Ézéchiel 33.1 – 33
Chapitre 33
Introduction
Parmi les croyances superstitieuses, certains oiseaux sont considérés comme étant de mauvais augure. Par contre, l’expression « oiseau de malheur » est le plus souvent attribuée à des personnes dont la présence, justement, annonce un malheur. Cette appellation funeste convient presque à Ézéchiel parce qu’il répète toujours les mêmes choses et elles ne sont pas réjouissantes ; il dit que Jérusalem sera détruite à moins que le peuple de Juda ne se repente de ses fautes. Mais avant de lancer la pierre à ce prophète que certains, c’est sûr, qualifient « d’oiseau de malheur », il faut lire jusqu’à la fin de son livre la totalité de ses prophéties.
À l’exception du chapitre 32, le précédent, qui rapporte deux hymnes funèbres chantés lors de la destruction de l’Égypte, tous les discours d’Ézéchiel sont prononcés avant la prise de Jérusalem. Par contre, la nouvelle série de prophéties qui commence au chapitre 33 est donnée après la destruction du royaume de Juda. Or, cette troisième partie du livre contraste fortement avec tout ce qu’Ézéchiel a dit auparavant quand il annonçait le châtiment du peuple de Dieu (Ézéchiel 1–24) et des nations païennes (Ézéchiel 25–32).
Maintenant que ses oracles se sont accomplis, il amorce un tournant radical dans ses prophéties. Regardant vers l’avenir, il annonce à son peuple captif un message d’espérance et un futur radieux : l’établissement du royaume messianique.
Cette troisième partie du livre d’Ézéchiel contient le développement complet des promesses exprimées occasionnellement et sans insistance dans les deux sections précédentes du livre (Ézéchiel 1–24 ; 25–32). D’un côté, il fallait la destruction totale de Juda afin de mettre une in définitive aux fausses illusions des Israélites. Mais d’un autre côté, il faut maintenant de puissantes promesses afin de les arracher au profond découragement dans lequel ils sont plongés. Pour ce faire, le prophète va peindre plusieurs tableaux grandioses qui décrivent le relèvement progressif d’Israël du fond de l’abîme jusqu’au sommet de la sainteté et de la prospérité que lui assurera sa dignité de peuple de Dieu.
Ézéchiel a commencé son ministère prophétique aux alentours de 593 avant J-C et sept ans plus tard Jérusalem est détruite. Maintenant, c’est comme une nouvelle vocation qui commence pour lui. Après avoir démoli et arraché, le moment est venu de rebâtir et de planter (comparez Jérémie 1.10). Ce nouveau ministère diffère sensiblement de sa vocation première car il a un caractère beaucoup moins solennel.
Plusieurs mois se sont écoulés depuis la destruction de Jérusalem quand dans la colonie d’exilés à Tel-Aviv arrive un Israélite qui a pu échapper à la fois au massacre et à la captivité. Les colons juifs peuvent alors entendre de vive voix un témoin oculaire qui leur raconte la destruction de Jérusalem. Cette arrivée avait été prédite par Ézéchiel (24.26) et l’Éternel lui avait alors dit que le récit de cette catastrophe marquerait le début de son nouveau ministère.
Le chapitre 33 est à la fois un retour en arrière et une évaluation des conditions présentes du peuple.
Versets 1-6
Je commence de lire le chapitre 33 d’Ézéchiel.
L’Éternel m’adressa la parole en ces termes : Fils d’homme, parle aux gens de ton peuple et dis-leur : Supposez que j’envoie la guerre contre un pays et que les gens de l’endroit prennent l’un des leurs pour le poster comme sentinelle. Lorsque cet homme voit l’armée ennemie s’avancer dans le pays, il sonne du cor pour donner l’alarme à la population. Si alors quelqu’un entend la sonnerie du cor mais ne tient pas compte de l’avertissement, il sera seul responsable de sa mort si l’ennemi survient et le tue : il a entendu la sonnerie du cor et il ne s’est pas laissé avertir ; il est donc seul responsable de sa mort. S’il tient compte de l’avertissement, il sauvera sa vie. Mais si la sentinelle voit venir l’ennemi et ne sonne pas du cor, de sorte que le peuple n’est pas averti, si alors l’ennemi survient et tue un membre du peuple, cette personne périra bien par suite de ses propres fautes, mais je demanderai compte de sa mort à la sentinelle (Ézéchiel 33.1-6).
Ce paragraphe concerne la destruction de Jérusalem et de Juda, dont la nouvelle parviendra le lendemain aux colons de Tel Aviv. Comme il le fait souvent, le prophète commence son discours par une allégorie.
À cette époque, les villes d’une certaine importance sont fortifiées. La nuit, toutes les portes d’accès sont fermées à double tour et des gardes parcourent la muraille pour scruter l’horizon et écouter tout bruit anormal afin de ne pas se laisser surprendre par un quelconque ennemi.
Ici nous avons donc une sentinelle que le peuple a choisie pour l’avertir du danger. Si elle accompli bien son devoir, chacun est alors responsable de son sort.
Quand le prophète de Dieu met en garde les pécheurs en disant qu’ils seront jugés, la balle est dans leur camp et c’est à eux de prendre les décisions qui s’imposent. S’ils refusent d’écouter ses avertissements et de changer de conduite, le prophète ne sera pas responsable de leur mort quand ils seront châtiés. Ézéchiel a maintes fois appelé les Israélites de Juda à la repentance, mais comme dans leur immense majorité ils ont refusé d’obtempérer, le prophète n’est pas mis en cause dans leur jugement.
Par contre, si la sentinelle néglige son travail elle porte une part de responsabilité dans la mort des coupables. Ceux-ci mourront à cause de leurs fautes, certes, mais la sentinelle aura les mains couvertes de sang car elle n’a pas obéi fidèlement aux ordres que Dieu lui avait donnés,
Alors que Jérémie à Jérusalem, et Ézéchiel parmi les exilés, supplient les Israélites de se mettre en règle avec Dieu sous peine de châtiment, des faux prophètes les contredisent en affirmant que « tout va bien Madame la Marquise » et que jamais oh grand jamais, l’Éternel ne permettra que Jérusalem soit détruite. Ces prophètes de mensonge portent une très lourde responsabilité dans le malheur qui a frappé la nation ; d’ailleurs, ils sont probablement tous morts.
Cette histoire de sentinelle qui fait ou ne fait pas son devoir m’interpelle, car dans la chrétienté on trouve de tout : les prédicateurs qui sont fidèles à la Parole de Dieu mais aussi les autres. Les premiers mettent en garde leurs contemporains contre leur façon de vivre et aussi contre leurs fausses croyances concernant Dieu, qui il est et ce qu’il exige de ses créatures.
Le message évangélique est très simple. Tout le monde sans exception est coupable devant Dieu et il n’y de salut en aucun autre que Jésus-Christ (Actes 4.12). Lui seul est le Chemin, la Vérité et la Vie. Seulement la majorité des membres du clergé se contente de prêcher la pratique des bonnes œuvres et de rites qui, disent-ils, feront l’affaire. Un tel enseignement égare des multitudes qui sont certes perdues du fait de leurs péchés, mais ceux qui les trompent, même involontairement, auront aussi des comptes à rendre à Dieu.
Versets 7-9
Je continue le texte.
Eh bien, toi, fils d’homme, je t’ai posté comme sentinelle pour la communauté d’Israël : tu écouteras la parole qui sort de ma bouche et tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant : “ Méchant homme, tu vas mourir ”, et si tu ne dis rien pour l’avertir afin qu’il abandonne sa mauvaise conduite, ce méchant mourra à cause de sa faute, mais je te demanderai compte de sa mort. Si, au contraire, tu avertis le méchant en lui demandant d’abandonner sa mauvaise conduite, et s’il ne veut pas l’abandonner, il mourra à cause de sa faute, mais toi, tu seras déchargé de toute responsabilité (Ézéchiel 33.7-9).
Au début de son ministère, Dieu a confié à Ézéchiel la tâche d’avertir son peuple du malheur qui l’attend s’il continue à vivre comme il le fait. Étant donné qu’il a fidèlement rempli son mandat, il est déchargé de toute responsabilité à l’égard de ceux qui ont péri et qui donc ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.
Versets 10-11
Je continue.
Fils d’homme, dis à la communauté d’Israël : Vous ne cessez de répéter : “ Comment pourrions-nous vivre puisque nos rébellions et nos fautes pèsent sur nous et que nous dépérissons à cause d’elles ? ” Dis-leur : Aussi vrai que je suis vivant, le Seigneur, l’Éternel, le déclare, je ne prends aucun plaisir à la mort du méchant, je désire qu’il abandonne sa conduite et qu’il vive. Détournez-vous, détournez-vous donc de votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez-vous mourir, gens d’Israël ? (Ézéchiel 33.10-11).
Les exilés reconnaissent enfin leurs fautes comme étant la cause de la destruction de Jérusalem. Mais atteints par le jugement divin et découragés, ils adoptent une attitude fataliste résignée et expriment leur désespoir. Alors, l’Éternel leur répond que s’ils reviennent à lui, ils vivront ; leur salut est donc entre leurs mains. Dieu leur avait déjà dit cela cinq ans plus tôt (Ézéchiel 18.23, 32), mais ils n’ont pas voulu écouter.
Versets 12-16
Je continue.
Et toi, fils d’homme, dis aux membres de ton peuple : Si un homme juste tombe dans le péché, sa droiture passée ne le sauvera pas. De même, si le méchant abandonne sa mauvaise conduite, sa perversité passée ne causera pas sa perte. La droiture passée ne fera pas vivre le juste, le jour où il se met à pécher. Quand bien même j’aurais dit au juste qu’il vivrait, si, fort de sa droiture, il se met à commettre le mal, on ne tiendra plus compte de toute sa droiture et il mourra à cause du mal qu’il aura commis. Et quand bien même j’aurais dit au méchant : “ Tu vas mourir ”, s’il abandonne ses fautes et fait ce qui est droit et juste, il vivra. S’il restitue le gage qu’il a exigé et rend ce qu’il a volé, s’il se conforme aux commandements qui font obtenir la vie et cesse de faire le mal, certainement, il vivra ; il ne mourra pas. On ne tiendra plus compte de tous les péchés qu’il a commis ; puisqu’il a fait ce qui est droit et juste, il vivra (Ézéchiel 33.12-16).
Tout comme un juste qui se corrompt ne peut compter sur sa justice passée pour le sauver, Dieu ne jugera pas les pécheurs s’ils écoutent ses appels, se repentent du mal qu’ils font et obéissent à la Loi. C’est la seconde fois qu’Ézéchiel donne ce message (comparez Ézéchiel 18) mais le contexte est différent puisque ici, on se situe après la chute de Jérusalem. Par la bouche de son prophète, l’Éternel veut faire comprendre aux exilés que l’avenir reste ouvert à condition qu’ils changent de comportement et reviennent à lui, un principe qui s’applique toujours aujourd’hui. Le croyant qui persiste dans le péché risque de subir la discipline divine. Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais par ses jugements le Seigneur nous corrige, pour que nous ne soyons point condamnés avec le monde (1Corinthiens 11.31-32 ; JER).
Le châtiment peut même aller jusqu’à la mort physique (Actes 5 ; 1Jean 5.16).
Versets 17-20
Je continue le texte.
Les gens de ton peuple ont dit : “ La manière d’agir du Seigneur n’est pas équitable ”. Mais c’est leur manière d’agir qui n’est pas équitable. Lorsqu’un juste se détourne du bien et commet le mal, il mourra pour cela. Et lorsqu’un méchant se détourne de sa méchanceté et fait ce qui est droit et juste, il vivra pour cela. Comment osez-vous dire que ma manière d’agir n’est pas équitable ? Je vous jugerai, chacun selon sa manière d’agir, gens d’Israël ! (Ézéchiel 33.17-20).
Parce que même les personnes justes selon les critères de l’Ancienne Alliance furent déportées, elles protestent contre la manière d’agir de l’Éternel. Mais Dieu répond en réaffirmant le principe énoncé précédemment d’une manière encore plus énergique et plus solennelle (comparez Ézéchiel 18.25). Malgré le jugement terrible qui vient de frapper le peuple, les exilés qui se repentent sont assurés d’obtenir grâce ; c’est l’enseignement qu’Ézéchiel devra désormais donner à ses compatriotes.
Soit dit en passant que vous et moi subissons aussi la faute de nos contemporains parce que d’une certaine façon, nous sommes tous solidaires les uns des autres dans le péché. Cependant, chacun d’entre nous devra comparaître personnellement devant Dieu pour rendre des comptes sur la façon dont il aura vécu. Dans sa première épître, l’apôtre Pierre écrit :
Les yeux du Seigneur se tournent vers les justes : il tend l’oreille à leur prière. Mais le Seigneur s’oppose à ceux qui font le mal (1Pierre 3.12).
Lorsque quelqu’un dit : « Pourquoi Dieu a-t-il permis à cette tuile de me tomber sur la tête ? », il ne se rend pas compte que le Seigneur ne lui doit rien sinon de le condamner à cause de ses péchés.
Verset 21
Je continue le texte.
Le cinquième jour du dixième mois de la onzième année de notre captivité, un rescapé de Jérusalem arriva vers moi pour m’annoncer que la ville était tombée (Ézéchiel 33.21).
Nous sommes en 586 avant J-C, soit six mois après la chute de Jérusalem en 587. Cependant, selon certains manuscrits la prise de Jérusalem s’est faite en 586 et non en 587. Peu importe, ce qui est sûr est qu’elle a bel et bien eu lieu. Lorsque la nouvelle de cette terrible catastrophe est arrivée à Tel Aviv, les exilés furent en état de choc car jamais ils n’avaient cru que Dieu punirait son peuple aussi sévèrement. Les Israélites ne croyaient plus que l’Éternel juge le péché et ils s’en sont trouvé fort mal.
Verset 22
Je continue.
Or, le soir précédant son arrivée, la main de l’Éternel s’était posée sur moi et le Seigneur m’avait rendu la parole avant que ce fugitif vienne vers moi le matin. Il m’avait ouvert la bouche de sorte que mon mutisme avait cessé (Ézéchiel 33.22).
Pendant tout le temps de son ministère, Ézéchiel ne pouvait s’exprimer que pour annoncer les jugements de l’Éternel (Ézéchiel 3.26), mais maintenant que ceux-ci se sont accomplis et que la nouvelle est parvenue aux exilés (Ézéchiel 24.25-27), le prophète peut parler normalement.
Versets 23-24
Je continue.
Et l’Éternel m’adressa la parole en ces termes : Fils d’homme, ceux qui habitent au milieu de ces ruines amoncelées sur la terre d’Israël parlent ainsi : Abraham était tout seul lorsqu’il a reçu la possession du pays, mais nous, nous sommes nombreux, et le pays nous a été donné en possession (Ézéchiel 33.23-24).
Ce second discours, prononcé peu après l’arrivée du fugitif, concerne les illusions insensées que se font encore ceux qui restent en Palestine en s’attribuant d’une façon erronée la promesse que l’Éternel a faite à Abraham. En effet, ils disent : « Lui était seul et pourtant le pays lui fut donné, alors à plus forte raison, nous qui sommes encore nombreux, le conserveront ».
Verset 25
Je continue le texte.
Réponds-leur donc : Voici ce que le Seigneur, l’Éternel, déclare : Vous mangez de la viande avec le sang, vous levez les yeux vers vos idoles, vous versez le sang, et vous posséderiez le pays ! (Ézéchiel 33.25).
Les rescapés savent comment l’Éternel a pris soin d’Abraham, alors étant ses descendants, ils s’imaginent que Dieu s’occupera d’eux de la même façon. Mais c’est ignorer qu’on devient héritier d’Abraham à condition de marcher sur ses traces (Jean 8.39 ; Romains 9.8), c’est-à-dire en obéissant à Dieu. Or les Israélites sont des rebelles invétérés qui n’en font qu’à leur tête et qui font le mal.
Verset 26
Je continue.
Vous vous fiez à votre épée, vous avez commis des actes abominables, chacun de vous déshonore la femme de son prochain, et vous posséderiez le pays ? (Ézéchiel 33.26).
Un certain Ismaël de race royale avait constitué une bande de vauriens qui pillait leurs compatriotes et vivait de rapines (Jérémie 41). Ils avaient même tué le gouverneur (Guedalia) mis en place par Nabuchodonosor.
Verset 27
Je continue.
Voici ce que tu leur diras : Le Seigneur, l’Éternel, déclare : Aussi vrai que je suis vivant, ceux qui sont parmi les ruines périront par l’épée, et ceux qui sont dans la campagne seront livrés en pâture aux bêtes sauvages, et ceux qui se seront réfugiés dans les rochers et dans les cavernes mourront de la peste (Ézéchiel 33.27).
Les Israélites qui ont échappé aux massacres et à l’exil mourront eux aussi, chacun à sa manière.
Versets 28-29
Je continue.
Je transformerai le pays en une terre dévastée et déserte. Je mettrai fin à sa puissance dont il s’enorgueillit, et les montagnes d’Israël seront si dévastées que personne n’y passera plus. Alors ils reconnaîtront que je suis l’Éternel, quand j’aurai réduit le pays en une terre dévastée et déserte, à cause de tous les actes abominables qu’ils ont commis (Ézéchiel 33.28-29).
La ruine du pays sera totale et la possession de la Terre promise cessera complètement, ce qui provoquera une coupure nette entre le passé et l’avenir. Alors, les Israélites reconnaîtront avec amertume qu’ils ont eu bien tort de ne pas prendre les menaces de Dieu au sérieux.
Ici, Ézéchiel s’adresse aux exilés parce que certains d’entre eux partagent encore les fausses illusions de ceux qui demeurent toujours en Palestine.
Versets 30-32
Je continue.
Quant à toi, fils d’homme, les gens de ton peuple jasent sur ton compte le long des murs et, aux portes des maisons, ils bavardent entre eux. Ils se disent l’un à l’autre : Venez donc écouter quelle est la parole qui vient de l’Éternel ! Puis ils accourent en foule chez toi. Les gens de mon peuple s’assoient devant toi, ils écoutent bien tes paroles mais ne les traduisent pas en actes, car ils ne parlent que de choses plaisantes, et dans leur cœur, ils ne recherchent que leur intérêt. Au fond, tu n’es rien de plus pour eux qu’un chanteur de charme, quelqu’un qui a une belle voix ou qui joue bien de son instrument ; ils écoutent donc tes paroles, mais personne ne les traduit en actes (Ézéchiel 33.30-32).
Ézéchiel, ou plutôt l’Éternel par son intermédiaire, s’en prend aux exilés parce qu’ils sont charmés par la manière subtile du prophète de parler, pas ses mimes, ses images et ses maximes. Depuis que ses prophéties se sont accomplies, Ézéchiel est un personnage respecté dans la colonie. Seulement, on vient l’écouter comme on irait voir une pièce de théâtre. Pour les exilés, il est comme un comédien et leur cœur reste fermé à son appel de repentance. Or, si des temps meilleurs doivent se dessiner pour le peuple, il faut que sa disposition morale change du tout au tout. Ce message s’adresse aussi à nous. L’apôtre Jacques écrit :
Débarrassez-vous donc de tout ce qui souille et de tout ce qui reste en vous de méchanceté, pour recevoir, avec humilité, la Parole qui a été plantée dans votre cœur, car elle a le pouvoir de vous sauver. Seulement, ne vous contentez pas de l’écouter, traduisez-la en actes, sans quoi vous vous tromperiez vous-mêmes (Jacques 1.21-22).
Verset 33
Je finis maintenant de lire le chapitre 33.
Cependant, quand tout ce que tu as prédit se réalisera – et c’est déjà en train de s’accomplir – ils reconnaîtront qu’il y avait un prophète au milieu d’eux (Ézéchiel 33.33).
Quand l’existence nationale de Juda aura complètement cessé et que des étrangers posséderont le pays, alors cette terrible réalité confirmera que les prophéties d’Ézéchiel n’étaient pas de simples paroles en l’air mais un sérieux avertissement que le peuple élu aurait dû écouter. Pendant un temps, Dieu s’adresse à moi par sa parole, mais toi ou moi faisons la sourde oreille, il nous parlera par son jugement.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.