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18 mars 2025

Esaïe 26.12 – 28.6

Chapitre 26

Introduction

L’histoire enseigne que les peuples qui sont sous une oppression étrangère essaient toujours de se libérer du joug qui pèse sur eux. Pendant la guerre de 39-45, la France est sous occupation allemande, une situation qui donne naissance à la Résistance.

Israël aussi a connu bien des envahisseurs, la Syrie, l’Égypte, l’Assyrie, Babylone, la Grèce, Rome et aujourd’hui son territoire est à portée de tir de ses voisins. Cet asservissement est la rétribution de son infidélité à Dieu, mais les nations qui l’ont attaqué ont usurpé le droit de l’Éternel, le seul souverain légitime d’Israël ; malheur à eux !, car c’est comme s’ils avaient touché la prunelle de l’œil de Dieu.

Nous sommes dans le second de trois discours d’Ésaïe qui vont des chapitres 24 à 27 et qui concernent le « Jour de l’Éternel » à la Fin des âges. En fait, c’est une période de temps très longue qui commence comme le jour hébreu, avec la tombée de la nuit, c’est-à-dire figurativement par les épaisses ténèbres du jugement de « La grande tribulation ». Puis cette obscurité opaque est suivie du matin radieux du règne de mille ans de Jésus sur terre appelé « Millénium ».

Le premier discours a contrasté le jugement de toute la terre avec la félicité des élus (Ésaïe 24.1-25.8) ; dans le second, on entend le cantique des rachetés qui célèbrent leur salut et qui culmine avec la résurrection des justes de l’Ancien Testament (Ésaïe 25.9-26.21).

Versets 12-15

Je continue de lire la seconde strophe du cantique des rachetés dans le chapitre 26 du livre d’Ésaïe.

Ô Éternel, tu nous donnes la paix, car c’est bien toi qui accomplis pour nous tout ce que nous faisons. Éternel, notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous, mais c’est toi seul que nous louons. Les morts ne vivront plus, les ombres ne se relèveront pas, car toi, tu es intervenu pour les exterminer. Tu as fait disparaître jusqu’à leur souvenir. Tu as multiplié la nation, Éternel, tu l’as multipliée, tu as montré ta gloire, tu as fait reculer les confins du pays sur toutes les frontières (Ésaïe 26.12-15).

Tous les oppresseurs d’Israël du passé ont quitté ce monde ; ce ne sont plus que des ombres qui se trouvent maintenant dans le Schéol, le séjour des morts. Ils ne reviendront pas sur terre pour faire le mal.

Pendant le Millénium, le peuple de Dieu va s’accroître considérablement à cause de la bénédiction divine. Ces prédictions sont si certaines que le temps employé par Ésaïe est le « passé prophétique ».

Versets 16-18

Je continue.

Ô Éternel, dans la détresse, nous nous sommes tournés vers toi, nous t’avons présenté notre prière quand tu nous as châtiés. Nous étions devant toi, ô Éternel, comme une femme enceinte et prête à enfanter, qui souffre et qui crie de douleur, car nous avons conçu, mais ce que nous avons enfanté, c’est du vent. Nous n’avons pas donné le salut à la terre, nous n’avons pas donné la vie à de nouveaux habitants pour le monde (Ésaïe 26.16-18).

Ésaïe passe en revue l’histoire tumultueuse d’Israël. Que de fois les descendants de Jacob ont été dans la détresse à cause de leur infidélité au Seigneur ! Et il en sera de même pendant la « grande tribulation », juste avant que Jésus-Christ ne revienne pour les secourir une fois encore, mais ce sera la dernière, car le petit reste de fidèles rescapés entrera dans la félicité du Millénium.

Dans le passé, au lieu d’être des ambassadeurs de l’Éternel auprès des autres nations, les Israélites se tournaient vers les choses vaines de ce monde et surtout l’idolâtrie. Alors Dieu les punissait en les asservissant à leurs ennemis ; ils se repentaient et Dieu les délivrait, puis le cycle recommençait.

Verset 19

Je continue.

Mais tes morts revivront, les cadavres de ceux qui m’appartiennent reviendront à la vie. Oui, vous qui demeurez dans la poussière, réveillez-vous, poussez des cris de joie, car ta rosée est une rosée de lumière, et la terre rendra les trépassés (Ésaïe 26.19).

Littéralement, le texte dit : « La terre mettra au jour les ombres ». Alors qu’Israël a produit du vent par un enfantement manqué, Dieu fera sortir de terre les morts qui lui appartiennent ; la poussière donnera naissance à des ressuscités. Il s’agit des croyants israélites de l’Ancien Testament, ceux qui ont vécu depuis Adam, pendant l’époque des patriarches (Abel, Seth, Noé, Job, Abraham et suivants) jusqu’à la Pentecôte. Ils reviendront à la vie quand Jésus-Christ retournera sur terre (Daniel 12.2) et pourront donc participer aux « Noces de l’Agneau » pendant le Millénium.

Versets 20-21a

Je continue.

Va, ô mon peuple, et entre dans ta chambre, sur toi ferme la porte, cache-toi un instant, le temps que passe la colère. Car l’Éternel va sortir de sa résidence pour faire payer leurs péchés aux habitants du monde (Ésaïe 26.20-21a).

Ésaïe termine ce cantique par des paroles bienveillantes envers son peuple. Israël doit se cacher et attendre patiemment jusqu’à ce que le jugement de la « grande tribulation » soit passé. Ce temps de grande détresse aura la violence d’une tempête (comparez Ésaïe 30.27 ; Jérémie 23.19), mais il ne durera pas et sera suivi de la gloire pour les rachetés.

Ce passage fait penser à Noé et à sa famille qui pendant le déluge, ont trouvé refuge dans l’arche, et d’autre part, à la nuit précédant l’Exode durant laquelle les Hébreux sont restés à l’abri à l’intérieur de leurs maisons tandis qu’à l’extérieur, l’ange exterminateur décimait les premiers-nés égyptiens.

Verset 21b

Je finis de lire le chapitre 26.

Et ce jour-là, la terre mettra à jour le sang versé sur elle et ne cachera plus les victimes qu’elle dissimulait (Ésaïe 26.21b).

Il s’agit ici, d’une part, du jugement global du monde à cause de la méchanceté des hommes, et d’autre part, du jugement individuel de chaque être humain devant « Le Grand Trône Blanc », ce qu’on a coutume d’appeler « le Jugement dernier » dont il est question dans le livre de l’Apocalypse (20.11), et qui aura lieu à la fin du Millénium juste avant que commence l’éternité future. C’est à ce moment-là que seront vengés tous les crimes de tous les temps ; c’est-à-dire que les coupables seront démasqués et recevront le salaire de leurs méfaits. Certains vont passer un sale moment et il durera éternellement. Ce châtiment ne concerne évidemment pas ceux qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ puisque leurs fautes, aussi graves soient-elles, ont déjà été expiées sur la croix.

Chapitre 27

Verset 1

Nous arrivons maintenant au chapitre 27 qui est le dernier de cet ensemble de 3 discours d’Ésaïe (Ésaïe 24-27). Le prophète commence d’abord par résumer le jugement des grandes puissances terrestres, puis il décrit le rassemblement final des rachetés d’Israël (Ésaïe 27.1-13). Je commence à lire.

Ce jour-là, l’Éternel interviendra avec sa dure épée, sa grande et forte épée, contre le Léviathan, le serpent fugitif, contre le Léviathan, le serpent tortueux ; il le tuera, ce monstre qui habite la mer (Ésaïe 27.1).

Ésaïe distingue deux léviathans et il y ajoute le « monstre qui habite la mer ». Ces trois animaux symbolisent les puissances maléfiques, hostiles à l’Éternel et à son peuple. Dans l’Apocalypse (12.9), Satan est appelé « le grand dragon, le Serpent ancien ». Il agit dans l’histoire par le biais des grandes puissances politiques terrestres. D’après la fin de ce chapitre, ici, il s’agit de l’Égypte, de l’Assyrie et de Babylone.

Le Léviathan fugitif est l’Assyrie qui est traversée par le Tigre, un fleuve au cours très rapide.

Le Léviathan tortueux est l’Empire babylonien situé des deux côtés de l’Euphrate. Ce fleuve comprend de nombreux méandres au point où l’historien grec Hérodote (484-420 av. J-C) rapporte qu’en le descendant, on passe trois fois tout près du même endroit.

Le monstre qui est dans la mer est l’Égypte, baignée par les eaux du Nil et de la Méditerranée.

Dieu va éliminer ces trois bêtes sauvages avec sa « dure épée ». Il ne s’agit évidemment pas d’une arme en métal mais de l’effet de sa Parole. Dieu a créé les cieux et la terre par sa Parole et il juge avec sa Parole. Dans le livre de l’Apocalypse, il est écrit de Jésus que : « de sa bouche sort une épée aiguisée à double tranchant » (Apocalypse 1.16), et l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :

La Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant (Hébreux 4.12).

Verset 2

Je continue le texte.

Ce jour-là, on dira : Chantez la vigne aux beaux raisins (Ésaïe 27.2).

Ce nouveau cantique sur la vigne, qui est avec l’olivier, un symbole d’Israël, évoque l’abondance et la joie. Cette situation est aux antipodes de celle décrite par le premier cantique dans lequel Dieu déplore la stérilité de sa vigne et annonce sa destruction (Ésaïe 5.3-6). Ici, l’Éternel n’est plus en colère contre son peuple et il célèbre lui-même la prospérité de sa vigne.

Versets 3-5

Je continue.

C’est moi, l’Éternel, qui la garde ; en tout temps, je l’arrose. De peur qu’on n’y pénètre, nuit et jour je la garde. Ma colère est passée, et s’il se trouve des ronces, des épines, je marcherai contre elles pour leur faire la guerre et j’y mettrai le feu. À moins qu’on ne me prenne pour refuge et rempart, qu’on ne fasse la paix, oui, la paix avec moi (Ésaïe 27.3-5).

Le vigneron, c’est l’Éternel et il garde constamment un œil sur sa vigne qu’il entoure des plus grands soins. Les ronces et les épines représentent les ennemis d’Israël (2Samuel 23.6-7) auxquels, dans le passé, Dieu avait abandonné sa vigne (Ésaïe 5.6).

Bien que ce soit assez difficile à concevoir, pendant le Millénium, certains vont se rebeller contre le Messie, le roi de toute la terre. En effet, d’après le livre de l’Apocalypse, à la fin des 1 000 ans de règne de Jésus-Christ, sous l’impulsion de Satan se constituera une coalition de nations qui attaqueront Israël (Apocalypse 16.16). Bien sûr, ils seront anéantis. Cependant, les ennemis de l’Éternel et de son peuple peuvent toujours échapper au jugement s’ils se repentent, car Dieu ne cesse jamais d’être miséricordieux et il préfère se concilier les hommes plutôt que de les détruire.

Verset 6

Je continue de lire le texte du chapitre 27.

Dans les jours à venir, Jacob prendra racine, Israël fleurira et fera des bourgeons, il couvrira de fruits la surface du monde (Ésaïe 27.6).

Israël, la vigne de l’Éternel n’a pour ainsi dire jamais porté de fruits qui sont la justice et la droiture (Ésaïe 5.7), mais pendant le Millénium ils manifesteront ces vertus en abondance (comparez Ésaïe 37.31 ; Osée 14.5-7).

Versets 7-8

Je continue.

L’Éternel les a-t-il frappés comme il a frappé ceux qui leur donnaient des coups ? Les a-t-il mis à mort comme il a mis à mort ceux qui semaient la mort au milieu d’eux ? Non, c’est avec mesure que tu as conduit leur procès, en les envoyant en exil. Tu les as enlevés par ton souffle terrible en un jour de vent d’est (Ésaïe 27.7-8).

Dieu agit différemment envers Israël. Il l’a sévèrement jugé, certes, mais il ne l’a pas rayé de la carte géopolitique du monde comme les nations païennes dont il s’est servi pour punir son peuple (Ésaïe 27.1, 10-11 ; 26.14). Du temps d’Ésaïe, les Israélites des X tribus du Nord sont déportés par les Assyriens et un peu plus d’un siècle plus tard, les Babyloniens venus de l’est emmènent captifs les habitants de Juda.

Verset 9

Je continue.

C’est par ce châtiment que sera expiée la faute de Jacob, et voici quel sera le fruit du pardon de sa faute : il pulvérisera toutes les pierres des autels idolâtres comme des pierres à chaux ; les poteaux d’Achéra, de même que les encensoirs, ne seront jamais rétablis (Ésaïe 27.9).

Les péchés individuels ne peuvent être expiés que par le sang de Jésus-Christ sur la croix. Par contre, les infidélités d’Israël en tant que nation, sont purifiées par des jugements qui touchent l’ensemble de la nation. Ces sanctions sont prévues dans les clauses de la loi de Moïse (Deutéronome 28.49-52 ; 64 ; comparez Ésaïe 4.4). À leur retour de l’exil babylonien, les Israélites abandonnèrent totalement l’idolâtrie qui n’est jamais réapparue depuis (comparez Ésaïe 17.7-8) ; 70 ans de captivité leur ont servi de leçon.

Versets 10-11

Je continue.

La cité fortifiée restera solitaire et elle deviendra un camp abandonné et délaissé comme un désert ; les veaux y viendront paître, ils s’y reposeront, ils brouteront les branches. Et quand les branches seront sèches, on viendra les briser, des femmes les prendront et les feront brûler. Car c’est un peuple qui ne comprend pas ; c’est pourquoi celui qui l’a fait n’en aura pas pitié, et celui qui l’a façonné ne lui fera pas grâce (Ésaïe 27.10-11).

Ésaïe revient à la nouvelle Babylone qui sera complètement détruite à la fin des temps (Ésaïe 24.10-12 ; 25.2 ; 26.5). Cette ville-chaos est dorénavant un monceau de ruines où croissent des broussailles qui servent soit de combustible, soit de pâture aux troupeaux (comparez Ésaïe 5.17 ; 17.2).

Contrairement aux Israélites qui sont revenu d’exil, Dieu n’aura pas pitié du peuple de la nouvelle Babylone, c’est-à-dire de l’humanité qui, à la fin du Millénium, se révoltera contre le Messie. Au moment du jugement de « la grande tribulation », la plupart des êtres humains périront. Par contre, ceux qui se convertiront à Jésus-Christ seront épargnés et entreront dans le Millénium.

Versets 12-13

Je finis de lire le chapitre 27.

En ce jour-là, l’Éternel battra le froment des rives de l’Euphrate jusqu’au torrent d’Égypte. Mais vous serez glanés, vous, Israélites, un à un. En ce jour-là, le grand cor sonnera, ceux qui dépérissaient en Assyrie et tous ceux qui étaient exilés en Égypte viendront adorer l’Éternel sur la sainte montagne au milieu de Jérusalem (Ésaïe 27.12-13).

La destruction de la nouvelle Babylone est directement liée au rétablissement d’Israël dans son pays. Comme pour la moisson quand on sépare le blé de sa balle, Dieu va battre les puissances ennemies pour leur arracher un à un les Israélites fidèles qu’ils détiennent (Michée 2.12).

« Les rives de l’Euphrate », c’est à dire Babylone, l’Assyrie et l’Égypte représentent les oppresseurs et les pays d’exil du peuple juif.

Au début du Millénium, l’Éternel conduira son peuple libéré à Jérusalem, siège du trône du Messie. Ce grand retour de la diaspora rappelle les fêtes en l’honneur de l’Éternel, quand la sonnerie du cor invite les Israélites à se rassembler au Temple pour adorer l’Éternel.

Chapitre 28

Introduction

Nous arrivons au chapitre 28 qui est le premier d’une série de six discours en six chapitres, et auxquels on a donné le nom de « livre des malheurs » en raison des six oracles de jugement qui commencent par le mot « malheur ». Ésaïe annonce l’invasion assyrienne imminente de toute la Palestine, mais son objectif est avant tout spirituel. Il cherche à effrayer les pécheurs, troubler les mondains, faire taire les moqueurs, tout en rassurant les croyants en leur promettant la délivrance miraculeuse de Jérusalem.

Ésaïe veut opérer chez ses contemporains une transformation intérieure qui correspond à la réforme extérieure entreprise par Ézéchias (715-686), le bon roi de Juda.

Verset 1

Je commence de lire le chapitre 28.

Malheur au diadème qui fait l’orgueil des buveurs d’Éphraïm, à cette fleur fanée, qui orne sa parure, et qui est située sur les sommets qui dominent la vallée plantureuse, oui, malheur à cette cité des hommes qui s’enivrent (Ésaïe 28.1).

Nous sommes au tout début du règne d’Ézéchias juste avant la prise de Samarie, capitale des Israélites du Nord. Ils sont appelés « Éphraïm », du nom de la tribu la plus puissante des X tribus qui constituent le royaume. Samarie est construite au sommet d’une grande colline entourée d’une vallée très fertile. Cette ville occupe une position vraiment royale, car de là on peut voir, à l’ouest la Méditerranée, à l’est la vallée du Jourdain, au nord le mont Hermon couvert de neige, et au sud les murailles de Jérusalem.

Samarie est comparée à une couronne placée, comme le dit littéralement Ésaïe : « sur la tête de la vallée ». Rivale de Jérusalem, cette ville fait l’orgueil des Israélites du Nord. C’est pourquoi le prophète la compare aussi à une guirlande de fleurs qui orne la tête des buveurs d’Éphraïm, c’est-à-dire les grands du royaume dont le comportement laisse fortement à désirer (comparez Amos 4.4 ; 6.4-6 ; Osée 7.5). En effet, les prophètes mentionnent souvent l’intempérance des chefs politiques, ce qui montre que c’est alors l’un des vices dominants de la société israélite. Les Israélites du Nord ont créé une civilisation sophistiquée et la classe dirigeante vit dans le luxe et le confort de belles maisons entourées de jardins luxuriants. Mais Ésaïe annonce que le malheur va fondre sur le royaume du Nord. Après un siège de trois ans, Samarie fut investie par les Assyriens (en 722 ; 2Rois 17.5-6) et la quasi-totalité des Israélites des X tribus qui n’ont pas pu s’enfuir en Juda furent déportés en Assyrie, les grands du royaume en tête. Cette prophétie d’Ésaïe est un avertissement aux Israélites de Juda.

Versets 2-4

Je continue.

Car voici : le Seigneur a pour lui un héraut puissant et vigoureux qui viendra attaquer comme une tempête de grêle, comme un ouragan destructeur, comme des trombes d’eaux impétueuses, provoquant des inondations. Par l’action de sa force, il précipitera la ville à terre. On foulera aux pieds le diadème qui fait l’orgueil des buveurs d’Éphraïm. Quant à la fleur fanée, qui orne sa parure, et qui est située sur les sommets qui dominent la vallée plantureuse, elle sera comme une figue mûrie avant l’été : celui qui l’aperçoit la cueille sans tarder et l’avale aussitôt (Ésaïe 28.2-4).

Les figues précoces sont des fruits très convoités (Michée 7.1) ; elles se détachent facilement de la branche (Nahum 3.12) et on les avale sur le champ. Cette image montre la facilité avec laquelle les rois assyriens (Salmanasar V, puis Sargon) ont pris la fière cité. Une fois Samarie encerclée, ils ont simplement attendu que les habitants dépérissent par manque d’eau et de nourriture et ils l’ont cueilli comme un fruit mûr. C’est ainsi qu’en très peu de temps et à tout jamais disparut le royaume israélite des X tribus du Nord.

Versets 5-6

Je continue.

En ce jour-là, le Seigneur des armées célestes sera le diadème magnifique, et la couronne qui ornera le reste de son peuple. Il insufflera la justice à qui rend la justice, et il sera la force de celui qui repousse l’ennemi jusqu’aux portes (Ésaïe 28.5-6).

Ce chapitre illustre bien les différentes portées des prophéties de l’Ancien Testament. Certaines prédisent à court terme et pour les contemporains d’Ésaïe des événements sur le point d’arriver, et qui sont évidemment passés par rapport à nous. D’autres par contre, nous transposent très loin dans l’avenir à la fin des temps. Ésaïe utilise la fin du royaume des X tribus comme tremplin pour nous projeter dans le Millénium. Ce que Samarie représente pour les Israélites du nord : « leur ornement et leur gloire », l’Éternel le sera pour son vrai peuple (comparez Ésaïe 4.2). Alors, la justice régnera. Ce thème revient constamment chez tous les prophètes, et pour cause, l’absence de justice à tous les niveaux est une plaie qui afflige l’humanité depuis toujours, et plus on évolue, plus ça change, et plus ça change et plus c’est la même chose ou pire.

 

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 06 2024

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