Galates 5.22-26
Chapitre 5
Introduction
Si je venais vous voir avec un micro et que je vous demande : « Quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit quand je dis : le christianisme c’est ? » Je peux imaginer des tas de réponses comme : « l’église, la messe, Dieu, Jésus, les protestants, les catholiques, la bible, le Nouveau Testament », et d’autres termes pas très élogieux. Je me demande combien de personnes répondraient « l’amour ». Très peu je suis sûr parce que l’histoire de la chrétienté ne fait pas pencher la balance en faveur de cette réponse. Sans trop réfléchir, je pense aux croisades, à l’inquisition et aux guerres de religion, des contre exemples de l’amour.
À cause de la conduite de ceux qui au travers des siècles se sont dit chrétiens et qui étaient pervertis jusqu’à la moelle, les bonnes gens ont bien du mal à établir un parallèle entre le christianisme et l’amour du prochain. Pourtant, selon l’enseignement du Nouveau Testament, ça devrait être la principale vertu des croyants. En effet, dans son évangile, Jean rapporte que Jésus a dit à ses disciples : Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. Oui, comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres (Jean 13.34-35). Et dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul compose un célèbre hymne à l’amour. Il ne l’a pas écrit pour que certains copient ses paroles sur un poster, l’ornent d’un beau cadre brillant et accrochent le tableau sur l’une des cloisons de leur maison. Certes, il n’y a pas de mal à décorer ses murs avec la Parole de Dieu mais encore faut-il la mettre en pratique.
Dans l’épître aux Corinthiens, cet hymne à l’amour fait partie du contexte particulier des dons de l’Esprit. Paul en parle longuement puis déclare que l’exercice de ces dons doit être impérativement accompagné d’amour. C’est le thème du chapitre 13 de sa première épître aux Corinthiens ; je lis la première partie : Supposons que je parle les langues des hommes et même celles des anges : si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien de plus qu’une trompette claironnante ou une cymbale bruyante. Supposons que j’aie le don de prophétie, que je comprenne tous les mystères et que je possède toute la connaissance ; supposons même que j’aie, dans toute sa plénitude, la foi qui peut transporter les montagnes : si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. Si même je sacrifiais tous mes biens, et jusqu’à ma vie, pour aider les autres, au point de pouvoir m’en vanter, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien. L’amour est patient, il est plein de bonté. Il n’est pas envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s’enfle pas d’orgueil. Il ne fait rien d’inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’aigrit pas contre les autres, il ne trame pas le mal. L’injustice l’attriste, la vérité le réjouit. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère (1Corinthiens 13.1-7). Je trouve ce passage fantastique bien sûr, mais aussi accusateur parce que si je mesure mon comportement à cet étalon, je ne lui arrive pas à la cheville. L’amour ne tire jamais la couverture à soi mais cherche toujours à bénéficier autrui. Les croyants sont exhortés à exercer leurs dons et talents naturels pour le bien-être des autres et premièrement des frères et sœurs en Jésus-Christ car ils constituent le corps mystique du Christ. Nous devons être au service les uns des autres tout comme chaque partie de mon corps est nécessaire et au service de toutes les autres. Par exemple, Jésus a dit : Les yeux sont comme une lampe pour le corps ; si donc tes yeux sont en bon état, ton corps entier jouira de la lumière (Matthieu 6.22).
C’est grâce à mes yeux que je sais où je vais, que je peux garder l’équilibre, éviter les obstacles et que mes mains peuvent saisir des objets. Il est inconcevable qu’un beau jour mes yeux décident de sortir de leurs orbites, quittent mon corps et disent : Nous voulons aller nous promener, alors on va te laisser pendant un petit moment. C’est ridicule. Pareillement, les croyants doivent toujours agir pour le bien commun, se mettre au service des autres par amour pour eux.
Versets 22-23
Je continue maintenant à lire dans le chapitre 5 de l’épître de Paul aux Galates.
Mais le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. La Loi ne condamne certes pas de telles choses (Galates 5.22-23).
Paul déclare que personne n’aurait l’idée d’établir une loi qui serait contre ces vertus, et le Saint-Esprit ne s’oppose pas non plus à la Loi de Moïse. A ses adversaires judaïsants, l’apôtre montre que la Loi n’est pas violée par l’Évangile, car à ceux qui sont libres sous la grâce, il rappelle vivement ce qu’ils doivent être pour se trouver en harmonie avec la volonté de Dieu. C’est le Saint-Esprit qui rend le croyant capable d’accomplir la Loi spontanément. Je parle ici de l’esprit de cette Loi, c’est-à-dire l’accomplissement des deux commandements dont Jésus a dit qu’ils résument toute la Loi. Je les cite : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce que la Loi et les prophètes enseignent, est contenu dans ces deux commandements (Matthieu 22.37-40). Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, le croyant ne peut manifester les vertus chrétiennes que s’il demeure en communion avec le Christ dans son amour. L’évangile selon Jean rapporte que Jésus a dit à ses disciples : Si vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j’ai obéi aux commandements de mon Père et je demeure dans son amour (Jean 15.10). Ce verset est important parce qu’on y découvre que c’est en obéissant au Seigneur que le chrétien produit ce que Paul appelle le fruit de l’Esprit. Or il place en tête de liste l’amour, qui peut être compris comme étant le fruit par excellence, c’est à dire celui qui commande tous les autres, et pour de bonnes raisons. En effet, selon l’Écriture, Dieu est amour et Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique (1Jean 4.8 ; Jean 3.16). Cet amour désintéressé qui émane de l’Esprit a motivé Jésus à s’offrir en sacrifice pour les péchés des hommes.
Dans notre culture, aimer englobe tellement de sentiments qu’on ne sait plus très bien ce que ça veut dire. Il en est constamment question dans les médias, les chansons à la mode, dans les livres et magazines, et sous son aspect érotique surtout dans le monde du cinéma et de la publicité. Dans notre société décadente où il est interdit d’interdire, comme il ne reste plus guère de tabous, une majorité de gens, dont beaucoup de jeunes, se lancent dans des aventures sexuelles qu’ils assimilent à l’amour. En réalité, ils ignorent ce qu’aimer veut dire, autrement ils ne coucheraient pas à droite et à gauche en s’exploitant les uns les autres de cette manière.
Un prédicateur de la vieille école raconte : Je me souviens quand j’ai demandé à celle qui est maintenant mon épouse de se marier avec moi. Je lui ai dit : “ Quand je prêche, je dis la vérité. J’annonce l’Évangile sans mettre de gants et sans arrondir les angles ce qui un jour risque de m’attirer des ennuis. Alors, je vais peut-être me faire jeter et on se retrouvera à la rue comme des malpropres. ” Elle m’a répondu : “ Dans ce cas, je jouerai du tambour pour attirer du monde à qui tu pourras prêcher. ” “ Ça, c’est l’amour ! ” Ce même prédicateur continue. Quand nous avons perdu notre petite fille à la naissance, je ne voulais pas que le médecin le lui dise, car c’était à moi de le faire. Lorsque je lui ai annoncé la terrible nouvelle, nous avons alors pleuré ensemble, puis prié. Cet amour que nous avions l’un pour l’autre était le fruit de l’Esprit.
Le second fruit que Paul mentionne est la joie intérieure, celle qui ne dépend pas des circonstances. Dans le monde, on prend du bon temps ou son pied comme on dit maintenant. On va à des soirées ou dans des boîtes de nuit, mais tous ces gens ont l’air de s’ennuyer à mourir. Ils tentent bien de jouer les gais lurons en buvant sec de l’alcool, mais ce n’est pas très concluant. Ils n’ont pas l’air particulièrement heureux quand ils arrivent et encore moins quand ils repartent, la mine déconfite parce qu’alors ils sont sur les rotules. Quelle différence avec la joie qui est décrite dans les Écritures ! L’apôtre Jean écrit : Or, la communion dont nous jouissons est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Si nous vous écrivons ces choses, c’est pour que notre joie soit complète (1Jean 1.4). En d’autres mots, jouir de la vie et être dans la joie découlent de la communion avec Dieu.
Le troisième fruit que Paul mentionne est la paix. Il y en a au moins deux sortes. Je cite les passages : Puisque nous avons été déclarés justes en raison de notre foi, nous sommes en paix avec Dieu grâce à notre Seigneur Jésus-Christ. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas (Romains 5.1 ; Jean 14.27). La paix avec Dieu provient du fait que le croyant a été déclaré juste devant lui à cause de sa foi en Jésus-Christ. La paix en Dieu est cette tranquillité de l’âme, cette quiétude, cette sérénité intérieure que le croyant peut expérimenter même face à l’adversité s’il est en communion avec son Seigneur. Cela dit, dans la réalité de la vie des croyants, y compris celle de l’apôtre Paul, la paix et la joie ne sont pas des sentiments omniprésents qui éclipsent tous les autres. En effet, non seulement l’être humain est déjà en lui-même fort complexe, mais celui qui a placé sa foi en Jésus-Christ l’est encore davantage, parce qu’il possède deux natures, deux capacités opposées dans le même corps. Cela veut dire qu’il peut expérimenter simultanément des sentiments contradictoires comme la paix de Dieu et un certain contentement, tout en étant en proie à un trouble. C’est ce qui apparaît dans la vie du grand apôtre Paul lui-même. Ainsi, d’une part, il dit que le fruit de l’Esprit est l’amour, la paix et la joie et il exhorte les chrétiens à se réjouir, mais d’autre part, il avoue être soucieux, désemparé, avoir l’esprit perturbé et trouver un réconfort dans un événement favorable. Aux Philippiens et dans sa seconde épître aux Corinthiens, il écrit : Réjouissez-vous en tout temps de tout ce que le Seigneur est pour vous. Oui, je le répète, soyez dans la joie. Je n’ai pas eu l’esprit tranquille parce que je n’avais pas retrouvé mon frère Tite. Mais Dieu, qui réconforte ceux qui sont abattus, nous a réconfortés par son arrivée. Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés. Et sans parler du reste, je porte mon fardeau quotidien : le souci de toutes les Églises. En effet, qui vient à faiblir sans que j’en sois malade ? Qui fait une chute sans que j’en sois affecté ? Je trouve ainsi ma joie dans la faiblesse, les insultes, la détresse, les persécutions et les angoisses que j’endure pour le Christ. Car c’est lorsque je suis faible que je suis réellement fort (Philippiens 4.4 ; 2Corinthiens 2.13, 7.6 ; 4.8 ; 11.28-29 ; 12.10).
Le 4e fruit mentionné par Paul est une vertu très proche de la persévérance. Ce trait consiste à supporter les fausses accusations et les mauvais traitements. Aux Colossiens, Paul écrit : Dieu vous fortifiera pleinement à la mesure de sa puissance glorieuse, pour que vous puissiez tout supporter et persévérer jusqu’au bout et cela avec joie (Colossiens 1.11).
Les deux prochaines vertus sont l’amabilité et la bonté. La première correspond à une attitude de politesse, de gentillesse et de complaisance ; la seconde est l’action de faire ce qui est bien pour les autres.
Le 7e fruit est la fidélité. Il s’agit d’une personne digne de confiance et sur qui on peut compter parce que ce qu’elle dit, elle le fait ; ses actions sont conformes à ses paroles. Dans une parabole, Jésus a dit : Si quelqu’un est fidèle dans les petites choses, on peut aussi lui faire confiance pour ce qui est important. Mais celui qui n’est pas fidèle dans les petites choses ne l’est pas non plus pour ce qui est important (Luc 16.10).
Le 8e fruit est la douceur. Dans le Nouveau Testament elle signifie soit la soumission à la volonté de Dieu, soit les égards pour autrui. Ceux qui manifestent cette qualité sont des instruments de paix et ils ne cherchent jamais à paraître.
La dernière vertu est la maîtrise de soi, c’est à dire la modération, la tempérance. Cette qualité consiste à ne pas se laisser aller à ses impulsions primaires, à ne pas réagir au quart de tour comme on dit. Ces neuf fruits mentionnés par Paul et que le chrétien doit manifester dans son quotidien, représentent tout un programme de vie. Par exemple, avez-vous déjà essayé de devenir doux et humble ? Si vous y êtes parvenu, peut-être en êtes-vous un peu fier. Aïe ! C’est un loupé, car vous n’êtes plus doux et humble.
Qu’on soit croyant ou pas, tout le monde est en faveur de ces 9 vertus dans la vie des autres et même dans la sienne. Je ne suis pas ici pour juger, mais disons que j’aime bien inspecter les fruits. Quand je vais au marché, j’en achète toujours qui sont de saison. Alors, je fais d’abord le tour des étalages pour voir les prix et la qualité de la marchandise et ensuite je choisis.
Suite à la liste que l’apôtre Paul nous a soumise, la question que je me pose est celle-ci : Combien de ces vertus transparaissent dans ma vie ?
Verset 24
Je continue le texte de Paul aux Galates.
Or, ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié l’homme livré à lui-même avec ses passions et ses désirs (Galates 5.24).
Bien que ce crucifiement dure pendant toute la vie terrestre, l’apôtre le considère comme un fait accompli, parce que chez un croyant, cette puissance de corruption ne règne plus, et elle est destinée à périr et disparaître totalement.
Précédemment, l’apôtre a dit : J’ai été crucifié. Par la croix le monde du péché a été crucifié pour moi, de même que moi je l’ai été pour ce monde (Galates 2.19). Et plus loin dans cette épître, il ajoute : En ce qui me concerne, je ne veux à aucun prix placer ma fierté ailleurs que dans la mort de notre Seigneur Jésus-Christ sur la croix. Par elle, en effet, le monde du péché a été crucifié pour moi, de même que moi je l’ai été pour ce monde (Galates 6.14). Ces deux citations décrivent une action passive. Ayant placé sa foi en Jésus, le croyant a été crucifié avec Jésus-Christ et bénéficie des conséquences de son union avec lui ; sa nature pécheresse a été potentiellement détruite en même temps que le corps de Jésus.
Ici, par contre, Paul dit littéralement : Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions. Il s’agit donc d’une démarche active de la part du croyant. Soyons clair, il n’est évidemment pas question de mortification comme ceux qui dans certains pays d’Amérique latine ou aux Philippines font le chemin de croix en se flagellant et en se faisant partiellement crucifier. Ce comportement est inutile et malfaisant car personne ne peut expier le moindre de ses péchés. Ici, Paul fait évidemment référence à tous ceux qui se sont identifiés par la foi à Jésus crucifié et ressuscité.
Quand le Seigneur est mort, le croyant a été jugé avec lui et en puissance, il est mort au péché. Aux Romains, Paul écrit : Ne mettez pas vos membres à la disposition du péché comme des instruments au service du mal. Mais puisque vous étiez morts et que vous êtes maintenant vivants, offrez-vous vous-mêmes à Dieu et mettez vos membres à sa disposition comme des instruments au service du bien (Romains 6.13). Par la croix et l’action du Saint-Esprit dans sa vie, le croyant n’est plus obligé de se soumettre aux exigences du péché qui habite en lui. Il peut avoir gain de cause sur sa vieille nature s’il choisit résolument de rompre avec les passions naturelles qui animent tout homme brut, livré à lui-même ; c’est une action volontaire de la part du croyant, et la victoire ne s’obtient pas en luttant, mais en se soumettant par la foi à l’action du Saint-Esprit ce qui dans le quotidien revient à mettre en pratique l’enseignement de la Parole de Dieu.
Verset 25
Je continue le texte aux Galates.
Puisque l’Esprit est la source de notre vie, marchons aussi selon l’Esprit (Galates 5.25).
Littéralement : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. » Mais quelle est la différence entre vivre et marcher par l’Esprit ? Eh bien le premier indique la source et le second ce qu’il en résulte. Non seulement l’expérience chrétienne commence par l’Esprit, mais elle continue aussi par lui. Et si l’Esprit a créé dans l’enfant de Dieu une vie nouvelle, ce n’est pas pour l’enfermer en lui, mais afin qu’elle produise des fruits. Paul rappelle donc que le le croyant a reçu le Saint-Esprit pour qu’il le laisse diriger sa marche chrétienne en se soumettant à ses directives, dans ses pensées, dans ses paroles et dans son comportement.
Le mot traduit par marcher signifie avancer en ordre. Paul dit donc que pendant le reste de leur vie terrestre, les Galates doivent apprendre à marcher droit, comme il se doit. Ce long processus est très similaire à l’apprentissage physique de la marche. Quand un bébé atteint l’âge de faire ses premiers pas, les parents ne lui donnent pas un cours d’anatomie et ne lui expliquent pas les implications psychologiques et sociologiques de la marche. L’enfant se met d’abord debout tout seul puis tout en se tenant, il tâte le sol avec ses pieds qu’il essaie de mettre tant bien que mal l’un devant l’autre, en titubant et aussi en tombant. Alors, il pleure puis se relève et recommence. Dès qu’il arrive à mettre un pied devant l’autre, il augmente la cadence jusqu’à courir, et finalement il a autant d’assurance qu’un chamois alpin.
C’est de cette même manière que le croyant doit apprendre à avancer dans la vie chrétienne, en faisant des erreurs, en se relevant quand il tombe et en recommençant. Quelquefois, je commence très bien la journée au point où j’ai l’impression que c’est le ciel sur la terre. Puis il se passe un petit incident de parcourt surtout si je dois me déplacer en voiture. Je suis coincé dans un embouteillage, j’ai une crevaison ou pire encore, quelqu’un me fait une queue de poisson et je vois rouge. J’arrive au bureau et d’innombrables petits désagréments peuvent avoir lieu, certains terribles comme le café qui est brûlé. Le retour aussi est hasardeux. À la maison, ce sont les soucis de trésorerie, le partage des tâches ménagères, un enfant qui est malade ou qui s’est mal conduit et qu’il faut punir. Il est facile d’imaginer ainsi des centaines de contrariétés possibles dans une journée et chacune a le potentiel de faire remonter la vieille nature à la surface. Marcher selon l’Esprit c’est confier chaque incident à Dieu qui dans sa souveraineté contrôle tout. Ça on le sait, mais le vivre est difficile, j’en conviens.
Verset 26
Je finis le chapitre 5.
Ne soyons pas vaniteux et évitons de nous provoquer les uns les autres et de nous jalouser mutuellement (Galates 5.26).
Littéralement, Paul dit : « Ne devenons pas amateur de vaine gloire », ce qui suppose que ce mal n’existe pas chez tous les Galates.
La liberté que le Christ a acquise aux Galates aurait dû les conduire à se mettre au service les uns des autres, car le but que Dieu nous fixe est que nous aimions notre prochain. Mais dans la réalité et sans doute à cause de la présence des Judaïsants, ces chrétiens sont divisés en différents clans. Les forts provoquent les plus faibles qui sont jaloux des premiers. Il semble qu’un certain nombre d’entre eux soit engagé dans une lutte pour le pouvoir, et ils cherchent à s’élever dans une vaine gloire en se piétinant les uns les autres. Cet état de fait catastrophique prouve bien l’échec de leur aspiration à la perfection en obéissant à la Loi.
Les Galates comme tous les croyants, doivent choisir entre deux maîtres : soit leur propre sagesse et leurs mauvais penchants, soit obéir au Seigneur et à sa Parole. La vie chrétienne n’est pas une ascension en montgolfière qui emmène le chrétien vers des sommets toujours plus élevés d’expériences extraordinaires, mais une marche quotidienne en toute humilité où on met un pied devant l’autre en obéissant au Saint-Esprit.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.