Esaïe 14.15 – 16.5
Chapitre 14
Introduction
Depuis la nuit des temps, les hommes s’interrogent sur l’Au-delà ; ils se demandent : « Mais qu’est-ce qu’il peut bien y avoir de l’autre côté » ? Entre les mythologies et les religions, les réponses sont des plus farfelues et bien entendu contradictoires. Ici et là, les Textes Sacrés nous donnent des éléments de réponse, mais c’est souvent dans un langage poétique parce que rien n’existe sur terre qui puisse vraiment être comparé avec le royaume de Dieu ou le séjour des morts.
Dans le chapitre 14 de son livre, le prophète Ésaïe soulève une petite partie du voile sur le Schéol, c’est-à-les enfers du séjour des morts en nous décrivant le sort final du roi assyrien et babylonien Sennachérib, mais derrière lui on distingue assez nettement le jugement final de Lucifer. Soit dit en passant, que derrière toutes les puissances politiques et militaires de la planète on trouve le sourire grimaçant de Satan. En effet, lors de la tentation de Jésus dans le désert, le diable lui dit que tous les royaumes de ce monde lui appartiennent et donc qu’il peut les lui donner, et il a dit la vérité (Luc 4.5-7).
Versets 15-17
Ésaïe a commencé à parler du jugement du roi de Babylone puis la prophétie glisse pour se fixer sur Lucifer, et maintenant le prophète revient au roi terrestre. Je continue de lire dans le chapitre 14.
Mais te voilà précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de l’abîme ! Ceux qui te voient arrêtent leurs regards sur toi, ils se demandent : “ Est-ce bien là cet homme qui ébranlait la terre et qui terrifiait les royaumes, qui changeait le monde en désert, qui détruisait les villes et qui ne relâchait jamais ses prisonniers ? ” (Ésaïe 14.15-17).
A partir d’ici, la laideur ainsi que la brièveté de la fausse gloire sont puissamment décrites par Ésaïe.
L’expression « les profondeurs de l’abîme » donne un aperçu des divers degrés à l’intérieur du Schéol, ce qui apparaît également dans l’évangile selon Luc (16.26), dans la parabole de l’homme riche et Lazare.
Les Babyloniens comme les Assyriens ont pour habitude de déporter une grande partie des populations conquises afin de prévenir toute future rébellion (2Rois 24.14-16). Les habitants du séjour des morts se moquent de ce despote et derrière lui de Lucifer. C’est avec une ironie mordante et caustique qu’ils ont d’abord décrit son orgueil démesuré, ses prétentions arrogantes et maintenant sa chute vertigineuse soudaine et complète. Il faut dire qu’il est tombé de très haut, du sommet des nues, de la montagne de Dieu où il avait accès, jusqu’au fond de l’abîme, une sorte de prison souterraine qui se trouve aux tréfonds du Schéol ; on ne peut pas descendre plus bas. Mais sa dernière demeure sera bien pire. Dans le livre de l’Apocalypse, on lit :
Alors le diable, qui les trompait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre : il y rejoignit la bête et le faux prophète et ils y subiront des tourments, jour et nuit, pendant l’éternité (Apocalypse 20.10).
Ces événements encore futurs peuvent susciter bien des questions, mais le rôle de l’homme n’est pas de discuter le plan et les objectifs que l’Éternel, dans sa sagesse infinie, a fixés et qu’en leur temps il accomplira. Nous devons plutôt lui faire entièrement confiance parce que c’est un Dieu d’amour, de grâce et de miséricorde.
Versets 18-21
Je continue le texte.
Tous les rois des nations, oui, tous, sans exception, ont cet honneur de reposer chacun dans son caveau. Mais toi, loin de ta tombe, tu as été jeté comme un avorton qu’on méprise, au milieu des victimes égorgées par l’épée, qu’on a précipitées dans la fosse de pierres, dont on piétine le cadavre. Tu ne seras jamais réuni avec elles dans le tombeau, car tu as ruiné ton pays, et tu as fait périr ton peuple. La race criminelle sera oubliée à jamais. Préparez le massacre de ses fils pour tous les crimes de leurs pères, pour qu’ils ne puissent pas se relever un jour pour conquérir le monde et couvrir de leurs villes la face de la terre (Ésaïe 14.18-21).
L’humiliation du despote babylonien est complète ; son âme est insultée par les ombres du séjour des morts, alors que son corps est foulé aux pieds. À cette époque, être privé de sépulture est le plus cruel des outrages. Le roi assyrien est tombé le plus bas possible, de la position de pouvoir suprême à une mort infâme. Ce renversement de situation provoque la stupéfaction des ombres, les habitants du séjour des morts.
Selon l’histoire, Sennachérib est assassiné (en 681) par ses deux fils (Adrammélek et Saretser), qui doivent alors s’enfuir en Arménie pour sauver leur vie. Ce despote cruel et ignoble avait ruiné son pays, ce qui fait que personne, ni sa postérité ni aucun monument n’a perpétué sa mémoire. Sennachérib a de nombreux fils mais toute sa race est condamnée à disparaître. C’est ce qui arrive quand Nabopolassar dirige avec succès une révolte des Chaldéens contre l’Assyrie et fonde (en 625 av. J-C) le nouvel Empire babylonien.
Versets 22-23
Je continue le texte.
“ Je combattrai contre eux, déclare l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, et je rayerai de la terre le nom de Babylone, oui je supprimerai ce qui restera d’elle, sa lignée et sa descendance. ” L’Éternel le déclare. “ Ses ruines deviendront un nid de hérissons, un vaste marécage. Et je la balaierai comme avec un balai qui détruit tout. ” L’Éternel le déclare, le Seigneur des armées célestes (Ésaïe 14.22-23).
L’Éternel est souverain sur l’histoire humaine et il mettra fin au règne et à l’existence de l’orgueilleuse Babylone. Une fois la ville vidée de ses habitants, il n’y aura plus personne pour entretenir les canaux et les digues de l’Euphrate qui assurent la fertilité du pays. Ces ouvrages étant détruits ou obstrués par la boue, le fleuve inondera la plaine et la transformera en un immense marécage. Ainsi se terminent l’oraison funèbre et l’oracle contre le roi de Babylone.
Versets 24-27
Je continue.
Le Seigneur des armées célestes a juré par serment : “ Ce que j’ai décidé s’accomplira, ce que j’ai projeté se réalisera : oui, je briserai l’Assyrie dans mon pays, je la piétinerai sur mes montagnes. J’écarterai de vous le joug qu’elle imposait, j’ôterai son fardeau de dessus votre épaule. ” Telle est la décision que l’Éternel a prise contre la terre entière, et telle est la menace qu’il adresse à toute nation. Le Seigneur des armées célestes a pris sa décision ; qui pourrait l’abroger ? Sa menace est lancée ; qui la détournerait ? (Ésaïe 14.24-27).
Ésaïe fait allusion à la déroute de l’armée assyrienne de Sennachérib devant Jérusalem en 701 av. J-C quand 185 000 hommes de guerre moururent en une seule nuit, frappés par l’Ange de l’Éternel (Ésaïe 37.36).
Que l’ennemi soit vaincu au moment même de son apparente victoire « dans mon pays », fait partie de la stratégie habituelle de Dieu.
Versets 28-32
Je finis maintenant de lire le chapitre 14.
Menace prononcée lors de l’année de la mort du roi Ahaz : Ne te réjouis pas tant, Philistie tout entière, de ce que le bâton qui te frappait le dos a été mis en pièces, car de la souche du serpent naîtra un basilic dont la progéniture sera un serpent venimeux volant. Les plus pauvres du peuple trouveront de quoi se nourrir et tous les miséreux reposeront en sûreté. Mais je ferai périr ton peuple par la faim, et ceux qui resteront de toi seront exterminés. Lamente-toi, ô porte, pousse des cris, ô ville ! Toute la Philistie s’effondre car du septentrion arrive une fumée et, dans leurs bataillons, aucun ne se débande. Que répondrons-nous donc à ceux qu’envoie cette nation ? Que c’est l’Éternel même qui a fondé Sion : les humbles de son peuple y trouveront refuge (Ésaïe 14.28-32).
Le message constant d’Ésaïe est que la véritable prospérité consiste à se confier en Dieu et non à magouiller.
La Philistie est située entre Jaffa et Gaza, le long de la Méditerranée et s’étend sur environ 80 km de long et 24 de large. Ce peuple, originaire de Crète, est déjà présent en Palestine au temps d’Abraham mais en petit nombre. C’est au 12e siècle av. J-C qu’ils arrivent en masse et s’installent dans la région fertile de Gaza.
La mort du roi de Juda Ahaz change la donne politique de la région. C’est un être ignoble et idolâtre mais allié aux Assyriens. Suite à son décès (715 av. J-C), les Philistins qui ont déjà subi une invasion assyrienne se réjouissent. Mais Ésaïe les avertit que même si la pression s’est relâchée, ce n’était que passager, car la puissance destructive assyrienne qu’il décrit comme « un serpent venimeux volant » reviendra avec une rage renouvelée. Le prophète est mécontent de ce que les Philistins ont envoyé une délégation à Ézéchias, le nouveau roi de Juda, pour essayer de l’enrôler dans leur lutte contre l’Assyrie.
Ésaïe affirme que le salut est pour les humbles, les pauvres qui placent leur confiance en l’Éternel, et non dans les armes et les coalitions humaines. Il annonce aussi la prochaine ruine des Philistins, démontrant la futilité d’une alliance avec eux. En effet, 4 ans après cette prophétie (711 av. J-C), le roi Assyrien Sargon II (722-705) s’empare d’Asdod, l’une des principales villes de la Philistie et fait de ce pays une province assyrienne. Semblable à un incendie qui détruit tout sur son passage, cette invasion s’annonçait de loin par des tourbillons de fumée. Par contre, « Sion », qui est le nom de la colline sur laquelle est bâtie Jérusalem, échappe à ses griffes. Juda ne sera conquis que bien plus tard (586 av. J-C) et par l’empire babylonien.
Chapitre 15
Introduction
Nous arrivons maintenant au chapitre 15 où il est question du jugement de Moab. Ce peuple a une origine sordide. Suite à la prière d’Abraham, son neveu Lot et ses deux filles échappent à la destruction de Sodome et Gomorrhe. Ne voulant pas rester sans postérité, les deux sœurs enivrent leur père et couchent avec lui. C’est ainsi que de cette relation incestueuse, l’aînée donne naissance à Moab et sa sœur à Ammon.
Le territoire de Moab est d’environ 75 km2 ; il est situé à l’est de la Mer Morte et s’étend au nord jusqu’à la rivière Arnon. Mais à cette époque, les Moabites possèdent le plateau au nord de l’Arnon qu’ils ont pris à Israël, dont ils sont de farouches ennemis. Cependant, dans l’Ancien Testament, le livre de Ruth raconte l’histoire d’une Moabite dont l’arrière-petit-fils n’est autre que le grand roi David.
Versets 1-3
Je commence à lire le chapitre 15.
Menace sur Moab : En une nuit, elle a été détruite. Oui, c’en est fait d’Ar en Moab. En une nuit, elle a été détruite, c’en est fait de Qir en Moab. Le peuple de Dibôn monte à ses sanctuaires, à ses hauts-lieux, afin d’y mener deuil, tout Moab se lamente sur Nébo et sur Médeba : toutes les têtes sont rasées, toutes les barbes sont coupées. Dans les rues, on revêt les habits de toile de sac ; sur les toits en terrasse et sur les places de la ville, tout le monde soupire et se répand en larmes (Ésaïe 15.1-3).
Cette prophétie sur Moab précède celle contre les Philistins. Il apparaît que les Moabites ont déjà subi une première invasion des Assyriens qui fut une blitzkrieg, une guerre éclair, car en une seule nuit ils ont pris leur capitale fortifiée Ar, un autre nom pour Qir ou Qir-heres, qui est tombée comme un fruit mûr. Cependant, Ésaïe annonce un malheur encore plus terrible qu’il décrira plus loin.
Dibôn était une localité importante qui se trouve à 5 km au nord de la rivière Arnon ; c’est là qu’en 1868 on a découvert la stèle du roi moabite Mécha et c’est là qu’était le temple du dieu moabite Kemosch. Cet endroit est approprié pour des lamentations puisque cette divinité est incapable de venir en aide à son peuple. Nébo est une montagne située à l’extrême nord de la Mer Morte ; c’est de cette hauteur que Moïse a pu voir le pays promis dans lequel il n’a pas eu le droit de pénétrer (Deutéronome 34 ; Nombres 24.12). Médeba est une ville située sur un plateau à 8 km au nord de la rivière Arnon et au sud-est du mont Nébo. Au fil des siècles, ce territoire est très disputé, un peu comme certaines collines pendant la guerre des tranchées de 14-18.
A l’arrivée des Hébreux en Palestine, Médeba est occupée par les Amoréens qui l’ont prise aux Moabites (Nombres 21.26). Moïse la donne alors à la tribu de Ruben qui la conquit (Josué 13.16). Quand Ésaïe écrit cette prophétie, Médeba et tout le plateau sont à nouveau occupés par les Moabites et c’est le roi Mécha, celui dont on a retrouvé la stèle, qui les a pris aux Israélites après la mort de leur roi Achab (2Rois 3.4-5).
Mais environ un siècle plus tard, ce territoire repasse sous contrôle israélite (Jéroboam II ; 800 av. J-C). C’est compliqué comme je le dit de temps en temps.
Versets 4-7
Je continue.
À Hechbôn, à Élealé, les gens poussent des cris, on les entend jusqu’à Yahats. Aussi les soldats de Moab se mettent à crier et ils sont tout tremblants. Mon cœur gémit sur Moab : (LSG) ses fugitifs se sauvent jusqu’à Tsoar, jusqu’à Églath-Chelichiya, et ils gravissent en pleurant la montée de Louhith. Sur le chemin d’Horonaïm, ils poussent des cris déchirants : les eaux de Nimrim ont tari et l’herbe est desséchée, la végétation dépérit, toute verdure a disparu. Aussi emportent-ils ce qu’ils ont pu sauver et leurs objets précieux au-delà du torrent des Saules (peut-être le Wadi el-Hesy, entre Moab et Édom) (Ésaïe 15.4-7).
La nouvelle de la prise de Qir, la capitale fortifiée, se répand comme une traînée de poudre jusqu’à Hechbôn et à Élealé à la frontière nord du pays et à Jahats à l’est aux confins du désert. Nimrim est au sud de Moab et Tsoar encore plus au sud dans le pays d’Édom. Toutes les villes citées n’ont pas été identifiées, mais ce qui est certain est que les Moabites se sont enfuis à toutes jambes devant l’avancée des Assyriens.
En plein milieu de cette prophétie, Ésaïe craque car il dit : « Mon cœur gémit sur Moab ». Il est sensible aux misères de la guerre et ému de pitié pour ce peuple bien qu’il soit un ennemi invétéré de Juda. Ce trait de charité humaine est remarquable chez le prophète ; il sait se mettre au-dessus des haines nationales pourtant si virulentes. Une telle compassion ne se rencontre pas chez les poètes des autres peuples de l’époque. Ésaïe exprime le cœur de Dieu qui aime les hommes aussi méchants soient-ils.
Versets 8-9
Je finis de lire le chapitre 15.
Car la clameur a fait le tour du territoire de Moab et les lamentations sont entendues à Églaïm et elles retentissent jusqu’à Beer-Élim : les eaux de Dimôn sont pleines de sang. Oui, j’infligerai à Dimôn un surcroît de malheur et un lion fondra sur les survivants de Moab, sur ceux qui resteront dans le pays (Ésaïe 15.8-9).
Les lamentations vont du nord au sud du pays. En dépit de la compassion de Dieu, le jugement doit tomber.
Chapitre 16
Versets 1-2
Nous arrivons au chapitre 16 où nous lisons que la mesure du châtiment de Moab n’a pas encore atteint son comble car son malheur sera suivi d’un désastre encore plus grand. Ce que la première attaque a épargné sera la proie d’une nouvelle invasion plus cruelle que la précédente. Je commence de lire le chapitre 16.
Envoyez des agneaux comme tribut au maître du pays depuis Séla par le désert jusqu’au mont de Sion. Comme des oiseaux fugitifs chassés hors de leur nid, seront les filles de Moab près des gués de l’Arnon (Ésaïe 16.1-2).
L’envoi de ces agneaux est un acte de soumission de Moab au roi de Juda à Jérusalem. C’est déjà ce qu’a fait auparavant Mécha roi de Moab envers Omri, roi d’Israël Nord (2Rois 3.4). Il s’agit d’un tribut en échange de la protection des moabites qui, devant l’avance assyrienne, ont traversé l’Arnon et se sont réfugiés en Juda.
« Séla » qui veut dire « rocher » est en grec « Pétra » qui est le nom de l’antique capitale des Édomites. Cette ville entièrement taillée dans le roc est située à l’est de la Mer Morte et à 80 km de la frontière sud de Moab. Aujourd’hui en ruines, les Arabes donnent à « Petra » le nom de Wady-Mousa.
Verset 3
Je continue.
Donne-nous un conseil, supplieront-elles, prend une décision ! En plein midi, étends sur nous ton ombre comme la nuit. Cache les expulsés, ne trahis pas les fugitifs ! (Ésaïe 16.3).
Ce langage signifie que les Moabites demandent au roi de Juda d’accepter les réfugiés, et aussi d’intervenir en leur faveur par voie diplomatique afin que cesse cette attaque assyrienne. Au moment de cette prophétie, le royaume de Juda est en paix avec l’Assyrie et jouit d’un grand prestige aux yeux des peuples voisins.
Versets 4-5
Je continue.
Que les réfugiés de Moab soient accueillis chez toi ! Sois pour eux un refuge contre le destructeur. Car, un jour, l’oppression va prendre fin, la dévastation cessera, et l’oppresseur aura disparu du pays. Il régnera un roi sur le royaume de David. Son trône sera stable car il gouvernera le peuple avec bonté et avec loyauté. Il poursuivra le droit et sera prompt à exécuter la justice (Ésaïe 16.4-5).
Ces paroles ont à la fois une application immédiate et une autre qui est pour l’avenir. Comme je l’ai dit, le livre d’Ésaïe n’est pas écrit de manière chronologique. Quand cette prophétie a été faite, il semble que Ozias est roi de Juda, et le premier sous lequel Ésaïe a commencé son ministère prophétique. Or, sous son règne a eu lieu l’invasion d’une partie de la Palestine par le monarque assyrien Tiglath-Piléser (745-727).
Selon les inscriptions assyriennes, il a attaqué « Azriyau de Yaudi » c’est-à-dire Azaria de Juda, un autre nom pour Ozias. Mais apparemment il a renoncé, car à cette époque Ozias est puissant et son renom est considérables (2Chroniques 26.5-15). Jusqu’à ce que son petit-fils Ahaz devienne roi, Juda ne paie pas de tribut à l’Assyrie, tandis que depuis un siècle tous les autres états de l’Asie occidentale sont sous sa botte.
Concernant l’application future de la prophétie, Ésaïe entrevoit le règne du Christ, descendant de David, qui établira la justice et gouvernera le monde avec bonté et fidélité. Or, lors du concile de Jérusalem, l’apôtre Jacques a rappelé des prophéties messianiques. Je lis le passage :
Dieu lui-même est intervenu pour se choisir parmi les non-Juifs un peuple qui lui appartienne. Après cela, dit le Seigneur, je reviendrai, et je rebâtirai la maison de David qui s’était effondrée, et j’en relèverai les ruines, je la redresserai (Actes 15.14, 16).
Ce que dit Jacques correspond bien à la prophétie d’Ésaïe qui annonce que le Messie viendra pour régner sur le royaume de David. Ici, c’est Jacques qui reprend une prophétie, mais dans le Nouveau Testament, d’autres sont confirmées par Paul ou un autre apôtre ou par Jésus lui-même.
Je suis bien placé pour savoir que c’est compliqué. Ça me rappelle quand j’étais enfant et que j’allais à la pêche. Un prêtre, ami de la famille, venait souvent avec nous et je l’aimais beaucoup parce qu’il démêlait ma ligne ou me la décrochait d’un arbre. C’est ce que j’essaie de faire avec les prophéties et croyez-moi, il faut beaucoup de patience et de longueur de temps, comme pour démêler une ligne de pêche.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.