Galates 3.6-9
Chapitre 3
Introduction
Pour faire cuire un homard, c’est très simple. On le met vivant dans une casserole d’eau froide qu’on met sur le feu. Peu à peu, l’eau se réchauffe, l’animal s’engourdit et glisse dans l’autre monde sans s’apercevoir de rien, puis on passe à table. Le pauvre crustacé a été berné. De même il existe maintes façons de tromper son prochain mais la plus efficace est probablement de commencer par un fond de vérité, c’était l’eau froide pour le homard, puis d’y ajouter l’erreur, la chaleur pour notre crustacé, tout doucement, afin de ne pas provoquer une levée de boucliers. Cette forme de tromperie est arrivée aux chrétiens galates. Après le passage de l’apôtre Paul et de Barnabas qui ont créé plusieurs églises dans la province romaine de Galatie, des Judaïsants légalistes ont débarqué et réussi à empoisonner la foi des croyants en mélangeant le faux au vrai. Ils annoncent bien que le salut est en Jésus-Christ tout comme Paul mais ajoutent qu’il faut aussi obéir à la Loi de Moïse car c’est l’enseignement des apôtres de Jérusalem dont ils se disent les porte-paroles. À cette nouvelle, Paul pâlit et réagit fortement. Il prend immédiatement sa plume et écrit une lettre aux Galates où il exprime sa stupéfaction devant leur comportement irrationnel, car ils se sont bien trop facilement laissés abuser. l’apôtre explique que vouloir ajouter quoi que ce soit à la valeur du sacrifice du Christ, c’est le supplanter et l’annuler.
Ces ajouts malheureux sont par ailleurs la signature de toutes les religions d’obédience chrétienne qui ont dérivé et fait naufrage par rapport au message originel de l’Évangile. En ajoutant des rites, des bonnes actions et certaines règles de conduite, elles rendent l’œuvre du Christ caduque à l’égard de tous le membres qui épousent cette croyance. Il n’y a en effet, qu’une seule façon d’obtenir le salut, c’est en plaçant sa confiance en Jésus plus rien d’autre.
Après avoir cru à la Bonne Nouvelle du Christ, les Galates ont dévié de la foi et s’efforcent maintenant d’obéir à certains préceptes de la Loi de Moïse pour plaire à Dieu. Paul leur a alors demandé : Voyons ! Lorsque Dieu vous donne son Esprit et qu’il accomplit parmi vous des miracles, le fait-il parce que vous obéissez à la Loi ou parce que vous accueillez avec foi la Bonne Nouvelle que vous avez entendue ? (Galates 3.5). La réponse est évidente, c’est par la foi. Mais les Judaîsants légalistes appuient leur enseignement sur l’Ancien Testament et particulièrement sur les écrits de Moïse, évidemment. Alors, Paul ramène le débat bien des siècles en arrière en prenant comme exemple, Abraham, le père de la nation juive.
Verset 6
Je continue à lire dans le chapitre 3 de l’épître aux Galates.
Or, il en a déjà été ainsi pour Abraham, car l’Écriture déclare à son sujet : Il a eu confiance en Dieu et Dieu, en portant sa foi à son crédit, l’a déclaré juste (Galates 3.6).
Comment Abraham a-t-il été déclaré juste par Dieu ? La réponse se trouve dans le livre de la Genèse et c’est ce passage que l’apôtre Paul cite ici, ainsi que dans son épître aux Romains que je cite car il est plus complet qu’ici : Abraham a été déclaré juste par Dieu qui a porté sa foi à son crédit. A quel moment cela a-t-il eu lieu ? Quand il était circoncis ou quand il était encore incirconcis ? Ce n’est pas quand il était circoncis, mais quand il ne l’était pas encore. Et Dieu lui donna ensuite le signe de la circoncision comme sceau de la justice qu’il avait déjà reçue par la foi avant d’être circoncis. Il est devenu ainsi le père de tous ceux qui croient sans être circoncis pour qu’eux aussi soient déclarés justes par Dieu de la même manière. Il est aussi devenu le père des circoncis qui ne se contentent pas d’avoir la circoncision, mais qui suivent l’exemple de la foi que notre père Abraham a manifestée alors qu’il était encore incirconcis. Voilà pourquoi l’héritage est promis à la foi : c’est pour qu’il soit un don de la grâce. Ainsi, la promesse se trouve confirmée à toute la descendance d’Abraham, c’est-à-dire non seulement à celle qui est sous le régime de la Loi, mais aussi à celle qui partage la foi d’Abraham. Il est notre père à tous,(Romains 4.9-12,16). Le patriarche a été justifié quand il a cru Dieu. Il est l’illustration et l’archétype de celui qui obtient la justice par la foi. Il n’est évidemment pas possible de dire qu’Abraham a été déclaré juste en obéissant à la Loi de Moïse puisqu’elle n’a été promulguée que 4 siècles plus tard. Les Juifs ne peuvent pas dire non plus que c’est parce qu’il pratiquait la circoncision qu’il est agréé par Dieu car, d’une part c’est le signe d’une alliance déjà établie, la preuve qu’on appartient déjà au peuple de Deiu, et d’autre part, la circoncision ne fut donné par l’Éternel à Abraham que bien plus tard. En guise de réponse à ses adversaires judaïsants qui empoisonnent les Galates, l’apôtre Paul déclare donc que c’est la foi d’Abraham, et non sa circoncision, qui lui fut comptée comme la raison de son acceptation par Dieu ; la foi est donc la base de l’alliance et la foi qui sauve est celle qui prend Dieu au mot.
Aujourd’hui, c’est le baptême qui pour les croyants adultes est le signe de leur alliance avec Dieu et donc un témoignage de leur foi. Cependant, ni la circoncision ni un bain d’eau n’ont le pouvoir d’effacer des fautes et de procurer le salut. L’une et l’autre ne sont que des marques extérieures d’une réalité intérieure. Dieu a déclaré Abraham juste après une conversation avec lui alors que le patriarche revient d’avoir livré une bataille contre une confédération de 4 rois. Venus de la lointaine Mésopotamie, l’Irak actuel, ils ont attaqué et vaincu 5 rois de Palestine parce que ces derniers refusent de leur payer un tribut. Ces 4 rois retournent donc chez eux, chargés de butins. Abraham n’est absolument pas concerné par cette affaire jusqu’au moment où il apprend que son neveu Lot fait partie des captifs. À cette nouvelle, son sang ne fait qu’un tour. Il rassemble et arme 318 de ses serviteurs et avec 3 frères hittites qui sont ses alliés, il part à la poursuite des 4 rois vainqueurs. Ils parcourent une distance considérable car ils les rattrapent et engagent le combat au nord de Damas. Au final, Abraham remporte une grande victoire et récupère absolument tout y compris les captifs sains et saufs. Selon la coutume de l’époque, il aurait dû empocher une partie du butin, mais il refuse le moindre centime et dit au roi de Sodome : Je jure à main levée vers l’Éternel, le Dieu très-haut qui a formé le ciel et la terre, que je ne prendrai rien de ce qui t’appartient, pas même un fil ou une courroie de soulier, pour que tu ne puisses pas dire : “ J’ai enrichi Abram ” (Genèse 14.22-23). C’est après ces événements que l’Éternel s’est adressé à lui dans une vision et lui a dit : Ne crains rien, Abram, je suis ton bouclier, ta récompense sera grande (Genèse 15.1). Dieu confirmait au patriarche qu’il a bien agi en refusant quoi que ce soit de la part de ces roitelets palestiniens qu’il avait secourus. Mais comme Abraham a l’esprit très pratique, il saisit cette occasion pour engager une discussion très franche avec Dieu et lui dit : Éternel Dieu, que me donnerais-tu ? Je n’ai pas d’enfant, et c’est Éliezer qui héritera tous mes biens. Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un serviteur attaché à mon service qui sera mon héritier (Genèse 15.2). Soit dit en passant, voilà un bon exemple de prière. Le Seigneur du ciel et de la terre n’est pas intéressé par nos longues litanies récitées par devoir. Il désire que dans nos communications avec lui, nous établissions en toute sincérité une relation vraie. Avant cet incident, Dieu avait déjà dit au patriarche que sa postérité serait aussi nombreuse que la poussière. Je cite le passage : L’Éternel dit à Abram : — Lève les yeux et regarde depuis l’endroit où tu es, vers le nord, le sud, l’est et l’ouest : tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta descendance pour toujours. Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les grains de poussière de la terre ; si l’on peut compter les grains de poussière de la terre alors on pourra aussi compter ta descendance (Genèse 13.14-16).
Dieu demande maintenant à Abraham de jeter un coup d’œil vers le ciel étoilé. Il paraît qu’en Palestine on peut voir 5 000 étoiles à l’œil nu. Avec un télescope de 40 cm de diamètre, on en distingue environ 50 000. En 1999, le télescope américain Hubble qui gravite autour de notre planète a découvert une galaxie située à 13 milliards d’années-lumière de la terre. C’était alors la plus lointaine et la plus ancienne jamais découverte. Notre galaxie dans laquelle se trouve le système solaire s’appelle la Voie lactée et compte environ 150 milliards d’étoiles.
J’ai lu récemment qu’en 2004, je crois, le télescope Hubble a percé un endroit du cosmos qui jusque-là était noir encre même aux plus puissants télescopes basés sur terre. Pendant 10 jours, il a pris en exposition continue, une photo d’une partie du ciel grand comme une pièce de 1 centimes d’euro à 23 mètres, c’est-à-dire un point minuscule. Le télescope Hubble a identifié plus de 1 500 galaxies, pas des étoiles, mais des galaxies, chacune contenant des centaines de milliards d’étoiles. La phrase suivante de l’article m’a laissé abasourdi. Je la lis : Ces galaxies émettent un rayonnement qui est, alors là cramponnez-vous bien aux ridelles, 4 milliards de fois plus faible que ce qui peut-être vu à l’œil nu, à cause de la distance bien sûr. Abraham, lui, regarde donc la voûte étoilée de notre galaxie et l’Éternel lui dit alors : Contemple le ciel et compte les étoiles, si tu en es capable. Et il ajouta : Tes descendants seront aussi nombreux qu’elles (Genèse 15.5). Abraham l’a cru. Le texte hébreu est très expressif car c’est comme si le patriarche avait répondu : « Amen, je te crois ! » Suite à cette déclaration, le texte dit : à cause de cela, l’Éternel le déclara juste (Genèse 15.6). C’est le passage cité par Paul et nous sommes des années lumière pourrait-on dire de la Loi de Moïse.
Tout comme l’Éternel a pourvu un moyen pour Abraham de devenir juste, Dieu donne à vous et à moi ce même privilège. Il a envoyé Jésus pour naître parmi nous et subir le jugement de nos péchés à notre place. Dans son évangile, l’apôtre Jean écrit : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle (Jean 3.16). La question qui se pose est celle-ci : « Est-ce que comme Abraham, je réponds : “ Amen, je te crois ! ”» Tous ceux qui acceptent Jésus comme leur sauveur sont déclarés justes sur la base de leur foi. Comme vous et moi, le patriarche Abraham, ancêtre des Juifs était très loin d’être parfait. Il a cependant acquis le statut de juste, non à cause d’œuvres qu’il aurait pu faire, mais uniquement sur la base de sa foi.
La conversation entre Abraham et Dieu n’est pas terminée. Ce dernier poursuit et lui dit : Je suis l’Éternel qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te donner ce pays en possession (Genèse 15.6). Comme je l’ai dit, Abraham a l’esprit très pratique, alors il se dit : « Attends voir, il y a quelque chose qui m’échappe, la Palestine est habitée d’un bout à l’autre par toutes sortes de peuplades ». Alors, il demande à l’Éternel : Seigneur Dieu, comment aurai-je la certitude que je le posséderai ? (Genèse 15.8). Sur quoi, Dieu lui répond : « Tu vas voir, on va mettre tout ça par écrit ! » Seulement si vous avez déjà lu la Genèse, vous dites peut-être : « Attend une minute, je n’ai jamais vu ça dans l’histoire ». Mais bien sûr que si ! Je continue la conversation : Dieu lui dit : — Va chercher une génisse, une chèvre et un bélier ayant chacun trois ans, une tourterelle et un jeune pigeon. Abram alla prendre ces animaux, les coupa tous en deux par le milieu, excepté les oiseaux, et pour chacun d’eux disposa les deux moitiés face à face (Genèse 15.9-10). C’est de cette manière qu’à cette époque et pendant des siècles, on établit un contrat en bonne et due forme. Les deux parties contractantes coupent un ou plusieurs animaux en deux. Ils mettent les moitiés d’un côté et d’autre, ils se tiennent par la main et passent au milieu des carcasses. Ce rituel scelle le contrat encore mieux que s’ils s’étaient rendus au tribunal local devant un juge et qu’ils aient engagé leur parole. Si l’un des contractants ne respecte pas les termes de l’alliance, il en subit les conséquences. Je cite un passage dans lequel l’Éternel prononce une sentence de jugement contre les responsables du royaume de Juda : Je livrerai les hommes qui ont violé mon alliance entre les mains de leurs ennemis parce qu’ils n’ont pas observé les conditions du pacte qu’ils avaient fait devant moi, en coupant un veau en deux et en passant entre ses morceaux (Jérémie 34.18).
Revenons à Abraham qui a donc préparé les animaux puis attendu toute la journée que Dieu se manifeste. Mais ce dernier n’est venu que tard le soir. Je continue à lire en compressant le texte de la Genèse : Des oiseaux de proie fondirent sur les bêtes mortes, mais Abram les chassa. Au moment où le soleil se couchait, une grande torpeur s’empara d’Abram et, en même temps, l’angoisse le saisit dans une profonde obscurité. Lorsque le soleil fut couché et que l’obscurité fut totale, un tourbillon de fumée et une torche de feu passèrent soudain entre les animaux partagés. Ce jour-là, l’Éternel fit alliance avec Abram et lui dit : — Je promets de donner à ta descendance tout ce pays, depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, l’Euphrate (Genèse 15.11-12, 17-18). Il faut bien remarquer que l’Éternel seul est passé entre les animaux découpés, ce qui veut dire que lui seul s’est engagé à garder cette alliance coûte que coûte tandis qu’Abraham est loin dans le pays des songes. Le rôle du patriarche s’est limité à croire la Parole de Dieu. Si la validité de ce contrat avait dû dépendre de la fidélité du patriarche, les Israélites ne se seraient jamais installés en Palestine. Tout comme l’Éternel a conclu une alliance avec Abraham, il s’est engagé envers nous.
En effet, il y a presque 2 000 ans, Jésus-Christ est mort pour payer le châtiment de nos fautes. Il a scellé une Nouvelle Alliance dans le sang de son Fils. Or, Dieu n’exige pas que nous prions ou soyons présent à l’église le dimanche pour nous donner la vie éternelle. Il me demande seulement de croire au Christ et à son œuvre sur la croix. Lui seul a rempli les termes du contrat et Dieu tient toujours ses promesses. Abraham a cru et il fut déclaré juste. Pareillement, celui qui met ma confiance en Jésus, est déclaré juste.
Verset 7
Je continue le texte de l’épître aux Galates.
Comprenez-le donc : seuls ceux qui placent leur confiance en Dieu sont les fils d’Abraham (Galates 3.7).
Les Judaïsants légalistes sont des Juifs de la souche d’Abraham ; physiquement ils sont de sa lignée. Mais en se confiant dans l’obéissance à la Loi, ils s’excluent des descendants spirituels du patriarche. En liant la foi d’Abraham à la foi des Galates qui ont cru en Jésus-Christ, Paul assène un grand coup de massue aux faux frères judaïsants.
Les Juifs ont toujours considéré la qualité d’enfants d’Abraham dans des signes qui sont extérieurs à l’homme comme la circoncision ou en faisant partie de sa lignée. L’argument de Paul est que pour être fils d’Abraham, il faut lui ressembler non pas sous l’aspect physique mais au niveau spirituel. Les vrais enfants d’Abraham sont ceux qui ont la même foi que lui.
Que ce soit sous l’Ancienne Alliance ou sous la Nouvelle, l’homme est sauvé du jugement de la même manière, par la foi parce que le salut est toujours une grâce. Jésus attend que je l’accepte et le fasse entrer dans ma vie. Dans le livre de l’Apocalypse, Jésus dit : Voici : je me tiens devant la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je dînerai avec lui et lui avec moi (Apocalypse 3.20).
Verset 8
Je continue le texte.
De plus, l’Écriture prévoyait que Dieu déclarerait les non-Juifs justes s’ils avaient la foi. C’est pourquoi elle a annoncé par avance cette bonne nouvelle à Abraham : Tu seras une source de bénédictions pour toutes les nations (Galates 3.8).
L’Écriture est ici personnifiée, ce qui montre bien que son origine est la personne de Dieu. De toute éternité, Dieu a résolu en lui-même que tous les hommes, qui sont déclarés justes, le deviennent par la foi sans l’accomplissement d’oeuvres. Ce principe est universel. Abraham et ses descendants spirituels, aussi bien les Juifs que les païens, sont tous déclarés justes sur la base de leur foi et pas autrement. Pourtant, dans le Nouveau Testament, Jacques jette un pavé dans la mare parce qu’il dit que la foi doit être accompagnée de bonnes œuvres. Je lis le passage : Veux-tu avoir la preuve que la foi sans les actes ne sert à rien ? Abraham, notre ancêtre, n’a-t-il pas été déclaré juste à cause de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l’autel ? Tu le vois, sa foi et ses actes agissaient ensemble et, grâce à ses actes, sa foi a atteint son plein épanouissement (Jacques 2.20-22).
Jacques ne parle pas ici d’obéir à la Loi de Moïse puisqu’elle n’a été promulguée que plusieurs siècles après Abraham, ni de suivre un autre système de règles. Les bonnes actions qu’il mentionne sont celles engendrées par la foi. Jean Calvin l’a exprimé ainsi : La foi seule sauve, mais la foi qui sauve ne demeure pas seule.
Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Une foi vraie, sincère et dynamique vient en premier et fait ses preuves en étant confirmée par une vie vertueuse. Jacques a donc raison de dire que sans être accompagnée de bonnes œuvres, la foi est morte, c’est-à-dire inexistante. L’Éternel a révélé à deux reprises à Abraham que la justice s’obtient par la foi. La première fois est celle que Paul a citée, quand le patriarche a commencé à obéir à Dieu qui lui a dit que ses descendants seraient aussi nombreux que les étoiles. Suite à quoi, le texte dit : Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste (Genèse 15.6).
La deuxième fois se situe après l’incident où le patriarche a offert son fils Isaac sur l’autel prêt à le sacrifier, et Dieu l’a arrêté au dernier moment. L’auteur de l’épître aux Hébreux (11.19) explique qu’Abraham possède alors suffisamment de foi en Dieu pour croire que l’Éternel va ressusciter Isaac. À cette occasion, Dieu a répondu à la foi d’Abraham disant : Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel, puisque tu as fait cela, puisque tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions, je multiplierai ta descendance et je la rendrai aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable au bord de la mer. Ta descendance dominera sur ses ennemis. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers ta descendance parce que tu m’as obéi (Genèse 22.15-18).
C’est ici la dernière fois que selon les Textes Sacrés, Dieu est apparu à Abraham. Il semblerait que le patriarche ait alors entrevu l’œuvre de la croix parce que l’offrande de son fils Isaac est l’illustration prophétique par excellence qui annonce la rédemption grâce au sacrifice du Christ. C’est cette histoire que Jacques a utilisée pour prouver que la foi sans les bonnes œuvres est inexistante. Paul et Jacques sont tout à fait d’accord. Le premier considère la foi à son début et le second à la fin. L’un regarde à la racine de la foi qui seule procure la justice, et l’autre à ses fruits qui sont les bonnes œuvres d’une vie de vertu.
Verset 9
Je continue le texte.
Ainsi, tous ceux qui font confiance à Dieu, comme Abraham lui a fait confiance, ont part à la bénédiction avec lui (Galates 3.9).
Il est évident que le seul rapport entre Abraham et un un chrétien d’origine païenne est la foi, car sans ce lien spirituel, le croyant non-Juif ne peut pas être un enfant d’Abraham, puisqu’il ne descend pas de lui. Voilà pourquoi dans son épître aux Romains (4.11,12), Paul appelle Abraham : « le père des croyants ». Il est devenu une source de bénédictions pour toutes les nations parce qu’il est le père de tous les croyants, Juifs et païens, qui comme lui sont déclarés justes uniquement sur la base de la foi. Chaque fois que Paul fait une équivalence entre foi et justice, il emploie une terminologie juridique. La justice du Christ est « portée en compte » ou portée sur le compte du pécheur croyant. Il est alors en relation avec Dieu, avec une justice qui n’est pas la sienne mais qu’il a endossée et qu’il porte comme un beau vêtement blanc.
Aujourd’hui, on devient chrétien au vrai sens du terme, de la même manière qu’Abraham. Dieu lui avait dit qu’il allait agir en sa faveur et le patriarche y a cru. Il me demande à moi de croire qu’il a accompli le nécessaire pour mon salut en la personne de Jésus-Christ. Je peux rejeter le message de cent et une manières différentes ou l’accepter par un acte de foi. Tel est l’enjeu ayant une portée éternelle qui s’offre à vous et à moi, et qu’on se le dise, on ne peut ni se retirer du jeu ni jouer la neutralité ; chaque être humain confronté à Jésus-Christ est obligé de prendre position par rapport à lui.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.