Esaïe 1.5-20
Chapitre 1
Introduction
Il n’est pas rare que des parents très bien sous tous les angles aient un enfant qui soit du genre impossible. Cette situation arrive dans la plupart des familles. Dès que le bout de chou est né, il commence tout de suite à être pénible. Tout naturellement, les parents pensent qu’avec le temps il va rentrer dans les rangs. Eh bien non, au fur et à mesure que l’enfant grandit, ses caprices se font de plus en plus violents ; il mène une vie épouvantable à ses proches qui ont tout essayé, mais sans résultat. Rien n’y fait, ni la douceur ni la sévérité. C’est l’enfer pour les parents qui sont au bout du rouleau parce qu’ils sont à cours d’options. Eh bien aussi curieux que cela puisse paraître, cette description correspond un peu au dilemme de l’Éternel à l’égard de son peuple Israël. Je continue de lire dans le chapitre premier du livre d’Ésaïe.
Versets 5-7
Où vous frapper encore, puisque vous persistez dans votre rébellion ? Car, déjà, votre tête tout entière est malade, votre cœur est tout abattu. De la plante des pieds jusqu’à la tête, rien n’est en bon état, ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives qui n’ont été ni nettoyées ni bandées, ni soignées avec de l’huile. Le pays que vous habitez est désertique, vos villes sont détruites par le feu, vos campagnes sont ravagées sous vos yeux par des étrangers. Oui, tout est dévasté et comme renversé par un envahisseur (Ésaïe 1.5-7).
Les mots « étrangers et envahisseurs » traduisent tous les deux le terme hébreu « barbare » qui veut simplement dire « étranger » et non pas brute épaisse comme en français. Pourtant, ces envahisseurs se sont véritablement conduits en barbares sanguinaires. La répétition du mot « barbare » est volontaire ; c’est une tournure oratoire qu’Ésaïe utilise souvent pour mettre en valeur une idée.
Ici, le prophète remue le couteau dans la plaie pour ainsi dire, en soulignant que le malheur qui frappe le pays de Juda, l’invasion de barbares, est l’accomplissement littéral des châtiments dont Dieu a menacé Israël s’il se rebellait contre lui. Ils sont énumérés en détail et deux fois dans le Pentateuque, les livres écrits par Moïse (Lévitique 26 ; Deutéronome 28).
Nous n’avons aucune idée à quel moment de son ministère Ésaïe a prononcé cet oracle qui est une vision anticipée de l’événement, mais comme je l’ai déjà dit, la situation dramatique qu’il perçoit, semble bien correspondre à l’invasion du royaume de Juda par les Assyriens (Sennachérib, 701-700 av. J-C) sous le règne d’Ézéchias (2Rois 18.13 ; 19.26 ; 29-32) et à la fin du ministère prophétique d’Ésaïe. Ézéchias, qui est pourtant un très bon roi, recueille les fruits amers des fautes commises par ses prédécesseurs et surtout par son propre père Ahaz.
Le pays et ses habitants sont comparés à un homme tellement meurtri que tout son corps est une plaie vive qui n’offre plus un endroit sain où il peut encore être frappé. Et ce grand blessé n’a même pas reçu le moindre soin ; ses meurtrissures n’ont pas été adoucies à l’huile d’olive, un traitement de première urgence utilisé depuis la nuit des temps en Palestine (Luc 10.34).
Versets 8-9
Je continue le texte.
La fille de Sion est restée désolée comme une hutte au milieu d’une vigne, comme un abri dans un champ de concombres, comme une ville entourée d’armées ennemies. Si l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, ne nous avait laissé un faible reste, nous ressemblerions à Sodome et nous serions comme Gomorrhe (Ésaïe 1.8-9).
C’est ici la première allusion au thème du « petit ou faible reste », qui deviendra dominant au fur et à mesure que la prophétie se développe (Comparez Esaïe 10:20-22).
« Le Seigneur des armées célestes » est une expression qui est souvent utilisée dans les Psaumes, par Ésaïe et par Jérémie. Cette appellation présente Dieu comme le chef des armées angéliques et met en valeur sa souveraineté sur l’univers et les nations. « La fille de Sion » est une personnification de Jérusalem, la ville choisie par l’Éternel où se trouve son temple.
À l’origine, Sion désigne la montagne sur laquelle se trouvait la citadelle du roi David, puis ce mot a été appliqué à la ville qui s’est construite ainsi qu’à ses habitants qui sont considérés comme les enfants de la ville. Lors de l’attaque par les Assyriens, Jérusalem est la seule place forte qui a résisté. Les statistiques de cette invasion sont également consignées dans « le Prisme de Taylor » où l’on prétend que quarante-six villes fortifiées furent prises, ainsi que « d’innombrables villages et le cinquième d’un million de gens ».
Si les Israélites ont subi un tel châtiment, c’est parce que leurs actions sont tout aussi coupables que celles des habitants de Sodome et de Gomorrhe. Ces villes iniques furent totalement anéanties par Dieu à l’époque d’Abraham (Genèse 19) parce que leurs habitants étaient tellement méchants qu’ils ne vivaient que pour la débauche et la violence. Mais ici, l’Éternel ne va pas entièrement détruire son peuple ; il en laissera subsister une petite partie. Comme je l’ai dit, ce faible reste est un thème important de ce livre. Il souligne la bonté de l’Éternel envers Israël qu’il ne punit pas comme il le mérite, lui donnant ainsi l’espoir d’un avenir. C’est seulement cette décision souveraine de la grâce de Dieu qui explique la survie de Juda et on peut dire, des Juifs aujourd’hui. Ce passage est cité par l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains (9.29) pour montrer que sous le régime de la Nouvelle Alliance, Dieu agit selon le même principe qu’à l’époque d’Ésaïe, en offrant le salut par grâce en Jésus-Christ, à un reste, un petit nombre d’Israélites seulement.
Versets 10-11
Je continue le texte.
Vous, les chefs de Sodome, écoutez bien ce que dit l’Éternel, vous, peuple de Gomorrhe, écoute bien la Loi de notre Dieu. Que peuvent bien me faire vos nombreux sacrifices ? dit l’Éternel, car je suis rassasié des holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes à l’engrais. Je ne prends pas plaisir aux sacrifices de taureaux, d’agneaux comme de boucs (Ésaïe 1.10-11).
En comparant le peuple de Juda et ses chefs à ceux des villes de Sodome et de Gomorrhe, Ésaïe n’y va pas de main morte, car pour un Israélite ces deux villes signifient « lieu anéanti » tout comme Pompéi ou Hiroshima pour nous ; ça devait être dur à entendre. De toutes les attaques des prophètes contre l’hypocrisie religieuse, celle-ci est la plus violente et la plus longue ; sa véhémence est sans égale. Comme d’autres prophètes (Amos 5.21-25 ; Osée 6.6 ; comparez 1Samuel 15.22 ; Proverbes 21.3 ; Ecclésiaste 4.17) et aussi comme Jésus (Matthieu 5.23-24 ; 9.13), Ésaïe met le doigt sur la plaie béante spirituelle et morale de ses contemporains. Il s’élève contre le formalisme d’un culte qui repose sur l’apparat et le rituel et contre l’idée que piété et perfidie peuvent coexister.
Et pourtant, c’est l’Éternel qui a donné à Israël son système religieux, imposé les habits sacerdotaux, et dessiné les plans du temple. Mais si le peuple observe bien les rites prescrits, leur cœur est rebelle à Dieu. Les habitants de Juda s’imaginent qu’en faisant des offrandes à l’Éternel, il sera satisfait, et eux deviendront blancs comme neige. C’est comme quelqu’un qui toute la semaine est imbuvable, une vraie teigne, et le dimanche porte un grand sourire, dépoussière son auréole, va dans un lieu de culte, allume une bougie, récite une prière et croit qu’il est en règle avec Dieu. Pareille hypocrisie relève du transvestisme religieux.
Versets 12-14
Je continue le texte.
Quand vous venez pour vous présenter devant moi, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? Cessez de m’apporter d’inutiles offrandes : j’ai l’encens en horreur ; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne veux plus de ces rassemblements de culte de gens qui font le mal. Oui, vos nouvelles lunes, toutes vos fêtes, je les déteste, elles sont un fardeau pour moi ; je suis las de les supporter (Ésaïe 1.12-14).
Alors que Dieu passe du dégoût à la répulsion, le ton du prophète monte. Il mentionne 4 types de rituels juifs : les solennités quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles et annuelles. Selon la Loi, matin et soir, les prêtres offrent de l’encens sur l’autel des parfums dans le lieu saint du temple (Exode 30.7-8 ; Luc 1.9).
Les sabbats sont des jours à respecter strictement. Ils sont hebdomadaires, mais aussi annuels pour le jour des Expiations (Yom Kippour ; Lévitique 16.31) et pour les fêtes (Lévitique 23).
La nouvelle lune est célébrée au début de chaque mois. Elle est annoncée au son de la trompette et les prêtres offrent des sacrifices spécifiques (Nombres 10.10 ; 28.11-15 ; comparez 1Samuel 20.5, 18).
Les assemblées solennelles ont lieu lors des fêtes annuelles, en particulier la Pâque, les Pains sans levain, la Moisson, et les Cabanes (Exode 23.14-16 ; Lévitique 23).
Loin de plaire à l’Éternel, ces solennités l’irritent au plus haut point à cause de la conduite morale répréhensible des Israélites. Ce n’est pas qu’il condamne l’observance des fêtes en elles-mêmes puisque c’est lui qui les a instituées ; ce qui l’offusque c’est l’hypocrisie du peuple qui observe les rites tout en faisant le mal. Une conduite pieuse c’est bien à condition que sa vie soit conforme aux normes divines.
Les Israélites qui foulent le parvis du temple le profanent, car ils s’approchent de Dieu sans un véritable esprit d’adoration puisqu’ils ne veulent pas se repentir et changer leur façon de vivre.
Nos contemporains sont eux aussi dans un coma spirituel ; ils ne se rendent pas compte qu’en négligeant, rejetant ou en méprisant Dieu, ils prononcent leur propre condamnation.
Dans l’Ancien et le Nouveau Testament, Dieu est représenté comme une flamme ardente (Exode 3.2 ; Apocalypse 1.14 ; 2.18 ; 19.12), et le prophète Daniel le décrit dans une vision disant :
Son corps luisait comme de la topaze, son visage flamboyait comme l’éclair, ses yeux étaient pareils à des flammes ardentes, ses bras et ses pieds avaient l’éclat du bronze poli. Quand il parlait, le son de sa voix retentissait comme le bruit d’une grande foule. J’en perdis mes forces, je devins tout pâle et mes traits se décomposèrent ; je me sentais défaillir (Daniel 10.6-9).
Le moins qu’on puisse dire est que cette apparition grandiose de l’Ange de l’Éternel, c’est-à-dire du Fils de Dieu, a fortement ébranlé Daniel. Alors, il ne faut pas croire un instant que Dieu est impressionné par nos beaux habits du dimanche, qu’ils soient propres ou ecclésiastiques, par nos rites religieux ou par notre profession de foi hypocrite qui se cache sous un sourire affecté. Ces bigoteries le rendent malade.
Ma seule et unique planche de salut est de chercher refuge à l’abri de la croix du Christ, le paratonnerre sur lequel la foudre de la colère de Dieu et de son jugement est déjà tombée. C’est Jésus qui a porté le courroux du Dieu trois fois saint contre moi.
Verset 15
Je continue le texte.
Lorsque vous étendez les mains pour me prier, je me cache les yeux, vous avez beau multiplier le nombre des prières, je ne vous entends pas car vos mains sont pleines de sang (Ésaïe 1.15).
Par cette phrase sinistre, le prophète porte une accusation spécifique contre les Juifs. Le sang des animaux offerts en sacrifices selon le rituel juif est incompatible avec le sang versé par des hommes coupables de meurtre. La « révolte » des Israélites contre l’Éternel, exprimée au second verset de la diatribe d’Ésaïe, et leurs « mains pleines de sang », sont des transgressions des deux grand commandements cités par Jésus : « Tu aimeras ton Dieu … et ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22:36-40).
À cette époque, la violence contre les faibles est à la fois physique (Proverbes 1.10-16) et morale. C’est d’ailleurs le travers qui est le plus souvent censuré par les prophètes (Ésaïe 3.14-15 ; 10.2). Ceux qui sont en position de force abusent de leur pouvoir en exploitant leurs semblables, du moins ceux qui sont incapables de se défendre. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’au début de son discours, Ésaïe compare Israël à Sodome et Gomorrhe, des villes jugées d’abord à cause de leur violence.
La coutume juive n’est pas de joindre les mains pour prier, mais de les élever vers le ciel (Exode 17.11 ; 1Rois 8.22 ; Lamentations 1.17 ; comparez 1Timothée 2.8).
Vers la fin du 18e siècle (1776-1788), l’historien britannique Edward Gibbon écrit le fameux ouvrage en 6 volumes : « Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain ». Dans cette œuvre grandiose, il donne 5 raisons qui expliquent le déclin de l’Empire romain. La première étape vers le bas a lieu quand la société mine son fondement en dépréciant la dignité et le caractère sacré de la famille traditionnelle : un homme et une femme qui se respectent et demeurent fidèles l’un à l’autre.
La deuxième étape est l’augmentation des impôts et la dilapidation des deniers publics pour satisfaire des individus plutôt que le bien-être de la collectivité.
Troisièmement, la populace recherche avidement des divertissements effrénés dans les plaisirs et le sport. Sa demande pour une jubilation plus excitante, plus brutale et plus immorale augmente d’année en année.
La quatrième étape est la création d’un complexe militaire et industriel avec des armes de plus en plus sophistiquées alors que le véritable ennemi est interne : l’abandon de la responsabilité personnelle. Cinquièmement, la religion n’est plus qu’une coquille vide faite de formalisme sans rapport avec la vie de tous les jours, et elle ne fournit pas de réponses adéquates propres à guider le citoyen.
Si on considère notre pays selon la grille de l’historien Gibbon, la première étape, la fragilité de la famille, et la 5e, l’abandon de la religion par la majorité, ont été franchies depuis longtemps. La 3e, la recherche de sensations toujours plus fortes, a aussi été atteinte grâce à la popularité grandissante des sports extrêmes, l’internet qui offre la porno 24 h sur 24 et l’engouement pour les jeux vidéo violents. Pour ce qui est de la 2e étape, les impôts ont récemment considérablement augmentés. Il n’y a que les dépenses militaires qui sont stables, cependnt, la dette publique est effarante parce que nous avons de plus en plus d’assistés qui veulent vivre aux crochets de la société alors que nous devrions tous travailler davantage et nous prendre en charge.
Il va presque sans dire que les Écritures apportent la solution aux 5 étapes du déclin selon Gibbon. Le problème de fond est spirituel. Quand on abandonne Dieu, la moralité et la responsabilité personnelle disparaissent, pour être remplacées par toutes sortes de dérèglements personnels et au niveau de l’État.
Versets 16-17
Je continue le texte.
Lavez-vous donc, purifiez-vous, écartez de ma vue vos méchantes actions et cessez de faire le mal. Efforcez-vous de pratiquer le bien, d’agir avec droiture, assistez l’opprimé, et défendez le droit de l’orphelin, plaidez la cause de la veuve ! (Ésaïe 1.16-17).
L’allure s’accélère comme une pluie de coups, et les impératifs appelant à la repentance se succèdent. L’Éternel a engagé un procès contre Israël ; il a rédigé l’acte d’accusation et son instruction n’a pas traîné. Il a établi la culpabilité de son peuple sans lui trouver de circonstance atténuante. Ils sont déclarés coupables d’apostasie et de déchéance morale ce qui a entraîné une société où règne la loi de la jungle. Israël est dans le box des accusés et attend le verdict.
Pourtant, le juge du ciel et de la terre est prêt à régler ce contentieux en tête à tête. Il a déclaré qu’il ne faut pas qu’Israël vienne se présenter devant lui et plaider sa cause, car elle est perdue d’avance. Dieu demande maintenant à l’accusé de se repentir en abandonnant ses mauvaises actions ; c’est la condition du pardon.
En tant que porte-parole de l’Éternel, Ésaïe fait la même requête que fera des siècles plus tard Jean Baptiste aux Israélites comme condition d’entrée dans le royaume messianique (Luc 3.7-14).
Mais cesser d’exploiter les plus démunis ne suffit pas, il faut leur venir en aide. En effet, la loi de Moïse protège l’opprimé, l’orphelin et la veuve (Exode 22.21-27 ; Deutéronome 24.17-21 ; 26.12 ; 27.19).
Verset 18
Je continue le texte.
Venez et discutons ensemble, dit l’Éternel : si vos péchés sont rouges comme de l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que la neige. Oui, s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront aussi blancs que la laine (Ésaïe 1.18).
Après la tempête, l’accalmie. Après les accusations et la liste des exigences de Dieu, vient la détente qui continue jusqu’au verset 20. C’est le point culminant du passage avec l’offre du pardon et du salut.
Le mot pour « pourpre » désigne à proprement parler un ver (coccus ilicis) qui dépose ses œufs sur certains chênes nains (quercus coccifera), très communs en Asie occidentale et dans le sud de l’Europe. En broyant l’insecte, on obtient un rouge vif dont on se servait dans l’antiquité pour teindre les vêtements de luxe. Le rouge écarlate ou pourpre désigne la couleur du sang versé, ce qui évoque le péché dans sa forme la plus grave, alors que par contraste, la blancheur de la neige et de la laine symbolise la pureté parfaite (Psaumes 51.9 ; Apocalypse 7.9-14).
Quand Dieu dit : « Discutons ensemble », il utilise une formule de débat judiciaire. Le mot traduit par « discutons » n’est pas un simple appel à la négociation ; il signifie « argumenter, convaincre ou décider une affaire en justice ». Cependant, comme l’Éternel veut éviter de prononcer la sentence que son peuple mérite, il préfère de loin que cette affaire se règle à l’amiable. Matthieu rapporte que Jésus a dit :
Si quelqu’un porte des accusations contre toi, dépêche-toi de t’entendre avec ton adversaire pendant que tu es encore en chemin avec lui. Sinon, ton adversaire remettra l’affaire entre les mains du juge, qui fera appel aux huissiers de justice, et tu seras mis en prison (Matthieu 5.25).
Ici, c’est Israël qui est mis en accusation et l’Éternel veut que sa justice soit reconnue par ses créatures. Dans les Écritures, reconnaître ses fautes précède toujours le pardon. Les Israélites doivent donc être convaincus que l’Éternel a raison et qu’ils sont coupables. À cette condition, il est prêt à purifier son peuple de ses fautes.
L’acte de blanchir représente l’œuvre de la grâce qui purifie l’âme par un pardon total. C’est comme si Dieu disait qu’il possède une formule secrète, une alchimie divine, un médicament efficace, une potion puissante, un élixir céleste qui enlève la tâche et la tare du péché.
Ce blanchissement est possible parce que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a payé le prix exigé par la justice divine ; ce prix, l’apôtre Paul l’appelle « le salaire du péché » (Romains 6.23). Dans le chapitre 53 de ce livre, Ésaïe prophétise concernant Jésus disant que :
C’est pour nos péchés qu’il a été percé, c’est pour nos fautes qu’il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c’est par ses blessures que nous sommes guéris (Ésaïe 53.5).
Versets 19-20
Je continue le texte.
Si vous vous décidez à m’obéir, vous mangerez les meilleurs produits du pays. Mais, si vous refusez, si vous êtes rebelles, c’est l’épée qui vous mangera, l’Éternel le déclare (Ésaïe 1.19-20).
Dieu fait une offre à son peuple qu’il place maintenant devant une alternative : lui obéir ou persévérer dans la rébellion. Les conséquences seront diamétralement opposées, soit jouir à nouveau des biens du pays (Deutéronome 28.3-6, 11), soit être décimé par la peste et la guerre (Deutéronome 28.45-57 ; Lévitique 26.25). Ça me rappelle les paroles de Moïse, quand il a dit au peuple d’Israël :
Je prends aujourd’hui le ciel et la terre à témoins : je vous offre le choix entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisissez donc la vie, afin que vous viviez, vous et vos descendants (Deutéronome 30.19).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.