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19 juin 2024

Galates 6.3-8

Chapitre 6

Introduction

Dans un vieux livre d’histoire naturelle, j’ai lu : L’homme est la seule créature qui vient au monde en ne sachant rien et qui ne peut rien apprendre de lui-même. Il ne peut ni parler, ni marcher, ni manger. Il lui faut être enseigné. En un mot, il ne sait rien faire sinon pleurer. En effet, dès sa naissance, quelqu’un doit soigner le petit bébé et le consoler. Tout au long de sa vie, l’être humain a besoin d’être réconforté, d’une tape sur l’épaule et de paroles encourageantes parce qu’il est né dans un monde où règne le malheur. Un des livres de l’Ancien Testament raconte l’histoire de Ruth, une Moabite qui émigra en Israël. Elle ne s’attendait à rien, car elle était étrangère, mais Dieu eut pitié d’elle et un homme puissant vint à son aide. Alors, elle lui a dit :

Mon seigneur, tu m’accueilles avec tant de faveur que j’en suis réconfortée. Tes paroles me touchent, moi ta servante, bien que je ne sois pas même au rang de tes servantes (Ruth 2.13).

Juste avant qu’il ne soit crucifié, une certaine Marie a répandu du parfum d’albâtre sur la tête de Jésus. Elle seule avait compris qu’il allait mourir et a voulu faire quelque chose pour lui. À cause de leur endurcissement, les apôtres baignaient dans l’ignorance la plus complète. Ils ne se doutaient pas que leur Maître était sur le point d’être mis à mort. Par contre, ils ont vivement critiqué la démarche de cette femme. Mais le Christ l’a défendue disant :

Elle a accompli une bonne action à mon égard ; En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture (Matthieu 26.10, 12).

Avec ce parfum, Marie a su réconforter le Seigneur. La consolation est un besoin universel. En conséquence, personne n’a de bonnes raisons de faire le malin et de jouer les gros bras.

Versets 3-4

Je continue à lire dans le chapitre 6 de l’Épître de Paul aux Galates.

Si quelqu’un s’imagine être une personne d’exception, alors qu’en fait il n’est rien, il s’abuse lui-même. Que chacun examine son propre comportement. S’il y découvre quelque aspect louable, alors il pourra en éprouver de la fierté par rapport à lui-même et non par comparaison avec les autres (Galates 6.3-4).

Ceux qui ont à cœur d’aider les autres doivent se conduire avec humilité. S’ils se croient supérieurs aux autres et adoptent une attitude condescendante, ils feront plus de mal que de bien. Si je me compare à ceux qui vivent une situation d’échec, n’importe laquelle, il m’est très facile de m’estimer supérieur et de pavoiser. Ceux qui font le beau de cette manière feraient bien plutôt d’examiner leurs bonnes œuvres de façon objective. C’est à la lumière de l’enseignement des Écritures qu’ils pourront évaluer leurs accomplissements et juger s’ils sont vraiment dignes de louanges.

Verset 5

Je continue le texte.

Car chacun portera son propre fardeau (Galates 6.5).

Une autre façon de traduire serait : le poids de ses propres actions. J’ai déjà eu l’occasion de dire que le mot grec pour fardeau est phortion. Il signifie la cargaison d’un navire ou encore un bébé dans le sein de sa mère. C’est une charge qu’on doit porter, mais qu’il n’est pas possible de partager. C’est ainsi que, comme je l’ai déjà dit la dernière fois, chacun d’entre nous doit assumer son propre fardeau. Un médecin un jour m’a dit : À chacun ses… et il a ajouté la fameuse réponse du général Cambronne aux Anglais lors de la bataille de Waterloo.

Dans un sens, nous vivons isolés, séparés les uns des autres en ce qui concerne un nombre d’expériences humaines. Parmi les fardeaux que je serai obligé de porter seul, il y a la souffrance. Si mon enfant est fiévreux avec une grosse grippe, je peux faire des tas de choses pour le soulager un peu, mais c’est lui qui aura mal à la gorge. Même si je voulais prendre sur moi sa douleur, je ne pourrais pas le faire. Il doit la porter. Nous sommes nés dans un monde où règnent le malheur et la détresse. Nous devrons tous connaître la souffrance et la maladie seul. Une présence sera réconfortante, mais ne pourra ni prendre ma place, ni ôter ma détresse.

La mort est un autre fardeau que je ne peux pas partager. Le moment viendra où chacun d’entre nous s’en ira dans l’au-delà. À cet instant, je m’y rendrai seul et personne ne m’accompagnera. Même si lors d’une catastrophe beaucoup de gens meurent simultanément, chacun entre dans l’éternité seul. Au 19e siècle, un célèbre avocat et politicien anglais au nom d’Ingersoll était aussi un militant athée. Sur la tombe de son frère, il a dit :

La mort est une vallée étroite entre les sommets arides et ténébreux de deux éternités. Nous hurlons à plein poumons et la seule réponse est l’écho plaintif de notre cri.

Le roi David a écrit :

Mon cœur se serre dans ma poitrine, la terreur de la mort vient m’assaillir. Des craintes et des tremblements m’ont envahi, et je frissonne, saisi d’horreur. Alors je dis : Ah ! je voudrais avoir les ailes de la colombe, prendre mon vol vers un refuge sûr (Psaumes 55.5-7).

Dieu a délivré David cette fois-ci, mais quand sonne vraiment l’heure de la mort, on ne peut lui échapper. Le roi Salomon a écrit :

L’homme n’est pas maître de son souffle pour pouvoir le retenir, et il n’a aucune puissance sur le jour de la mort ; il n’y a point de délivrance dans ce combat (Ecclésiaste 8.8).

Un troisième fardeau que je serais seul à porter est le jugement de Dieu. Dans les Écritures, on lit :

Il est dans la destinée de tout homme de mourir une seule fois, après quoi il est jugé par Dieu (Hébreux 9.27).

C’est le jugement du Grand Trône Blanc pour les incroyants et le Tribunal de Christ pour ceux qui ont placé en lui leur confiance. C’est à cet endroit que selon le Nouveau Testament, chacun recevra selon les actions bonnes ou mauvaises qu’il aura accomplies étant dans son corps. Ainsi, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même (2Corinthiens 5.10 ; Romains 14.12). Notre vie est un livre ouvert devant Dieu, et un jour, je devrai lui présenter le mien. Alors, il en examinera toutes les pages, une à une.

Le 4e fardeau que vous ne pouvez pas partager avec moi est la culpabilité due à mes fautes. Le roi David a écrit :

Car mes iniquités s’élèvent au-dessus de ma tête ; Comme un lourd fardeau, elles sont trop pesantes pour moi (Psaumes 38.5).

Le poids d’une conscience chargée est très difficile à porter. Il n’y a qu’un seul endroit dans l’univers où je peux déposer et me débarrasser de cet énorme fardeau, au pied du Christ. Il a dit aux foules qui le suivaient :

Venez à moi, vous tous qui êtes accablés et chargés et je vous donnerai du repos (Matthieu 11.28).

Il parlait bien sûr de la paix de l’âme. Jésus seul est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché parce qu’il l’a expié sur la croix. Il existe au Vatican une sculpture qui s’appelle le Gaulois mourant. Voici son histoire.

Au milieu du 1er siècle av. J-C, lors de la guerre des Gaules, Jules César a triomphé de nos ancêtres parce qu’avant de se battre, ils faisaient la fête toute la nuit et buvaient à se rompre la panse. Au combat, ils se lançaient à corps perdu contre des légions qui étaient parfaitement disciplinées. Ce Gaulois a donc été fait prisonnier puis emmené à Rome comme esclave. On a fait de lui un gladiateur et il a été obligé de se battre dans l’arène pour divertir les foules. Maintenant, il gît à terre mortellement blessé. Il baigne dans son sang qui s’écoule tout autour de lui. Des yeux, il cherche en vain quelqu’un pour l’aider. Mais il n’y a personne, personne qui vienne à son secours. C’est un étranger, un gladiateur en train de mourir. Le Gaulois mourant est une illustration de toute personne qui n’a pas placé sa confiance en Jésus-Christ, car lui seul peut l’aider. C’est pour cela qu’il est venu dans le monde. L’Évangile nous rapporte ses paroles :

Car le Fils de l’homme est venu chercher et amener au salut ce qui était perdu. Il n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Luc 19.10 ; Marc 10.45).

Nous sommes tous comme ce Gaulois, car nous nous approchons inlassablement de l’échéance fatale. Mais ceux qui se tournent vers le Christ seront secourus. Je cite un passage :

Tous ceux qui feront appel au Seigneur seront sauvés (Romains 10.13).

Il y a presque 2 000 ans, Jésus a pris la culpabilité de mes péchés et l’a portée sur la croix dans son corps. Aujourd’hui, le fardeau de vos fautes est soit sur vos épaules, soit sur celles de Jésus si vous avez mis votre confiance en lui. Les péchés ne peuvent pas être jugés deux fois, ou bien le Christ les a portés sur la croix à votre place et vous êtes pardonné, ou alors vous devrez en subir le châtiment.

Verset 6

Je continue le chapitre 6.

Que celui à qui l’on enseigne la Parole donne une part de tous ses biens à celui qui l’enseigne (Galates 6.6).

Paul avait fait nommer des responsables qui avaient la charge de pasteur dans les Églises de Galatie. Je cite le passage :

Paul et Barnabas retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche. Ils fortifiaient les disciples et les encourageaient à demeurer fermes dans la foi. Dans chaque Église, ils firent élire des responsables et, en priant et en jeûnant, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient cru (Actes 14.21, 23).

Plusieurs de ces responsables travaillaient à plein temps pour les Églises. Or il semblerait que leur rémunération avait été soit diminuée soit entièrement supprimée depuis l’arrivée des perturbateurs légalistes. Paul rappelle aux croyants qu’ils sont responsables d’assurer le soutien financier des prédicateurs de leurs Églises.

Ce concept d’un soutien volontaire était révolutionnaire, car les Juifs étaient obligés de verser un impôt au Temple et les païens faisaient de même dans leur religion. L’exhortation de Paul vise un partage. Celui qui enseigne la Parole de Dieu doit toucher un salaire qui lui est versé par ceux qui reçoivent une bénédiction spirituelle de sa part. L’apôtre dit la même chose dans une épître adressée à une autre Église. Je cite le passage :

Puisque nous avons semé parmi vous les biens spirituels, serait-ce de notre part une prétention exorbitante si nous attendions de vous quelque avantage matériel ? (1Corinthiens 9.11).

Quand on y réfléchit, c’est tout à fait normal. Si vous entrez dans une épicerie et que vous preniez de la viande, du riz, du pain et partez sans payer, vous aurez des ennuis.

Verset 7

Je continue le texte.

Ne vous faites pas d’illusions : Dieu ne se laisse pas traiter avec mépris. On récolte ce que l’on a semé (Galates 6.7).

Voilà une loi immuable et invariable qui s’applique dans tous les domaines de la vie. Paul met en garde les Galates d’un ton solennel. Nul ne peut, littéralement, lever le nez sur Dieu. On ne se moque pas impunément de lui. Chaque semeur récoltera en fonction de ce qu’il a mis en terre. L’agriculteur qui sème des semences de blé de qualité et en abondance, si les autres conditions sont remplies, fera une grosse récolte de céréales. Je cite un texte :

Rappelez-vous : Semence parcimonieuse, maigre récolte. Semence généreuse, moisson abondante (2Corinthiens 9.11).

Le contexte de ce passage est la générosité financière, mais le principe s’applique aussi bien à l’agriculture qu’à d’autres domaines de la vie. Il existe un rapport cause-effet direct entre ce que je plante en terre et le fruit que j’obtiens. Si je sème des graines de radis, je ne récolterai pas des choux. Sur mon pêcher, année après année, je ramasse des pêches et pas des pommes, et personne n’a encore trouvé des courges sur un noyer.

Dans ses paraboles, Jésus utilisait toujours des images qui étaient familières à ses auditeurs comme le semeur ou les différentes sortes de semences et de terrain. En Égypte, dans les tombes des pharaons on a trouvé des grains de blé qui étaient vieux de presque 5 000 ans. On les a semés et ils ont produit du blé. Ces semences n’avaient pas perdu leur identité au fil des siècles.

Dans les Textes Sacrés, il existe beaucoup d’exemples d’histoires de personnages qui illustrent le principe comme quoi on récolte ce qu’on sème. L’un d’entre eux est le patriarche Jacob. Au moment du partage de l’héritage, il a trompé son père. Il a revêtu une peau de chèvre et a prétendu être son frère Ésaü qui était particulièrement velu, afin de recevoir la bénédiction paternelle destinée au premier-né. Ça a marché comme sur des roulettes. Bien sûr, il a dû fuir la furie de son frère et se réfugier chez son oncle. Jacob est tombé amoureux de Rachel sa cousine, mais le jour des noces c’est sa sœur Léa qui était dans son lit. Il avait été trompé. Bien plus tard, 10 de ses fils ont vendu leur frère Joseph comme esclave. Ils ont pris son manteau qu’ils ont trempé dans du sang de bouc pour faire croire à leur père qu’il avait été déchiré par une bête sauvage. Jacob a été trompé. Ce qu’un homme sème, il le récoltera aussi.

Achab est l’un des plus mauvais rois qui aient régné sur Israël. Il voulait la vigne d’un certain Naboth qui refusait de la lui vendre. Alors, la reine l’a simplement fait assassiner. Mais Dieu a envoyé son prophète avec ce message :

Voici ce que déclare l’Éternel : À l’endroit même où les chiens ont léché le sang de Naboth, ils lécheront aussi le tien. Concernant Jézabel : les chiens la dévoreront près du rempart de Jizréel (1Rois 21.19, 23).

À cette époque, le chien était un animal méprisé qui se nourrissait de charognes et de cadavres. Dieu s’est assuré que le roi et la reine seraient déshonorés même dans leur mort à cause de leur crime odieux. Un jour, je me trouvais dans un salon de thé avec un ami, qui avant de devenir chrétien avait mené une vie de bâton de chaise. J’ai commandé une pâtisserie quelconque et lui de l’eau minérale. Je lui ai demandé s’il était au régime. Il m’a répondu : Non, mais quand Dieu m’a donné un cœur nouveau, il ne m’a pas donné un nouvel estomac. Je paie pour les années que j’ai passées à faire la bombe.

Si quelqu’un contracte le SIDA ou une cirrhose du foie à cause de son style de vie, il recevra la vie éternelle s’il accepte Jésus comme son Sauveur. Mais à moins d’une guérison miraculeuse, il devra faire face aux conséquences de sa maladie pour le restant de ses jours sur terre. La promiscuité sexuelle est chose facile de nos jours, mais les maladies vénériennes suivent derrière.

Verset 8

Je continue le texte.

Celui qui sème pour satisfaire ses propres désirs d’homme livré à lui-même, récoltera ce que produit cet homme, c’est-à-dire la corruption. Mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera, lui, ce que produit l’Esprit : la vie éternelle (Galates 6.8).

Ce verset, comme tant d’autres dans les Textes Sacrés, n’est pas à la gloire de l’humanité. Selon l’enseignement de Paul, l’homme à l’état brut qui suit ses penchants naturels ne peut rien produire de bon, seulement de la pourriture. Il fait référence aux domaines moral et spirituel. Même quelqu’un qui se comporte de façon droite dans tous les aspects de sa vie est corrompu parce que selon les paroles d’un prophète :

Le cœur est tortueux plus que toute autre chose, et il est incurable (Jérémie 17.9).

Si on pouvait gratter la surface du meilleur des comportements et voir ce qui se trouve en dessous, il est certain qu’on trouverait le mal sous une forme ou sous une autre. Tout le monde est au minimum égoïste et orgueilleux. Ça nous colle à la peau. Cela me fait penser à une parole que Jésus a dite aux religieux juifs de son époque qui étaient pourtant des gens très respectables :

Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! Vous êtes comme ces tombeaux crépis de blanc, qui sont beaux au-dehors. Mais à l’intérieur, il n’y a qu’ossements de cadavres et pourriture (Matthieu 23.27).

Il incombe à chaque semeur de décider ce que sera sa récolte. Il peut choisir la vie éternelle. C’est une qualité d’existence qui commence déjà ici-bas pour ceux qui font confiance à Jésus-Christ et qui se poursuit dans l’au-delà. Seuls les vrais croyants sont capables de produire quelquefois des œuvres dénuées d’intérêt personnel, non parce qu’ils sont meilleurs que les autres, mais grâce au Saint-Esprit qui les accompagne et manifeste à travers eux des fruits divins et purs.

Le problème est que même les chrétiens ne sont pas souvent à la hauteur de leur appel. Preuve en est, Paul s’adresse à eux ici, et c’est pour leur faire de sévères reproches. Comme je l’ai déjà dit auparavant, les croyants comparaîtront tous devant le Tribunal de Christ où ils seront jugés en fonction de ce qu’ils auront fait de leur vie. Je cite ces passages :

Chacun recevra ce qui lui revient selon les actes, bons ou mauvais, qu’il aura accomplis par son corps. Pour ce qui est du fondement, nul ne peut en poser un autre que celui qui est déjà en place, c’est-à-dire Jésus-Christ. Or on peut bâtir sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses ou du bois, du chaume ou du torchis de paille. Le jour du jugement montrera clairement la qualité de l’œuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l’œuvre de chacun pour en révéler la nature. Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l’épreuve, son auteur recevra une récompense, mais si elle est consumée, il en subira les conséquences. Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit à peine à échapper au feu (2Corinthiens 5.10 ; 1Corinthiens 3.11-15).

Si je ne veux pas éprouver de honte le jour du jugement, je dois dès maintenant semer les bonnes semences pour la vie éternelle.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 24 2024

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