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22 août 2022

Exode 19.1 – 19.25

Chapitre 19

Versets 1-2

Avant la République et sous l’Ancien Régime, on disait : Si veut le roi, si veut la loi. C’est-à-dire que la vraie loi était la seule volonté du roi, et donc de ses caprices. Même sous nos tropiques où tout le monde est censé être égal devant la loi, la réalité n’est pas aussi brillante. La Loi de Moïse par contre, même si elle était implacable, avait le grand mérite d’être juste et égalitaire. Elle fut promulguée au mont Sinaï où le peuple d’Israël est arrivé après bien des péripéties. Je commence à lire le chapitre 19 du livre de l’Exode.

Le troisième mois après leur départ d’Égypte, ce jour même, les Israélites arrivèrent au désert du Sinaï. Après être partis de Rephidim, ils entrèrent dans ce désert et y dressèrent leur camp en face de la montagne (Exode 19.1-2).

Le Sinaï désigne tantôt la montagne, tantôt le désert au sud-est de la péninsule du même nom. D’après un autre texte, les Hébreux vont y rester environ un an. Le Sinaï va servir de cadre pour tous les événements relatés dans la suite de l’Exode ainsi que dans les deux livres suivants, le Lévitique et les Nombres, aussi écrits par Moïse. L’Éternel va demander à son peuple s’ils veulent continuer comme ils ont commencé depuis leur départ d’Égypte, guidés et protégés par lui de jour comme de nuit, ou s’ils préfèrent décider de leur propre sort, mais en gardant sa loi.

Versets 3-4

Je continue.

Moïse gravit la montagne pour aller vers Dieu. D’en haut, Dieu l’appela et lui dit : — Voici comment tu parleras aux descendants de Jacob et ce que tu annonceras aux Israélites : « Vous avez vu vous-mêmes comment j’ai traité les Égyptiens et comment je vous ai portés comme sur des ailes d’aigles pour vous faire venir jusqu’à moi » (Exode 19.3-4).

Pendant son vol, la femelle de l’aigle porte ses petits sur ses ailes. Dans son dernier livre, Moïse rappelle tous ces événements en utilisant la même analogie. Je lis le passage :

L’Éternel fut comme un grand aigle qui pousse sa couvée à prendre son envol, planant sur ses aiglons, puis, étendant ses ailes, il les a pris et portés sur ses ailes (Deutéronome 32.11).

C’est une allusion à la façon dont Dieu a pris soin de son peuple en lui faisant surmonter toutes les difficultés. L’aigle est souvent utilisé dans les Écritures comme symbole de la puissance et de la majesté divines. Grâce à la forte envergure de ses ailes puissantes, il est l’oiseau par excellence, capable de planer pendant des heures sur les hauteurs. L’Éternel s’est comporté comme maman aigle. Il s’est occupé de tout. C’est par pure grâce, par des faveurs non méritées qu’il a fait sortir les Hébreux d’Égypte et les a conduits jusque dans le Sinaï. Ils étaient dans une situation désespérée et il les en a délivrés. Il les a préservés de l’ange exterminateur qui frappa de la peste tous les premiers-nés. Il les sauva à nouveau du pharaon en ouvrant un chemin dans la Mer Rouge infranchissable. Il les a nourris, abreuvés d’eau et leur a accordé la victoire contre les Amalécites qui les avaient attaqués par traîtrise. En plein désert, il les a réellement portés comme l’aigle ses aiglons.

Jusqu’à présent, Dieu a donné sans rien demander en retour sinon de lui faire confiance. Ça n’a pas été tellement concluant. En conséquence, l’Éternel va proposer à Israël un autre type de relation qui consiste à obéir à la loi à la lettre. Sans trop réfléchir et sûrs d’eux-mêmes, ils vont dire, Pas de problème ! Ils vont échanger la grâce de Dieu et ses faveurs imméritées contre une bénédiction aléatoire, parce que dépendante du respect de ses commandements, un très mauvais calcul. Ils auraient dû dire : Nous ne sommes pas capables de t’obéir parce que notre cœur est tortueux et méchant. Au lieu de cela, ils vont déclarer : Nous sommes les meilleurs, envoie-nous tes commandements et tu vas voir ce que tu vas voir. Bien sûr, je paraphrase un peu.

La différence entre la loi et la grâce est énorme : La loi exige et réclame tandis que la grâce donne et accorde sans condition. La loi dit : Mets en pratique et travaille dur, alors que la grâce dit : Fais-moi confiance et repose-toi sur moi. La loi menace et maudit, la grâce pardonne et bénit. La loi dit : Fais toutes ces choses et tu vivras. La grâce dit : Vis et tu auras le désir de plaire à ton Dieu. La loi condamne le meilleur des hommes tandis que la grâce sauve le pire des mécréants comme le souligne l’apôtre Paul dans le Nouveau Testament. Je lis le passage :

Or, nous le savons, ce que l’Écriture dit dans la Loi, elle l’adresse à ceux qui vivent sous le régime de la Loi. Il en est ainsi pour que personne n’ait rien à répliquer et que le monde entier soit reconnu coupable devant Dieu. Car personne ne sera déclaré juste devant lui parce qu’il aura accompli les œuvres demandées par la Loi. En effet, la Loi donne seulement la connaissance du péché. Tous ont péché, en effet, et sont privés de la glorieuse présence de Dieu, et ils sont déclarés justes par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance apportée par Jésus-Christ (Romains 3.19-20, 23-24).

Le but de la loi de Moïse n’est pas de sauver qui que ce soit, car hormis Jésus personne n’a jamais été capable de la mettre en pratique dans sa totalité. Dans un autre texte toujours de Paul, il est dit :

Pourquoi la Loi ? Elle a été ajoutée pour mettre en évidence la désobéissance des hommes à l’ordre divin, et le régime qu’elle a instauré devait rester en vigueur jusqu’à la venue de la descendance d’Abraham, c’est-à-dire Jésus-Christ. Ah ! sans doute, si nous avions reçu une loi qui puisse procurer la vie aux hommes, alors nous pourrions être justes devant Dieu sous le régime de cette loi. Mais voici le verdict de l’Écriture : l’humanité entière se trouve prisonnière de sa culpabilité devant Dieu. Ainsi, la Loi a été comme un pédagogue, un gardien chargé de nous conduire au Christ pour que nous soyons déclarés justes devant Dieu par la foi (Galates 3.19, 21, 22, 24).

Le mot pédagogue signifie, celui qui dirige un enfant, qui le prend par la main et le conduit. Ce rôle de précepteur était rempli non par le maître de la maison, le père ou un membre de la famille, mais par un esclave érudit. C’est lui qui s’occupait de l’enfant, l’habillait, le réprimandait et l’enseignait. La loi est assimilée à un maître chargé de conduire l’humanité à la maturité, jusqu’à ce qu’elle désire une relation avec Dieu établie non sur le principe d’une loi, mais sur celui de la grâce par le moyen de la foi en Jésus-Christ.

Verset 5

Je continue le texte.

Maintenant, si vous m’obéissez et si vous restez fidèles à mon alliance, vous serez pour moi un peuple précieux parmi tous les peuples, bien que toute la terre m’appartienne (Exode 19.5).

Cette alliance du Sinaï entre l’Éternel et Israël, rédigée sur des tablettes de pierre, est la continuation de celle établie avec Abraham, Isaac et Jacob. Ce nouveau contrat exige toujours et encore l’obéissance du peuple. Il est basé sur le modèle des alliances entre suzerains et vassaux du Proche-Orient ancien. Israël est nommée la nation vassale de l’Éternel qui devient son Dieu. C’est aussi lui qui fixe les termes de l’alliance comme cela se faisait en pareille circonstance. L’expression rendue par peuple précieux désigne le trésor royal ou la part de butin qu’un chef de guerre s’octroyait. Ce nom donné à Israël apparaît à plusieurs reprises dans les Textes Sacrés.

Versets 6-7

Je continue le texte.

« Mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte. » Telles sont les paroles que tu transmettras aux Israélites. Moïse retourna au camp, convoqua les responsables du peuple et leur transmit toutes les paroles de l’Éternel (Exode 19.6-7).

Un royaume de prêtres veut dire un peuple où tous seraient consacrés au service de l’Éternel ce qui veut dire deux choses. D’une part, Israël aura pour mission de faire connaître l’Éternel à toutes les nations, et d’autre part, la nation servira l’Éternel pour lui rendre gloire et honneur, car il n’est pas un simple suzerain politique, mais le Créateur du ciel et de la terre. La loi va établir la tribu de Lévi comme responsable de tout ce qui concerne le service de Dieu et du temple. Les hommes de la famille lévite d’Aaron seront les prêtres. Ce sont eux qui devront offrir les animaux en sacrifice.

Une nation sainte signifie qu’Israël a pour vocation de se comporter différemment des autres peuples et de refléter dans sa conduite la sainteté et la majesté de l’Éternel. Ces titres, royaume de prêtres et nation sainte, sont appliqués à l’Église de Jésus-Christ par le Nouveau Testament.

Verset 8

Je continue.

Alors le peuple s’écria à l’unanimité : — Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. Moïse rapporta à l’Éternel la réponse du peuple (Exode 19.8).

À plusieurs reprises, le peuple va s’engager à observer l’alliance par un oui franc et massif. C’est une réponse très pieuse, mais qui sera suivie de peu d’effets. Pendant 1 500 ans, les Israélites vont prouver qu’ils sont totalement incapables de mettre la loi en pratique ce que confirme le Nouveau Testament en des termes peu élogieux vis-à-vis de la nature humaine. Je lis le passage :

L’homme livré à lui-même, dans toutes ses tendances, n’est que haine de Dieu : il ne se soumet pas à la Loi de Dieu car il ne le peut même pas. Les hommes livrés à eux-mêmes ne sauraient plaire à Dieu (Romains 8.7-8).

Les Israélites se sont montrés présomptueux en acceptant les termes de la Loi avant même de l’avoir entendue. Ne pouvant lui obéir, ils encourront la malédiction divine. La loi de Moïse est pour Dieu une autre façon d’administrer l’homme. Avec ces Commandements, débute un nouveau régime qui perdurera jusqu’à ce qu’il soit aboli par le Christ sur la croix. En effet, au nom de l’humanité déchue, Jésus aura assumé, d’une part toutes les exigences de la loi en lui obéissant parfaitement, et d’autre part, toutes ses conséquences en subissant le jugement pour ceux qui reconnaîtront l’avoir transgressée d’une manière ou d’une autre.

Versets 9-10

Je continue le texte.

L’Éternel dit à Moïse : — Voici que je viendrai te trouver au sein d’une épaisse nuée pour que le peuple entende lorsque je parlerai avec toi et qu’ils aient pour toujours confiance en toi. Et Moïse rapporta à l’Éternel les paroles du peuple. L’Éternel dit à Moïse : — Va trouver le peuple et demande-lui d’accomplir aujourd’hui et demain des rites de purification et de laver leurs vêtements (Exode 19.9-10).

La nuée manifeste la présence de l’Éternel, mais le cache aussi au regard du peuple. Les rites de purification sont une façon de reconnaître la sainteté de l’Éternel. Ils communiquent qu’on ne peut s’approcher de lui que dans certaines conditions précises. La purification cérémoniale est une image, l’expression symbolique et un comportement qui expriment d’une part une attitude de consécration à Dieu et d’autre part la nécessité de la purification intérieure, de recevoir le pardon de ses fautes. Cet état d’esprit est indispensable pour accéder à la présence de Dieu.

Versets 11-13

Je continue.

Qu’ils se tiennent prêts pour après-demain, car ce jour-là, je descendrai sur le mont Sinaï à la vue de tout le peuple. Tu leur fixeras des limites autour de la montagne et tu leur donneras cet avertissement : « Gardez-vous bien de gravir cette montagne et même de vous en approcher ; quiconque s’en approchera sera puni de mort. Si quelqu’un transgresse cet ordre, on ne le touchera pas, mais on le tuera à coups de pierres ou on le percera de flèches. Qu’il s’agisse d’une bête ou d’un homme, il ne restera pas en vie. C’est seulement lorsque la corne du bélier sonnera que certains monteront sur la montagne » (Exode 19.11-13).

L’Éternel qui descend signifie qu’il va se manifester ou intervenir. Ses paroles terrifiantes ont dû être désagréables à entendre. Toutes ces interdictions et menaces sont liées à la présence du Dieu trois fois Saint, ce qui rend sacrée cette montagne du Sinaï. Quiconque y pénètre avec désinvolture sans les marques de respect appropriées manifeste son mépris envers l’Éternel ce qui est un crime de lèse-majesté encourant la peine capitale. Je sais bien que, dans nos sociétés occidentales, cette vision d’un Dieu saint, intransigeant et d’une justice implacable, va à contre-courant du mode de pensée qui a fait de lui un papa gâteau qui accepte tout le monde d’office. Pourtant, si je veux que mon Créateur me soit favorable, je n’ai pas d’autres choix que d’accepter qui il est, et ses conditions. Or son premier attribut est la sainteté.

Versets 14-15

Je continue.

Moïse redescendit de la montagne vers le peuple pour lui faire accomplir les rites de purification. Ils lavèrent aussi leurs vêtements. Puis il leur dit : — Tenez-vous prêts pour après-demain. Abstenez-vous d’ici-là de tout rapport sexuel avec votre femme (Exode 19.14-15).

Les relations sexuelles ne sont pas répréhensibles en elles-mêmes. Elles sont proscrites parce qu’elles entraînent une impureté rituelle due au fait que la procréation engendre un nouveau pécheur.

Versets 16-19

Je continue.

Le surlendemain, dès le lever du jour, il y eut des coups de tonnerre et des éclairs, une épaisse nuée couvrit la montagne et l’on entendit un son de corne très puissant. Dans le camp, tout le peuple se mit à trembler de peur. Moïse fit sortir tout le monde du camp, à la rencontre de Dieu. Ils se tinrent au pied de la montagne. Le mont Sinaï était entièrement enveloppé de fumée parce que l’Éternel était descendu là au milieu du feu, et la fumée s’élevait comme celle d’une fournaise. Toute la montagne était secouée d’un violent tremblement de terre. Le son du cor allait en s’amplifiant énormément. Moïse parla, et Dieu lui répondait dans le tonnerre (Exode 19.16-19).

Les éclairs, la fumée, la fournaise, le tremblement de terre : ces manifestations naturelles amplifiées accompagnent souvent l’Éternel lorsqu’il se révèle aux hommes. Le tonnerre est associé à la voix de Dieu. Les Israélites ont expérimenté un spectacle son et lumière terrifiant, mais n’ont pas vu l’Éternel. L’homme n’est pas autorisé à le voir ce qui est une des raisons pour laquelle le Christ est venu sur terre. Je cite un passage de l’Évangile :

Personne n’a jamais vu Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, nous l’a révélé (Jean 1.18).

Cet événement impressionnant du mont Sinaï a conduit un des auteurs du Nouveau Testament à comparer l’Ancienne Alliance, dont les exigences sont draconiennes, à la Nouvelle, qui est la grâce offerte en Jésus-Christ. Je lis le passage en le résumant :

Car vous ne vous êtes pas approchés, comme les Israélites au désert, d’un feu qui brûlait, de sombres nuées, des ténèbres et un ouragan. En effet, ils ne pouvaient supporter l’ordre qui leur avait été donné : Quiconque touchera la montagne, même si c’est un animal, sera tué à coups de pierres. Le spectacle était si terrifiant que Moïse s’est écrié : Je suis épouvanté et tout tremblant. Non, vous, au contraire, vous vous êtes approchés de Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle. Ainsi donc, mes frères, nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très-saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus (Hébreux 12.18-21 ; 10.19).

Ce passage montre combien la différence entre l’Ancien et le Nouveau Testament est considérable. C’est la mort du Christ sur la croix qui a tout changé. La loi met en avant les exigences de la sainteté de Dieu tandis que la grâce qui se trouve uniquement en Jésus-Christ révèle l’amour du Créateur pour sa créature.

Versets 20-25

Je finis ce chapitre.

L’Éternel était descendu sur le sommet du mont Sinaï, et il appela Moïse. Moïse y monta. L’Éternel lui dit : — Redescends avertir le peuple de ne pas se précipiter vers l’Éternel pour le voir, car beaucoup d’entre eux y perdraient la vie. Même les prêtres qui s’approchent de moi doivent se purifier, sous peine de voir l’Éternel décimer leurs rangs. Moïse dit à l’Éternel : — Le peuple ne saurait gravir le mont Sinaï puisque tu nous as toi-même prescrit de fixer des limites autour de la montagne et de la tenir pour sacrée. L’Éternel lui répéta : — Va, redescends, et puis tu remonteras avec Aaron. Mais que les prêtres et le peuple ne se précipitent pas pour monter vers moi, de peur que je ne décime leurs rangs. Moïse redescendit vers le peuple et leur fit part de ce que l’Éternel avait dit (Exode 19.20-25).

Avant que la Loi ne soit promulguée, c’étaient les chefs de famille qui assuraient la fonction de prêtres, qui servaient d’intermédiaires entre Dieu et leur maisonnée. Aaron sera le premier souverain sacrificateur, qui seul a le droit d’entrer une fois par an dans le sanctuaire même de l’Éternel avec du sang d’un animal sacrifié. Sous la loi, il y avait constamment du sang partout pour couvrir les péchés des Israélites en attendant la venue du Sauveur qui offrit son propre sang pour le salut de tous ceux qui lui font confiance.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

janv. 23 2025

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