Ézéchiel 9.1 – 11.16
Chapitre 9
Introduction
Les hommes droits qui soupirent après la justice n’ont pas la possibilité de corriger les innombrables inégalités, abus et crimes qui règnent ici-bas. Face aux misérables à droite, aux réfugiés à gauche, nous sommes des spectateurs qui assistons impuissants aux détresses de ce monde. Dieu aussi les voit, mais il n’intervient pas, sinon il serait obligé de punir toute injustice sur terre et pas seulement les grands méchants loups, et alors je me retrouverai aussi dans la charrette des condamnés. Dans sa seconde épître, Pierre écrit :
Il use de patience envers nous ; il ne veut pas qu’un seul périsse, mais que tous arrivent à la repentance (2Pierre 3.9 ; Autre).
Cependant, de temps en temps la coupe de la colère divine déborde à gros bouillons et il décide de faire le ménage par le biais des anges.
Verset 1
Je commence de lire le chapitre 9 d’Ézéchiel.
Puis je l’entendis (Dieu) crier d’une voix forte : Approchez, surveillants de la ville ! Que chacun prenne son instrument de destruction en main ! (Ézéchiel 9.1).
Cet ordre est adressé aux anges qui ont la charge de surveiller Jérusalem, de punir les rebelles et de protéger les fidèles du Seigneur. Selon les Écritures, les émissaires de Dieu ont le double rôle de garder ceux qui croient et d’exercer les jugements divins sur les mécréants (Genèse 3.24 ; 19.1 et suivants ; Zacharie 1.20-21 ; Matthieu 13.41 ; 16.27 ; 2Thessaloniciens 1.7-8 ; Apocalypse 15.1 ; 16.1).
Cependant, ils sont moins impliqués dans l’Église qu’ils ne l’étaient avec Israël et les patriarches. En effet, à la Pentecôte, c’est le Saint-Esprit qui est descendu et c’est Jésus lui-même qui viendra chercher son Église. Les anges seront par contre très présents lors du jugement de la Grande Tribulation.
Ézéchiel continue à raconter la vision qui a commencé dans le chapitre précédent. Après avoir observé de près le peuple s’adonner à l’idolâtrie, il va voir ses conséquences, c’est-à-dire le châtiment de Juda et l’extermination de la population idolâtre de Jérusalem. Mais ces jugements sont accompagnés d’une promesse de salut en faveur des Israélites restés fidèles à l’Éternel.
Verset 2
Je continue.
Je vis six hommes déboucher du chemin de la porte supérieure qui fait face au nord ; chacun tenait en main son instrument de destruction. Au milieu d’eux se tenait un homme vêtu de lin et portant une écritoire à la ceinture. Ils vinrent se placer à côté de l’autel de bronze (Ézéchiel 9.2).
Ces six hommes sont des anges et le septième est d’un rang supérieur aux autres (comparez Zacharie 1.8, 10). Il s’agit probablement de l’Ange de l’Éternel, un personnage divin et mystérieux qui est Jésus-Christ pré-incarné (comparez Zacharie 1.8, 10, 12). Il est vêtu de lin, l’étoffe que portent les prêtres et qui symbolise la pureté.
En Orient, les écrivains placent leur écritoire dans leur ceinture, sur le côté gauche, comme un poignard. La plume est en roseau taillé et se porte dans une gaine.
Versets 3-4
Je continue.
Alors la gloire du Dieu d’Israël s’éleva au-dessus du chérubin sur lequel elle reposait et se dirigea vers le seuil du Temple. L’Éternel appela l’homme vêtu de lin qui portait l’écritoire à sa ceinture et il lui dit : Passe au milieu de la ville de Jérusalem et marque d’une croix sur le front les hommes qui gémissent et se plaignent à cause de toutes les pratiques abominables qui se commettent dans cette ville (Ézéchiel 9.3-4).
Au milieu d’une génération rebelle à l’Éternel, il se trouve des âmes pieuses qui prennent à cœur sa cause et qui souffrent de l’état de dépravation du royaume. Bien que leur zèle ne peut s’exprimer que par des gémissements, le Seigneur les entend (comparez 2Timothée 2.19).
Grâce au signe apposé sur leur front, ces fidèles sont placés sous la protection divine. Cette marque qui ressemble à un T ou une croix, est la dernière lettre de l’alphabet hébreu. Elle sert aussi de signature à ceux qui ne savent pas écrire leur nom.
Verset 8
Je continue plus loin.
Pendant qu’ils frappaient, comme je restais seul sur place, je tombai sur ma face, et je m’écriai : Ah ! Seigneur, Éternel, en déchaînant ainsi ta colère sur Jérusalem, vas-tu exterminer tout ce qui reste d’Israël ? (Ézéchiel 9.8).
« Tout ce qui reste d’Israël » désigne les habitants de Jérusalem.
Bien qu’il approuve les jugements de Dieu, le prophète adopte la même attitude qu’Abraham quand il a intercédé (Genèse 18.23) pour Sodome. Mais ici, au lieu de cette ville maudite, c’est Jérusalem qui est dans le collimateur de l’Éternel. Son jugement commence par les prêtres et le seul qui reste debout est Ézéchiel.
Verset 9
Je continue.
Il me répondit : Le péché des royaumes d’Israël et de Juda est excessivement grand. Le pays est rempli de sang et la ville est pleine d’injustices. Les gens disent : “ L’Éternel a quitté ce pays, l’Éternel ne voit rien ! ” (Ézéchiel 9.9).
Cette description correspond plutôt bien à notre époque et pour tous les pays.
Versets 10-11
Je finis de lire le chapitre 9.
Eh bien, je n’aurai aucun regard de pitié et je serai sans merci. Je ferai retomber sur eux ce que mérite leur conduite. À ce moment, l’homme vêtu de lin blanc qui portait une écritoire à la ceinture vint faire son rapport. Il dit : J’ai fait ce que tu m’as commandé (Ézéchiel 9.10-11).
Nabuchodonosor a réduit Jérusalem en un monceau de ruines. Si Dieu n’a pas fait grâce à son peuple, pourquoi nous épargnerait-il ? Ceux qui mettent Dieu au défi, que ce soient les philosophes, les politiciens, les scientifiques ou les petites gens, ne se rendent pas compte qu’ils se mettent en travers de la route du char triomphant de l’Éternel, signant ainsi leur arrêt de mort. Les Grecs disent : « La meule des dieux broie doucement, mais elle broie très finement ».
Cependant, lors du châtiment de Jérusalem, ceux qui ont la marque de la croix ont la vie sauve. Pareillement, Dieu épargne quiconque se tourne vers lui par Jésus-Christ.
Chapitre 10
Introduction
Dans le chapitre 8, l’Éternel montre à son prophète que le niveau d’idolâtrie dans Jérusalem justifie son châtiment. La première phase de ce jugement qui est la destruction des impies a eu lieu en vision dans le chapitre 9. Les deux autres volets de ce châtiment sont décrits dans le chapitre 10. Il s’agit de la destruction de Jérusalem (Ézéchiel 10.1-8) et de l’abandon par l’Éternel de son Temple (Ézéchiel 10.9-22). Il ne fait aucun doute que le véritable auteur de ce jugement de Juda est Dieu lui-même, tandis que Babylone n’est que son instrument, son bâton en quelque sorte.
Verset 1
Je commence de lire le chapitre 10.
Je regardai et je vis dans l’étendue céleste qui s’étendait au-dessus de la tête des chérubins comme une pierre de saphir ; au-dessus de cette pierre, on apercevait quelque chose qui paraissait ressembler à un trône (Ézéchiel 10.1).
Le trône de l’Éternel s’élève au-dessus des chérubins et sa gloire, représentée par le saphir, plane sur le Lieu très saint de Temple. C’est de là, de sa machine de guerre, pour ainsi dire, qu’il dirige les opérations militaires contre Jérusalem.
En tant que peuple, les Israélites ont souffert un maximum et ce n’est pas fini. Dieu les punit parce qu’ils n’ont pas assumé les responsabilités attachées aux privilèges qu’ils ont reçus, et qu’aucune autre nation, pas même l’Église, n’a jamais possédés. Dans son épître aux Romains (9.4) l’apôtre Paul cite huit privilèges du peuple juif, entre autres, la manifestation glorieuse de la présence de Dieu à ses côtés.
Versets 2-3
Je continue le texte.
Il (Dieu) dit à l’homme vêtu de lin : Passe entre les roues qui sont sous les chérubins et remplis tes mains des braises incandescentes qui se trouvent entre les chérubins, et répands-les sur la ville. Il s’exécuta sous mes yeux. Or, les chérubins se tenaient à droite du Temple au moment où l’homme se rendit vers eux, et la nuée remplit le parvis intérieur (Ézéchiel 10.2-3).
Sous le régime de l’Ancienne Alliance, le Jour des expiations (Yom Kippour), le sang des animaux égorgés est répandu sur le propitiatoire, le couvercle du coffre sacré appelé « arche de l’alliance », qui se trouve dans le Lieu très saint. Cet acte rend l’Éternel propice au pécheur. Mais puisque les Israélites ont refusé la grâce et se sont rebellés contre leur Dieu, les charbons ardents qui servent à brûler le sacrifice sont répandus sur eux, ce qui veut dire que Jérusalem sera détruite par le feu.
Sous le régime de la Nouvelle Alliance, nous possédons aussi notre propitiatoire ; c’est la croix sur laquelle Jésus a versé son sang. Ceux qui l’acceptent pour Sauveur sont graciés, mais tous les autres seront châtiés. Les croyants sont tout autant pécheurs que le commun des mortels, mais ils sont pardonnés.
Jérusalem n’est pas une ville comme les autres. Aux yeux de Dieu, c’est le centre du monde et même de l’univers. Mais aujourd’hui, Jérusalem est un lieu de controverse. Après le choix par l’Éternel, d’Abraham pour père du peuple de Dieu, la Palestine devient le centre nerveux de la terre. Plus tard, les ministères de Moïse et des prophètes font du pays d’Israël le centre de la Vérité, et plus tard encore, la Terre promise devient le centre du salut par la mort de Jésus-Christ sur la croix, mais depuis son rejet, Israël est dans l’œil du cyclone. Cependant, sous le règne du Messie, Jérusalem, sa capitale sera le centre de la paix sur terre.
Versets 4-5
Je continue le texte.
Puis la gloire de l’Éternel s’éleva de dessus le chérubin et se dirigea vers le seuil de la maison ; alors le Temple fut rempli par la nuée, et le parvis resplendit de l’éclat de la gloire de l’Éternel. Le bruissement des ailes des chérubins se fit entendre jusque dans le parvis extérieur. C’était comme la voix du Dieu tout-puissant quand il parle (Ézéchiel 10.4-5).
La scène de la vision a lieu à l’entrée du Temple. Cette nuée qui le remplit accompagne souvent les manifestations de l’Éternel afin d’en tempérer la splendeur (Exode 14.19, 24 ; 1Rois 8.10 ; Actes 1.9). Elle projette un éclat mystérieux sur la cour extérieure, un événement qui rappelle la transfiguration de Jésus (Matthieu 17.5). Le bruit que font les chérubins est dû au chariot en mouvement qui suit l’Éternel ; c’est la phase initiale de son départ de Jérusalem.
Verset 8
Je continue plus loin.
Alors apparut une forme de main humaine sous les ailes des chérubins (Ézéchiel 10.8).
Cette main dénote l’activité divine. Dans le psaume 19, on lit :
Tous les cieux proclament combien Dieu est glorieux, l’étendue céleste publie l’œuvre de ses mains (Psaumes 19.2).
C’est une façon poétique de parler parce qu’en réalité, le Créateur a simplement dit, et la chose fut. Cependant, d’une certaine manière, la mise en œuvre du plan du salut de l’homme a demandé bien plus de travail que la création de l’univers. En effet, concernant la venue de Jésus, le prophète Ésaïe demande :
Qui a reconnu le bras de l’Éternel ? (Ésaïe 53.1 ; NEG).
Au lieu de ses mains, Dieu a utilisé son bras.
Dans la suite du texte, Ézéchiel décrit une seconde fois le chariot de la gloire de Dieu, sauf que la première fois, le prophète n’a vu des yeux, symbole de l’intelligence divine, que sur les roues (Ézéchiel 1.18), alors que maintenant, en regardant plus attentivement, il remarque que le corps et les membres des chérubins en sont couverts (Ézéchiel 10.12).
Verset 13
Je continue le texte plus loin.
J’entendis qu’on donnait à ces roues le nom de boule (Ézéchiel 10.13 ; Autre).
Ces roues, constituées de deux cercles l’un dans l’autre à angle droit, sont en chrysolithe, c’est-à-dire en topaze. Elles peuvent tourner dans tous les sens comme une boule.
Versets 18-19
Je continue plus loin.
La gloire de l’Éternel quitta le seuil du Temple et vint se placer sur les chérubins. Ceux-ci déployèrent leurs ailes et s’élevèrent de terre sous mes yeux ; ils sortirent, et les roues sortirent avec eux. Ils s’arrêtèrent à l’entrée de la porte orientale du Temple de l’Éternel et la gloire du Dieu d’Israël reposait sur eux tout au-dessus (Ézéchiel 10.18-19).
L’Éternel est comparé à un monarque monté sur son char qui donne l’ordre du départ. Le chariot divin s’arrête un moment à la porte orientale du Temple, comme si Dieu hésitait avant de le quitter.
Les responsables de la colonie exilée à qui Ézéchiel raconte sa vision ont dû réfléchir à la gravité solennelle du moment. Cependant, c’est par cette même porte, la porte orientale, que l’Éternel en la personne du Messie entrera dans le nouveau Temple (Ézéchiel 43.1-4).
L’expression « la gloire du Dieu d’Israël » au lieu de la désignation habituelle « la gloire de l’Éternel », rappelle tout ce que Dieu a été pour son peuple pendant tant de siècles, et s’il se sépare du vieil Israël, c’est pour créer un nouveau peuple qui lui appartienne.
Verset 22
Le chapitre 10 se termine par ces paroles :
Chacun des êtres avançait droit devant lui (Ézéchiel 10.22).
Dieu s’en va et son trône est un chariot vivant constitué des mêmes chérubins, au-dessus desquels il se manifestait jadis, au-dessus du Lieu très saint du Temple. Il part mais se rend auprès des siens en Babylonie.
Chapitre 11
Verset 1
Nous arrivons au chapitre 11 qui décrit la fin de cette vision prodigieuse. C’est une prophétie contre les chefs du peuple, c’est à dire les dirigeants militaires et politiques de Juda. Depuis que le roi Yehoyakîn a été déporté, c’est Sédécias qui règne. Mais le peuple s’est révolté à la fois contre l’Éternel et le roi de Babylone son suzerain. Je commence de lire le chapitre 11.
Alors l’Esprit me souleva et me transporta à la porte orientale du Temple de l’Éternel, c’est-à-dire à celle qui fait face au soleil levant. À l’entrée de la porte, je vis vingt-cinq hommes qui se tenaient là, et au milieu d’eux, deux chefs du peuple : Yaazania, fils d’Azzour, et Pelatia, fils de Benaya (Ézéchiel 11.1).
On a déjà rencontré un groupe de 25 hommes qui étaient les chefs des classes de prêtres. Ici, ce sont sans doute douze chefs militaires et douze responsables civils du peuple tels qu’ils furent établis par David (1Chroniques 27). Avec leur président, ce sont les responsables chargés de prendre les mesures appropriées dans les circonstances difficiles que traverse le royaume. Les deux hommes mentionnés par Ézéchiel sont probablement les chefs de file du parti opposé aux prophètes de l’Éternel et surtout à Jérémie qui œuvre toujours dans Jérusalem.
Versets 2-3
Je continue.
L’Esprit de Dieu me dit : Fils d’homme, voilà les gens qui trament le mal et qui donnent de mauvais conseils dans cette ville. Ils disent : “ Le malheur n’est pas si proche ! Bâtissons des maisons ! Cette ville est comme une marmite et nous sommes comme de la viande ” (Ézéchiel 11.2-3).
Les rebelles se moquent des menaces de destruction prochaine proférées par Jérémie et Ézéchiel. Par ailleurs, ils se considèrent comme la viande, c’est-à-dire les éléments de choix du peuple, et ils ont une attitude de mépris vis-à-vis de leurs compatriotes déportés. Orgueilleux, ils se croient à l’abri de leurs ennemis parce qu’ils sont dans Jérusalem. Dans leur arrogance ils croient que les fortifications de la ville les protégeront comme une chaudière préserve la viande du feu.
Versets 5 b-7
Je continue plus loin.
Ainsi parle l’Éternel : Je sais ce que vous dites, vous, communauté d’Israël, je connais les pensées que nourrit votre esprit. Vous avez commis tant de meurtres que les rues de la ville sont remplies de cadavres. C’est pourquoi le Seigneur, l’Éternel, parle ainsi : La ville est bien une marmite, mais quelle en est la viande ? Ce sont les corps de vos victimes étendus dans la ville ! Mais vous, je vous en ferai sortir (Ézéchiel 11.5 b-7).
Ézéchiel s’adresse aux dirigeants de la ville. D’habitude, il dénonce leurs pratiques idolâtres, mais ici ce sont leurs actes violents. Le prophète retourne contre eux leur propre dicton : la viande conservée dans la marmite n’est pas les dirigeants du peuple mais les corps des victimes. Quant aux chefs, ils sortiront de Jérusalem pour mourir.
Versets 10-12
Je continue plus loin.
Vous tomberez victimes de l’épée. C’est sur le territoire du pays d’Israël que je vous jugerai, et vous reconnaîtrez que je suis l’Éternel. La ville ne sera pas une marmite pour vous et vous ne serez pas la viande au dedans d’elle. Et je vous jugerai à l’intérieur du territoire d’Israël. Et vous reconnaîtrez que je suis l’Éternel, moi, dont vous n’avez pas suivi les lois ni appliqué le droit, tandis que vous avez adopté les coutumes des nations d’alentour (Ézéchiel 11.10-12).
D’après des textes parallèles, les dirigeants qui se croient et se disent en sécurité dans Jérusalem, seront arrêtés par les Babyloniens alors qu’ils tentent de fuir, puis exécutés (Jérémie 39.5, 6 ; 2Rois 25.19-21).
Verset 13
Je continue.
Pendant que je prophétisais, Pelatia, fils de Benaya, mourut. Alors, je tombai sur ma face, et je m’écriai d’une voix forte : Ah ! Seigneur Éternel, vas-tu exterminer ce qui reste d’Israël ? (Ézéchiel 11.13).
Il est touchant de voir Ézéchiel ainsi, prompt à compatir au malheur de ses adversaires et à intercéder pour eux, tout comme Moïse faisait en faveur du peuple infidèle (comparez Exode 32.31). En pleine vision, Dieu fait voir à son prophète la mort subite de Pelatia comme gage de l’accomplissement du jugement à venir (comparez Actes 5.5). Cet homme est l’un des deux chefs en rébellion contre l’Éternel et ses prophètes.
Ayant échappé à la première déportation, les leaders sont devenus arrogants et violents. Ils profitent de leur position de force pour se débarrasser de ceux qui sont fidèles à Dieu, et pour s’emparer de leurs propriétés.
Versets 14-15
Je continue.
L’Éternel m’adressa la parole et me dit : Fils d’homme, c’est à tes compatriotes, et aux gens de ton peuple, et à tous ceux qui font partie de la communauté d’Israël tout entière, que les gens de Jérusalem déclarent : “ Restez loin de l’Éternel, car c’est à nous que le pays est accordé en possession ” (Ézéchiel 11.14-15).
Les habitants de Jérusalem veulent se partager les dépouilles des exilés, mais l’Éternel dit à son prophète que ses vrais compatriotes sont les déportés, et c’est à partir d’eux qu’il se constituera un nouveau peuple.
Verset 16
Je continue.
C’est pourquoi tu diras : “ Voici ce que déclare le Seigneur, l’Éternel : Je les ai éloignés au milieu des nations, je les ai dispersés dans des pays étrangers. Oui, tout cela est vrai, mais je serai pour eux pendant quelque temps un sanctuaire dans ces pays où ils se sont rendus ” (Ézéchiel 11.16).
Dieu va se rendre parmi les captifs méprisés par leurs frères, mais sur lesquels repose l’espoir du rétablissement de la nation (comparez Jérémie 24).
C’est la présence de l’Éternel dans le Temple qui en faisait le sanctuaire de Dieu, mais il va maintenant se transporter en terre étrangère. Cette alternative est certes une idée révolutionnaire pour les Israélites mais aussi un prélude. En effet, elle annonce, d’une part, le culte en esprit et en vérité mentionné par Jésus (Jean 4.24), et d’autre part, la propagation du règne de Dieu sur la terre entière par la Bonne Nouvelle.
Si Dieu quitte le Temple de Jérusalem, c’est pour se joindre aux exilés en terre païenne.
Ézéchiel précise aussi que l’Éternel fera son sanctuaire parmi eux « pendant quelque temps », ce qui fait allusion aux soixante-dix années de captivité, une période relativement courte par rapport à l’histoire d’Israël. Les mots « pendant quelque temps » renferment donc la promesse d’un retour des captifs après un châtiment passager. Dieu punit, c’est vrai, mais les repentants sont récupérés par le filet de sa grâce.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.