Exode 39.6 – 39.38
Chapitre 39
Introduction
La sincérité a été mise sur un piédestal et pour de bonnes raisons, vu que par nature, le commun des mortels est tordu et corrompu. Le problème est qu’on a étendu cette vertu au point d’en faire une condition suffisante pour tout. Ainsi, il est bien entendu que chacun peut s’approcher de Dieu, s’il y en a un, de la manière qu’il veut, pourvu qu’il soit sincère. Ça va peut-être pour l’une des 330 millions de divinités de l’Hindouisme ou même pour Allah, mais pas pour l’Éternel, le Créateur du ciel et de la terre.
Avoir le cœur droit est certes une condition nécessaire pour le rencontrer, mais c’est loin d’être suffisant. Preuve en est les règles précises et nombreuses qu’il fallait strictement respecter pour construire son sanctuaire, les meubles qui en faisaient partie et les vêtements de fonction des prêtres. Cette multitude de détails rapportée dans les derniers chapitres de l’Exode rend sa lecture fastidieuse pour ne pas dire franchement indigeste. Non seulement le texte décrit minutieusement les habits sacerdotaux que devaient porter les membres du clergé, mais une grande attention est également portée sur une myriade d’accessoires et de décorations à n’en plus finir : des chaînettes d’or tressées, les montures et les anneaux d’or, les agrafes, les clochettes ; toutes ces choses dont il a déjà été question et qui sont ici répétées une deuxième fois dans leurs moindres détails.
Il y a six paragraphes de descriptions méticuleuses qui se terminent tous par la même phrase, comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse. Ceci pour bien indiquer que tout a été fait selon les règles de l’art, comme Dieu le voulait. Cette description est volontairement très lourde parce que ces habits avaient pour but de rendre présentables les prêtres dont le rôle était de servir d’intermédiaire entre le peuple et l’Éternel à qui ils devaient rendre un culte. Dieu enseignait ainsi à Israël et à toute l’humanité qu’on ne s’approche pas de lui n’importe comment. Il exige la dévotion et une profonde révérence de la part de ses créatures, ce qui se traduisait pour les Israélites par une multitude de contraintes auxquelles ils devaient se soumettre. Le Seigneur du ciel et de la terre veut être honoré et vénéré comme il se doit en tant que Maître de l’univers. Les Écritures appellent cette attitude humble et pieuse : La crainte de l’Éternel.
En tout, le grand-prêtre possédait huit vêtements dont 4 étaient comme ceux des autres prêtres, et 4 étaient différents, richement décorés afin de le distinguer des officiants ordinaires. Fait intéressant, lorsqu’une fois par an, pour le Jour du Grand Pardon, le grand-prêtre entrait dans le Lieu très saint, il ne mettait pas ses plus beaux habits. Il portait seulement ses vêtements de fin lin. Il préfigurait ainsi le Christ qui n’a pas paru sur terre dans la gloire, mais comme un simple être humain. Je lis un passage :
Lui qui, dès l’origine, était de condition divine, ne chercha pas à profiter de l’égalité avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, et il a pris la condition du serviteur. Il se rendit semblable aux hommes en tous points, et tout en lui montrait qu’il était bien un homme (Philippiens 2.6-7).
Jésus s’est présenté sur terre sans aucune majesté et a certainement été crucifié tout nu. Par contre, il était parfaitement juste ce qui est reflété par les habits de fin lin du grand-prêtre, un symbole de pureté.
Le texte du chapitre 39 poursuit la description détaillée de l’apparat sacerdotal avec les tuniques, les turbans, les tiares, les caleçons etc.
Verset 30
Je continue plus loin :
On fit la plaque frontale, le diadème sacré, en or pur et l’on y grava comme sur un sceau à cacheter, « Sainteté à l’Éternel » (Exode 39.30).
Ce sceau sur le front du grand-prêtre, se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il déclare que la sainteté est la caractéristique fondamentale de l’Éternel et qu’elle devait constamment être devant les yeux de tous.
Malgré toute sa pompe et selon le Nouveau Testament, la Loi de Moïse n’en demeurait pas moins que l’ombre des choses à venir, car la réalité est en Christ (Colossiens 2.17). Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de tout ce cérémonial, car tous les obstacles, qui freinaient mon accès à Dieu, ont été levés. Depuis la mort et la résurrection du Christ, le champ est libre. Je rappelle un passage :
Nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi (Hébreux 10.19, 20, 22).
Verset 32
Je continue le texte.
Ainsi fut achevé tout le travail pour le tabernacle, la tente de la Rencontre ; les Israélites avaient tout exécuté selon les directives que l’Éternel avait données à Moïse ; c’est ainsi qu’ils agirent (Exode 39.32).
Ce chantier colossal dura 5 mois. Il avança rapidement, car tous les artisans étaient zélés et résolus. Ils œuvraient dans un même esprit, désirant de tout leur cœur plaire à Dieu en faisant au mieux de leurs capacités. Il n’y avait pas de jalousie entre eux, ils ne se tiraient pas dans les pattes. Ils ne touchaient aucune compensation financière pour leur travail sinon qu’ils étaient gratuitement nourris par l’Éternel qui tous les matins faisait pleuvoir la manne, le pain du ciel. Comme ces artisans avaient reçu des instructions précises, ils ne firent pas d’erreur de conception ou de réalisation.
Versets 33-43
Je continue jusqu’à la fin de ce chapitre.
On apporta la Tente et tous ses éléments, et tous les accessoires pour le culte du tabernacle, la tente de la Rencontre, les vêtements de cérémonie pour effectuer le service dans le sanctuaire, les vêtements sacrés pour le prêtre Aaron et les vêtements de ses fils afin qu’ils puissent officier. Moïse examina tout l’ouvrage, et constata qu’il avait été fait exactement comme l’Éternel le lui avait ordonné. Alors Moïse les bénit (Exode 39.33, 40-43).
Maintenant que tout est terminé vient la visite de contrôle. Moïse, le maître d’œuvre et responsable du chantier, s’assure que rien n’a été oublié, que tout est conforme dans les plus petits détails aux directives de l’Éternel. Après avoir tout bien vérifié, il est satisfait. Il félicite les artisans et invoque la bénédiction de Dieu sur eux. Cette fin de chapitre et l’achèvement des travaux rappellent la conclusion du récit de la création dans le livre de la Genèse. Je lis le texte :
Dieu considéra tout ce qu’il avait créé, et trouva cela très bon. Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le sixième jour. Ainsi furent achevés le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent (Genèse 1.31-2.1).
Chapitre 40
Versets 1-2
Nous arrivons au chapitre 40, le dernier du livre de l’Exode, où il est question de monter le tabernacle et de l’aménager avec tous les accessoires qui servent au culte. Il faudra aussi le consacrer et oindre les prêtres dans leurs fonctions. Maintenant que tout est prêt, Moïse n’attend plus que l’ordre de l’Éternel pour la cérémonie. Son obéissance sera soulignée à plusieurs reprises dans ce chapitre qui va mentionner 7 fois que Moïse fit tout comme l’Éternel le lui avait ordonné. Je commence à lire.
L’Éternel s’adressa à Moïse et lui dit : — Le premier jour du premier mois, tu dresseras le tabernacle, la tente de la Rencontre (Exode 40.1-2).
À quelques jours près, cela fait un an que les Hébreux ont quitté l’Égypte et que la Pâque a été instituée. La suite du texte va mentionner à deux reprises, une première fois à grands traits et une seconde avec force détails, le montage du tabernacle, de son enclos, l’agencement de chaque accessoire, l’ajustement des vêtements sacerdotaux, l’onction des prêtres et de tous les objets de culte.
Versets 12-15
Je lis un passage :
Tu feras approcher Aaron et ses fils de l’entrée de la tente de la Rencontre, et tu les feras se laver dans l’eau ; puis tu revêtiras Aaron des vêtements sacrés, tu l’oindras pour le consacrer et il exercera pour moi la fonction de prêtre. Tu feras aussi avancer ses fils et tu les revêtiras de tuniques. Tu les oindras comme tu auras oint leur père et ils exerceront pour moi la fonction de prêtre ; leur onction leur conférera le sacerdoce à perpétuité, de génération en génération (Exode 40.12-15).
Les prêtres sont importants, parce qu’ils sont les intermédiaires entre l’Éternel et le peuple d’Israël. Leur fonction sacerdotale préfigure la médiation du Christ aujourd’hui même dans son présent rôle. Bien que Jésus soit revêtu de toute sa gloire et assis à la droite de la majesté divine, il intercède continuellement pour tous ceux qui s’approchent de Dieu par Lui.
Versets 16-33
La suite du texte raconte que Moïse a tout d’abord monté le tabernacle avec ses tentures, installé l’enceinte tout autour et dressé les trois rideaux : un qui barre le Lieu très saint, un qui ferme le Lieu saint, et le troisième qui sert d’entrée dans l’enclos du tabernacle. Cette tente royale de l’Éternel était magnifiquement parée. Elle avait plusieurs toiles pour toit, mais pourrait aussi être appelée une maison, car elle possédait des murs en bois et des séparations comme une habitation. Dans les tentes arabes, il y a au moins deux espaces, l’un appelé sacré et inaccessible, car réservé aux femmes. Dans celle de l’émir, une pièce lui est réservée où il reçoit les hôtes de marque. L’autre partie est ouverte aux personnes ordinaires.
Le texte continue avec la mise en service de tout ce qui va contribuer au culte de l’Éternel. Au fur et à mesure que Moïse met les accessoires en place, ils entrent en service. Il allume donc le chandelier, place les douze pains sur la table et fait brûler de l’encens sur l’autel des parfums. Comme les prêtres, il se lave les pieds et les mains dans la cuve de bronze et finalement il offre un sacrifice sur l’autel des holocaustes situé dans le parvis.
Versets 36-38
Je finis ce chapitre et le livre de l’Exode.
À partir de ce moment-là, et pendant toutes leurs pérégrinations, les Israélites se mettaient en route quand la nuée s’élevait de dessus le tabernacle. Mais aussi longtemps qu’elle restait en place, ils ne bougeaient pas et attendaient, pour continuer leur route, qu’elle s’élève de nouveau. Car la nuée de l’Éternel couvrait le tabernacle pendant le jour et, pendant la nuit, du feu brillait dans la nuée ; elle était ainsi visible pour tous les Israélites. Il en fut ainsi tout au long de leurs pérégrinations (Exode 40.36-38).
Les Israélites levaient le camp en fonction de ce que voulait l’Éternel. Ils ne votaient pas et personne, pas même Moïse, n’était habilité à prendre une telle décision. La nation était une théocratie dans tout le sens du terme puisque Dieu lui-même dirigeait leurs affaires. Les nombreuse répétitions concernant tout ce qui entoure la célébration du culte à l’Éternel mettent en valeur combien la construction du tabernacle était importante surtout depuis la crise du veau d’or qui avait failli coûter l’existence à tout Israël.
Mais durant tout le temps que fut menée cette œuvre colossale, l’attitude du peuple fut très positive. Les Israélites firent preuve de bonnes dispositions intérieures, d’une grande générosité, et d’une prompte obéissance. Le texte dit :
Ainsi fut achevé tout le travail pour le tabernacle, la tente de la Rencontre ; les Israélites avaient tout exécuté selon les directives que l’Éternel avait données à Moïse ; c’est ainsi qu’ils agirent (Exode 39.32).
Le rôle central de Moïse est à nouveau mis en évidence, et plus particulièrement sa soumission à l’Éternel.
Le dernier chapitre de l’Exode constitue la conclusion non seulement de la construction du Tabernacle, mais encore de l’ensemble du livre. On y retrouve en effet le thème central de la présence de l’Éternel au milieu de son peuple, une présence d’abord promise puis réalisée puisqu’il vient littéralement habiter au milieu d’eux. En cela, Dieu a rendu encore plus étroite l’alliance faite jadis avec leurs pères. Un avenir radieux, qui s’appelle la Terre Promise, s’ouvre dorénavant devant Israël.
Le contenu du livre de l’Exode est résumé dans le verset :
Ils sauront que je suis l’Éternel leur Dieu, qui les ai fait sortir du pays d’Égypte, pour habiter au milieu d’eux (Exode 29:46).
Il est vrai que le mot Exode, qui veut dire sortie, n’est en réalité que le titre de la première partie. Mais d’après un usage fréquent chez les anciens, il a été étendu à tout l’ouvrage. Il en sera de même pour les noms de certains autres livres de l’Ancien Testament qui ne conviennent véritablement qu’à leurs premières pages. Le début de l’Exode raconte comment l’Éternel a délivré les Hébreux de la servitude grâce à une série de prodiges, les dix plaies. Cette libération du peuple d’Israël à l’arraché, est relatée en 18 chapitres. Les événements se passent en Égypte et finissent par la traversée de la Mer Rouge. Ils sont clôturés par cette parole :
Béni soit l’Éternel qui nous a délivrés de la main des Égyptiens et de la main de Pharaon ! (Exode 18.10).
Les cinq sections de la première partie forment un récit complet où l’action se déroule d’une manière dramatique comme les cinq actes d’une tragédie. Chaque section est séparée de la précédente par une remarque servant de conclusion et indiquant le point où en est la foi d’Israël. Tout d’abord, on voit l’asservissement du peuple hébreu, la naissance de Moïse et sa première tentative en faveur de son peuple ; une entreprise futile parce qu’il l’a entreprise de sa propre initiative. À la fin de cette section, les cris d’Israël constituent la transition avec la suivante. Leur appel à l’aide monte à Dieu. Je rappelle le passage :
Le roi d’Égypte mourut, et les enfants d’Israël gémissaient encore sous la servitude, et poussaient des cris. Ces cris, que leur arrachait la servitude, montèrent jusqu’à Dieu. Dieu entendit leurs gémissements, et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les enfants d’Israël, et il en eut compassion (Exode 2.23-25).
La 2e section commence avec Dieu qui apparaît à Moïse et le charge de délivrer son peuple. Israël reçoit ce message avec foi. Je rappelle le passage :
Aaron rapporta toutes les paroles que l’Éternel avait dites à Moïse, et il exécuta les signes aux yeux du peuple. Et le peuple crut. Ils apprirent que l’Éternel avait visité les enfants d’Israël, qu’il avait vu leur souffrance ; ils s’inclinèrent et se prosternèrent (Exode 4.30, 31).
Au début de la troisième section, le dénouement semble proche, mais les démarches faites auprès de Pharaon amènent un résultat contraire à celui qu’espérait Israël ; sa servitude s’est accentuée et cette fois-ci le peuple refuse d’écouter Moïse lorsqu’il lui parle à nouveau de la part de l’Éternel. Je lis le texte :
C’est pourquoi dis aux enfants d’Israël : « Je suis l’Éternel, je vous affranchirai des travaux dont vous chargent les Égyptiens, je vous délivrerai de leur servitude, et je vous sauverai à bras étendu et par de grands jugements. Je vous prendrai pour mon peuple, je serai votre Dieu, et vous saurez que c’est moi, l’Éternel, votre Dieu, qui vous affranchis des travaux dont vous chargent les Égyptiens. Je vous ferai entrer dans le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob ; je vous le donnerai en possession, moi l’Éternel. » Ainsi parla Moïse aux enfants d’Israël. Mais l’angoisse et la dure servitude les empêchèrent d’écouter Moïse (Exode 6.6-9).
Dans la 4e section, Dieu intervient avec force et fracas. La défaite de Pharaon et la délivrance d’Israël sont totales. Le texte dit alors :
Israël crut à l’Éternel et à Moïse son serviteur (Exode 14.31).
La cinquième section de la première partie couronne le récit par le cantique de Moïse, un chant de triomphe qui célèbre cette victoire de l’Éternel.
La seconde partie de l’Exode a deux sections qui décrivent comment le Seigneur devient le roi d’Israël : Tout d’abord, il leur donne la Loi, la constitution du royaume ; ensuite, il se fait construire sa demeure royale qui se termine sur ces paroles :
La gloire de l’Éternel remplissait le tabernacle (Exode 40.35).
Un jour, cette même gloire de Jésus-Christ remplira toute la terre.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.