Esaïe 1.21 – 2.22
Chapitre 1
Introduction
Selon la deuxième loi de la thermodynamique, un système laissé à lui-même évolue vers un état de désordre croissant. On dit alors que l’entropie augmente. Tout le monde sait qu’avec le temps, une voiture se détériore de plus en plus, même si, et surtout si elle n’est pas utilisée. Or il se trouve que l’entropie ne s’applique pas seulement à des objets inertes mais également aux êtres vivants. Par exemple, si quelque part règne l’harmonie, elle évoluera finalement en chaos sauf s’il y a un apport d’énergie extérieur comme une autorité qui vient pour faire respecter la loi. Je continue de lire dans le premier chapitre du livre d’Ésaïe.
Versets 21-23
Jérusalem ! Comment se fait-il donc que la cité fidèle soit devenue une prostituée ? Toi, jadis pleine de droiture, où la justice demeurait, maintenant, tu abrites des assassins. Ton argent n’est plus que scories, et ton vin le meilleur est coupé d’eau. Tes chefs sont des rebelles, complices de voleurs, ils aiment tous les pots-de-vin et sont avides de présents, ils ne défendent pas les droits de l’orphelin ; la cause de la veuve jamais ne leur parvient (Ésaïe 1.21-23).
Ce passage commence comme un hymne funèbre du genre : « Comment des héros sont-ils tombés » (2 Samuel 1.25). Sous le règne de David et au début du règne de Salomon, Jérusalem et le peuple vénèrent l’Éternel et observent sa Loi, mais par la suite le peuple se tourne résolument vers l’idolâtrie, une maladie endémique d’Israël. Cette infidélité à Dieu est souvent comparée à de la prostitution spirituelle ou de l’adultère religieux, en particulier par les prophètes.
Dans les Écritures, Israël est la vigne de l’Éternel, mais la mauvaise qualité de son vin symbolise l’état déplorable du peuple ; les scories qui remplacent l’argent montrent que plus rien n’est bon. Les dirigeants qui doivent donner l’exemple et défendre les faibles sont corrompus. Ça alors, mais c’est exactement ce que je viens de lire dans le journal de ce matin !
Versets 24-26
Je continue.
C’est pourquoi l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, le Puissant d’Israël, vous déclare ceci : Malheur à vous ! Car je me débarrasserai de vous, mes adversaires, je vous ferai payer, ô vous, mes ennemis. Je tournerai ma main contre toi, ô Jérusalem, je fondrai tes scories, je te purifierai comme avec de la soude, et je vais supprimer tous tes déchets. Je te redonnerai des juges comme ceux d’autrefois, des conseillers comme au commencement. Après cela, tu seras appelée la Ville-de-Justice et la Cité Fidèle (Ésaïe 1.24-26).
En ajoutant de la potasse ou de la soude à du minerai en fusion, on accélère la séparation entre le métal noble et les scories. Le jugement de l’Éternel produira le même effet sur son peuple ; il ôtera les scories, c’est à dire les rebelles, pour ne laisser subsister que les hommes droits (Malachie 3.3). Suite à cette purification, Israël aura de nouveaux chefs qui seront semblables à ceux d’autrefois comme Moïse, Samuel ou David quand la nation était fidèle à l’Éternel (Jérémie 23.4-6).
Versets 27-28
Je continue.
Le salut viendra pour Sion selon le droit, ses habitants qui reviendront à Dieu seront sauvés : ils obtiendront justice. Mais les pécheurs et ceux qui transgressent la Loi seront brisés ensemble et ceux qui se détournent de l’Éternel, leur Dieu, disparaîtront (Ésaïe 1.27-28).
Sion désigne Jérusalem qui représente le peuple dont elle est la capitale. Deux destinées opposées attendent les Israélites ; le sort de chacun dépendra de son attitude vis-à-vis de Dieu.
Versets 29-31
Je finis de lire le premier chapitre du livre d’Ésaïe.
Et quant aux térébinthes, ceux que vous aimez tant, ils tourneront à votre honte, vous rougirez à cause des jardins sacrés que vous avez choisis. Car vous serez vous-mêmes pareils aux térébinthes au feuillage flétri, ou comme un jardin qui n’a plus d’eau. L’homme fort sera comme l’étoupe, et ce qu’il a produit servira d’étincelle pour qu’il soit consumé avec ce qu’il a fait sans qu’il y ait personne pour éteindre les flammes (Ésaïe 1.29-31 ; auteur).
Le térébinthe est un résineux qui peut atteindre 10 mètres de haut ; il y en a deux espèces en Palestine. Dans l’ancien Israël, les arbres de cette taille font l’objet d’une vénération particulière. Sous leur ombre ; on y célèbre des cultes infâmes dédiés aux faux dieux. Tous, même les hommes puissants ou influents, seront balayés à cause de leurs mauvaises actions, l’idolâtrie en particulier, ainsi que le non-respect de la Loi.
L’image de l’incendie fait logiquement suite à celle de la sécheresse. Le péché est comme un feu, quand on joue avec lui, on se brûle. Et dans les Écritures, le feu est souvent une métaphore pour le jugement divin.
Chapitre 2
Verset 1
Nous arrivons maintenant au second chapitre d’Ésaïe que je commence à lire.
Voici le message que Dieu a révélé à Ésaïe, fils d’Amots, au sujet de Juda et de Jérusalem (Ésaïe 2.1).
Ce nouveau commencement semble indiquer que ces prophéties ont circulé indépendamment avant d’être insérées dans la collection complète qui forme le livre d’Ésaïe. Elles établissent un contraste bien marqué entre la gloire finale de Jérusalem et son présent état misérable.
Ésaïe voit très loin dans l’avenir, au-delà même de l’Église. En fait, dans le plan de Dieu pour les âges, notre époque qui est « la Nouvelle Alliance » ou « temps de la grâce », est une simple parenthèse dont les prophètes ne parlent jamais. Le temps de l’Église a commencé à la Pentecôte et se terminera lorsque tous les croyants seront subitement enlevés dans les airs (1 Thessaloniciens 4.15-18). L’apôtre Paul précise bien dans ses lettres que l’Église est un mystère dans le sens qu’il n’a pas été révélé dans l’Ancien Testament (Romains 16.25).
Verset 2
Je continue.
Aux derniers jours, il adviendra que la montagne sur laquelle est le Temple de l’Éternel sera fermement établie au-dessus des montagnes, elle s’élèvera par-dessus toutes les hauteurs, et toutes les nations y afflueront (Ésaïe 2.2 ; auteur).
Pour les prophètes, les derniers jours correspondent au moment où les prophéties qu’ils ont faites s’accomplissent. Au fur et à mesure qu’on avance dans l’Ancien Testament, cet horizon recule. Avec le déroulement des siècles, les prophètes découvrent les phases successives du plan de Dieu. C’est ainsi qu’Ésaïe et d’autres prophètes entrevoient déjà la venue du Messie (Daniel 2.28, 44).
Pour les apôtres et l’Église, les derniers jours désignent la période qui s’étend entre la première et la seconde venue de Jésus-Christ quand auront lieu le jugement du monde et l’instauration par le Seigneur de son règne de 1 000 ans sur terre (Michée 5.1-4).
« La montagne fermement établie » est la colline de Sion sur laquelle se trouve le temple de Salomon et où, au début du Millénium, un nouveau temple sera construit. Dans les Écritures, « la montagne » signifie souvent « un royaume, une autorité ou un règne ».
De nos jours, selon leur religion, les gens font des pèlerinages à Lourdes, à La Mecque ou ailleurs. Mais à la fin des derniers jours, le paysage religieux sera totalement transformé. Jésus-Christ revient pour vaincre tous les royaumes de la terre (Daniel 2.34-35), puis il établit son règne comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Alors, le culte rendu à l’Éternel prévaudra et le monde entier ira adorer le seul vrai Dieu à Jérusalem qui devient le centre du monde religieux et politique.
Tout le discours prophétique d’Ésaïe a pour idée maîtresse l’anéantissement de toute grandeur terrestre devant l’Éternel dont la gloire est le but suprême de l’histoire.
Verset 3
Je continue.
Oui, des peuples nombreux viendront et se diront les uns aux autres : Venez, montons au mont de l’Éternel, au Temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera les voies qu’il a prescrites, nous suivrons ses sentiers. Car de Sion viendra la Loi, et de Jérusalem la Parole de l’Éternel (Ésaïe 2.3 ; Comparez Zacharie 8.20-23).
Pendant le Millénium, des multitudes se convertiront à l’Éternel. Alors, ils comprendront que la Parole de Dieu est fondamentale pour leur vie et désireront la connaître et lui obéir. Pour cela, ils afflueront à Jérusalem afin d’être enseignés et servir Dieu. Cette affirmation est répétée tout au long du livre. Il n’est pas question ni de rites à accomplir ni de spécificité juive. Ce passage respire le spiritualisme le plus pur et l’universalisme le plus large. Le seul privilège d’Israël est d’être le dépositaire de l’enseignement divin. Dans son évangile, Jean rapporte que Jésus a dit :
Le salut vient du peuple juif (Jean 4.22 ; comparez Romains 3.2).
Verset 4
Je continue le texte.
Il sera l’arbitre des peuples. Oui, il sera le juge de nombreuses nations (Ésaïe 11.4-9). Martelant leurs épées, ils forgeront des socs pour leurs charrues, et, de leurs lances, ils feront des faucilles. Plus aucune nation ne brandira l’épée contre une autre nation, et l’on n’apprendra plus la guerre (Ésaïe 2.4 ; Comparez Ésaïe 2.1-4 = Michée 4.1-5).
Quand Jésus-Christ régnera, partout dans le monde ce sera la vraie paix, l’absence de guerres certes, mais aussi une véritable fraternité entre les nations et les hommes. Cette paix est décrite ici de manière imagée. Les haines ethniques ancestrales et les fausses religions auront disparu. Soumise au même roi, l’humanité formera une seule famille. Ce tableau idyllique est l’opposé de ce qui se passera juste avant le Millénium. Il est écrit que pendant « la grande tribulation », lorsque Dieu donnera libre cours à sa colère contre l’humanité les socs à charrue serviront à fabriquer des épées et les faux des lances (Joël 3.10).
La paix, la tranquillité, la sécurité ne s’obtiennent que sous un régime fort qui impose la loi et l’ordre. Vaincre Saddam Hussein le tyran et le chasser du pouvoir a été facile, mais cette action a créé un grand vide politique que les Américains n’ont pas été capables de combler ce qui fait que Saddam Hussein est remplacé par une guerre civile meurtrière qui n’en finit pas.
Pendant le Millénium, sous son règne, Jésus-Christ soumettra les nations avec une verge de fer nous dit le second psaume (2.9). Il imposera sa loi ce qui fait que l’art de la guerre ne s’apprendra plus et les armes devenues inutiles seront transformées en instruments de travail. Les hommes emploieront alors leurs ressources et leur technologie à des fins utiles. Par ailleurs, la justice divine sera rapide et expéditive ; les dossiers criminels à instruire ne traîneront pas des années comme c’est le cas maintenant et les fauteurs de trouble seront toujours démasqués et sévèrement punis. Alors, on pourra se promener tranquillement dans les villes même la nuit, et on n’aura pas besoin de fermer les portes des habitations et des voitures à clé.
Verset 5
Je continue le texte.
Maisons de Jacob, venez donc et marchons à la lumière de l’Éternel (Ésaïe 2.5 ; SER).
« La maison de Jacob » est une expression qui désigne Israël ; Ésaïe l’utilise huit fois et les autres prophètes 9 fois. Ici, Ésaïe encourage son peuple à se montrer fidèle à l’Éternel dès maintenant.
Versets 6-9
Je continue le texte.
Tu as abandonné ton peuple, la communauté de Jacob, car il est envahi par les superstitions qui viennent de l’Orient ; les magiciens pullulent autant qu’en Philistie. On pactise avec l’étranger. Le pays est rempli d’argent et d’or et de trésors sans fin. Il est plein de chevaux, et ses chars de combat ne peuvent se compter. Le pays est rempli d’idoles et les gens se prosternent devant leurs propres œuvres que leurs mains ont sculptées. Mais les hommes s’inclineront, ils seront humiliés. Ne leur pardonne pas ! (Ésaïe 2.6-9).
Les Philistins sont à l’ouest de Juda, dans ce qui est aujourd’hui la bande de Gaza, tandis que l’Orient désigne les pays situés à l’est de la Palestine.
Superstitions, alliances boiteuses, opulence, armements et idoles à perte de vue dans un pays cosmopolite. L’état spirituel de Juda est tout sauf la lumière des nations. Les détails que nous donne Ésaïe cadrent bien avec les règnes des rois décadents Yotam et Ahaz, au début du ministère du prophète, et donc avant Ozias et les réformes religieuses entreprises par Ézéchias. Sous les règnes des rois Yotam, Ahaz et même Ozias (2Chroniques 26 ; 27), Juda est prospère, mais cette abondance de biens corrompt la nation et son niveau moral est en chute libre. Le peuple place alors sa confiance dans les richesses matérielles, la puissance militaire et les faux dieux. Cette révolte contre l’Éternel provoque sa colère et un sévère châtiment de Juda.
Ésaïe est ici très ironique. Alors qu’il a prophétisé qu’un jour les païens viendront à Jérusalem pour se soumettre à l’Éternel, les Israélites ont adopté des pratiques païennes corrompues que Dieu condamne pourtant sévèrement dans la loi de Moïse (Deutéronome 18.10-11). Ésaïe reproche à Israël d’avoir embrassé l’idolâtrie et les mœurs de ces contrées. Cette influence étrangère se faisait déjà sentir au temps de Salomon (1Rois 10.11-15 ; 11.5-7), qui lui aussi, à la fin de sa vie, a sombré dans l’idolâtrie.
Versets 10-11
Je continue.
Réfugiez-vous dans les rochers et cachez-vous sous terre à cause des terreurs que l’Éternel provoque de l’éclat de sa majesté. L’homme au regard hautain devra baisser les yeux, l’orgueilleux devra s’incliner, car en ce jour-là, l’Éternel sera seul honoré (Ésaïe 2.10-11 ; Comparez Apocalypse 6.15).
Devant la grandeur de l’Éternel, l’homme orgueilleux ne peut que reconnaître sa petitesse et trembler. Ces deux versets qui forment un bien triste refrain, sont partiellement répétés plus loin (versets 17,19,21).
« En ce jour-là » se réfère au Jour de l’Éternel, c’est-à-dire la période de jugement à la fin des temps, juste avant l’instauration du Millénium. En attendant, les deux royaumes d’Israël, celui des 10 tribus du nord et de Juda, furent jugés par Dieu qui utilisa à cet effet les Assyriens puis les Babyloniens.
À plusieurs reprises au cours de son histoire, les Israélites ont dû se réfugier dans des cavernes et des citernes pour échapper aux envahisseurs (Juges 6.2 ; 1Samuel 13.6 ; Osée 10.8 ; Apocalypse 6.15), y compris les légions romaines.
Versets 12-15
Je continue.
Car l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, tient en réserve un jour où il se dressera contre tous les hautains, les arrogants, les orgueilleux, pour qu’ils soient abaissés, contre les cèdres du Liban, hautains et orgueilleux, et contre tous les chênes des plateaux du Basan, et contre les hautes montagnes et contre les collines qui sont arrogantes, contre toutes les tours qui sont très élevées et toutes les murailles qui sont inaccessibles (Ésaïe 2.12-15).
« Le Seigneur des armées célestes » décrit la toute-puissance de l’Éternel. Ésaïe utilise cette expression 62 fois. Le jour que l’Éternel tient en réserve pour juger s’appelle « Le jour de l’Éternel » dans l’Ancien Testament et « Le jour du Seigneur » dans le Nouveau Testament. Le prophète énumère différentes choses qui symbolisent la puissance et l’orgueil de l’homme.
Basan est un plateau élevé et bien arrosé, situé à l’est de la Mer de Galilée. Les cèdres du Liban étaient les plus grands arbres connus. Avec les chênes de Basan, ces arbres étaient très précieux dans le Proche-Orient ancien parce que les forêts y sont rares (Zacharie 11.2 ; .Ézéchiel 27.5-6). Dans les Écritures, les hautes montagnes et les collines représentent souvent des autorités humaines. Les tours et les murailles sont des fortifications construites par l’homme et qui font leur fierté. Le roi Ozias avait effectué de grands travaux à des fins militaires (2Chroniques 26.9-15).
Versets 16-18
Je continue.
[L’Éternel se dressera] contre les navires de Tarsis et ce qui charme les yeux. Il courbera la fierté des humains et il humiliera les hommes orgueilleux. Car, en ce jour-là, l’Éternel sera seul honoré. Et toutes les idoles disparaîtront ensemble (Ésaïe 2.16-18 ; auteur).
Une colonie phénicienne avait fondé Tarsis au sud de l’Espagne. L’appellation « navires de Tarsis » désigne les vaisseaux à long cours et symbolisent donc le commerce. Les rois Salomon et Josaphat possédaient des flottes de Tarsis (1Rois 9.26 ; 10.22 ; 22.49) qui mouillaient dans le port d’Élath à l’extrémité nord du golfe d’Aqaba sur la Mer Rouge.
Ce qui charme les yeux, ce sont les articles de luxe à la mode qui arrivent d’outre-mer. On constate que l’orgueil et l’idolâtrie vont de pair car l’idolâtre rend hommage à ce que l’homme fabrique. Ésaïe dénonce souvent avec ironie le culte des faux dieux. Ce jugement prophétiquement annoncé s’est accompli en deux temps. Le premier en 586 av. J-C, quand Juda est emmené en captivité à Babylone, et le second aura lieu à la fin des temps quand le monde entier sera jugé juste avant le retour en gloire de Jésus-Christ.
Versets 19-21
Je continue le texte.
On se réfugiera dans les cavernes des rochers et dans les antres de la terre à cause des terreurs que l’Éternel provoque, de l’éclat de sa majesté quand il se lèvera pour terrifier la terre. En ce jour-là, les hommes jetteront aux taupes et aux chauves-souris les idoles d’argent et les idoles d’or qu’ils se sont fabriquées pour se prosterner devant elles. Ils se réfugieront dans les cavernes et dans les fentes des rochers à cause des terreurs que l’Éternel provoque, de l’éclat de sa majesté quand il se lèvera pour terrifier la terre (Ésaïe 2.19-21).
Lorsque Dieu viendra pour juger le monde, l’humanité sera terrorisée. Afin de ne pas ralentir leur fuite, les gens abandonneront ce qu’ils considéraient comme précieux à des créatures méprisables. Là encore, le prophète fait preuve d’une ironie mordante. Ce passage est semblable à un autre dans le livre de l’Apocalypse, le dernier du Nouveau Testament. Il décrit non la colère de l’Éternel, mais celle de l’Agneau, c’est-à-dire Jésus-Christ. Je le lis :
Les rois de la terre et les hauts dignitaires, les chefs militaires, les riches et les puissants, tous les esclaves et tous les hommes libres, allèrent se cacher au fond des cavernes et parmi les rochers des montagnes. Ils criaient aux montagnes et aux rochers : — Tombez sur nous et cachez-nous loin du regard de celui qui siège sur le trône, loin de la colère de l’Agneau (Apocalypse 6.15-16).
Tout ce qu’on voit à la télé ou qu’on lit dans les journaux concerne les domaines politique, économique, les gouvernements, les guerres, le sport, l’art, les avancées technologiques, un peu de religion surtout si elle est fanatisée, le faste et l’apparat, bref le fric, le pouvoir et les plaisirs ; tout ce qui d’une manière ou d’une autre, flatte l’orgueil humain. Mais le jour vient où toute cette arrogance descendra en flammes et ce qui n’aura pas brûlé sera enterré dans la boue ; alors, le Seigneur Jésus — et lui seul — sera exalté.
Aujourd’hui, au mieux, le Christ suscite des sourires en coin, au pire des jurons. Mais la prochaine fois qu’il viendra ici-bas, ce ne sera pas comme petit bébé dans une crèche mais en tant que Juge de toute la terre ; alors, tous les gens iniques chercheront refuge dans des fossés, des grottes et autre cavité souterraine. Je ne sais pas si l’homme des cavernes a vraiment existé, mais ce jour-là, il y en aura partout. Cette folle panique de l’homme contraste fortement avec l’actuelle patience de Dieu.
Verset 22
Je finis de lire le chapitre 2.
C’est pourquoi, cessez donc de vous confier en l’homme dont la vie ne tient qu’à un souffle, car, quelle est sa valeur ? (Ésaïe 2.22).
Ce verset ne se trouve pas dans la Septante, l’ancienne version grecque de l’Ancien Testament.
C’est pure folie que de se confier dans les théories, valeurs, sagesse, prétentions et réalisations humaines. Quand sonne l’heure du jugement, à quoi servent-elles ? Vous et moi respirons sans y penser, mais nous ne savons pas quand nous expirerons notre dernier souffle. Aujourd’hui, des tas de gens vont mourir. Certains savent que leur dernière heure est proche, mais d’autres vaquent tranquillement à leurs occupations sans se douter qu’aujourd’hui même, la dame à la faux va frapper à leur porte. Dans le psaume 146, l’auteur écrit :
Ne placez pas votre foi dans les puissants de ce monde ni dans des humains incapables de sauver ! Dès qu’ils ont poussé leur dernier soupir, ils retournent à la terre et, au même instant, leurs projets s’évanouissent (Psaumes 146.3-4).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.