Exode 36.20 – 39.5
Chapitre 36
Introduction
On ne peut pas toujours se fier aux apparences. Il arrive qu’en fouinant dans un bric-à-brac on trouve quelque chose qui n’a l’air de rien, et qui pourtant a une très grande valeur. Il y a même quelques tableaux de maître qui ont été achetés dans une brocante pour une bouchée de pain. 15 siècles av. J-C, une nation formée de 12 tribus marchait dans le désert en direction de la Palestine. Au milieu d’elle se trouvait un chapiteau gris qui ne payait pas de mine. Mais si on avait pu soulever les toiles extérieures, on aurait été surpris de découvrir qu’elles étaient toutes différentes. En effet, chacune préfigurait une caractéristique de Jésus-Christ. La première qui se voyait de l’intérieur du sanctuaire était éblouissante de beauté, car confectionnée en fin lin retors multicolore. Elle symbolisait la majesté du Fils de Dieu. La seconde, faite de peaux de chèvres ordinaires, annonçait que Jésus naîtrait comme un simple homme. La 3e, confectionnée avec des peaux de bélier teintes en rouge couleur de sang, prophétisait qu’il mourrait sacrifié.
Versets 20-34
Je continue à lire en compressant tout au long, le texte du chapitre 36 de l’Exode qui décrit une seconde fois l’armature du tabernacle.
On fit aussi des cadres en bois d’acacia, posés à la verticale, pour le tabernacle. Chaque cadre avait cinq mètres de long et cinquante centimètres de large. Pour chacun d’eux, on disposa deux socles d’argent. On plaqua ces cadres d’or et l’on fabriqua des anneaux d’or pour recevoir les traverses que l’on plaqua également d’or (Exode 36.20, 21, 24, 34).
Trois côtés du tabernacle sont composés de 56 planches mises debout côte à côte. Leur longueur était donc la hauteur du tabernacle. Le 4e côté, l’entrée, était constitué par un rideau. Les planches étaient liées entre elles par des tringles faites de 5 traverses horizontales en bois d’acacia qui faisaient le tour des trois côtés et assuraient la stabilité de l’ensemble. Toute cette structure ainsi que les tentures du toit et les rideaux étaient particulièrement lourds. On les transportait donc sur des chariots. Mais tous les autres objets de culte avaient des anneaux dans lesquels s’enfilaient des barres qui permettaient aux Lévites de les porter sur leurs épaules. Il y avait deux rideaux, l’un servait de porte d’entrée du tabernacle et l’autre séparait le sanctuaire en deux parties : les Lieux saint et très saint. Ils étaient fabriqués avec les mêmes tissus.
Chapitre 37
Versets 1-29
Le chapitre 37 continue la description de tout ce qui constitue le tabernacle et les objets de culte. Pour ce qui est du mobilier intérieur, le texte précise que c’est Betsaleel lui-même, le chef des artisans qui réalisa ou tout au moins supervisa la fabrication de tous les meubles à la fois des Lieux saint et très saint. Je lis quelques extraits de ce chapitre :
Il fabriqua le coffre en bois d’acacia ; Il le plaqua d’or pur à l’intérieur et à l’extérieur et le garnit d’une bordure d’or tout autour. Il fit le propitiatoire en or pur. Il façonna au marteau deux chérubins en or massif qu’il fixa aux deux extrémités du propitiatoire. Betsaleel fabriqua la table à pain en bois d’acacia. Il la plaqua d’or pur et garnit son pourtour d’une bordure d’or. Il fabriqua le chandelier en or pur travaillé au marteau ; il le fit d’une seule pièce avec son pied, ses calices, ses boutons et ses fleurs. On employa une trentaine de kilogrammes d’or pur pour le chandelier et tous ses accessoires. Betsaleel fabriqua l’autel des parfums en bois d’acacia (Exode 37.1, 2, 6, 7, 10-11, 17, 24, 25).
Chapitre 38
Versets 1-20
Le chapitre 38 continue avec la fabrication des objets du tabernacle. C’est toujours Betsaleel, qui a la charge de réaliser le mobilier à l’intérieur et à l’extérieur du sanctuaire. Je lis quelques passages.
Betsaleel fit l’autel des holocaustes en bois d’acacia, carré, de deux mètres cinquante de côté, et d’un mètre cinquante de hauteur. Il fabriqua aussi en bronze tous les ustensiles de l’autel : les récipients destinés à recueillir les cendres, les pelles, les bassines, les fourchettes et les brasiers. Il fit aussi la cuve de bronze avec son socle de même métal en employant les miroirs des femmes qui s’assemblaient à l’entrée de la tente de la Rencontre. Après cela, il fabriqua le parvis. Toutes les tentures formant l’enceinte du parvis étaient en lin retors. Le rideau de la porte du parvis était un ouvrage brodé en fils de pourpre violette, de pourpre écarlate, de Rouge éclatant et de lin retors ; il avait dix mètres de long et deux mètres cinquante de haut comme les tentures du parvis (Exode 38.1, 3, 8, 9, 16, 18).
Le mot traduit par miroir exprime en fait n’importe quel objet capable de refléter un visage. En ce temps-là, le verre n’existait pas. Des gravures égyptiennes représentent des femmes qui se rendent ensemble dans un temple, un instrument de musique à la main droite et un miroir à la main gauche. Les premiers furent en bronze poli, puis en acier et plus tard en argent.
Je vais maintenant expliquer brièvement le symbolisme du tabernacle, de son mobilier et de ses accessoires qui servaient à rendre un culte à l’Éternel. Autour du tabernacle proprement dit, il y avait un espace fermé bien délimité par des barrières en tissus. C’est à l’intérieur de cet enclos que se réglait le problème fondamental de l’homme coupable devant Dieu.
Dans cette cour extérieure se trouvaient deux objets : d’abord l’autel des holocaustes plaqué de bronze sur lequel étaient offerts les animaux sacrifiés. Il préfigurait la croix du Christ. C’est le passage obligatoire de l’homme pécheur. Un peu plus loin et juste avant d’entrer dans le sanctuaire, se trouvait une cuve de bronze dans laquelle les prêtres se purifiaient rituellement. Ce récipient rempli d’eau me rappelle que je suis constamment en proie à la salissure du mal dont je dois me défaire.
À l’intérieur du tabernacle, dans le Lieu saint, il y avait 3 objets : le chandelier d’or qui symbolise Israël appelé à éclairer les nations en leur faisant connaître l’Éternel, le seul vrai Dieu. Il préfigurait aussi le Christ qui viendra en tant que la véritable lumière du monde. Puis il y avait la table avec 12 pains, qui représentaient les tribus d’Israël qui s’offrent à Dieu. Cette table de convivialité est le précurseur de la cérémonie-souvenir qui sera établie par le Christ à la veille de sa mort avec du pain et du vin. Jésus a dit :
C’est moi qui suis le pain qui donne la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. Ceci est mon corps qui est donné pour vous (Jean 6.35 ; Luc 22.19).
Le troisième objet du Lieu saint est l’autel des parfums qui symbolise les prières des fidèles à Dieu. Il préfigure aussi la future intercession du Christ pour le compte des croyants. Finalement, derrière le voile, dans le Lieu très saint, il y a le coffre de l’alliance et son couvercle, le propitiatoire. C’est là que d’une certaine façon se trouvait le trône de l’Éternel sur terre. Une fois l’an, le grand-prêtre entrait et enduisait ce couvercle avec du sang d’un animal sacrifié. Ce rituel annonçait qu’un jour le Christ présenterait son propre sang sur l’autel céleste là où Dieu siège vraiment.
Le voile qui séparait les Lieux saint et très saint préfigurait le corps du Christ. Lorsqu’Il mourut sur la croix, ce rideau se déchira de lui-même de haut en bas, signifiant par là que l’accès au Dieu trois fois saint était ouvert à quiconque voulait entrer au nom du Christ. Avant que n’ait lieu le sacrifice suprême de Jésus sur la croix, il y avait trois obstacles à franchir avant d’entrer dans la présence de l’Éternel. Seul le grand-prêtre avait le droit une fois par an de soulever le troisième voile qui menait dans le Lieu très saint. Seuls les prêtres, et uniquement lorsqu’ils étaient de service et revêtus de leurs habits sacerdotaux, avaient le droit de soulever le deuxième voile qui était la porte d’entrée du sanctuaire.
Tous les Hébreux hommes avaient le droit de tirer le premier rideau qui permettait d’accéder à l’intérieur de l’enclos, et la première chose qui se trouvait sur leur passage était l’autel des holocaustes. Mais ils devaient faire appel aux prêtres, qui seuls étaient habilités à offrir rituellement le sacrifice pour couvrir les fautes des Israélites, hommes et femmes.
Après la mort du Christ, les trois rideaux devinrent obsolètes. Le Tabernacle, qui avait été remplacé par un temple en dur depuis déjà fort longtemps, devint lui aussi non seulement inutile, mais opposé à Jésus-Christ. Il constituait un obstacle pour quiconque voulait s’approcher de l’Éternel par l’intermédiaire de ce système mis en place par Moïse. En fait, aujourd’hui c’est pareil. Ceux qui veulent accéder à Dieu par n’importe quel moyen autre que le Christ sont maudits. Cela semble fort sévère, mais c’est l’enseignement plusieurs fois répété dans le Nouveau Testament. En effet, dans l’Évangile Jésus dit :
Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6).
Cette petite phrase toute simple est un résumé de l’accès à l’Éternel. Le chemin qui mène à lui commence par l’entrée dans l’enceinte du tabernacle où se trouve l’autel des sacrifices qui règle le problème fondamental du péché de l’homme. Comme la hauteur du pourtour de l’enclos était de 2,5 m, il n’était pas question de sauter la barrière. Il fallait obligatoirement passer par la porte d’entrée. Le Christ a bien dit : Je suis le chemin, le seul et l’unique et il n’y en a pas d’autres. En second lieu, Jésus a dit : Je suis la vérité. C’était à l’intérieur du sanctuaire dans le Lieu saint que se trouvai la vraie connaissance concernant qui est Dieu et quelles sont ses exigences. Il nous faut accepter sa lumière projetée par le chandelier, communier avec lui devant la table à pains, et l’adorer sur l’autel des parfums. Troisièmement, Jésus a dit : Je suis la vie ! Elle se trouve en Dieu dans le Lieu très saint où siège l’Éternel, le Créateur de tout être vivant.
Voilà résumé le symbolisme du tabernacle institué par Moïse. La suite du texte de l’Exode dresse la liste précise de tous les matériaux de base et de luxe que le peuple a apportés aux artisans pour fabriquer le tabernacle et les accessoires cultuels. C’est important, car comme on dit : Les bons comptes font les bons amis. Lorsque de telles richesses sont en jeu, chacun doit montrer patte blanche afin d’être au-dessus de tout soupçon.
Versets 21-29
Je lis quelques passages qui montrent que tout était répertorié.
Voici les comptes du tabernacle, établis sur l’ordre de Moïse, par les soins des lévites, sous la direction d’Itamar, fils du prêtre Aaron. Quantité d’or utilisée pour la construction et tous les ouvrages du sanctuaire, or qui avait été présenté à l’Éternel : 1 000 kilogrammes et 122 grammes. L’argent apporté par les membres de la communauté dont on fit le recensement pesait 3 440 kilogrammes et 235 grammes, ce qui représentait environ 5,7 grammes par tête pour tous les hommes de vingt ans et au-dessus qui furent recensés, c’est-à-dire 603 550 hommes. 3 420 kilos furent utilisés pour les cent socles du sanctuaire et ceux du voile. Les 20 kilos restants furent utilisés pour les crochets et les tringles reliant les piliers, ainsi que pour le revêtement des chapiteaux. Le peuple avait présenté à l’Éternel 2 421 kilos et 360 grammes de bronze (Exode 38.21, 24-29).
Ouf ! Je suis arrivé au bout. En apportant tous ces dons, les Hébreux affirmaient que le Seigneur de gloire était digne de recevoir ce qu’il y a de mieux et de grand prix. Apporter spontanément à Dieu ce que j’ai de plus précieux exprime le don de soi. Si je me sépare de quelque chose qui m’est cher et que j’en fais cadeau à quelqu’un, je lui donne une partie de moi-même et déclare à cette personne qu’elle a de la valeur à mes yeux. Dieu enseigne ainsi à son peuple à ne pas s’attacher aux choses matérielles, source de bien des convoitises et d’une vaine gloire.
L’Israélite qui donnait ses ornements, boucles d’oreilles, colliers ou bracelets, s’humiliait, car il ne possédait plus ces bijoux qui le rehaussaient devant les autres. Ceux qui sont capables de se séparer spontanément de leurs biens de manière désintéressée prouvent la noblesse de leur caractère. Parmi toutes les richesses qui sont apportées à Moïse, le métal d’argent est traité différemment des autres dons. Il est imputé à chaque homme israélite, comme ayant valeur de rachat, que c’est un impôt dû à l’Éternel. Il devient ainsi un symbole de la rédemption spirituelle nécessaire pour faire partie du peuple de Dieu. Il préfigure donc le sang que le Christ versera plus tard en rançon pour les fautes des hommes. Dans le Nouveau Testament, il est en effet question des rachetés du Seigneur, ceux qu’il s’est acquis en les payant un prix fort élevé, celui de sa propre vie.
Chapitre 39
Verset 1
Nous arrivons au chapitre 39 qui traite de la fabrication des vêtements de fonction des prêtres. Je commence à lire :
Avec les fils de pourpre violette, de pourpre écarlate et de rouge éclatant, on confectionna les vêtements de cérémonie pour faire le service dans le sanctuaire, et les vêtements sacrés pour Aaron, comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse (Exode 39.1).
Ces vêtements sont sacrés parce qu’ils étaient réservés à un usage précis. C’étaient des habits protocolaires très beaux et dignes, conçus uniquement pour célébrer un culte à l’Éternel. Aaron, frère de Moïse, fut choisi comme grand-prêtre. Son titre officiel de souverain sacrificateur est très solennel et vénérable.
Verset 2
Je continue en compressant.
Il fit l’éphod avec des fils d’or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de rouge éclatant et du fin lin retors (Exode 39.2).
L’éphod était une sorte de tunique sans manches très décorée. Comme les rideaux et la première tenture, il était fait de fin lin retors. Ce tissu symbolise la justice divine dans le sanctuaire et la pureté rituelle du prêtre dans ses habits sacerdotaux. Pour confectionner le vêtement du grand-prêtre, des fils d’or sont entrelacés avec le lin parce qu’Aaron était l’ambassadeur de Dieu auprès du peuple. Il lui fallait donc un vêtement princier. Voilà pourquoi en plus du fin lin coloré, il devait également porter de l’or, symbole de royauté. L’éphod comportait des clochettes qui attiraient l’attention de tous ceux qui étaient proches du grand-prêtre leur rappelant qu’il représentait le peuple devant l’Éternel.
Verset 5
Je continue plus loin.
La ceinture (du grand-prêtre) était faite de la même façon, de la même étoffe que l’éphod, elle était également faite de fils d’or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de rouge éclatant et de fin lin retors, comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse (Exode 39.5).
Une simple ceinture de cuir aurait été plus pratique, mais il fallait que chaque partie de cet habit vénérable soit confectionnée selon les directives précises que l’Éternel avait données à Moïse.
Le texte continue avec la description des pierres d’onyx qui ont déjà été mentionnées et sur lesquelles étaient gravés les noms des 12 tribus d’Israël, chacune étant sertie dans des montures en or. Ensuite sont décrits les bretelles et le pectoral très ouvragé qui est une sorte de veste se portant par-dessus l’éphod. Il était garni de pierres précieuses dont la liste nous est donnée. Elles aussi étaient gravées avec les noms des fils de Jacob-Israël. Le grand-prêtre les avait donc à la fois sur ses épaules et sa poitrine symbolisant ainsi que l’Éternel les portait parce qu’il les aimait. Je cite deux passages bout à bout :
Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j’ai choisi, Race d’Abraham que j’ai aimé ! Je vous ai aimés, dit l’Éternel (Ésaïe 41.8 ; Malachie 1.2).
Dieu est sévère certes, mais il nous aime aussi d’un amour éternel.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.