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21 avril 2025

Esaïe 64.1 – 65.2

Chapitre 64

Introduction

Une dame se rend dans un magasin de chaussures pour en acheter une nouvelle paire. Le vendeur la fait asseoir et lui demande quelle est sa pointure. Elle répond alors qu’elle peut porter du 36, mais qu’elle se sent tellement mieux avec du 37 qu’elle achète toujours du 38 et parfois même du 39. Cette drôle d’histoire est une façon de dire, d’une part, qu’il faut adapter la chaussure à son pied et non pas l’inverse, et d’autre part, qu’il est nécessaire de modifier ses théories, ses croyances pour les conformer à la réalité.

Il existe de nombreux points de vue concernant l’avenir de notre planète et de l’univers en général. Pour sa part et du début à la fin de ses prophéties, Ésaïe annonce un jugement terrible qui mettra un terme final à l’humanité telle que nous la connaissons. Certes, ça ne fait guère plaisir à entendre, mais que puis-je y faire ?

Je n’ai que deux choix : regarder la vérité en face ou chercher ailleurs une théorie fumeuse qui me chatouille agréablement les oreilles. Je ne sais pas vous, mais moi j’accepte les Écritures dans leur totalité, y compris tous les passages qui dérangent ma façon de concevoir les choses et il y en a beaucoup.

Vous savez comme moi que ce ne sont pas les situations perplexes de la vie qui manquent. Je ne saurais compter le nombre de fois où j’aurais aimé recevoir une lettre d’En-haut me disant ce que je devais faire, mais rien, le ciel demeurait obscurci, d’airain même. En fait, chaque fois que je me trouve embourbé, je désire une intervention divine pour me tirer d’affaire, ce qui somme toute est une attitude très humaine.

Le prophète Ésaïe est en ligne directe avec l’Éternel qui lui communique d’une façon ou d’une autre, sous forme de vision ou par intuition spirituelle, tout ce qu’il doit coucher sur le parchemin et pourtant c’est un être humain comme vous et moi. À plusieurs reprises, Ésaïe a souhaité avec ferveur et prié ardemment afin que le Dieu du ciel intervienne pour l’aider lui et le peuple d’Israël.

Verset 19b

Je finis de lire le chapitre 63 du livre d’Ésaïe.

Oh, si tu déchirais le ciel et si tu descendais ! Devant toi, les montagnes seraient bien ébranlées ! (Ésaïe 63.19b).

L’apparition de Dieu est présentée, ici et ailleurs, comme produisant un chamboulement général de la nature (comparez Ésaïe 13.10, 13 ; 24.18-20), y compris ce qu’il y a de plus solide et stable comme les montagnes (comparez Juges 5.5 ; Habaquq 3.6).

Dans cette supplication, Ésaïe représente les fidèles du peuple. Son cri du cœur témoigne le désir profond qui l’anime de voir l’Éternel intervenir personnellement en faveur d’Israël. Dans l’ardeur de sa prière, il demande à Dieu de déchirer cette voûte du ciel qui le sépare de lui et le cache à ses yeux (comparez Marc 1.10), et de descendre sur terre pour punir les ennemis de son peuple.

Cette prière a été faite par les hommes pieux de Juda quand les Babyloniens ont envahi leur territoire et déporté ses habitants. Le même scénario se reproduira à la fin des temps pendant la grande tribulation, quand les rescapés d’Israël, cernés de tous côtés par l’Antichrist, lanceront un appel désespéré au Dieu de leurs ancêtres. Alors, le Seigneur répondra et descendra du ciel dans toute sa gloire pour juger les nations. Soit dit en passant que l’Église de Jésus-Christ n’est pas concernée, car elle aura été enlevée dans les airs avant que débutent les sept années de tribulation. Sous la Nouvelle Alliance où nous sommes actuellement, la prière des croyants est : « Viens Seigneur Jésus » (Apocalypse 22.20).

Verset 1

Je continue avec le chapitre 64.

Comme le feu consume les taillis et fait bouillonner l’eau, ainsi tu ferais connaître ton nom à tous tes adversaires, et toutes les nations trembleraient devant toi (Ésaïe 64.1).

Ces images brutales concernent le jugement des nations à la fin des temps. Ésaïe utilise deux actions du feu (comparez Ésaïe 10.17 ; 30.27 ; 33.12, 14) pour décrire le châtiment divin contre les ennemis de son peuple : ils seront consumés comme de la broussaille qui part en fumée et ils se dissiperont comme de l’eau qui s’évapore. C’est en punissant toute forme de mal que Dieu révèle la sainteté de son nom, mais pour l’instant il ne le fait guère, j’en conviens. Quand on pense à toutes les atrocités qui sont commises sans arrêt à travers le monde, on peut se demander comment le Seigneur de l’univers peut rester sur la touche sans réagir. Mais supposons que Dieu décide de juger ceux qui, par exemple, font le trafic d’enfants ; comme il est juste, il doit aussi demander des comptes à chaque être humain, moi inclus, car de nature je ne vaux pas mieux que la racaille des bas-fonds de n’importe quel bidonville ; nous sommes tous des êtres malfaisants capables du pire ; c’est l’occasion qui fait le larron comme on dit. Je comprends, sans pour autant les excuser, que certains qui ont vécu dans des milieux tellement défavorisés ont, en toute logique, suivi leurs penchants naturels mauvais et sont devenus des criminels. En tout cas, voilà pourquoi à présent et jusqu’à ce que sonne l’heure du châtiment universel, Dieu attend patiemment que les hommes se repentent de leurs mauvaises actions et acceptent Jésus-Christ comme leur Sauveur.

Verset 2

Je continue le texte.

Si tu accomplissais des actes redoutables que nous n’attendons pas, oui, si tu descendais, devant toi, les montagnes seraient bien ébranlées (Ésaïe 64.2).

Ésaïe fait référence à ce qui s’est passé quand l’Éternel a donné la Loi à son peuple. Je lis le passage :

Le mont Sinaï était entièrement enveloppé de fumée parce que l’Éternel était descendu là au milieu du feu, et la fumée s’élevait comme celle d’une fournaise. Toute la montagne était secouée d’un violent tremblement de terre (Exode 19.18).

À la fin des temps quand Jésus-Christ reviendra pour juger le monde, les montagnes auront aussi leur mot à dire. Dans l’Apocalypse, l’apôtre Jean écrit :

Les rois de la terre et les hauts dignitaires, les chefs militaires, les riches et les puissants, tous les esclaves et tous les hommes libres, allèrent se cacher au fond des cavernes et parmi les rochers des montagnes. Ils criaient aux montagnes et aux rochers : — Tombez sur nous et cachez-nous loin du regard de celui qui siège sur le trône, loin de la colère de l’Agneau (Apocalypse 16.15-16).

Verset 3

Je continue le texte.

Jamais on n’a appris, ni jamais entendu, jamais un œil n’a vu qu’un autre Dieu que toi ait agi en faveur de qui comptait sur lui (Ésaïe 64.3).

Au nom de l’Israël fidèle, Ésaïe puise son assurance dans le souvenir des délivrances miraculeuses d’autrefois. Il s’agit en particulier de la sortie d’Égypte qui s’est faite avec perte et fracas. À l’occasion de cet événement extraordinaire, le livre du Deutéronome rapporte que Moïse a dit :

Quel dieu n’a jamais entrepris d’aller se chercher un peuple du milieu d’un autre peuple, à force d’épreuves, de signes miraculeux, de prodiges, par des combats, et en intervenant avec puissance, en semant la terreur, comme tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait pour vous en Égypte, et dont tu as été témoin ? (Deutéronome 4.34 ; comparez 2Samuel 7.23).

Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul applique le passage d’Ésaïe aux bénédictions divines que reçoivent les croyants. Je lis le passage :

Comme le dit l’Écriture, il s’agit de ce que l’œil n’a pas vu et que l’oreille n’a pas entendu, ce que l’esprit humain n’a jamais soupçonné, mais que Dieu tient en réserve pour ceux qui l’aiment (1Corinthiens 2.9).

Puis Paul continue et explique que dans le temps présent qui est celui de la grâce, le Saint-Esprit révèle ces vérités aux enfants de Dieu. Cependant, un peu plus loin dans la même épître, l’apôtre précise que même aujourd’hui, nous ne voyons que d’une manière voilée, comme dans un miroir, qui à cette époque était en métal poli. Mais alors, nous verrons directement car face à face. Dans le temps présent, je connais d’une manière très partielle, mais alors je connaîtrai comme Dieu me connaît (1Corinthiens 13.12).

Sous la Nouvelle Alliance, les croyants peuvent s’identifier avec les fidèles d’Israël de l’époque d’Ésaïe, cependant aujourd’hui, les membres de l’Église de Jésus-Christ attendent leur Sauveur qui les enlèvera de ce monde pour les prendre avec lui dans les cieux.

Les hommes pieux qui soupirent avec Ésaïe espèrent la venue du Messie et l’établissement de son royaume sur terre. Ils ne savent pas que le Messie viendra deux fois et qu’entre sa première et seconde venue, il y aura une parenthèse prophétique pendant laquelle Dieu constituera l’Église universelle.

Verset 4

Je continue le texte d’Ésaïe.

Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie, et se souvient de toi pour suivre les chemins que tu prescris. Mais tu t’es irrité car nous avons péché. C’est sur ces chemins de toujours que nous serons sauvés (Ésaïe 64.4).

Ésaïe confesse le péché d’Israël et crie à nouveau à l’Éternel en mettant une fois encore devant ses yeux la détresse du peuple. Il exprime également sa confiance en Dieu en tant que sauveur.

Verset 5

Je continue.

Nous sommes tous semblables à des êtres impurs, toute notre justice est comme des linges souillés. Nous sommes tous flétris comme un feuillage (Ésaïe 1.30), nos fautes nous emportent comme le vent (Ésaïe 64.5).

La rébellion continuelle des Israélites contre Dieu leur vaut d’être emportés comme le vent, balayés comme des fétus de paille, une nouvelle référence à l’exil babylonien (comparez Ésaïe 27.8). Mais ce que dit Ésaïe de son peuple est également vrai de tout homme. Ce passage prophétique établit la culpabilité universelle de la race humaine (comparez Ésaïe 53.6). Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul écrit :

Tous ont péché et sont privés de la glorieuse présence de Dieu (Romains 3.23).

« Nous sommes tous semblables à des êtres impurs », c’est-à-dire ceux que la loi de Moïse déclare impurs, au lépreux par exemple, qui doit crier : « souillé, souillé ! » afin qu’on s’écarte de lui (Lévitique 13.44-46). Toute notre justice, c’est-à-dire nos œuvres justes, dont nous ne sommes pas peu fiers, est aux yeux de Dieu comme des linges souillés. En hébreu, l’expression est crue, car elle désigne les linges menstruels de la femme (comparez Lévitique 15.19-24). Ésaïe tient des propos radicaux.

Nos meilleures bonnes actions participent à notre impureté parce qu’elles sont toujours tachées, car personne n’est capable d’accomplir une œuvre parfaite dans l’absolu, c’est-à-dire non entachée de péché. Je ne peux donc strictement rien faire qui puisse m’acquérir un mérite quelconque devant Dieu. Quelqu’un a dit : « Ce qu’il y a de mieux dans nos meilleures œuvres, c’est que Dieu nous les pardonne ». C’est peut-être dur à entendre mais c’est la vérité qu’il est bien préférable de regarder en face afin de ne pas se faire d’illusion sur soi-même et sur sa conduite pieuse et méritante.

Verset 6

Je continue le texte.

Personne ne t’invoque, personne ne se ressaisit pour s’attacher à toi. Car tu t’es détourné de nous et tu nous as fait défaillir sous le poids de nos fautes (Ésaïe 64.6).

Israël est dans un état moral et spirituel délabré déplorable, ce qui explique pourquoi Dieu l’a châtié en l’exilant à Babylone pour lui apprendre à vivre selon les préceptes qu’il lui avait donnés dans la loi de Moïse. Ésaïe décrit l’éloignement du peuple de l’Éternel comme un phénomène généralisé (comparez Ésaïe 59.16) sans mentionner les exceptions dont il parle ailleurs. Du reste, celles-ci ne sont que relatives puisque nul n’est juste devant Dieu. De plus, même les meilleurs et les plus pieux des hommes, comme Daniel ou Esdras, se sont identifiés avec la masse coupable du peuple confessant leurs péchés comme les leurs (Daniel 9 ; Ésaïe 9).

Verset 7

Je continue.

Et pourtant, Éternel, toi, tu es notre père. Nous, nous sommes l’argile, et tu es le potier qui nous a façonnés : nous sommes tous l’ouvrage que tes mains ont formé (Ésaïe 64.7).

Ésaïe a déjà utilisé deux fois l’image du potier (Ésaïe 29.16 ; 45.9). Ici, il fait un suprême appel à la grâce de Dieu (comparez Ésaïe 63.16). Sa supplication dans laquelle il demande l’intervention divine ne se fonde pas sur quelque mérite d’Israël, mais sur le fait que l’Éternel l’a choisi pour être son peuple. Et si Ésaïe compare le peuple à de l’argile, c’est pour bien montrer qu’il est totalement impuissant à se racheter, à se sauver et à s’améliorer ; c’est Dieu qui l’a formé, pétri, une première fois, et lui seul peut le remodeler.

L’Éternel est certes le père d’Israël, mais il existe différents niveaux bien distincts de paternité. Dans un sens impersonnel, Dieu est père des hommes et aussi de tout ce qui existe en vertu de son acte de création, un peu comme celui qui conçoit un projet, façonne une œuvre d’art, qui est l’auteur d’un roman ou fabrique un objet. C’est dans ce sens que l’apôtre Paul l’explique aux Athéniens quand il leur dit :

“ C’est en lui (Dieu) que nous avons la vie, le mouvement et l’être ”, comme l’ont aussi affirmé certains de vos poètes, car “ nous sommes ses enfants ”. Ainsi, puisque nous sommes ses enfants, nous ne devons pas imaginer la moindre ressemblance entre la divinité et ces idoles en or, en argent ou en marbre que peuvent produire l’art ou l’imagination des hommes (Actes 17.28-29).

L’Éternel est le Père d’Israël dans le sens que sa paternité envers lui est collective et non pas individuelle comme c’est le cas sous le régime de la Nouvelle Alliance où les croyants sont nés de nouveau ou d’En-haut, conçus par le Saint-Esprit. Dans son évangile, Jean écrit :

À tous ceux qui ont reçue en Jésus-Christ la lumière d’En-haut, à tous ceux qui croient au nom qu’elle représente, cette lumière leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non d’une naissance naturelle, ni de l’impulsion d’un désir, ni d’une volonté humaine, mais c’est de Dieu qu’ils sont nés (Jean 1.12-13 ; autre).

Tous les hommes sont donc enfants de Dieu dans le sens qu’ils ont été créés par lui, mais très peu sont ses enfants issus d’une naissance spirituelle due à son Esprit. Seuls ceux qui ont une foi personnelle en Jésus-Christ sont nés de nouveau dans la famille de Dieu.

Verset 8

Je continue le texte d’Ésaïe.

Ne sois pas courroucé à l’excès, Éternel, ne tiens pas compte à toujours de nos fautes ! Et daigne porter tes regards sur nous tous qui sommes ton peuple ! (Ésaïe 64.8 ; Comparez Ésaïe 63.15-16).

Ésaïe continue à supplier l’Éternel sur la base qu’il a choisi Israël pour son fils, et il demande à Dieu de lui accorder à nouveau sa faveur.

Versets 9-10

Je continue.

Voici : tes villes saintes sont dépeuplées. Sion est un désert, Jérusalem est désolée, et notre Temple saint, la maison magnifique où nos ancêtres te louaient, est devenue la proie des flammes, ce qui nous était cher est tout en ruine (Ésaïe 64.9-10).

Les villes d’Israël sont appelées saintes parce que toute la Terre promise est la propriété de l’Éternel et donc un territoire sacré (comparez Ésaïe 14.25 ; Psaumes 78.54). La désolation décrite ne correspond pas à la situation lorsqu’Ésaïe a prononcé cette prophétie, mais elle s’est accomplie environ un siècle plus tard quand les Babyloniens ont envahi Juda, ont mis le feu à Jérusalem, au temple et ont démantelé les remparts de la ville (2Rois 25.8-10).

Versets 11-12

Je finis de lire le chapitre 64.

Face à tant de misères, peux-tu, ô Éternel, demeurer sans rien faire et garder le silence ? Vas-tu nous humilier encore au-delà de toute mesure ? (Ésaïe 64.11-12).

Devant un tel désastre, Ésaïe demande à l’Éternel s’il pourra contenir plus longtemps sa pitié pour son peuple, ainsi que son indignation contre les oppresseurs babyloniens (comparez Ésaïe 63.15 ; 42.14). Si Dieu n’intervient pas, son châtiment sera excessif parce qu’il aboutira à la destruction totale de la race d’Israël et donc à sa disparition définitive. Mais un tel scénario est inimaginable au vu de toutes les promesses que l’Éternel a faites, en particulier aux patriarches Abraham, Isaac et Jacob ainsi qu’au roi David.

La compassion de Dieu finira par prendre le dessus sur le jugement. Ésaïe termine sa prière en demandant : « Éternel, vas-tu refusé d’agir en faveur de son peuple ? » Le reste des prophéties du livre répond à cette question. Dieu a repoussé Israël après que ce dernier l’ait rejeté, mais ça ne modifie en rien ni son plan ni ses objectifs, ni pour le peuple choisi ni pour le monde. Rien ni personne ne peut changer ce que Dieu a résolu.

Chapitre 65

Introduction

Nous arrivons au chapitre 65 qui contient la réponse de l’Éternel à la prière d’Ésaïe et des Israélites fidèles (Ésaïe 63.7-64.12). Par la voie de son prophète, Dieu explique que s’il a traité son peuple aussi sévèrement, ce n’est pas parce que ses sentiments à son égard ont changé, mais c’est à cause de ses rébellions incessantes qui l’ont irrité. Puisque Israël le rejette depuis si longtemps (Ésaïe 65.2-7), l’Éternel l’abandonne pour se tourner vers les païens qui eux le recevront (Ésaïe 65.1).

Cependant, l’Éternel ne détruira pas la totalité de son peuple, mais séparera avec soin les fidèles des impies et chacun recevra la part qui lui est due (Ésaïe 65.8-16). Le discours de Dieu se termine par une description de l’ordre nouveau qu’il créera et dans lequel les élus jouiront d’une félicité parfaite (Ésaïe 65.17-25).

Versets 1-2

Je commence de lire le chapitre 65.

Je me suis laissé consulter par des personnes qui ne demandaient rien, et je me suis laissé trouver par des personnes qui ne me cherchaient pas. J’ai dit : “ Je suis là, je suis là ! ” aux gens d’une nation qui ne m’invoquaient pas. Oui, j’ai tendu les mains, à longueur de journée, vers un peuple rebelle qui suivait un chemin qui n’est pas bon, au gré de ses pensées (Ésaïe 65.1-2).

Le peuple rebelle est Israël tandis que la nation qui n’invoque pas l’Éternel représente les païens en général. Aucun reproche ne leur est adressé car s’ils ne cherchent pas le Dieu unique et vrai c’est parce qu’ils ne le connaissent pas. Ayant été rejeté par le peuple qu’il s’est choisi, l’Éternel va au-devant des païens.

Mes ancêtres ne s’intéressaient pas à Dieu et c’étaient des animistes idolâtres. Si quelqu’un trouve le salut, c’est uniquement parce que le Seigneur va le chercher. Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul cite ces deux versets d’Ésaïe selon l’ancienne version grecque. Il applique le premier aux païens et le second aux Juifs. Il écrit :

Ésaïe pousse même la hardiesse jusqu’à dire : J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis révélé à ceux qui ne se souciaient pas de moi. Mais parlant d’Israël, il dit : À longueur de journée, j’ai tendu les mains vers un peuple désobéissant et rebelle (Romains 10.20-21).

Ce passage d’Ésaïe fait ressortir le contraste saisissant entre, d’une part, les païens, qui bien qu’ils n’aient pas reçu la révélation divine ont découvert Dieu parce qu’il est allé au-devant d’eux, et d’autre part, les Juifs que Dieu a si longtemps cherchés et qui ont délibérément choisi de le rejeter (comparez Ésaïe 52.15-53.1). Israël se plaint que l’Éternel ne le traite plus comme son peuple (Ésaïe 63.19). Dieu répond : « c’est vrai, et désormais ce sont les païens qui seront mon peuple. Matthieu rapporte que Jésus a dit à ses contemporains :

Je vous déclare que le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à un peuple qui en produira les fruits (Matthieu 21.43 ; comparez Deutéronome 32.20-21).

Si les descendants physiques d’Abraham abandonnent Dieu, il saura susciter à Abraham une nouvelle postérité, spirituelle celle-ci, parmi les païens (comparez Ésaïe 44.5 ; 45.22). À un moment donné de leur ministère, l’apôtre Paul et Barnabas ont dit aux Juifs :

C’est à vous en premier que la Parole de Dieu devait être annoncée. Mais puisque vous la refusez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes d’avoir part à la vie éternelle, nous nous tournons vers ceux qui ne sont pas Juifs (Actes 13.46).

Si Jérusalem refuse d’entendre la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, la Bonne Nouvelle trouvera des auditeurs ailleurs. Si Paris la refuse, cela n’arrêtera pas le raz de marée de la grâce de Dieu qui submergera un autre endroit où un autre peuple au cœur bien disposé qui acceptera le salut en Jésus-Christ.

 

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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