est Siméon qui va moisir en prison. Homme violent, il a déjà à son compte le massacre d’une ville ; il y a donc des chances qu’il ait pris une part active dans la vente de son jeune frère.

Versets 27-28

Je continue.

Arrivés à l’endroit où ils passèrent la nuit, l’un d’eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne et il trouva son argent à l’ouverture de son sac. On m’a rendu mon argent, dit-il à ses frères, le voici dans mon sac ! Alors leur cœur vacilla et, saisis de panique, ils se dirent les uns aux autres : Qu’est-ce que Dieu nous a fait ? (Genèse 42.27-28).

Joseph s’était montré généreux à l’égard de ses frères en leur restituant l’argent du blé qu’ils emmenaient avec eux. Normalement, une telle découverte aurait dû les remplir de joie. C’est comme si vous alliez au supermarché, remplissiez deux chariots et qu’on vous dise : eh bien aujourd’hui, tout est gratuit ! Ce serait sans doute la meilleure nouvelle de la journée. Mais pour les 9 frères, cet argent sent la poudre. Ils savent que le grand vizir les soupçonne d’espionnage et a retenu un des leurs captif. Maintenant, ils risquent fort d’être accusés de vol. Alors, après une mauvaise nuit de sommeil, avec les traits tirés et la mine bien basse ils poursuivent leur route jusqu’au pays de Canaan. Ils doivent méditer cette pensée que Moïse écrira plus tard et qui dit :

Si vous pêchez contre l’Éternel en faisant le mal, sachez que votre transgression vous atteindra (Nombres 32.23).

Versets 29-38

Je continue le texte en compressant.

Lorsqu’ils furent de retour chez leur père Jacob au pays de Canaan, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. L’homme qui est le maître du pays nous a parlé durement, dirent-ils. Il nous a pris pour des espions. Nous avons protesté : Non, nous sommes d’honnêtes gens, nous n’avons jamais été des espions. Nous étions douze frères, fils d’un même père ; l’un d’eux n’est plus et le plus jeune est resté avec notre père au pays de Canaan. Alors le maître du pays nous a répondu : Voici comment je saurai que vous êtes d’honnêtes gens : Laissez-moi l’un de vos frères, prenez ce qu’il vous faut pour les besoins de vos familles et partez ! Ramenez-moi votre jeune frère pour que je sache que vous n’êtes pas des espions, mais des gens honnêtes. Alors je vous rendrai votre frère et vous pourrez circuler librement dans le pays. Jacob leur dit : Vous voulez me priver de mes enfants : Joseph n’est plus ; Siméon a disparu et vous voulez encore me prendre Benjamin ! C’est sur moi que tout cela retombe ! Ruben dit à son père : Confie-le-moi et je te le ramènerai. Si je ne te le ramène pas, tu feras mourir mes deux fils ! Mais Jacob répliqua : Non, mon fils ne partira pas avec vous, car son frère est mort et c’est le seul qui me reste. S’il lui arrivait malheur au cours de votre voyage, vous me feriez mourir de douleur à mon grand âge (Genèse 42.29-38).

Jacob a grandi dans sa foi, mais des progrès restent à faire. Il voit les désastres s’accumuler contre lui : Rachel la femme de sa vie est décédée, c’était la mère de Benjamin et de Joseph qu’il croit également mort, déchiré par une bête sauvage. Jacob a désormais peur de perdre Benjamin sur qui il a reporté toute son affection. En hébreu, le dernier des garçons s’appelle le fils de ma main droite, parce que c’est sur lui que le patriarche compte s’appuyer dans ses vieux jours. Le laisser partir serait un déchirement terrible et sa perte lui arracherait le cœur. Jacob continue à payer les traites liées à tous ses actes fourbes ; la note est sévère. C’est toujours la même leçon : ce qu’un homme sème, il le récoltera aussi.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 03 2024

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