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22 avril 2022

Genèse 24.17-24

Chapitre 24

Introduction

Un chameau est capable de parcourir jusqu’à 1 000 km sans boire ; il peut supporter de perdre jusqu’au tiers de son poids ce qui est colossal. Quand il arrive à un point d’eau, il va rapidement reconstituer ses réserves allant jusqu’à boire d’un trait 70 litres d’eau en moins de 10 minutes. Ceci pour dire que tirer l’eau pour abreuver 10 chameaux qui viennent d’affronter la chaleur du désert n’est pas de tout repos. C’est pourtant exactement ce que va se proposer de faire une belle jeune fille.

Versets 17-21

Je continue à lire dans le chapitre 24 de la Genèse en compressant tout au long.

Alors le serviteur courut à la rencontre de Rébecca et lui dit : S’il te plaît, laisse-moi boire un peu d’eau de ta cruche. Elle répondit : Bois mon seigneur ! Et elle s’empressa de descendre la cruche de son épaule pour la prendre dans ses mains et de lui donner à boire. Après quoi, elle lui dit : Je vais aussi puiser de l’eau pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient assez bu. Elle s’empressa de vider sa cruche dans l’abreuvoir, courut encore au puits et puisa de l’eau pour tous les chameaux. Le serviteur, étonné, l’observa pour voir si, oui ou non, l’Éternel faisait réussir son voyage (Genèse 24.17-21).

Rébecca est polie, courtoise et serviable ; quelle fille ! Elle s’est portée volontaire pour aller chercher l’eau nécessaire pour les chameaux ; il ne nous est pas dit quel était le degré de leur soif, mais de toute façon ces bêtes, ça pompe tout ce qu’on veut bien leur donner en prévision des jours arides. Le serviteur Éliézer est étonné de voir que les circonstances semblent indiquer que l’Éternel est en train de répondre à la requête qu’il lui a adressée. Sa mission qui consiste à trouver une épouse pour Isaac est peut-être sur le point de réussir.

Versets 22-27

Je continue.

Quand les chameaux eurent fini de boire, Éliézer prit un anneau d’or d’environ six grammes ainsi que deux bracelets d’or pesant chacun plus de cent grammes qu’il passa aux poignets de la jeune fille. Puis il lui demanda : De qui es-tu la fille ? Dis-le-moi, s’il te plaît. Y a-t-il dans la maison de ton père de la place pour que nous puissions y passer la nuit ? Elle lui répondit : Je suis une fille de Betouel, le fils de Milka et de Nahor. Puis elle ajouta : il y a chez nous de la paille et du fourrage en abondance et toute la place pour vous loger. Alors le serviteur s’inclina pour se prosterner devant l’Éternel. Il dit : Loué soit l’Éternel, le Dieu d’Abraham mon maître, qui n’a cessé de témoigner sa bonté et sa fidélité à mon maître. Il m’a conduit dans mon voyage jusque dans la parenté de mon maître (Genèse 24.22-27).

Éliézer rend grâces à l’Éternel qui l’a guidé dans la famille d’Abraham ; c’est un grand sentiment de joie qui envahit son cœur parce qu’il se rend compte que Dieu l’avait précédé et tout arrangé en vue de son arrivée près de ce puits d’eau, et avait aussi préparé pour lui et sa caravane un endroit où passer la nuit.

Les présents qu’il offre à Rébecca ne sont pas des cadeaux de fiançailles, mais un paiement pour service rendu. Leur valeur indique cependant qu’il croit que cette jeune fille est bien celle qu’il cherchait. Quiconque s’en remet à Dieu, en particulier dans les grandes décisions de la vie, jouit du privilège de se savoir guidé par Lui.

Versets 28-31

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La jeune fille courut chez sa mère raconter tout ce qui s’était passé. Rébecca avait un frère nommé Laban. Celui-ci se précipita au dehors et courut rejoindre le serviteur près de la source. Car il avait vu l’anneau et les bracelets aux poignets de sa sœur et il avait entendu Rébecca raconter ce que l’homme lui avait dit ; il alla donc trouver le serviteur qui se tenait avec les chameaux près de la source. Il lui dit : Viens chez nous, homme béni de l’Éternel. Pourquoi restes-tu dehors ? J’ai préparé la maison et fait de la place pour tes chameaux (Genèse 24.28-31).

Éliézer attend près du puits que quelqu’un vienne le chercher avec ses chameaux pour les conduire dans la famille de Rébecca. Le texte présente déjà son frère Laban comme un personnage dont il faut se méfier, un roi de la négoce et un vieux filou qui viendra sur les devants de la scène plus tard. Il est très intrigué par la générosité de ce serviteur d’un maître qui doit avoir de gros moyens donc béni de Dieu, puisqu’à cette époque la richesse était vue comme une preuve de l’approbation divine. Une caravane de 10 chameaux ça se remarque dans une petite localité. Laban est très attiré par tout ce qui en jette, qui brille, les richesses de ce monde.

Versets 32-33

Je continue.

Alors le serviteur entra dans la maison et Laban fit décharger les chameaux et leur fit donner de la paille et du fourrage. Il fit apporter aussi de l’eau pour lui laver les pieds ainsi qu’aux hommes qui l’accompagnaient. Puis il leur servit le repas, mais le serviteur prit la parole : Je ne mangerai pas avant d’avoir dit ce que j’ai à dire. Eh bien, parle ! lui dit Laban (Genèse 24.32-33).

L’hospitalité voulait qu’on s’occupe d’abord des bêtes et lave les pieds des visiteurs, et la politesse orientale interdisait d’interroger ses hôtes avant qu’ils ne se soient restaurés. Mais Éliézer n’a pas faim, parce qu’il est sur des charbons ardents. Sa mission est trop importante pour en différer l’objectif plus longtemps ; il est impatient et veut savoir tout de suite s’il a vraiment frappé à la bonne porte. La démarche d’Abraham de chercher une épouse dans sa famille d’origine était d’inspiration divine, car elle entrait dans le cadre de la promesse que l’Éternel lui avait faite. Éliézer, en bon serviteur, a ses priorités bien ordonnées : le service de Dieu en premier et ensuite seulement vient le soin de sa personne.

Il y beaucoup de domaines que Monsieur Tout le monde croit importants : la politique, l’économie, les transports, la bourse, les études, le bureau, les voyages et surtout le weekend et les vacances à skier ou en planche à voile ; vous pouvez y ajouter tout ce qui vous plaît. Mais toutes ces activités sont passagères et finiront avec chacun d’entre nous dans la tombe. Périssables, elles ne sont pas cotées dans le royaume des cieux, où ce qui compte ce sont les choses éternelles que nous découvrons au fil des pages des Textes Sacrés. Éliézer croit que Dieu est intervenu en sa faveur, mais comme il vit dans l’espace-temps il a aussi besoin de preuves concrètes. Alors, il annonce ses couleurs qu’on pourrait appeler la demande en mariage.

Versets 34-40

Je continue.

Je suis le serviteur d’Abraham, dit-il. L’Éternel a richement béni mon maître et il a fait de lui un homme important. Il lui a donné des moutons, des chèvres et des bovins, de l’argent et de l’or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. Dans ses vieux jours, Sara, la femme de mon maître, lui a donné un fils à qui il a fait don de tout ce qu’il possède. Or mon maître m’a fait prêter serment en disant : « Tu ne feras pas épouser à mon fils une Cananéenne du pays où j’habite. Mais tu te rendras dans la famille de mon père, et c’est là que tu prendras une femme pour mon fils. » J’ai répondu à mon maître : « Peut-être la femme ne voudra pas me suivre ». Il m’a dit alors : « J’ai toujours vécu selon la volonté de l’Éternel ; il enverra son ange avec toi et fera réussir ton voyage pour que tu trouves une femme pour mon fils dans ma parenté, dans la famille de mon père » (Genèse 24.34-40).

Le serviteur se présente et explique pourquoi il est ici en précisant exactement son objectif.

Versets 48-49

Il raconte comment les choses se sont passées autour du puits, sa prière et la venue de Rébecca qui a abreuvé les chameaux ; finalement, il ajoute :

J’ai loué l’Éternel, le Dieu de mon maître Abraham, pour m’avoir conduit sur le bon chemin chez la petite-nièce de mon maître. Et maintenant, si vous voulez témoigner une véritable bienveillance à mon maître, dites-le-moi. Sinon, dites-le aussi pour que je me tourne d’un autre côté (Genèse 24.48-49).

Autrement dit, si je me suis trompé, ce qui est toujours une possibilité, dites-le-moi afin que je continue mes recherches ailleurs. C’est intéressant, parce que d’une part il remercie l’Éternel de lui avoir fait réussir sa mission et d’autre part il n’en est pas sûr. Serait-il en train de faire monter la pression sur cette famille et sur Rébecca en particulier pour qu’on règle l’affaire au plus vite ? Je pense qu’il croit vraiment que cette fille est celle que l’Éternel a choisie, mais tous les êtres humains sont libres de dire oui ou non à la volonté de Dieu. Il en est donc de même pour Rébecca et sa famille qui peuvent refuser la demande en mariage.

Versets 50-51

Je continue.

Laban et Betouel répondirent : Tout cela vient de l’Éternel. Que pourrions-nous dire de plus en bien ou en mal ? Voici Rébecca : elle est là, devant toi. Prends-la, emmène-la et donne-la comme épouse au fils de ton maître comme l’Éternel en a décidé (Genèse 24.50-51).

Le père et le frère de Rébecca avaient la même foi monothéiste qu’Abraham et reconnaissent que l’Éternel a guidé son serviteur jusqu’à eux. C’est Laban qui a un rôle prépondérant dans ce récit alors que Betouel, le père, n’apparaît qu’au second plan. Dans les pays où la polygamie était pratiquée, c’est le frère de même sang qui est le protecteur de ses sœurs ; il en est d’ailleurs toujours ainsi aujourd’hui dans les pays de foi islamique et par extension dans les familles musulmanes qui vivent en Occident.

Cette façon de faire peut tout d’abord nous paraître curieuse à cause de notre culture, mais tout compte fait, que les frères protègent leurs sœurs semble plutôt une bonne chose, surtout par les temps qui courent avec la désintégration de la famille. Par ailleurs, même si le père et le frère acceptent de donner Rébecca, elle n’est pas une simple marchandise, car elle possède un droit de veto.

Versets 52-59

Je continue en compressant.

Lorsque le serviteur d’Abraham entendit ces paroles, il se prosterna jusqu’à terre devant l’Éternel. Puis il sortit des objets d’argent et d’or et des vêtements pour les donner à Rébecca ; il fit aussi de riches présents à son frère et à sa mère. Après cela, lui et ses compagnons mangèrent et burent, puis ils passèrent la nuit dans la maison. Le lendemain matin tôt, il dit : Laissez-moi retourner chez mon maître. Le frère et la mère de Rébecca répondirent : Appelons la jeune fille et demandons-lui son avis : Veux-tu partir avec cet homme ? Elle répondit : Oui. Alors, ils firent leurs adieux à Rébecca leur sœur, à sa nourrice et au serviteur d’Abraham ainsi qu’à ses compagnons (Genèse 24.52-59).

Éliézer veut conclure l’affaire dès que possible, de façon à rentrer au plus vite. Il sait que son maître est dans l’expectative et on peut supposer qu’Isaac aussi languit d’impatience se demandant si Éliézer va lui ramener une épouse ou pas, comment elle est et tout ça. La décision de Rébecca, un simple oui, n’était sans doute pas facile à prendre. Jusqu’à présent, cette belle jeune fille aux yeux d’amande a eu une vie bien ordonnée faite du train-train quotidien.

Arrive une caravane et bonne fille, elle leur offre de l’eau. Alors tout à coup, son univers tranquille bascule, les choses vont très vite et elle se trouve au centre d’une histoire peu commune. Elle écoute attentivement le récit d’Éliézer concernant la vie de son grand-oncle Abraham, dont elle a plus ou moins entendu parler. Elle apprend que l’Éternel l’a béni et a établi une alliance éternelle avec lui, qu’il lui a promis une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et tout ça.

Éliézer a expliqué que la naissance d’Isaac, l’enfant de la promesse, fut miraculeuse ; qu’il a été offert par son père en sacrifice à l’Éternel ; qu’il aurait un grand rôle à jouer dans le dessein grandiose de Dieu et pour cela il devait épouser une fille de la famille d’Abraham. C’est alors que les regards se sont tournés dans sa direction ; est-elle d’accord pour quitter sa vie de relatif confort où tout est bien structuré, et partir pour rencontrer dans un pays lointain qu’elle ne connaît pas son futur mari qu’elle n’a jamais vu ?

Ça me rappelle le récit dans l’Évangile où l’ange Gabriel vient rendre visite à la vierge Marie pour lui annoncer qu’elle avait été choisie pour donner naissance au Messie. Sans hésitation, Rébecca, comme plus tard Marie, a accepté le plan de Dieu pour elle.

Tout au long de ce récit, Éliézer apparaît comme un serviteur et croyant modèle ; on comprend pourquoi c’est lui l’homme de confiance et l’intendant de tous les biens d’Abraham. Il a obéi à son maître à la lettre ; il ne prend pas d’initiative personnelle, mais va exactement où il est envoyé en ne faisant que ce qui lui a été ordonné. Ensuite, il demande l’aide de l’Éternel et lui exprime sa reconnaissance. Finalement, il ne dit rien concernant lui-même, jouant à fond le rôle d’un ambassadeur qui négocie pour le compte de ses maîtres Abraham et Isaac. Il mentionne en passant le gros héritage que ce dernier va toucher, ça peut faire pencher la balance du bon côté.

De plus, une caravane de 10 chameaux richement chargés de cadeaux, ça impressionne toujours, surtout des gens comme Laban, le frère argentier de Rébecca. Isaac est un homme de bonne famille, qui est béni de l’Éternel. En langage familier, on dirait qu’il est BCBG avec un gros compte en banque. Un autre point positif concernant Éliézer est qu’il présente clairement la raison de sa démarche et réclame une réponse précise. Il ne fait pas du tourisme, mais veut mener à bien sa mission le plus rapidement possible.

Versets 59-61

Je continue.

Alors ils firent leurs adieux à Rébecca leur sœur, à sa nourrice Déborah et au serviteur d’Abraham ainsi qu’à ses compagnons… et c’est ainsi que le serviteur emmena Rébecca avec lui (Genèse 24.59-61).

Dans les familles orientales, la nourrice était une personne très importante qui restait attachée à sa maîtresse jusqu’à sa mort. Le texte ne s’étend pas sur le voyage, mais chevaucher un chameau n’est pas de tout repos. Les Orientaux sont habitués à la vie dure à laquelle on les soumet dès leur tendre enfance. Il y a des chances que pour Rébecca, l’anticipation de rencontrer son futur mari après tout ce qu’elle a entendu dire de lui occupa toutes ses pensées de jeune fille prête au mariage. Ces trois jours passèrent à toute vitesse. Elle ne remarqua même pas que le chemin était plutôt rocailleux par endroits et que son chameau se balançait de droite à gauche plus que d’habitude parce qu’il ne connaissait pas le chemin.

Versets 62-63

Je continue.

Isaac s’était établi dans la région du Néguev et il revenait du puits de Lachaï-Roï. Le soir, il était sorti seul dans les champs pour méditer. Levant les yeux, il aperçut au loin des chameaux qui venaient vers lui (Genèse 24.62-63).

Isaac a commencé à faire sa vie avec des troupeaux et des serviteurs que son père lui a donnés. Isaac est un homme de destinée, héritier de toutes les promesses que Dieu a faites à Abraham. Il n’est donc pas étonnant qu’il nous soit dit qu’il était dans les champs à la tombée de la nuit à se promener tout en réfléchissant. Il ne manquait pas de sujets de réflexion et se posait sans doute des tas de questions sur son avenir et sa future épouse. Les Écritures encouragent la méditation ; je lis un passage :

Celui qui réfléchit, qui considère les choses, qui est attentif à ce qui se passe, trouve le bonheur (Proverbes 16.20).

Versets 64-67

Je finis ce chapitre.

Rébecca aussi leva les yeux, elle vit Isaac et sauta à bas du chameau. Elle demanda au serviteur : Qui est cet homme qui vient à notre rencontre dans la campagne ? Le serviteur répondit : C’est mon maître. Alors elle prit son voile et se couvrit le visage. Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu’il avait fait. Là-dessus Isaac conduisit Rébecca dans la tente de Sara, sa mère ; Il la prit pour femme et il l’aima. C’est ainsi qu’il fut consolé de la mort de sa mère (Genèse 24.64-67).

À cette époque et encore aujourd’hui dans certains pays orientaux, la jeune fille doit se présenter voilée à son fiancé. C’est l’origine en Occident du voile de la mariée que l’époux soulève pour l’embrasser lorsque tous deux ont été prononcés mari et femme par l’officiant de la cérémonie religieuse. Le texte dit qu’Isaac aima Rébecca ; c’est une véritable histoire d’amour. De nos jours sous nos tropiques, ce n’est pas comme ça qu’on choisit sa compagne, mais il me semble que cette façon de faire tout orientale a plusieurs avantages sur la nôtre, le premier étant que c’est Dieu qui l’a initié et il nous connaît bien.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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