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05 août 2022

Exode 9.17 – 10.15

Chapitre 9

Introduction

L’homme en général aime bien qu’on le flatte et il a du mal à accepter la critique même constructive. Et puis personne, normalement constitué, n’aime les coups de bâton. C’est ce qui explique pourquoi les hommes se sont créé des divinités qui correspondent à leurs goûts, à leur image. Un dieu qui prend soin de vous et excuse tous vos errements est bon à prendre. Mais s’il est juste et qu’il punit, sa popularité s’effondre. Le Créateur du ciel et de la terre tel qu’il est révélé dans les Écritures est à la fois majestueux, compatissant, sévère et exigeant. Dans le Nouveau Testament, il est dit :

Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. C’est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant ! (Galates 6.7 ; Hébreux 10.31).

C’est ce que le pharaon est en train d’expérimenter alors que les plaies d’Égypte, dont l’amplitude va croissant, s’abattent sur lui. Moïse est allé lui annoncer la 7e, la grêle. Mais il apparaît que de toute façon ce roi a décidé qu’il ne laisserait pas les Israélites partir et il est prêt à résister jusqu’au dernier Égyptien. Son obstination lui a fait dépasser le point de non-retour.

Je continue à lire dans le chapitre 9 de l’Exode.

« Tu persistes à t’opposer au départ de mon peuple. Soit ! Demain à la même heure, je ferai pleuvoir une grêle si violente qu’il n’y en a jamais eu de semblable dans toute l’histoire de l’Égypte. Maintenant, fais mettre à l’abri ton bétail et tout ce que tu as aux champs. Car tous ceux qui se trouveront en plein champ, qui n’auront pas regagné leur demeure, hommes ou bêtes, périront victimes de la grêle. » Ceux des hauts fonctionnaires du pharaon qui prirent au sérieux la parole de l’Éternel, firent mettre en hâte leurs serviteurs et leur bétail à l’abri dans leurs maisons. Mais ceux qui n’y prêtèrent pas attention laissèrent les leurs dans les champs (Exode 9.17-21).

Il pleut très peu en Égypte, à peine quelques cm par an, quant aux orages de grêle, ils sont rarissimes en Basse-Égypte et inconnus en Haute-Égypte. Dans sa bonté, Dieu donne aux dignitaires égyptiens l’opportunité et le temps nécessaire pour mettre à l’abri ce qui leur reste de bétail. Et quelques hauts fonctionnaires du pharaon commencent à croire que l’Éternel est un Dieu redoutable et qu’il vaudrait mieux lui obéir. Ce qui est étonnant par contre, c’est que, suite à 6 plaies, la plupart des dignitaires restent indifférents aux menaces de jugements prononcées par Moïse.

L’arrogance de l’homme qui défie Dieu à l’exemple de pharaon, révèle cette insensibilité d’esprit sur lequel nul jugement ou miséricorde ne peut produire d’effet. La conscience, cette voix de l’âme, s’est tue, ce qui fait que le rebelle obstiné persiste dans une désobéissance déterminée. La septième plaie est dirigée contre la déesse Isis, sœur et femme du dieu Osiris. C’étaient ses larmes qui tombant dans le Nil le faisaient sortir de son lit ce qui fertilisait de limon toutes les terres cultivables en bordure du fleuve.

Versets 22-26

Je continue.

L’Éternel dit à Moïse : — Étends la main vers le ciel et que la grêle s’abatte sur toute l’Égypte, sur les hommes, les bêtes et toute la végétation dans le pays. Moïse leva son bâton vers le ciel et l’Éternel déchaîna le tonnerre et la grêle, et la foudre s’abattit sur la terre. L’Éternel fit tomber la grêle sur l’Égypte. Des éclairs jaillissaient au milieu de la grêle et la grêle était si violente qu’il n’y en avait jamais eu de semblable dans toute l’Égypte depuis que la nation existe. Dans l’ensemble du pays, la grêle frappa tout ce qui se trouvait aux champs, hommes ou bêtes. Elle hacha toute la végétation et brisa tous les arbres. Seule la région de Gochên où habitaient les Israélites fut épargnée (Exode 9.22-26).

Un passage de l’Ancien Testament précise que Dieu utilise les éléments naturels comme armes de guerre lorsqu’il veut passer un jugement. Je le cite.

As-tu visité les greniers qui recèlent la neige, et les dépôts de grêle, les as-tu vus ? Je les tiens en réserve pour les temps de détresse, les jours de lutte et de combat (Job 38.22-23).

La tempête qui s’est abattue sur l’Égypte a dû être très effrayante déjà par le fait qu’elle ait eu lieu, et ensuite par sa violence inouïe, puisque cette fois-ci tout ce qui n’était pas à l’abri, hommes ou bêtes ainsi que la végétation mature ont été détruit. À nouveau, la province où habitent les Hébreux n’est pas concernée.

Versets 27-28

Je continue.

Alors le pharaon fit convoquer Moïse et Aaron et leur dit : — Cette fois-ci, je reconnais que j’ai péché. C’est l’Éternel qui est juste, moi et mon peuple nous sommes coupables ! Priez l’Éternel de faire cesser le tonnerre et la grêle, et je vous laisserai partir, on ne vous retiendra pas davantage (Exode 9.27-28).

Surprise ! Le pharaon fait volte-face. Il semble enfin affecté par ce qui vient d’arriver. C’est la première fois qu’il admet sa faute. Aurait-il enfin compris ou ses belles paroles ne sont-elles qu’une repentance feinte ? Pense-t-il pouvoir tromper l’Éternel en déclarant sa culpabilité tout en restant obstiné ? Moïse va mettre fin à ce cataclysme tout en sachant fort bien que le pharaon lui raconte n’importe quoi pour gagner du temps.

Versets 29-30

Je continue.

Moïse dit : — En quittant la ville, je lèverai les mains vers l’Éternel pour prier. Le tonnerre cessera et la grêle s’arrêtera, afin que tu saches que la terre appartient à l’Éternel. Quant à toi et à tes hauts fonctionnaires, je sais que vous n’obéirez encore pas à l’Éternel Dieu (Exode 9.29-30).

L’Éternel ne tient pas à réduire en cendres l’Égypte et ses habitants, autrement il y a belle lurette que le pays serait un désert, un repère de chacals et de scorpions. Le Seigneur veut simplement que ses créatures le reconnaissent comme le Tout-Puissant et le seul vrai Dieu.

Versets 31-32

Je continue.

Le lin et l’orge avaient été détruits, car l’orge était en épis et le lin en fleurs, mais le blé et l’épeautre qui étaient plus tardifs n’avaient pas souffert (Exode 9.31-32).

Cette indication nous permet d’estimer l’époque de ce fléau, entre mi-janvier et début février. Depuis les temps mémoriaux, l’Égypte est célèbre pour la production et la manufacture du lin, ce qui est attesté par les écrits d’auteurs antiques. L’épeautre est une variété de graminées de qualité inférieure au blé, mais poussant mieux dans les sols pauvres. On a retrouvé de ces graines dans des tombes égyptiennes.

Versets 33-35

Je finis le chapitre.

Moïse sortit de chez le pharaon. En quittant la ville, il leva les mains vers l’Éternel pour prier ; le tonnerre et la grêle cessèrent et la pluie arrêta de tomber. Quand le pharaon vit que la pluie, la grêle et le tonnerre avaient cessé, il persista dans son péché et s’entêta. Ses hauts fonctionnaires firent de même. Il s’obstina et ne laissa pas partir les Israélites comme l’Éternel l’avait annoncé par l’intermédiaire de Moïse (Exode 9.33-35).

C’est plus de la même chose. Le cirque continue avec le Pharaon qui fait danser Moïse et Aaron. Le fléau cesse et le roi flanqué de ses mauvais conseillers revient sur sa parole. Mais en agissant ainsi, il signe sa perte, accomplit la prédiction de l’Éternel et permet la manifestation de sa toute-puissance.

Chapitre 10

Versets 1-2

Nous arrivons maintenant au chapitre 10 de l’Exode ainsi qu’à la huitième plaie d’Égypte, celle des criquets. Je commence à lire.

L’Éternel dit à Moïse : — Va trouver le pharaon, car c’est moi qui ai fait qu’il s’entête ainsi que ses hauts fonctionnaires, afin d’accomplir mes signes miraculeux au milieu d’eux et afin que tu racontes à tes enfants et à tes petits-enfants comment j’ai traité les Égyptiens et quels signes miraculeux j’ai accomplis au milieu d’eux. Ainsi vous saurez que je suis l’Éternel (Exode 10.1-2).

Une nouvelle fois, le texte souligne que Dieu passe un jugement sur le pharaon en l’endurcissant de manière à ce qu’il persiste dans sa rébellion contre lui. Les 5 premiers fléaux étaient 5 perches tendues au roi qui les a refusées. Mais depuis la 6e, il est trop tard pour revenir en arrière. L’Éternel prépare une série de châtiments terribles. À côté du jugement des idoles, un autre objectif des plaies était de forcer le pharaon à révéler ce qu’il y avait au fond de son cœur. Or il s’est montré ignoble, arrogant et méprisant. Dieu aurait pu faire sortir les Hébreux d’Égypte en un tournemain, mais il voulait donner à pharaon et à ses grands, comme à chacun d’entre nous, l’opportunité de se repentir, de changer à la fois la façon de voir et d’agir.

En faisant durer cette épreuve des 10 plaies qui se suivent à brève échéance, Dieu enseigne à Moïse, Aaron, aux responsables du peuple d’Israël et à tous les Hébreux que l’Éternel est capable de les amener dans le pays promis, et donc qu’il est digne de confiance. Le souvenir des actes miraculeux que constituent les 10 plaies d’Égypte sera conservé et transmis fidèlement de génération en génération. Ce récit est raconté aux enfants israélites depuis plus de 30 siècles tous les ans lors de l’observance de la Pâque juive.

Versets 3-6

Je continue le texte.

Moïse et Aaron se rendirent donc chez le pharaon et lui dirent : — Voici ce que te dit l’Éternel, le Dieu des Hébreux : « Combien de temps encore refuseras-tu de t’humilier devant moi ? Laisse aller mon peuple pour qu’il me rende un culte ! Si tu refuses de le laisser partir, dès demain, je ferai envahir ton territoire par les sauterelles. Elles recouvriront complètement le pays au point qu’on ne pourra plus voir le sol ; elles dévoreront ce qui a échappé à la grêle et tous les arbres qui poussent dans vos campagnes. Elles envahiront ton palais, les maisons de tous tes hauts fonctionnaires et celles de tous les Égyptiens. Jamais tes pères, ni tes ancêtres les plus lointains n’ont rien vu de pareil depuis qu’ils occupent ce pays » (Exode 10.3-6).

Un fléau de sauterelles était plus rare en Égypte que dans les autres pays d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient où il était particulièrement redouté. C’est autour d’avril-mai que les vents d’est dominants amènent des hordes de criquets en pleine croissance, quand ils sont les plus voraces. Le mot traduit par sauterelle est dérivé du verbe qui veut dire multiplier, c’est tout dire. Ces bestioles sont plus prolifiques que tout autre insecte, et parce qu’elles arrivent par nuages, les sauterelles se mettent sous la dent toute la végétation qui est sur leur passage, même l’écorce et le bois des arbres. La sauterelle, dont il s’agit, a environ 8 cm de long, possède deux antennes et deux paires d’ailes. Elle a une très forte mâchoire avec quatre dents qui se comportent comme des ciseaux. Les Égyptiens avaient des dieux qui étaient censés les protéger contre ces terribles envahisseurs, mais en vain. On raconte qu’ils s’attaquent même aux portes des maisons.

Verset 7

Je continue.

Là-dessus, Moïse tourna le dos au pharaon et sortit de chez lui. Les hauts fonctionnaires du pharaon lui dirent : — Combien de temps encore cet homme-là va-t-il faire notre malheur ? Laisse donc partir ces gens pour qu’ils rendent leur culte à l’Éternel leur Dieu. Ne vois-tu pas encore que l’Égypte court à sa ruine ? (Exode 10.7).

Juste avant la grêle, certains dignitaires avaient pris la menace de Moïse au sérieux et mis leur bétail à l’abri. Ce sont sans doute les mêmes qui tentent de raisonner leur maître. Ils se rendent compte que l’Égypte est en train d’être démontée pièce par pièce par ces fléaux et ils ont vraiment peur des sauterelles.

Versets 8-11

Je continue.

On rappela Moïse et Aaron auprès du pharaon qui leur dit : — Allez rendre un culte à l’Éternel votre Dieu. Mais quels sont ceux qui iront ? Moïse répondit : — Nous irons avec nos enfants et nos vieillards, nos fils et nos filles, nous emmènerons notre petit et notre gros bétail : car nous allons célébrer une fête en l’honneur de l’Éternel. Le pharaon répliqua : — Que l’Éternel soit avec vous, lorsque je vous laisserai partir avec vos enfants ! Il est clair que vous avez de mauvaises intentions ! Mais ça ne se passera pas ainsi ! Que seuls les hommes aillent rendre un culte à l’Éternel, puisque c’est là ce que vous me demandez ! Sur quoi on les chassa de chez le pharaon (Exode 10.8-11).

Dans la religion égyptienne, seuls les hommes participaient pleinement au culte des idoles. Le pharaon est très contrarié de ce que Moïse refuse le compromis qu’il lui offre, car les femmes et les enfants constituent de précieux otages. Le roi craignait que si tout le peuple entreprenait un voyage de trois jours dans le désert, il risquait de poursuivre sa marche et ne jamais revenir. Mais comme je ne cesse de le dire, les dés sont jetés. Pharaon ira jusqu’au bout de sa folie. Par son entêtement, il détruira le pays d’Égypte et une partie de son peuple.

Versets 12-13

Je continue.

L’Éternel dit à Moïse : — Étends la main sur l’Égypte pour y faire venir les sauterelles. Qu’elles envahissent le pays, qu’elles dévorent toute la végétation du pays, tout ce que la grêle a épargné. Moïse leva son bâton sur l’Égypte, et l’Éternel fit souffler un vent d’orient sur le pays tout ce jour-là et toute la nuit. Le lendemain matin, le vent avait amené les sauterelles (Exode 10.12-13).

Il faut remarquer que l’Éternel est allé chercher ces criquets très loin, au moyen du vent qui les amène en nuages. Il ne les a pas créés pour cette occasion de façon miraculeuse comme pour les autres plaies, car elles étaient déjà quelque part en Asie. Elles ont volé pendant 24 heures et comme chacun sait, les voyages, ça creuse, ce qui fait qu’en route elles se sont préparé une faim de loup. Dans les Écritures, une plaie de sauterelles est généralement utilisée comme image de jugement. Mais quelques fois, ce sont elles, en chair et en os si je puis dire, qui constituent le jugement comme ce fut le cas ici. Un tel fléau est sans doute la plus terrible épreuve qu’un homme qui vit de la terre puisse affronter.

Versets 14-15

Je continue.

Elles s’abattirent sur toute l’Égypte et se posèrent sur tout le territoire en si grand nombre que jamais on n’avait vu et jamais on ne reverra pareil fléau. Elles recouvrirent tout le pays. La terre fut obscurcie. Elles dévorèrent toute la végétation, tous les fruits des arbres qui subsistaient après la grêle, de sorte qu’il ne resta aucun brin de verdure ni aux arbres ni dans les champs de toute l’Égypte (Exode 10.14-15).

Ce fut terrible. Je lis un autre passage de l’Ancien Testament qui décrit comment se passe une attaque de sauterelles ordonnée par Dieu :

Les sauterelles sans avoir de roi, s’avancent toutes en bataillons rangés. Ce qu’a laissé un vol de sauterelles, d’autres l’ont dévoré ; ce que les sauterelles ont laissé, les criquets l’ont mangé ; ce que les criquets ont laissé, les grillons l’ont mangé. Un peuple attaque mon pays, il est puissant, on ne peut le compter. Il a des crocs de lion, il a des dents de lion. Il a fait de mes vignes une dévastation, et mes figuiers, il les a mis en pièces, il a complètement pelé leurs troncs et jonché le sol de débris, leurs rameaux sont tout blancs. Les champs sont ravagés, la terre est dans le deuil, car le blé est détruit, le vin nouveau est dans la honte, l’huile fraîche a tari. Les laboureurs sont dans la honte, les cultivateurs des vergers et les vignerons hurlent, à cause du blé et de l’orge, car il ne reste rien de la moisson des champs. Les vignes sont honteuses et les figuiers s’étiolent, le grenadier et le palmier, l’abricotier, tous les arbres des champs sont desséchés. Avant qu’il ne le foule, le pays s’étendait comme un jardin d’Éden, mais après son passage ce n’est plus qu’un affreux désert tout entier dévasté ; non, rien ne lui échappe. On dirait, à les voir, des chevaux qui s’élancent, comme des chevaux d’attelage ils courent. Les voilà qui bondissent dans un fracas semblable à celui de chars cahotant au sommet des montagnes. C’est le crépitement d’une flamme de feu qui dévore le chaume. Et c’est comme un peuple puissant en ordre de bataille. Et à cause de lui, les peuples sont saisis d’angoisse, tous les visages pâlissent de frayeur. Les voilà qui se précipitent comme de vrais guerriers, et, comme des soldats, ils escaladent la muraille. Chacun va son chemin sans dévier de sa route, La terre tremble devant eux, le ciel est ébranlé, le soleil et la lune sont plongés dans l’obscurité. Les astres perdent leur éclat, tandis que l’Éternel fait retentir sa voix en tête de ses troupes (Proverbes 30.27 ; Joël 1.4-7, 10-12 ; 2.3-7, 10-11).

Une invasion de sauterelles, de criquets, grillons était une chose terrible à cette époque, car elle provoquait une famine. Les jugements de Dieu ont un objectif pédagogique. Ils arrivent pour me rappeler ma condition d’homme mortel et mon besoin de m’humilier devant le Créateur.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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