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25 mars 2025

Esaïe 36.1 – 37.29

Chapitre 36

Introduction

À plusieurs occasions, j’ai essayé de démêler un sac de nœuds mais c’est pire qu’un casse-tête chinois. C’est un peu la même chose entre les récits bibliques et l’histoire profane parce qu’ils se recoupent, s’amalgament et s’entremêlent. Pour y voir clair dans l’un, il faut regarder à l’autre. Quand Ésaïe écrit ses prophéties, le contexte géopolitique de l’époque est particulièrement complexe et au Moyen-Orient, ce sont les Assyriens qui mènent le bal. D’après les inscriptions qu’ils nous ont laissées et selon l’historien grec Hérodote (II, 141), ils convoitent l’Égypte depuis déjà fort longtemps. Alors la révolte de quelques petits états de Palestine qui sont leurs vassaux fournit au roi Sennachérib l’occasion de tenter la conquête de l’Égypte. Au nombre de ceux qui ont secoué la tutelle assyrienne, se trouve Ézéchias, le bon roi de Juda, qui, après avoir refusé le tribut annuel qu’il paie à l’Assyrie depuis le temps de son père Ahaz, s’est hâté de conclure une alliance avec l’Égypte (2Rois 18.7 ; Ésaïe 30.1-31.9 ; 36.6).

En envahissant la Palestine, Sennachérib se propose donc non seulement de faire rentrer dans les rangs ses vassaux infidèles, mais aussi de s’assurer une base d’opérations contre l’Égypte. Alors qu’il guerroie en Phénicie et attaque les Philistins, Sennachérib envoie un corps d’armée en Juda qui s’empare de toute les principales villes du royaume à l’exception de Jérusalem, et il déporte 200 000 Judéens (2Rois 18.13).

Désespérant de voir arriver les Égyptiens à son secours, Ézéchias accepte de payer une très forte somme à Sennachérib pour prix de la paix (2Rois 18.13-16). Mais ce dernier, devenu gourmand, exige maintenant la reddition pure et simple de Jérusalem. Les émissaires qu’Ézéchias a envoyés à Sennachérib avec le tribut, reviennent à Jérusalem avec ces tristes nouvelles (Ésaïe 33.7-8). Telle est la situation qui se présente à nous. Avec le chapitre 36 du livre d’Ésaïe, nous quittons les hauts plateaux de la parole prophétique concernant la fin des temps, pour descendre dans le récit historique. Même la forme du langage change.

Jusqu’à présent, Ésaïe a montré la façon de gouverner de l’Éternel et comment il juge les peuples, mais à partir du chapitre 40, il va parler davantage de la grâce de Dieu et du salut, et moins de jugement. Ces deux grandes sections du livre sont séparées par un interlude historique de 4 chapitres, du 36 au 39, qui sert à éclairer par l’histoire profane les prophéties qui précèdent et celles qui suivent cette section.

Quand j’apprenais l’histoire antique sur les bancs de l’école, je trouvais ça barbant au possible. Mais maintenant, je me rends compte que l’histoire antique est vitale pour comprendre l’histoire sainte et surtout les prophéties, bien que celles-ci soient beaucoup plus qu’un simple compte-rendu, même exact, des événements passés. En effet, entremêlées avec l’histoire profane, les Écritures enseignent toujours des vérités spirituelles qu’on ne peut saisir qu’avec les yeux de la foi parce qu’elles sont présentées par le Saint-Esprit selon le point de vue divin, ce qui est très différent de la perspective des historiens profanes.

Le sujet de cette section historique en 4 chapitres du livre d’Ésaïe se trouve en trois endroits différents dans les Textes Sacrés. Ainsi, les événements que raconte le second livre des Rois (2Rois 18 à 20) sont quasi identiques à la description qu’en fait Ésaïe dans les chapitre 36 et 37, la différence essentielle étant que le texte des Rois ne rapporte pas le cantique d’Ézéchias. Enfin, cette même histoire se trouve aussi dans le second livre des Chroniques (32) mais sous une forme encore plus concise.

Les 4 chapitres d’Ésaïe qui décrivent l’interlude historique comprennent 3 miracles : la mort soudaine de 185 000 soldats assyriens tués par l’ange exterminateur (Ésaïe 37.36-38) ; le recul de l’ombre de 10 degrés sur le cadran solaire (Ésaïe 38.7-8) ; et la guérison surnaturelle du roi Ézéchias (Ésaïe 38.1-5). Cette section qui s’ouvre avec l’Assyrie et qui se termine avec Babylone est scindée en deux parties. Dans chacune d’elles, Ézéchias reçoit une lettre. La première que mentionne Ésaïe est une grave menace de la part des Assyriens. Aussitôt, Ézéchias la lit devant l’Éternel dans une prière de supplication qui est exaucée (Ésaïe 37.14-20). Les chapitres 36 et 37 racontent cette histoire.

La seconde lettre vient du roi de Babylone et elle est si flatteuse qu’Ézéchias ne consulte pas l’Éternel. Les chapitres 38 et 39 racontent le péché d’orgueil du roi qui est à l’origine de la prédiction d’Ésaïe qui annonce l’exil de Juda à Babylone (Ésaïe 39.1-8). Cette prophétie sert d’ailleurs de point de départ historique à la dernière partie du livre (Ésaïe 40 à 66) qui concerne l’exil à venir et la délivrance finale.

Verset 1

Je commence maintenant de lire le chapitre 36.

La quatorzième année (701 av. J-C) du règne d’Ézéchias (727-715 co-régence avec Ahaz ; 695-686 co-régence avec Manassé), Sennachérib, roi d’Assyrie (705-681), vint attaquer toutes les villes fortifiées de Juda et s’en empara (Ésaïe 36.1 ; Comparez 2Rois 18.13-19.37).

Un examen minutieux des chapitres 36 à 39 montre que les événements décrits dans les chapitres 38 et 39 précèdent ceux des chapitres 36 et 37. Leur chronologie est inversée. La maladie d’Ézéchias, sa guérison et la visite de l’ambassade babylonienne ont eu lieu avant la déroute de Sennachérib.

En effet, Ésaïe prédit la délivrance de Jérusalem de l’étau assyrien alors que le roi est malade (Ésaïe 38.6). En second lieu, suite à son rétablissement miraculeux, Ézéchias entonne un cantique d’actions de grâce à l’Éternel, mais il ne dit pas un mot de la défaite des Assyriens alors qu’après avoir détruit le royaume, ils ont fait l’objet de promesses répétées de délivrance d’Ésaïe ; c’est donc que la délivrance n’a pas encore eu lieu. Troisièmement, Ézéchias n’a pu étaler ses trésors devant l’ambassade babylonienne (Ésaïe 39.2-6) qu’avant d’être obligé de les donner aux Assyriens pour acheter la paix (2Rois 18.14-16).

La défaite de Sennachérib est placée en premier parce qu’elle clôture les prophéties précédentes, et la visite de l’ambassade babylonienne est placée en second, car elle introduit la deuxième grande partie du livre (Ésaïe 40-66) où il est beaucoup question de Babylone. Tout ceci est un peu compliqué, j’en conviens.

Verset 2

Je continue le texte.

Le roi d’Assyrie envoya de Lakich à Jérusalem vers le roi Ézéchias, son aide de camp, accompagné d’une puissante armée (2Rois 18.17). Il prit position près de l’aqueduc de l’étang supérieur, sur la route du champ du Teinturier (Ésaïe 36.2).

Lakich est située à 35 km au sud-ouest de Jérusalem en direction de Gaza. L’aqueduc de l’étang supérieur (Ésaïe 7.3) est à l’ouest de la capitale ; c’est là qu’Ésaïe avait rencontré le roi idolâtre Ahaz qui, menacé, avait préféré appeler à son secours les Assyriens plutôt que Dieu. Mais ironiquement, c’est aussi l’endroit que les Assyriens choisissent pour établir leur camp de base contre Jérusalem (comparez Ésaïe 7.17-25 ; 8.7-8).

Versets 3-5

Je continue.

Alors Éliaqim, fils de Hilqiyahou, qui avait la charge du palais royal, Chebna le secrétaire du roi et Yoah, fils d’Asaph l’archiviste, sortirent de la ville à sa rencontre. L’aide de camp du roi d’Assyrie leur dit : — Transmettez ce message à Ézéchias : Voici ce que déclare le grand roi, le roi d’Assyrie : En quoi mets-tu ta confiance ? T’imaginerais-tu que de simples paroles peuvent tenir lieu de stratégie et de puissance militaire ? Sur qui comptes-tu donc pour t’être révolté contre moi ? (Ésaïe 36.3-5).

S’appuyant sur sa position de force, l’aide de camp cherche à décourager les Israélites. Dans ce but. il va utiliser une technique de subversion qui consiste à choisir avec soin certains faits irréfutables dont ensuite, il va tirer des conclusions désastreuses pour Juda, afin d’inciter le royaume à capituler sans condition. Tous les politiciens en campagne agissent ainsi contre leurs adversaires politiques.

Verset 6

Je continue en compressant.

Tu t’appuies sur l’Égypte, ce roseau cassé qui blesse et qui transperce la main de celui qui s’appuie dessus (Ésaïe 36.6).

Pour une fois, Ésaïe et les Assyriens sont du même avis sur l’Égypte (comparez Ésaïe 30.1-7 ; 31.1-3). Ézéchias est un bon roi, sauf qu’il a quand même désobéi à Dieu en concluant une alliance avec l’Égypte. Alors, comptant sur son aide, il a refusé de payer le tribut aux Assyriens et maintenant il doit se préparer à défendre Jérusalem.

Verset 7

Je continue.

Peut-être me diras-tu : C’est en l’Éternel, notre Dieu, que nous nous confions. Mais n’est-ce pas précisément ce Dieu dont Ézéchias a fait disparaître les hauts-lieux et les autels, en disant aux habitants de Juda et de Jérusalem de rendre leur culte uniquement devant cet autel-ci ? (Ésaïe 36.7).

Avant cette attaque, Ézéchias a exhorté le peuple à faire confiance à l’Éternel (2Chroniques 32.7-8). Mais les Assyriens qui ont eu vent des réformes religieuses du roi les ont très mal comprises. Polythéistes, ils trouvent étrange d’adorer un seul Dieu à un seul endroit, et croient que la suppression des autels dédiés aux divinités du pays les insulte et donc qu’ils ne protégeront pas Jérusalem. Ça me fait penser que le discernement spirituel des gens de notre génération ne vaut pas mieux que la théologie tordue des Assyriens. Ils croient qu’il suffit d’être sincère, et pour le reste, c’est tout du pareil au même. Ils veulent ignorer que Jésus a dit :

Le chemin (qui mène à Dieu), c’est moi, parce que je suis la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi (Jean 14.6).

Versets 8-10

Je continue le texte.

Je te lance aujourd’hui un défi au nom de mon maître, le roi d’Assyrie : Je te donnerai deux mille chevaux, si toi tu es capable de fournir autant d’hommes pour les monter. Comment t’y prendrais-tu pour repousser un seul de nos capitaines, même si c’était le moindre des serviteurs de mon maître ? Comptes-tu sur l’Égypte pour te fournir des chars et des équipages de char ? Crois-tu donc que c’est sans l’assentiment de l’Éternel que je suis venu dans ce pays pour le détruire ? C’est l’Éternel qui m’a dit : Va dans ce pays et détruis-le ! (Ésaïe 36.8-10).

Après s’être moqué des Israélites en ironisant sur leur faiblesse militaire, l’émissaire affirme comme Ésaïe que Dieu utilise cette invasion pour punir Juda (Ésaïe 7.17-25 ; 10.5-6), mais il oublie un détail : L’Éternel venge son peuple et l’Assyrie orgueilleuse connaîtra à son tour le jugement divin.

Versets 11-12

Je continue.

Alors Éliaqim, Chebna et Yoah dirent à l’aide de camp assyrien : — Voudrais-tu, s’il te plaît, parler à tes serviteurs en langue araméenne, car nous la comprenons. Ne nous parle pas en hébreu, alors que les gens sont là, sur les remparts, à écouter ! Mais l’aide de camp répliqua : Crois-tu que c’est à ton maître et à toi seulement que mon souverain m’a chargé d’adresser ce message ? — Crois-tu que ce n’est pas aussi à ces gens assis sur les remparts, qui seront bientôt réduits avec vous à manger leurs excréments et à boire leur urine ? (Ésaïe 36.11-12).

L’araméen est la langue diplomatique de l’époque et devient le langage courant des Juifs à partir du 5e siècle av. J-C. L’émissaire assyrien parle hébreu car il veut justement que tout le peuple le comprenne afin de mettre la pression sur Ézéchias pour qu’il capitule.

Versets 13-17

Je continue en compressant.

Puis l’aide de camp se campa là et cria d’une voix forte, en hébreu : — Écoutez ce que dit le grand roi, le roi d’Assyrie : N’écoutez pas Ézéchias. Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi ! Alors chacun de vous mangera les fruits de sa vigne et de son figuier, et chacun boira de l’eau de son puits, en attendant que je vienne vous emmener dans un pays pareil au vôtre, un pays où il y a du blé et du vin, du pain et des vignes (Ésaïe 36.13-17).

Cette proposition est une grande faveur comparée à l’inévitable massacre et pillage.

Versets 18-22

Je finis de lire le chapitre 36 en compressant.

Ne laissez pas Ézéchias vous tromper en disant : L’Éternel nous délivrera. Où sont les dieux de Hamath et d’Arpad ? Où sont les dieux de Sépharvaïm ? Et même a-t-on délivré Samarie de ma main ? De tous les dieux de ces pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays pour que l’Éternel délivre Jérusalem ? Ils gardèrent le silence, retournèrent auprès d’Ézéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles de l’aide de camp (Ésaïe 36.18-22).

Le roi assyrien Sargon a déporté les habitants de ces villes dont certains dans Samarie, la capitale conquise des Israélites des 10 tribus du nord (2Rois 17.24). L’Éternel est mis ici au rang des divinités des autres nations vaincues par les Assyriens (comparez Ésaïe 10.9-11). À cause du malheur qui les atteints et surtout des blasphèmes proférés contre l’Éternel, les envoyés d’Ézéchias prennent le deuil. Les vêtements déchirés signifient une grande détresse et une profonde humiliation.

Chapitre 37

Versets 1-4

Nous arrivons au chapitre 37 qui continue le récit et qui est un modèle de réponse à l’intimidation

Lorsque le roi Ézéchias eut entendu leur rapport, il déchira ses vêtements, se couvrit d’un habit de toile de sac et se rendit au Temple de l’Éternel. En même temps, il envoya (ses hauts fonctionnaire) et les plus anciens des prêtres, tous vêtus d’habits de toile de sac, chez le prophète Ésaïe, avec ce message : “ Ce jour est un jour d’angoisse, de châtiment et de honte. Peut-être l’Éternel, ton Dieu, prêtera-t-il attention à ces paroles que l’aide de camp du roi d’Assyrie a prononcées de la part de son maître, pour insulter le Dieu vivant. Peut-être l’Éternel, ton Dieu, le punira-t-il à cause des paroles qu’il a entendues. Intercède donc en faveur du reste de ce peuple qui subsiste encore ” (Ésaïe 37.1-4).

Ézéchias sait que la situation est désespérée, mais il adopte la bonne attitude : il reconnaît sa faiblesse, son manque de foi et ses fautes, vu qu’il s’est allié à l’Égypte contre la volonté de Dieu. Il invoque le secours de l’Éternel (comparez 1Rois 8.38-39 ; 9.3) et demande à Ésaïe d’intercéder pour Juda. Le roi rappelle que l’émissaire assyrien a eu des paroles méprisantes envers l’Éternel le Dieu vivant (1Samuel 17.36), et qu’il l’a mis dans le même sac que les fausses divinités ; un crime de lèse-majesté.

Versets 5-7

Je continue.

Les ministres du roi Ézéchias se rendirent donc chez Ésaïe, qui leur dit : — Voici ce que vous direz à votre maître : “ Ainsi parle l’Éternel : Ne te laisse pas effrayer par les paroles que tu as entendues et par lesquelles les serviteurs du roi d’Assyrie m’ont outragé. Ce roi va recevoir une certaine nouvelle ; là-dessus, je lui ferai prendre la décision de retourner dans son pays, où je le ferai périr par l’épée ” (Ésaïe 37.5-7).

La parole d’Ésaïe est brève, mais indique trois événements fâcheux qui vont aller de mal en pis pour Sennachérib. Il recevra d’abord une mauvaise nouvelle ; puis il devra rentrer chez lui précipitamment, et finalement il sera assassiné. Comme c’est souvent le cas dans les prophéties, les prédictions s’enchaînent mais n’ont pas lieu en même temps ; elles sont séparées dans le temps.

Versets 8-9a

Je continue.

L’aide de camp apprit que le roi d’Assyrie était parti de Lakich et qu’il était en train d’attaquer Libna. Il s’en retourna donc pour le rejoindre. Peu après, le roi d’Assyrie reçut la nouvelle que Tirhaqa, le roi d’Éthiopie, s’était mis en campagne pour l’attaquer (Ésaïe 37.8-9a).

Libna fait partie de Juda et se trouve un peu au nord de Lakich. Le premier ennui pour Sennachérib est l’approche de Tirhaqa. Frère du pharaon éthiopien (Chebitkou de la 25e dynastie) et commandant de l’armée égyptienne, il est appelé roi par anticipation car il le devient 11 ans plus tard (690 av. J-C). Ce désagrément force les Assyriens à redéployer leurs troupes afin de contrer Tirhaqa. L’émissaire assyrien va les rejoindre à la tête d’une partie des forces qui encerclent Jérusalem.

Versets 9b-13

Je continue en compressant.

À cette nouvelle, (le roi d’Assyrie) envoya des messagers à Ézéchias avec ces instructions : — Ne te laisse pas tromper par ton Dieu en qui tu te confies s’il te dit que Jérusalem ne tombera pas entre les mains du roi d’Assyrie. Tu as toi-même appris comment les rois d’Assyrie ont traité tous les pays, comment ils les ont voués à la destruction complète. Crois-tu que toi seul tu y échapperais ? Mes ancêtres ont détruit les villes de Gozân, Harân, et Retseph, Les dieux de ces pays ont-ils délivré ces gens ? Que sont devenus le roi de Hamath, d’Arpad, de Laïr, de Sepharvaïm, de Héna et de Ivva ? (Ésaïe 37.9b-13).

Les villes citées sont en Mésopotamie et font partie de l’Empire assyrien. Avant d’en découdre avec les Éthiopiens, Sennachérib veut en finir avec Ézéchias ; alors, il recommence la guerre des nerfs avec lui en le mettant à nouveau sous pression par une lettre de menaces.

Versets 14-20

Je continue en compressant.

Ézéchias prit la lettre de la main des messagers ; il la lut et se rendit au Temple, la déroula devant l’Éternel et pria : — Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël, c’est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes de la terre, c’est toi qui as créé le ciel et la terre. Éternel, prête l’oreille, et écoute ! Entends toutes les paroles que Sennachérib a envoyé dire pour insulter le Dieu vivant. Il est vrai, ô Éternel, que les rois d’Assyrie ont exterminé toutes les nations et ravagé leurs pays, et qu’ils ont jeté au feu leurs dieux, car ce n’étaient pas des dieux. Ils ont pu les détruire parce que ce n’étaient que des objets en bois ou en pierre fabriqués par des hommes. Mais toi, Éternel, notre Dieu, sauve-nous maintenant de Sennachérib, pour que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul, tu es l’Éternel (Ésaïe 37.14-20).

Ici, et bien que la situation soit toujours dramatique, Ézéchias met sa confiance en Dieu et s’adresse directement à lui sans passer par Ésaïe. Il sait qu’il n’est pas une simple petite divinité du pays, mais le Tout-Puissant et le seul vrai Dieu. Le premier livre des Rois rapporte que Salomon a dit :

Mais est-ce qu’en vérité Dieu habiterait sur la terre, alors que le ciel dans toute son immensité ne saurait le contenir ? Combien moins ce Temple que je viens de te construire ! (1Rois 8.27).

Versets 21-22

Je continue le texte en compressant.

Alors Ésaïe, envoya le message suivant à Ézéchias : — Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël. Voici la parole que l’Éternel prononce contre Sennachérib : Sion, la jeune fille, n’a que mépris pour toi et se moque de toi, la fille de Jérusalem hoche la tête à ton sujet (Ésaïe 37.21-22).

Jérusalem personnifiée exprime avec la certitude de la foi que les Assyriens seront couverts de honte et contraints de se retirer, alors elle les raille déjà d’avance.

Versets 23-29

Je continue en compressant.

Qui as-tu insulté ? Qui as-tu outragé de ta voix arrogante, de ton regard hautain ? Moi, le Saint d’Israël ! Car par tes serviteurs tu as insulté le Seigneur et tu as dit : moi, j’ai pénétré jusqu’au cœur du Liban pour y couper les cèdres les plus hauts et les plus beaux cyprès. J’ai fait creuser des puits et j’ai bu de leur eau, j’ai asséché sous les pas de mes troupes tout le delta du Nil. Mais ne sais-tu donc pas que moi j’ai décidé depuis longtemps tous ces événements et que j’en ai formé le plan ? À présent, j’accomplis ce que j’ai résolu. Et ainsi je t’ai amené à réduire en ruines des villes fortifiées. Mais moi je sais quand tu t’assieds, quand tu sors, quand tu rentres, quand tu t’emportes contre moi, tes discours arrogants sont parvenus à mes oreilles, c’est pourquoi je te passerai mon anneau dans le nez et je te riverai mon mors entre les lèvres, puis je te ferai retourner par où tu es venu (Ésaïe 37.23-29).

Fort de son succès au Liban, Sennachérib a ensuite longé la côte phénicienne, envahi la Palestine et attaqué Juda. Maintenant, dans son orgueil il croit que rien ne peut l’arrêter, ni le désert ni le Nil, et il s’imagine déjà envahir l’Égypte. Mais Ésaïe rappelle la souveraineté absolue de Dieu sur l’histoire ; l’Assyrie n’est qu’un instrument dans sa main (comparez Ésaïe 10.5, 15).

Ce roi arrogant sera contraint de retourner dans son pays tel un vulgaire animal domestique se soumet à son maître (comparez Ézéchiel 38.4). En ce bas monde, nul ne bouge le petit doigt sans l’aval de l’Éternel (comparez Psaumes 139.2).

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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