Les émissions

28 juil. 2022

Exode 3.12 – 4.25

Chapitre 3

Versets 12-13

Lorsque les noirs américains étaient esclaves, ils ont créé un genre musical fait de prières tirées des Écritures. C’était leur façon d’implorer la délivrance divine. Depuis, certains negro-spirituals sont devenus célèbres comme : let my people go ! Il reprend les paroles de Moïse au pharaon : laisse partir mon peuple ! C’est en effet lui que Dieu a choisi pour conduire les Hébreux dans le pays promis. Mais ce brave Moïse n’est pas très enthousiaste à cette idée, il a donc besoin de beaucoup d’encouragements. Je continue à lire dans le chapitre 3 de l’Exode :

Je serai avec toi, lui répondit Dieu. Et voici le signe auquel on reconnaîtra que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir le peuple hors d’Égypte, vous m’adorerez sur cette montagne-ci. Moïse reprit : — J’irai donc trouver les Israélites et je leur dirai : « Le Dieu de vos ancêtres m’a envoyé vers vous ». Mais s’ils me demandent : « Quel est son nom ? » que leur répondrai-je ? (Exode 3.12-13).

Dieu promet d’épauler son serviteur et de prouver qui il est en conduisant son peuple au mont Sinaï. Mais Moïse se souvient de son cuisant échec, lorsqu’il s’était présenté une première fois pour aider les Hébreux. Il a peur de se faire à nouveau rabrouer. Mais comme dire à Dieu un non franc et massif n’est pas une bonne idée, il essaie de se montrer accommodant tout en traînant les pieds et finira par accepter la charge qui lui incombe. Cependant, une question valable se pose : Au nom de qui ce berger prétend-il prendre une autorité sur les Israélites pour les conduire hors d’Égypte ? Et comment feront-ils confiance à un Dieu inconnu, dont ils ignorent l’identité ? Car il faut bien dire que le nom de l’Éternel n’avait plus la résonance d’antan, à l’époque des patriarches.

Versets 14-15

Je continue le texte.

Alors Dieu dit à Moïse : — Je suis celui qui est. Puis il ajouta : Voici ce que tu diras aux Israélites : Je suis m’a envoyé vers vous. Puis tu leur diras : « L’Éternel, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob m’a envoyé vers vous. C’est là mon nom pour l’éternité, c’est sous ce nom que l’on se souviendra de moi pour tous les temps. » (Exode 3.14-15).

Cette réponse, Je suis celui qui est, décrit l’Éternel par rapport à l’espace-temps, ce bocal dans lequel nous vivons et qui nous emprisonne tels des poissons rouges. Dieu révèle quelque chose de lui-même, il est celui qui subsiste, l’être par excellence, qui tient son existence de personne, qui est à l’origine de tout et supérieur à tout ce qui est de l’ordre de la création dans l’univers. Il est celui qui est par opposition aux idoles qui n’ont pas d’existence réelle. Dieu est aussi fidèle à lui-même et à ses promesses.

Moïse peut donc s’engager dans sa mission avec confiance malgré ses adversaires redoutables : le pharaon, ses dieux, ses magiciens et son armée. En se situant par rapport à Abraham, Isaac et Jacob, l’Éternel rappelle qu’il est celui qui dans le passé s’est déjà révélé aux patriarches, les ancêtres des Israélites. Cela dit, Dieu ne donne pas son vrai nom tout de suite, car le mystère de sa personne reste inaccessible à l’être humain. En français, le mot Éternel est une traduction approximative de 4 consonnes hébraïques qui sont une forme du verbe être et désignent Dieu dans l’Ancien Testament.

Dans l’Évangile et le livre de l’Apocalypse, Jésus-Christ reprend pour lui-même cette définition. Je lis les passages :

Vraiment, je vous l’assure, avant qu’Abraham soit venu à l’existence, moi, je suis. Voici ! Il vient au milieu des nuées, et tout le monde le verra et même ceux qui l’ont percé. Moi je suis l’Alpha et l’Oméga dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant (Jean 8.58 ; Apocalypse 1.7-8).

Versets 16-20

Je continue le texte.

« Va donc, réunis les responsables d’Israël et dis-leur : L’Éternel, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob m’est apparu et m’a dit : Je suis décidé à intervenir en votre faveur, car j’ai vu quel traitement on vous inflige en Égypte. Aussi ai-je décidé de vous faire sortir d’Égypte, où vous êtes en proie à l’oppression, pour vous conduire dans le pays des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Yebousiens, dans un pays ruisselant de lait et de miel. » Les responsables d’Israël t’écouteront et tu iras trouver le pharaon avec eux pour lui dire : « L’Éternel, le Dieu des Hébreux, est venu nous trouver. Maintenant, veuille donc nous accorder la permission de faire trois journées de marche dans le désert pour aller offrir un sacrifice à l’Éternel notre Dieu. » Je sais que le pharaon ne vous permettra pas de partir s’il n’y est pas contraint avec puissance. C’est pourquoi j’interviendrai et je frapperai l’Égypte de toutes sortes de prodiges que j’accomplirai au milieu d’elle. Après cela, il vous renverra (Exode 3.16-20).

Les hommes à la tête des familles et des tribus étaient les responsables désignés de la nation. Ils remplissaient les fonctions d’administrateurs, de juges et de conseillers. Cette structure était présente chez tous les peuples de l’antiquité. Dans un premier temps, Dieu va demander au pharaon de libérer son peuple tout en douceur, sans le brusquer. Il lui donne une chance de coopérer en lui tendant une branche d’olivier. Ce n’est que plus tard qu’il dégainera l’épée. Moi, dans ma sagesse, j’aurais frappé le pharaon et tous ses chefs d’une crise cardiaque et le tour était joué. Mais le Dieu du ciel et de la terre ne se comporte pas ainsi envers ses créatures qu’il respecte, même les plus viles d’entre elles. Dans l’Évangile, on le voit agir avec sollicitude même envers le roi Hérode qui était pourtant un tyran de première catégorie. Mais la nature de Dieu est d’être compatissante. Je cite un texte :

L’Éternel est plein de pitié et miséricordieux. Il est plein de patience et débordant d’amour. Il ne tient pas rigueur sans cesse et son ressentiment ne dure pas toujours. Il ne nous traite pas selon le mal que nous avons commis, il ne nous punit pas comme le méritent nos fautes (Psaumes 103.8-10).

Voilà pourquoi Dieu va être patient et manifester sa bonté envers pharaon. En refusant l’offre de l’Éternel, il va signer sa fin et connaître une amère défaite pour ses dieux et son peuple sévèrement jugé par les célèbres 10 plaies d’Égypte.

Versets 21-22

Je finis le chapitre 3 de l’Exode.

Je ferai gagner à ce peuple la faveur des Égyptiens, de sorte qu’à votre départ, vous ne vous en irez pas les mains vides. Chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui habite chez elle des ustensiles d’argent et d’or ainsi que des vêtements. Vous les donnerez à porter à vos fils et vos filles. Ainsi vous dépouillerez les Égyptiens (Exode 3.21-22).

Cette déclaration avait déjà été faite à Abraham. Je cite le passage :

Sache bien que tes descendants vivront en étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas, on en fera des esclaves et on les opprimera pendant quatre cents ans. Mais je punirai la nation qui les aura réduits en esclavage et ils quitteront le pays chargés de grandes richesses (Genèse 15.13-14).

Ils ne vont pas voler les Égyptiens, mais seulement récupérer des arriérés. Les Hébreux avaient été esclaves sans toucher le moindre salaire, alors leur départ sera l’occasion de faire les comptes. Dieu leur donne ce qui leur est dû après 4 siècles de travaux forcés. La loi de Moïse s’en inspirera, puisque les Israélites ne devront pas laisser partir les mains vides les esclaves affranchis. C’est toujours mieux de déménager et de commencer une nouvelle vie les poches pleines plutôt que vides. Maintenant que Moïse a reçu son ordre de mission, il sait ce qu’il doit faire. Il connaît la marche à suivre ainsi que la réaction de ses adversaires puisque l’éternel lui a ouvert une fenêtre sur l’avenir.

Chapitre 4

Versets 1-5

Nous arrivons au chapitre 4 de l’Exode. Moïse a encore des réserves sur le plan de Dieu. Il hésite à se lancer. Pour tout dire, il n’est pas vraiment partant, il a trop de questions qui lui trottent dans la tête et il ne voit que des obstacles se dresser devant lui. Mais Dieu va prendre en compte toutes ses craintes et y répondre en se montrant patient, compréhensif et miséricordieux. Je commence à lire.

Moïse objecta : — Et s’ils ne me croient pas et ne m’écoutent pas, s’ils me disent : « L’Éternel ne t’est pas apparu » ? Qu’as-tu dans la main ? lui demanda l’Éternel. — Un bâton. — Jette-le par terre. Moïse jeta le bâton par terre et celui-ci se transforma en serpent. Moïse s’enfuit devant lui, mais l’Éternel lui dit : — Tends la main et attrape-le par la queue ! Moïse avança la main et saisit le serpent, qui redevint un bâton dans sa main. — C’est pour qu’ils croient que l’Éternel, le Dieu de leurs ancêtres, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, t’est réellement apparu (Exode 4.1-5).

Par la suite, Moïse utilisera son bâton à maintes reprises. Ce bout de bois devint son assurance, la certitude qu’il n’avait pas rêvé et que Dieu lui était apparu. Ce sera sa marque d’autorité et la preuve devant tous qu’il est bien le porte-parole de l’Éternel. Ce bâton ne détenait en lui-même aucun pouvoir, mais utilisé en accord avec la volonté de Dieu, il déclenchait sa puissance qui se manifestait alors au travers de Moïse. Les sorciers égyptiens vont s’opposer à lui avec leurs bâtons qui sont aussi animés d’une puissance, celle du diable. Tous les objets que je possède sont neutres, ils ne sont ni bons ni mauvais. Ce qui fait la différence est comment je les utilise. Ainsi, une maison peut-être un havre de paix et un lieu d’hospitalité ou une plaque tournante de trafic.

Versets 6-9

Je continue.

Puis l’Éternel continua : — Mets ta main sur ta poitrine. Moïse mit sa main sur sa poitrine puis la ressortit : elle était couverte d’une lèpre blanche comme la neige. — Remets ta main sur ta poitrine, lui dit Dieu. Il la remit. Quand il la ressortit, elle était redevenue saine. — Si donc ils ne te croient pas, lui dit l’Éternel, et s’ils ne sont pas convaincus par le premier signe miraculeux, ils croiront après le deuxième. Si, toutefois, ils n’ont pas confiance, même après avoir vu ces deux signes et s’ils ne t’écoutent pas, alors tu puiseras de l’eau dans le Nil, tu la répandras par terre, et, dès qu’elle touchera le sol, elle se transformera en sang (Exode 4.6-9).

Sous l’Ancienne Alliance, la lèpre symbolisait le péché et la culpabilité de l’homme envers son Créateur. Elle était crainte comme la peste au Moyen-Âge et le cancer aujourd’hui. En manifestant ce pouvoir instantané de déclencher cette maladie et de la guérir, l’Éternel révèle sa puissance pour conforter Moïse dans sa mission. En second lieu, en disant à Moïse de poser la main sur sa poitrine, Dieu lui demande implicitement de se soumettre à sa volonté. Il voulait placer son autorité et ce bâton à miracles entre les mains d’un serviteur qui lui soit entièrement dévoué. Dans l’Évangile, Jésus dit :

L’homme bon tire le bien du bon trésor de son cœur ; celui qui est mauvais tire le mal de son mauvais fonds. Ce qu’on dit vient de ce qui remplit le cœur (Luc 6.45).

En troisième lieu, ces signes miraculeux visent non seulement à donner confiance à Moïse, mais aussi à prouver aux Israélites qu’il est revêtu de l’autorité de l’Éternel. Ils serviront également à convaincre le pharaon et les Égyptiens.

Versets 10-12

Je continue le texte.

— Ah ! Seigneur, dit Moïse, je n’ai pas la parole facile. Cela ne date ni d’hier, ni d’avant-hier, et cela ne s’est pas amélioré depuis que tu as commencé à parler à ton serviteur ; j’ai la bouche et la langue embarrassées. L’Éternel lui répondit : — Qui a doté l’homme d’une bouche ? Qui le rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Éternel ? Maintenant donc, vas-y ; je serai moi-même avec ta bouche et je t’indiquerai ce que tu devras dire (Exode 4.10-12).

Moïse avance une nouvelle excuse ; il n’est pas éloquent. Il est fort probable qu’il disait vrai, mais là n’est pas le problème, c’est son attitude qui coince. Il est lassant à la fin avec ses arguments contre. Mais cette fois encore Dieu le rassure.

Versets 13-17

Je continue.

Mais Moïse rétorqua : — Non, Seigneur ! Je t’en prie ! Envoie qui tu voudras pour cela ! Alors l’Éternel se mit en colère contre Moïse et lui dit : — Eh bien ! il y a ton frère Aaron, le lévite. Je sais qu’il parlera facilement. D’ailleurs, il est déjà en chemin pour venir te trouver ; il sera tout heureux de te voir. Tu lui parleras, tu lui mettras des paroles dans la bouche, et moi, je vous assisterai tous deux dans ce que vous direz et je vous indiquerai ce que vous aurez à faire. Il sera ton porte-parole devant le peuple, il te servira de bouche, et tu seras pour lui comme le dieu qui parle à son prophète. Tu prendras ce bâton en main, et c’est avec celui-là que tu accompliras les signes miraculeux (Exode 4.13-17).

C’est la cinquième et dernière fois que Moïse s’oppose à Dieu. Il devient pénible. Dieu accède à sa requête, mais n’est vraiment pas content et ne veut pas que son autorité soit partagée. Aaron fonctionnera donc comme le prophète de son frère qui communiquera ses paroles au peuple. Moïse a commis une grave erreur en demandant un porte-voix. Plus tard, cette bévue lui retombera dessus quand Aaron et leur sœur Miriam contesteront l’autorité de Moïse et il faudra que l’Éternel s’en mêle.

Versets 18-19

Je continue.

Moïse s’en alla et rentra chez Jéthro son beau-père. Il lui dit : — Je vais partir pour retourner auprès de mes frères de race en Égypte et voir s’ils sont encore en vie. Jéthro lui répondit : — Va en paix ! L’Éternel dit à Moïse lorsqu’il était encore à Madian : — Mets-toi en route, retourne en Égypte, car tous ceux qui voulaient te faire périr sont morts (Exode 4.18-19).

La région située à l’est de la Mer Rouge et au nord du mont Sinaï est encore appelée la terre de Madian, ou de Jéthro, par les Arabes. Le pharaon qui voulait la peau de Moïse étant mort, il a le champ libre pour retourner en Égypte et commencer sa carrière de libérateur d’Israël.

Versets 20-23

Je continue.

Alors Moïse emmena sa femme et ses fils, il les installa sur un âne et prit le chemin de l’Égypte, tenant en main le bâton de Dieu. L’Éternel dit à Moïse : — Maintenant que tu es en route pour retourner en Égypte, considère tous les miracles que je t’ai donné le pouvoir d’accomplir. Tu les feras devant le pharaon. Moi, je lui donnerai un cœur obstiné, de sorte qu’il ne permettra pas au peuple de s’en aller. Tu diras au pharaon : « Voici ce que dit l’Éternel : Israël est mon fils aîné. Je te l’ordonne : Laisse aller mon fils pour qu’il me rende un culte. Si tu refuses, je ferai périr ton fils aîné » (Exode 4.20-23).

Au début, Dieu va parler calmement au despote. En gros, il va lui dire : il y deux méthodes : la douce ou la dure. Soit tu laisses partir Israël, soit ton fils meurt et ils partiront de toute manière. À toi de choisir ! Dieu est indulgent, il ne va pas faire mourir les premiers-nés tout de suite, mais va d’abord envoyer 9 plaies en signe d’avertissement. L’endurcissement du cœur du pharaon est mentionné à 18 reprises dans le livre de l’Exode ; 9 fois, il est attribué à l’Éternel et 9, au roi lui-même. L’entêtement de pharaon met l’accent sur la responsabilité humaine, tandis que l’action punitive de Dieu souligne sa souveraineté.

Versets 24-25

Je continue.

Pendant le voyage, au campement où ils passaient la nuit, l’Éternel attaqua Moïse, cherchant à le faire mourir. Alors Séphora saisit une pierre tranchante, coupa le prépuce de son fils et en toucha les pieds de Moïse en disant : — Tu es pour moi un époux de sang. Alors l’Éternel laissa Moïse. C’est à cette occasion que Séphora dit à Moïse à cause de la circoncision : — Tu es un époux de sang ! (Exode 4.24-26).

Quelle étrange histoire ! Moïse est apathique. Il aurait dû circoncire son fils, car plus qu’un simple rite, c’était le sceau de l’alliance entre l’Éternel et Israël selon le commandement donné à Abraham. Par sa négligence, Moïse s’est rendu coupable d’une transgression grave, car il est écrit :

« Un mâle incirconcis qui n’aura pas été circoncis dans sa chair, sera exterminé du milieu de son peuple » (Genèse 17.14).

De plus, en tant que futur chef d’Israël, Moïse doit donner l’exemple. En ce temps-là, on utilisait des couteaux de pierre qui continuèrent à être utilisés même après que ceux en métal furent introduits parce qu’ils étaient plus acérés. Couper le prépuce est une façon symbolique de supprimer la chair, le soi, sa propre volonté. Au niveau spirituel, ce rite enseigne que l’homme ne doit pas mettre sa confiance en lui et dans ses accomplissements, mais en Dieu. En menaçant Moïse de mort, l’Éternel l’a rappelé à l’ordre de manière plutôt brutale. La leçon pour nous est qu’il ne faut pas prendre l’alliance avec Dieu, ses ordres et sa parole à la légère

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 24 2024

Émission du jour | Job 1.6-22

Prospérité et épreuves de Job (suite)

Nos partenaires