Ézéchiel 7.16 – 8.18
Chapitre 7
Versets 14-15
Le film « Le Titanic » retrace bien les derniers moments du navire. Alors qu’au large de Terre-Neuve, il s’enfonce dans les eaux glacées de l’Atlantique, on l’entend gémir. Entre les explosions, des bruits à la fois grinçants et plaintifs couvrent les cris des passagers qui périssent. La scène est effroyable et poignante, et c’est aussi une bonne description de la fin du royaume de Juda. Son agonie a commencé et rien ne peut plus l’arrêter car sa destruction est décidée par l’Éternel. Je continue de lire dans le chapitre sept d’Ézéchiel.
On sonnera du cor, et l’on se tiendra prêt, mais aucun n’ira au combat car ma colère menace cette foule. Au dehors de la ville, c’est l’épée qui sévit, au dedans, c’est la peste et la famine. Celui qui est aux champs périra par l’épée, et celui qui est dans la ville, la peste et la famine le feront succomber (Ézéchiel 7.14-15).
Les préparatifs militaires sont vains à cause de la décision de l’Éternel de détruire Jérusalem et Juda.
Versets 18-20 a
Je continue plus loin.
Ils porteront des habits de toile de sac et la frayeur les saisira, la honte se lira sur chacun des visages, toutes les têtes seront rasées. Ils jetteront dehors leur argent, dans les rues, et considéreront leur or comme souillé, car ni l’argent ni l’or ne pourront les sauver au jour de la colère de l’Éternel, ni apaiser leur faim, ils ne satisferont aucun de leurs désirs, car c’est l’argent et l’or qui les ont fait tomber dans le péché. Ils ont mis leur orgueil dans leurs parures magnifiques et ils s’en sont servis pour fabriquer des idoles abominables et exécrables (Ézéchiel 7.18-20 a).
Les marques de deuil et d’affliction sont partout et à cause de leur grande détresse, les Israélites n’ont plus goût à rien, au point où ils jettent même tous les objets précieux qu’ils ont acquis par cupidité, ceux qui faisaient leur gloire et avec lesquels ils se fabriquaient des idoles.
Versets 20 b-22
Je continue.
C’est pourquoi tout cela je le rendrai impur : je le donnerai à des étrangers pour qu’ils le pillent, comme butin aux méchants de la terre qui viendront le souiller. Je détournerai d’eux ma face et l’on profanera mon trésor (Autre). Des brigands y pénétreront et le profaneront (Ézéchiel 7.20 b-22).
Le Temple de l’Éternel est profané et détruit. Toutes les richesses du royaume, dont le trésor du Temple, sont pillées par les envahisseurs.
Ces événements qui sont arrivés il y a plus de vingt-six siècles, ne sont rien comparés à ceux qui auront lieu quand la grande Babylone commerciale décrite dans le livre de l’Apocalypse sera détruite (ch. 18–19).
La civilisation occidentale dépend du monde des affaires et du succès des bourses. Les opérateurs, les courtiers, les cambistes portent des costumes à mille ou deux mille euros pièce et les gouvernements s’assurent que les riches s’enrichissent toujours davantage. Mais un jour, tout cela va être mis à plat, descendre en flammes, monter en fumée et être réduit en cendres.
Verset 23
Je continue avec le cinquième paragraphe de ce passage qui décrit la fin du royaume de Juda.
Fabriquez-vous des chaînes, car le pays est plein de crimes, et la ville est remplie de violence (Ézéchiel 7.23).
Il s’agit à la fois des crimes de sang et des transgressions de la Loi. Ceux qui ont survécu aux massacres sont déportés. Les captifs sont littéralement conduits enchaînés, ce qui apparaît clairement dans le livre de Jérémie (39.7 ; 40.1, 4).
Verset 26
Je continue plus loin.
Désastre sur désastre viendront les submerger, il y aura un afflux incessant de mauvaises nouvelles. Ils solliciteront en vain quelque révélation de la part du prophète, la loi fera défaut au prêtre et les responsables du peuple seront dépourvus de conseil (Ézéchiel 7.26).
Le prophète revient aux derniers jours du siège de Jérusalem. Les mauvaises nouvelles se succèdent à un rythme rapide. Dans ces circonstances fâcheuses, le peuple s’adresse aux trois sources du pouvoir qui structurent l’état théocratique israélite : les prophètes, mais ils n’ont plus de visions ; les prêtres, interprètes de la loi, mais ils n’y trouvent aucune consolation ; le conseil des sages qui dirigent la nation, mais ils n’ont aucune direction à donner.
Verset 27
Je finis de lire le chapitre sept.
Le roi prendra le deuil, et le prince sera vêtu des habits des temps de malheur, le peuple du pays aura les mains tremblantes. C’est d’après leur conduite que je les traiterai et je les jugerai selon ce qu’ils méritent, et ils reconnaîtront que je suis l’Éternel (Ézéchiel 7.27).
Toujours le même refrain menaçant. Le jugement que méritent les Israélites idolâtres est tombé ; le royaume de Juda, Jérusalem et le Temple sont détruits par Babylone. Ce chapitre est écrit sous forme poétique mais il n’en est que plus émouvant et déprimant. À le lire, il est facile de comprendre pourquoi ce passage n’est pas l’une de nos lectures favorites, cependant il fait partie des Écritures qui sont toutes inspirées de Dieu. Il s’en suit que si on veut être cohérent avec ce qu’on dit croire, il faut accorder à Ézéchiel un temps d’écoute suffisant afin d’entendre ce qu’il veut nous dire concernant la gloire, la sainteté et les jugements de Dieu.
Chapitre 8
Introduction
Nous arrivons au chapitre 8 qui jusqu’au 11 inclut, raconte une nouvelle vision d’Ézéchiel dans laquelle il est transporté à Jérusalem. Son expérience est identique à celle qu’ont eu plus tard les apôtres Paul et Jean. Dans sa seconde épître aux Corinthiens et en parlant de lui-même, Paul écrit :
Je connais un homme qui a été enlevé jusqu’au troisième ciel, était-ce dans son corps, je ne sais, ou sans son corps, je ne sais, mais Dieu le sait. Je sais seulement que cet homme a été enlevé au paradis et qu’il a entendu des paroles qu’on ne peut pas répéter parce qu’il n’est pas permis à un homme de les dire (2Corinthiens 12.2-4).
Cet événement a eu lieu quand il fut lapidé et laissé pour mort. Puis il semble bien que Dieu l’ait ressuscité. Jean aussi a eu une expérience similaire. Dans le livre de l’Apocalypse, il dit :
Je vis une porte ouverte dans le ciel. Et la voix que j’avais entendu me parler au début et qui résonnait comme une trompette me dit : — Monte ici, et je te montrerai ce qui doit arriver après cela. À l’instant, l’Esprit se saisit de moi. Et voici : il y avait un trône dans le ciel. Et sur ce trône quelqu’un siégeait (Apocalypse 4.1-2).
Cette ascension de Jean est une image de l’enlèvement de l’Église quand tous les croyants authentiques seront enlevés de la terre et rencontreront Jésus-Christ dans les airs. Au début de l’Apocalypse, il est souvent fait mention de l’Église, mais après cette expérience de l’apôtre Jean, elle n’est plus mentionnée parce qu’elle est partie pour aller aux noces de l’Agneau dans le royaume des cieux.
Ici, Ézéchiel est transporté en esprit dans le Temple de Jérusalem où il voit d’abord une idole érigée devant la porte du parvis intérieur (Ézéchiel 8.5-6) ; puis il est le témoin de trois cérémonies païennes, célébrées l’une par les responsables politiques du royaume de Juda (Ézéchiel 8.7-12), la seconde par les femmes de Jérusalem (Ézéchiel 8.13-15), et la troisième par les chefs des prêtres (Ézéchiel 8.16-18).
Cette première partie de la vision expose l’état moral et spirituel dégénéré de tout le peuple, et c’est aussi l’acte d’accusation qui entraîne la sentence de mort dont l’exécution est décrite dans le chapitre suivant (Ézéchiel 9), et qui constitue la deuxième partie de la vision. En troisième lieu (Ézéchiel 10–11), le prophète décrit le départ de l’Éternel ; on y voit le symbole visible de sa gloire se déplacer successivement du Lieu très saint jusqu’au seuil du Temple (Ézéchiel 10.4), puis du seuil à la porte orientale du parvis (Ézéchiel 10.18-19), et enfin, de cette porte, la gloire de Dieu quitte la ville pour aller vers l’est sur la montagne des Oliviers (Ézéchiel 11.22-23).
Les départs successifs de l’Éternel qui s’éloigne progressivement du Temple sont entrecoupés de menaces contre les habitants de Jérusalem, ainsi que de promesses en faveur de ceux qui sont exilés. Ensuite, le prophète revient sur terre, pour ainsi dire, et raconte aux captifs tout ce qu’il vient de vivre (Ézéchiel 11.25).
Cette révélation qui est l’une des plus impressionnantes du livre d’Ézéchiel est facile à comprendre. On y apprend par ailleurs que les Israélites qui sont encore en terre d’Israël se croient supérieurs à leurs compatriotes déportés, et en plus ils les méprisent. Quant aux exilés, ils pensent avoir été abandonnés par Dieu et envient leurs frères restés sur le sol de la patrie. Mais par la bouche d’Ézéchiel, Dieu remet les pendules à l’heure en rabattant le caquet des uns et en relevant l’esprit abattu des autres.
Verset 1
Je commence de lire le chapitre huit d’Ézéchiel.
Le cinquième jour du sixième mois de la sixième année, j’étais assis chez moi et les responsables du peuple de Juda étaient assis devant moi. Soudain, la main du Seigneur, l’Éternel, tomba sur moi (Ézéchiel 8.1).
Nous sommes en septembre-octobre 592 avant Jésus-Christ, soit un peu plus d’un an après la vocation du prophète. Les responsables sont les chefs de la colonie exilée.
Verset 2
Je continue.
Je regardai et je vis un être qui ressemblait à un homme. En-dessous de ce qui semblait être ses reins, c’était comme du feu, et au-dessus, il y avait comme l’éclat d’un métal (Ézéchiel 8.2).
Comme précédemment (Ézéchiel 1.26), le prophète prend grand soin de ne pas décrire l’Éternel autrement que d’une manière vague, car ce qu’il voit n’est pas Dieu lui-même mais une représentation, une image. Dieu étant esprit, il n’a ni main ni pied comme vous et moi, cependant, les Écritures utilisent toujours des termes qui se rapportent à nous pour décrire le monde spirituel.
Verset 3
Je continue.
Cet être tendit une forme de main et me saisit par une mèche de mes cheveux, et l’Esprit me souleva entre ciel et terre et me transporta dans une vision divine à Jérusalem, à l’entrée de la porte du parvis intérieur du Temple, celle qui est tournée vers le nord, où se trouve la statue de la provocation, celle qui provoque l’Éternel qui ne tolère aucun rival (Ézéchiel 8.3).
Ézéchiel est transporté dans une vision jusqu’au Temple de Jérusalem où grâce à un don surnaturel de « seconde vue », il voit l’idolâtrie installée. L’idole en question se trouve à l’extérieur du sanctuaire, à l’entrée nord. Elle est appelée « statue de provocation ou de jalousie », une expression empruntée au second des X commandements où il est dit : « car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux ». C’est à cause de cette jalousie que les prophètes décrivent l’idolâtrie comme un adultère spirituel (comparez Ézéchiel 16.17).
L’addition du verbe « provoquer » dans la phrase : « qui provoque l’Éternel qui ne tolère aucun rival » fait ressortir avec force le sentiment d’indignation qu’éprouve l’Éternel à la vue de l’idole. Son identité n’est pas indiquée, mais c’est une statue soit du dieu Tammouz dont il est question plus loin, soit d’Achéra ou Astarté, la divinité féminine cananéenne que le très mauvais roi Manassé avait dressée dans le Temple (2Rois 21.7 ; 1Rois 14.15) et que le bon roi Josias avait enlevée (2Rois 23.6).
Versets 4-6
Je continue.
Et voici que la gloire du Dieu d’Israël m’apparut là, exactement comme je l’avais vue dans la plaine. Et il me dit : Fils d’homme, lève les yeux du côté du nord. Je levai les yeux du côté du nord, et voici qu’au nord de la porte de l’autel, cette statue de la provocation se dressait dans l’entrée. Il me dit encore : Fils d’homme, vois-tu ce qu’ils font ? Regarde les pratiques si abominables que les Israélites commettent en ce lieu pour m’éloigner de mon sanctuaire. Mais tu en verras encore de plus graves (Ézéchiel 8.4-6).
Comme les cultes idolâtres ont lieu en présence de la gloire de l’Éternel, ils n’en sont que plus abominables et Dieu est très irrité.
Verset 7
Je continue.
Puis il me conduisit à l’entrée du parvis, et je vis qu’il y avait un trou dans le mur (Ézéchiel 8.7).
Ézéchiel se trouve maintenant à l’entrée ouest du parvis extérieur. Le trou dans le mur est une petite fenêtre qui donne sur une pièce adjacente dont se servent les employés du Temple (comparez 2Rois 23.11 ; Jérémie 35.4 ; 1Chroniques 28.11-13).
Versets 8-9
Je continue.
Et il me dit : Fils d’homme, perce la muraille. Je la perçai, et une porte apparut. Il me dit : Entre et regarde les horreurs abominables qu’ils commettent ici ! (Ézéchiel 8.8-9).
Ézéchiel doit faire une large ouverture dans la muraille afin d’accéder à la porte qui s’ouvre sur la chambre des idoles. Les responsables du peuple passent par une entrée secrète, pour venir pratiquer leur culte idolâtre dans la clandestinité.
Ézéchiel se trouve quelque part entre ciel et terre. Il a bien percé la muraille et vu le spectacle idolâtre, mais en vision car ces événements se sont passés à un autre niveau de réalité que celui où nous vivons.
Verset 10
Je continue.
J’entrai et je regardai, et voici que je vis, dessinées sur la paroi tout autour, toutes sortes de représentations de reptiles et de bêtes répugnantes et toutes les idoles de la communauté d’Israël (Ézéchiel 8.10).
Il s’agit de divinités d’origine égyptienne que la Loi interdit formellement de reproduire (Exode 20.4 ; Deutéronome 4.17-18) et dont le culte se célèbre dans des lieux très sombres. En adorant les créatures au lieu du Créateur, les Israélites sont descendus tout aussi bas que les nations païennes.
Pourtant, les plaies d’Égypte par lesquelles l’Éternel a délivré son peuple des griffes du pharaon étaient dirigées spécifiquement contre ces fausses divinités qui ornent la paroi.
La conduite des chefs du peuple est inqualifiable ; d’une certaine manière, ils sont retournés en Égypte afin de s’adonner à l’idolâtrie que leurs ancêtres pratiquaient.
Verset 11
Je continue.
Soixante-dix hommes, responsables de la communauté d’Israël, se tenaient debout devant les idoles, chacun d’eux avait en mains son encensoir d’où s’élevait le parfum d’un nuage d’encens, et Yaazania, le fils de Chaphân, se trouvait au milieu d’eux (Ézéchiel 8.11).
Toute l’élite de la communauté est au rendez-vous. Non seulement ces hommes sont idolâtres mais en plus, ils se prennent pour des prêtres et agissent comme tels, ce qui augmente d’autant plus leur culpabilité. Chaphân (son père) avait été ministre du roi pieux Josias et avait œuvré avec lui afin d’extirper l’idolâtrie du royaume de Juda (2Rois 22.3), et son frère (Ahiqam) avait sauvé Jérémie de la mort (Jérémie 26.24). Le venin de l’idolâtrie a donc atteint les familles les plus fidèles à l’Éternel. La nation est véritablement corrompue jusqu’à la moelle et donc mûre pour le jugement.
Verset 12
Je continue.
Le Seigneur me demanda : As-tu vu, fils d’homme, ce que les responsables du peuple d’Israël font en cachette, chacun dans l’obscurité, chacun dans la chambre de son idole ? Car ils se disent : L’Éternel ne nous voit pas, l’Éternel a quitté le pays (Ézéchiel 8.12).
Ce qu’Ézéchiel observe en cet endroit n’est qu’un exemple de ce qui se passe dans les autres pièces annexes au sanctuaire ou dans les appartements privés des chefs du peuple. Ceux-ci se justifient en disant : « L’Éternel ne nous voit pas, l’Éternel a quitté le pays ».
Aujourd’hui c’est à peu près pareil, car bien des gens prétendent que Dieu n’existe pas, mais en réalité ce qu’ils veulent dire est qu’il ne les voit pas, que nous n’avons aucune responsabilité à son égard, que nous ne lui devons rien et pouvons, la conscience tranquille, agir comme bon nous semble.
Versets 13-14
Je continue le texte.
Et il ajouta : Tu vas voir qu’ils commettent des abominations encore plus graves. Il m’emmena à l’entrée de la porte nord du Temple de l’Éternel, et je vis des femmes assises là, qui pleuraient la mort du dieu Tammouz (Ézéchiel 8.13-14).
Ici, ce sont les femmes qui se rendent coupables d’idolâtrie. Elles sont assises ce qui correspond à l’attitude de deuil (comparez Job 2.13 ; Ésaïe 3.26), et se lamentent bruyamment sur la mort du faux dieu Tammouz, divinité babylonienne de la végétation. Il s’appelle Adonis chez les Grecs et les Phéniciens. Il était surtout célébré à Byblos en Phénicie (27.9). Dans la mythologie, ce beau jeune homme aimé de Vénus est tué par un sanglier sur les hauteurs du Liban. Ce mythe provient d’un phénomène naturel. En effet, près de Byblos coule une rivière qui descend du Liban et à la fonte des neiges l’eau prend une teinte rouge, ce qui provient, dit-on, du sang de Tammouz. Ce dieu symbolise le printemps dont la riche verdure est rapidement brûlée par l’ardeur du soleil d’Orient. Sa mort se célèbre en juin au moment du solstice d’été et revêt un caractère funèbre. Des femmes aux cheveux épars ou rasées, d’autres se meurtrissant la poitrine, errent dans les rues comme des âmes en peine qui cherchent quelqu’un. Ensuite, elles forment une chapelle ardente et se tiennent assises en cercle autour d’un catafalque sur lequel repose un sarcophage destiné à recevoir la statue en bois peint qui représente le corps de Tammouz. Il est ainsi pleuré pendant plusieurs jours, puis inhumé. Sa renaissance au printemps donne lieu à des réjouissances joyeuses et licencieuses (Tiele, Histoire comparée des anciennes religions, page 291).
Ce culte idolâtre a été adopté par les femmes israélites qui poussent l’effronterie jusqu’à le célébrer à l’entrée même du Temple de l’Éternel.
Versets 15-16
Je continue.
Et il me dit : As-tu vu, fils d’homme ? Tu verras encore d’autres abominations plus graves que celles-ci. Il m’entraîna vers le parvis intérieur du Temple de l’Éternel et voici qu’à l’entrée de ce Temple de l’Éternel, entre le portique et l’autel, j’aperçus environ vingt-cinq hommes qui avaient le dos tourné au sanctuaire et se tenaient face à l’orient : ils se prosternaient en direction de l’orient pour adorer le soleil (Ézéchiel 8.15-16).
La troisième forme d’idolâtrie est le culte du soleil, et ce qui la rend si grave est l’identité des hommes qui la pratiquent. Pour commencer, ce sont des prêtres de l’Éternel, car eux seuls ont accès à cette partie du Temple (Joël 2.17). Mais le pire est que ce sont les chefs des 24 classes de prêtres établis par le roi David (1Chroniques 24.5-19), avec à leur tête le grand-prêtre et souverain sacrificateur. Ils sont tournés vers l’est pour adorer le soleil levant.
Un tel culte est évidemment interdit par la Loi (Deutéronome 4.19 ; 17.3). La façade du Temple étant orientée vers l’est, les prêtres ne peuvent regarder en direction du soleil levant qu’en se plaçant dos au Temple ; une attitude qui correspond que trop bien à leur état moral et spirituel.
Verset 17
Je continue.
Il me demanda : As-tu vu, fils d’homme ? La communauté de Juda estime-t-elle donc qu’il n’est pas suffisant de commettre toutes ces abominations auxquelles ils se livrent en ce lieu ? Faut-il encore qu’ils remplissent le pays de leurs actes de violence et qu’ils reviennent sans cesse me provoquer ? Regarde ! Les voilà qui élèvent le rameau jusqu’au nez ! (Ézéchiel 8.17).
Cette pratique est liée au culte du soleil. Pendant leur culte, les Perses qui adorent le feu et la lumière ont coutume de porter à la main une poignée de branches de l’arbre sacré (appelé hom). Ils mettent alors ce bouquet (appelé barsum) devant leur bouche et s’en servent comme amulette pour chasser les mauvais esprits. Une telle cérémonie païenne célébrée dans le Temple représente le degré suprême de mépris de l’Éternel ; c’est comme lui faire un pied de nez. Pour cette raison, cette pratique est la dernière qui est citée.
Verset 18
Je finis de lire le chapitre 8.
À mon tour d’agir avec colère ! (dit l’Éternel) Je n’aurai pas un regard de pitié et je serai sans merci. Ils auront beau crier à tue-tête vers moi, je ne les écouterai pas (Ézéchiel 8.18).
Ce cumul d’idolâtries babylonienne, égyptienne, phénicienne et perse qui se donnent rendez-vous dans le Temple même de Jérusalem justifie la sentence de jugement qui clôt ce tableau consternant. Cela dit, il m’est trop facile de jeter la pierre aux Israélites coupables, car entre vous et moi, je devrais d’abord la jeter sur mes propres idoles.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.