Esaïe 31.1 – 33.24
Chapitre 31
Introduction
Je n’ai pas à me poser la question si je vais avoir des ennuis, mais seulement quand vont-ils m’arriver ? Et puis nous savons aussi que notre passage sur terre est limité dans le temps. Je sais bien que certains sont convaincus que ça fait partie de l’ordre normal et naturel des choses, mais je trouve quand même que la vie finit plutôt mal.
Les écrits des prophètes de l’Ancien Testament reflètent les tribulations de l’existence par le fait que leur message est souvent déprimant. Avec le chapitre 31 d’Ésaïe, commence le 5e oracle de jugement d’une série de six qu’on appelle « le livre des malheurs », c’est tout dire. Ce chapitre et le suivant continuent l’avertissement du prophète contre une alliance militaire de Juda avec l’Égypte, son voisin du sud. Comme Ésaïe le prédit et l’histoire le rapporte, l’Égypte est écrasée par les Assyriens à 40 km à l’ouest de Jérusalem. (à Eltéqé en 701 av. J-C). Par la même occasion, les Assyriens ravagent Juda et assiègent Jérusalem. Ces prophéties ont aussi une application pour la fin des temps quand Israël fera le choix désastreux de se placer sous la protection de l’Antichrist. Je commence de lire le chapitre 31 du livre d’Ésaïe.
Versets 1-3
Malheur à ceux qui s’en vont en Égypte pour avoir du secours, et qui comptent sur les chevaux, qui mettent leur confiance dans le nombre des chars et dans la grande force des équipages, mais ne regardent pas vers le Saint d’Israël et ne se soucient pas de l’Éternel ! (Ésaïe 30.1-2). Et pourtant, lui aussi agit avec habileté pour faire venir le malheur, il ne révoque pas ce qu’il a décrété et il se dressera contre le parti des méchants et contre les appuis de ceux qui font le mal. L’Égyptien est un homme, il n’est pas Dieu, et ses chevaux sont des créatures terrestres. Ce ne sont pas des êtres surnaturels. Quand l’Éternel abaissera sa main, le protecteur chancellera et le protégé tombera. Ils périront tous deux ensemble (Ésaïe 31.1-3).
À cette époque, les Égyptiens font de l’élevage de chevaux à grande échelle. Ils les attellent à leurs chariots de guerre (comparez 1Rois 10.28-29) et en font le commerce. Ésaïe affirme que Dieu sait ce qu’il fait quand il refuse à son peuple de s’allier avec l’Égypte, et il qualifie la faction qui veut absolument cette alliance de : « parti des méchants ».
Malheur aux grands du royaume qui choisissent l’Égypte plutôt que l’Éternel, mais malheur à moi également si comme eux je magouille au lieu de me confier en Dieu. Par exemple, c’est bien d’économiser des sous pour ses vieux jours, mais ça ne suffit pas. Encore faut-il par la foi croire que Dieu pourvoit aux besoins de ceux qui s’attendent à lui. Dans le psaume 20, le psalmiste exhorte les fidèles en disant :
Ceux-ci s’appuient sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux ; Nous, nous invoquons le nom de l’Éternel, notre Dieu (Psaumes 20.8).
Versets 4-5
Je continue le texte.
Car l’Éternel m’a dit : “ Lorsque le lion ou le petit du lion défend sa proie en rugissant, la foule des bergers appelés contre lui a beau pousser des cris, ils ne l’effrayeront pas. Et leur tapage ne le troublera pas. Ainsi le Seigneur des armées célestes descendra pour combattre sur le mont de Sion, sur sa colline. Comme un oiseau déploie ses ailes pour couvrir sa couvée, ainsi le Seigneur des armées célestes protégera Jérusalem, oui, il la défendra et la délivrera. Il passera au-dessus d’elle et il l’épargnera ” (Ésaïe 31.4-5).
Comme un lion qui n’a peur de rien et l’oiseau qui surveille ses petits, l’Éternel est résolu de défendre son peuple contre ses ennemis. Ésaïe fait allusion à l’ange exterminateur qui passa au-dessus des Hébreux et les épargna mais qui frappa les premiers-nés mâles égyptiens, hommes et animaux (Exode 12).
Versets 6-7
Je continue.
Revenez donc à l’Éternel dont vous vous êtes tout à fait détournés, Israélites. En ce jour-là, chacun rejettera ses idoles d’argent et ses idoles d’or qu’il s’était fabriquées avec des mains coupables (Ésaïe 31.6-7).
Ésaïe annonce que l’Éternel délivrera les Israélites et qu’ils finiront par abandonner leurs idoles (Ésaïe 2.20 ; 30.22). Alors il les exhorte à se défaire des faux-dieux tout de suite, signifiant par là leur retour à Dieu.
Versets 8-9
Je finis de lire le chapitre 31.
“ L’Assyrie tombera sous les coups de l’épée, pas de l’épée d’un homme ; une épée surhumaine fera d’elle sa proie. Les Assyriens fuiront devant cette épée-là. Alors leurs jeunes gens seront astreints à la corvée. Ceux qui étaient solides comme un rocher fuiront épouvantés, et devant l’étendard, leurs chefs seront tremblants. ” C’est là ce que déclare l’Éternel dont le feu brûle dans Sion et qui a sa fournaise au milieu de Jérusalem (Ésaïe 31.8-9).
La gloire de l’Éternel réside à Jérusalem sur le mont Sion d’où sort le feu du jugement qui consume les ennemis d’Israël (comparez Ésaïe 30.33 ; 10.16-17). Suite à la destruction de son armée par Dieu (comparez Ésaïe 27.1 ; 37.36), le roi assyrien leva le camp en toute hâte et retourna à Ninive, sa capitale (Ésaïe 37.37).
Chapitre 32
Versets 1-2
Nous arrivons au chapitre 32 qui est comme un rayon de soleil entre les 5e et 6e oracles du « livre des malheurs ». Je commence à le lire.
Voici qu’un roi exercera son règne avec justice et ses ministres gouverneront selon le droit, et il y aura un homme qui sera comme un abri contre le vent, un refuge contre l’orage, comme un cours d’eau sur un sol desséché, ou comme l’ombre d’un rocher massif dans un désert aride (Ésaïe 32.1-2 ; SEM notes).
Quand Ésaïe dresse ce tableau des temps messianiques, Ézéchias, roi juste et fidèle à l’Éternel, règne sur Juda, mais bon nombre de grands du royaume n’ont pas sa disposition d’esprit. Par contre, pendant le Millénium, il n’y aura plus ni impiété ni corruption ; les ministres seront droits dans leur conduite et justes envers le peuple, car le Messie protégera les faibles. Le monde n’a encore jamais vu un tel gouvernement. Ésaïe a déjà dit à ses contemporains :
Placez votre confiance toujours en l’Éternel, car il est le rocher de toute éternité (Ésaïe 26.4).
Dans la vie, il y aura des tempêtes et être jugé par Dieu est la pire de toutes. Mais chacun peut trouver refuge en lui c’est-à-dire en faisant confiance à Jésus-Christ le rocher des siècles.
Versets 3-5
Je continue.
Alors les yeux de ceux qui devraient voir ne seront plus aveugles, les oreilles des auditeurs se feront attentives. Les gens écervelés réfléchiront afin d’apprendre, et la langue des bègues parlera clairement avec facilité. On ne traitera plus l’insensé comme un noble, on ne dira plus du trompeur qu’il est quelqu’un de grand (Ésaïe 32.3-5 ; Comparez Ésaïe 5.20).
Au moment où le Messie instaurera son royaume sur terre, il guérira le peuple élu de son aveuglement spirituel ce qui le rendra capable de recevoir et comprendre la Parole de l’Éternel (comparez Ésaïe 29.9-10.24). Alors, les valeurs et les priorités de toute l’humanité seront alignées sur celles de Dieu.
Il y a belle lurette que nos sociétés occidentales ont abandonné les vertus morales judéo-chrétiennes, ce qui n’est pas étonnant au vu de la croyance répandue et enseignée comme dogme, que l’homme descend d’un animal qui lui proviendrait d’une soupe de protozoaires qui eux sortent… allez donc savoir d’où ! Ça me rappelle la croyance des Grecs de l’antiquité qui s’imaginaient que le monde repose sur le dos d’un énorme éléphant qui repose sur le dos d’un énorme éléphant, qui etc.., jusqu’en bas. Faut pas poser de questions !
Celui qui aujourd’hui défend les valeurs morales de nos ancêtres est considéré très vieux jeu, un relent égaré du Moyen-Âge. Cependant, ces concepts anciens seront remis à l’ordre du jour quand le Messie, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, établira et imposera son royaume de justice sur la terre entière. Alors, le mensonge, la corruption et les autres vices seront jugés et les coupables punis sur-le-champ.
Versets 9-14
Je continue le texte plus loin en compressant.
Ô femmes qui vivez tranquilles, debout, écoutez-moi ! Vous, filles insouciantes, écoutez mes paroles : Dans un peu plus d’un an, vous tremblerez, vous insouciantes, car la vendange n’aura pas lieu et qu’il n’y aura pas de fruits à récolter. Frappez-vous la poitrine, lamentez-vous sur les belles campagnes, sur les vignes fécondes, Car le palais est déserté, et la ville animée abandonnée, la citadelle avec la tour de guet servira de caverne (pendant longtemps ; autre). Et les ânes sauvages y prendront leurs ébats. Les troupeaux iront y paître (Ésaïe 32.9-14).
Ésaïe a prononcé cette prophétie en 702 av. J-C. Il s’adresse ici aux femmes de Jérusalem qui sont habituées à jouir de tout le confort de cette époque (comparez Ésaïe 3.16-4.1) mais qui vont être privées de leur train de vie luxueux à cause de l’invasion assyrienne (comparez Ésaïe 7.23-25 ; 16.7-10 ; 3.24 ; 22.12). Mais ce ne sera qu’un jugement passager et le premier acte (comparez Ésaïe 30.13-14) d’une série de catastrophes qui aboutiront à la prise de Jérusalem par les Babyloniens en 587 av. J-C.
Verset 15a
Je continue.
Il en sera ainsi jusqu’à ce que l’Esprit soit répandu sur nous d’en haut (Ésaïe 32.15a).
Comme d’autres prophètes, Ésaïe annonce que les temps messianiques seront caractérisés par une très grande activité du Saint-Esprit qui renouvelle les cœurs des individus et la société dans son ensemble.
À la Pentecôte, les apôtres furent remplis de l’Esprit et se sont mis à parler dans les langues des Juifs qui étaient venus à Jérusalem de tous les coins de l’Empire pour célébrer la Pâque. Devant l’étonnement et le mépris des Juifs, l’apôtre Pierre a cité une prophétie de Joël qui développe celle d’Ésaïe. Je la lis :
Après cela, moi, je répandrai mon Esprit sur tout le monde : vos fils, vos filles prophétiseront. Vos vieillards, par des songes, vos jeunes gens, par des visions, recevront des révélations. Et même sur les serviteurs, sur les servantes, moi, je répandrai mon Esprit en ces jours-là (Joël 3.1-2 ; Comparez Actes 2.17,18).
L’accomplissement de cette prophétie a commencé à la Pentecôte et s’achèvera pendant le Millénium, car alors, tous les croyants, jeunes et vieux, seront remplis de l’Esprit, prophétiseront et proclameront la gloire de Dieu dans toutes les langues. C’est ce qui est arrivé au tout début de l’Église, mais seulement aux apôtres.
Versets 15b-18
Je continue.
Et alors le désert deviendra un verger, et le verger sera semblable à la forêt. Le droit habitera dans le désert, et la justice dans le verger. Le fruit de la justice sera la paix. L’effet de la justice, ce sera la tranquillité et la sécurité à tout jamais. Mon peuple habitera un domaine de paix dans des demeures sûres, dans des maisons tranquilles (Ésaïe 32.15b-18).
Par plusieurs images très parlantes, Ésaïe annonce que la paix et la prospérité régneront pendant le Millénium. Il n’y aura plus de conflits armés et les hommes seront en paix avec eux-mêmes. Par ailleurs, on assistera à un renversement des rôles entre ceux qui aujourd’hui détiennent le pouvoir et les faibles qui ne possèdent rien (Luc 1.52).
Versets 19-20
Je finis de lire le chapitre 32.
La forêt tombera, abattue par la grêle, et la cité tombera au plus bas. Bienheureux serez-vous : vous sèmerez partout le long d’eaux abondantes et vous pourrez laisser les bœufs comme les ânes en liberté (Ésaïe 32.19-20).
La forêt représente l’Assyrie ; la grêle c’est le jugement, et la cité, c’est Ninive, capitale de l’Assyrie ; elle est humiliée, en fait elle fut entièrement détruite par les Babyloniens. Par contre, le prophète célèbre à nouveau le bonheur de ceux qui vivront dans le Millénium. On ensemence les campagnes traversées par de nombreuses rivières et le bétail est au champ sans qu’on ait besoin de le garder, car aucun ennemi n’est plus à redouter (comparez Ésaïe 11.6-9 ; 30.23-25).
Chapitre 33
Introduction
Nous arrivons maintenant au chapitre 33 qui est le sixième et dernier oracle de jugement du « livre des malheurs ». Ésaïe l’a prononcé alors que les Assyriens ont envahi Juda et assiègent Jérusalem (comparez 2Rois 18.13 et suivants), où l’angoisse est à son paroxysme. Dans ce discours, le prophète ne profère plus aucune menace contre Juda (Ésaïe 28-32), car Dieu va stopper l’avance assyrienne (Ésaïe 37.22-35).
Verset 1
Je commence de lire le chapitre 33.
Malheur à toi qui ravages et qui n’as pas été ravagé, qui pilles et n’as pas été pillé ! Quand tu auras fini de ravager, tu seras ravagé ; quand tu auras achevé de piller, on te pillera (Ésaïe 33.1 ; OST ; Comparez Galates 6.7).
Bien que le ravageur soit l’Assyrie, Ésaïe ne le nomme pas parce que cette prophétie concerne aussi les puissances qui à la fin des temps attaqueront Israël. Persécuter le peuple de Dieu, c’est encourir le jugement.
Versets 2-4
Je continue.
Éternel, fais-nous grâce : nous espérons en toi (comparez Ésaïe 8.17 ; 26.16). Chaque matin, sois notre force, délivre-nous au temps de la détresse ! Quand le tonnerre retentit, les peuples fuient. Quand tu te lèves, les nations se dispersent. On rafle leur butin, comme raflent les sauterelles, et l’on se rue dessus comme se précipite un essaim de criquets (Ésaïe 33.2-4).
À la prière de la foi succède l’assurance de l’exaucement. L’Empire assyrien se compose de plusieurs nations qui vont subir une cuisante défaite. Comme si la scène se passait sous ses yeux, le prophète voit Israël piller le camp de ses ennemis comme une nuée de sauterelles qui rase tout sur son passage. Ça fait barbare, mais ça fait partie des règles de la guerre.
Versets 5-6
Je continue.
L’Éternel est sublime car il siège là-haut. Il remplira Sion de la droiture et la justice. Tu passeras tes jours dans la sécurité. La sagesse et la connaissance sont les richesses du salut ; honorer l’Éternel, tel est tout ton trésor (Ésaïe 33.5-6).
Une fois le Millénium établi, le droit, la justice et la paix régneront, et les élus posséderont une pleine connaissance de Dieu et une sagesse qui vient de lui.
Versets 7-9
Je continue de lire dans le chapitre 33.
Les vaillants hommes crient dans les rues, les messagers de paix pleurent amèrement. Les routes sont désertes. Plus personne ne passe sur les chemins ; le dévastateur a rompu l’alliance, il méprise les villes, il n’a de respect pour personne. Le pays est en deuil, il dépérit. Le Liban est confus, ses arbres sont flétris, la plaine du Saron ressemble à un désert (l’Araba). Le pays du Basan et le mont du Carmel ont perdu leur feuillage (Ésaïe 33.7-9).
Le roi Ézéchias avait envoyé des ambassadeurs aux Assyriens pour leur verser la somme énorme qu’ils exigeaient pour prix de la paix. Mais une fois cette rançon obtenue, ils sont revenus sur leur promesse. De retour à Jérusalem, les émissaires annoncent que l’ennemi exige la reddition de la capitale et continue à ravager le pays (2Rois 18.13-16).
Ésaïe mentionne les régions connues pour leur végétation luxuriante (comparez Ésaïe 35.2). Saron est une plaine fertile en bord de mer qui va de Tel-Aviv au port de Haïfa qui se trouve au pied du mont Carmel en Galilée. Cette vallée fertile est devenue comme le désert (l’Araba) qui s’étend au sud de la Mer Morte. Le Basan est un plateau élevé et bien arrosé, situé à l’est du Jourdain.
Versets 10-12
Je continue.
“ Maintenant, je me lève, dit l’Éternel. Maintenant, je me dresse, oui, maintenant, je montre ma grandeur. Vous ne concevez que du foin, vous n’enfantez que de la paille, votre souffle est le feu qui vous consumera. Les peuples seront brûlés à la chaux, comme des épines coupées quand on y met le feu ” (Ésaïe 33.10-12).
La mesure est comble. L’Éternel a assez attendu ; la fureur des Assyriens contre Juda le fait lever de son trône. Il leur dit en substance que leur projet de s’emparer de Jérusalem avortera misérablement et tournera à leur ruine (Ésaïe 1.31). L’expression « brûlés à la chaux » indique l’intensité du jugement de Dieu, et l’image des épines qui se consument exprime la rapidité de l’exécution des soldats assyriens.
Versets 13-16
Je continue.
Vous qui êtes au loin, écoutez donc ce que j’ai accompli, et vous qui êtes près, connaissez ma puissance ! Les pécheurs dans Sion ont été terrifiés, ceux qui ne respectent pas Dieu se sont mis à trembler. Ils s’écrient : “ Qui de nous peut rester en présence de ce feu qui consume ? Qui pourra séjourner auprès de brasiers éternels ? ” Celui qui se conduit selon ce qui est juste et qui parle toujours selon la vérité, qui rejette les gains acquis par extorsion, qui n’accepte jamais de pots-de-vin, qui ferme ses oreilles aux propos criminels, qui se bouche les yeux pour ne pas voir le mal ; cet homme habitera dans des lieux élevés ; des rochers fortifiés lui serviront d’abri, son pain lui sera assuré, et l’eau ne lui manquera pas (Ésaïe 33.13-16).
L’armée assyrienne est détruite. Ésaïe s’adresse maintenant aux Israélites et aux païens, disant qu’ils doivent se laisser instruire par le châtiment qui a frappé les Assyriens. Au vu de ce qui vient d’arriver, tous les mauvais bougres sont saisis de frayeur, car ils se rendent compte qu’ils méritent ce que viennent de subir les ennemis de Juda. Et effectivement, ils ne pourront pas subsister devant l’Éternel à moins qu’ils ne se repentent de leurs mauvaises actions.
Nul n’aime entendre parler du Dieu saint qui est un feu dévorant (Deutéronome 4.24 ; Hébreux 12.29), car ce n’est pas comme ça qu’on se fait des amis ; cependant, c’est bien ainsi qu’il se définit lui-même. Par contre, ceux qui sont justes et droits n’ont pas à craindre le jugement (Psaumes 15 ; 24.3-6), bien au contraire, la protection et le pain quotidien leur sont assurés. Sous la Nouvelle Alliance, la justice s’obtient par la foi en Jésus-Christ et seulement de cette manière.
Versets 17-19
Je continue.
Tes yeux contempleront le roi dans sa beauté, et ils verront toute l’étendue du pays. Tu te souviendras de tes craintes, et tu demanderas : “ Où donc est l’inspecteur, celui qui percevait les taxes, où est le contrôleur des tours ? ” Non, tu ne verras plus tout ce peuple arrogant, peuple à la langue obscure, à la langue barbare que l’on ne comprend pas (Ésaïe 33.17-19).
Maintenant que l’armée assyrienne est en déroute, les habitants de Juda réfugiés dans Jérusalem peuvent retourner chez eux et être fiers de leur roi (Ézéchias) qui avait été humilié par les envahisseurs.
Le fonctionnaire ennemi qui fixait le tribut à payer et l’officier qui examinait de près les fortifications de Jérusalem ont disparu avec l’armée en déroute.
Cela dit, le prophète voit plus loin, jusque dans le Millénium quand Israël possédera tout le pays qui a été promis à Abraham, et quand les élus auront le privilège d’admirer la gloire du Messie.
Versets 20-22
Je continue.
Mais tu contempleras Sion, la cité de nos fêtes, tes yeux verront Jérusalem, résidence tranquille, tente qui ne sera plus enlevée et dont les piquets ne seront plus jamais arrachés, et dont aucun cordage ne sera plus tranché. Là, l’Éternel se montrera magnifique pour nous, et ce sera une région de larges fleuves et de vastes canaux. Aucun bateau à rames ne s’y avancera, aucun vaisseau splendide n’y passera. Car l’Éternel est notre chef, il est notre législateur, l’Éternel notre roi nous sauvera (Ésaïe 33.20-22).
Ésaïe console le peuple disant qu’un jour Jérusalem ne sera plus menacée, les fêtes seront célébrées en toute sécurité et le peuple ne sera plus ballotté comme on transporte une tente de nomades (Ésaïe 32.18).
Les grandes capitales comme Babylone, Ninive, Thèbes (Nahum 3.8) sont construites sur des fleuves et des canaux qui rendent toute attaque difficile. Jérusalem n’a rien de semblable ; oui, mais l’Éternel l’entoure de sa protection et la met à l’abri de tout agresseur (comparez Zacharie 2.5 ; Psaumes 125.2). Cependant, le prophète Zacharie (14.4-8) écrit qu’au début du Millénium, Jérusalem deviendrait un port et qu’un fleuve traversera la ville joignant ainsi la Méditerranée à la Mer Morte.
Versets 22-24
Je finis de lire le chapitre 33.
Quant à vous, Assyriens, vos cordes relâchées ne tiennent plus le mât, ils ne sont plus capables de déployer les voiles. Alors on se partagera un immense butin. Tous en prendront leur part, y compris les boiteux. Aucun des habitants ne se dira malade. Le peuple qui habitera à Jérusalem recevra le pardon de ses fautes (Ésaïe 33.22-24).
Derrière les Assyriens, Ésaïe s’adresse aux nations qui à la fin des temps attaqueront Israël. Ils sont comme un navire aux cordages lâches et donc inefficaces. Leur entreprise échouera et ils deviendront la proie des Israélites. Le prophète conclut en disant que le pardon des péchés, la disparition de la maladie, de toute anomalie physique et de la mort seront des traits du royaume de Dieu. Ah ! Comme je voudrais déjà y être !
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.