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07 janv. 2025

Ecclésiaste 9.11 – 10.10

Chapitre 9

Introduction

Que faut-il pour réussir dans la vie ? Eh bien, il est nécessaire de posséder « cette faculté intuitive qu’en bon français on nomme la jugeote » (Duham), et d’avoir reçu une bonne éducation adaptée au marché du travail, et surtout il faut que la fortune vous sourit. Un certain Eugène Labiche a dit : « Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout ; les malchanceux, ceux à qui tout arrive. »

Le Prédicateur a déjà dit que tous les hommes, qu’ils soient justes et sages ou insensés, sont à la merci des mêmes circonstances inhérentes à la vie. Même si la façon de vivre peut influencer le cours de l’existence, tous sont soumis à la maladie, à un mauvais coup du sort, et finalement à la mort.

Verset 11

Je continue de lire dans le chapitre 9 de l’Ecclésiaste.

J’ai encore observé, sous le soleil, que ce ne sont pas les plus agiles qui gagnent la course, ni les plus forts qui remportent la victoire au combat, ce ne sont pas les sages qui ont du pain, et la richesse n’appartient pas aux hommes intelligents, et les faveurs ne récompensent pas les plus savants, car chacun rencontre tour à tour des circonstances favorables et des circonstances défavorables (Ecclésiaste 9.11).

J’ai beau avoir tous les atouts dans mon jeu pour atteindre mes objectifs, je ne suis pas à l’abri d’un événement fâcheux qui vient tout mettre à plat. Le Prédicateur observe que l’avenir est incertain et chacun de nous, y compris l’homme sage, intelligent et compétent, peut voir ses projets capoter. Que celui qui est vaillant et habile ne s’imagine pas qu’en se donnant à fond dans ce qu’il fait peut être certain de réussir. Ne soyons pas présomptueux parce que le futur appartient à Dieu seul. Dans son épître, Jacques écrit :

Et maintenant, écoutez-moi, vous qui dites : “ Aujourd’hui ou demain, nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et nous gagnerons de l’argent. ” Savez-vous ce que demain vous réserve ? Qu’est-ce que votre vie ? Une brume légère, visible quelques instants et qui se dissipe bien vite. Voici ce que vous devriez dire : “ Si le Seigneur le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela ! ” (Jacques 4.13-15; Comparer Romains 9.16).

Verset 12

Je continue le texte.

En effet, l’homme ne sait pas ce qui l’attend, il est pareil aux poissons qui sont pris dans des filets perfides, il ressemble aux oiseaux attrapés dans des filets : les humains sont surpris par le malheur, qui fond sur eux à l’improviste (Ecclésiaste 9.12).

Les êtres humains sont tributaires des temps et des circonstances. Je ne peux pas savoir quand une tuile me tombera sur la tête ou quand la dame à la faux viendra frapper à ma porte pour moissonner mon âme. Selon la perspective « sous le soleil », le fatalisme du Prédicateur est cohérent avec la réalité.

Si je suis en avion et qu’un terroriste le fait sauter, je suis comme le poisson ou l’oiseau pris au filet. Je suis cuit et je ne peux strictement rien faire. Heureusement, l’espérance chrétienne ne meurt pas.

Versets 13-16

Je continue de lire le texte du chapitre 9.

À l’égard de la sagesse, j’ai encore observé sous le soleil quelque chose qui m’a paru importante. Il y avait une petite ville n’ayant que peu d’habitants. Un roi puissant marcha contre elle, l’assiégea et dressa contre elle des travaux de siège considérables. Dans la ville se trouvait un homme pauvre mais sage qui sauva la ville grâce à sa sagesse. Mais personne ne s’est souvenu de cet homme pauvre. Je dis, moi, que la sagesse vaut mieux que la force, mais la sagesse du pauvre est méprisée et le plus souvent, ses paroles ne sont pas écoutées (Ecclésiaste 9.13-16).

Cet agresseur a dressé des embûches monumentales afin d’empêcher la population de la ville de s’échapper et les vivres d’entrer. Et puis voilà que quelqu’un parmi les assiégés fait preuve de beaucoup de jugeote et grâce à son coup de génie, les assiégeants doivent battre en retraite (Ecclésiaste 7.11-12 ; 9.18 ; Proverbes 21.22 ; 24.5). Mais curieusement, ce héros ne tire aucun profit de son exploit, ni récompense monétaire, ni reconnaissance de la part de ses contemporains.

Quelqu’un de sage et réfléchi vient en aide à ses compatriotes; il agit dans les coulisses hors de la portée des projecteurs afin d’être le plus efficace possible. S’il n’est pas connu et qu’en plus il est de condition humble, dès que les choses seront à nouveau normales, on ne fera plus aucun cas de lui. L’ingratitude est une caractéristique éminemment humaine. Lorsque le Christ, qui est la sagesse personnifiée (Proverbes 8.12-32), a exercé son ministère en Israël, les gens de son époque, tant juifs que païens, le méprisaient et l’ont rejeté parce qu’il semblait être un simple homme du peuple, pauvre et sans éclat. Matthieu rapporte qu’il a dit :

Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer sa tête (Matthieu 8.20).

Verset 17

Je continue.

La voix du sage qui s’exprime dans le calme est plus écoutée que les cris d’un chef parmi des insensés (Ecclésiaste 9.17).

Chaque fois qu’un groupe se rassemble pour réaliser quelque chose, il y a toujours une grande-gueule qui aboie et qui fait des émules. Ça va bien pour rire un bon coup, mais quand on doit vraiment être efficace, les gens se tournent vers quelqu’un de posé parce que les bonnes idées viennent de ceux qui réfléchissent avant de parler.

Verset 18

Je finis de lire le chapitre 9.

La sagesse vaut mieux que les armes d’approche (Ecclésiaste 9.18a).

La sagesse est un mélange d’intuition, d’intelligence et de réflexion. Ce sont les gens dotés de ces qualités qui font avancer les sciences et techniques. C’est grâce à leurs innovations qu’aujourd’hui on traverse l’Atlantique en avion aussi facilement que d’antan on allait de Paris à Marseille en train.

Comment ces immenses autocars géants font-ils donc pour voler ? Ils s’appuient sur des principes qui au fil des années ont été découverts et mis en application par une longue liste d’hommes avisés depuis Léonard de Vinci, les frères Montgolfier à la fin du 18e siècle jusqu’aux frères Wright qui construisent le premier avion à moteur et réalisent leur premier vol en 1903.

Après ce premier succès, les choses vont très vite et les exploits se multiplient. En 1909, Louis Blériot franchit la Manche et après la première guerre mondiale a lieu la première traversée transatlantique. Il est suivi par Jean Mermoz qui fait régulièrement les lignes Dakar-Rio de Janeiro-Santiago.

Je continue de lire le verset 18.

La sagesse vaut mieux que les armes d’approche, mais il suffit d’un seul pécheur pour gâcher beaucoup de bien (Ecclésiaste 9.18).

Parallèlement à leur rôle utilitaire, toutes les inventions humaines servent aussi et surtout à tuer. C’est ainsi que pendant la seconde guerre mondiale, la maîtrise des airs a vu la fabrication des missiles V1 puis V2, les avions ont été transformés en engins de guerre puis en bombes volantes, d’abord par les kamikazes japonais puis de nos jours par des pirates de l’air comme lors des attentats du 11 septembre 2001 où deux avions de ligne détruisirent les deux tours du World Trade Center de New York.

La mise au point d’une arme dépend souvent d’une seule personne et il suffit d’un despote pour anéantir des populations entières; l’Histoire en est témoin. Je pourrais facilement énumérer une vingtaine de tyrans sanguinaires qui sont devenus célèbres à cause des massacres qu’ils ont orchestrés, autant par soif de conquête que pour le plaisir.

Mais celui qui a eu le plus d’influence sur la race humaine et qui lui a causé le plus de dégâts est Adam, le premier homme, encore que, si on veut être précis, c’est Ève qui fut la première à désobéir à Dieu et ensuite Adam. Par ce mouvement de révolte, ils ont plongé l’humanité dans le péché, la rendant esclave de Satan et du mal. Dans les Écritures aussi on trouve beaucoup de gens dont la vie et les actions sont décrites parce qu’elles furent à l’origine de grandes catastrophes, surtout pour la nation d’Israël.

Qui que nous soyons et quelle que soit notre situation, chacun de nous, qu’il le veuille ou pas, exerce une influence bonne ou mauvaise sur son entourage, parce qu’il est tout simplement impossible de ne pas communiquer. Nous sommes donc tous des Prédicateurs qui proclament des messages en paroles et en actes. Il s’en suit que je dois faire très attention à mon comportement si je suis en compagnie d’enfants parce que ce sont des imitateurs nés. Ils absorbent tout ce qu’ils entendent et voient à longueur de journée ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ressemblent souvent à leurs parents.

Un soir d’hiver alors qu’il avait neigé, un viticulteur est allé dans sa grange comme il faisait régulièrement pour boire un verre de gnôle. Seulement cette fois-ci, son petit garçon de 4 ans l’a suivi en marchant dans ses pas. Entendant un crissement derrière lui, le père se retourne et découvre tout surpris son fils qui le regarde. Alors, il lui demande : « Mais que fais-tu donc dehors ? » « — Eh bien, j’ai voulu suivre tes traces dans la neige, » répond le petit bonhomme. C’était innocent, mais son père a soudainement réalisé que tôt ou tard son garçon deviendrait comme lui. Alors, il décida d’arrêter son manège sur-le-champ.

Quand j’étais enfant, il me semblait que tous les hommes de notre famille étaient fumeurs, ainsi que les ados du village que nous appelions les « grands » parce qu’ils allaient au collège alors que nous étions encore en primaire. Évidemment avec les copains nous trouvions que fumer est super cool et voulions faire comme eux. Alors, comme les jeudis nous n’avions pas école, le matin on allait au catéchisme et l’après-midi on se rendait dans un coin tranquille avec un paquet de cigarettes. Nous avons simplement mis en pratique le message qui nous était communiqué par nos aînés, c’est à dire que les gens importants fument. C’est comme ça que dans notre bande de copains, nous avons tous commencé très jeunes à pratiquer ce vice.

Pensez à toutes les personnes que vous rencontrez en un jour, une semaine ou une année, dans votre rue, au magasin, dans le voisinage, à l’église, sur votre lieu de travail, pendant vos loisirs. Vous exercez une influence grande ou petite, bonne ou mauvaise sur tous ces gens. Elle est peut-être inconsciente, mais bien réelle quand même. À moins de vivre seuls en ermite dans la montagne, nous sommes sans cesse observés comme des poissons dans un aquarium. Songez-y :

il suffit d’un seul pécheur pour gâcher beaucoup de bien.

Chapitre 10

Verset 1

Nous arrivons maintenant au chapitre 10 qui continue le 9e, et d’ailleurs le premier verset est une application du précédent. Je commence à lire ce nouveau chapitre.

(Il suffit d’un seul pécheur pour gâcher beaucoup de bien). Une mouche morte gâte et fait fermenter l’huile parfumée. Un brin de folie a plus d’effet que la sagesse et une bonne réputation (Ecclésiaste 10.1; Comparez 1Corinthiens 5.6).

Cet adage rappelle qu’il suffit d’un faux pas, d’un seul écart ou d’une maladresse pour ruiner bien des efforts et anéantir ce que la sagesse avait permis de construire. Bien sûr que la sagesse est excellente, mais elle est désavantagée par rapport à la folie qui produit des effets disproportionnés. En effet, un peu de folie peut corrompre une masse de sagesse, et un seul fou peut défaire le travail de beaucoup de sages. La vie est pleine d’exemples qui illustrent cette vérité. Une amourette peut ruiner un mariage et une escapade sexuelle entraîner une maladie et même la mort ou tout au moins bien des remords. C’est tellement facile ! Où que vous rouliez en voiture, vous êtes sûr de rencontrer une roulotte bien en vue garée sur un chemin de terre où vous attend une jolie fille avec tout l’attirail de la parfaite séductrice.

Un jeune homme qui avait reçu une éducation chrétienne doit quitter sa région natale pour son premier travail. Comme il se sent seul, il commence à sortir avec des gens qui n’ont pas les mêmes valeurs que lui. Un soir, il se laisse convaincre et va en ville avec ses copains pour voir des filles. C’est la première fois mais il attrape quand même une MST qui de plus, est mal soignée. Il n’a plus jamais fauté de cette manière et se met à fréquenter une jeune fille sérieuse et des plus charmantes, en vue de se marier. Malheureusement, il est finalement obligé de rompre avec elle à cause de sa MST qui ne guérit pas.

Une seule mouche morte gâte l’huile parfumée.

Après des années d’efforts et un travail acharné, certains se hissent jusqu’à des postes de très grande responsabilité et acquièrent un rang plus qu’honorable dans la société. Et puis un beau jour, on découvre qu’ils ont commis une action répréhensible et d’un seul coup ils dégringolent de leur piédestal. Sans aller jusqu’à ces extrêmes, moi par exemple, je suis quelqu’un de bien. Si, si, je vous l’assure ! Eh bien, plus d’une fois, au lieu de me la fermer, je me suis permis un écart de parole qui m’a valu des ennuis dont je me serais bien passé.

Versets 2-3

Je continue le texte.

L’esprit du sage le dirige à sa droite, tandis que celui de l’insensé le pousse à sa gauche. Même quand l’homme stupide marche sur la route, le bon sens lui fait défaut, et tous disent : “ C’est un insensé ”, mais lui reprochera aux autres d’être fous (Ecclésiaste 10.2-3).

Dans l’Antiquité, la droite est considérée comme le côté de la protection, de la force et de l’abondance (Psaumes 16.8 ; 110.5 ; 121.5). Quand un homme sage s’exprime, c’est après avoir réfléchi et il sait de quoi il parle. Quand il travaille, il met du cœur à l’ouvrage et connaît généralement le succès. Par contre, l’insensé n’a nul besoin de porter une pancarte sur laquelle est écrit : « Je suis stupide ». Dès qu’il ouvre la bouche, il l’a dit. Dans une réunion publique, ces deux sortes d’individus se révèlent très vite. L’un fait une remarque sensée et l’autre dit une ineptie qui fait que la plupart des assistants baissent la tête tellement ils ont honte pour lui.

Verset 4

Je continue.

Si la mauvaise humeur du chef se tourne contre toi, ne quitte pas ton poste, car le calme évite de graves fautes (Ecclésiaste 10.4; Comparez Ecclésiaste 8.3).

Le calme et la maîtrise de soi sont l’apanage des sages (Ecclésiaste 9.17 ; Proverbes 12.16 ; 13.3 ; 15.1 ; 25.15), et un fruit de l’Esprit selon l’enseignement du Nouveau Testament (Galates 5.23). Si le patron est de mauvaise humeur et injuste dans ses propos, le mieux à faire est de se tenir tranquille et d’attendre que l’orage passe. Celui qui sait se contrôler évite bien des problèmes.

Versets 5-7

Je continue.

Il est un autre mal que j’ai constaté sous le soleil et qui a tout l’air d’une erreur de la part de celui qui gouverne : l’incompétent est promu aux postes les plus élevés alors que des gens riches, sont maintenus dans des postes subalternes. J’ai vu des esclaves aller à cheval et des princes marcher à pied comme des esclaves (Ecclésiaste 10.5-7; Comparez Proverbes 19.10).

Ces riches sont des aristocrates et non ce qu’on appelle « les nouveaux riches ». Dans l’Antiquité, les riches et les nobles reçoivent une éducation en vue de l’exercice du pouvoir et vont à cheval, à la façon des personnages de haut rang. Par contre, les esclaves qui n’ont reçu aucune éducation ne sont pas capables d’assumer un poste à haute responsabilité et leur état leur impose donc de marcher à pied.

Travailler dur, étudier sérieusement, économiser et tout le reste ne se traduit pas par un succès automatique. En d’autres mots, la sagesse peut facilement être abrogée par les circonstances. Le Prédicateur déplore donc que la position et la fonction d’une personne ne reflètent pas forcément ses talents, ses capacités ou sa moralité. En effet, on encense les insensés et certains occupent de hautes fonctions alors qu’ils en sont tout à fait indignes. Il est un temps maintenant révolu où tous ceux qui faisaient partie de la classe gouvernante, localement ou à l’échelle nationale, menaient une vie exemplaire et avaient très bonne réputation. Mais aujourd’hui, n’importe quel malfrat impudique peut avoir un portefeuille ministériel s’il a fait HEC ou une autre Grande École. Les bonnes gens ne sont plus choqués par quoi que ce soit ; que des hommes ayant une charge importante mènent une vie de bâton de chaise les laisse indifférents. Le président qui de nuit rend visite à sa maîtresse fait sourire. Pourtant, le modèle affligeant que ces dirigeants donnent aux jeunes fera des émules, c’est sûr.

Il ne faut donc pas s’étonner des mœurs dissolues des ados et leur absence de civisme car la faute incombe d’abord à ceux qui sont aux commandes de l’état aux niveaux politique et économique.

Ce que jadis on appelait « péché et folie » a été élevé au rang de « liberté individuelle sacrée ». De nos jours, on ne se marie pas, on se prête, et à partir du troisième rendez-vous au plus tard, on couche. L’homosexualité a dorénavant ses lettres de noblesse, la porno est un art, les prostituées offrent un service comme un autre, et les notions de chasteté, fidélité, honnêteté, loyauté, intégrité, modestie et autres vertus sont considérées dépassés et vieux jeu.

La majorité des Français sont indifférents au fait que les règles qui régissent notre tradition judéo-chrétienne s’effilochent un peu plus chaque année. Pourtant, ce n’est pas sans conséquence, non seulement au niveau moral mais aussi social. Notre culture occidentale décadente est un terrain de prédilection pour certains mouvements religieux et idéologies foireuses. En effet, de plus en plus de jeunes hommes deviennent musulmans parce que l’Islam offre un cadre et un programme moral détaillé qui couvre tout, des relations à la protection de l’environnement; c’est aussi la religion des opprimés, un refuge pour les « laissés-pour-compte », et aussi un moyen de se rebeller contre un système débridé qui n’offre plus ni garde-fou, ni idéal, et où tout est à la « vas-y comme je te pousse ».

Versets 8-10

Je continue le texte.

Qui creuse un trou risque d’y tomber, et qui abat un mur peut être mordu par un serpent. Qui arrache des pierres risque de se blesser avec, et qui fend du bois se met en danger. Si le fer de la hache est émoussé et qu’on ne l’aiguise pas, il faudra redoubler d’efforts, mais la sagesse a l’avantage d’assurer la réussite (Ecclésiaste 10.8-10).

La signification de ces sentences qui étaient probablement des proverbes, est que tout changement comporte des risques, et quiconque veut modifier des institutions établies risque de se brûler les doigts. Avant de s’embarquer dans toute nouvelle entreprise, il faut calculer la dépense et s’assurer que l’on dispose des capacités et des ressources nécessaires (Luc 14:28 s.). Non seulement le changement, mais toute activité quelle qu’elle soit comporte des aléas et des périls qu’il faut prévoir et contre lesquels on doit prendre des précautions. Je me suis déjà fait mal avec un outil par pure négligence en me comportant comme si j’étais indestructible. Chaque fois que j’agis précipitamment, je le regrette. Une fois, mon ciseau à bois a ripé et s’est planté dans la main, ce qui m’a obligé d’aller aux urgences.

Tous les hivers, je fais mon bois. Je récupère tout ce que je trouve, je le coupe en tronçons puis je le fends. Tout ce processus exige la plus grande prudence et aussi de la prévoyance. Avant de débiter les bûches, je m’assure que la scie et la hache sont bien aiguisées. Cette précaution rend le travail moins pénible et les outils plus faciles à contrôler, donc moins dangereux.

La loi cause-effet ne s’applique pas seulement dans les sciences et techniques, mais partout dans la vie et en particulier dans les domaines moral et spirituel car ce qu’on sème on le récolte aussi (Galates 6.7).

La plupart des gens pensent pouvoir faire comme bon leur semble, sans conséquence, et c’est vrai que souvent à court terme, il n’y en a pas. Mais Dieu agit dans le temps et si ce n’est pas dans ce monde, c’est dans l’autre qu’il règle ses comptes avec chacun de nous.

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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