Exode 25.23 – 26.33
Chapitre 25
Introduction
Si je voulais aller voir le Président de la République, l’accès m’en serait purement et simplement interdit. Si par hasard il me convoquait, alors je devrais suivre un parcourt du combattant protocolaire avant de pouvoir le rencontrer. Cette barrière signifie qu’il occupe un rang élevé en dignité.
Dans l’Ancien Testament, l’Israélite qui voulait entrer en contact avec l’Éternel, devait lui aussi passer par toutes sortes de chicanes. Dieu avait établi son trône terrestre dans le Lieu très saint du tabernacle dans lequel seul le Grand-prêtre pouvait entrer au nom de tous les Israélites, une fois l’an. Il enduisait alors de sang le propitiatoire, le couvercle du coffre qui s’y trouvait. Après quoi, il ressortait aussitôt.
Par contraste, après que Jésus ait offert son propre sang sur la croix, il s’est assis pour toujours à la droite de la majesté divine où il siège aujourd’hui. Je ne prétends pas comprendre ce qui s’est passé au ciel où ce qui s’y passe encore. Par contre, je sais que le sacrifice du Christ était un règlement de comptes entre le Père et le Fils, ce dernier représentant l’humanité corrompue. C’est aussi grâce à Jésus et en son nom que le repentant est aujourd’hui accueilli par Dieu à bras ouverts comme le dit ce passage du Nouveau Testament que je cite :
Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment (Hébreux 4.16).
Le tabernacle était un édifice complexe avec toutes sortes de barrières qui faisaient office de garde-fous. Je peux ne pas être d’accord avec Dieu et argumenter à l’infini, mais je ne pourrais changer ni ce qui s’est passé dans les annales célestes, ni les exigences divines à mon égard. Soit je rejette Dieu et Jésus-Christ, soit je les accepte tels qu’ils se présentent à moi. Je n’ai pas d’autre alternative. Les Français sont bien moins religieux aujourd’hui que dans le passé. Ils ont remplacé Dieu par ce que les Écritures appellent des idoles et ils mènent une existence superficielle et vide de sens. Il n’y a qu’une façon de sortir de ce piège. Je lis un passage :
Vous avez été libérés de cette manière futile de vivre que vous ont transmise vos ancêtres et vous savez à quel prix. Ce n’est pas par des biens qui se dévaluent comme l’argent et l’or. Non, il a fallu que le Christ, tel un agneau pur et sans défaut, verse son sang précieux en sacrifice pour vous (1Pierre 1.18-19).
Après avoir énoncé les Dix Commandements, l’Éternel a donné à Moïse le modèle du tabernacle et de tous les objets de culte qu’il doit faire construire. Le meuble le plus important est l’arche de l’alliance, ce coffre recouvert d’un couvercle, le propitiatoire, et qui se trouve dans le Lieu très saint. Dans la plus grande partie du Tabernacle, qui s’appelle le Lieu saint, seuls les prêtres pouvaient entrer pour vaquer à leurs occupations et invoquer Dieu. Il s’y trouvait trois ustensiles, qui sont le chandelier d’or, la table à pains, et l’autel des parfums. Ces objets sont très chargés de symbolisme.
Versets 23-30
Je continue à lire dans le chapitre 25 de l’Exode des extraits détaillant la table à pains.
Tu fabriqueras une table en bois d’acacia. Tu la plaqueras d’or pur. Tu feras quatre anneaux d’or que tu fixeras aux quatre coins de la table. Dans ces anneaux viendront s’insérer les barres destinées à porter la table. Tu feras ces barres en bois d’acacia et tu les plaqueras d’or. Elles serviront à transporter la table. Tu fabriqueras aussi des plats et des coupes, des carafes et des bols en or pur. Tu placeras sur la table le pain exposé devant moi. Il sera en permanence devant moi (Exode 25.23-30).
Sur cette table se trouvent 12 pains qui symboliquement représentent les 12 tribus d’Israël qui s’offrent à Dieu. Ce petit meuble a plusieurs significations. Une table est un lieu de convivialité, de partage et de communion. L’Éternel désirait que les Israélites invoquent son nom et entretiennent avec lui des relations amicales. Cette invitation s’adresse aujourd’hui à l’humanité entière. Ceux qui répondent à son appel s’assiéront avec lui à la fin des temps et partageront le repas des noces de l’Agneau. Je lis ce que Jésus a promis à ses disciples :
Vous mangerez et vous boirez à ma table, dans mon royaume, et vous siégerez sur des trônes pour gouverner les douze tribus d’Israël (Luc 22.30).
En second lieu, ces pains de farine rappellent que Dieu pourvoit aux besoins de ses créatures, hommes ou bêtes. Chaque sabbat les pains étaient remplacés par des frais, tandis que les prêtres mangeaient les vieux en buvant du vin. En 3e lieu, ces pains annonçaient le repas-souvenir que le Christ a établi à la veille de sa mort. Je cite un passage :
Il prit du pain, remercia Dieu, le partagea en morceaux qu’il leur donna en disant : Ceci est mon corps qui est donné pour vous. Faites cela en souvenir de moi. Après le repas, il fit de même pour la coupe, en disant : Ceci est la coupe de la nouvelle alliance conclue par mon sang qui va être versé pour vous (Luc 22.19-20).
Jésus a aussi dit :
C’est moi qui suis le pain qui donne la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif (Jean 6.35).
Finalement, ces douze pains étaient cuits sans levain, qui dans les Écritures représente presque toujours le mal, la méchanceté et l’hypocrisie. Ces pains préfiguraient que le Christ venu du ciel serait sans faute.
Versets 31-40
Après la table vient le chandelier d’or. Je lis sa description en la résumant.
Tu feras un chandelier en or pur, travaillé au marteau. Tu le feras d’une seule pièce avec son pied, ses calices, ses boutons et ses fleurs. Six branches en sortiront latéralement, trois d’un côté et trois de l’autre. Chacune des six branches du chandelier portera trois calices en forme de fleur d’amandier, avec le bouton et la fleur. Tu fabriqueras aussi sept lampes que tu fixeras en haut du chandelier, de manière à éclairer l’espace devant lui. On emploiera une trentaine de kilogrammes d’or pur pour faire le chandelier et tous ses accessoires. Aie soin d’exécuter tout ce travail exactement selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne (Exode 25.31-33, 37, 39-40).
Alors que Moïse se trouve sur le mont Sinaï, l’Éternel lui montre ce qu’il devra réaliser. Pour la circonstance, il l’a doté d’une mémoire prodigieuse afin qu’il puisse tracer des plans précis de tout ce qu’il devra construire. Le chandelier avait une fonction très pratique vu que c’était le seul éclairage du tabernacle. Il se composait d’une tige centrale flanquée de 3 branches de chaque côté, 7 en tout. Chacune ressemblait à un rameau d’amandier avec fruit et fleur. Au sommet se trouvait une coupole qui avait la forme d’une fleur d’amandier ouverte que l’on remplissait d’huile. Tout était en or pur.
Dans les Écritures, le chandelier représente souvent le peuple de Dieu et le chiffre 7, la plénitude. La comparaison des branches à un amandier avec fleurs et fruits suggère un arbre en pleine croissance, ce qui symbolise la vigueur de la nation d’Israël. L’huile, qui l’alimente, qui brûle et donne sa lumière, fait penser à l’action du Saint-Esprit qui éclaire et conduit les Israélites, tout comme la nuée les dirigeait pendant leur marche dans le désert.
Dans le Nouveau Testament, les croyants sont eux aussi appelés à briller dans le monde, à communiquer la grâce de Dieu manifestée en la personne de Jésus-Christ. Je cite un passage :
Faites tout pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans tache au sein d’une humanité corrompue et perverse parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde (Philippiens 1.14-15).
Dans les Textes Sacrés, la lumière est très symbolique. Elle représente souvent la parole de Dieu. Je cite un passage :
Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier (Psaumes 119.105).
La lumière est aussi associée à la personne du Christ. L’apôtre Jean qui était très familier avec le chandelier du temple de Jérusalem l’a assimilé à Jésus. Je lis les passages :
En lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes. La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas accueillie. Il vint pour être un témoin de la lumière, afin que tous les hommes croient par lui. Celle-ci était la véritable lumière, celle qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain. Jésus parla de nouveau en public : Je suis la lumière du monde, dit-il. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie. Aussi longtemps que je suis encore dans le monde, je suis la lumière du monde. C’est pour être la lumière que je suis venu dans le monde, afin que tout homme qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres (Jean 1.4-5, 9 ; 8.12 ; 9.5 ; 12.46).
Le Christ est la lumière qui dissipe les ténèbres d’ordre moral ou spirituel. La connaissance des Écritures et l’acceptation de son enseignement donnent une vision du monde qui s’appuie sur l’absolu ce qui permet de discerner le vrai du faux et le bien du mal. Sans la Parole de Dieu, je suis laissé à ma propre sagesse ou dirigé par celle des autres ce qui est dangereux. Je cite un passage :
Veillez à ce que personne ne vous prenne au piège de la recherche d’une « sagesse » qui n’est que tromperie et illusion, qui se fonde sur des traditions tout humaines, sur les principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde, mais non sur le Christ (Colossiens 2.8).
Verset 1
Nous arrivons maintenant au chapitre 26 de l’Exode où l’Éternel va expliquer à Moïse avec précision comment construire le tabernacle. La première fois que j’ai lu ce passage, je l’ai trouvé fastidieux et barbant au possible. Pourtant, tous les détails sont significatifs aussi bien pour le peuple d’Israël que pour nous, car ce sont des images qui préfiguraient la venue du Messie. Rien n’est donc laissé au hasard et c’est pourquoi Dieu est très méticuleux avec les explications qu’il donne à son maître d’œuvre.
Je commence à lire.
Tu feras le tabernacle avec dix tentures de fin lin retors, de pourpre violette, de pourpre écarlate et de rouge éclatant. On y brodera des chérubins. Tu feras faire cela par des artisans (Exode 26.1).
Le tabernacle sera agrémenté de couleurs très vives, mais elles ne seront visibles que de l’intérieur à la lumière du chandelier. Les prêtres de service qui pénétreront à l’intérieur du sanctuaire pour adorer Dieu seront saisis par la beauté de la tenture. Elle fera contraste avec le désert où tout est morne et tristounet. Un proverbe de l’Ancien Testament dit : ce qui plaît aux yeux réjouit le cœur (Proverbes 15.30). La beauté joue le rôle d’un antidépresseur. Le lin précieux très fin d’origine égyptienne symbolise la pureté ; le pourpre violet représente la nature céleste ; le pourpre écarlate, la royauté ; et le rouge éclatant, le sacrifice. Toutes ces couleurs magnifiques expriment la majesté du Fils de Dieu. Les fils de lin étaient tordus ensemble avant d’être tissés ce qui rendait la toile très résistante, une caractéristique indispensable dans une région qui connaît des tempêtes de sable violentes.
Versets 2-13
À partir d’ici, je vais résumer la suite pour donner une idée du travail et de la composition de la tenture. La couverture complète du Tabernacle était constituée de 4 toiles différentes placées l’une sur l’autre. La première en fin lin était composée de 10 bandes parallèles de deux mètres de large cousues bord à bord et avec des cordons de pourpre violet et des agrafes en or, des symboles de royauté et de la gloire de Dieu. Terminée, elle formait deux grands tapis, l’un recouvrait le Lieu très saint et l’autre le Lieu saint.
Sur la première tenture en est une autre fabriquée en poils de chèvre comme celles qu’utilisent encore aujourd’hui les Bédouins pour leurs tentes. Les chèvres de ces pays ont des poils plus longs et plus fins que celles d’Europe.
Cette 2e toile avait un mètre de plus que la précédente, débordant de 50 cm de chaque côté et d’un mètre sur l’arrière. Elle aussi avait des cordons et des agrafes, mais en bronze. Comme la peau de chèvre est ordinaire et utilitaire, elle représente Jésus dans son humanité rejeté par son peuple. Je lis une prophétie :
Car devant l’Éternel, il a grandi comme une jeune pousse ou comme une racine sortant d’un sol aride. Il n’avait ni prestance ni beauté pour retenir notre attention ni rien dans son aspect qui pût nous attirer. Il était méprisé, abandonné des hommes, un homme de douleur habitué à la souffrance. Oui, il était semblable à ceux devant lesquels on détourne les yeux. Il était méprisé, et nous n’avons fait aucun cas de sa valeur (Ésaïe 53.2-3).
Verset 14
Je continue le texte.
Tu mettras sur la tente une couverture en peaux de béliers teintes en rouge et une couverture en peaux de dauphins par-dessus (Exode 26.14).
Après le fin lin et le poil de chèvre viennent les peaux de béliers, puis celles de dauphins. Ces 4 toiles couvraient le tabernacle en le rendant totalement obscur. Les peaux de béliers teintes en rouge couleur de sang, préfigurent le Christ sacrifié. Je continue à lire la prophétie précédente :
C’est pour nos péchés qu’il a été percé, c’est pour nos fautes qu’il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. L’Éternel a fait retomber sur lui les fautes de nous tous. On l’a frappé, et il s’est humilié, il n’a pas dit un mot. Semblable à un agneau mené à l’abattoir, tout comme la brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas dit un mot. Il a été frappé à mort à cause des péchés que mon peuple a commis (Ésaïe 53.5-8).
La 4e toile faite en peaux de dauphins non teintées était imperméable et la première ligne de défense contre les intempéries. De couleur gris clair et discrète sur fond de désert, elle n’attirait pas les regards et passait plutôt inaperçue. Seuls les Israélites savaient que sous cette toile se trouvait le trône terrestre du Tout-Puissant. Aujourd’hui, c’est pareil. L’immense majorité des êtres humains ne voient en Jésus-Christ qu’un homme, un grand philosophe humaniste peut-être, mais un simple être humain comme il y en a eu beaucoup qui ont marqué leur temps puis ont disparu. Seuls les vrais croyants ont l’assurance que le Christ est le Messie, le Créateur de l’univers, le Tout-Puissant et le juge de toute la terre.
Versets 15-29
À partir d’ici, le texte donne avec force détails la construction de la structure du tabernacle. Je vais seulement en lire des extraits :
Tu feras pour le tabernacle des cadres en bois d’acacia qui seront posés debout. Chaque cadre aura cinq mètres de long et soixante-quinze centimètres de large, Tu feras cinq traverses de bois d’acacia pour l’un des côtés du tabernacle, cinq pour l’autre côté et cinq pour le fond à l’ouest. La traverse médiane passera au milieu des cadres, d’une extrémité à l’autre du tabernacle. Tu plaqueras d’or tous les cadres et tu feras des anneaux d’or pour recevoir les traverses que tu plaqueras également d’or (Exode 26.15-16, 26-29).
Les cadres étaient constitués par 20 planches d’acacia de chaque côté et 10 derrière. Recouvertes d’or, elles étaient disposées verticalement sur des bases en argent. Ce métal précieux était utilisé comme monnaie, en bijouterie, et pour la fabrication d’idoles. Les planches avaient des anneaux fixés sur leur longueur dans lesquels passaient des traverses horizontales aussi en bois qui maintenaient l’ensemble rigide.
Versets 31-33
Je continue.
Tu feras un voile en laine de pourpre violette, de pourpre écarlate, de rouge éclatant et de fin lin retors et tu y feras broder des chérubins par des artisans. C’est là, derrière le voile, que tu déposeras le coffre contenant l’acte de l’alliance (Exode 26.31, 33).
Ce rideau séparait les Lieux saint et très saint. Comme la première toile, il était fabriqué avec du fin lin d’Égypte et teinté de couleurs magnifiques avec des chérubins brodés qui rappellent la sainteté de Dieu. Il était suspendu par des agrafes en or fixées sur 4 piliers en acacia plaqués or et reposant sur des socles en argent. Ce rideau séparait le tabernacle en deux parties et constituait la porte d’entrée du Lieu très saint qui était un cube de 5 m de côté.
Le Lieu saint faisait 10 m de long sur 5 de large. Seul le grand-prêtre avait le droit de franchir ce voile une fois par an, le Jour des expiations qui s’appelle en hébreu, Yom Kippur. Ce jour solennel, il enduisait le couvercle du coffre de l’alliance avec du sang d’un animal sacrifié et ressortait aussitôt. Cette séparation bien nette entre les deux parties du Tabernacle symbolise le corps humain du Christ. Lorsqu’il mourut sur la croix, ce voile se déchira de lui-même de haut en bas, signifiant par là que désormais l’accès au trône de Dieu était possible à tout être humain.
Chapitre 26
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.