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04 août 2022

Exode 8.25 – 9.16

Chapitre 8

Introduction

Quand ça va mal, la tendance humaine est bien sûr de chercher à remédier au problème au plus vite, en étant prêt à faire n’importe quoi, dire des prières ou changer son comportement. Mais si les choses rentrent dans l’ordre, alors, adieu les promesses et les bonnes résolutions. L’homme est très inconstant, et si en plus il est roi, alors il se croit tout permis. C’était le cas du pharaon.

Versets 23-25

Je continue à lire dans le chapitre 8 de l’Exode où Moïse s’explique devant le pharaon.

Nous irons à trois jours de marche dans le désert et nous offrirons des sacrifices à l’Éternel notre Dieu, comme il nous l’a ordonné. Le pharaon reprit : — Eh bien ! Je vous laisse aller offrir des sacrifices à l’Éternel votre Dieu dans le désert ; seulement, ne vous éloignez surtout pas trop. Et priez pour moi ! Moïse répondit : — Dès que je serai sorti de chez toi, je prierai l’Éternel, et demain, pharaon, ses hauts fonctionnaires et ses sujets seront débarrassés des insectes malfaisants. Seulement, que le pharaon ne recommence pas à nous tromper en refusant de laisser notre peuple aller offrir des sacrifices à l’Éternel (Exode 8.23-25).

Moïse ne s’est pas laissé intimider ou manipuler par le roi et il a répliqué quelque chose comme : Écoute pharaon, tu vas arrêter tes salades. Tu nous lâches les baskets où tout ça va mal finir. Si on reste ici et qu’on sacrifie des animaux, les choses vont mal se passer. Les Égyptiens ont un penchant particulier pour Apis, le taureau sacré, qui est la plus importante de leurs divinités animales. Si nous en découpons quelques-uns en lanières sous leurs yeux, il va y avoir une émeute. Donc, il faut que nous soyons dans un endroit tranquille loin des regards. C’est pourquoi j’insiste pour que nous allions dans le désert. En second lieu, l’Éternel nous a dit d’aller à 3 jours de marche d’ici. Alors, c’est là qui nous irons, un point c’est tout. Moïse a dit ça autrement bien sûr, mais c’était le ton de sa voix.

Le Pharaon avait essayé de marchander. D’abord, il a dit : vous pouvez adorer l’Éternel, mais vous devez rester dans le pays, et ensuite : D’accord partez, mais n’allez pas trop loin. En réalité, son attitude de fond n’a pas changé. Il trouve ce projet de laisser partir les Hébreux trois jours risqué et le coût au trésor égyptien trop considérable. Il essaie donc de trouver un arrangement avec Moïse afin de ne pas perdre ses travailleurs de force. S’ils quittaient l’Égypte, ce serait une catastrophe pour l’économie du pays, un gros crash boursier, car alors le roi devra embaucher des manœuvres du pays et les payer au prix du marché. C’est impensable.

Pharaon croit pouvoir manipuler le Seigneur du ciel et de la terre. Il essaie de courir deux lièvres à la fois, accommoder le Dieu de Moïse qui semble très puissant tout en demeurant le maître incontestable du sort des Hébreux. C’est un très mauvais calcul. Si je mets les pieds à l’étrier de deux chevaux à la fois, tôt ou tard je vais avoir un très gros problème. C’est pareil vis-à-vis de Dieu. Beaucoup essaient de pencher un peu dans sa direction tout en allant où bon leur semble. Ce comportement a été condamné par Jésus. Je le cite :

Celui qui regarde derrière lui au moment où il se met à labourer avec sa charrue n’est pas prêt pour le royaume de Dieu (Luc 9.62).

À un moment donné, dans le livre de la Genèse, deux anges viennent dans Sodome pour en tirer pratiquement de force Loth le neveu d’Abraham, sa femme et ses deux filles, avant de détruire la ville. Ils les avertissent de ne pas se retourner sous peine de perdre la vie. Ils devaient quitter ce lieu aussi bien de corps que de cœur. Malheureusement, nous lisons :

La femme de Loth regarda derrière elle et fut changée en une statue de sel (Genèse 19.26).

Versets 26-28

Je finis le chapitre 8 de l’Exode.

Moïse sortit de chez le pharaon et pria l’Éternel. L’Éternel exauça Moïse : les mouches venimeuses laissèrent le pharaon, ses hauts dignitaires et ses sujets, il n’en resta pas une seule. Mais cette fois-ci encore, le pharaon s’entêta et ne laissa pas partir le peuple (Exode 8.26-28).

Comme promis, le jour qui suit l’entretien la plaie s’arrête sans laisser de traces. Mais une nouvelle fois, le pharaon revient sur sa promesse. Son entêtement va provoquer l’arrivée du 5e fléau.

Chapitre 9

Versets 1-5

Nous voici arrivés au chapitre 9, où vont être décrites les trois plaies suivantes. Tant que pharaon résiste à l’Éternel, l’angoisse et le malheur vont s’abattre sur le pays d’Égypte et ses habitants. Dieu continue pourtant à tendre la perche au roi. À tout moment, il peut choisir de la prendre, mais nous savons déjà qu’il ne le fera pas et qu’il court à sa perte. La stupidité et la méchanceté humaine ne connaissent décidément pas de limites. Je commence à lire.

L’Éternel dit à Moïse : — Va trouver le pharaon et déclare-lui : « Voici ce que l’Éternel, le Dieu des Hébreux ordonne : Laisse aller mon peuple, pour qu’il me rende un culte ! Si tu refuses encore de le laisser partir, si tu persistes à le retenir, l’Éternel interviendra contre ton bétail qui est dans les champs, contre les chevaux, les ânes, les chameaux, le gros et le petit bétail ; il leur enverra une grave épidémie. Mais l’Éternel fera une différence entre le bétail des Israélites et celui des Égyptiens : aucune bête appartenant aux Israélites ne mourra. » L’Éternel fixa une échéance en disant : — Demain je mettrai cela à exécution dans le pays (Exode 9.1-5).

Apparemment, le pharaon reste indifférent à l’annonce de cette épidémie, pourtant particulièrement terrible pour les Égyptiens qui vénéraient beaucoup d’animaux, mais surtout les bœufs, les vaches et les béliers. Ces derniers étaient représentés par la divinité Amon à tête de bélier. Il y avait aussi Horus avec une tête de faucon et bien d’autres encore. Dans la partie supérieure de la hiérarchie des faux dieux, les Égyptiens adoraient deux taureaux noirs. Apis était le plus célèbre et occupait dans la ville de Memphis, le deuxième temple le plus important du pays. Il était censé avoir été engendré par un rayon de lune et être la réincarnation du dieu Phtah. Lorsque ce bovin mourrait, il devenait le dieu des morts Osiris, et un nouveau Apis naissait.

Les Égyptiens embaumaient alors la dépouille mortelle de la bête et on peut voir aujourd’hui en Égypte des quantités de sarcophages de momies de taureaux noirs. Parce que la plupart des animaux étaient honorés dans tout le pays, l’Éternel va les frapper d’une épidémie qui sera mortelle pour beaucoup d’entre eux. Ce fléau va à nouveau montrer sa supériorité sur les idoles d’Égypte. Et comme précédemment, les troupeaux des Hébreux ne seront pas affectés.

Versets 6-7

Je continue.

Le lendemain, en effet, l’Éternel fit ce qu’il avait dit : le bétail des Égyptiens périt, mais pas une bête des Israélites ne fut atteinte. Le pharaon envoya ses gens s’enquérir de la chose et l’on constata qu’aucune bête des Israélites n’avait péri. Malgré cela, le pharaon s’entêta et ne laissa pas partir le peuple (Exode 9.6-7).

Il est intéressant de noter que pharaon a pris la peine de vérifier si la plaie s’était étendue aux troupeaux hébreux, mais ça ne lui fait aucun effet. Dieu continue d’exercer ses jugements contre l’idolâtrie qui avait une telle influence sur la vie des Égyptiens. Plus tard, il fera de même contre le peuple d’Israël lorsque lui aussi se mettra à adorer des faux dieux. Le choix, qui est donné à l’humanité, n’est pas : est-ce que oui ou non je veux adorer un dieu, mais entre : vais-je adorer le vrai Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, ou bien des idoles qui peuvent être n’importe quoi ou n’importe qui.

Versets 8-11

Je continue le texte avec le sixième fléau.

L’Éternel dit à Moïse et à Aaron : — Prenez à pleines mains de la cendre d’un fourneau, et que Moïse la lance en l’air, sous les yeux du pharaon. Cette cendre se transformera en poussière qui se répandra sur toute l’Égypte. Hommes et bêtes en seront couverts et elle provoquera, dans tout le pays, des éruptions évoluant en ulcères purulents. Les deux hommes prirent de la cendre d’une fournaise et se présentèrent devant le pharaon. Moïse lança la cendre vers le ciel, et hommes et bêtes furent couverts d’éruptions évoluant en ulcères purulents. Les magiciens ne purent paraître devant Moïse, car eux aussi étaient couverts d’éruptions comme tous les Égyptiens (Exode 9.8-11).

L’ordre de l’Éternel est très symbolique, car il prend en compte la fournaise qui représente l’esclavage des Israélites, mais aussi un rite cruel qui dans certaines villes consistait à sacrifier et brûler des hommes. La cendre des victimes était ensuite dispersée dans les airs pour que chaque grain de poussière devienne une bénédiction. Le même geste fait par Moïse et Aaron se veut une malédiction sur l’Égypte et une revanche pour Israël. La cendre qui provient des fours à fabriquer les briques, alimentés par les esclaves hébreux, se retourne contre les Égyptiens et les mord par des ulcères purulents. Il y a tout lieu de penser que le pharaon qui était aux premières loges, puisqu’il assista au déclenchement de cette sixième plaie, fut aussi le premier à en ressentir les effets. Dans le livre du Deutéronome, le cinquième écrit par Moïse, il est question de ce même fléau comme jugement à venir sur Israël à cause de son idolâtrie. Je lis le passage :

L’Éternel vous frappera d’ulcères malins incurables aux genoux et aux cuisses qui vous gagneront tout le corps, de la plante des pieds au sommet de la tête (Deutéronome 28.35).

Alors que les plaies précédentes affectaient les objets de cultes idolâtres dont le bétail, celle-ci touche aussi les personnes et même les magiciens qui dorénavant ne reparaîtront plus dans la suite du texte. Ils ont subi un revers de fortune considérable et devaient être profondément démoralisés. En effet, ils observaient scrupuleusement des règles d’hygiène draconiennes afin d’éviter toute impureté et maladie, et en particulier tous les petits défauts ou anomalies visibles de la peau. Mais d’un coup d’un seul, tous les prêtres d’Égypte sont rendus inaptes au service de leurs dieux dans les innombrables temples du pays. Il y en avait plus de mille dans la ville de Memphis.

Cette plaie met à nouveau en évidence la futilité des divinités égyptiennes et le pouvoir occulte des magiciens de guérir et de faire des prodiges. Elle stoppa momentanément toutes les pratiques idolâtres qui avaient lieu partout dans le pays et qui ponctuaient tous les détails de la vie des Égyptiens. Ce fut un immense Black-out religieux, comme quand il y a une panne d’électricité monumentale et que tout s’éteint subitement. Peut-être même que des pancartes furent placées à l’entrée des temples avec ces mots : « Fermé pour cause de maladie ».

Verset 12

Je continue le texte.

Mais l’Éternel fit que le pharaon s’obstine, de sorte que celui-ci n’écouta pas les deux hommes, comme l’Éternel l’avait dit à Moïse (Exode 9.12).

Jusqu’ici, on lisait : mais pharaon s’obstina, ou encore : mais pharaon endurcit son cœur. Maintenant, débute une nouvelle dynamique dans la relation de l’Éternel avec le pharaon. Dieu ne lui tend plus la perche, car il a dépassé le point de non-retour. La patience divine est terminée, la possibilité de se repentir est révolue. Le comportement de pharaon fait penser à celui des chefs religieux qui s’opposèrent au Christ qui pourtant faisait, par la puissance du Saint-Esprit, beaucoup de guérisons et libéraient ceux qui étaient sous l’emprise du diable. Je cite un passage de l’Évangile.

Les pharisiens, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, déclarèrent : — Si cet homme chasse les démons, c’est par le pouvoir de Béelzébul, le chef des démons (Matthieu 12.24).

Les chefs religieux étaient en train de perdre le respect du peuple parce qu’ils s’étaient mis en compétition avec Jésus. Comme ils ne pouvaient pas contester son pouvoir, ils ont essayé de le discréditer en attribuant son autorité au diable, ce qui était une accusation très grave que le Christ a relevée lorsqu’il a dit :

Je vous avertis : si quelqu’un s’oppose au Saint-Esprit, il ne recevra pas le pardon, ni dans la vie présente ni dans le monde à venir (Matthieu 12.31-32).

Ce blasphème est la déclaration que Jésus-Christ agissait pour le compte de Satan, plutôt que par la puissance du Saint-Esprit. Tous les dieux égyptiens étaient sous la coupe de Béelzébul, le prince des ténèbres. La culpabilité de pharaon est la même que celle des autorités religieuses juives du temps de Jésus. Il a traité l’Éternel comme un petit dieu quelconque et sans importance. Le roi considérait les prodiges que Moïse accomplissait par le pouvoir du Saint-Esprit comme venant d’une idole adorée par les Hébreux.

Cette faute est très grave, mais ce qui la rend impardonnable, c’est le refus obstiné et persistant du pharaon à reconnaître l’action du Dieu créateur à la lumière des prodiges faits par Moïse. Pharaon est coupable de blasphème contre le Saint-Esprit, parce qu’il a rejeté consciemment son action et Dieu lui-même. C’est la raison pour laquelle il n’y a plus de retour en arrière possible pour ce despote et Dieu va endurcir son cœur. Il a signé sa perte. À partir d’ici va s’accomplir ce que l’Éternel avait annoncé d’avance à Moïse et que je rappelle :

Tu feras devant le pharaon tous les miracles que je t’ai donné le pouvoir d’accomplir. Moi, je lui donnerai un cœur obstiné, de sorte qu’il ne permettra pas au peuple de s’en aller. Je rendrai le pharaon inflexible et je multiplierai les signes miraculeux et les prodiges en Égypte, mais il ne vous écoutera pas (Exode 4.21 ; 7.3, 4).

Le pharaon n’a pas saisi la perche que Dieu lui tendait et maintenant c’est trop tard. Il a d’une certaine manière craché au visage du Créateur du ciel et de la terre en méprisant sa bonté. En conséquence, le jugement va suivre ce qu’explique l’apôtre Paul dans le Nouveau Testament. Je lis le passage :

Si tu méprises les trésors de bonté, de patience et de générosité déployés par Dieu, sans te rendre compte que sa bonté veut t’amener à la repentance, alors, par ton entêtement, ton endurcissement, par ton cœur impénitent et ton refus de changer, tu te prépares un châtiment d’autant plus grand pour le jour où se manifesteront la colère et le juste jugement de Dieu (Romains 2.4-5).

Moi je trouve effrayant que le pharaon comme n’importe qui d’ailleurs, peut arriver à un point de non-retour vis-à-vis de Dieu. Ésaü, le frère de Jacob est lui aussi donné en contre-exemple dans les Écritures pour avoir méprisé le rang que Dieu lui avait donné. Je lis le passage :

Veillez à ce que personne ne soit débauché ni profanateur comme Ésaü, qui pour un seul plat vendit son droit de premier-né. Vous savez que plus tard, il ne put, malgré ses supplications et ses larmes, revenir sur le choix qu’il avait fait (Hébreux 12.16-17).

Versets 13-16

Je continue le texte de l’Exode.

L’Éternel ordonna à Moïse : — Va de bon matin te présenter devant le pharaon et dis-lui : « Voici ce que t’ordonne l’Éternel, le Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple pour qu’il me rende un culte. Car cette fois-ci, je vais déchaîner toutes sortes de fléaux contre ta personne, contre tes hauts fonctionnaires et contre tes sujets, afin que tu saches que nul n’est semblable à moi sur toute la terre. J’aurais pu tout de suite te frapper de la peste, ainsi que tes sujets, et tu aurais déjà disparu de la terre ! Mais voici pourquoi je t’ai laissé en vie : c’est pour te faire voir ma puissance et pour que ma renommée se répande par toute la terre » (Exode 9.13-16).

Comme lors des première et quatrième plaies, Moïse va de grand matin à la rencontre du pharaon afin de lui annoncer le 7e fléau. Les dés sont désormais jetés pour le roi et pour tous ses hauts dignitaires, ses magiciens et une grande partie de son armée. Cette attitude hautaine des dirigeants du pays va permettre à Dieu de faire éclater sa colère et manifester sa gloire grâce aux quatre plaies suivantes. C’est d’ailleurs ce qu’affirme un passage de l’Ancien Testament que je cite.

Ô Dieu, tu interviens pour prononcer le jugement et pour apporter le salut à tous les humbles de la terre. Car même la fureur des hommes tournera à ta gloire (Psaumes 76.9-10).

Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul mentionne aussi le pharaon dans la perspective de la gloire de Dieu qui s’est manifestée aux dépens de la rébellion de ce roi. Je cite le passage.

Dans l’Écriture, Dieu dit au pharaon : Voici pourquoi je t’ai fait parvenir où tu es : pour montrer en toi ma puissance, et pour que, sur la terre entière, on proclame qui je suis (Romains 9.16-17).

Dieu se moque bien de l’attitude arrogante de ceux qui lèvent le poing au ciel contre lui, car tout concourt à sa gloire.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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