Esaïe 19.1 – 20.6
Chapitre 19
Introduction
Anouar el-Sadate fut président de l’Égypte de 1970 à 1981. C’est de l’histoire ancienne, me direz-vous ; c’est vrai, mais cet homme politique est important dans l’histoire de l’état d’Israël. Le grand accomplissement de Sadate n’est pas d’avoir déclenché la guerre du Yom Kippour (1973), mais d’avoir signé avec l’état d’Israël (Mehanem Begin) des accords de paix en 1979, accords chers payés puisqu’ils lui ont valu d’être assassiné.
Si on considère l’histoire du peuple hébreu depuis Abraham, ses rapports avec l’Égypte ont toujours été mouvementés, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais depuis ces fameux accords de paix, les deux nations coexistent plutôt bien surtout si on compare les relations d’Israël avec la Syrie ou le Liban ses autres voisins.
L’Égypte est une très vieille civilisation qui est déjà mentionnée dans les Textes Sacrés quand Abraham s’y réfugie pour échapper à la famine qui sévit dans le Néguev, le sud d’Israël où il avait élu domicile. Bien plus tard, Joseph, un des fils de Jacob et arrière-petit-fils d’Abraham, est vendu comme esclave par ses frères et atterrit en Égypte. Après bien des péripéties, Jacob et toute sa famille y vont également et cette fois-ci encore, pour échapper à une famine. Ils restent en Égypte et c’est là que les Hébreux se sont multipliés et que la nation d’Israël est née. Alors que le noyau originel descendant de Jacob se compose seulement de 70 personnes, environ 4 siècles plus tard entre 2 et 3 millions d’individus quittent l’Égypte avec armes et bagages, pertes et fracas, pour aller en Palestine et prendre possession du pays que Dieu leur a promis.
Par la suite, l’Égypte continue à être importante dans la vie de la nation juive. Après la naissance de Jésus, le roi Hérode cherche à le faire mourir. Alors, dans une vision, un ange dit à Joseph de se réfugier en Égypte. Cet événement a donné lieu à plusieurs tableaux de Maîtres intitulés « la fuite en Égypte », dont un par Rembrandt (en 1627 ; par Le Caravage en 1597 ; par Georges Rouault en 1946). Plus tard, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ se répand en Égypte et plusieurs Pères de l’Église en sont issus dont Saint Augustin (354-430), et Origène (185-253) qui a pour maître Clément d’Alexandrie (150-215), ville située en Égypte.
Le chapitre 19 du livre d’Ésaïe parle de l’Égypte, de son jugement et de sa conversion à l’Éternel. Comme précédemment, les guerres d’hégémonie de l’empire assyrien constituent l’arrière-plan de la prophétie.
Verset 1
Je commence à lire le chapitre 19.
Menace sur l’Égypte : L’Éternel monte un nuage rapide, il arrive en Égypte. Voici qu’à son approche, les dieux d’Égypte se mettent à trembler et le peuple égyptien perd tout courage (Ésaïe 19.1).
Les nuées ou les nuages sont souvent une métaphore pour décrire le char de guerre de l’Éternel quand il part exécuter ses jugements (Psaumes 18.10-12 ; 104.3 ; Daniel 7.13). Cette venue majestueuse du Seigneur, qui s’apprête à intervenir contre les faux dieux d’Égypte, rappelle le combat de Moïse contre le pharaon.
Les idoles tremblent parce qu’elles se souviennent de ce qui leur est déjà arrivé quand Moïse a déclenché contre elles les 10 plaies d’Égypte (Exode 12.12). La culpabilité des païens idolâtres est soulignée plusieurs fois dans le Nouveau Testament. Par exemple, l’apôtre Paul écrit aux Romains :
Alors qu’ils connaissent Dieu, ils ont refusé de lui rendre l’honneur que l’on doit à Dieu et de lui exprimer leur reconnaissance. Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d’intelligence s’est trouvée obscurcie. Ils se prétendent intelligents, mais ils sont devenus fous. Ainsi, au lieu d’adorer le Dieu immortel et glorieux, ils adorent des idoles, images d’hommes mortels, d’oiseaux, de quadrupèdes ou de reptiles (Romains 1.21-23).
Depuis que l’Égypte est tombée dans le giron de l’Islam, son idolâtrie grossière a disparu. Cependant, le fond du problème n’a pas changé puisque les Égyptiens sont toujours très superstitieux. Mais c’est pareil partout, que ce soit dans les pays dits catholiques ou protestants ou dans la jungle profonde, les mauvais esprits ont encore de beaux jours devant eux jusqu’à ce que Jésus établisse son royaume de mille ans.
Versets 2-4
Je continue.
Je dresserai les Égyptiens les uns contre les autres, déclare l’Éternel. Ils se feront la guerre, qui, contre son parent, qui, contre son ami, cité contre cité, et province contre province. Les Égyptiens perdront courage et j’anéantirai leur politique. Ils iront consulter leurs sorciers, leurs idoles, et ceux qui évoquent les morts et les devins. Je livrerai l’Égypte aux mains d’un maître dur, un roi puissant dominera sur eux. L’Éternel le déclare, le Seigneur des armées célestes (Ésaïe 19.2-4).
Vers 716 av. J-C, des luttes internes mettent fin à la 24e dynastie d’Égypte, ce qui permet aux Éthiopiens de prendre le pouvoir et de créer la 25e dynastie. En 712, le roi Shabaka de Nubie, c’est-à-dire l’ancienne Éthiopie, se rend maître de toute l’Égypte. La situation se dégrade encore davantage puisqu’à partir de 670, les rois assyriens (Ésar-Haddôn et Assourbanipal) envahissent l’Égypte qu’ils divisent en 12 provinces, mettant ainsi en pratique la célèbre formule : « diviser pour régner ». Dix ans plus tard, le régent (Psammétique I ; 663-610) installé par les Assyriens se libère de leur tutelle et réunifie l’Égypte sous sa botte avec la 26e dynastie. Durant cette période agitée où la tyrannie succède à la tyrannie, l’énergie intellectuelle et morale du peuple égyptien disparaît pour faire place à la décadence. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ou plutôt vers quel pharaon se tourner, le peuple se confie une fois de plus en ses idoles vaines et dans les pratiques occultes, qui, soit dit en passant, ne sont pas toutes du bluff. Les deux sorciers qui se sont opposés à Moïse (2Timothée 3.8) possédaient un réel pouvoir surnaturel diabolique.
Versets 5-10
Je continue le texte.
L’eau de la mer s’asséchera, le fleuve tarira et son lit sera sec. L’eau croupira à l’intérieur des bras du fleuve et les canaux d’Égypte baisseront et s’assécheront ; les joncs et les roseaux s’étioleront ; les prés, le long du fleuve et à son embouchure, tous les champs cultivés irrigués par le Nil, dessécheront et seront emportés : il n’en restera rien. Les pêcheurs gémiront, tous ceux qui jettent l’hameçon dans le Nil se lamenteront. Ceux qui étendent leurs filets sur la face des eaux seront bien misérables. Ceux qui travaillent le fin lin et ceux qui tissent le coton seront couverts de honte. Tous les grands du pays seront tout abattus et tous les ouvriers seront découragés (Ésaïe 19.5-10).
Dieu frappe le fleuve nourricier, et l’une après l’autre, ses industries dépérissent. Ce jugement à venir rappelle celui qui eut lieu sous Moïse (Exode 7.14-25). A cette époque comme aujourd’hui, pour sa subsistance, l’Égypte dépend des crues du Nil qui déposent des alluvions dans les champs cultivés. Ces alluvions permettent de riches récoltes ainsi que d’exporter le surplus de céréales dans tout le monde méditerranéen. Cependant, si le pays subit une sécheresse prolongée, toute la vie économique est paralysée à commencer par l’agriculture et la pêche qui se pratiquent à une grande échelle.
Mais une telle désolation touche aussi d’autres secteurs d’activité, car l’Égypte est également célèbre pour sa production d’étoffes précieuses et de fin lin aussi soyeux que la vraie soie, avec lequel on fabrique les vêtements des prêtres et les linceuls des momies tandis que le coton sert à l’habillement ordinaire. Les produits des manufactures égyptiennes sont très renommés chez les anciens. Alors si le lin et le coton ne peuvent plus être cultivés, il n’y a rien à tisser. Ce n’est pas tout, car les bords du Nil regorgent de joncs dont on tirait le papyrus qui se prête à de nombreux emplois. Aujourd’hui, il a disparu, mais à cette époque, les Égyptiens en font des chaussures, des paniers, des canots, et du papier qui a remplacé les tablettes d’argile. Si le Nil ne remplit plus sa fonction, les castes supérieures des prêtres et des guerriers qui tiennent les commandes du pays, tout comme la caste inférieure des ouvriers, sont affectés autant les uns que les autres.
Versets 11-12
Je continue.
Les princes de Tsoân ont perdu la raison, les sages qui conseillent le pharaon d’Égypte forment un conseil d’insensés. Comment osez-vous dire au pharaon : “ Nous, nous sommes des sages, des disciples des anciens rois ” ? Où sont-ils maintenant, tes sages conseillers ? Qu’ils te déclarent donc et te fassent savoir ce que le Seigneur des armées célestes a décrété contre l’Égypte (Ésaïe 19.11-12).
Tsoân (ou Tanis) est la plus grande ville du nord du pays. Située à l’est du delta du Nil, c’est la capitale de la 25e dynastie, celle des Éthiopiens (Ésaïe 30.4). Cette ville fut détruite par les Romains (174 ap. J-C).
A cette époque, les prêtres égyptiens forment la caste dominante et les conseillers habituels des rois, eux-mêmes étant d’origine sacerdotale. On appelle ça un circuit fermé.
Ce qui arrive à l’Égypte est d’autant plus mortifiant que depuis la plus haute antiquité, la nation s’est enorgueillie de la sagesse de ses dirigeants, mais maintenant elle leur fait cruellement défaut. Les princes d’Égypte et ses sages font fausse route, car dans les jugements qui les frappent, ils ne savent pas reconnaître la main de Dieu ni invoquer sa miséricorde ; ils ne pourront donc pas sauver l’Égypte.
Versets 13-15
Je continue.
Les princes de Tsoân sont dépourvus de sens et les chefs de Memphis sont tous dans l’illusion. Eux qui étaient chargés de diriger l’Égypte, ils la font chanceler. L’Éternel a versé parmi les Égyptiens un esprit de vertige. Ils la font chanceler en tout ce qu’elle fait comme un ivrogne qui titube dans ce qu’il a vomi. Et nul ne pourra plus rien faire pour l’Égypte, pas plus la tête que la queue, la palme ou le roseau (Ésaïe 19.13-15).
Memphis, ancienne capitale de la Basse-Égypte, est située sur la rive gauche du Nil (entre les villages actuels de Saccarali et de Ghizeh) à une vingtaine de kilomètres au sud du Caire. Cette ancienne capitale fut le siège de plusieurs dynasties. Si les dirigeants d’un pays prennent des vessies pour des lanternes, ils conduisent le pays à sa perte et le peuple à la catastrophe.
L’Égypte, abusée par ses chefs, est comparée à un homme ivre qui trébuche et gît dans son vomi (comparez Jérémie 48.26). L’image est choquante. Les Égyptiens qui étaient si fiers de leur sagesse et de leur système politique, perdent maintenant la tête. Cet état de stupeur est un jugement de Dieu (comparez Ésaïe 29.9-10).
Versets 16-17
Je continue de lire dans le chapitre 19 du livre d’Ésaïe.
En ce jour-là, les Égyptiens seront comme de faibles femmes : ils trembleront et s’épouvanteront quand l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, agitera la main contre eux. Le pays de Juda sera cause d’effroi pour l’Égypte, qui tremblera à la simple mention de son nom devant elle, à cause du projet que l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, a formé contre lui (Ésaïe 19.16-17).
L’expression « en ce jour-là » apparaît six fois de suite. Cet oracle annonce que face au jugement de Dieu, les habitants seront terrifiés parce qu’ils prendront conscience de leur impuissance et de leur vulnérabilité.
À la fin des temps, l’Égypte et tous les peuples auront d’Israël une crainte respectueuse parce que Dieu étant intervenu en sa faveur, il sera à la tête des nations.
Verset 18
Je continue.
En ce jour-là, il y aura dans le pays d’Égypte cinq villes où l’on parlera la langue des Hébreux et où l’on prêtera serment par l’Éternel, le Seigneur des armées célestes. On appellera l’une d’elles : la Ville du Soleil (Ésaïe 19.18).
Le chiffre 5 est probablement symbolique et signifie qu’une grande partie des Égyptiens se convertira au seul vrai Dieu. Le fait de parler hébreu veut dire qu’ils auront renoncé à leurs idoles et adopté la confession de foi israélite. A la fin des temps, les Égyptiens adoreront l’Éternel et non plus les astres, un changement radical si on considère par exemple, que depuis la nuit des temps la ville d’Héliopolis est le centre du culte du soleil.
Versets 19-20a
Je continue.
En ce jour-là, l’Éternel aura un autel au milieu de l’Égypte, et une stèle sera dressée en l’honneur du Seigneur sur sa frontière. Ils serviront de signe et de témoins pour l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, dans le pays d’Égypte (Ésaïe 19.19-20a).
Pendant le Millénium, un autel au milieu de l’Égypte et un obélisque à son entrée, sont dressés en l’honneur de l’Éternel ; ces jalons signifient que ce pays lui est entièrement consacré. Il n’est pas concevable qu’Ésaïe parle ici des pyramides parce que ce sont des mausolées monstrueuses dédiées aux rois et reines défunts.
Versets 20b-22
Je continue.
Et quand les Égyptiens crieront à l’Éternel à cause de leurs oppresseurs, il leur enverra un libérateur qui prendra leur parti et les délivrera. L’Éternel se fera connaître au pays de l’Égypte et, ce jour-là, les Égyptiens connaîtront l’Éternel. Ils lui rendront un culte avec des sacrifices et des offrandes, et ils feront des vœux à l’Éternel et s’en acquitteront. L’Éternel frappera les Égyptiens, il frappera, mais il les guérira, et ils se tourneront vers l’Éternel qui les exaucera et qui les guérira (Ésaïe 19.20b-22).
Ici, Dieu traite l’Égypte comme son peuple ; il le frappe et le guérit (Deutéronome 32.39).
Verset 23
Je continue de lire dans le chapitre 19.
En ce jour-là, il y aura une route frayée allant d’Égypte en Assyrie. Les Assyriens se rendront en Égypte, les Égyptiens en Assyrie ; l’Égypte et l’Assyrie rendront leur culte ensemble (Ésaïe 19.23).
À la fin des temps, après la fin des jugements et au début du Millénium, les Assyriens se convertiront à l’Éternel. Pour Ésaïe, l’Assyrie et l’Égypte représentent l’ensemble des nations non-juives. La route qui va de l’Assyrie à l’Égypte symbolise la réconciliation entre ces deux grandes puissances qui à l’époque d’Ésaïe sont à couteaux tirés. Ces deux ennemis réconciliés serviront ensemble le seul vrai Dieu.
Versets 24-25
Je finis de lire le chapitre 19 du livre d’Ésaïe.
En ce jour-là, Israël sera le troisième, avec l’Égypte et l’Assyrie, et pour la terre entière cela sera une bénédiction. Et l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, les bénira, disant : — Bénie soit l’Égypte, mon peuple, bénie soit l’Assyrie, mon œuvre, et Israël, qui m’appartient (Ésaïe 19.24-25).
C’est par Israël de qui est issu le Christ que tous les peuples de la terre acquerront la connaissance de l’Éternel. Sous le sceptre du Messie (Ésaïe 2.2-4) s’accomplira la promesse de l’Éternel à Abraham : « Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi » (Genèse 12.3).
Dans cette prophétie, Israël est l’aîné de trois frères. Comme je l’ai dit, dans la pensée du prophète, l’Assyrie et l’Égypte sont les archétypes du monde païen. Leur conversion signifie l’incorporation future de toutes les nations au royaume de Dieu. Cette pensée sublime est d’autant plus surprenante qu’Israël et ces deux peuples ont souvent été à couteaux tirés. La grandeur morale et la vision très étendue du salut, qui imprègnent tout ce passage d’Ésaïe, en font l’une des prophéties culminantes de l’Ancien Testament.
Chapitre 20
Verset 1
Nous arrivons maintenant au chapitre 20 qui complète la prophétie précédente. Je commence à le lire.
L’année où le généralissime envoyé par Sargon, roi d’Assyrie, vint attaquer Asdod, et s’en empara (Ésaïe 20.1).
Sargon est le roi assyrien (de 722 à 705 av. J-C) qui la première année de son règne met à sac Samarie, capitale du royaume israélite du Nord et qui déporte les survivants (2Rois 17.6). Dans ses annales, il mentionne la prise de Samarie comme son premier fait d’armes. En réalité, c’est son généralissime qui a fait le travail, mais la coutume des rois assyriens est de s’attribuer les victoires remportées par leurs généraux.
Onze ans plus tard, Sargon s’empare d’Asdod, une des cinq villes principales des Philistins. Cette place forte était soumise à l’Assyrie mais s’est révoltée après s’être assuré du soutien de l’Égypte, alors dirigée par un pharaon de la Nubie (25e dynastie). Mais les Égyptiens craignent tellement l’Assyrie qu’ils ont capitulé sans condition. Cet événement montre à Juda qu’il est inutile de compter sur une aide égyptienne contre l’Assyrie.
Versets 2-3
Je continue.
L’Éternel parla par l’intermédiaire d’Ésaïe, fils d’Amots. Il dit : — Va, détache l’habit de toile de sac qui couvre tes reins et retire tes sandales. Le prophète obéit et se promena nu et déchaussé. L’Éternel dit alors : — Mon serviteur Ésaïe a marché nu et déchaussé pendant trois ans pour servir de signe et de présage au sujet de l’Égypte et de l’Éthiopie (Ésaïe 20.2-3).
Ésaïe doit accomplir un mime prophétique, un acte symbolique pendant 3 ans, destiné à attirer l’attention de tout le peuple et de convier un message. L’ordre de Dieu est donné au moment de l’arrivée du général assyrien devant Asdod. Les anciens appellent « nu » celui qui ne porte qu’un pagne ou qu’une chemise, qui est la tenue des esclaves et des prisonniers. Ésaïe a donc ôté son manteau de prophète qui est fait de poil grossier (Zacharie 13.4) afin d’exhiber l’état de servitude auquel vont être réduites l’Égypte et l’Éthiopie. La gêne et l’humiliation d’Ésaïe sont le prix de son obéissance à l’Éternel et de la sécurité de son peuple.
Verset 4
Je continue.
Ainsi le roi d’Assyrie emmènera en déportation des captifs égyptiens et éthiopiens, des jeunes et des vieillards, nus et déchaussés et les reins découverts, à la honte de l’Égypte (Ésaïe 20.4).
Cette prophétie s’est accomplie littéralement lors de la conquête de l’Égypte et de l’ancienne Éthiopie par le roi assyrien Ésar-Haddôn (670 av. J-C ; Nahum 3.8-10).
Versets 5-6
Je finis de lire le chapitre 20 d’Ésaïe.
Et tous ceux qui avaient mis leur confiance en l’Éthiopie et se faisaient une fierté de l’Égypte, seront terrifiés et couverts de honte. Les habitants de ces régions du littoral diront en ce jour-là : Voilà à quoi en sont réduits ceux auprès de qui nous espérions nous réfugier pour trouver de l’aide et du secours contre le roi d’Assyrie. Et nous, maintenant, comment échapperons-nous ? (Ésaïe 20.5-6).
Après la chute de Samarie, Ézéchias, roi de Juda, est soumis à une forte pression de la part d’un parti pro-égyptien qui veut qu’il fasse alliance avec l’Égypte contre l’Assyrie. Mais Ézéchias a suivi le conseil d’Ésaïe qui l’a mis en garde contre un tel projet et qui l’a exhorté à plutôt faire confiance à l’Éternel. C’est aussi ce que vous et moi devons faire quand nous sommes confrontés à des difficultés.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.